blason de Brezal

Le patrimoine religieux de Pont-Christ

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Pont-Christ

L'église

Voir la page dédiée à l''église de Pont-Christ.


Le calvaire du cimetière

calvaire du cimetière de Pont-ChristVoici, à gauche, sur une carte postale ancienne, l'apparence qu'avait le calvaire jusqu'au début du 20è siècle. Il trônait au milieu du placître, qui était aussi le cimetière et fut classé, avec l'église de Pont-Christ, sur la liste des monuments historiques en 1916. Il gardera cet aspect au moins jusqu'en 1921  .

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Photo datée de juin 1921, extraite d'un dossier de 1922 de la commission des monuments historiques à Paris (MAP 0081/029/0053), qui me permet d'affirmer que le calvaire était toujours entier en 1921.

Les ruines de l'église de Pont-Christ à La Roche-Maurice sont envahies par la végétation qui a pris des proportions inquiétantes pour la solidité de quelques pans de murs, notamment ceux du clocher. Il conviendrait de procéder à un désherbage et à l'exécution de chapes et de rejointement dans les parties en mauvais état.

Ce travail dont le devis a été dressé par M. l'architecte en chef Paul Genuys coûterait 1182,50 frs. Nous proposons d'accorder le crédit demandé, et étant donné son peu d'importance, et comme il s'agit de ruines, de le prélever entièrement sur le budget des Monuments Historiques.

Paris, le 28 janvier 1922.
Pierre Paquet, adjoint à l'inspection
générale des Monuments Historiques.

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Malheureusement, après l'arrêt de la fête patronale (le pardon) en 1882 et des messes en 1885, et depuis l'effondrement du toit de l'église vers 1890, la végétation s'était mise à croître démesurément dans les ruines et le cimetière. Un énorme sapin   qui atteignait les 3/4 de la hauteur du clocher, s'abattit sur le calvaire et le brisa.

On peut voir ce sapin sur de vieilles cartes postales et sur une photo prise par l'abbé Soreau. Celui-ci était enseignant au lycée St Stanislas de Nantes, et il a photographié la ville de Nantes, le département de Loire-Inférieure, la Bretagne. Ses clichés peuvent être consultés sur le site internet de la Société Archéologique de Nantes, ils sont datés entre 1885 et 1905. Une de ses photos de Pont-Christ montre le sapin qui brisera le calvaire dans sa chute.
On le voit aussi sur cette carte postale (le calvaire est minuscule par rapport au sapin) :

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Les débris demeurèrent longtemps enfouis dans l'herbe. Quelques belles sculptures disparurent, emportées par des amateurs sans scrupules. Enfin, en ces ruines abandonnées, on fit un effort : le calvaire fut reconstitué avec une statue géminée miraculeusement sauvegardée.

 

Ce calvaire restauré subira encore des déboires. En effet, en juin 1956, "un élève du Lycée [de Brest] en promenade avec son maître avait escaladé le calvaire de Pont-Christ et s'étant accroché aux deux saints accolés et sculptés dans la même pierre qui couronnent la croix avait fait choir le bloc et la double tête des saints avait été cassée", indique Gaston Chabal, architecte du gouvernement à Brest, dans son courier du 22 juin à M. Legrand, Architecte des Bâtiments de France à Quimper. Il ajoute : "Il suffit de replacer et les têtes et les saints, je ne sais d'ailleurs pas si les têtes n'avaient pas déjà été décollées car il y a trace de ciment dans le cou."

Fort heureusement le père du jeune lycéen, médecin à Brest, s'est proposé de payer les réparations nécessaires. (source MH Fonds Chabal - AMB 7 S 39)

 

Voici la description du calvaire actuel que fait Yves-Pascal Castel dans son ouvrage sur les "Croix et Calvaires en Finistère" (cf http://www.croix-finistere.com) : "Intérieur du placître. Granit de kersanton, 5 mètres, XVIè siècle. Trois degrés, corniche, socle cubique. Fût à pans. Croisillon, culots feuillagés. Croix disparue, remplacée par une statue géminée : pierre-vierge."

 

Comparaison des deux versions du calvaire :

 

1 - L'ancien calvaire :

 

En ce qui concerne la base, le fût et le croisillon, il était le même que celui d'aujourd'hui et correspond à la description précédente.

