Le château de Brezal |
NORD | EST (fond du tableau) | SUD |
L'ancien château de Brezal, celui qui a précédé le château actuel.
"Mme de Dieuleveult, née de Tinténiac, a bien voulu me procurer obligeamment la photographie d'une peinture de 1843 qu'elle conserve au manoir de Ménec près Lesneven, et qui représente la demeure de ses puissants ancêtres telle qu'elle existait vers 1770. Brézal se composait de trois corps de logis inégaux, accolés en ligne droite. Le plus important était un grand pavillon à trois étages, coiffé de combles mansardés. Le bâtiment situé à l'est semblait être l'ancien manoir gothique. Quelques lucarnes de pierre coupaient les toitures, mais le château, quoique assez vaste, n'avait rien d'imposant, et sa seule partie monumentale était le long bâtiment bas qui en formait l'aile gauche, avec sa décorative série de treize lucarnes à frontons ouvragés. Une ferme, un grand jardin aux parterres "en broderie", un portail décoré sur ses piliers d'urnes de granit et flanqué de pavillons, une levée, des bois, composaient à la résidence du marquis de Kersauzon un cadre plein d'agrément".
Louis Le Guennec dans "Nos vieux manoirs à légendes".
J'ai réalisé cette description à partir de l'inventaire après décès du marquis de Brezal et de quelques autres documents de cette époque. Bien sûr ce ne fut pas facile car les inventaires ont pour seul but d'inventorier les "meubles et effets" et non pas de décrire les bâtiments, mais heureusement, ils nous laissent un certain nombre d'indices pour entrevoir les constructions.
Le cadastre napoléonien (voir le plan plus bas), quoique plus tardif, nous aide aussi. J'y ai rajouté des lettres majuscules en bleu pour identifier les bâtiments. Cliquer ICI pour afficher ces lettres sur le tableau ci-dessus, et cliquer LA pour les effacer.
Le château en lui-même : les trois corps de logis (A, B et C) :
L'inventaire après décès énumère un grand nombre de pièces avec leur contenu très détaillé que l'on trouvera en résumé, très sommaire, dans le tableau qui suit. Ce résumé vise simplement à suggérer l'utilisation de ces pièces. Par contre, il paraît difficile de leur attribuer une localisation précise entre les trois corps de logis, sauf pour certaines pièces.
Nom | Loc. | Description résumée et mes commentaires en italiques |
la grande cuisine | C1 | cheminée avec ses landiers et chenêts, crémaillière, tourne-broches, billot, tables, armoires et de très nombreux ustensiles pour cuisiner 5 douzaines d'assiettes et quinze plats d'estain, estimés ensemble 50 # un service de feyance armoié des armes de Monsieur le Marquis et de Madame la Marquise de Brezal, estimé 100 # un buffet garny de fil dorichal, estimé 28 # |
l'office vouté | C1 | grand vessellier, vieille armoire de bois de chesne à six battants, ... |
la boulangerie : avec un four | C1 | je la situe donc dans le bâtiment C car on y voit contre son mur la partie extérieur du four à pain |
la vieille cuisine | C1 | de nombreuses "huges" contenant des boisseaux de froment, seigle, des armoires et un buffet à l'antique, deux lits : cette pièce sert visiblement de réserve |
la cave | C0 | 5 tiersons vides, 11 fus de baricques dont six sont plains de cidre, 50 bouteilles, 2 petits barrils à moitié plains d'huille, une jarre de terre |
la petite cuisine | C1 | cheminée avec crémaillière, ustensiles de cuisine, tables, armoires, charnier, lit-clos de sapin avec une couette et traversin de balle, un traversin de plumes et une vieille couverture de laine blanche, estimé 15 # |
le petit transport avant d'entrer dans la petite cuisine | C1 | mauvais coffre, mauvaise petite cassette, baratte, deux quelornes, un tierson |
la chambre au-dessus de la petite cuisine | C2 |
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l'ancienne office | --- | L'ancien office semble servir de réserve et dispose d'un couchage pour un domestique.
