blason de La Roche

Keraoul             

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Les autres manoirs et
châteaux de La Roche
- Kerlys
- Kernevez
- Le Pontois
- Kerfaven
- Keramer
- Le Roc'h Morvan
- Synthèse

1 - Situation et plans

carte

Sur cette carte récente, quelques châteaux et manoirs : Keraoul, Le Pontois, Kernevez et Keramer. Kerfaven et Kerlys ne sont pas visibles ici.
Il y eut d'autres manoirs à La Roche : Creac'h-Guinou (Kerguinou) et Pen-ar-Vern.
 

plan
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Route D764 de La Roche à Landerneau
o Situation de
   l'antique chapelle
o
o
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Plan du cadastre renové de La Roche - 1934-1936 (ADQ 229 W 197)
 o  les deux chapelles actuelles

plan
Pencran
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Plan du cadastre napoléonien de La Roche - 1811 (avec l'inventaire des parcelles qui suit)

ParcelleNatureSurfacePropriétaire
B 128Keraoul parc ar guiplab42.00Olivier Landerneau104
B 129Keraoul parcquic verc'heslab25.00Lonchams Quimper90
B 130Keraoul parc K/baol pellalab56.40Olivier Landerneau104
B 131Keraoul parc K/baol tostalab81.90Olivier Landerneau104
B 132Keraoulparc pellalab1,04.50Olivier Landerneau104
B 133Keraoulparc fanchiqlab1,56.90Olivier Landerneau104
B 134Keraoul M. et D. 9.70Lonchams Quimper90
B 135Keraoul Dep. 6.60Olivier Landerneau104
B 136Keraoulliorzlab 0.80Lonchams Quimper90
B 137Keraoulliorzlab17.10Lonchams Quimper90
B 138Keraoulliorzlab0.40Lonchams Quimper90
B 139Keraoulparc braslab1,86.10Lonchams Quimper90
B 140Keraoulparc touroclab50.00Mazurier Landerneau94
B 141Keraoulparc ar cosquerlab32.60Olivier Landerneau104
B 142Keraoulparc ar cosquerlande67.80Olivier Landerneau104
B 143Keraoular yeunlande1,24.50Lonchams Quimper90
B 144Keraoulparc ar cosquertaillis1,84.00Olivier Landerneau104
B 145Keraoulfranchise an dorguenlande 8.90Olivier Landerneau104
146 à 158 rayés
 
B 159Keraoulgoarem bodescattaillis2,39.10Lonchams Quimper90
B 160Keraoulgoarem an abattaillis42.80Olivier Landerneau104
B 161Keraoulgoarem an abatlab76.90Olivier Landerneau104
B 162Keraoulgoarem an abatlande1,46.30Olivier Landerneau104
B 163Keraoulgoarem an abatlande24.00Olivier Landerneau104
B 164Keraoulgoarem an abatlande11.20Olivier Landerneau104
B 165Keraoulgoarem ar fornlande2,36.90Olivier Landerneau104
B 166Keraoulgoarem izelataillis2,56.90Olivier Landerneau104
B 167Keraoulcoat ponti glaztaillis79.00Olivier Landerneau104
B 168Keraoulfoenec ponti glazpre24.20Olivier Landerneau104
B 169Keraoul foenec an hent cozpré 7.80Olivier Landerneau104
B 170Keraoulfutaie42.70Sibiril Brest128
B 171Keraoul goarem moanlande1,29.50 Mazurier Landerneau 94
B 172Keraoulfoenec an hent cozpre13.10Mazurier Landerneau 94
B 173Keraoulfoenec an hent cozpré53.60Olivier Landerneau104
B 203Keraoulparc ar guippré27.50Olivier Landerneau104
B 204Keraoulparc milargantlab7 8.70Olivier Landerneau 104
B 205Keraoulparc milargantlab7 2.60Olivier Landerneau104
ParcelleNatureSurfacePropriétaire
B 206Keraoulporz castelfutaie 1.56Olivier Landerneau104
B 207Keraoulcoat ar ballanlab56.30Olivier Landerneau104
B 208Keraoular vergerjardin36.60Olivier Landerneau104
B 209Keraoul M. et D. 8.40Olivier Landerneau104
B 210Keraoular jardinjardin10.10Olivier Landerneau104
B 211Keraoular vezoctaillis 32.30Olivier Landerneau104
B 212Keraoulchapellechapelle0.87Olivier Landerneau104
B 213Keraoultoul a drécourtil 3.20Olivier Landerneau104
B 214Keraouljardinoucourtil 2.90Mazurier Landerneau94
B 215Keraouljardinoucourtil 0.80Mazurier Landerneau94
B 216Keraoul M. et D.1.03Mazurier Landerneau94
B 217Keraoul M. 0.60Sibiril Brest128
B 218Keraoul Dep.7.90Sibiril Brest indivis129
B 219Keraoulliorz ar forn lab24.00Mazurier Landerneau94
B 220Keraouljardin bihanpré 5.40Sibiril Brest128
B 221Keraouljardin bihanpré10.90Mazurier Landerneau94
B 222Keraoulle mailfutaie 7.80Olivier Landerneau104
B 223Keraoulparc creislab46.00Mazurier Landerneau94
B 224Keraoulparc creistaillis4.00Mazurier Landerneau94
B 225Keraoulparc huelalab1,16.20Sibiril Brest128
B 226Keraoulgoarem leyertaillis34.60Sibiril Brest128
B 227Keraoulcoat ar hanttaillis1,3 7.70Lonchams Quimper90
B 228Keraoulcoat ar hantpré22.30Mazurier Landerneau94
B 229Keraoulcoat ar hantpré19.10Lonchams Quimper90
B 230Keraoul foenec leyerpré28.50Sibiril Brest128
B 231Keraoul goarem leyertaillis1,1720.Sibiril Brest128
B 232Keraoulparc ar chapellelab98.90Sibiril Brest128
B 233Keraoular clozpré1 9.00Olivier Landerneau104
B 234Keraoular clozlande 1,13.20Sibiril Brest128
B 235Keraoular clozsemis 4.30Olivier Landerneau104
B 236Keraoular clozsemis 0.96Olivier Landerneau104
B 237Keraoular clozsemis 0.90Olivier Landerneau104
B 238Keraoulcoat foenec brastaillis33.60Olivier Landerneau104
B 239Keraoulcoat foenec braslande45.60 Olivier Landerneau104
B 240Keraoulcoat foenec braslande1,98.70Olivier Landerneau104
B 241Keraoulcoat foenec braspré17.90Olivier Landerneau104
B 242Keraoulgoarem meanlande1,45.50Sibiril Brest128
B 243Keraoulgoarem braslande2,38.00Mazurier Landerneau94
Propriétaire n° 104 : Isidore Joseph François Marie Ollivier (1766-1843), agent d'affaires à Landerneau.
Propriétaire n° 90 :   Gaspard Louis Longchamp (1749-1827), notaire, juge de paix, héritier (voir descendants de Françoise du Mescam, plus bas)
Propriétaire n° 128 : M. Jean Sibiril de Brest
Propriétaire n° 129 : Sibiril et consorts de Brest (indivis)
Propriétaire n° 94 :   Mlle Jeanne Mazurié de Landerneau (cf bail du petit Keraoul le 12 pluviose an 13, répertoire Brichet - ADQ 4 E 90/59)

2 - Les origines

L'ancien manoir est connu pour avoir été la propriété des "Le Gac de Keraoul" et peut-être construit par eux. La première mention  que l'on trouve a son propos apparaît dans La réformation des fouages de 1426 : à "Ker Raoul, le demeurant en l'hôtel Robert Kerraoul exempt et tient terres de féage du sire de Rohan qu'il a baillées à ceux de La Roche à labourer". Robert Keraoul n'est pas cité directement dans la liste des nobles, mais il en est un car il a été exempté de payer les fouages.

X

Concernant la famille elle-même, on trouve des mentions plus anciennes. Par exemple dans les notes ajoutées par "Daniel Louis Miorcec de Kerdanet, au sujet de l'aveu de Guillaume, fils Hamon Myhorsec, daté de 1381, et sur lequel se trouve encore l’empreinte du sceau de Robert Keraoul. Ce sceau, le seul que l’on connaisse des Keraoul, est actuellement discuté, car la description qu’en donne Daniel Louis Miorsec de Kerdanet en 1837 dans Vies des Saints de la Bretagne armorique nous paraît fautive" (Guy Ducellier dixit).

Ma lecture de cette édition, page 128, me permet d'ajouter que, après la fin de l'aveu qui se termine ainsi : "... Dont tesmoign de ce, le scel de Robert de Kraoul à ma prière et requeste à ces lettres mis le lundi après Pasques fleuri lan 1381", la description de Kerdanet est celle-ci : "Lac de parchemin avec le sceau en cire verte, portant un cor-de-chasse et les mots Robert Kraol".

Ce même document de 1426 cite, à Plouneventer  , au "Manoir de Kergueguen, Guillaume Kerraoul noble homme y demeurant". Très certainement une autre personne de la famille.

Un autre manuscrit relatif à la réformation de la noblesse, daté du 14/4/1448, inventorie pour Ploudiry, "un métayer à Guill. Kerraux (sic) à K/raoul" (manuscrit 34 de la BM de St-Brieuc). Il s'agit probablement du même Guillaume Kerraoul.

X  Dans Châteaux et manoirs de Plouneventer, J.Y. Le Goff indique que le manoir de Kergreguen était possédé :

Le blason de sinople à 3 coquilles d’or est celui de Kergreguen, à Plounéventer. Kergréguen fut bien l’un des manoirs principaux des Keraoul mais l’attribution de cet écu à la Maison de Keraoul par Courcy, Torchet, Le Goff et autres, dont le Msf 18713 de la BN, provient du fait que Kergréguen fut acquis par Maurice de Parcevaux, seigneur de Mésarnou, qui en rendit aveu en 1550. Il était l’époux de Jeanne de Prathir et leur fils ainé, Yves, portait ainsi le titre de seigneur de Prathir et Kergreguen. Il n’est pas surprenant que les armes de Prathir, issues de son titre principal, aient été arborées au manoir de Kergréguen, d’où la méprise de les attribuer aussi à Kraoul. (Guy Ducellier, message du 3/7/2023)


La famille Le Gac  dans l'Armorial et nobiliaire de Pol Potier de Courcy est décrite ainsi :
Gac (le), sr du Plessix et de Launay, par. de Plouasne,
- de Coëtlespel, par. de Plounéventer,
- de Kerraoul, par. de La Roche-Morice,
- de Coëtgestin, par. de Guipavas,
- de Penanec'h, - de Kerlezouarn, - de Lohennec, - de Keramprovost, - de Kerjaouen, - du Cosquer, - de Gorrépont.
Maint, à l'intend. en 1701 et 1715, sept gén., ress. de Lesneven ; réf. et montres de 1448 à 1513, par. de Plouasne et Médréac, év. de Saint-Malo.
D'azur au dextrochère armé d'argent, tenant cinq flèches d'or en pal, ferrées et empennées d'argent.
Devise : Virtus unita et Sicut sagittae in manu potentis. ("La vertu unie" et "Comme les flèches dans la main du puissant")
Jean, prête serment au duc entre les nobles de Saint-Malo en 1437 ; Guillaume, homme d'armes de la garnison du château de Dinan, assiégé par le vicomte de Rohan en 1488 ; Olivier, vivant en 1513, épouse Thomine Le Camus ; Sébastien, signe la capitulation des ligueurs de Léon au Folgoat en 1594.
Les srs de Lanorgar, paroisse de Trefflaouénan, de Kerrivoal, de Kersauté et du Gouezou, paroisse du Minihy, déboutés à la réformation de 1670.

XNotre famille "Le Gac" ne doit pas être confondue avec la famille "Le Gac de Lansalut" :
Gac (le), sr de * Lansalut et de Traonnevez, par. de Plouézoc’h, — de la Villeneuve, — de Kerhervé, — de Keranfors, — de Kervézennec, - de Lescouac’h, — de Kerhunan, par. de Taulé, — de Traonouas, par. de Plourin, — de Trévinal, — de Tanouët, — de la Porte-Blanche, — de Kerconstantin, — du Dourduff, — de Coëtilez, — de Servigné, par. de Gévezé.
Ext., réf. 1670, huit gén., et maint. à l’intend. en 1699; montre de 1481, par. de Plouézoc’h, év. de Tréguier.
D’or au lion de sable, armé et lampassé de gueules.
Devise : Semper fidelis.
Hervé, de la paroisse de Plouézoc’h, anobli par le duc Jean V en 1138 ; Pierre, fils du précédent, vivant en 1481, marié à Isabeau de Corran ; un conseiller au parlement en 1787. César-François, colonel d’infanterie, marié en 1771 à Caroline de Bavière, comtesse de Sulzbach.
 Blason sur l'autel de l'ancienne chapelle à présent dans l'église de La Roche.
De part et d'autre du blason, on peut lire "I S". Ce "s" est peut-être un "5" au graphisme particulier. Dans ce cas, l'autel daterait de 1515. Qui dit mieux ?
 Blason sur la façade du château actuel

A propos du blason présent sur le château actuel :

Cette pierre gravée provient-elle de l'ancien manoir ? Oui, très certainement.

La 2è partie du blason, D’argent à trois tourteaux de gueules, correspond aux armes de Françoise de Keranguen  , épouse de François Le Gac. Ce couple vivait au tout début du 17è siècle, on les retrouvera dans le tableau qui suit.

Qui était Françoise de Keranguen ?

(*) La signature de Françoise de Keranguen, ci-dessus, apparaît sur plusieurs documents des fonds Le Gac de Keraoul aux archives.
Celle-ci provient d'un manuscrit concernant les droits honorifiques de Sr de Beaurepos.

