blason de Brezal

Les résidents au château de Brezal à travers les siècles

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Les autres chapitres sur le château et le domaine
  1. La famille proche
  2. Les hôtes
  3. Les visiteurs occasionnels
  4. Les régisseurs de Brezal
  5. Les domestiques et assimilés
  6. Annexes : biographies de De Boisbilly et De Querbeuf
  7. Sources des informations

 

Nous avons vu les propriétaires du château de Brezal et leur famille : les seigneurs de Brezal, les familles de Kersauson, de Tinténiac, les différents acquéreurs de Brezal à partir de la Révolution, puis la famille Le Roux-Huon de Penanster, pour finir par la famille Gourlaouen. Cf les propriétaires du château de Brezal. Cependant, en plus de ces familles propriétaires, essayons de retrouver les autres personnes qui ont résidé au château.

1 - La famille proche

 Le château de la Magnane à Andouillé, canton d'Aubigné, Ille et Vilaine, d'après une lithographie de 1845. Il fut reconstruit, en tout ou en partie, par René-François de Montbourcher, en 1784. À la suite d'un incendie en 1893, il fut rebâti.
 

Herve du MESCAM (1426)

Herve du MESCAM : La réformation des fouages de 1426 dans l'évêché de Léon nous apprend qu'un Hervé du Mescam habite le manoir de Brezal avec Derien de Brezal, le seigneur du lieu. Sans doute une personne de la famille, car on connaît une Jeanne de Brezal qui avait épousé un Jean du Mescam vers 1390, mais sans plus de précisions. Herve est probablement leur fils. Derien et Hervé sont qualifiés tous les deux de "noble homme demeurant en son manoir".

René François de MONTBOURCHER (1757-1835)

René François de MONTBOURCHER, marquis de Montbourcher, baron d'Aubigné, seigneur de la Magnanne, est né le 21 novembre 1757 à St-Sauveur de Rennes, et décédé le 15 mai 1835, Rue Corbin à Rennes (à 77 ans). Alors qu'il était encore mineur, il épousa, le 18 janvier 1776 en la chapelle Brezal, Marie Josèphe Julienne de KERSAUSON, fille de Jean Jacques Claude de Kersauson et de Marie Renée de Saisy de Kerampuil, petite-fille de Marie Angélique Bonaventure Julienne de Brezal.
Ses deux premiers enfants naquirent à Brezal en 1777 et 1778. Voir sa famille  .

Profession :
Au moment de son mariage René François de Montbourcher était capitaine au Régiment, Mestre de camp Général-Dragon.
Nommé par lettres de 1786, lieutenant du Roi et gouverneur des quatre évêchés de Rennes, Vannes, Dol et Saint-Malo, il avait à ce titre, dès 1787, l'entrée du Parlement de Bretagne, avec droit d'y siéger et voix délibérative.

Chronique familiale :
En 1776, il devint le chef de la branche de la Magnanne, marquis de Montbourcher, par suite du décès, le 21 juillet 1776, du frère aîné de son père, René Claude Marie de Montbourcher, décédé sans enfant. Il acquît en 1788 pour la somme de quatre cent cinquante mille livres le marquisat du Bordage, antique apanage de sa famille.
Le nom de Montbourcher est éteint aujourd'hui. L'aîné des enfants du marquis et de la marquise de Montbourcher, René-Marie, fut le dernier survivant mâle de son nom. Il avait eu la douleur de voir son fils unique le précéder dans la mort, ainsi que son frère, tué à la bataille de Leipzig, en 1813. René-Marie mourut à la Magnanne, le 26 décembre 1848, digne, jusqu'à la fin, d'un nom illustre et honorable que l'on voit, à regret, disparu désormais de nos annales bretonnes où il tint une si noble place durant huit siècles. Voir aussi le nobiliaire et armorial de Brezal

Gabriel René de MONTBOURCHER, né le 11 octobre 1669, Andouillé, Ille-et-Vilaine, décédé le 23 mai 1728, Andouillé, Ille-et-Vilaine (à 58 ans).
Marié en 1692, St-Malo, avec Marie-Thérèse BRIAND, née vers 1667, décédée le 24 juin 1742, Rennes (à 75 ans), dont

A Rennes et à la Magnanne : En 1784, Marie Josèphe Julienne de Kersauson, marquise de Montbourcher, est à Rennes (on le sait par une lettre qu'elle écrit le 27 février à Mme du Laz), tandis que le marquis se trouve à la Magnanne pour surveiller les travaux de reconstruction de son château.

Retour à Brezal :
En janvier 1791, René François de Montbourcher était de nouveau à Brezal chez son beau-frère, Hyacinthe de Tinténiac. Il devait alterner sa résidence entre Brezal et le château de la Magnane ou Rennes, car ses deux derniers enfants, nés en 1785 et 1786, ne sont pas nés à Brezal.
L'aumônier de Brezal à l'époque était M. Sionville et le curé de Pont-Christ Ursin Le Gall. C'était l'année où il fut demandé aux prêtres de prêter serment à la constitution civile du clergé.

Le curé de Pont-Christ se posait bien des questions à ce sujet. Il était, bien sûr, en relation avec ses voisins du château de Brézal et les châtelains avaient des contacts assez fréquents avec Mgr de La Marche, évêque de Léon. Voici ce qu'en dit Ursin Le Gall :
J'avois composé un petit écrit intitulé : "Réflexion sur l'écrit de Mr Corolleur". Les dames de Brezal en avaient informé l'évêque. Il me disoit en conséquence, que j'étois bien jeune pour faire gémir les presses ; que lui-même avoit étudié quarante ans la théologie et qu'il ne livroit qu'en tremblant sa production au public.
Un certain jour, j'allois à Plouneventer. M. Montbourcher (qui lors étoit chez M. Tinteniac à Brézal) me rencontre : "Eh bien ! L'abbé ferez-vous votre serment ?
- Monsieur, je n'en sais rien ; j'aurai huit jours pour me décider et pendant huit jours on fait bien des réflexions.
- Mais, mais ..."
Enfin il me quitte brusquement et vole à l'évêché (il y alloit dans le temps une ou deux fois par semaine ; c'était un ami et une des mouches de l'évêque ; ou plutôt ils concertoient ensemble leurs projets)".
... De là, Ursin Le Gall reçoit une lettre du seigneur de La Marche qui cherche visiblement à l'intimider en lui parlant "d'aveuglement et d'excommunication". Mais on sait que le curé de Pont-Christ garda son libre arbitre et adhéra au nouveau règlement des révolutionnaires en prêtant serment à la Constitution Civile du Clergé, le 6 février 1791.

Agathe de SAISY de KERAMPUIL (1755-1795)

Agathe de Saisy de Kerampuil  était la nièce de Marie-Renée de Saisy de Kerampuil, marquise de Kersauson, soeur de son père. Ayant, fort jeune encore, perdu sa mère, Agathe passa son enfance et sa jeunesse au château de Brézal, sous l'égide de sa tante. Elle fut donc élevée dans la compagnie de ses deux cousines de Kersauson, mariées plus tard à Messieurs les comte de Tinténiac et marquis de Montbourcher. Devenue marquise de Beaucours par son mariage en 1780, elle quitta Brézal pour aller habiter la capitale bretonne où l'appelaient les fonctions de son mari, récemment reçu avocat-général au Parlement. Agathe de Saisy, marquise de Beaucours, mourut en Hollande, à Harlem, pendant l'émigration, le 1er février 1795, et son mari lui survécut jusqu'au 27 mars 1830.

Henry Albert de SAISY de KERAMPUIL, né en 1680, décédé le 28 avril 1748, St-Germain, Rennes (à 68 ans), conseiller au parlement de Bretagne en 1712.
Marié le 22 octobre 1711 avec Anne Perrine COLIN de la BIOCHAYE, née en 1694, décédée en 1721 (à 27 ans), dont Fermer X

 

2 - Les hôtes

Eguiner BARON, jusrisconculte

Éguiner-François Baron (en latin Eguinarius Baro Leonensis), né à Kerlouan, dans le Léon, vers 1495, mort à Bourges le 22 juillet 1550, est un célèbre jurisconsulte français. Ce Léonard, professeur de droit à Bourges, Angers et Poitiers, réputé pour ses vastes connaissances en droit, philosophie et littérature, séjourne à Brézal en 1520. Là, il assiste à des parties de chasse en compagnie de Guillaume de Brézal qu'il considère "comme l'homme le plus heureux qu'il eût connu dans l'art de la vénerie". Voir aussi la venerie de Brezal.

Les élèves de l'école ménagère de Marie du Coskaer.

Marie du Coskaer, veuve de Vincent de Brezal, avait créé après 1625 une école ménagère pour les jeunes filles de Brezal et des environs. Elle vivait entourée de cinq ou six demoiselles de qualité à qui elle enseignait l'économie domestique en assignant à chacune une besogne hebdomadaire et en l'interrogeant sur la manière dont elle s'en était tirée. On ne s'étonnera pas que la petite école ménagère de Mme de Brézal fut assiégée de postulantes, surtout quand on saura qu'on y apprenait aussi les arts d'agrément et que, tout en étant réglée comme un couvent, on y recevait la bonne compagnie, on y donnait des sauteries et d'autres distractions (cf le chapitre sur Marie du Coskaer).

Jean BOULOIGN, sieur du Plessix.