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la première chambre au second étage dit chambre de sapin | A3 | lit de serge grise bordé de ruban blanc avec son impérialle, dossier & chantourné de taffetas blanc piqué, garny d'un matelats, d'une coette de plume, une couverture de laine blanche, couchette neuve bois de chezne, avec un traversin de plume couvert de couette, estimé 80 # deux morceaux de tapisserie de verdure courant trois aulnes & quart, le morceau de derrière ledit lit estant pour ainsy dire de nulle valleur, lesdits deux morceaux ??? autres pièces contenantes ensemble onze aulnes de laize quy sont détendus dans ladite chambre, le tout tant bonnes que mauvaises, estimées 125 # |
le garde-meubles (à côté de la chambre précédente) | A3 | dont un clavecin avec ses tretaux, estimé 6 #, fusils, rames de papier On peut penser que le clavecin en question n'est pas du type que l'on connaît habituellement, ce serait plutôt un épinette portable que l'on pose sur des tréteaux. Les éléments qui une valeur importante :
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la vieille salle à manger | --- | 17 chaises, table longue, table ovale |
la chambre à la gauche au bout de la vieille salle | --- | petite table de nuit |
l'antichambre | --- | 2 bureaux et une table |
la vieille chambre au-dessus de la sallerie | --- | deux mauvais bois de lit avec leurs quenouilles deffoncées, une grande armoire |
le grenier au-dessus de la vieille salle | --- | deux lits à quenouille l'un d'iceux garny d'une coette de balle & paillasse, deux méchantes chezes, le tout estimé 18 # |
le grenier au-dessus de la vieille chambre | --- | sert de débarras |
le cabinet à la droite entrant dans le grenier | --- | vieux mauvais bois de lit garny de ses vieux ridos à fond jaune piqués de ver, une petite armoire |
la chambre peinte | --- |
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le cabinet à costé de ladite chambre . . . . . . . . . . . . . . . | --- | 5 tableaux de famille, vierge sur toile, miroir, armoire à deux battants servant de bibliotèque garny de fin dorechal & des ridos de serge verte |
le petit cabinet à costé du salon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . | --- | bois de lit à tombeau garny d'une paillasse, un matelats, un traversin de plume, une couverture bleue, avec les ridos marbrés, estimé 10 # |
le vieux sallon servant d'antichambre au grand apartement | --- | 3 armoires, dont l'une renferme des garnitures de litet du linge, le tout estimé 4.300 # |
une espèce de petit cabinet joignant ledit vieux sallon | --- | rien |
la grande chambre joignant ledit vieux salon | --- | couchette, 7 fauteuils, grand portrait de famille, petite table |
la chambre joignant la précédante | --- | lit à tombeau garny de serge verte avec une coette, matelats, orellier & une courte pointe ???, estimé 30 # portrait de famille, canapé, lit, bureau |
la grande salle neuve | --- | 4 portraits de famille et 6 autres tableaux, 7 chaises et 7 fauteuils, 2 tables carrées |
le petit salon neuf | --- | six chezes garnyes de mocquette, une table quarrée, deux vieux chenais, un petit taboret couvert de toille. Il y a donc une cheminée dans le petit salon neuf. |
une chambre près de la grande salle neuve | --- | sert de débarras |
une chambre au-dessus de ladite salle neuve | --- | plusieurs morceaux de bois travaillés à faire quatre charrettes, bois d'ormeaux, des filasses de chanvre tant broyées qu'à broyer. |
le grenier joignant la précédante chambre | --- | une douzaine de planches de bouleau de différantes longueurs |
la vieille salinière | --- | 5 vieux charniers, un charsil, un beignoir |
la salle des archives | --- | la salle des archives contient, bien sûr, tous les aveux fournis par les vassaux de la seigneurie de Brezal, les baux, les contrats d'acquets et de ventes des seigneurs de Brezal, les documents relatifs aux instances judiciaires dans lesquelles ils ont été impliqués, des transactions diverses passées avec les seigneurs du voisinage, concernant la chasse notamment... Mais aussi "un corps (sic) de chasse et une trompette de cuivre, un vieux couteau de chasse, un habit de livrée gris doublé de jaune avec la veste aussy jaune", souvenir des anciennes chasses à Brezal. J'aurais donné cher pour y séjourner à cette époque et exploiter ce véritable trésor historique, qui n"a été conservé que très partiellement aux A.D. de Brest |
livres trouvés dans diverses pièces | --- | Sept volumes in-folio couverts de veau & un huitième sans couverture ; dix autres volumes in-octavo aussy couverts de veau ; soixante-deux volumes in 4° le tout estimé avec neuf volumes brochet couverts de papier marbré, vingt-trois autres volumes de différantes grandeurs couverts de parchemin et six registres blancs, estimés 100 # |
Le long bâtiment bas avec ses 13 lucarnes ouvragées (D) :
C'est le corps de logis avec ses deux rangs de 13 fenêtres, perpendiculaire au bâtiment principal. Il est orienté nord-sud, quasi parallèle à l'étang de Brézal. Le document d'archives, relatant la pose des scellés après le décès du marquis, nous apprend que le bas de cette aile était réservé aux "domestiques à bras", et l'ameublement nous le confirme bien. De la même façon que l'ameublement de l'étage milite pour une utilisation par nos riches châtelains, leur famille et/ou leurs invités ponctuels ou permanents.