En 1635 les Keranguen, sieurs de Traoñgurun, ont leurs armes dans l'église de Languengar immédiatement au-dessous de armes du Chastel et même, semble-t-il, depuis longtemps déjà. . . .
Cette famille de Keranguen semble avoir été l'une des plus importantes de la région à cette époque. . . .
Le 9 août 1594 Jean de Keranguen est parmi les notables du Léon qui signent au Folgoët leur soumission à Henri IV entre les mains de Sourdeac, gouverneur de Brest. . . .
Dans un procès-verbal dressé en septembre 1632 ... nous voyons que les Keranguen ont leurs tombes dans le choeur même de l'église Saint-Michel de Lesneven : "Au 3è rang : une tombe à écuyer Gabriel Keranguen, sieur de Traoñgurun, armoriée de ses armes d'argent à 3 tourteaux de gueules, devise : Laka evez, et appartenant depuis aux héritiers de Marie de Keranguen, dame de Kerigoual. Autre tombe.. avec 3 emplacements de tombes au même rang. Au 4è rang : devers l'épître, un grand escabeau...".
Les Keranguen avaient aussi leurs prééminences dans la chapelle Notre-Dame de Lesneven...

(Languengar par le chanoine H. Calvez sur IDBE)

François de KERANGUEN, Sr de Traoñgurun et de Kervasdoué.
Marié avec Françoise LE MERCIER de BEAUREPOS (*),
Issu sans doute d'une branche cadette fort peu fortunée, François de Keranguen use du privilège de « noblesse dormante » accordé par la Coutume de Bretagne pour redorer son blason. Fortune faite, il achète, en 1602, le domaine de Kervasdoué en Plouider, avec une ferme de Traoñgurun à Languengar (« un convenant sujet à fouage », selon l'acte de 1635), où il bâtit un manoir et vit « noblement »,
dont

Après le décès de son premier mari, et après 1645, Françoise de Keranguen épousa Michel de Roupicquet (+1672 à Brest), sieur du Pin, veuf de Marie Le Roux, lieutenant à la garde du port de Brest pour la conservation des vaisseaux de sa majesté, maire de Brest de 1655 à 1657.

Dans le Nobiliaire et Armorial de Pol Potier de Courcy, on trouve :

Keranguen (de), sr dudit lieu et de Kerincuff, par. de Plouenan, — de Kerdelan, — de Belair, par. de Brelez, — de Trogurun, près Lesneven, — de Kervasdoue, — du Cosquer, — de Kerlosquet, par. du Minihy de Leon, — de Penanec’h, par. de Plougasnou, — de Tredillac, par. de Botsorhel, — de Kerbrat, — de Penfeunteun, — du Fransic, par. de Taule, — de Kervoazou, par. de Plougonven, — de Lanrivinec, par. de Plougoulm.

Anc. ext., ref. 1669, huit gen. ; ref. et montres de 1427 a 1534, par. de Plouenan et Plougoulm, ev. de Léon.
D’argent a trois tourteaux de gueules, comme Kerguinou et Peillac. Devise : Laca évez (Prends garde).
Hervé, vivant en 1443, épouse Margilie de l’Estang.

N.B. - Ces informations nous permettent de justifier la partie droite du blason présent aujourd'hui sur le nouveau château de Keraoul.


Cette Françoise de Keranguen ne doit pas être confondue avec sa belle-soeur, Françoise Le Gac de Keraoul, qui portait, au décès de son mari, le titre de "dame douairière de Keranguen". Il s'agissait d'un autre lieu appelé Keranguen.

Jacques LE GAC de KERAOUL, décédé après 1598, dont,

Mathieu FROLLO de KERANGUEN (*), juge criminel à Quimper, avait épousé en 2è mariage, vers 1623, Françoise LE GAC de KERAOUL, la belle-soeur de Françoise de KERANGUEN

Ils eurent au moins 10 enfants, nés entre 1624 et 1637 : neuf sont nés à Quimper, l'un, Jean FROLLO, a été baptisé le 3 juin 1627 à St-Julien de Landerneau.

Le manoir de Keranguen se trouvait à Beuzec-Cap-Caval, ancienne paroisse du pays bigouden. Il avait appartenu à Guillaume Frollo (+ 1604) et Françoise de Jauréguy (+ 1617). Frollo : sr de Kerlivio, de Keranguen, de Kerganet, ress. de Quimper.
D'azur au sautoir alésé d'or, cantonné de quatre macles d'argent, alias : d'or h. trois quintefeuilles d'azur (Arm. 1696).
Yvonne, dame de Keranguen, mariée en 1659 à François de Trémie, sr de Keranyzan, portait les premières armes (source Pol Potier de Courcy).

(*) Source aveu du 8/4/1644, fourni par "Françoise Le Gac, dame douairière de K/anguen, tutrice de ses enfants mineurs de son mariage avec Mathieu Frollo, vivant sieur dudit lieu de K/anguen, conseiller du Roy, juge et magistrat en la cour du siège présidial de Quimper-Corentin...", trouvé dans les archives de la famille Le Gac de Keraoul - ADB 1 E 1000).

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3 - Keraoul sous l'ancien régime

Les familles propriétaires

Au 15è siècleGuillaume de KERAOUL réside en son manoir de Kergreguen en Plouneventer.
  • Robert de KERAOUL. Marié avec Théphaine de PENHOADIC.
    Robert sera exempté de service militaire par le duc en novembre 1439 parce qu'il sera placé dans la garde du château de La Roche-Maurice. En 1426, à Ker Raoul, le demeurant en l'hôtel, Robert Kerraoul exempt et tient terres de féage du sire de Rohan qu'il a baillées à ceux de La Roche à labourer". (cf la réformation des fouages par Hervé Torchet).
    • Robert de KERAOUL (le même ou plutôt son fils) fournit aveu, le 12/10/1482, à Henry de Gouzabatz seigneur de Keropartz, pour le lieu et manoir de Keraoul (Keraoul, titres de propriété - ADQ 1 J 421)
Au 16è siècleFamille
Le Gac
Louis LE GAC de KERAOUL, décédé en 1587. Cf l'aveu et minu d'Henri de Rohan en 1571 (ADLA B 1694).
Marié avec Eliénore LE LIOU, décédée en 1542, dont
  • Louis LE GAC de KERAOUL, décédé après 1593.
  • Mathieu LE GAC de KERAOUL, décédé avant 1593.
  • Jean LE GAC de KERAOUL.
  • Jacques LE GAC de KERAOUL, décédé après 1598. Marié avec Jeanne du QUELENNEC, dont
    • François LE GAC de KERAOUL, décédé vers 1640.
      Marié avec Françoise de KERANGUEN, décédée le 9 juin 1670, Les Sept-Saints, Brest.
  • Sébastien LE GAC de KERAOUL, ligueur.
  • Nicolas LE GAC de KERAOUL, ligueur.
  • Yves LE GAC de KERAOUL, décédé le 19/11/1609, sieur de Lestaridec. Marié avec Jeanne KERAUTRET, dont
    • Jacques LE GAC de LESTARIDEC, né vers 1596, décédé le 23 mai 1663, St-Thomas, Landerneau (à 67 ans), sieur de Lestaridec.
      Marié avec Marie LE GUEN, dont
      • Marie LE GAC. Mariée le 26/5/1664, St-Thomas, Landerneau, avec François de COATAUDON, décédé le 4/5/1707, Guipavas.
      • Guillaume LE GAC, né le 25 juillet 1636, St-Thomas, Landerneau, décédé le 2 mars 1706, St-Melaine, Morlaix (à 70 ans), procureur à Morlaix, sieur de Kerguéréon.
    • Jean LE GAC, sieur de Kerguéréon.
  • Françoise LE GAC de KERAOUL.
Marié avec x x, dont
  • François LE GAC de KERAOUL, cf l'aveu et minu d'Henri de Rohan en 1571 (ADLA B 1694).
  • Guillaume LE GAC de KERAOUL.
  • Eliénore LE GAC de KERAOUL.
- Aveu et minu de Louis et Mathieu Le Gac - 29/7/1588 (ADB 1 E 1000)
- Partage de la succession de Louis Le Gac - 7/9/1593 (ADQ 49 J 407)
- Keraoul - tombes de la chapelle à St-Houardon 1539-1734 (ADQ 49 J 675)
   dont, en 19/12/1623, office de service solennel à l'intention de Yves Le Gac, décédé le 19/11/1609.

Le 8 août 1594, les habitants de l'évêché de Léon, dégoûtés de la ligue et des ligueurs, se réunirent au bourg du Folgoat, d'où ils adressèrent à René de Rieux, seigneur de Sourdéac 1, leur soumission au bon roi Henri IV...
En conséquence, Sourdéac, leur accorda au nom du roi, la capitulation la plus honorable, laquelle fut signée par lui et par Yves du Liscoet, ... Jean Keranguen, ... Bastien Le Gac, Nicolas Le Gac, de Kermellec, ... (il y a 70 noms). - Source La vie des saints de la Bretagne Armorique par Albert Le Grand.

1 René de Rieux, seigneur de Sourdéac et marquis d'Ouessant, était gouverneur de Brest depuis 1590, et il était resté fidèle au roi Henri IV.     Fermer X

Au 17è
   et
18è siècle
Famille
Le Gac
François LE GAC de KERAOUL, décédé vers 1640, fermier général de la principauté de Léon.
Marié avec Françoise de KERANGUEN, décédée le 9 juin 1670, Les Sept-Saints, Brest dont
  • Anne LE GAC de KERAOUL.
    Mariée avec Alain du MESCAM, dont
    • Françoise du MESCAM, née le 12 octobre 1653, Lochrist, décédée le 7 août 1694, Dirinon (à 40 ans). Voir plus bas.
  • Vincent LE GAC de KERAOUL, baptisé le 21 août 1619, St-Julien, Landerneau.
  • Renée LE GAC de KERAOUL, baptisée le 8 juin 1622, St-Julien, Landerneau.
  • Christophe LE GAC de KERAOUL, baptisé le 6 août 1626, La Martyre, décédé le 16 octobre 1682 (à 56 ans).
    Marié avec Marie de TROMELIN, décédée le 16 janvier 1683, dont
    • Corentin LE GAC de KERAOUL, né le 18 juillet 1649, La Roche-Maurice.
    • Guillaume LE GAC de KERAOUL, né le 9/7/1650, La Roche-Maurice, décédé le 1/5/1695, Manoir de Keraoul (à 44 ans).
      Marié le 12 février 1695, Plourin-les-Morlaix, avec Anne JOCET, née vers 1642, Plourin-les-Morlaix, décédée le 17 février 1731, Manoir de Coatelan, Plourin-les-Morlaix (à 89 ans). Avant son mariage, Anne Jocet résidait au château de Brezal.
    • Marie LE GAC de KERAOUL, née le 2 août 1651, La Roche-Maurice.
    • Michel LE GAC de KERAOUL, né le 29 novembre 1652, La Roche-Maurice, décédé le 22 février 1674, La Roche-Maurice (à 21 ans).
    • Jeanne LE GAC de KERAOUL, née le 18 janvier 1654, La Roche-Maurice, décédée le 19 mai 1681, Kerouara, Plouescat (à 27 ans).
      Mariée le 30 septembre 1680, Chapelle de Keraoul, La Roche-Maurice, avec Paul LESELEUC, né le 27 août 1645, Plouescat.
    • Alain LE GAC de KERAOUL, né le 16 mars 1655, La Roche-Maurice.
    • Marguerite LE GAC de KERAOUL, née le 10 avril 1656, La Roche-Maurice.
    • Vincent LE GAC de KERAOUL, né le 20/8/1657, La Roche-Maurice, décédé le 21/1/1711, Keraoul (à 53 ans).
    • Christophe LE GAC de KERAOUL, né le 12 novembre 1658, St-Melaine, Morlaix.
    • Marie-Marguerite LE GAC de KERAOUL, née le 7 février 1661, La Roche-Maurice.
    • Jacques LE GAC de KERAOUL, né le 26 novembre 1662, La Roche-Maurice, décédé le 29 mai 1708, La Roche-Maurice (à 45 ans).
      Marié avec Marie Anne HUON, née le 5 juillet 1659, St-Pol-de-Léon, dont
      • Marie Guillemette LE GAC de KERAOUL, née le 25/3/1692, Plouneventer, décédée le 30/9/1694, Plouneventer (à 2 ans).
      • Anne LE GAC de KERAOUL, née le 21 mars 1695, Keravelec, Plouneventer, décédée le 5 octobre 1696 (à 18 mois).
      • Anonyme LE GAC de KERAOUL, née le 10 août 1696, Plouneventer, décédée le 10 août 1696, Plouneventer.
      • Ursule LE GAC de KERAOUL, née le 11 octobre 1697, Plouneventer.
      • Anne Jacquette LE GAC de KERAOUL, née le 24 septembre 1699, Manoir de Keravelec, Plouneventer.
      • Marc Antoine LE GAC de KERAOUL, né le 21/8/1700, Manoir de Keravelec, Plouneventer, décédé le 31/3/1760, Presbytère, Pluguffan (à 59 ans).
        Marié le 11 janvier 1729, St-Julien, Landerneau, avec Anne de KERVEN  , née le 4 août 1694, Ploudaniel, décédée le 5 novembre 1777, Presbytère, Plomeur (à 83 ans).dont
        • César Auguste LE GAC de KERAOUL, né le 5 août 1730, La Roche-Maurice, décédé le 16 novembre 1782, Presbytère, Plomeur (à 52 ans), prêtre, recteur de Pluguffan, chanoine de la cathédrale de Quimper, recteur de Plomeur.
        • François Louys LE GAC de KERAOUL, né le 10/3/1732, Manoir de Keraoul, décédé le 11/9/1733, Keraoul (à 18 mois).
        • Françoise Charlotte LE GAC de KERAOUL, née le 10 mars 1732, Manoir de Keraoul, La Roche-Maurice.
        • Marie Louyse LE GAC de KERAOUL, née le 1er novembre 1733, La Roche-Maurice, décédée le 6 novembre 1786 (à 53 ans).

        Voir en annexe la renonciation d'Anne de Kerven à la communauté de son défunt mari, pour juger des possessions des derniers Le Gac de Keraoul.