Jean BOULOIGN, sieur du Plessix. Né vers 1648 à Ploumilliau (Côtes-d'Armor), décédé le 29 septembre 1688 au Château de Brezal, à l'âge de 40 ans, "demeurant depuis quelques années chez monsieur de Bresal, fut enterré le lendemain selon sa dernière volonté dans l'église treviale de Pont-Christ par le soubsignant recteur de Plouneventer en présence de mrs ses parents et de plusieurs autres qui ne signent pas".
Le 15 juin 1681, il est parrain à Pont-Christ : "Le 25è du mois de may 1681 accoucha heureusement d'une fille Françoise Breton, femme espouse de Maurice Symon du lieu de K/adoret paroisse de Plouneventer, et fut baptisée et nommée Suzanne le 15è de juin 1681 par escuyer Jan Le Bouloign, sieur du Plessix et damoiselle Suzanne de Brezal, fille de haut et puissant seigneur Guy de Bresal chevalier seigneur dudit lieu et autres".
Le 15 mars 1686, "l'escuier Jan Le Bouloign, sieur du Plessix, faisant stipulant pour hault et puissant messire Guy de Bresal", signe le bail de location du convenant dépendant du manoir de Treffilis en Guiclan, délaissé à titre de pure et simple ferme muable à Pierre Le Lay et à Catherine Rioual, sa belle-mère.
Avait-il un rôle de régisseur ?

René DELEAU, sieur du Plessix

René DELEAU, sieur du Plessix. Décédé le 4 mars 1693 au Château de Brezal, enterré dans l'église de Pont-Christ.

Pierre de BOCHAMPS

Pierre de BOCHAMPS, sieur de Bochamps, écuyer, avocat au parlement. Il réside au manoir de Brezal en 1659. Ce fait est connu par un "Contrat de constitud pour le Sr de Bochamps d'une rante sur la maison de Botorel au bourg de Pont-Christ" signé le 27 juin 1659 (ADQ 213 G 4).

Pierre de BOCHAMPS, décédé le 11 novembre 1690, Lampaul-Guimiliau, écuyer, avocat au parlement.
Marié avec Françoise MAUCAZRE, née vers 1633, décédée le 14 octobre 1680, Lampaul-Guimiliau (à 47 ans), dont

François LE MENEZ

François LE MENEZ, "originaire de l'évesché de Cornouaille". Né vers 1625, décédé le 23 octobre 1695 au Château de Brezal, enterré dans l'église de Pont-Christ, à l'âge de 70 ans.

Les soeurs Jocet, Marie et Anne.

Marie Jocet était l'épouse du régisseur de Brezal à l'époque, Corentin de Carné de Kerdaniel. Rien d'étonnant de la trouver à Brezal. La présence de sa soeur a probablement attiré Anne en ce château. Mais il semble que les seigneurs de Brezal aient eu des liens assez étroits avec la famille Jocet. Pierre, le père, s'occupait des intérêts des châtelains de Brezal dans leurs possessions à Coatelan (Plourin-les-Morlaix) et à Belisal (St-Mathieu de Morlaix).

Pierre JOCET, né vers 1632, décédé le 12/5/1692, Plourin-les-Morlaix, sieur de Kerguenay. Marié avec Françoise THOMAS, née vers 1613, décédée le 7/11/1697, Kerguenay, Plourin-les-Morlaix (à 84 ans), dont

Anne Jocet fut, au moins, 3 fois maraine à Morlaix et Plougonven entre 1659 et 1667. Elle le sera 4 fois à Pont-Christ entre 1688 et 1692, et puis, bien sûr, à Keraoul après son mariage. Lors de l'inventaire après décès du marquis Joseph de Brezal, réalisé à Coatelan le 3/5/1735, est présente "demoiselle de K/oufil, hérittière des demoiselles Josset, vivantes receveuses de ladite terre de Coatelan". Il s'agissait certainement d'Anne et de Guillemette.

Jean Rolland de Kernaou.

Il est décédé au château de Brezal : "Ce jour 17è décembre 1723 est mort en la communion de notre mère la ste Eglise, Jan rolland, sieur de K/naou, habitué au château de Bresal Plounéventer et le lendemain son corps solemnellement et conformément au rituel romain inhumé en cette église trefviale de Pont-Christ Bresal en Ploudiry par le soubzsignant curé. Presants les soubzsignées demoiselles qui interpellées de signer ont signé : Marie-Françoise Mahoudeau - Thérèse Françoise Mahoudeau - Thomas K/marec, pretre de Pont-Christ - renan floch, pbre curé".

Le sieur de Kerdanet (ou Kerdanné) et sa fille

Didier de KERSAUSON, sieur de Kerdanné en Plouescat, et sa fille Marguerite.
M. de Kerdanet est mentionné à Brezal en 1736, à propos de la noyade dans l'étang d'un homme dénommé Allain. Cela s'est passé le 9/7/1736. L'homme était le postillon du marquis Jacques-Gilles de Kersauson, époux de Marie Angélique Bonnaventure Julienne de Brezal (source ADB 16 B 580).

Mlle de Kerdanet séjourna à Brezal et a participé aux fameuses "veillées de Brezal" (voir plus bas). Elle est citée, par l'abbé de Boisbilly, dans le compte-rendu de la loterie qui eût lieu le 6 février 1773. Elle gagna un microscope. L'occasion pour l'abbé d'exercer ses talents de poète pour flatter la demoiselle, ainsi qu'il le fit pour les autres gagnants. Dans un autre poème Marguerite de Kersauson est qualifiée de "sainte Kerdanet" !
De 1782 à 1784, Mlle de Kerdanet acheta des terrains et des maisons à Pont-Christ, à Gorrequer et au Frout.

 

Les animateurs et les participants des veillées de Brezal

Au dix-huitième siècle, le château de Brézal, confortablement remanié et agrandi, devint, selon Pol Potier de Courcy, "le séjour des grâces et des muses". Les châtelains se plaisaient à y réunir une société élégante et choisie qu'égayait la verve aimable des abbés de Querbeuf, de Pentrez et surtout de Boisbilly 1. Il faut y ajouter le docteur Savary 1, de Brest. "En 1776, écrit Miorcec de Kerdanet, le château était le rendez-vous de tout ce qu'il y avait d'aimable dans la Basse-Bretagne. Rien de plus gai que les veillées de Brézal. Tous les soirs on y faisait des vers bretons et français." Les châtelains étaient Jean Jacques Claude de Kersauson, son épouse Marie-Renée de Saisy de Kerampuil et leurs enfants, ainsi que plus tard leur gendre Hyacinthe de Tinténiac.

1 Voir ICI les oeuvres de ces auteurs.

Les animateurs des veillées de Brezal :

Le docteur Savary :

"Jacques Savary, docteur médecin, né à Brest, se fit estimer dans son art et dans les lettres, sans parler d'une foule d'autres qualités qui le rendirent l'un des hommes les plus aimables de son temps. Il fut tout à la fois médecin et poète du château de Brézal" (Miorcec de Kerdanet dixit). Quelques exemples de sa production poétique, réalisée dans ce cadre, sont parvenus jusqu'à nous.

Il était né vers 1725 et avait épousé Marie-Madeleine Toupiolle. "Docteur de la faculté de médecine en l'université de Paris", il fut nommé, lors de l'épidémie de typhus à Brest en 1757, comme second médecin de l'Hôpital Maritime en 1758 auprès de Chardon de Courcelles. Il avait traduit le Traité d'hydropisie de Mouro (1760) et le Traité du scorbut de Lynd (1766) et L'histoire naturelle des insectes traduite du Biblia naturae de Jean Swammerdam, avec des notes, en collaboration avec Gueneau de Montbeillard (1758).

Il est décédé le 5 août 1768 à Brest, St-Louis, à l'âge de 43 ans, lors d'une épidémie au bagne et d'une quarantaine à l'île de Trébéron, en rade de Brest. Au mois de juin 1768, une chaîne de quatre ou cinq cents condamnés était arrivée à Brest, elle était décimée par une maladie de nature suspecte, aussi fut-elle envoyée immédiatement sur l'île de Trébéron où on organisa un service de quarantaine qui fut confié au second médecin Savary. Après deux mois de séjour dans cette triste résidence, on croyait la maladie éteinte, lorsque ce médecin en fut atteint et succomba rapidement. Sa mort émut la population qui savait quelle était la conséquence d'un dévouement dont Savary avait déjà donné des preuves multipliées.

L'abbé de Boisbilly :

"Jean-Jacques-Archibal Provost de Boisbilly, fils de Laurent-François, chevalier de l'ordre du Roi, lieutenant général de l'Amirauté, Président de la Chambre des Comptes de Bretagne, naquit à Morlaix le 9 Avril 1736 et mourut à Quimper, le 24 Février 1786, chanoine de cette dernière ville, puis vicaire général de Rennes, abbé commendataire du Tronchet. Il oublia quelquefois ces graves fonctions pour se livrer aux douceurs d'une molle volupté. Lié avec les hommes les plus riches et les plus spirituels de la province, il passa auprès d'eux une grande partie de ses jours. En 1772, 73 et 74, il charmait les loisirs du château de Brézal, habitation délicieuse dont il fut le Tibulle ou, si l'on veut, l'Anacréon. Là venaient tour à tour, et quelquefois ensemble, les abbés de Querboeuf, de Pentrez et d'autres poëtes aimables. On y faisait tous les soirs de petits vers en société, des chansons, des epîtres, des romances mais jamais d'épigrammes. Les jeunes châtelains de Brézal inspirèrent souvent à notre aimable abbé des vers aussi faciles, aussi légers, aussi délicats que ceux de Chaulieu, de Chapelle et de Bachaumont ..." (Miorcec de Kerdanet dixit).