Pour ce qui est de la statuaire ancienne, je ne peux me baser que sur de vieilles cartes postales. Même si elles ne sont pas très nettes un zoom sur le haut du calvaire permet cependant d'identifier les éléments qui le constituent :

Au centre, le crucifix : avec du coté de l'est, le Christ en croix ; du côté ouest, la vierge à l'enfant, Notre-Dame de Bon Secours.

Du côté nord, une statue géminée se composant de St-Pierre d'un côté et d'une femme de l'autre. C'est cette femme que l'abbé Castel a identifié comme étant la vierge. Ce qui ferait deux vierges sur le calvaire ? Ou faut-il y voir une autre sainte ?

Du côté sud, une autre statue géminée, pour laquelle le manque de netteté de la photo ne permet pas de nommer les personnages. On peut cependant émettre des hypothèses sur la constitution de l'ensemble des saintes personnes : nous avons identifié le Christ, la vierge sa mère accolée à la croix ; la femme serait Marie-Madeleine, il nous manque, bien sûr, Saint-Jean qui était présent aussi au Golgotha. La présence de Saint-Pierre nous suggère que le dernier personnage pourrait être Saint-Jacques. En effet, Saint-Jean, Saint-Jacques et Saint-Pierre assistèrent ensemble à la transfiguration de Jésus et surtout à sa passion dans le jardin de Gethsémani, où ils s'isolèrent avec lui.
 

ancienne statuaire côté ouest   ancienne statuaire côté est
 
nouvelle statuaire   nouvelle statuaire    nouvelle statuaire

Cette statue géminée a été attribuée par Emmanuelle Le Seac'h dans Sculpteurs sur pierre en Basse-Bretagne au "Maître de Saint-Thégonnec" (1550-1610), appelé ainsi à défaut de connaître son véritable nom. De là, à penser que tout l'ancien calvaire était de sa main il n'y a qu'un pas. Son atelier s'illustre notamment par 3 calvaires : le grand calvaire de Saint-Thégonnec 1, bien sûr, mais aussi celui de la chapelle de Saint-Sébastien à Saint-Ségal et celui de Locquénolé.

1 Sauf le groupe du Christ aux outrages ou aux liens, qui est de Roland Doré.

2 - Le calvaire actuel :

 

Il ne comporte plus qu'une des statues géminées. Peut-être celle qui s'était cassée par la chute du sapin (voir la remarque de Gaston Chabal plus haut) et que les pilleurs avaient délaissée à cause de cela. Les photos actuelles sont plus nettes, bien que le lichen finira un jour par cacher les détails. Mais, on reconnait bien St-Pierre avec sa clé, d'un côté de la statue géminée.

La beauté, la finesse et la qualité de ces sculptures dans le kersanton ne peut que susciter l'admiration du travail de l'artiste et nous faire regretter la disparition des autres éléments de l'ouvrage.

Les blasons, de chaque côté du croisillon, ne laissent entrevoir aucune armoirie, comme on en voit sur d'autres, comme le calvaire de Ste-Anne à Lampaul-Guimiliau ou celui de Primel à Ploudiry, par exemple (voir la page "droits honorifiques"). Ont-ils été martelés à la Révolution ? Non, je ne le pense pas, car les deux blasons semblent en bon état. Je pencherais volontiers pour une autre hypothèse : on sait que les calvaires étaient polychromes autrefois, les deux blasons ont sans doute été peints aux armes de Brezal et de ses alliés et, bien sûr, cette polychromie n'a pas subsisté.


croixLa croix sur le mur de l'enclos croix

Cette croix se trouve sur le mur de l'enclos de l'église de Pont-Christ, tout près de la maison qui fut un restaurant pendant de nombreuses années.

 

Elle est décrite ainsi dans l'ouvrage "Croix du Finistère" :
Granit 1,20 m.
Moyen-Age.
Sur le mur d'enclos de la chapelle.
Croix monolithe à pans, crucifix, les pieds en rotation externe.

 

Puisque c'est une croix du moyen-âge, il s'agit donc d'un réemploi car l'église a été construite de 1533 à 1560, et consacrée en 1581.

Brezal

calvaire de BrezalLe calvaire près du moulin de Brezal.