        Ascendance partielle d'Anne de Kerven

        Sébastien de MOUCHERON, né vers 1628, décédé le 6 mai 1696, St-Thomas, Landerneau (à 68 ans), lieutenant de la principauté de Léon à Landerneau.
        Marié le 28 février 1656, St-Houardon, Landerneau, avec Marguerite LE PONTOIS, née le 4 août 1635, St-Houardon, Landerneau, décédée le 30 mai 1688, Guipavas (à 52 ans), dont
        • Guillaume de MOUCHERON, né le 20 janvier 1657, St-Houardon, Landerneau.
          Marié le 1er septembre 1692, Plobannalec-Lesconil, avec Anne Louise FURIC.
        • Catherine Françoise de MOUCHERON, née le 10 février 1659, St-Houardon, Landerneau.
        • Jean-Baptiste de MOUCHERON, né le 6 mars 1661, St-Houardon, Landerneau.
        • Sébastien de MOUCHERON, né le 6 mars 1661, St-Houardon, Landerneau.
        • Françoise Marie de MOUCHERON, née le 25/3/1662, St-Houardon, Landerneau, décédée le 6/1/1726, Guipavas (à 63 ans).
          Mariée le 23 octobre 1684, Guipavas, avec Charles de KERVEN, né le 8 mars 1665, Plougonvelin, décédé le 3 avril 1706, Manoir de Kerezrec, Ploudaniel (à 41 ans), dont
          • Anne de KERVEN, née le 4 août 1694, Ploudaniel, décédée le 5 novembre 1777, Presbytère, Plomeur (à 83 ans).
            Mariée le 11 janvier 1729, St-Julien, Landerneau, avec Marc Antoine LE GAC de KERAOUL, né le 21 août 1700, Manoir de Keravelec, Plouneventer, décédé le 31 mars 1760, Presbytère, Pluguffan (à 59 ans).
        • René de MOUCHERON, né le 27 décembre 1663, St-Houardon, Landerneau.
        • Marie Corentine de MOUCHERON, née le 6 avril 1666, St-Thomas, Landerneau, décédée le 15 juin 1724, Pont-Croix (à 58 ans), ursuline.
        • Ursule de MOUCHERON, née le 24 septembre 1670, Manoir du Pontois, La Roche-Maurice, décédée le 3 septembre 1678, Guipavas (à 7 ans).
        • Jeanne de MOUCHERON, née le 2 mai 1673, baptisée le 21 août 1673, La Roche-Maurice.
        • Vincent Alexandre de MOUCHERON, né vers 1675, décédé le 23 mars 1743, St-Houardon, Landerneau (à 68 ans), lieutenant et juge ordinaire de la Principauté de Léon.
          Marié le 30 juin 1704, St-Julien, Landerneau, avec Marie Gabrielle GODEFROY de KEROULLE, décédée le 4 avril 1713, St-Julien, Landerneau.
          Marié le 22 octobre 1715, Lesneven, avec Marie Bernardine de GUICAZNOU
      • François Jacques LE GAC de KERAOUL, né le 1/12/1701, Plouneventer, décédé le 25/2/1736, Plouneventer (à 34 ans).
        Marié le 19 mars 1724, Plouneventer, avec Marie Brigitte de KERSAUSON, née le 29 février 1704, Kerider, Plouneventer, décédée le 8 février 1748, St-Pol-de-Léon (à 43 ans), dont
        • Jean-Marie LE GAC de KERAOUL, né le 27 décembre 1725, Kerider, Plouneventer.
        • Christophe LE GAC de KERAOUL, né en avril 1727, décédé le 6 novembre 1727, Kerider, Plouneventer (à 7 mois).
        • Herve Louis LE GAC de KERAOUL, né le 10 mars 1728, Plouneventer.
        • Christophe Ange LE GAC de KERAOUL  , né le 15/3/1733, Kerider, Plouneventer, décédé le 23/9/1795, Dirinon (à 62 ans), prêtre insermenté. Dernier du nom, voir sa succession plus bas.
          Christophe-Ange dit "Le Gac du Quistillic" fut :
          • Ordonné prêtre à Saint-Pol-de-Leon, le 31 mars 1759.
          • Recteur de Pluguffan du 24/9/1767 au 21/10/1772, où il remplaça son cousin César-Auguste Le Gac de Keraoul.
          • Recteur de Dirinon du 24/12/1773 à 1792, où il refusa le serment, ainsi que son vicaire, M. Cudennec. En mai 1792, il se retira à Plounéventer dans sa famille, lorsqu'il fut remplacé par un constitutionnel. Retourna à Dirinon en novembre 1794 jusqu'au mois de Ventose an IV (février 1795) ; il fut soigné comme paralytique à l'hôpital de Landerneau, et revint à Dirinon pour y mourir le 23 septembre 1795 (L. 382).
          César-Auguste Le Gac de Keraoul, lui, fut recteur de Pluguffan du 2/4/1757 au 17/9/1767. Chanoine du chapitre cathédral de Quimper de 1767 à 1771. Recteur de Plomeur du 18/12/1771 au 16/11/1782, jour de son décès.
        • Marie Nicole LE GAC de KERAOUL, née le 27 avril 1735, La Roche-Maurice.
      • Agnès LE GAC de KERAOUL, décédée le 10 avril 1710, Manoir de Keravelec, Plouneventer, enterrée - La Roche-Maurice.
    • Marie LE GAC de KERAOUL, née le 12 mai 1669, La Roche-Maurice.
    • François Marie LE GAC de KERAOUL, né le 8/8/1672, La Roche-Maurice, décédé le 1/4/1679, Keraoul, La Roche-Maurice (à 6 ans).
  • Alexandre François LE GAC de KERAOUL, décédé le 15 février 1670, St-Houardon, Landerneau.
    Marié le 23 septembre 1658, Roscoff, avec Françoise TOULCOET, dont
    • Françoise LE GAC de KERAOUL, née le 13 décembre 1659, St-Pol-de-Léon.
    • Anna LE GAC de KERAOUL, née le 18 octobre 1661, St-Pol-de-Léon.
    • François LE GAC de KERAOUL, né le 13 octobre 1663, St-Houardon, Landerneau, décédé le 10 mars 1717, Gouezec (à 53 ans).
      Marié le 17 février 1716, Gouezec, avec Jeanne Gabrielle PIC de LA JANNIERE, dont
      • Jeanne Marguerite Françoise LE GAC de KERAOUL, née le 31 mai 1717, Gouezec.
    • Cécile LE GAC de KERAOUL, née le 22 septembre 1667, St-Houardon, Landerneau.
    • Jeanne Anne LE GAC de KERAOUL, née le 8 mars 1670, St-Houardon, Landerneau.
  • Françoise LE GAC de KERAOUL.
    Mariée avec René COLIN de COATELAN, né vers 1620, décédé le 29 août 1699, St-Mathieu, Morlaix (à 79 ans), dont
    • René Philippe COLIN de COATELAN, né vers 1655, décédé le 19 août 1728, St-Melaine, Morlaix (à 73 ans).
      Marié avec Barbe Angélique de PENFEUNTEUNYO, dont
      • En 1802, Marie Barbe Jacquette de Tremic, épouse de Joseph Jacques Marie O'Croly, vend le manoir dont elle a hérité à Isidore Joseph François Marie Ollivier.
        Marie Barbe Josèphe COLIN de COATELAN. Mariée avec Urbain de TREMIC, dont
        • Marie Barbe Jacquette de TREMIC, née avant 1751, Morlaix.
          Mariée le 22/4/1771, St-Sauveur, Quimper, avec Pierre François Ignace de KERMORIAL.
          Mariée avec Joseph Jacques Marie O'CROLY.
    • Paul COLIN de COATELAN, né le 9 novembre 1657, St-Mathieu, Morlaix.
    • Marie-Jeanne COLIN de COATELAN, née le 5 février 1659, St-Mathieu, Morlaix.

Les possessions des seigneurs de Keraoul

Le domaine de Keraoul comprenait le manoir et sa métairie, la ferme du "Petit Keraoul", appelée aussi "Keraoul Izella", et celle du Guip.
Nous avons eu l'occasion, à propos de Pont-Christ, d'évoquer les rattachements des terres d'un même propriétaire, pourtant contigues, aux fiefs de différents seigneurs. Ces rattachements se traduisaient par un "patchwork" étonnant pour notre époque actuelle et son administration publique. Le domaine de Keraoul en est un autre exemple :
- le manoir et sa métairie étaient sous le fief de Keropartz, tenu par les seigneurs de Gouzabatz dudit lieu, au Trehou,
- le "Petit Keraoul" dépendait du fief de Kermadec, fief qui passera aux seigneurs de Kersulguen à Pencran en 1663.
- et le "Guip" était rattaché au domaine des ducs de Rohan, dans le cadre de la principauté de Léon à Landerneau.

 

Avant le 18è siècle, les seigneurs de Keraoul étaient puissants et possédaient de nombreux domaines en plus de celui de Keraoul. On s'en rend compte, déjà, en lisant l'inventaire de Pol Potier de Courcy, plus haut. Même si tous ces lieux n'appartenaient pas aux Le Gac de Keraoul, puisse que la famille trouve des origines dans l'évêché de Saint-Malo.

Néanmoins, après avoir parcouru quelques manuscrits anciens (aveux, baux, actes notariés divers), on peut garantir la possession de quelques lieux, soit par l'acte lui-même, soit par le titre associé aux membres de la famille. L'aîné de la famille portait le titre de "seigneur" ou "sieur de Keraoul". Quand il décédait, son cadet reprenait le titre de son frère aîné. Il est intéressant de répertorier quelques titres des cadets pour connaître les possessions de la famille dans le passé, voici les sieurs et dames :

Les seigneurs de Keraoul possédaient une chapelle privative, dédiée autrefois à Saint-Jérôme, dans l'ancienne église Saint-Houardon de Landerneau. Voici ce qu'écrit Jehan Bazin à propos de cette église :
"L'église actuelle a été rebâtie entre 1858 et 1860. ... L'ancien Saint-Houardon, lui-même avait été rebâti en 1524 ... C'était avant la Révolution, l'une des quatre églises paroissiales de Landerneau, mais la principale et la plus ancienne (après Saint-Thomas). On possède un plan sommaire de cette ancienne église, daté de 1779. Les réclamations des prééminenciers qui s'élevèrent à l'occasion des travaux de rénovation ou de réparation permettent de se faire une idée de la structure de l'ancien Saint-Houardon où il existait plusieurs chapelles latérales. ...

La chapelle de la Couronne (antérieurement Saint-Jérôme), formait l'aile du midi et appartenait au seigneur Kerraoul Le Gac qui payait une rente à la fabrique. On cite un titre de 1474 concernant cette chapelle. La destruction d'une claire-voie, clôturant la chapelle, amena, en 1719, un procès plaidé au Présidial. Kerraoul se plaignait de la disparition de ses armes qui figuraient en divers endroits de cette clôture.

La chapelle Saint-Jérôme, du coté de l'épître. ..."


Voir aussi l'ancienne église de St-Houardon.


A propos de Saint-Jérôme, voir le curieux bas-relief sur une chapelle de Keraoul.

Les acquisitions de terres :

Les baux : Lanvian à Guipavas, Traoñgouzien à La Martyre, manoir de Launay à St-Melaine de Morlaix (1658) ...

Voir aussi, datée du 10/4/1767, la renonciation d'Anne de Kerven à la communauté de son défunt mari, Marc-Antoine Le Gac, en annexe.

Les droits honorifiques : Autrefois, les seigneurs de Keraoul possédaient même une chapelle privative dans l'église Saint-Houardon de Landerneau (voir l'encart).

Cependant au 18è siècle, il semble que la fortune des Le Gac de Keraoul parte en quenouille.

En 1720, "Keraoul Izella" est vendu à Philibert Le Leyer, honorable marchand de Landerneau, et Marie Le Scanff, son épouse. La vente est faite par la veuve de François Le Gac (+1717), Jeanne Gabrielle Pic de La Jannière.

La ferme du Guip, qui faisait partie du domaine au moins jusqu'en 1703 (aveu à Rohan), n'est pas citée dans la renonciation d'Anne de Kerven en 1767, ni dans les documents de succession du dernier Le Gac, Christophe Ange, en 1797. Quand la ferme a-t-elle été vendue ? En 1811, le cadastre ancien indique qu'elle est la propriété de Guymar de Coatidreux.

En 1748, Marc-Antoine Le Gac, seigneur de K/raoul, habite toujours son manoir, à l'étage, mais il loue le rez-de-chaussée à Jean Riouall, "la cuizine, la boulangerie y joignante, la salle avec la cave y joignante", ainsi évidemment que les terres entourant le manoir pour leur exploitation par ledit Riouall. Il est même prévu que le locataire sera tenu "de nourrir ledit seigneur bailleur durant le cour du présant d'un mesme alimant comme il aura lui-mesme, et en cas que ledict seigneur bailleur ne puisse pas s'accomoder avec ledit preneur le presant demeurera nul et de nul effet". Cette clause montre la chute de cette noblesse, qui ne peut même plus se payer un domestique.

Plus tard après 1758, les seigneurs du lieu, Marc-Antoine Le Gac de Keraoul et Anne de Kerven, son épouse, quitteront leur manoir pour aller habiter chez leur fils, César Auguste, recteur successivement de Pluguffan et de Plomeur en Cornouaille. Ils logeront au presbytère. Le père décèdera à Pluguffan en 1760 et la mère à Plomeur en 1777.

Au décès de César Auguste en 1782, c'est son cousin Christophe Ange Le Gac, ecclésiastique lui-aussi, recteur de Dirinon, qui hérite des seigneurs de Keraoul. C'est le dernier survivant de la famille du nom Le Gac de Keraoul. A son décès la succession sera partagée entre des descendants qui portent le nom de Kersauson, Tremic, Silguy, Eussaf Doixant, voir le chapitre qui suit.