L'abbé se décrit, tant physiquement que moralement, dans un poème qu'il a écrit en 1773. Voir aussi quelques compléments sur sa biographie en annexe.

L'abbé de Querbeuf :

Yves-Marie-Mathurin Querbeuf naquit à Landerneau le 3 Janvier 1726. Ancien jésuite, il fut un littérateur et un historien. Selon Levot, "il était très versé dans la langue bretonne". En 1792, il dut céder à la tourmente révolutionnaire et quitter la France. Sa bibliothèque, fort curieuse et bien composée, fut alors confisquée. On ne sait au juste ce que le Père Querbeuf est devenu après sa sortie de France. On croit pourtant qu'il mourut en Allemagne ou dans les Pays-Bas en 1799.

L'abbé de Pentrez :

Charles du Cosquer de Pentrez naquit à Brest-Saint-Louis le 19 Avril 1726. Ordonné prêtre en 1754, il devint jésuite, puis prêtre habitué à Brest. N'ayant pas voulu prêter le serment, il fut détenu aux Carmes. A sa sortie, il se réfugia à Jersey ; puis en Angleterre. Débarqué à Cherbourg, le 20 Mai 1802, il se retira au manoir de Lesquivit, en Dirinon, et y mourut le 12 Juillet 1802. C'était l'un des hôtes les plus assidus de Brézal. Sa signature figure sur la plupart des actes de baptême et de mariage des membres de la famille. Peut-être assurait-il les fonctions de chapelain.

Les participants aux veillées de Brezal

Je ne cite ici, bien sûr, que les invités des chatelains de Brezal, ces derniers et leur famille étant bien connus, j'en ai parlé ailleurs. En ce qui concerne ces invités, leurs noms se trouvent disséminés dans les écrits de l'abbé de Boisbilly, non pas sous leur identité à "l'état-civil", mais sous leur titre de noblesse. Des recherches ont donc été nécessaires pour bien identifier ces personnes.

Mlle Agathe de Trecesson : Voir ses liens de parenté avec la famille de Kersauson et de Marnière, sous couvert du petit livre vert

Paul Joseph de TRECESSON, né le 12 juin 1664 à Campénéac.
Marié en 1690 avec Marie-Angélique de MARNIERE.
Marié le 19 novembre 1692, Vannes, avec Marie-Anne de BIDE, dont
  • Joseph Marie de TRECESSON.
    Marié le 19 décembre 1720, Landerneau, avec
    Louise "Marie Jacquette" de KERSAUSON, dont
    • Jean Louis de TRECESSON, né le 13 juin 1724.
      Marié le 3/2/1749, Rennes, avec Anne Perrine de DERVAL, dont
      • Agathe de TRECESSON, née le 14 octobre 1754.
        Mariée le 16 février 1773, Rennes, avec
        René Joseph LE PRESTRE de CHATEAUGIRON.
Julien de MARNIERE, né le 2 décembre 1641, baptisé le 12 mai 1644, Guer, Morbihan, décédé le 7 août 1695, Rennes, enterré le 12 août 1695, Guer, Morbihan (à 53 ans), avocat général au Parlement de Bretagne.
Marié en 1669 avec Angélique de GRAVE, décédée avant novembre 1672, dont

Mlle Agathe de Kerampuil : nièce de la châtelaine de Brezal, Marie Renée de Saisy de Kerampuil (voir plus haut) et fille de Charles-Robert de Saisy de Kerampuil.

Mlle de Brezal : à la date où elle est citée, 1773, il n'y a plus personne qui porte ce patronyme. C'est donc un titre, qui ne peut être attribué qu'à l'une des filles de Kersauson, toutes les deux encore célibataires. Je pencherais plus pour Marie Yvonne Guillemette Xaverine de Kersauson, car c'est l'aînée.

Mlle de Kerninon : une des filles de Jean-Baptiste Le Roux de Kerninon  . Le frère de la demoiselle, Charles Michel Alexandre Le Roux de K/ninon, sera présent à l'enterrement de Jean-Jacques-Claude de Kersauson à Pont-Christ en 1776.

Jacques-Gilles de KERSAUSON, né le 25 octobre 1671, Château de Coëtmeret, Lanhouarneau, décédé le 15 novembre 1743, St-André-des-Arts, Paris (à 72 ans), conseiller au Parlement de Bretagne.
Marié le 20 juin 1695, St-Germain, Rennes, avec Marie-Anne HUCHET, née vers 1672, décédée le 18 mars 1699, St-Germain, Rennesn(à 27 ans), dont Marié le 25 août 1710, Chapelle de Brezal, Plouneventer, avec Marie Angélique Bonaventure Julienne de BREZAL, née le 20 juillet 1693, Château de Brezal, Plouneventer, baptisée - Pont-Christ, décédée le 4 octobre 1766, St-Thomas, Landerneau (à 73 ans), dont

Mlle de Kerdanet : Marguerite, fille de Didier de Kersauson de Kerdanet (voir plus haut).

Mme de la Violaie : Jean-François Berthou de la Violaye, né le 8 octobre 1718 à Fay de Bretagne (Loire-Atlantique), décédé à Paris en 1806, fut conseiller au parlement de Bretagne, présida la noblesse aux États de 1782 et signa en 1788 la protestation de la noblesse de Bretagne. Le 13 septembre 1751, il avait épousé à Paris Jeanne Etiennette de Chavaudon de Sainte Maure (+1785). Ils eurent une fille Emilie-Jeanne BERTHOU de la VIOLAYE, née le 15 juin 1756. Pourrait-elle être notre "Mme de la Violaie" ? Le fait d'avoir dans l'assistance un autre conseiller au parlement en la personne de Charles-Robert de Saisy de Kerampuil pourrait constituer une bonne présomption. De plus, le jeu du Pourquoi nous apprend que Mme de La Violaie se prénommait effectivement Emilie.

Mme de Coatanscours : Suzanne Augustine de Coatanscours  du château de Kerjean, belle-soeur de Jean Jacques Claude de Kersauson, châtelain de Brezal.

Héritière présomptive d'une grande fortune et d'un nom illustre, elle se maria assez tard, à l'âge de 31 ans, après avoir refusé plusieurs beaux partis, à un gentilhomme peu riche, mais aimable et excellent officier, messire Louis-François Gilles de Kersauson de Brézal. Le mariage fut célébré en grande pompe le 9 septembre 1755 dans la chapelle du château de Kerjean en présence des seigneurs d'alentour.

Madame de Coatanscours, devenue veuve en 1767 et sans enfants, fut la dernière châtelaine de Kerjean avant la Révolution. Elle se renferma dans sa demeure qu'elle tint continuellement sur le pied de guerre, faisant garnir les remparts et les tours de couleuvrines et d'engins de défenses ; les ponts levis étaient relevés tous les soirs au son de la cloche et les clefs du château déposées à la fin du jour au chevet de son lit. Elle fut l'orgueilleuse princesse des dernières années de la Monarchie, mais elle sut aussi se faire aimer des pauvres dont elle ne cessa de secourir les misères et qui gardèrent, comme ses serviteurs, le pieux souvenir de ses bienfaits.

La tourmente révolutionnaire ne pourait l'épargner, elle fut arrêtée en son château, conduite à la prison de Brest, elle se défendit hautement devant le Tribunal qui la condamna à mort, et monta sur l'échafaud le 9 messidor an ll (27 juin 1794) à l'âge de soixante-dix ans, juste un mois avant la chute de Robespierre qui l'eût peut-être sauvée. Avec elle s'éteignit le nom illustre des Coatanscours qui avait jeté tant d'éclat sur la demeure des Barbier (Bulletin Archéologique du Finistère. Tome XXXIV).

Alexandre Paul Vincent de COATANSCOURS, né le 17/3/1690, Château de Kerjean, St-Vougay, décédé le 23/8/1762, Château de Kerjean, St-Vougay (à 72 ans).
Marié en 1714, Versailles, avec Louise Marguerite de CHAMBON, née vers 1672, décédée le 6 décembre 1763, Château de Kerjean, St-Vougay (à 91 ans), dont

Mlle de Languen : probablement une dame du château de Kerjean ou de cette famille, car Languen était, avec Kerbiguet, Rodalvez et Trocurun, une des châtellenies unies à Kerjean pour former ce marquisat en février 1618. (source J. Baudry).

M. l'abbé de la Biochaye  était le cousin de la châtelaine de Brezal :

Jean-Hyacinthe Colin de la Biochaye, docteur en Sorbonne, abbé de l'abbaye du Tronchet, chanoine et grand chantre de Dol de 1758 à 1778, vicaire général de Dol, dernier abbé de Bonrepos, commissaire des Etats de Bretagne, signataire du mémoire au Roi en date du 28/09/1787 et de la fière réponse au Roi le 20/06/1788, il fit partie de la députation de la commission intermédiaire des Etats à Versailles en 1788. Vicaire général du diocèse de Léon, insermenté en 1791, incarcéré aux Carmes de Brest en août, relâché en septembre, il émigra à Jersey où il mourut le 18/09/1796.