Il est décrit ainsi dans "Croix du Finistère" :
Kersanton, 6 mètres, 1896. Trois degrés. Socle composite, qui porte les inscriptions suivantes :
    O CRUX AVE SPES UNICA. 1896
    PATER AVE Indulgence de 40 jours.
    J.L. SIMON RECTEUR ALBERT LE ROUX.
Fût rond, écots, chapiteau à crochets.
Croix de section ronde, fleurons, crucifix.
Située près du moulin de Brezal, cette croix a été érigée en 1896 par Albert Le Roux.
Elle fut réalisée par Yan Larc'hantec.

 

Des oiseaux parfois bâtissent leur nid
Sur la croix de pierre où Jésus souffrit
Le vieux curé les laisse faire
Il dit que leur chant est l'hymne divin
Qui monte des coeurs en le clair matin
Vers Dieu Notre Père.

Je sais une église au fond d'un hameau ...


Ecouter la chanson :
 


Autres richesses de patrimoine à Brezal

Voir pages dédiées :


La Vierge de Brezal

La statue de la vierge Marie près du château de Brezal

La statue, dite Notre-Dame de Lourdes, se trouve dans les bois de Brezal, en hauteur, sur le côté gauche de l'allée forestière qui partait du bord de l'Elorn, près du barrage, et menait tout droit au château de Brezal (voir la vue aérienne de Pont-Christ).

Cette allée est aujourd'hui impraticable tant elle est envahie par la végétation. Autrefois, c'était une seconde entrée au château et elle arrivait à un portail en fer, fixé à deux piliers en pierres de taille, qui matérialisait l'entrée dans le parc.

La statue de la Vierge se trouve entre la grotte de l'ermite et le début du parc. Derrière elle, on remarque un gros bloc de quartzite, commun dans cette partie de la vallée de l'Elorn.

 

On la doit à Albert Le Roux, qui a fait aussi ériger le calvaire près du moulin.
"C'est sa foi chrétienne et sa piété profonde qui a motivé le châtelain de Brezal. Il a passé commande à la maison Raffl, 64 rue Bonaparte à Paris, de cette statue de Notre-Dame de Lourdes, en fonte, de deux mètres de haut et de 410 kg, livrée en juin 1909. Elle résulte de toute une correspondance de mise en concurrence des fabricants. Il la paie 500 francs, plus 35 d'emballage, et renonce à la couronne en cuivre fondu doré à l'huile qui ajoutait 80 francs" (source vhdp  ).

Près de la statue : un souterrain découvert en 1932.
 

"Il y a deux ans, des carriers, travaillant sur un plateau au-dessus l'ancien château de Brezal, dégageaient l'ouverture d'un souterrain creusé à même la pierre. Il s'agissait là d'un travail de primitifs dont l'unique trésor se représentait par des débris de poteries, des pierres calcinées et des silex taillés" (La Dépêche de Brest du 07/12/1934).

Ce souterrain se trouverait tout près de la statue de la vierge. On y entrerait par un trou de 2 mètres de large environ qui mènerait à deux pièces souterraines consécutives.

Le patrimoine de Pont-Christ déplacé à La Roche-Maurice

Notre-Dame de Bon Secours Notre-Dame de Bon Secours

Comme le dit l'inscription gravée au chevet de l'église, celle-ci est dédiée à Notre-Dame de Bon Secours. Nous avons déjà vu sa représentation sur le calvaire du cimetière, en voici une autre.

 

Quand le toit de l'église de Pont-Christ s'est effondré, ou peut-être un peu avant, les objets de valeur ont été mis en lieu sûr. Notre-Dame de Bon Secours a rejoint l'église paroissiale de La Roche-Maurice.

 

Elle se trouve à gauche du choeur, du côté de l'épître, où elle fait le pendant avec une représentation de Saint-Yves qui rend la justice, placé entre le pauvre et le riche. Ces autres statues sont situées à droite du côté de l'évangile.

 

Interprétation de la symbolique

 

"Le croissant de lune aux pieds de la Vierge exprime la prééminence de Marie sur le monde terrestre et sa victoire sur le péché. Cette image symbolique de l'Immaculée Conception est très répandue à la fin du Moyen Age. Elle identifie la Vierge à la "Femme" de l'Apocalypse, que saint Jean décrit enveloppée de soleil, couronnée d'étoiles, avec la lune à ses pieds. La lune est symbole d'inconstance et de corruption".