Nouveaux propriétaires de Keraoul-Izella
après la vente de cette ferme par la famille Le Gac de Keraoul

1720-1747Philibert Le Leyer, honorable marchand de Landerneau, et Marie Le Scanff, son épouse.
Louis LE LEYER, né vers 1652, décédé le 16 septembre 1699, St-Houardon, Landerneau (à 47 ans).
Marié le 10 juin 1675, St-Houardon, Landerneau, avec Catherine PICRELL, dont
  • Philibert LE LEYER, né le 9 juillet 1684, St-Houardon, Landerneau, décédé le 20 décembre 1747, St-Houardon, Landerneau (à 63 ans), honorable marchand.
    Marié le 9 février 1705, Lochrist, avec Marie LE SCANFF, décédée le 25 juillet 1761, Landerneau, dont
    • Marie-Anne LE LEYER, née le 18 décembre 1710, St-Houardon, Landerneau.
    • Marie Jeanne Eléonore LE LEYER, née le 14 août 1712, St-Houardon, Landerneau.
    • Olivier Louis LE LEYER, né le 4/7/1718, St-Houardon, Landerneau, décédé le 7/6/1790, St-Houardon, Landerneau (à 71 ans), négociant.
      Marié le 1/9/1760, St-Houardon, Landerneau, avec Michelle DAUMESNIL, née vers 1723, décédée le 7/9/1783, St-Houardon, Landerneau (à 60 ans), dont
      • Nicolas Marie LE LEYER, né le 16 mars 1763, St-Houardon, Landerneau, décédé le 30 mai 1811, St-Houardon, Landerneau (à 48 ans).
        Marié le 13/1/1789, St-Houardon, Landerneau, avec Marie Guillemette DUTHOYA, née vers 1763, décédée le 22/4/1806, St-Houardon, Landerneau (à 43 ans).
      • Joseph Marie LE LEYER, né le 11/4/1764, St-Houardon, Landerneau, décédé le 13/9/1773, St-Houardon, Landerneau (à 9 ans).
      • Marie Thérèse Jeanne LE LEYER, née le 11/4/1765, St-Houardon, Landerneau, décédée le 20/5/1765, Kernevez, Plouedern (à un mois).
1747-1761 Marie Le Scanff
1761-1790 Olivier-Louis Le Leyer (cf en 1773, bail à Charles Salou et Anne Salaun)
1790-1795 Nicolas-Marie Le Leyer, fils du prédédent
1795-1795 Marie Jeanne Lorgant, veuve d'Hervé Lamendour (achat le 9 ventose an 3, 27/2/1795, à Nicolas-Marie Le Leyer, notaire Le Mazé à Brest).
L'acheteuse, "cultivatrice demeurant à Coatargueven sur la commune de Lambezellec ... ayant fait cet acquest sans aucune connoissance des droits y mentionnés et voyant l'impossibilité où elle se trouve de les cultiver par elle-même, ne se souciant pas de les cultiver ou en avoir la charge" revend Keraoul Izella quelques jours plus tard.
1795-1798 Bernard Perfisou et Françoise Guillemette Durand (achat le 13 ventose an 3, 3/3/1795, notaire Gillart à Brest)
1798-1833 Jean Sibiril et Marie-Françoise Loquet de Brest (achat le 22 mai 1798), puis héritiers + Jeanne Mazurié
1833- Thiberge Ollivier (achat le 9 novembre 1833, notaire Gillart à Brest)
Par cet achat de Thiberge Ollivier, Keraoul-Izella rentre dans la famille Ollivier et finira par réintègrer la propriété ancienne de Keraoul avec son manoir, que l'acheteur possédait déjà par héritage. Le nouveau château sera construit plus tard.

Les autres résidents à Keraoul

Cette liste de personnes et de familles qui ont résidé à Keraoul peut sembler anecdotique.
 

Elle a le mérite de montrer la persistance de trois habitats au manoir et dans son périmètre immédiat.
 

Elle montre aussi, à partir du 18è siècle, l'occupation du manoir par une famille de cultivateurs en plus des seigneurs du lieu.

A complèter

Description de l'ancien manoir et des fermes

Quelques baux collectés dans le courant du 18è et au début du 19è, nous permettent d'avoir une petite idée de la composition du manoir et des fermes.

Le manoir

La métairie noble et le petit Keraoul

Le lieu du Guip

"... terre roturière, la maison masnale, le buron, crèche, vaux, jardin, four avec sa maison, l'aire, courtil à fil avecq deux autres petits courtils, le verger et la franchise dudit village, contenant ensemble deux journaux de terres compris celle sous édiffice, ledit courtil ayant ses fossés tout autour ..." Le lieu du Guip était loué 90 livres par an, payable en avril. (source Aveu à Louis de Rohan-Chabot - 16/3/1703 (ADB 1 E 1000).

 

4 - La succession des Le Gac de Keraoul

Les héritiers de Christophe Ange Le Gac nous sont connus par un acte de partage de sa succession, daté du 20/3/1797 (Fonds Silguy - ADQ 49 J 866), il y a cinq familles. Les familles 4 et 5 sont des cousines, comme on peut le constater en cliquant sur les petits livres verts :

  1. Jeanne Marie K/sauson K/iaouen  , demeurant sur la commune de Plouescat, seule héritière en l'estoc maternel de feu Christophe Ange Le Gac
    Lien de parenté entre
    Jeanne Marie de Kersauson
    et Christophe Ange Le Gac
      Charles de KERSAUSON 1667-1721
    &1698 Gabrielle Josèphe SYMON 1672-1724
     
      |  
     



     
      |     |  
      François Louis de KERSAUSON 1721
    & Marie Mathurine de PENFENTENYO  
        Marie Brigitte de KERSAUSON 1704-1748
        &1724 François Jacques LE GAC de KERAOUL 1701-1736
     
      |     |  
      Jeanne Marie de KERSAUSON +1821     Christophe Ange LE GAC de KERAOUL 1733-1795  
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  2. Marie Barbe Jacquette de Tremic  , épouse O'croly, demeurant à St-Brieuc, représentant Françoise Le Gac, soeur de Christophe Le Gac, bisaïeul dudit Christophe Ange Le Gac
    Lien de parenté entre
    Marie Barbe Jacquette de Tremic
    et Christophe Ange Le Gac
      François LE GAC de KERAOUL +ca 1640
    & Françoise de KERANGUEN ca 1600-1670
     
      |  
     



     
      |     |  
      Françoise LE GAC de KERAOUL
    & René COLIN de COATELAN ca 1620-1699
        Christophe LE GAC de KERAOUL 1626-1682
    & Marie de TROMELIN +1683
     
      |     |  
      René Philippe COLIN de COATELAN ca 1655-1728
    & Barbe Angélique de PENFENTENYO
        Jacques LE GAC de KERAOUL 1662-1708
    & Marie Anne HUON 1659
     
      |     |  
      Marie Barbe Josèphe COLIN de COATELAN
    &1745 Urbain de TREMIC +1762
        François Jacques LE GAC de KERAOUL 1701-1736
    &1724 Marie Brigitte de KERSAUZON 1704-1748
     
      |     |  
      Marie Barbe Jacquette de TREMIC /1751     Christophe Ange LE GAC de KERAOUL 1733-1795  
    Fermer X
  3. Jean Hervé de Silguy  et ses fils Toussaint François Marie de Silguy et Hervé Gabriel de Silguy, les trois demeurant à Quimper, par représentation d'Anne Le Gac qui était aussi soeur de Christophe Le Gac, bisaïeul dudit Christophe Ange
    Lien de parenté entre
    Jean Hervé de Silguy
    et Christophe Ange Le Gac
      François LE GAC de KERAOUL +ca 1640
    & Françoise de KERANGUEN ca 1600-1670
     
      |  
     



     
      |     |  
      Anne LE GAC de KERAOUL
    & Alain du MESCAM
        Christophe LE GAC de KERAOUL 1626-1682
    & Marie de TROMELIN +1683
     
      |     |  
      Françoise du MESCAM 1653-1694
    &1671 Olivier SIMON de KERBRINGAL
        Jacques LE GAC de KERAOUL, Sieur du Quistillic 1662-1708
    & Marie Anne HUON 1659
     
      |     |  
      Marie Anne SIMON de KERBRINGAL 1671-1745
    &1694 Jean Baptiste Vincent François MARIN
        François Jacques LE GAC de KERAOUL 1701-1736
    &1724 Marie Brigitte de KERSAUSON 1704-1748
     
      |     |  
      Marguerite Jeanne MARIN 1699
    & Herve Gabriel de SILGUY ca 1702-1768
        Christophe Ange LE GAC de KERAOUL 1733-1795  
      |        
      Jean Herve de SILGUY 1728-1804        
    Fermer X
  4. Marie Anne Eussaf Doixant  , épouse de Saisy K/ampuil et Louise Eussaf Doixant, sa soeur, demeurant sur la commune de Carhaix, par représentation d'Anne Le Gac.
    Lien de parenté entre
    Louise Eussaf Doixant
    et Christophe Ange Le Gac
      François LE GAC de KERAOUL +ca 1640
    & Françoise de KERANGUEN ca 1600-1670
     
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      |     |  
      Anne LE GAC de KERAOUL
    & Alain du MESCAM
        Christophe LE GAC de KERAOUL 1626-1682
    & Marie de TROMELIN +1683
     
      |     |  
      Françoise du MESCAM 1653-1694
    &1683 Tanguy EUSSAF DOIXANT 1657-1690
        Jacques LE GAC de KERAOUL 1662-1708
    & Marie Anne HUON 1659
     
      |     |  
      Jacques EUSSAF DOIXANT
    & Louise de CLEVEDES
        François Jacques LE GAC de KERAOUL 1701-1736
    &1724 Marie Brigitte de KERSAUSON 1704-1748
     
      |     |  
      Charles Gabriel EUSSAF DOIXANT ca 1716-1767
    &1759 Marguerite de GUERNISAC
        Christophe Ange LE GAC de KERAOUL 1733-1795  
      |        
      Louise EUSSAF DOIXANT 1763-1844        
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  5. Marie Catherine Eussaf Doixant  , Claude Modeste Eussaf, Jeanne Roberte Anne Eussaf, ces trois soeurs demeurant sur la commune de Crozon, par représentation d'Anne Le Gac.
    Lien de parenté entre
    Marie Catherine Eussaf Doixant
    et Christophe Ange Le Gac
      François LE GAC de KERAOUL +ca 1640
    & Françoise de KERANGUEN ca 1600-1670
     
      |  
     



     
      |     |  
      Anne LE GAC de KERAOUL
    & Alain du MESCAM
        Christophe LE GAC de KERAOUL 1626-1682
    & Marie de TROMELIN +1683
     
      |     |  
      Françoise du MESCAM 1653-1694
    &1683 Tanguy EUSSAF DOIXANT 1657-1690
        Jacques LE GAC de KERAOUL 1662-1708
    & Marie Anne HUON 1659
     
      |     |  
      Jacques EUSSAF DOIXANT
    & Louise de CLEVEDES
        François Jacques LE GAC de KERAOUL 1701-1736
    &1724 Marie Brigitte de KERSAUSON 1704-1748
     
      |     |  
      Jacques EUSSAF DOIXANT ca 1707-1766
    &1730 Catherine LE ROUSSEAU ca 1704-1784
        Christophe Ange LE GAC de KERAOUL 1733-1795  
      |        
      Marie Catherine EUSSAF DOIXANT 1731-1812        
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Pour voir le détail des familles 3 à 5 dans la descendance de Françoise du MESCAM, cliquer sur le petit livre vert

François LE GAC de KERAOUL, décédé vers 1640. Marié avec Françoise de KERANGUEN, née vers 1600, décédée le 9/6/1670, Les Sept-Saints, Brest (à 70 ans), dont
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Le partage de la succession de Christophe Ange Le Gac de Keraoul donne le résultat suivant :

5 - Keraoul au 19è siècle et au début du 20è siècle

Les propriétaires :

D'autres résidents :

A complèter

6 - L'association Don Bosco à Keraoul

L’Association Don Bosco  a vu le jour en novembre 1945. Elle fût créée par différentes personnalités du département du Finistère. Son principal fondateur, l'abbé Marcel Le Vey, fût un pionnier de l’Enfance Inadaptée. Parmi les autres fondateurs, on peut citer aussi Pierre Branellec, négociant de Brest et trésorier de l'Association, qui joua un rôle efficace dans la collecte des fonds et la négociation avec le vendeur du château de Keraoul.

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1 - Extrait de la revue Ceux de Keraoul n° 1 - juin 1947.

Le Mot du directeur

Le 12 avril 1846, Don Bosco entrait - riche de dettes et d'espérance, riche surtout de charité pour les hommes et de confiance en Dieu - dans la casa Pinardi, à Turin. Cette bicoque est aujourd'hui le centre de toute l'oeuvre salésienne.

Depuis que la création d'un centre dans le département du Finistère a été décidée, j'ai toujours eu l'intention ferme de le placer sous la protection de St Jean Bosco, grand saint moderne, ami des enfants (des plus malheureux surtout), prêtre doué d'une façon éminente des qualités de l'esprit et du coeur qui font les grands éducateurs. Peut-on ne pas penser que Don Bosco a accepté ce patronage en constatant comment, sans l'avoir voulu, ni provoqué, nous sommes arrivés à Keraoul le 12 avril 1946, cent ans exactement, jour pour jour, après le fait que je rappelle plus haut ?

Depuis ce jour, une année s'est écoulée, année d'incertitudes, de difficultés de toutes sortes, de tâtonnements et de recherches, année de mise en route. Que sera demain ? Je l'ignore ; mais je sais ce qu'à été hier, c'est un merci multiple et chaleureux qui me monte au coeur en ce 12 avril 1947. Merci à nos bienfaiteurs, chaque jour plus généreux. . . . .