Les chambres de chaque niveau étaient désservies par un long corridor. Voici leur description par niveau, D1 = rez-de-chaussée et D2 = étage :
Nom | Loc. | Description résumée et mes commentaires en italiques |
la chambre tuillée | D1 | un grand coffre bois de chesne où il y a six bouesseaux de fromant, une grande table d'environ 15 à 16 couverts, un fourneau de fer avec une couverture de plomb, ... |
la cloison à côté de ladite chambre | D1 | 4 coffres et 7 vieilles cassettes, ... |
la troisième chambre du colidor d'embas | D1 | deux mauvaises couchettes de lit avec deux mauvaises couettes de balles et un mauvais traversin aussy de balle, estimés ensemble 4 # 10 sols, ... |
la quatrième chambre du colidor d'embas | D1 | une mauvaise couchette avec un mauvais matelas, estimés 6 # ... |
la cinquième chambre du colidor d'embas | D1 | deux très mauvais lits à quenouilles avec deux mauvais acoutrements où couchent les valets à bras, estimés ensemble 9 # ... une mauvaise couchette avec une très mauvaise couette, un linceul et une berne, estimés 40 sols, soit donc 2 #. ... |
la sixiesme chambre dudit colidor | D1 | deux couchettes avec leurs couettes de balle et traversins aussy de balle, une couverture de taillepeinte et une mauvaise couverture de laine blanche estimés sçavoir celluy à main gauche en entrant 13 livres dix sols & celluy auprès de la fenestre sept livres dix sols faisant les deux sommés ensemble, 21 # |
le transport | D1 | doit correspondre à un vestibule |
l'entrée du corridor d'en haut | D2 | |
la chambre du coin dudit coridor | D2 | lit à tombeau garny de vieux rideaux de serge verte, paillasse, coette et traversin en plume, couverture d'un gros drap bleuff, avec une courtepointe de toille peinte, le tout estimé 50 #, ... fauteuil, armoire ... |
la première chambre du coridor | D2 | lit garny de drap écarlate avec son impérialle doublée d'un satin des Indes bleu céleste pale à fleur d'amarante, garny d'une paillasse de balle, d'un matelats, coette et traversin de plume, une catalane blanche et une courtepointe piquée en toille peinte, le bois du lit de chezne, estimés ensemble 250 # petit bureau, vieux fauteuil ... |
la seconde chambre du coridor | D2 | un lit, bois de chezne, garny de ses ridaux de serge grize, avec son impérialle satin blancdes Indes piqué, le dossier dudit lit pareil à l'impérialle doublé d'une toille crue rougeâtre, une paillasse, deux matelats, un lit de plume & un traversin aussy de balle, une couverture toille blanche piquée & une autre de toille peinte aussy piquée doublée d'une toille couleur ???, estimés ensemble 120 # petit bureau, guéridon |
la troisième chambre du coridor | D2 | couchette et lit bois de sapin, garny d'un vieux rideau de toille, coette, matelats & traversin de plume, une couverture de laine verte, estimés 21 # |
la quatrième chambre | D2 | vieux lit à l'antique à quatre quenouilles garny de vieux rideaux violets à bande de gros points de tapisserie garny d'une paillasse, coettes de balle, coette de plume, d'un matelats piqué avec deux vieux traversins l'un de plume et l'autre de plume, estimés ensemble 50 #, petit bureau |
la cinquième chambre | D2 | lit de drap ver, impérialle & dome de damas même couleur, doublé d'une toille crue, garny d'une paillasse, deux matelats & une coette de plume & un traversier aussy de plume, deux vieilles couvertures l'une bleure et l'autre verdâtre avec une courtepointe de toille piquée peinte, le bois de lit de différans bois, estimés ensemble 120 #, bureau avec un fauteuil à bras, deux vieux chenets de fer qui laissent supposer que dans cette chambre il y a une cheminée. On aperçoit en effet sur le tableau 5 ou 6 cheminées dans cette aile du château. |
la sixième chambre | D2 | lit bois de chezne garny pareil au précédant mais plus mauvais & plus petit, estimé 80 #, petit bureau, deux chenets à pomme de cuivre, qui laissent supposer que dans cette chambre aussi il y a une cheminée |
la septième chambre | D2 | vieux lit à l'antique à quatre quenouilles, garny d'une vieille coette de balle, avec ses ridaux de toille reyée de bande verte & amarante avec un petit frangeon au bord desdits ridaux, estimés ensemble 80 #, une table à écrire |
la huitième chambre | D2 | couchette de différants bois sans rideaux avec son dossier de damas ver à galon de soye mo?? garny d'une vieille paillasse & d'un matelats, d'une coette de plume & d'une courtepointe de toille peinte piquée doublée d'une toille, estimés ensemble 60 #, bureau |
la 9è chambre | D2 | non répertoriée, sans doute vide ? |
la dixième chambre | D2 | sert de débarras |
la onzième chambre non cloze | D2 | sert de débarras |
Le tableau nous montre 13 fenêtres par étage. Il semble que le peintre a été réaliste. En effet, en ce qui concerne l'étage supérieur, on compte 13 pièces en considérant la chambre du coin et l'entrée du corridor, qui était vraisemblablement éclairée aussi par une ouverture. Au rez-de-chausée le compte n'y est pas. Mais, il faut y ajouter les vestibules (entrée ou transport). Certaines chambres étaient peut-être plus grandes et avait deux fenêtres, ce qui pourrait expliquer le nombre plus petit de chambre considéré dans l'inventaire. Par ailleurs, des chambres pouvaient être vides et donc non répertoriées.
Dans les archives de Louis Le Guennec, on trouve des correspondances qu'il a eu avec M. Huon de Penanster, propriétaire à l'époque du nouveau château de Brezal. Ils s'interrogent tous les deux que la possible utilisation de cette aile du château : " Les écuries sont importantes avec leur 13 lucarnes et ceci concorde bien avec la mode de l'époque où un châtelain manifestait son prestige autant dans ses écuries que dans son propre domicile. La disposition en est d'ailleurs classique : en angle droit avec le château et attenantes à lui, l'accès et le service s'en faisant par la cour d'honneur même. C'est une disposition que j'ai souvent retrouvée dans de vieilles propriétés" (Lettre de Huon de Penanster, 15, rue Pierre Nicole, Paris 5è à Louis Le Guennec, datée du 10 avril 1933).
Et bien non, messieurs, ce n'étaient des écuries ! Heureusement, il nous reste quelques archives de cette époque, et nous nous en servons !
La chapelle (E) :
Elle était en ruines avant la réalisation du cadastre (1828) : elle n'apparaît donc pas sur celui-ci. Sa représentation à droite du tableau, très sombre sur la photo, ne nous permet pas d'être certain qu'il s'agit d'une chapelle. Par contre, sa reproduction dans le dessin de Louis Le Guennec, qui lui a vu le tableau de près, nous enlève le doute.