Pierre COLIN de la BIOCHAYE. Marié avec Anne-Élisabeth de la MOUCHE, dont

Le chevalier de K/sauson : Qui était ce chevalier de Kersauson ? Pas facile à identifier car dans ces familles les hommes, après avoir été "écuyer", devenaient tous "chevalier" s'ils n'avaient un grade plus élevé, comme le Marquis Jean-Jacques Claude de Kersauson, par exemple. Finalement dans les personnes très proches de la famille vivant en 1773, je n'ai trouvé que : Jacques Mathurin Julien de KERSAUZON, fils de Jacques-Gilles de Kersauson et de Marie Angélique Bonaventure Julienne de Brezal, baptisé le 18 septembre 1723 à St-Pierre-en-St-Georges à Rennes, décédé le 18 février 1789 à St-Sauveur, Rennes à 65 ans. C'est donc le frère du châtelain de Brezal.
En 1763, il est parrain à St-Vougay, de Marie Anne Jacquette de Kersauson, et en 1779, il est parrain dans la chapelle de Brezal de Jacques-Gabriel de Tinteniac. Dans cet acte il est dit : "parrain : haut et puissant seigneur messire Jacques Mathurin Julien de Kersauson, chef de nom et d'armes, chevalier seigneur de K/ivinic Pentrez Rostellec et autres lieux, chevalier de l'ordre royal et militaire de St-Louis, ancien officier dans la seconde compagnie des mousquetaires de la garde à cheval et sa majesté lieutenant colonel de cavalerie".
Dans le jeu de la loterie, organisée à Brezal en 1773, il est appelé "Tonton", il est effectivement le tonton des deux filles de Kersauson.

Le chevalier de K/ninon : un des fils de Jean-Baptiste Le Roux de Kerninon, peut-être Charles Michel Alexandre (voir plus haut Mlle de Kerninon)

M. de Kerampuil : Charles-Robert de Saisy de Kerampuil (1714-1793), conseiller au parlement de Bretagne, frère de la châtelaine de Brezal.


J.M. LE THOMAS, bachelier-es-lettres

J.M. LE THOMAS, bachelier-es-lettres, ancien officier de la garde nationale, a séjourné au château de Brezal. C'est là qu'il commença à rédiger son "dictionnaire manuscrit" français-breton et breton-français, le 13 avril 1814, en sortant de la garnison de Brest.

Les Carmélites de Brest

En 1946, le château de Brezal accueille les Carmélites de Brest dont la demeure avait été détruite par les bombardements. Elles y resteront jusqu'en 1948 avant de s'installer au Relecq-Kerhuon. Le recensement de 1946 identifie 21 carmélites et postulantes. Voir la chronologie des événements pour quelques détails supplémentaires.

 

3 - Les visiteurs occasionnels

Le comte de Souvigny, lieutenant général des armées du Roi, en 1627.
Vers le 15 septembre 1626, le comte reçut l'ordre du Roi d'aller en garnison en Bretagne et notamment à Brest. Le lendemain des fêtes de Noël, il partit de Morlaix pour Brest avec ses soldats. Ce jour-là, passant près de Brézal, il ne s'y arrêta pas. Marie du Coskaer, la dame du lieu fut exemptée de devoir loger la troupe du fait qu'elle était veuve. Mais plus tard, ils allèrent quelquefois voir Mme de Brézal. Un jour, le comte de Souvigny fut invité à Brezal lors d'un festin offert à l'occasion de la première messe d'un prêtre. Voir la page dédiée à Marie du Coskaer. Dans ses mémoires, le militaire raconte, que dans le parc, sous les arbres il y avait deux rangs de tables longues de plus de deux cents pas, avec tout au bout celle de Mme de Brézal.  Les convives furent servis par cent garçons, vêtus en Bas-Bretons, selon l'usage du pays, avec des livrées. Après le repas, des personnes de 5 à 6 paroisses arrivèrent sur la belle pelouse pour se livrer à une lutte bretonne très vigoureuse, et le tout finit en musique et en danse.

Le maréchal de Montmorency était à Brezal le 1er juin 1746. (source G.M. Thomas).
Il s'agit très probablement de Guy-André-Pierre de Montmorency-Laval, né le 21 septembre 1723 au château de Bayers et mort le 22 septembre 1798 à Paris, 1er duc de Laval, premier baron de la Marche, marquis de Lezay, militaire français, maréchal de France. Il possédait de nombreux biens dans le Finistère qui furent vendus comme biens nationaux à la révolution, dont le moulin à papier de Penanfers à Ploudiry.

En 1758, le chevalier de Luxembourg vint y passer les fêtes du carnaval. (source G.M. Thomas).

Le duc de Chartres, Louis-Philippe-Joseph, qui sera plus tard duc d'Orléans avant d'être le fameux Philippe-Egalité.
En mai 1772, le duc de Chartres se verra offrir au château de Brézal un divertissement toujours apprécié, une chasse au cerf dans les bois des environs, une chasse à courre avec "ses fanfares retentissantes et ses aboiements prolongés". Et nous verrons ce même duc de Chartres prenant à Landerneau le 5 mai 1772, un canot sur l'Élorn, qui l'amènera à Brest.
M. de K/drel a raconté à Louis Le Guennec (août 1909) que lorsque le duc de Chartres séjourna au château de Brézal chez le marquis de K/sauson, il jouait à la paume (volant ?) sur la pelouse devant le château avec Mlle de Tinténiac, lorsqu'il lança par mégarde la balle avec une telle force qu'elle effleura la tête de la jeune fille, et s'en alla, par la fenêtre ouverte du salon, briser un miroir de prix. Au lieu de s'excuser de sa maladresse, le duc s'avança vers la duchesse et lui dit joyeusement : "Quelle chance j'ai eue, Madame, j'ai failli tuer Mademoiselle votre fille, et Dieu merci je n'ai brisé qu'une glace !..."

Charles-Philippe de France, le comte d'Artois, futur Charles X,  26ème roi de France, de 1824 à 1830, succédant à ses deux frères, Louis XVI et Louis XVIII.
En 1777, il passa la nuit au château de Brezal lors d'un voyage qu'il effectua à Brest.

 

4 - Les régisseurs de Brezal

Corentin de CARNE de KERDANIEL  :

Vers la fin du 17è siècle et certainement dès 1699, le marquis Joseph de Brezal et la marquise s'installent provisoirement à Paris, pour suivre un procès qu'ils ont intenté. Après quelques allers-retours entre Brezal et Paris, cette installation va devenir définitive. Pendant ce temps, l'administration de Brezal est confiée à des régisseurs : Corentin de Carné de Kerdaniel, puis Jacques de Coetnempren, et ensuite René Corentin Alain de Penanrue.

Corentin de Carné de Kerdaniel est donc régisseur de Brezal en 1699, il réside au château avec son épouse Marie Jocet. Nous possédons des copies quelques lettres envoyée de Paris par la marquise à Monsieur et/ou Madame de Kerdaniel. Mais il semble que les relations entre les "de Brezal" et les "de Carné" se dégradent, comme le laisse deviner cet extrait de lettre de la marquise à son régisseur, datée du 7 avril 1703 :

" Tous les discours que vous me marquez qu'on fait sont bien éloignés de ce que nous pensons de vous et de votre caractère, si j'avais cru que madame de K/daniel et vous eussiez voulu rester toujours à Brezal, je n'eus jamais pensé à en mettre d'autre estant très contente de vous, mais la mauvaise santé de Madame de K/daniel 1 m'a fait croire que vous seriez bien aise de n'avoir plus cet embarras et c'est ce qui m'a fait prende le party de donner ma ferme à d'autre. Je vous prie Monsieur de ne point donner d'attention au mauvais discours que l'on tient. Il ne vient point de nous et nous ne songeons qu'à vous marquer que nous aurons toujours toute la considération pour vous que vous méritez. Nous sommes trop proches parents 2 et amis pour que nous ne soyons pas toujours amis et c'est sur ce pied que je compte que nous vivrons bien ensemble. Je vous prie ne quittez point Brezal que je ny sois et les cleffs des archives, je vous prie de les garder jusqu'à mon arrivée que nous pouvons finir nos comptes ensemble, et je vous prie de vouloir bien vivre avecq monsieur de K/saint et je compte qu'il vivra de mesme avecq vous. Il serait triste pour moy de vous voir brouillés sur le mauvais discours que l'on vous fait...".

1 Mme de Kerdaniel décèdera quelque temps plus tard.     2 Malgré cette affirmation, je n'ai pour l'instant trouvé qu'une parenté lointaine.

Guy de CARNE. Marié avec Jeanne LE MORDANT, dont

Jacques de COETNEMPREN, sieur de Kersaint

Le 27 septembre 1700, Jacques de Coetnempren signe une convention avec le marquis de Brezal. C'est un acte assez spécial car il est à la fois acte de mariage et convention de gestion du domaine de Brezal. La convention stipule, en autre, que le marquis de Brezal "a baillé et délaissé quitte de réparations par ces présentes auxdits futurs époux à titre de ferme à commencer dudit jour 1er avril 1703 jusqu'à 6 années consécutives finies et accomplies, la reserve dudit chasteau de Bresal, jardins, vergers, coulombier, pescherie, terres arables et non arrables, prairies, issues, franchises, appartenances et dépendances, moyennant le prix et somme de 200 livres payables par chacune de ces 6 années par lesdits futurs époux..." et que ceux-ci remplaceront le sieur de Kerdaniel.
Le mariage religieux sera célébré à Guiclan le 7 juillet 1701.