NOTE. - Dès ce premier numéro, nous devons préciser que Keraoul n'est pas une oeuvre salésienne. Elle a reçu le nom de centre Don Bosco pour les seules raisons indiquées au début de cet article : admiration pour l'oeuvre d'éducation de ce saint, confiance en sa protection ; et nous refuserons toujours de détourner à notre profit une offrande destinée aux oeuvres des Pères Salésiens. M. LE VEY

Décret d'habilitation

Fin avril 1947, les services de l'Assistance à l'Enfance du Département nous adressait la copie suivante d'un arrêté préfectoral nous habilitant officiellement à recevoir certains enfants.

Nous, Préfet du Finistère, Chevalier de la Légion d'Honneur,

VU les lois des 24 juillet 1889 et 19 avril 1898 ; VU la loi du 5 juillet 1944 ;

VU la demande d'habilitation à recevoir des mineurs relevant des lois des 24 juillet 1889 et 19 avril 1898 présentée par M. le Directeur du Centre de Keraoul en La Roche-Maurice ;

Sur la proposition de M. le Directeur Départemental de la Population ;

ARRETONS :

Article premier. - Le Centre de Keraoul, situé en La Roche-Maurice, est habilité à recevoir des mineurs relevant des lois des 24 juillet 1889 et 19 avril 1898.

Article 2. - Les frais de séjour des dits mineurs seront, conformément aux dispositions de l'acte dit loi du 5 juillet 1944, mandatés au centre de Keraoul sur les crédits inscrits au Chap. VII, art. 25 du budget départemental.

Article 3. - M. le Secrétaire Général de la Préfecture et M. le Directeur de la Population sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'application du présent arrêté.

Quimper, le 24 avril 1947. Le Préfet, Signé : A. LECOMTE.

2 - Pierre Branellec, trésorier de l'association "Don Bosco" à ses débuts.

Pierre Branellec (1902-1994) était le fils de Victor Branellec, à l'époque patron de l'Hôtel Moderne à Brest. Pierre fonda en 1931, avec son frère Jacques, une société de distribution de vins et spiritueux. La famille persévéra dans les affaires (surgelés, concession automobile, hôtellerie). Son petit-fils Gurvan Branellec dirige aujourd'hui la société Sofibra, société spécialisée dans l'hôtellerie et possédant 3 marques : Oceania, Escale Oceania et Nomad Hotels.

Pierre Branellec est le cousin de Jean Dominique Branellec, qui fut le minotier du moulin de Kerigeant à La Roche et père du dernier meunier Jean-François Branellec.

3 - Autres intervenants :

Bien sûr, pour mener à bien une oeuvre aussi importante, il y eut en plus des nombreux donateurs et d'autres intervenants cités lors le l'inauguration du centre de Keraoul en 1946, dont : le docteur Lagriffe, président de la Société Civile de Keraoul ; Louis Prevosto, vice-président ; ... Mlle Pourcel, assistante sociale départementale, ... etc... avec l'intervention de diverses organisations départementales d'aide et de contrôle.

"Louis Prévosto. Issu d’une famille d’entrepreneurs italiens, il a bâti sa fortune en participant à la reconstruction de Brest. Intéressé par l’action sociale, père de 11 enfants, élu d’abord en tant que représentant des employeurs à la Sécurité Sociale, il va présider cet organisme à l’heure où son frère, Pierre, préside quant à lui, la CAF du Nord Finistère. Ces deux organismes, à l’époque, sont des passages obligés pour pouvoir créer et développer des services et des établissements. Là sont les fonds de la planification. Louis est très actif au CREAI 1. Il en sera d’ailleurs le trésorier pendant 12 ans. Il émarge aussi à Don Bosco ou aux Genêts d’Or et aux Pâquerettes. Il fait partie d'un groupe de 3 personnes poursuivant le même but social : Jacques Guyomarc’h, Alexandre Tanguy et Louis Prévosto. A l’un une fougue peu commune, et une exigence à toute épreuve, au second un engagement et des relations qui comptent, au troisième le nerf de la guerre" (source Alain Vilbrod, Professeur de Sociologie UBO).
Louis Prevosto était un ami de Pierre Branellec, qui fut témoin lors de son mariage avec Odette Gautret en décembre 1945. Mme Prevosto, co-fondatrice, sera présidente de l'association Don Bosco (notamment en 1982).

1 Centre régional d'études, d'actions et d’informations en faveur des personnes en situation de vulnérabilité

Mlle Pourcel, assistante sociale en chef de la Société pour la protection de l'Enfance délaissée et délinquante du Finistère. Le service social de Keraoul était initialement assuré par les assistantes de ladite société. Les relations entre Mlle Pourcel et l'abbé Le Vey furent assez difficiles au début (selon une lettre de l'abbé au Vicaire Général à Quimper le 6/8/1947 - AEQ)

Jacques Guyomarc'h, voir des photos et un texte explicatif dans le diaporama.

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A ses débuts, l'Association abritait les jeunes victimes de la guerre et les « cas sociaux ». C’est en juin 1946 que les premiers enfants arrivèrent à Keraoul. L'inauguration officielle eut lieu le 11 octobre, en présence de nombreuses personnalités civiles et religieuses. A cette date "le centre" de Keraoul hébergeait déjà 45 enfants.

Les enfants, le 11/10/1946, lors de l'inauguration officielle du centre (Photo Télégramme du 12 et 13/10/1946)


1954 : 75 enfants dont 65 écoliers et 10 apprentis (recensement)

Le Télégramme décrivait les lieux ainsi :

" La propriété de Keraoul : C'est dans la propriété de 30 hectares de Keraoul que s'est ouvert, voici trois mois, le centre d'éducation de Don Bosco. Placé au coeur d'un site merveilleux de bois, de jardins, de parcs et de pelouses, il comprend une maison d'habitation de 16 pièces, flanquée d'une serre et d'une vaste terrasse, une chapelle rustique au clocher recouvert de lierre, trois dortoirs récemment bâtis, parfaitement tenus et abritant chacun 15 lits. Un réfectoire très agréable, une salle de classe claire et bien aérée et plusieurs dépendances, dont une ferme de 20 hectares, encore louée pour plusieurs mois, mais que les dirigeants de la société civile, acquéreur de Keraoul, projettent de transformer ultérieurement en établissement agricole modèle."

Photo : Ouest-France du 14/10/1946    >>

Les serres et la tourelle, qui les dominent, n'existent plus aujourd'hui, comme on peut le constater sur une photo plus bas.


Marcel Amiry - Ph. Ouest-France 1986

En 1950, l'abbé Le Vey, directeur du centre, est nommé à d'autres fonctions. Son adjoint, l'abbé Louis Castel poursuit la direction de l'établissement en attendant l'arrivée de Louis Normand. Celui-ci sera directeur du 19 septembre 1952 jusqu'en 1979.

 

Une autre personne jouera un rôle particulièrement important à partir de cette époque et mérite toute notre attention, il s'agit de Marcel Amiry, qui résida à Pont-Christ pendant de nombreuses années.

Il intégra Don Bosco en 1951. Il était alors simple éducateur scolaire. En 1957, il est nommé par le conseil d'administration au poste d'économe comptable puis accède au poste de secrétaire général en 1971. Un an plus tard, il est chargé de la direction administrative de la maison d'enfants Notre-Dame-de-La-Pitié à Landerneau devenue depuis, en 1988, l'IME de Kerlaouen (Institut Médico-Educatif). Le 14 février 1975, il succède à Louis Normand à la tête de l'association don Bosco.

A son départ en 1988, après 37 ans passés dans l'association, il sera relayé par André Le Guen qui était directeur général adjoint depuis 5 ans.

La carrière de Marcel Amiry à Don Bosco fut bien remplie. En tant qu'économe comptable, avec et sous la direction de Louis Normand, il entreprend de redresser une situation financière calamiteuse. Puis les actions se succèdent, la rénovation du foyer de Keraoul et la diversification de l'association : création d'un foyer pour adultes handicapés mentaux à Ty-Menez en Pencran, création d'équipes de prévention spécialisées à Brest, ouverture de l'IME de Kerlaouen à Landerneau, ... etc.

Lorsqu'il a fait valoir ses droits à la retraite, en mai 1988, il est devenu président de l'association Don Bosco, ainsi que de la Psalette Grégorienne de La Roche-Maurice. Rappelons qu'il a aussi été conseiller municipal de La Roche-Maurice de 1965 à 1989, dont plusieurs années adjoint au maire aux côtés de Lucien Bonniou, et jouer un rôle important en tant que président du comité des fêtes de la commune.

Marcel Amiry était né le 8 juin 1928 à Kergoat en Guiclan, la commune de naissance de l'abbé Normand ; il est décédé le 21 novembre 1998 à La Roche-Maurice à l'âge de 70 ans.

On pourra lire en annexe un article, particulièrement bien écrit, paru dans Le Télégramme des 9 et 10/3/1968, intitulé Au centre d'enfants inadaptés de Keraoul. Cet article décrit clairement le but de l'institution et les modalités de vie au centre pour les enfants, les instituteurs et les éducateurs. On saura le temps qu'ils y restent (les jeunes) et ce qu'ils font après leur départ.

Un foyer des jeunes travailleurs à Keraoul-Izella, après 1962.

Entre 1962 et 1965, l'association Don Bosco fait construire, sur son domaine à Keraoul-Izella, au bord de la route qui va de Sizun à Landerneau, un grand bâtiment pour héberger de jeunes travailleurs.

Voir d'autres photos dans le diaporama.

Le bâtiment comprend 38 chambres pour les jeunes, réparties sur le 1er et le 2è étage (2 x 19), avec lavabos, douches et WC dans un local spécifique. A chaque étage, pour l'encadrement, on trouve aussi un appartement de 3 chambres, séjour et cuisine.

Au rez-de-chaussée, 2 réfectoires et les cuisines, la salle à manger du personnel, une salle de séjour et de télévision, le bureau du directeur et un appartement privé (séjour, cuisine et 3 chambres). Au sous-sol, un atelier éducatif, un garage pour bicyclettes et vélos-moteurs, 3 garages pour voitures


Organisme constructeur : Sté Anonyme d'H.L.M. "Le logement des Jeunes"
61, rue de Fougères
Rennes

Le dossier d'avant projet du Foyer du Jeune Travailleur de La Roche-Maurice a été établi à la demande de Monsieur le Président Directeur Général de la Société Anonyme d'Habitation à Loyer Modéré, pour le logement des Jeunes à Rennes,
et Monsieur l'Abbé Normand, Directeur du Centre de Keraoul en La Roche-Maurice.

Le coût du projet s'élève à ce jour (bâtiment principal, abords et clôtures, etc... honoraires de l'architecte, mobilier) à 700.000,00 NF.

Brest, le 24/9/1962. G. Chabal, Architecte.

Organisme gestionnaire : Centre Don Bosco
Siège social : Keraoul en La Roche-Maurice
Programme d'inscription : Programme départemental H.L.M. 1963
Architecte : Gaston Chabal de Brest

En 1991, le bâtiment changea d'affectation. À l'époque, Don Bosco cherchait un endroit pour héberger les jeunes adultes handicapés que le centre de Saint-Ernel à Landerneau ne pouvait plus garder, en raison de défaut de normes. Avec l'agrément du conseil général, le transfert s'est fait à Keraoul-Izella. En 2001, ce lieu a même bénéficié d'un important plan de croissance avec la greffe d'un bâtiment de plain-pied qui a permis d'augmenter les capacités d'accueil de 27 à 40 résidants, tous en chambre individuelle. En 2011, le nouvel établissement, appelé "Les Châtaigniers", fêtait ses 20 ans. Jean-François Luguern, le responsable du centre expliquait que le nom s'était naturellement imposé : « Il y avait plein de Châtaigniers ». Depuis, quelques vénérables ont disparu du jardin mais le foyer est solidement enraciné dans le paysage. (d'après Le Télégramme du 28/9/2011).


Depuis 2018, les résidents sont allés s'installer au "Stergann", voir plus bas, et le lieu des "Châtaigniers" a été repris en 2019 par "Ti-Jouets". C'est un chantier d’insertion pour le recyclage et la revalorisation des jeux et jouets, lancé par Marjorie Grégoire et Martin Pensart, projet solidaire soutenu par l'association Don Bosco. Le principe de "Ti Jouets" ? Les jouets collectés sont triés, lavés puis nettoyés manuellement, réassemblés pour être revendus au grand public à petit prix. Cela permet aussi le retour à l’emploi de personnes éloignées du monde du travail.

Le modèle économique est soutenu par des subventions de l’Europe et autres organismes, afin de payer les salaires des encadrants techniques notamment. Malheureusement, à La Roche Maurice, on arrivait au bout des subventions à percevoir. Faute de retours suffisants après de multiples prises de contacts auprès des instances politiques du territoire de la communauté d’agglomération, "Ti-Jouets" va déménager à Morlaix en 2024.

Evolution de l'association Don Bosco depuis 1974

C’est en 1974 que Don Bosco entre dans le champ du handicap par la fusion avec l’Association Notre-Dame de Pitié, alors gestionnaire de l’Institut Médico-Educatif de Kerlaouen à Landerneau. C’est cette même année qu’intervient la création d’une première équipe de Prévention à Pontanézen à Brest.

En 1976, Don Bosco ouvre son premier foyer pour adultes handicapés : le Foyer de Ty-Menez.

  

Aujourd’hui, Don Bosco est une véritable entreprise à but social. Elle est implantée dans le Finistère, et plus particulièrement sur les territoires de Brest, Landerneau et Morlaix.

Les professionnels interviennent sur quatre pôles de compétences :
- Protection de l’Enfance,
- Initiatives Sociales (aide à l'insertion et formation - centre de Moulin Mer),
- Actions Médico-Sociales,
- En Jeux d'Enfance (accueil du jeune enfant).

Evolutions récentes à Keraoul

En 2018, en plus du foyer de vie non médicalisé et du service d'accueil de jour, déjà existants (cf 1ère photo plus bas), un nouveau bâtiment est construit (cf 2è photo plus bas). Nommé "Stergann", dont le nom signifie "Nuit étoilée" 1, il accueille les résidents lourdement handicapés du Foyer d’Accueil Médicalisé des Châtaigniers (à La Roche) et ceux plus autonomes de la Maison d’Accueil Spécialisée de Ti-Loar (à Kerlaouen, Landerneau).