Voici les objets mobiliers qui se trouvaient dans la chapelle en 1735 :
Deux calixes avec leur patennes, l'un desdits calices despand de la chapelle de Coattellan et quy a esté transporté depuis peu de temps dans ladite chapelle de Brezal ainsy que le sieur Niel l'a déclaré, les burettes et le bazin, la boette à pain en champ (?) & la croix, le tout d'argent faisant 3 marcs 3 o. 4 gros
Une chasuble de satin à grandes fleurs garnye d'or faux, autre à petites fleurs noire amarante or & argent faux avec des bandes de ???, autre mauvaise chasuble noire avec un galon de ???, une autre petit gris noir & d'argent avec des bandes de ??? d'argent, une autre violette avec un galon or faux, autre chasuble satin??? à fleurs avec ses bandes de ??? d'argent, une autre de satin faux cramoisy avec un rezeau d'argent à feston, le tout avec leurs étoles & manipules & voiles, deux autres voiles non assortis, deux devants d'autels petit près (?) à petites fleurs, avec trois autres à dantelles ; six aubes avec deux cordons, six nappes, quatre missels ; plus trois autres napes & un tapis, le tout sur l'autel, huit coussinets, une armoire & un confessionnal y attaché, une petite cassette, un coffre long, & une table, dix pots à fleurs, deux orceaux avec le plat d'argent, & une horloge composée de trois cloches, le tout estimés six cent quatre vingt seize livres, cy... 696 #
Un rechau, une cuillère à ollive, un vieux manche de couteau et un etenoir et soixante jetton le tout d'argent pezants cinq marcs cinq onces et quatre gros, estimés deux cents soixante dix livres, cy... 270 #
Neuf échelles tant grands que petits, estimés cinquante livres, cy... 50 #
Une estimation de la valeur du château, réalisée en 1809, pour une vente projetée à l'Etat, nous donne quelques informations complémentaires sur la chapelle :
- elle avait 28 toises (54,6 m) de pourtour et 21 pieds de haut (6,80 m), son toit mesurait 30 pieds sur 31 pieds (10 m).
La taille de son toit laisse deviner qu'elle était presque carrée et faisait donc 54,6 / 4 = 13,65 m. environ de côté.
- l'autel était en châtaignier, ainsi que les marches pour y monter et les boiseries au-dessus,
- un lambris faisait le tour de l'édifice et couvrait les murs jusqu'à une hauteur de 6 pieds (1,95 m), il était en châtaignier également,
- la chapelle possédait une sacristie, dont le plancher était en sapin du nord, son toit mesurait 30 (9,75 m) sur 17 pieds (5,5 m).
La longueur de son toit laisse supposer qu'elle était accolée sur toute la longueur d'un côté de la chapelle. C'est aussi ce que semble montrer le tableau et le dessin.
De nombreux baptêmes et mariages eurent lieu dans cette chapelle. On sait aussi que son clocheton fut récupéré par la famille Bourles de Kerizella en Guimiliau et fut installé sur leur maison. Pour en savoir plus, voir un autre chapitre qui lui est consacré.
La grille de séparation (F) : La grille sépare le parterre de la cour d'honneur.
Nouveau bâtiment créé depuis 1770 (G) : ... et disparu aujourd'hui. Je ne peux donc rien en dire.
L'orangerie (H) :
L'alignement des plans en caisson, sur le tableau plus haut, permet de la localiser : ces caissons se trouvaient normalement devant cette orangerie. La chambre du jardinier, qui est inventorié à la suite de l'orangerie elle-même, s'y trouvait certainement et la chambre au billard était au-dessus de l'orangerie.
Nom | Loc. | Description résumée |
l'orangerie | H | 14 orangers (126 #), 4 citronniers (36 #) et matériel de jardinage |
la chambre du jardinier | H | vieux lit clos & une mauvaise petite table y joignante, petit buffet |
la chambre au billard au-dessus de l'orangerie | H | un mauvais billard estimé 45 livres, trois mauvais bois de chezes estimés quarante sols |
Allée débouchant sur l'entrée encadrée par des piliers surmontés de vases (I) :
Elle menait du "jardin bras" (606) au parterre (609) et passait entre "jardin ar couch" (608) et "jardin bihan" (607).
Bâtiments utilitaires : menuiserie, forge, écurie, soue, crèche, chenils, maison au cidre (J) :
On trouve aussi dans l'inventaire des pièces utilitaires proches du château et qui ne pouvaient donc que se situer dans le long bâtiment repéré par la lettre J.
Nom | Loc. | Description résumée |
menuiserie | J | un estably de charpentier, une meulle et son chevalet, une eschelle double à tapicier, un grand morceau de bois servant à faire une table de cuisine |
forge | J | un soufflet et un enclume de fonte, deux vieux ?? de carosse avec leurs cercles (?), un estau de bois avec ses serres de fer |
écurie | J | un lit-clos, 6 chevaux ou juments, dont un grand cheval noir de carrosse aagé d'environ 9 ans, estimé 66 # |
soue | J | deux cochons |
crèche | J | 7 vaches, 2 torillons et 3 petits veaux |
2 chenils | J | 14 chiens courants (180 #) et 4 chiens couchants (100 #) |
maison au cidre | J | un pressoir bois de chezne, une auge pareil bois, un fut de baricque défoncé |
la grange de l'aire | -- | un carrosse coupé garny en vieux drap gris sans classe, monté sur quatre roues, estimé 75 # |
Plan du cadastre napoléonien de 1828.