Plus tard, on verra le sieur de Kersaint vaquer aux intérêts du marquis. Nous avons retrouvé un document, daté de 1722, où Jacques de Coetnempren veille à la conservation des droits honorifiques des seigneurs de Brezal. Le régisseur de Brezal décèdera à Plouneventer le 4/4/1734.

Hervé de PENTREZ. Marié le 6 juin 1624 avec Jeanne de KERSULGUEN, dont

La famille de Charles MAHOUDEAU.

Quel était le rôle de la famille Mahoudeau à Brezal ? Une chose est sûre, c'est qu'elle y sera pendant plusieurs dizaines d'années et que certains de ses membres ont eu l'occasion d'intervenir dans les affaires du marquis et de la marquise de Brezal. Bien que je n'ai pas de convention définissant leur rôle, sans doute peut-on les considérer comme "régisseurs" du domaine en appui de Jacques de Coëtnempren de Kersaint. On trouvera quelques exemples d'intervention sous couvert des notes associées au petit livre vert  (lignes de couleur bleue).

Charles MAHOUDEAU, né vers 1647, La Magdalene de Bréhemont (Indre-et-Loire), "bourgeois et marchand", Sieur de La Varenne.
Il est dit "noble" à la naissance de son premier enfant. Il est parrain à Pont-Christ en 1711 (2 fois) et en 1713.
Marié le 20 janvier 1671, St-Mathieu, Morlaix, avec Françoise DUPUIS, née vers 1645, dont

René Corentin ALLAIN de PENANRUE,

Juge de juridiction et sénéchal à Landivisiau, régisseur de Brezal. Il est probable qu'il ne résida pas à Brezal du fait de ses activités landivisiennes. De plus, sa période d'intervention a du être courte entre le décès de Jacques Coetnempren et l'arrivée de Guillaume Niel.

Gaspar ALLAIN, décédé le 30 novembre 1710, Landivisiau. Marié avec Marie CATREIL, décédée le 6 novembre 1722, Landivisiau, dont

Guillaume NIEL  , concierge de Brezal et Etienne Joseph GOGUETEL, homme d'affaire de la marquise

Le marquis de Brézal décède à Paris le 25 novembre 1734. Un inventaire de ses biens meubles est réalisé à Paris le 1er décembre. Par cet acte, on apprend que le marquis et la marquise avaient plusieurs domestiques dont :

Les deux seront mandatés par marquise pour veiller à ses intérêts à Brezal.

Un autre inventaire aura lieu au château, bien sûr. Déjà dès le 6 décembre des scellés y sont apposés et Guillaume Niel est désigné par Me Le Roy, sieur du Parc, procureur fiscal de la principauté de Léon, pour être le gardien des meubles et effets. L'inventaire lui-même aura lieu du 20 au 24 mai 1735, en présence de Niel et Goguetel.

Mais, on sait (voir le chapitre consacré à Françoise Antoinette de Marnière) que, dans le cadre du règlement de la succession, un conflit long et important va surgir entre elle, à Paris, et ses deux filles, à Brezal. Guillaume Niel restera plusieurs années au château. Il sera qualifié de "concierge de Brezal" et s'occupera de percevoir les loyers dus par les fermiers ; il fera même remplacer une paire de meules au moulin de Brezal. Il ne semble pas qu'il ait laissé de bons souvenirs aux gens du lieu. Bien sûr, il ne parlait pas la langue du pays, ce qui n'arrangeait rien dans son domaine d'intervention.

Joseph NIEL, décédé le 23 mars 1715, Le Val (Var). Marié le 8 décembre 1687, Le Val (Var), avec Roseline MEFREDY, dont

Yves François LARCHER de KERASCOET  , intendant de Brezal à l'époque de Jean Jacques Claude de Kersauson et Marie Renée de Saisy de Kerampuil.

Yves François LARCHER de KERASCOET, né le 19 avril 1704, Scrignac, décédé le 4 septembre 1766, St-Julien, Landerneau (à 62 ans), procureur fiscal, intendant de Brezal.
Marié le 6 novembre 1744, Plouneventer, avec Jeanne Françoise Charlotte ROUSSEL, née le 16 septembre 1721, St-Houardon, Landerneau, décédée le 12 mai 1804, Rue de Ploudiry, Landerneau (à 82 ans), dont

 

5 - Les domestiques et assimilés

Combien de domestiques y avait-il à Brezal ? On a déjà une information significative pour le début d'année 1792. En effet, alors que la famille de Tinténiac, maître de céans, a émigré pour fuir les tourments de la Révolution, le Directoire du district de Lesneven ordonne de réaliser un inventaire des biens mobiliers laissés à Brézal.

Or, c'était un beau et grand château, richement meublé, M. de Kerdanet, qui l'a vu dans sa splendeur parle avec enthousiasme de cette "magnifique demeure, des belles avenues du temps jadis, plantées d'arbres séculaires, ce parc, ces charmilles, cette fontaine et l'ormeau qui l'ombrageait, ces jardins délicieux si vantés autrefois dans la Basse-Bretagne... "

Au début de cette année 1792, le personnel de Brézal, en comptant les domestiques, était de 34 personnes. D'après l'inventaire fait par Brichet, il y avait 52 chambres, portant chacune un nom : Chambre du marquis, chambre des demoiselles, chambre des nourrices, etc...

Essayons d'en avoir plus sur les domestiques en remontant le temps...

Dans les actes de sépulture et de décès de Pont-Christ, où étaient majoritairement enterrés les résidents du château de Brezal, on recense un certain nombre de personnes, qui sont y décédées. Ne faisant pas partie de la famille des châtelains, on peut déduire que ces défunts étaient des domestiques. Ils sont recensés sous couvert du petit livre vert  . Mais à part leur acte de décès, nous ne possédons pas d'autres informations à leur sujet. Nous n'en dirons pas plus, sinon qu'on y trouve des "menuisier", "jardinier", "maréchal-ferrand", "charpentier", "nourrice", etc.