Au printemps 2020, les résidents du Foyer de Ty-Menez (à Pencran tout près de Keraoul) ont quitté ces locaux pour intégrer leur nouvel établissement sur Landerneau, nommé "Amezeg", dont le nom signifie "Voisin".

1 de "Ster" = astres, étoiles et de "Kann" = éclat, splendeur. - Cf "loargann" = pleine lune ; clair de lune. (à suivre)

7 - Photos

Un groupe de bâtiments de l'association Don Bosco

Un groupe de bâtiments de l'association Don Bosco (photo avril 2018).

Stergann : il est ouvert le 28 mai 2018. Peu après, cet établissement neuf accueille 63 résidents.
Il propose 28 places en Foyer d’Accueil Médicalisé et 35 places en Maison d'Accueil Spécialisée.

Les évolutions récentes de Keraoul, vues aériennes, ... et des photos plus anciennes (1946-1968)

 Diaporama : photos    
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Accès direct à certaines
séries de photos :

- vues aériennes (1 à 6)
- le château (7 à 10)
- groupe de jeunes (11)
- vue sur la vallée (12)
- les baraques (13 à 15)
- la chapelle (16)
- un dortoir (17)
- localisation (18)
- autres bâtiments (19, 20)
- vue d'ensemble (21)

- photos de 1968 (22 à 24)
- la revue : n° 1 (25 et 26)
- photos anciennes :
  de 27 à 42 (source
  Musée de Bretagne)
 
- foyer jeunes travailleurs
  à Keraoul-Izellañ
  (43 à 46)   New 


1 - Keraoul en 2005. - Le bâtiment en 'L' du centre de la photo a été édifié vers en 1951  , mais son aile parallèle à la route de Pencran était alors beaucoup plus courte (cf ph. IGN). Elle a été prolongée environ 3 ans aprés.

Le château aujourd'hui

La tourelle agrémente l'angle nord du manoir bâti sur un site ancien. La façade nord-ouest présente des éléments néo-gothiques.
Le mur blanc uniforme, à droite de la photo, montre bien que les serres et la tourelle, qui se trouvait au-dessus des serres, ont été supprimées depuis 1946. Pour les serres, pas de surprise particulière. La suppression de la tourelle est plus étonnante ! Y avait-il un problème majeur dans la construction pour supprimer cet élément caractéristique du bâtiment ?

 

Les chapelles de Keraoul

1 - L'antique chapelle

Sur le plan du cadastre napoléonien de 1811 on voit une chapelle sous le n° 212. Cette dernière doit correspondre au texte qu'écrivait le chanoine Paul Peyron dans Les églises et chapelles du diocèse de Quimper : " On signale en 1804 à La Roche, la chapelle ... de Keraoul à M. Ollivier. Elle était dédiée à Saint Claude et le propriétaire, qui venait de la faire restaurer, était prêt à la céder pour le culte ". Pour René Couffon et Alfred Le Bars, elle aurait été détruite depuis. Ce qui est plus que vraisemblable.

Louis Le Guennec, l'érudit finistérien, nous a laissé dans ses archives le dessin de cette chapelle au clocheton carré à dôme et lanternons avec le commentaire suivant : "Chapelle près de La Roche-Maurice - Dans un vieux dessin de 1833 représentant La Roche-Maurice, je constate qu'il y avait à quelques centaines de mètres du bourg dans la direction de Landerneau, à gauche et au sud du grand chemin allant sur Brest, une petite chapelle posée sur le versant d'une colline, assez près de son sommet. C'est sans doute celle que Mayer  a dessiné un peu plus tard à l'état de ruine pittoresque".

Selon Louis Le Guennec, en effet, un dessin de cette chapelle en ruine aurait été fait, en 1833, par Auguste Etienne Mayer, professeur de dessin à Brest. Voici ce qu'on lit dans la presse en 1925 : "
"Société Archéologique du Finistère : M. Le Guennec présente divers dessins au crayon noir communiqués par M. le marquis de Lescoët. Ces dessins, exécutés vers 1833 par A. Mayer, professeur de dessin à Brest, qui collabora au Voyage pittoresque et romantique dans l'ancienne France du baron Taylor, représentent des monuments aujourd'hui disparus pour la plupart : l'ancien château du Cosquer en Combrit ; les ruines de la salle capitulaire du Relec, avec ses fenêtres du XIIIè siècle ; le vieux manoir de Trévarez en Saint-Goazec ; les ruines de l'église de Saint-Guénolé en Penmarc'h, l'ossuaire gothique de Penmarc'h (dont il ne subsiste qu'un pignon) ; l'entrée du cimetière de La Martyre, avec, au premier plan, une jolie maison à tourelle démolie depuis ; les ruines des chapelles de Brélévénez en Cléder, de Keraoul près La Roche-Maurice et de Saint-Jean en Saint-Vougay " (source La Dépêche de Brest du 30/11/1925).


Question : si M. Ollivier venait de la faire restaurer en 1804, comment se fait-il qu'elle soit en ruine en 1833 ? Tout cela n'est pas très clair : était-elle en ruines en 1833 ? Oui ou non ? Probablement pas.
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Dans les archives de Keraoul (titres de propriété - ADQ 1 J 422), on apprend que la chapelle était autrefois dédiée à saint Jérôme et que M. Ollivier demanda l'autorisation à l'abbé Troerin, vicaire général à Quimper, de la dédier à Saint Claude. Et ceci "pour deux raisons :
- parce que qu'on ne trouvoit pas de statue de Saint Jérôme
- et qu'il me flattoit de mettre pour patron St Claude dont ma femme Claude Jeanne Thiberge avoit le prénom."

Le même Ollivier paya 50 francs à l'abbé Troerin "pour être authorisé à ouvrir la chapelle de Keraoul et à y faire les offices religieux".

 

2 - La chapelle actuelle du château

Cette chapelle est très clairement située et identifiée sur le plan du cadastre rénové. Elle a été construite par Fernand Aubert de Vincelles en 1909-1910 comme nous l'apprend tristement Le Courrier du Finistère, relatant un accident mortel qui s'est produit lors de sa construction.

Plus bas, l'intérieur de la chapelle en 1947 (source la revue Ceux de Keraoul n° 2) avec le vieil autel de l'antique chapelle.

 

Mais à qui était-elle dédiée ?

3 - La troisième chapelle de Keraoul

On arrive donc à localiser trois chapelles sur le domaine de Keraoul ! Cette 3è chapelle est beaucoup plus récente (voir plus bas).
Il s'agit à l'origine d'un bâtiment rural, l'écurie du château, qui a été transformé en lieu de culte à l'arrivée des jeunes de l'Association Don Bosco. Ceci explique les deux porches des façades latérales, l'un en face de l'autre, on en voit un sur la photo. Le clocheton aurait été rajouté. Il est fort probable que le bas-relief de Saint Jérôme présent sur son chevet provienne de l'antique chapelle, dédiée autrefois à ce saint.

Au centre du chevet de la chapelle un bas-relief original décrit plus bas par Yves-Pascal Castel
Aux bas des rampants des lions


Un bas-relief curieux bien oublié. Parmi les productions issues des ateliers qui travaillaient, jadis, la pierre de kersanton et qui n'attirent trop souvent que l'indifférence, le panneau posé sur une dalle de schiste contre le chevet de la chapelle de Keraoul, en La Roche-Maurice, mérite un instant d'attention.
Certes les photos ne peuvent être que quelque peu confuses. les lichens qui émaillent la surface du bas-relief, pointillisme romantique qui plaît aux amoureux inconditionnels des "vieilles pierres", n'en permettent pas une lecture aisée. Pourtant ce rare morceau de bonne sculpture, parfaitement intact, mérite qu'on s'y arrête.
UN BAS-RELIEF ENIGMATIQUE.
Si l'observateur le moins averti reconnaît, au premier abord, le Crucifix qui se détache sur le côté gauche, le reste de la scène est moins clair. Que signifie l'arbre au tronc stylisé, où se détache un rameau feuillu, et ce manteau négligemment jeté sur la fourche auprès d'un chapeau dont un anneau coulissant serre le cordonnet ? A quoi se rapporte le large mufle d'animal tapi derrière l'arbre ?...
Au centre de la composition, le personnage agenouillé, contemplant le crucifix, ce n'est pas une pomme ou quelqu'autre fruit qu'il tient en main, c'est un caillou dont il se frappe la poitrine. Voyez aussi la main gauche qui écarte le haut de la tunique et dénude le torse. Curieux, n'est-ce pas, ce personnage devant le pupitre au grand livre ouvert, un second volume qui a l'air de traîner à terre comme dans le bureau encombré d'un écrivain.

Dans un raccourci saisissant le tailleur de pierre a tout simplement ici réuni, de manière ingénieuse, trois thèmes habituels de l'iconographie de saint Jérôme, le pénitent au désert, le savant confiné dans sa cellule... et le cardinal. Mais précisons que la chapeau et le manteau de cardinal pendus à l'arbre sont tout à fait anachroniques. Saint Jérôme a vécu à une époque où la hiérachie écclésiastique ne connaissait guère la dignité cardinalice. Il a fallu attendre le XIVè siècle pour voir notre ascète, qui avait effectivement exercé dans les débuts les fonctions de secrétaire du pape Damase, revêtir la pourpre.
Le mufle d'animal, un lion, est, quant à lui, tout aussi fantaisiste. Il est emprunté à la vie de saint Gérasime dont le nom présentait quelque homonymie avec celui de Jérôme. Mais puisqu'il en est ainsi, donnons raison au lion. Jérôme ayant ôté la douloureuse épine plantée dans la patte de la bête, il gagna un protecteur, qui devint bien utile pour protéger son âne. Les rugissements du roi du désert, eurent aussi pour effet, en quelque occasion, de mettre en fuite des larrons postés à portée de voix de l'ermitage pour détrousser les troupes paisibles des caravaniers.
Ayant déblayé ces traits merveilleux de la vie de saint Jérôme, consignés dans la Légende dorée de Jacques de Voragine, les autres éléments du panneau sculpté sont tout à fait véridiques.
Le livre ouvert sur le haut pupitre ainsi que celui qui traîne à terre, évoque la cellule studieuse, où sous la conduite d'un rabbin juif, furent traduits les livres de l'Ancien Testament, en s'appuyant sur des manuscrits hébreux. La traduction de Jérôme appelée Vulgate, devint la version officielle de la Bible utilisée dans l'Eglise latine pendant de longs siècles.
Le grand Crucifix rappelle la méditation assidue des mystères chrétiens par notre savant dans sa laborieuse tâche de traducteur inspiré. Le crâne et les tibias sur le sol font référence au Golgotha, où des traditions placent le tombeau du premier homme, Adam, racheté par le sang du Christ. Ces éléments macabres sont aussi en accord avec la vie de pénitence que mena le rude Jérôme. De la même manière un crâne accompagne les représentations de saints tels que Marie-Madeleine, la célèbre repentie de la Sainte-Baume.
J'allais oublier le caillou, ce caillou dont le terrible ascète se frappait la poitrine. Jérôme d'un tempérament de feu, s'attachait ainsi à se purger des visions des belles romaines de ses jeunes années, un souvenir qui ne cessait d'importuner le vieillard dans sa solitude de Bethléem. N'oublions pas non plus que notre ascète au caractère réputé difficile avait à se faire pardonner la dureté avec laquelle il traitait les plus exquis de ses contradicteurs, tel saint Augustin, l'évêque d'Hippone, un de ses collègues en écriture.

Du point de vue de l'art local, le bas-relief de Keraoul, quasi unique, se classe parmi les productions de la fin de XVIè siècle. Dans l'état actuel de nos connaissances on le rattacherait plutôt à l'atelier du Maître de Saint-Thégonnec, situé, comme d'autres, à Landerneau.
Si nous disons que le bas-relief de Keraoul est quasi unique, c'est par rapport aux productions en pierre. Les sculpteurs sur bois, de leur côté, ont fourni leurs Jérômes à bon nombre d'églises, statues en pied indépendantes et surtout bas-reliefs qui ont trouvé leur emploi, sur les panneaux des retables et des chaires à prêcher qui se sont multipliées au XVIIè siècle. Dans le programme iconographique des chaires de prédicateurs Jérôme prend place, tout naturellement, aux côté d'Amboise, de Grégoire et d'Augustin, la quadrilogie des grands docteurs de l'Eglise d'occident.

Né en 347 à Stridon, près d'Aquilée en Vénétie, sant Jérôme se retira vers la quarantaine, à Bethléem en 420 où il trouva le lieu de paix et de solitude idéal pour achever en Terre Sainte, la traduction de la Bible latine qui porte son nom : la Vulgate de saint Jérôme. Yves-Pascal Castel, 10/1/1998, articles du Progrès de Cornouaille / Courrier du Léon.