Repères ajoutés sur le plan du cadastre : | |
A - | Château - bâtiment principal (1ère partie à 4 niveaux) |
B - | Château - bâtiment principal (2è partie à 3 niveaux) |
C - | Château - bâtiment principal (3è partie à 3 niveaux) |
D - | Château - corps de logis avec deux rangs de 13 fenêtres Orientation : nord-sud, quasi parallèle à l'étang |
E - | Chapelle - en ruines avant la réalisation du cadastre : elle n'apparaît donc pas sur celui-ci. |
F - | Grille séparant le parterre de la cour d'honneur |
G - | Nouveau bâtiment créé depuis 1770 |
H - | Orangerie, la chambre du jardinier et la "chambre au billard au-dessus de l'orangerie" |
I - | Allée menant du "jardin bras" au parterre |
J - | Bâtiments utilitaires : menuiserie, forge, écurie, soue, crèche, chenils, ? |
- - | la maison au cidre, la grange de l'aire (non placés) |
Cadastre de 1828 : Moulin et manoir de Brezal : | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Jardin ar grannou = jardin des élégants ? T.L. = Terre labourable |
En 1770 : Dessin de Louis Le Guennec à partir du tableau
L'inventaire après décès du marquis Joseph de Brezal, réalisé à Brezal, a duré 5 jours, du 20 au 24 mai 1735. Il a donné lieu à l'écriture d'un manuscrit comportant 52 pages. Ce document présente une écriture très serrée, pas toujours facile à lire du fait de sa graphie peu soignée, de l'orthographe plus qu'approximative et des termes anciens qu'on y trouve. Ceci explique les quelques points d'interogation qui émaillent le résumé plus haut.
A cette époque, le marquis et la marquise vivaient à Paris de façon permanente depuis déjà une vingtaine d'années. C'est pour cette raison qu'un autre inventaire avait eu lieu précédemment le 1er décembre 1734 et les jours suivants, dans la "maison garnie" où ils demeuraient. C'était rue Guenegault, paroisse Saint-André des Arcs, maison tenue le Sieur Ayma, appelée l'Hôtel d'Abbeville.
Ce point est particulièrement important pour apprécier la richesse des biens présents dans le château de Brezal. Le marquis et la marquise n'y vivaient plus, seules leurs deux filles, Marie Angélique Bonnaventure Julienne, épouse du marquis Jacques-Gilles de Kersauzon, et sa soeur Olympe, y séjournaient régulièrement. Au moins quand la première n'accompagnait pas son mari à Rennes, où il était conseiller au Parlement de Bretagne, et quand la deuxème n'était pas à Brest. Brezal était donc administré par le régisseur et entretenu par les domestiques.
On s'aperçoit donc que les objets qui ont le plus de valeur sont rangés au garde-meuble (tapisseries, ornements de literie). Dans le reste du château, les biens de valeur sont rares : quelques lits à impériale qui contrastent avec les couchettes et les lits-clos des domestiques, des tableaux. L'argenterie et les bijoux n'y sont pas inventoriés comme objets appartenant au marquis et à la marquise de Brezal : tout au plus Marie Angélique Bonnaventure Julienne mentionne de l'argenterie que "le feu seigneur marquis de Brezal et madame la marquise, ses père et mère, luy ont donné pendant son mariage en différentes fois : quatre compotiers godronnés avec des petits pieds d'argent, quatre flambaux dont deux d'iceux sont plus grands que les deux autres aussy godronnés, & une caffetière... lesquelles argenteries pèzent vingt marcs & six onces, faisant 920 livres".
Les livres ne sont pas nombreux. Le billard n'est pas en bon état.
Le cabinet d'Ariane, en ébéne, offert par le super-intendant Fouquet à la famille, n'est plus à Brezal. Il n'est pas non plus à Paris. Il a donc été déjà vendu. Par le marquis ? C'est possible, la vie parisienne coûte cher. La création de contrats de constitution de rente au profit de riches bourgeois ou officiers de marine, apporte à nos seigneurs de Brezal des capitaux en échange d'une rente alimentée par le revenu de leurs terres. Mais cela ne suffisait sans doute pas... Ce cabinet sera retrouvé plus tard au château de Keruzoret à Plouvorn.
En résumé, Brezal est sur le déclin à cette époque. Jean-Jacques Claude de Kersauzon et sa femme Marie Renée de Saisy de Kerampuil, et plus tard le marquis de Tinténiac sauront lui redonner du prestige... avant que ne survienne la Révolution (cf les descendants de la famille de Brezal et successeurs audit lieu).