 

Ici, la Madone de Bon Secours montre, dans sa main droite, le fruit dérobé par Adam au jardin d'Eden, symbole du péché originel, et pour nous obtenir le pardon divin, elle nous présente son fils.

L'enfant Jésus, portant le globe terrestre surmonté d'une croix, est ainsi désigné comme le rédempteur du monde.

 

La lune et le fond bleu de l'arrière-plan nous rappellent aussi que Marie est la reine des cieux, Regina Caeli, et le motif qui l'entoure, tressé d'or et d'argent, l'auréole de gloire.
 

 

Angelus Domini, nuntiavit Mariae,
Et concepit de Spiritu Sancto.

 
Ni ho salud gant karantez
Rouanez ar sent hag an aelez
C'hwi a zo benniget, o pia !
Hag a c'hrasoù karget, Ave Maria.  
Ecce ancilla Domini,
Fiat mihi secundum verbum tuum. 

 
Ra vezo benniget Jesuz,
Ar frouezh eus ho korf eürus
Kanomp gant an aelez, o pia !
E veuleudi bemdez, Ave Maria.
Et Verbum caro factum est !
Et habitavit in nobis.

 
Ni ho ped, Mari, gwerc'hez c'hlan,
Pa vezimp war hon tremenvan,
Da c'houlenn ouzh Jezuz, o pia !
Deomp ur marv eürus, Ave Maria.
 
Ora pro nobis Sancta Dei Genitrix,
Ut digni efficiamur promissionnibus Christi,
Oremus, Gratiam...

Cuve baptismale de Pont-Christ

Les fonts baptismaux

La cuve baptismale de Pont-Christ a été recueillie à La Roche-Maurice en 1958. On la trouve devant le porche sud de l'église paroissiale. C'est une vasque de pierre à décor de godrons. Elle comporte un écu, visible de profil sur le côté gauche de la photo, mais aucune armoirie n'y est représentée, sans doute a-t-elle été martelée à la révolution.

Il est étonnant que cette cuve ait quitté son église d'origine : ici il n'est nul motif de la mettre à l'abri car elle est à l'extérieur de l'église de La Roche. Il serait pertinent de la replacer dans le lieu qu'elle a occupé pendant des siècles. Avec un bon scellement en terre pour éviter les vols bien entendu !

Tel n'a pas été le choix du recteur François Traon, en 1958, quand il a découvert que des vandales avaient saccagé cet élément de notre patrimoine. Il écrit au maire : "Je serais désireux de sauver des ruines de la chapelle de Pont-Christ une vasque et le fût qui lui servait de support. Depuis quelques mois, cette vasque a été projetée à terre et est exposée désormais aux déprédations des passants. En conséquence, je vous demande l'autorisation de la prendre et de la transporter dans l'église paroissiale de La Roche-Maurice".

De son côté, l'architecte des Bâtiments de France, René Legrand, demande au maire de mener une enquête sur cet événement.

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Quimper, le 6/9/1958.

Monsieur le Maire,
Je vous serais obligé de vouloir bien faire ouvrir une enquête sur les circonstances qui ont permis à des vandales de casser la belle vasque qui se trouvait dans les ruines de l'église de Pont-Christ.

Cette vasque, comme les ruines, est classée. Il est inadmissible que des visiteurs, soi-disant civilisés, se permettent de détruire notre patrimoine artistique, que nous mettons à leur disposition en leur faisant confiance. De tels actes de sauvagerie et d'inculture devront être sévèrement réprimés.

Par ce même courrier, j'adresse copie de la présente lettre à Monsieur le Préfet ainsi qu'à Monsieur le Ministre des Beaux-Arts.

Comptant sur votre vigilance, je vous prie d'agréer, Monsieur le Maire, l'assurance de ma considération distinguée.

René Le Grand

Source AEQ 2 P 237/2, lettre archivée avec celle du recteur.

Il semble qu'à Pont-Christ, la cuve baptismale se trouvait près du clocher. Peut-être dans le renfoncement qui jouxte l'ossuaire. Jacques Freal dans "Calvaires et enclos paroissiaux de Bretagne" évoque une "symétrie d'emplacement" entre les fonts baptismaux et l'ossuaire, dans les édifices religieux. Ici le symbolisme serait très évocateur de la destinée humaine, du baptême à la mort.