8 - Annexes

10/4/1767 - renonciation d'Anne de Kerven à la communauté de son mari, Marc-Antoine Le Gac (ADB 1 E 828)

Ce jour 10 avril 1767 je soussignée dame Anne de K/ven, dame douairière et renonçante à la communauté de messire Marc-Antoine Le Gac de K/raoul, mon mari, sur la communication à moy faite par messire Caesar Auguste Le Gac de K/raoul, Rr de Pluguffan et chanoine de Quimper, héritier sous bénéfice d'inventaire dudit Sgr Le Gac de K/raoul, son père, du gros des biens par luy délaissé, rédigé à Landerneau en l'étude de Me Latest procureur, le 9 juillet 1766 et à la vue des titres, papiers, beaux à fermes communiqués au soutient, ay procédé à la confection de trois lots, en conformité de l'article 456 de la Coutume  , pour parvenir à l'assiette de mon douaire sans approbation dudit gros de biens, sauf à se recharger en tout état de cause, faisant réservation de tous mes droits, et spécialement les années arréragées de mon douaire, réservant la totalité dudit bien pour la solvabilité de la lottie qui m'incombera, en cas que par quelque événement il soit disputé, réserve spécialement à toucher par main la ditte lottie, à passer les beaux, à la charge de paier les droits deub sur les dittes rentes. Anne de K/ven de K/raoul

Art. 455. Douaire est acquis à femme veuve (encore qu'elle se remarie) sur les héritages de son seigneur mary, pourvu qu'elle se soit portée loyaument en son mariage. Et doit voir le tiers de ce dont son mary a eu, ou pu avoir saisine & possession ou droiture durant le mariage, s'il n'y a convention au contraire, sous & jusques à la moitié de l'usufruit.
Art. 456. Et sera mise par ladite veuve la terre en trois lots ; & puis choisira l'hoir principal, & les deux autres lots égalera, & elle choisira après, s'ils ne peuvent autrement accorder.
Fermer X

1ère lottie

Le manoir de K/raoul, situé en la trève de La Roche, paroisse de Ploudiry, consistant en maisons, cour, grange couverte d'ardoise, chreche, maison à four, jardins, verger, Parc ar Guip terre chaude et en partie terre froide, Parc ar Ganaber terre chaude, Goarem ar Fourn terre froide, le pré nommé Foennec K/raoul, le tout affermé à Christophe Le Guen et Anne Coatglas, à Frs Teoden et Michelle Coatglas pour en paier par an 141 livres suivant bail du 19 décembre 1763 au raport de Dumoulin.
Plus les arbres de futaye sur et autour le manoir de K/raoul tant en rabines qu'autrement, estimés 300 livres qui réduit en rente produisent par an 15 livres
Plus une garenne nommée Goarem an Ouidy au terroir de K/hamon, affermée à Louis Le Bras et Catherine Derrien du lieu de K/anhoat, trève de Pencran, pour en paier par an 13 livres 10 sols

Au presbitère de Pluguffan, avec réservation de tous mes droits cy-dessus mentionnés, ce jour 10 avril 1767. Anne de K/ven de K/raoul

Seconde lottie

Deux bois taillis nommés Coat Gueguen huella et isela dont la dernière coupe fut vendue quant à la moitié dépendante seulement de la dtte succession 325 livres, réduite en rente en forment de 12 années une, produit de revenu 27 livres 1 sol 8 deniers
Autre bois taillis nommé Run an Cosquer dont la dernière coupe fut vendue 90 livres, réduite en rente au douzième produit par an 7 livres 10 sols
Plus Goarem Stangcolch ou Prat Milin au terroir de Prat-an-Roch avec un pré fauchable y joignant sur la rivière d'Elorn ; les dittes garennes et pré affermés à Frs K/doncuff, meunier du moulin de La Roche, pour en paier par an 36 livres
Plus en la paroisse de Guipavas le quart du lieu de Lanvian  , tenu à ferme par Michel Le Vaillant et Marie Troadec, pour en paier 111 livres dont le quart revenant audit bénéfice est de 27 livres 15 sols

Le minu de Lanvian en Guipavas, daté du 11/4/1788, fourni à Henry Louis Marie de Rohan, nous apprend que les possesseurs du lieu sont :

Fermer X

Plus en la paroisse de Plouvien, au lieu de K/gonc, une rente censive de 113 livres 2 sols et 12 chapons, appréciés 6 livres 12 faisant ensemble 120 livres : la moitié de la dite rente appartenant à la succession bénéficiaire faisant la somme de 60 livres
Plus une rente censive de 7 livres 10 sols deub par les successeurs de Pierre Paris, sieur du Bois, sur une maison rue des Sept Saints à Brest

Au presbitère de Pluguffan, avec réservation de mes droits cy-dessus mentionnés, ce jour 10 avril 1767. Anne de K/ven de K/raoul

Troisième lottie, à ma mère

Parc ar Guip ou Parc ar Verges, tenu en ferme par Jeanne Martin, demeurant au moulin de K/madec, trève de La Roche, pour en paier par an 27 livres
Plus en la ditte trève de La Roche autre parc nommé Parc an Ty, affermé à Jean Perraman et Marguerite Salaun pour en paier par an 27 livres
Plus au terroir de Bodespoir, goarem Ros ar Pape de la moitié terre froide, moitié terre chaude, affermé à Frs Larzul et Frs Nicolas pour en paier par an la somme de 30 livres
Plus au terroir de K/malguen, trève de Pencran, deux parcs de terre chaude nommés Parcou ar Baot, affermés à Gabriel et Rolland Le Berre pour en paier par an la somme de 18 livres
Plus au terroir de K/hamon, deux garennes nommée l'une Goarem an Houidy Huella, l'autre Goarem Mouden, affermées à Jean Guillou et Catherine Le Mocaer du moulin de K/hamon pour en paier par an 27 livres
Plus au terroir de K/hamon, une garrene nommée Goarem Stangcochl sur la rivière d'Elorn, affermée à Allain Roignant pour en paier par an la somme de 30 livres

Fait et arrêté au presbitère de Pluguffan, avec réservation de tous mes droits cy-dessus mentionnés, ce jour 10 avril 1767. Anne de K/ven de K/raoul


Premier acte de partage de la succession de Christophe Ange Le Gac - 20/3/1797 (Fonds Silguy - ADQ 49 J 866)

Entre les soussignants Jeanne Marie K/sauson K/iaouen, demeurant sur la commune de Plouescat, seule héritière en l'estoc maternel de feu Christophe Ange Le Gac du Quistillic, prêtre, mort à Dirinon, d'une part ;
et Marie Barbe Tremic, épouse Ocroly, séparée de biens, autorisée de justice à la suite de ses droits, représentant Françoise Le Gac, soeur de Christophe Le Gac, bisaïeul dudit Christophe Ange Le Gac du Quistillic, prêtre, demeurant à Port-Brieuc,
Hervé Jean Sylguy, Toussaint François Marie Sylguy et Hervé Gabriel Sylguy, les trois demeurant à Quimper,
Marie Anne Eussaf Doixant, épouse de Saisy K/ampuil et de lui autorisée pour le présent, Louise Eussaf demeurant sur la commune de Carhaix,
Marie Catherine Eussaf et Claude Modeste Eussaf, demeurant sur la commune de Crozon, tous lesdits Sylguy et Eussaf héritiers en l'estoc paternel dudit défunt Christophe Ange du Quistillic, prêtre, par représentation d'Anne Le Gac qui était aussi soeur de Christophe Le Gac, bisaïeul dudit Christophe Ange du Quistillic, prêtre, d'autre part.

Desquelles parties est reconnu
1° que ladite K/sauson est fondée à hériter audit Le Gac en l'estoc maternel, ladite Tremic Ocroly, les Silguy et les Eussaf en l'estoc paternel dudit Le Gac Quistillic.
2° qu'en conséquence ladite Ocroly, faisant pour elle et les autre héritiers paternels sus-dénommés, a partagé avec ladite K/sauson la succession mobiliaire dudit Le Gac qui montait au total à la somme de 5.656 livres 19 sous 8 deniers. De laquelle somme ladite K/sauson a pris une moitié faisant 2.828 livres 9 sous 10 deniers, et ladite Ocroly pareille somme dans laquelle il lui revient une moitié montant à 1.414 livres 4 sous 11 derniers par représentation de Françoise Le Gac, et il revient pareille somme aux Silguy et Eussaf partageable entre eux, savoir aux trois Silguy 707 livres 2 sous 5 deniers, aux Eussaf de Carhaix 353 livres 11 sous 2 deniers et aux Eussaf de Crozon pareille somme de 353 livres 11 sous 2 deniers.
3° est reconnu que les biens immobilisés laissés par le dit Le Gac consistent dans ceux-ci après,

Savoir

Le manoir de K/raoul, dont jouit le gendre de Theoden, arenté deux cent trente et une livres, cy ...231#
Deux champs nommés Guep (Guip) dont jouit Hervé Deniel, situés proche K/raoul, arentés trente livres, cy ...30#
Un petit pré, un terrein marécageux et une garenne dont jouit K/doncuff au terroir de Stang ar Roch, arenté cinquante livres, cy ... 50#
Un pré, un petit parc, une garenne, un terrein marécageux dont jouit Roignant audit terroir de Stang ar Roch près La Roche, arentés quarante-huit livres48#
Garenne ar vouden et annoudic (an ouidi) isella en Pencran dont jouit Bouroullec, arentée vingt-une livres, cy ... 21#
Les parcou Baot en Pencran dont jouit Yves Queinnec, arentés vingt-sept livres, cy... 27#
Les garennes an nouidy isella dont jouit la veuve Jugeau, arentées quinze livres, cy ... 15#
La moitié de deux garennes sous mauvaises tailles à chaque côté du chemin de Morlaix, un quart appartenant à Dubois Berthelot, l'autre aux Mazurier de Landerneau, arentée ladite moitié par douze ans douze livres onze sous huit deniers, cy ... 12# 11s 8d
La moitié d'une taille joignant, appelée Coat Gueguen huella, un quart appartenant à Dubois Berthelot et un autre quart auxdits Mazurier arentée pour douze ans, trente-huit livres dix-sept sous cinq deniers, cy... 38# 17s 5d
La taille Pontic Glas, arentée pour douze ans trente-cinq livres, cy... 35#
La taille Run-ar-Cosquer près K/raoul arenté pour douze ans cinquante livres huit sous six deniers, cy ... 50# 8s 6d
Une rente censive de soixante livres par an due sur le lieu de K/gont, trève de Bourg-Blanc, par Salaun et consorts, cy ... 60#
Le quart du lieu indivis de Lanvian en Guipavas, arenté par an cinquante deux livres dix sous, cy ... 52# 10s
Une rente foncière de sept livres dix sous due sur une maison rue de [Sept-Saints] à Brest, cy ... 7# 10s
Le lieu de Belair en Dirinon chargé de quinze sous de rente de l'usufruit de deux maisons de la principale et autre couverte en gleds. Ladite rente viagère au profit de la fille de confiance de feu Le Gac de Quistillic, arenté égard à la charge et usufruit quatre-vingt-dix livres, cy ... 90#
Le lieu de K/iesegou en Plouneventer chargé d'une rente qu'on croit constituée à la nation aux droits du chapelain de Léon, arenté égard à ladite charge trente-neuf livres, cy ... 39#
Une rente foncière de une livre deux sous six deniers due par Jacques et autres sur le lieu de [blanc] en Saint Servès, cy ... 1# 2s 6d
Une rente de trois livres due sur le lieu du Guep par Léon, cy ... 3#
Total du revenu huit cent douze livres un denier, cy ... 812# 1d

4° est reconnu qu'il appartenait une petite maison couverte d'ardoises, crèche, jardin et courtil au lieu de Mesgloaguen en Plouneventer qui a été vendue par la nation à Cleach de Lesneven et que la nation en a touché le prix que l'on croit de 900 livres en assignats.

Toutes lesdites parties après avoir pris connaissance de l'état de la succession dudit Christophe Ange du Quistillic, et au moment qu'on allait passer au partage de l'immobilier ladite K/sauson héritière au maternel a proposé auxdits Silguy, Eussaf et Tremic Ocroly de réduire son partage à l'immobilier au seul lieu de Belair en Dirinon se chargeant même de l'usufruit promis à laditte fille de confiance de feu Le Gac et de donner la coupe de partie de la taille à Guillaume Moalic, qu'a dû lui promettre aussi ledit Le Gac, et de leur faire abandon de tous les autres biens immobiliers sus-détaillés moyennant qu'ils lui portassent garantie de toutes dettes de ladite succession et qu'au cas qu'il se présenta quelques autres héritiers dudit Le Gac, ils leur donnassent leur part dans ladite succession sans nul recours ni répétition vers elle, sauf auxdits Tremic Ocroly, Silguy et Eussaf à reconnaître ou débattre les droits qu'on pourrait réclamer comme héritière ou créancier de la ditte succession à leur risque, péril et fortune, avec garantie solidaire envers et la ditte K/sauson qui ne réserve que la moitié de la coupe ou seves des deux tailles Runarcosquer et Pontic Glas lorsqu'elles seront vendues et dont les acquéreurs lui payeront la moitié du fruit de la vente, déclarant ladite K/sauson leur abandonner tous arrérages de fermes qu'elle n'a pas reçus avant ce jour, ne pas réclamer les sèves de Coat Gueguen ni des deux garennes ???? divisées par le chemin de Landerneau à Morlaix, ladite Ocroly lui ayant fait raison des sèves de ces deux tailles, et leur faire aussi l'abandon de ses droits vers la nation pour raison de la vente du lieu de Mesgloaguen dont elle a touché le prix, sauf à eux à les réclamer, s'ils voient le devoir faire à leur péril, risque et fortune.

Accédant auxquelles propositions telles qu'elles sont énoncées par ladite K/sauson lesdits Tremic Aucroly, de Silguy et Eussaf déclarent céder à ladite K/sauson pour son partage ledit lieu du Belair et dépendances, à la condition de l'usufruit due à la ditte fille de confiance et de donner audit Moalic partie des sèves de la taille de Belair pour cette coupe seulement, si elle croit devoir lui accorder le tout ou partie et passé la mort de l'usufruitière, elle jouira de tout ledit lieu de Belair comme son propre, s'obligeants de lui faire compter par l'acquéreur des tailles Pontic Glas et Runarcosquer la moitié du prix de la vente de la coupe, de lui porter toute garantie à que libération et indemnité vers tous créanciers de ladite succession et vers tous prétendens être héritiers et consorts, s'obligeants de donner à ceux qui se prétendront héritiers et qui justifieront leur part dans le mobilier et immobilier de ladite succession sur les biens qui leur ont été cédés pour partage par ladite K/sauson sauf à débattre, à leur péril et fortune, les droits des réclamans qui pourraient se présenter dans les différents estocs et lignes, et des créanciers s'il s'en présente dans ladite succession, ainsi qu'ils verront et s'ils s'y croient fondés, déclarants qu'ils s'obligent solidairement envers ladite K/sauson à toute garantie, se chargeant particulièrement de ce qu'elle pourrait devoir des frais du présent partage, centième dernier, ou déclaration, et généralement de tout ce qu'il pourrait être dû pour cause de ladite succession, sous obligation solidaire de tous leurs biens.