Buffet "garny de fil dorichal" | "neud orjal" en breton, fil métallique, a donné "fil dorichal" dans cet inventaire |
Caparaçon | Le caparaçon (de l'espagnol : caparazón) est une housse d'ornement dont on revêt les chevaux montés ou attelés dans les cérémonies. Le caparaçon est également un tablier de cuir, de laine, etc., destiné à protéger le dos du cheval contre la pluie, les mouches, etc. |
Domestique à bras | ? |
Lit à impériale | Dont le dessus du ciel de lit en forme de dôme impérial ou de dôme ordinaire. Elément de luxe. |
Lit à quenouille | Ce lit comporte des colonnes aux quatre coins pour supporter le ciel de lit ou les rideaux (exemple : lit à baldaquin) |
Landier | Grand chenet que l'on peut trouver aujourd'hui dans les cheminées d'agrément et qui autrefois, dans les grandes cheminées de cuisine, supportait des broches à rôtir et permettait de maintenir à la chaleur du charbon de bois des aliments dans les corbeilles de fer les surmontant. |
Lit à tombeau | "Lit à tombeau", s'est dit d'un lit dont le ciel était plus élevé vers la tête que vers les pieds. Ce lit possédait donc un "ciel de lit", élément de décoration et de confort. Il devait donc être utilisé par les gentilshommes de Brezal, alors que les serviteurs dormaient sur des couchettes ou dans des lits-clos. |
Livre | Sous l'ancien régime, au XVIIIè siècle notamment, la livre était l'unité monétaire (symbole #), divisée en 20 sols. Le sol lui-même était divisé en 12 deniers. |
Portières | Tentures épaisses que l'on suspendait par des anneaux à une barre devant les grandes portes intérieures des châteaux. |
Rideaux bonnes grâces | On appelle bonnes grâces les demi-rideaux d'un lit qui sont aux deux côtés du chevet. |
Tierçon | Le tierçon correspond à un tiers de barrique. |
Sauf une exception avec Dominique Aubertin que nous verrons plus bas, le château et le moulin de Brezal ont toujours appartenu aux mêmes propriétaires au cours des siècles passés. On pourra donc trouver des compléments sur l'un des chapitres consacré au moulin.
Jusqu'en 1766 | La famille de Brezal | Concernant ces familles, on pourra lire ce qu'il en est dit dans le chapitre relatif au moulin de Brezal ou, |
1766 | de Kersauson | |
1776 | de Tinteniac | |
1796 | Dominique Aubertin | Le 11 thermidor IV (30/7/1796), le manoir de Brezal, bien national confisqué aux Tinteniac, est acheté par Dominique Aubertin, Jacques Debry (négociant à Bordeaux) et Etienne Radiguet (négociant à Landerneau). Dominique Joseph AUBERTIN. Marié avec Catherine CHEVALIER, dont
Dominique Aubertin se sentit de bonne heure un goût décidé pour le métier des armes. Son éducation était à peine achevée, qu'il s'engagea dans le régiment de Beauce, en 1767. ... Plusieurs années avant la révolution, la durée de son service, dans le même corps, lui valut, en 1791, la décoration de l'ordre de Saint Louis. Adjudant général de la Révolution, il prit une part importante à la répression de l'insurrection vendéenne en commandant une des colonnes infernales. On désigne sous le nom de colonnes infernales les opérations menées par le général Turreau lors de la guerre de Vendée afin d'éliminer toute résistance dans les campagnes vendéennes. Après avoir fait les campagnes de 1795 et 1796, à l'armée de Moselle (réunie ensuite à celle du Rhin), se vit forcé, par suite de blessures et d'une infirmité grave, de solliciter sa retraite qu'il obtint en 1797, après trente ans de services effectifs, sans aucune interruption. Avait-il envisagé Brezal pour se retirer ? En tout cas, il le revendit bien vite... et rejoindra plus tard Lunéville, sa ville de naissance. En plus de manoir de Brezal, Dominique Aubertin avait acheté comme bien national, trois biens à Penguilly en Plouneventer, dont le manoir. Il les gardera plus longtemps car, le 7 juin 1848, on retrouve sa veuve, Marie-Yvonne Dubuisson, propriétaire demeurant à Brest, place de La Tour-d'Auvergne, qui loue ces trois biens en l'étude de Me Cozanet à Landivisiau. |
1796 | Rolland Le Tom | Le 29 vendémiaire V (20/10/1796), Dominique Aubertin, demeurant à Brest, se retrouve chez Me Vallet, notaire à Quimper, pour vendre le manoir de Brezal, en son nom et en celui de ses associés, Jacques Debry et d'Etienne Radiguet, à Rolland Le Tom. Celui-ci habite à Paris, rue Neuve de l'Egalité, division de Bonne Nouvelle. Il est représenté par son porteur de procuration Yves Bonnaventure Ollivier de Landerneau. Le manoir et pourpris de Brezal, "consistants dans la maison principale, cours, issues, crèches, mazures, bois, colombier, jardin, préries, pressoir et autres ediffices, terres tant chaudes que froides, appartenances et dépendances, suivant le détail en fait par procez verbal de Vilain et K/marec, experts, en date du 6 thermidor dernier, enregistré à Landerneau le 8 du même mois sur la soumission d'acquérir faite par ledit citoyen Aubertin et associés, et par leur contratct d'acquet fait de la Nation le 11 du même mois de thermidor, enregistré à Quimper le lendemain", sont vendus pour la somme de 8.425 livres. On peut lire dans ce contrat de vente que Madiec est, à ce moment, locataire du manoir. Si, concernant le domaine de Brezal, Dominique Aubertin et ses associés n'avaient acheté que le château et son pourpris, Rolland Le Tom acheta aussi les métairies et les terres qui l'entouraient : la grande métairie de Brezal, les deux métairies de Brezalou, celle de Becavel, les terres de Penhoat en Saint-Servais, et, bien sûr, le moulin de Brezal, en 1797. A partir de ce moment, tous les propriétaires suivants seront aussi propriétaires du moulin de Brezal. Qui était le citoyen Rolland Le Tom ? On pourra lire ICI sa biographie. |
1802 | Jean-Maurice Pouliquen et Louis Madiec | Vente le 27 ventôse X (18 mars 1802) par Le Tom à Madiec et Pouliquen, chez Me Ollivier, notaire à Landerneau.