  1. François URIEN, domestique à la maison de Brezal. Né vers 1626, décédé le 15 mai 1671 au Château de Brezal, enterré dans l'église de Pont-Christ, à l'âge de 45 ans.
  2. Vincent PELLEN, maréchal-ferrand. Né vers 1631 à Ploudalmezeau, décédé le 8 décembre 1671 au Château de Brezal, enterré dans l'église de Pont-Christ, à l'âge de 40 ans.
  3. Marie PIRIOU. Née vers 1620 à Plouenan, décédée le 2 septembre 1672 au Château de Brezal, enterrée dans l'église de Pont-Christ, à l'âge de 52 ans.
  4. Charles HEBERT, serviteur domestique au château de Brezal. Né vers 1652 à Coutances, Normandie, décédé le 3 septembre 1672 au Château de Brezal, enterré dans l'église de Pont-Christ, à l'âge de 20 ans.
  5. Marguerite GALLIOU. Née le 30 octobre 1658 à St-Houardon, Landerneau, décédée le 5 juillet 1677 au Château de Brezal, enterrée dans l'église de Pont-Christ, à l'âge de 18 ans.
  6. François BELLEC, domestique à la maison de Brezal. Né vers 1608, décédé le 20 mars 1671 au Château de Brezal, enterré dans l'église de Pont-Christ, à l'âge de 63 ans.
  7. Jacques PICARD. Né vers 1665 à Lamballe (Côtes-d'Armor), décédé le 26 juin 1692 au Château de Brezal, enterré dans l'église de Pont-Christ, à l'âge de 27 ans.
  8. Antoine de CARTHAGENE. Né vers 1692, décédé le 10 février 1705 au Château de Brezal, enterré dans l'église de Pont-Christ, à l'âge de 13 ans.
  9. Nicolas MARION, dit Le Parisien, décédé le 31 juillet 1707 au Château de Brezal, enterré dans l'église de Pont-Christ.
  10. Rolland ASCORNEC, Né le 3 mars 1697, Bourg, Pont-Christ, décédé le 6 mars 1710 au Château de Brezal, enterré dans l'église de Pont-Christ, à l'âge de 13 ans.
  11. Pierre LORDONNAUX et damoiselle Françoise FONTAINE, domestiques de la maison de Bresal. Parrain et marraine lors du baptême de Françoise ARGOUARCH, née le 9 septembre 1698 - Le Frout, Pont-Christ, fille de Jean Argouarch, dit "La Brisée".
  12. Jean LE HIR. Décédé le 27 janvier 1710 au Château de Brezal, enterré dans l'église de Pont-Christ.
  13. Jean LE MESTIER, menuisier de profession. Né à Redon, décédé le 25 mars 1710 au Château de Brezal, enterré dans l'église de Pont-Christ.
  14. François CREN. Né le 29 mai 1697 à Keryven, St-Servais, décédé le 16 janvier 1718 au Château de Brezal, enterré dans l'église de Pont-Christ, à l'âge de 20 ans.
  15. François LORLEACH, jardinier. Né vers 1660, décédé le 18 juillet 1747 au Château de Brezal, enterré à Pont-Christ, à l'âge de 87 ans, " en présence de François Le Begot et de Jean Le Scogan du dit Bresal".
  16. Guillaume PERSON. Né vers 1659, décédé le 9 septembre 1739 au Château de Brezal, enterré à Pont-Christ, à l'âge de 80 ans.
  17. Marie THOMAS, servante au château de Brezal. Née vers 1707, originaire de Plougonven, décédée le 25 janvier 1746 au Château de Brezal, enterrée en l'église de Pont-Christ, à l'âge de 39 ans.
  18. Joseph SANQUER, charpentier. Né vers 1718 à St-Eutrope, décédé le 24 mars 1746 au Château de Brezal, enterré en l'église de Pont-Christ, à l'âge de 28 ans.
  19. Jean LAOUR, domestique au château de Brezal. Né le 22 novembre 1722 à Plougonven, décédé le 10 mars 1748 au Château de Brezal, enterré en l'église de Pont-Christ, à l'âge de 25 ans.
  20. Vincent ROMAIN, Officier chez madame la marquise de K/sauson au château de Bresal. Né vers 1717, décédé le 19 janvier 1755 au Château de Brezal, enterré en l'église de Pont-Christ, à l'âge de 38 ans.
  21. Marie LE SAOUT, nourrice. Née le 24 mars 1727 à Lanhouarneau, décédée le 23 février 1786 au Château de Brezal, enterrée à Pont-Christ, à l'âge de 58 ans.
  22. Pierre ROCHOU, laboureur. Né vers 1680, décédé le 8 novembre 1767 au Château de Brezal, enterré à Pont-Christ, à l'âge de 87 ans.
  23. Jacques PITON, papetier, forestier au château de Brezal. Décédé le 5 septembre 1768 au Château de Brezal, enterré à Pont-Christ.
  24. Françoise Josèphe PHILIPPOT, sans demeure mais prise par charité au château de Brezal. Née le 16 décembre 1751 à Kerelle, Bodilis, décédée le 23 avril 1768 au Château de Brezal, enterrée à Pont-Christ, à l'âge de 16 ans.
  25. Jean ROSMORDUC, domestique au château de Brezal. Né vers 1700, décédé le 26 mars 1770 au Château de Brezal, enterré à Pont-Christ, à l'âge de 70 ans.
  26. Nicolas QUERAU, veuf de Jeanne Piriou. Né vers 1725, décédé le 16 janvier 1785 au Château de Brezal, enterré à Pont-Christ, à l'âge de peut-être 60 ans. Nicolas Querau, en son vivant veuf de Jeanne Piriou, mourut au Château de Brezal le 16 janvier 1785, âgé d'environ 60 ans et muni des sacrements de l'église. Le lendemain son corps fut inhumé dans le cimetière de cette église par le soussigné curé, avec la permission expresse de mr le recteur de Plouneventer, en présence de Jean Vidil, son gendre, de Jacques Querau et de Joseph Dalo qui signent. jean vidille - CJ Dalo - G: Guillou, curé de Pont-Christ.
  27. Anne YAOUANK, domestique au château de Brezal. Née vers 1690, décédée le 11 novembre 1786 au Château de Brezal, enterrée à Pont-Christ, à 96 ans, en présence de François Yaouanc, son frère, et de Jean Yaouanc, son neveu, qui ont déclaré ne sçavoir signer. CJ. Dalo - J.M. Bouroullec, curé.
  28. Julien NEDELEC. Né vers 1725, décédé en 1789 au Château de Brezal, enterré à Pont-Christ, à 64 ans, en présence de J. Dalo et de plusieurs autres qui ne signent
  29. Françoise MORVAN, cultivatrice. Née vers 1802 - Lanneuffret, décédée le 27 juillet 1848 au Château de Brezal, à 46 ans. Fermer X

D'autres personnes ont un profil plus intéressant :

 

6 - Annexes

  1. L'abbé de Boisbilly
  2. L'abbé de Querbeuf

Jean-Jacques Archibald PROVOST DE LA BOUEXIERE DE BOISBILLY, docteur en Sorbonne, chanoine de Quimper, vicaire-général de Rennes, puis de Quimper, abbé de Notre-Dame du Tronchet, naquit à Morlaix (Finistère), en 1736. Son père, lieutenant-général de l'amirauté de Morlaix, puis président à la Chambre des comptes de Bretagne, était un homme d'un mérite distingué. Il avait voyagé en Espagne, en Hollande, en Angleterre, pour en étudier les intérêts commerciaux et les langues, et il s'était fait remarquer aux Etats de Bretagne par ses connaissances en économie politique. La province dut à son zèle un Mémoire contre le projet de ressusciter un impôt, du temps des ducs, sur les entrées et sorties des ports de Bretagne. Ce Mémoire, imprimé à Paris, chez Coignard fils, en 1730, fit complètement avorter cette tentative des fermiers-généraux. C'est à ses sollicitations que la ville de Morlaix fut alors redevable de sa manufacture royale des tabacs, et plus tard, de la reconstruction de son hôpital.
L'abbé de Boisbilly était député du chapitre de Quimper aux Etats tenus à Nantes en 1767 (ou plutôt 1764). Une lettre, fort maladroite, concernant cette assemblée, adressée par M. le contrôleur-général de Laverdy à M. le duc d'Aiguillon, commandant la province, avait été lue au sein de l'ordre de la noblesse. Dès le lendemain, cette même lettre circulait traduite en chanson, et excitait le rire par toute la province.
Cette chanson fut attribuée à l'abbé de Boisbilly. Sans autre preuve, le ministre piqué le fit mettre à la Bastille. Il y passa six mois et fut exilé à Clermont, en Auvergne, jusqu'en 1769. Délégué ordinaire de son chapitre aux Etats de la province, il en était l'un des membres les plus éminents pour la connaissance qu'il s'était acquise de ses intérêts et pour l'élégance de son élocution, qualités qui l'avaient fait nommer de la commission intermédiaire centrale, qui avait son siège à Rennes. Il était aussi très-versé dans les antiquités, soit historiques, soit généalogiques du pays, et il cultivait avec succès la poésie. Sa douceur, son aménité, son esprit, faisait rechercher son commerce.
Dans la pensée de réparer une injustice du règne précédent, Louis XVI l'avait nommé abbé commendataire du Tronchet, au diocèse de Dol. Il y ajouta un prieuré après la brillante oraison funèbre des Bretons morts dans la guerre d'Amérique, que l'abbé de Boisbilly prononça devant l'assemblée des Etats, en 1781. La modestie de l'orateur le fit refuser de se rendre aux voeux de ceux qui en réclamaient l'impression. Ses poésies fugitives, qui étaient fort appréciées dans les salons et les châteaux de la province, sont aussi conservées en manuscrit par MM. de Blois, ses héritiers. C'est à tort que M. de Kerdanet lui attribue un livre intitulé : Preuves de la pleine Souveraineté du Roi sur la province de Bretagne, et une brochure critique sur la légende des onze mille vierges. Cette dernière est du Père Sirmond. Voici ce qu'on lit à ce sujet dans les Nouvelles de la République des Lettres, par Jacques Bernard, mois de juillet 1705 p. 97 : "Le père Sirmond ôte onze mille saints d'un trait de plume à l'église romaine, en remarquant qu'on avoit trouvé, dans quelque martyrologue, SS. Ursula et Undecimilla V. M., c'est-à-dire, Undécimille, Vierges et martyres, et qu'on s'est allé imaginer qu'Undécimille avec le V et l'M, étoit une abréviation pour dire onze mille vierges."
L'abbé de Boisbilly est mort, à Quimper, d'une hydropisie, en 1786, à l'âge de cinquante ans. Son frère, établi dans la même ville, faisait agréablement les vers ; il était en correspondance avec Gresset et d'autres poètes du temps. (A. D. B. dans Biographie Bretonne de P. Levot).

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Buhez de Boisbilly, embannet war Feiz-ha-Breiz e miz meurzh 1924  

Er XVIIet kantved e oa e kichen Huelgoat eun tiegez tudchentil a-zoare hanvet Provost-Douglas-Squirriou hag a ziskenne, war o meno, eus a eul lignez vras ha brudet er Skos. Berr e oa o feadra ; unan eus ar bôtred yaouanka, Fransez o welet e oa re baour meneziou Berrien evit gellout en em denna enno, a yeas da Roskov hag e timezas eno da Anna Carof. Bez' en devoe eur mab, Bertran-Fransez Provost, a voe savet adalek e nao bloaz gant eun eontr koz d'ezan diouz kostez e vamm, an A. Carof a oa neuze konsul e Sevilh ; an den yaouank a dremenas meur a vloaz er Spagn, ha goudeze e reas tro Amerik ar c'hreisteiz evit gwelet gant petra e c'hellet ober konwerz er vro-se ; 39 bloaz en doa pa zistroas da Roskov ; kenta tra a reas a voe dimezi, er bloaz 1694, gant Charlotta Helary, ha mont ganti da jom da Vontroulez a oa neuze, goude an Naoned, brasa porz konwerz a oa e Breiz. Eno e ouezas ker brao tenna talvoudegez eus e zeskadurez ma teuas dillo da veza pinvidik mor. Er bloaz 1732 e tilezas e gonwerz hag e garg a guzulier en ti kêr, evit mont da veva diouz e zanvez ha da ober ganto ar muia vad a c'helle.