Voir l'ancien emplacement des fonts baptismaux sur le plan de l'église de Pont-Christ.
 


La cloche de Pont-ChristLa cloche de l'église de Pont-Christ

Les comptes de la fabrique de La Roche précisent que la cloche de Pont-Christ a été refondue en 1856  pour la porter à 300 kg. Ces comptes indiquent une dépense de 300 F en 1855 et un reliquat de 280,35 F en 1857. On y apprend également que le parrain et la marraine firent un don de 25 F en 1856.

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La cloche a donc été réalisée en 1856, mais la question se posait déjà dès 1810, comme le montre la lettre suivante (Refonte de la cloche de Pont-Christ - 20/2/1810 - ADB 592 E DEPOT 38) :

Brest, le 20 février 1810

Le Sous-Préfet à Brest
à Monsieur le Maire de La Roche.

Monsieur le Maire,

Les conseils municipaux ne peuvent s'assembler pour délibérer sans y être autorisés par le Préfet de leur département, je vous retourne en conséquence la délibération contenue dans votre lettre du 2è de ce mois.

Je vous invite à demander cette autorisation prescrite à Mr le Préfet et de motiver l'objet de cette demande qui est de faire fondre la cloche de Pont-Christ. Il faut que vous fassiez connoître ce qu'est cette église de Pont-Christ et si elle est annexée à la succursale de La Roche. Car autrement cette demande seroit inadmissible attendu que votre commune n'aurait aucun droit à cette église, sans doute supprimée, et qu'elle appartiendrait à une autre succursale.

Dans le cas que Pont-Christ soit de La Roche, les marguilliers doivent délibérer sur la nécessité de faire refondre cette cloche et faire connaître l'état de leur cais(s)e et si elle peut suffire aux frais de cette refonte. Vous fonderez votre demande d'assembler le Conseil sur les motifs déduits dans la déclaration des marguilliers.

J'ai l'honneur de vous saluer avec considération.

PS. Nous avons changé de Préfet. Celui que nous avons maintenant se nomme Mr Bouvier du Molard.

Note personnelle : Heureusement les choses ont bien changé depuis, aujourd'hui le conseil municipal de La Roche peut se réunir pour parler des intérêts de la commune sans avoir besoin de demander l'autorisation au préfet !!!

Inscriptions sur la cloche

PARRAIN YVES COLOIGNER TRESORIER ET ADJOINT DU QUILLOC
MARRAINE MARIE JEANNE KEROUANTON
MAIRE LUCIEN GABRIEL BAZIN CARBONNIER
ELIE COMBOT RECTEUR DE LA ROCHE
PONT-CHRIST 1856

BRIENS VIEL BREST

On peut se demander pourquoi le parrain a été Yves Coloigner du Quilloc et non pas Yves Coloigner de Pont-Christ, son cousin germain. Il est vrai que le premier était le trésorier de la fabrique de La Roche, qui gérait donc aussi la chapelle de Pont-Christ, alors que le second n'était que trésorier-adjoint avec une responsabilité se limitant à la chapelle de Pont-Christ.

 

Depuis ce temps-là, on sait que le toit s'est effondré, et que l'église a été abandonnée...

"L'accès du clocher est ouvert à tout venant. Ces mois derniers, les habitants du paisible village y virent grimper plusieurs jeunes gens qui, après avoir fait tinter la cloche, engagèrent un concours de tir au fusil sur les cheminées des toitures voisines. Ce fut une journée d'émotion pour le pays. Cette cloche qui rappelle encore le passé de façon vibrante, n'est plus utilisée que les jours de mariage quand le cortège quitte Pont-Christ pour se rendre à l'église de La Roche, et en des jours moins heureux pour sonner le tocsin.  Encore doit-on souligner que ses supports sont usés, rouillés, réduits de la plus dangereuse façon." (La Dépêche de Brest 19/12/1933).

Il faut noter d'autres usages de la cloche précédente : A Pont-Christ, le 2 novembre 1726, Goulven Ropars demande instamment le baptême de sa fille, Anne, à coups de cloche : "attendu la faiblesse de son enfant craignant le temps de n'avoir recours à d'autre prêtre d'ailleurs". X

En effet, l'Ouest-Eclair du 04/01/1934 indique que la cloche ne tardera pas à se décrocher "car l'axe de bois qui la soutient s'effrite et personne ne s'en émeut, pas même les Beaux-Arts".