Par cet acte Jean-Maurice Pouliquen et Louis Madiec achetèrent l'ensemble des biens qui appartenaient à Le Tom, y compris le moulin de Brezal, sachant que Pouliquen devenait propriétaire des 3/4 et Madiec du 1/4. La vente est conclue pour la somme de 40.000 francs, le "vendeur entendant comprendre dans la présente vente tout ce qu'il a acquis dépendant de Bresal". Jean-Maurice Pouliquen est bien connu : Louis Madiec, par contre, est un personnage plus énigmatique. Voici sa famille : François MADIEC, né vers 1706, décédé le 1er février 1769, Châteauneuf-du-Faou (à 63 ans).Marié le 11 juillet 1729, Châteauneuf-du-Faou, avec Catherine CHEVALIER, née vers 1714, décédée le 10 mars 1784, Châteauneuf-du-Faou (à 70 ans), dont
En 1796, au moment de l'achat de Brezal par Le Tom, Madiec était locataire du manoir. Lors du baptême de son petit-fils Jean Louis Adolphe, il est qualifié de "marchand". |
1808 | Jean-Maurice Pouliquen | Le 8/4/1808, chez le notaire Le Gléau et Guenegan à Brest, Louis Madiec et Marie-Louise Sehou vendent leur part à Jean-Maurice Pouliquen. |
1814 | Joseph Malin | Vente le 17/8/1814, par les heritiers Pouliquen à Joseph Malin : "Mme veuve Pouliquen, Mlle Pouliquen unique héritière dudit sieur Pouliquen son père, ont vendu lesdits biens (Brezal) à Mr Malin suivant contrat du 17 août 1814 au rapport de Floch, notaire à Brest". Lesdits biens comprennent aussi aussi le moulin de Brezal, bien sûr. Joseph Pierre André MALIN, né le 16 décembre 1755, Paris, décédé le 23 septembre 1816, Brest (à 60 ans), capitaine de vaisseau.Marié avec Jeanne Renée OMNES, née vers 1758, décédée le 26 juin 1793, Brest (à 35 ans environ), dont Joséphine MALIN. Joseph Malin : Officier de la Légion d'Honneur - Chevalier de Saint-Louis - Officier de marine. |
1818 | Louis Dodin-Dubreuil et Joséphine Malin | La propriété de Brezal a été partagée, lors de la liquidation de la succession de Joseph Malin entre ses trois enfants, Mr Clément Malin, Mlle Zélie Malin et Madame Dodin Dubreuil, suivant acte du 30 juillet 1830, au rapport de Floch à Brest ; par l'effet de cet acte, la terre de Brezal échut à Madame Dubreuil (ADQ 4 E 250/114). |
1837 | Louis-Désiré Véron | Vente le 26/9/1837 par Dodin-Dubreuil à Louis-Désiré Véron, chez le notaire Mevel à St-Renan. Voir aussi dans le journal L'Armoricain du 04/11/1837, la signification suite à l'achat de Brezal par Louis Désiré Veron. Le docteur Véron acheta simultanément le moulin de Brezal. Pour plus d'informations à son sujet, on pourra lire ICI un extrait de ses mémoires. |
1847 | Guillaume Le Roux | Vente le 24/10/1847, notaire Cozanet à Landivisiau, par Véron à Guillaume Le Roux (source Vincent Huon de Penanster) Guillaume Le Roux démolira l'ancien château de Brezal pour construire le nouveau. (voir sa biographie). La famille Le Roux quitte Landivisiau pour y habiter en 1852. |
1881 | Albert Le Roux | Guillaume Le Roux décède en 1868. Sa veuve, Claire Bazil, organise sa succession en répartissant le patrimoine entre ses enfants : "Brezal n'a donc jamais appartenu à Léon, bien que lui étant moralement destiné en tant qu'aîné. Il y a vécu pendant des années en maître apparent, ou ... en mécène, pendant qu'Albert menait à Morlaix sa carrière de banquier et que Claire était partie vivre à Kergrist depuis 1867". (source vhdp) Au décès d'Albert en 1912, c'est sa soeur Claire Le Roux, Mme Huon de Penanster, qui hérite du domaine de Brezal et des fermes environantes. Au décès de Mme Huon de Penanster en 1927, cette propriété est transmise à l'un de ses petit-fils, Charles Joseph Huon de Penanster (1904-1972). Charles Joseph n'est autre que le père de Vincent Huon de Penanster, futur résident du château de Brezal en 1970 et maire de Plouneventer en 1971. |
1912 | Claire Le Roux | |
1927 | Charles Joseph Huon de Penanster | |
1982 2001 | Robert Gourlaouen | Auguste GOURLAOUEN, né le 12 avril 1889, Lesneven, décédé le 2 décembre 1961, Landerneau (à 72 ans), patissier. Marié le 20 avril 1920, Landerneau, avec Jeanne Yvonne MOISAN, née le 26 décembre 1901, Landerneau, décédée le 22 juin 1987, Landerneau (à 85 ans), dont
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Ce château a été construit en plein 19è siècle par Guillaume Le Roux, nouvel acquéreur de Brezal à l'époque, après qu'il ait démoli l'antique demeure des seigneurs audit nom.