Evit diskouez gwelloc'h e noblans en devoa staget an hano a de Boisbilly ouz e hini hag e roas anezan d'e vab Laurans-Fransez Provost-Douglas de Boisbilly, ganet er bloaz 1695, a voe eur breizad eus re wella, troet atao da ober vad d'e genvroïz ; evel e dad, e falvezas gantan deski en eur vale hag en eur welet an darn vuia eus a vroiou an Europ ; dont a eure zoken a-benn da anaout yezou ha doareou-beva ar boblou ma tremene en o zouez. Dizro da Vreiz e kemeras perz e holl bodadegou ar parlamant hag er bloaz 1732 e lennas eno eur studiadenn en doa grêt war bôtred an tailhou a felle d'ezo lakat gwiriou kalz re bounner war ar varc'hadourez a ziavêz-bro a deue e porziou-mor Breiz hag a rea en doare-ze kalz a c'haou ouz ar Vretonned. Aotroned ar Parlamant a gavas mat e gomzou hag a gasas anezan raktal dirak ar roue evit harpa dirazan gwiriou ar Vro. Dont a eure brao bras a-benn eus e daol ha gouarnerien Breiz, kont Toulous ha duk Penteur, e vab, a roas d'ezan er bloaz 1732 ha 1746 o fortejou livet, en eun doare kaer meurbet ; ar portrejou-ze a weler c'hoaz e ti unan eus e vugale vihan, an A. de Blois, e maner Kerascouet, e Koat-Meal.

Deuet da veza rener Kampr ar C'honchou, e Breiz, er bloaz 1742, e kendalc'has da veza mat e kenver Montrouleziz, e genvroïz, en eur labourat da zevel eun ti da ober butun e Moutroulez hag en eur c'houlenn digant ar Parlamant eur yalc'had vras a arc'hant evit sevel a-nevez an hospital a oa bet devet gant an tangwall hag en eur lakat en e benn leanezed Sant-Visant a Baol ha n'o devoa ti ebet c'hoaz e Breiz. Dimezet da Dhereza Boudin de Launay, an A. de Boisbilly en devoe tri grouadur, eur mab a varva disher, eur verc'h a zimezas gant an A. de Blois, kabiten war vor, hag eur mab all a deuas da veza beleg hag emaomp o vont da lakat aman an diverra eus e vuhez.

* * *

Yann-Jakez Provost de Boisbilly a voe ganet e Montroulez d'an 9 a viz ebrel 1735 ; d'e 13 vloaz, e oa kloareg eus a eskopti Treger hag an A. Borgn a Gervorvan, er c'houlz-ze e Landreger, a deuas a-benn da lakat rei d'ezan eur plas etouez chalonied iliz-veur Kemper ; divezatc'h e teuas da veza abad manati an Tronchet, e eskopti Dol, rener manati ar Botguen, e kichen Lamball, hep konta ar c'hargou all c'hoaz m'edo enno hag a lakea anezan da veza pinvidik bras.

Er bloaz 1760 e oe grêt eun doktor anezan er Sorbonn ; er bloaveziou 1764 ha 1765, pa glaskas an duk d'Aiguillon, gouarner Breiz, bresa gwiriou ar Vretoned ha lakat warno tailhou re vras, an A. de Boisbilly a enebas outan gant an Aotronez Kerguezec, Coatanscour hag ar re all. O veza ma oa eur spered lemm a zen e save rimadellou da zispenn o sae da vinistred ar roue ; unan anezo dreist-holl a oa grêt da zrevez eul lizer diboell skrivet gant ar ministr Sant Florantin ; henman a c'hellit kredi, pa glevas, a yeas en egar hag a roas urz da baka e c'hopaer ; an A. de Boisbilly a en em guzas e maner an I. de Piré, c'houec'h leo deuz Roazon, met dizoloet e voe kaset da Bariz ha stlapet e prizon ar Bastilh. Pa roas ar roue e frankiz d'ezan ne roas ket a aotre d'ezan, evit an dra-ze, da zizrei da Vreiz ; urz en devoa da vont da jom da Glermont ; er fin, an traou a deuas da veza kompezet ; ar Chalotais hag ar re all hag a oa bet kastizet gantan a c'hellas adkemeret o c'hargou hag er bloaz 1769, kêr Roazon a zigemeras anezo gant lid bras, endra m'edo an A. de Boisbilly o lakat e dreid ivez en e vro, diouz e du, hag o sevel eur ganaouenn a dri goublad ha tregont da embann e zistro.

Adalek neuze, chalonied Kemper a gasas anezan bep bloaz d'ar Parlamant hag a zibabas anezan end-eeun, da jom da Roazon, en hano eskopti Kemper, evid en em glevet gant kannaded eiz eskopti all Breiz da gas en dro afferiou brasa ar Vro. Ar garg-ze a roas tro d'ezan da ober vad da galz a dud. Er bloaz 1781 e voe dibabet gant ar Stadou da ober meuleudi ar zoudarded hag ar vartoloded maro evit ar Vro epad ar brezellou diveza. Eur zervich vras a voe kanet evito dirag eur bern tud en iliz menec'h Sant-Fransez e Roazon d'ar 27 a viz genver 1781 : "Biskoaz, eme an A. de Carne, ne voe gwelet netra kaeroc'h, en enor d'ar Vro eged ar gouel-ze gourc'hemmenet gant aotroned ar Parlamant !" Ar breizad kalonek m'oa an A. de Boisbilly a lakas e holl ijin hag e holl galon da ober e brezegenn ; daoust ma voe red d'ezan hen ober, e re verr amzer en holl, e kavas an tu da lakat en e gomzou c'houez poultr ar c'hanoliou toueziet gant c'houez vat aochou Breiz ha kalz eus ar re a oa ouz e zelaou a deuas meur a wech an daerou en o daoulagad.

1 Les bornes que vous m'avez tracées, Messieurs, m'interdisent ici les détails ; elles m'imposent le même silence sur ceux de nos compatriotes qui, témoins de la mort de ces héros et compagnons de leurs dangers, partagent ici avec eux les honneurs même qu'ils leur rendent. Vos regards réunis préviennent mes pensées, et dérogent pour moi à la loi rigoureuse qui me défend de les exprimer. Si je pouvais moi-même y déroger, combien aurais-je à vous rappeler, dans tous les grades militaires, de noms qui vous sont chers ? Je vous indiquerais surtout les honneurs accordés par le Souverain à un homme qui semblait né pour obéir, et que son intrépidité se montre digne de comander. Il voit le pavillon abattu par les coups de l'ennemi ; il le relève, le soutient seul, malgré tous les dangers, et devient la colonne de l'honneur.
Voir La chanson du pilote dans le Barzhaz-Breiz.

2 Mervel a dlie e Brest d'ar 17 a viz genver 1780.

En eur pennad eus e brezegenn 1 an A. de Boisbilly a reas meuleudi ar Mank, ar martolod kalonek-ze, eus a Gervignac, e Bro-Wened, a bignas, e beg gwern e lestr "Ar Zurveillantez" da staga outan ar banniel gwenn diskaret gant unan eus ar bouliji a strinke dioutan "Ar C'hebec", lestr-brezel ar Zaozon. An taol kaer-man a zigouezas e miz genver 1780, epad ar stourmad kenta grêt ouz Zaozon evit diframma an Amerik eus a zindan o galloud.

Ar Mank, epad an Dispac'h, a voe klasket tennan digantan ar vetalenn aour en doa bet digant Louis XVI, met araok he stlepel ouz treid an dispac'herien e kemeras e vorzol da ziverka kement a oa warnezi hag ouz he strinka d'ezo e lavare : "C'houi, ne glaskit nemed aour, mat setu eun tammig ; met an enor avat a viran ha den n'hen lammo diganem !"

An A. de Boisbilly a bikas c'hoaz kalon ar bobl a oa ouz e zelaou pa lavaras hano eus an A. de la Bintinaye, eun ofiser war vor a 20 vloaz, en devoa bet digant an A. Couëdic a Gergoualer, gwall-c'hlazet ha prest da vervel 2 ar gefridi da zavetei "Ar Zurveillantez" ha da zastum ar re a c'hellje euz martoloded al lestr saoz "Kebec" a oa krog an tan ennan, hag a c'hellas, doust ma oa torret e vrec'h outan, en em gaout e Brest, gant e lestr karget a dud glazet, a tud o vervel hag a brizonerien.

An A. de Boisbilly, pa c'helle kaout eur pennadig amzer da dec'het diouz Roazon, a veze o chom e Kemper, e plas an aman, en eun ti braoik a-walc'h, eun tamm liorz outan, hag a zo c'hoaz en e zav, harp ouz chapel vras skolach koz Tadou Kompagnunez Jezuz.

Eno edo e kichen e nizez a oa dimezet gant an A. Jacquelot de Boisrouvray, kuzulier e Parlamant Breiz hag a oa o chom er Ru Denval ; dre al liorzou e c'hellet ober an darempred etre an daou di.

En tiegez-ze benniget gant an A. doue, - an A. Jacquelot en devoa 16 krouadur, - hag e meur a hini all el lec'h ma oa kerent pa anaoudegez d'ezan, an A. de Boisbilly a veze grêt d'ezan eun digemer eus ar re wella ha mall a veze enno, atao, da velet "tonton beleg". Unan eus sperejou kaera ar vro e oa, e gwirionez, ha gant an dra-ze e ouie komz ouz an dud ha tremen diouto ker braoik ha tra. Eur rimadeller oa heb e bar hag e nied bihan a vir atao meur a zon ha meur a werz grêt gantan evid eureujou, badiziantou hag all.