Elle était encore dans le clocher en 1935. "Et l'on vit maintes fois des jeunes gens faire l'ascension du clocher pour y faire vibrer la cloche. [...] Faite d'un bronze épais, elle porte la date de 1856. Comme elle n'a pas de battant, on la frappait à coups de pierre, qui laissaient des traces. Maintenant il n'est plus possible d'accéder au clocher." (La Dépêche de Brest 21/5/1935)

Mais plus tard, le prêtre de La Roche-Maurice la récupéra. Placée dans un coin de l'église du bourg, elle y resta jusqu'à ce qu'en 1940/41, les allemands en quête de métaux à fondre pour renforcer leur armement, la repérent et décident de la faire emporter. Mais au moment du transfert, la cloche avait disparu, cachée par des paroissiens. C'est l'abbé Joseph Cam, sans doute, qui, après les hostilités, la fit placer cette fois dans l'ossuaire. C'est l'abbé Roger Urien qui l'en extrayait, avec l'idée de la faire monter dans le clocher de La Roche, alors en réfection, afin de remplacer une cloche défectueuse. Malheureusement, la cloche n'avait pas résisté aux multiples manipulations dont elle avait été l'objet et, on découvrit qu'elle était félée. L'abbé en rendit compte au maire, Lucien Bonniou, qui pensa, d'accord avec le prêtre, qu'elle conviendrait fort bien pour décorer le tronçon d'un pilier, également ramené des ruines de la chapelle de Pont-Christ, et qui lui servirait ainsi de socle.

Le mardi 25 juillet 2006, date de la photo, elle se trouve de nouveau dans l'ossuaire.

 

Voici des précisions sur les personnes dont le nom est gravé sur la cloche :


Autres éléments du patrimoine de Pont-Christ à La Roche-Maurice

 

Le patrimoine de Pont-Christ déplacé à Kergrist en Ploubezre (22)

Le Christ en robe et couronné Le Christ en robe

Autrefois, sur la paroi du transept de gauche de l'église de Pont-Christ, accroché au mur à mi-hauteur, il y avait un beau "Christ en robe et couronné".

On peut le voir dans l'esquisse et le dessin de l'intérieur du lieu saint, réalisés en 1876 par Léon-Augustin L'hermitte (1844-1925).

Lors de l'effondrement du toit, tout comme la statue de Notre-Dame de Bon Secours, il a bien fallu le mettre à l'abri. Albert Le Roux de Brezal fit le nécessaire, et c'est ainsi que le Christ de Pont-Christ arriva chez M. Huon de Penanster, beau-frère d'Albert, demeurant au château de Kergrist en Ploubezre à coté de Lannion.

Il fut déposé à la chapelle familiale de Runfao qui se trouve dans les bois de Kergrist, mais depuis il a été ramené au château pour des raisons de sécurité. Il est visible actuellement au chateau de Kergrist. Comme le château est ouvert au public, le Christ fait partie de la visite.

La photo, ci-contre, a été prise à Kergrist.

Ce crucifix en bois naturel a-t-il toujours été ainsi ? N'a-t-il pas perdu sa polychromie d'antan ?

La Société française d'archéologie pour la conservation et la description des monuments, dans son compte-rendu des séances tenues à Morlaix et à Brest 1896, donne les informations suivantes : "Chapelle de Pont-Christ, près de Brézal, maintenant à moitié ruinée. Le mobilier a été enlevé, la toiture est effondrée. Il y avait dans cette chapelle un beau Christ en robe rouge, semblable à ceux de la chapelle de Sainte-Anne à Lampaul, de la chapelle du Christ à Guimaëc, de Sainte-Croix de Quimperlé..."

Tandis que Henri du Cleuziou dans son Histoire de Bretagne - Pays de Léon le décrit ainsi en 1887 : "A Brézal, le rédempteur crucifié, couronné d'or, est revêtu d'une robe longue à manches pendantes, semblable à celle que portent les bons Dieux des croix émaillés du XIIè siècle".

On trouve d'autres Christs semblables en Finistère.

Il y avait d'autres sculptures dans l'église de Pont-Christ, comme le montre le dessin de L'hermitte. Que sont-elles devenues ?



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 André J. Croguennec - Page créée le 9/6/2013, mise à jour 13/10/2021.