Nous situons donc la construction du nouveau château autour de 1861.
Charles Huon de Penanster, sénateur des Côtes d'Armor et gendre de Guillaume Le Roux, héritera de son beau-père. En 1982, la famille Huon de Penanster vendra le château et le domaine proche à Robert Gourlaouen de Landerneau. Celui-ci créa à Brezal un restaurant réputé, à la fois dans le château et dans les anciennes écuries restaurées et reconverties. Son fils Philippe et Marie, sa femme, lui succédèrent.
Le château à l'architecture classique à fronton triangulaire, est flanqué de tourelles octogonales d'un côté, et s'orne sur l'autre façade d'un large perron qui s'ouvre sur un vestibule aux niches décorées de stuc polychrome. A gauche, une magnifique bibliothèque en arrondi, en bois d'orme habille les murs du sol au plafond. De là, une petite porte communique avec le grand salon couvert de boiserie peinte et au sol de marbre. Il se prolonge vers un autre salon sur parquet. Une double porte permet de gagner la cage d'escalier qui donne également sur la cuisine et les sanitaires. A l'étage, les actuels propriétaires ont aménagé leurs appartements. On y trouve 3 chambres et une belle pièce de vie éclairée de fenêtres par trois côtés. Dans chaque pièce boiseries, hauts plafonds et magnifiques cheminées de marbre rappellent la noblesse de cette demeure. Le dernier étage accueille lui aussi 3 chambres, le grenier et des sanitaires. Quant au sous-sol, il abrite une cuisine professionnelle.
En mars 2019, le château de Brezal et le domaine sont mis en vente par la famille Gourlaouen. En 2020, les anciennes activités auront repris sous la direction d'Arnaud Lemoine et sous le titre de "La renaissance du domaine de Brezal". Voici le logo représentant le château de façon très épurée et moderne.
Beau bureau-bibliothèque dû aux Le Roux dans le nouveau château de Brezal,
avec des sculptures réalisées par Robert Gourlaouen :
au fond, dans l'encadrement de la fenêtre, Saint Edern et son cerf ; au premier plan à gauche, une statue de la Vierge aux traits de Mme Gourlaouen mère.
La photo aérienne, ci-contre, date des années 1980-85, à l'époque où le château avait, peut-être déjà, été acheté par Robert Gourlaouen à Vincent Huon de Penanster.
- en haut à gauche, on aperçoit les bâtiments de Brezalou
- les écuries, qui n'avaient pas encore été rénovées, sont cachées par les arbres
- au milieu à l'extrême droite, des bâtiments en ruine. S'agit-il de constructions dépendantes de l'ancienne métairie ou ferme du manoir ? Oui, voir la photo de 1975 ici plus bas.
Le domaine du château de Brezal vu par Google-Earth
En le comparant au plan du cadastre napoléonien plus haut, on peut dire que le nouveau château a été construit approximativement au même endroit que l'ancien. Ce qui implique que tous les anciens édifices ont été rasés. C'est d'ailleurs ce que l'on constate.
Outre la chapelle et les écuries que nous connaissons bien (528 et 525), on voit sur ce nouveau plan trois édifices qui ont donc été construits après le château. Le cadastre nous permet, après une lecture plus qu'attentive et en effectuant des recoupements entre les documents et les numéros qui changent, de présenter les informations suivantes :
N° | Nature de l'édifice | Date de construction (2) |
520 | Maison du gardien et jardinier (1) | 1872 |
519 | Bâtiment de ferme | 1872 |
518 | Bâtiment de ferme | 1882 |
(1) Famille Merrer de 1876 à 1931 (d'après les recensements).
Ensuite le jardinier sera Yves-Marie Penven, il sera aussi gardien du domaine, et habitera dans les écuries... C'est Gabriel Cloarec qui viendra habiter la maison du gardien, mais sans être gardien du domaine.
(2) Le cadastre n'est pas toujours fiable sur les dates qui sont parfois des dates de constatation par l'administration des nouvelles constructions ou des nouveaux propriétaires.
Il est fort probable que ces bâtiments ont été construits en même temps que le nouveau château de Brezal, vers 1861. En effet, ils devaient se trouver opérationnels pour accueillir les nouveaux fermiers Donval et Le Bras.
On voit une partie des anciens bâtiments (518) de la ferme, qui sont en ruine sur la photo aérienne, plus haut. L'exploitation agricole aura perduré jusqu'à la deuxième moitié de XXè siècle.
Un chapitre spécifique lui est consacré.
Voici juxtaposés le plan cadastral nouveau et celui du cadastre napoléonien de 1828.
Les deux châteaux sont localisés par rapport à
1° une ligne orientée de haut en bas, de la grande métairie au pigeonnier,
2° une seconde ligne horizontale placée au niveau du bout de l'étang.
On se rend compte que le nouveau château se trouve placé au même endroit que l'ancien, à quelques mètres près.
Le vieux château a donc été démoli avant la construction du nouveau. Les deux n'ont pas coexisté, même pendant une courte période.
Lions à l'entrée du domaine, posés par Robert Gourlaouen.
J'ai modifié le fond d'image pour les mettre en évidence.
Vue aérienne du château et de l'étang en 2019. Elle est extraite d'une vidéo publicitaire.
André Croguennec - Page créée le 11/01/2010, mise à jour le 14/4/2021. | |