E blijadur oa beza e maner Brezal, e Gwiniventer, e ti an A. Kersauson, ha gant skoazell eur beleg all eus a Landerne, an A. Guerbeuf, e savas evit didui ar re a deue da welet markiz Brezal, eun toullad soniou ha divinadennou hag a zo bet brudet dindan hano a Noveziou Brezal. Gwasa pez a zo, al levre-se n'eo ket bet moullet biskoaz hag en deiz a hizio e tle beza kollet da vat rak kaer a zo e glask n'her c'haver mui e neb lec'h.

Etouez ar skridou kaera a zavas eo red lakat ar werz a reas war vilin goz ha war lenn Brezal hag al lizer a skrivas da varkizez Keryan, an Itron Coatanscour hag e ra ennan meuleudi o veza ma z'oa ker mat ha ma 'z oa ouz ar paour. Ne ouie ket neuze ne c'hellje ket ar vadelez-ze, daoust pegen bras e oa, miret ouz he fenn da goueza war ar chafod ugent vloaz goude.

Eur vojenn a rimas ivez hag a zo fentus meurbed war maro kilhog kastel Kymerc'h, e Bannalec, eur pez aneval hag a en em veuzas el lenn.

Eun droiad m'edo o tizrei war varc'h, eus a Vrezal da Gemper, e chomas da dremen an noz en eun hostaliri er Faou ha da c'hedal e goan e savas d'an A. Kersauson eul lizer leun a spered hag e lavar ennan pegen blonset eo bet e feskennou gant dib e varc'h, pegen digor eo e skrin ha pegent a vad a ra d'ezan e bred.

Eus ar re a skrive d'an A. de Boisbilly, meur a hini a voe dibennet war ar chafod, pe lazet gant ar Re-C'hlaz e Alre hag er Vande, evel an A. de Tinteniac-ze eus a gastell Kymerc'h, lazet er bloaz 1795, e stroumad Coetlogon ; ar re all a rankas tec'het da Vro-Zaoz, d'an Allemagn hag o buhez eno a voe seul galetoc'h ma oa bet esoc'h beteg neuze en o maneriou el lec'h ma ne vanke netre ebet d'ezo. Da veur a hini ar boan a reas vad, rak lakat a reas anezo da dostaat ouz Doue o rei d'ezo da entent pegen didalvez eo klask an eurusted war an douar-man.

An A. de Boisbilly ne welas ket an Dispac'h ; mervel a eure e Kemper d'ar 24 a viz c'houevrer 1786 ; krog oa en e 51 vloaz ; sebeliet e voe antronoz en iliz-veur e chapel Sant-Alar ; gantan e varve an diveza a zougas an hano a Brovost de Boisbilly. (G. P. - Feiz ha Breiz - Miz Meurz 1924).  

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L'hôtel de Boisbilly : 5 Rue Ar Barz Kadiou, 29000 Quimper. Quelque peu délabré il y a une dizaine d'années, l'hôtel de Boisbilly a depuis, à diverses reprises, fait l'objet d'importants travaux de restauration. Les derniers préparaient l'installation des services du Patrimoine de la ville. C'est chose faite depuis le 3 juin : animateur du patrimoine et guides-conférenciers désormais vous accueillent en ce lieu.
La bâtisse est remarquable : façade du XVIIè à corniche denticulée, belle ferronnerie du XVIIIè au deuxième étage, hautes souches de cheminées en pierre de taille, épis de faîtage en plomb en forme de chapiteaux corinthiens. A l'intérieur subsistent quelques beaux éléments de boiserie de XVIIIè.
C'est un des rares exemples quimpérois d'hôtel particulier entre cour et jardin, témoignage architectural de ce courant qui, au XVIIè siècle, se détache de l'exemple italien pour inventer un dispositif à la française : la rue longe la construction mais ne l'encadre pas, la distribution des pièces devient plus rationnelle...
Le nom qui reste attaché à cet hotel est celui de Jean-Jacques Archambault Provost de Boisbilly (1735-1786) chanoine du chapitre cathédral. Son grand-père avait fait fortune dans le commerce maritime à Morlaix. A Quimper, il était voisin de sa nièce, mariée à Monsieur Jacquelot de Boisrouvray. Docteur en théologie de la Sorbonne, Jean-Jacques Archambault Provost de Boisbilly, possédait une des plus érudites bibliothèques de Quimper. Il dressa un plan de la cathédrale, il s'agit là d'une des sources les plus importantes sur le monument avant la révolution. Le chanoine fut le dernier descendant direct des de Boisbilly (source Couleurs, le magazine de la ville de Quimper n° 71 de juillet-août 2005).
 


Yves-Marie-Mathurin de QUERBOEUF ou QUERBEUF, né à Landerneau le 3 janvier 1726, fit ses études chez les jésuites, dans l'ordre desquels il rentra. Il professa longtemps la rhétorique dans leurs collèges, et lorsque la société de Jésus fut supprimée, il s'adonna exclusivement à la culture des lettres. En 1792, il dut céder à la tourmente révolutionnaire et quitter la France. Sa bibliothèque, fort curieuse et bien composée, fut alors confisquée. Le recueil des lettres autographes de Huet, qui s'y trouvait, est conservé à la bibliothèque impériale (département des manuscrits). On ne sait au juste ce que le P. Querbeuf est devenu après sa sortie de France. On croit pourtant qu'il mourut en Allemagne ou dans les Pays-Bas en 1799.
Il a laissé quelques ouvragres dont voici la liste :
I. Oraison funèbre de Mgr le duc de Bourgogne, traduite du latin. Paris, Barbou, 1761 in-4° et in-12. L'original avait été composé par le P. Claude Willermet : "On l'a traduit en notre langue, entreprise des plus difficiles, et pourtant exécutée avec succès ... Nous répétons que la traduction de cette harangue est aussi très-estimable, et que c'est à peu près ce qu'il a été possible de faire de mieux dans un tel sujet et en si peu de temps". (Mémoires de Trévoux, septembre 1761, p. 2172).
II. Ode sur la naissance de Mgr le duc de Berry, Paris
III. Principes de Bossuet et de Fénelon sur la souveraineté, Paris, 1791 in-8° et 1797 in-8° sous le titre de : Principes de vieux temps. Cet ouvrage a été abrégé par le P. Querbeuf et publié par l'abbé Emery.
IV. Histoire des intrusions les plus mémorables tirées des livres saints, - de l'Histoire écclésiastique de M. Fleury et de la Vie des Saints et Martyrs, traduite et abrégée de l'anglais par le rédacteur des "Principes de Bossuet et de Fénelon", Paris, Lallemand, 1792, in-8°.
Comme éditeur, le P. Querbeuf a publié :
I. Sermons du P. Charles Frey de Neuville, Paris, 1776, 8 vo. in-12
II. Mémoires pour servir à l'Histoire de Louis, dauphin de France (recueillie par le P. Griffet), Paris, 1777, 2 vol. in-12.
III. Recueil de Lettres édifiantes et curieuses écrites des Missions étrangères, nouv. édit. Paris, 1780-1783, 26 vol. in 12.
IV. Les Psaumes, traduits par le P. Berthier, avec une Préface sur la vie et les ouvrages de l'auteur. Paris, 1875, 5 vol. in-12.
V. Observations du P. Berthier sur le "Contrat social", avec une suite du P. Querbeuf. Paris, 1789, in-12.
VI. Les Ouvres de Fénelon, avec une Vie très détaillée de l'auteur, Paris, Didot l'aîné, 1787-1792, 9 vol. in-4°. Cette édition, qui a été faite aux frais du clergé de France, est très belle, mais n'a pu être terminée. La notice de Querbeuf, très curieuse, est généralement exacte, même jusqu'à la minutie. M. de Bausset, dans son Histoire de l'archevêque de Cambrai, a néanmoins corrigé quelques erreurs échappées à son biographe.
Le P. Querbeuf était, à ce qu'il paraît, très versé dans la langue bretonne : "En 1776, le château de Bresal, près Landerneau, était le rendez-vous de tout ce qu'il y avait d'aimable dans la Basse-Bretagne ; rien de plus gai que les veillées de Bresal ; tous les soirs on y faisait des vers bretons et français. Là venaient tour à tour quelquefois ensemble, l'abbé de Boisbilly, le P. de Querbeuf et l'abbé de Pentrez : c'étaient les troubadours du château. Nous avons vu le recueil de leurs poésies". (Kerdanet, Histoire de la langue des Gaulois, Rennes, 1821, in-8°, p. 74.)
On peut consulter avec fruit pour la vie du P. Querbeuf, Biographie universelle, t. XXXVI, article signé W-s (Weiss), p. 386 ; - Notices chronologiques, etc , par Kerdanet, p. 386 ; - La France littéraire, par J.-M. Quérard, t. VII, p. 391 ; - Le Dictionnaire des Auteurs anonymes et pseudonymes de Barbier. F. S-la-r. (source Biographie bretonne de P. Levot)

 

7 - Sources des informations


ADB = Archives Départementales du Finistère à Brest
ADQ = Archives Départementales du Finistère à Quimper
AN = Archives Nationales


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 André J. Croguennec - Page créée le 7/4/2018, mise à jour le 15/10/2019.

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