Fait et passé quintuple sous les seings des parties, ce jour 20 mars 1797, vieux stile, l'an 5 de la république.
Silguy père - toussaint françois marie silguy - silguy K/bringal - heussaf d'oixant - fa?? Kerampuil née D'oixant pour autorisation saisi Kerampuil - heussaff doixant - K/chatel doixant - doixant - trémic ocroly


Annonce de la vente aux enchères du manoir de Keraoul et terres par Mme O'Croly le 28 thermidor an X (16/8/1802)

plan
Pencran
<< Chemin de
    Pencran

Plan du cadastre de 1811

Sur ce plan, postérieur de 8 ans seulement après la description ci-contre, on peut reconnaître quelques éléments : le manoir et la cour (209), le grand verger (208) et le jardin (210), la remise (135) et la chapelle (212)

Mais on n'y trouve plus les deux écuries voûtées, la maison à four, les deux petites tourelles et la masure. Ne soyons pas surpris : le bail de 1805 avait noté un certain état de vétusté ("les écuries d'attache à la remise doivent être reconstruites"). En 1811, Ollivier avait donc réalisé ses travaux. On sait que dès 1804, il avait restauré l'antique chapelle, voir plus haut. Quant aux deux écuries voûtées, si elles sont "sous la plateforme", elles n'ont peut-être pas été représentées.

BIENS PATRIMONIAUX A VENDRE

Le ci-devant Manoir de K/raoul, sur la commune de La Roche-Maurice, à 3/4 de lieue de Landerneau, avoisinant le grand chemin qui conduit à Morlaix. Suit la description des bâtiments et terres y jointes compris dans le même bail.

La maison ci-devant appelée Manoir, consistant en un grand corps de logis composé de deux grands appartements au rez de chaussée, deux grandes chambres au-dessus qui se fréquentent par un bel escalier de pierres ; au dessus de l'escalier une voûte plate sur laquelle il y a un cabinet.

Derrière ce bâtiment deux petites tourelles et une masure dont les murs existent en plus grande partie, cour close au devant de ladite grande maison, à l'entrée de laquelle il y a deux écuries, l'une à droite l'une à gauche, voûtées, la porte cochère de l'entrée de la cour, aussi voutée ; dans ladite cour est une maison à four, un moyen et un petit four, greniers au dessus de tous lesdits bâtiments.

En entrant dans la cour à droite, un grand verger ; à gauche, un jardin clos de mur, fors le verger déclos d'un côté.

Au devant de la cour, une grande remise qui n'est séparée que par la largeur de l'avenue.

Une chapelle voûtée a peu de distance de la maison, chambre au dessus, le tout recouvert en ardoises.

Description des terres

Quatre parcs terre chaude nommés Anatil, K/baol, K/baol Pella, Parc ar Guip.

Une portion de terre chaude dans la garenne Runcosquer, une autre portion de terre chaude dans la garenne Anabat.

Terres froides

Le reste de Runcosquer, le reste de la garenne Anabat.

Plus, trois garennes nommées Izela en partie sous taille, Goarem ar Foarn, une petite garenne proche le verger.

Une étendue de terre autre fois sous semil, où est la chapelle, cernée de mur du côté du chemin ; au dessous de ladite chapelle un petit terrain déclos, par lequel il est dû un passage aux habitans voisins.

Une grande prairie joignant lesdites deux grandes garennes qui joignent le grand chemin de Landerneau à Morlaix.

Avenue et chemins voisins des terres, où l'on peut planter vis-à-vis desdites terres.

Le tout tenu en ferme par Nicolas Perrament, excepté la maison ci-devant manoir d'où il doit sortir, lui donnant un autre logement, pour en payer par an de ferme 264 francs tournois, observant que le bail porte 300 francs, parce qu'un des consorts du vendeur avoit compris dans le même bail, deux autres parcs ar Guip joignant ledit verger, qui lui appartenoient, et qui étoient affermés 36 francs tournois, qu'il faut déduire chaque années sur les 300 francs de ferme.

Les deux parcs ar Guip ne sont point en vente.

Plus, la moitié indivise d'une taille dans laquelle se trouve une partie sous garenne, ladite taille et garenne nommées Coatgueguen, séparées en deux par le grand chemin de Landerneau à Morlaix, à prendre du haut de la montagne, se prolongeant jusqu'au chemin de traverse, aboutissent près le moulin de K/hamon ; l'autre moitié qui n'est point en vente divisible par moitié entre deux famille. Ladite moitié, coupée il y a deux ans, fut vendue 625 francs tournois, et l'autre moitié pareille somme.

Le fermier fera la montrée du tout.

Ceux qui voudront avoir des renseignements, n'auront qu'à s'adresser au citoyen Ollivier, notaire public, demeurant rue de la Fontaine Blanche à Landerneau, qui les donnera et fera même la montrée.

La vente desdits biens se fera chez la dame veuve Villart, demeurant rue de Ploudiry à Landerneau, le lundi 28 thermidor an dix, après une bannie à son de tambour, à dix heures du matin, à l'enchère à éteinte de bougie, après une bougie vierge, au plus offrant. Si les offres conviennent au vendeur, ledit citoyen Ollivier, en qualité de procurateur, recevra les enchères.

Le bail finira le 8 vendémiaire an quinze de la république.


Annonce de la vente de Keraoul par Isidore Ollivier - Le Finistère - 4 novembre 1874

A VENDRE DE GRÉ A GRÉ. La Belle Propriété de Keraoul. Communes de Pencran et de La Roche.
Cette propriété d'un seul tenant sur le bord de la grande route de Carhaix est à 3 kilomètres de Landerneau, gare de jonction des lignes de l'Ouest et d'Orléans. Elle se compose de :
1° Belle maison de maître, style moderne de construction récente et très soignée, ornée de balcons et tourelles, contenant 18 pièces, plus Caves, Anglaises, salle de Bains Conduite d'eau et calorifère à l'intérieur. Serre en fer avec jet d'eau. Maison de gardien, vastes écuries, remises et dépendances, grand jardin muré, pelouses, vergers.
2° 4 corps de ferme.
Vue magnifique, beaux bois. Contenance totale : 60 hectares 48 ares.
Entrée en jouissance immédiate pour la réserve, baux des fermes à renouveler. On vendrait séparément la réserve seule ou avec une partie seulement des fermes. Très grandes facilités de paiement. S'adresser à M. Isidore Ollivier, propriétaire, à Keraoul en La Roche.


Un incendie - Ouest-Eclair 27/11/1903

Vers six heures du soir un incendie s'est déclaré à la ferme de Keraoul, en La Roche-Maurice, appartenant à M. Ollivier et exploitée par M. Merdy. L'alarme donnée, on est accouru de tous côtés et les secours ont été organisés avec l'aide des pompiers. Mais déjà les flammes s'étaient rapidement propagées et dévoraient les écuries où ont péri une jument, un poulain et une vache ; on a dû se borner à préserver la maison d'habitation qui n'a subi aucun dégât. Il y a assurance, sauf pour les animaux qui ont été brûlés.


Accident à Keraoul - Le Courrier du Finistère - 1er janvier 1910

La Roche-Maurice, 29 décembre 1909 - Au commencement de cette semaine, deux ouvriers maçons, Jean Manac'h et Christophe Nédélec, de Landerneau, travaillaient à l’achèvement d’une chapelle privée, que M. Aubert de Vincelles fait construire dans sa propriété de Keraoul.

Ils hissaient une pierre de 30 kilos au moyen d’un palan ; mais la pierre en oscillant heurta des planches et, basculant, vint s’abattre sur la tête de Nedélec et lui fracassa le crâne. La mort fut, presque instantanée. Son compagnon avait eu la présence d'esprit de faire un bond de côté et d’éviter la pierre. La victime était âgée de 45 ans et habitait rue de Daoulas à Landerneau.


A la colonie de vacances de Keraoul en La Roche-Maurice - Ouest-France du 20/8/1946

M. Louis Berthelot, propriétaire du manoir de Keraoul, situé sur la commune de la Roche-Maurice, a mis une partie de sa propriété à la disposition des enfants délaissés du département. A cet effet, des baraquements y ont été construits au milieu des bois. Inutile de dire le magnifique panorama qui se déroule de cette hauteur qui surplombe la vallée de l'Elorn. Nous souhaitons que les enfants, arrivés mercredi dernier de la région de Quimper, goûtent la joie champêtre et retournent chez eux avec des mines superbes, heureux de leur séjour à Keraoul.


Un appel à la charité - SRQL vendredi 25/10/1946 - n° 41

Le centre Don Bosco, inauguré tout récemment à Keraoul, en La Roche-Maurice, s'ouvre plein d'espérance. En attendant plus et mieux, il abrite d'ores et déjà 45 enfants reconnus en danger moral dans leur milieu d'origine. Immense est le bien à faire, et les dévouements abondent. Seules les ressources matérielles laissent à désirer.

Dans le but d'apporter leur part de secours à l'oeuvre, quelques Brestois, gens de coeur, artistes à l'occasion, ont conçu le projet d'un circuit de représentations théâtrales, et, bien entendu, dans le respect de toutes les règles d'un jeu honnête. Leur troupe macsuline sans mélange, composée d'hommes et de jeunes gens, familiers des organisations catholiques, n'est pas à son coup d'essai, et le répertoire de leurs pièces a été jugé irréprochable du point de vue moral. La Semaine religieuse est dès lors à l'aise pour recommander le "Cercle Mermoz" au bon accueil des Directeurs de patronages, qui voudraient témoigner de l'intérêt à une belle oeuvre de redressement social.

Il nous revient, d'autre part, que le directeur du Centre ne serait pas fâché de trouver une occasion qui lui rocurerait des tables de classe pour une cinquantaine d'écoliers et des encriers pour le même nombre. Et, comme les détresse s'appellent les unes les autres, il y aurait encore à meubler toute la chapelle. Pour l'instant, les âmes charitables, que la fortune favorise, seraient bien inspirées de mettre à la disposition de Keraoul un ostensoir (avec thabor si possible), un encensoir (avec navette), une chape.

Toutes les offrandes peuvent être libellées à l'adresse de M. l'abbé Le Vey, directeur, télép. 12, C.C.P. Nantes 49-170.


Pour le centre Don Bosco, à La Roche-Maurice - SRQL vendredi 17/1/1947 - n° 3

Très reconnaissant de l'accueil fait à sa troupe théâtrale, le Cercle artistique Mermoz, de Brest, remercie MM. les Directeurs de patronages qui lui ont ouvert ses portes. Il s'agit, on le sait, de venir en aide à l'oeuvre éminemment intéressante, entreprise par le Centre Don Bosco en faveur de l'enfance abandonnée. Nous ne pouvons que l'encourager et exhorter les Directeurs de patronages et de sociétés sportives à lui continuer leur précieux concours.


Le Pardon de Don Bosco à Keraoul. - SRQL vendredi 20/2/1948 - n° 8

Il a eu leu le 31 janvier, sous la présidence de Mgr Fauvel accompagné de M. le vicaire général Moënner. La grand'messe fut chantée par M. le chanoine Favé, curé-doyen de Lesneven, le sermon prononcé par M. le chanoine Kerautret, sous-directeur des Oeuvres.

Cette fête a été l'occasion de faire le point du travail accompli, depuis sa récente fondation, dans ce Centre qui veut donner asile, pour les rééduquer, à de pauvres enfants victimes de la misère morale et sociale.

Le travail déjà réalisé est considérable : redressement moral déjà bien amorcé si l'on en juge par la physionomie ouverte des enfants, par leur joie et leur entrain, par la perfection des cantiques et chants populaires exécutés à plusieurs voix ; organisation matérielle provisoire dans des conditions difficiles. Il faut espérer que bientôt les baraques actuelles édifiées dans les bois de Keraoul pouront être rempacées par une solide construction capable d'abriter des centaines d'enfants qui ne peuvent être reçus aute de place. Les projets sont prêts, vivement encouragés par Mgr l'Evêque. il manque les ressources - que l'on espère réunir en faisant appel à la charité de tous.


Au centre d'enfants inadaptés de Keraoul - Le Télégramme des 9 et 10/3/1968
60% de réussite - Effectif : 116 garçons - Locaux spacieux et bien agencés

Il suffit que le moindre larcin soit commis à Landerneau, La Roche-Maurice ou Pencran, pour qu'aussitôt les soupçons des bonnes âmes se portent sur "ceux de Keraoul". Si parfois cette accusation s'avère fondée, il n'en demeure pas moins qu'un tel état d'esprit relève de la plus parfaite partialité, de la plus flagrante injustice et peut-être même d'une certaine mauvaise foi.

Le procédé, quoique facile, est avantageux. Il permet de faire "retomber" sur des adolescents - a priori coupables puisque "inadaptés" (il conviendrait de s'entendre sur ce terme) - les fautes d'autres garçons de leur âge "en liberté", donc "insoupçonnables" aux yeux d'une partie de la société qui estime ainsi satisfaite la certaine idée qu'elle se fait de la justice, et pense ainsi pouvoir dormir en toute quiétude.


Le bâtiment principal. Un ensemble moderne qui abrite
les dortoirs et les réfectoires.


Un dortoir collectif.


Le bâtiment scolaire

Les distractions au Centre de Keraoul n'ont pas été négligées. Outre plusieurs salles de télévision les enfants disposent de terrains de sport, d'un laboratoire de photographie, d'ateliers de travaux manuels.

Ils ont la possiblité de fabriquer par eux-mêmes des marionnettes. Ne représentèrent-ils pas un jour au cours d'une saynète le déroulement d'une séance d'audience, avec un sujet tenant le rôle d'un juge pour enfants ?

Pendant l'été, l'Association Don Bosco loue un chalet dans les Alpes. Les enfants peuvent également se rendre en colonie de vacances à Argenton ou Porspoder.

Des camps de travail fonctionnent pour les plus âgés.

Pendant les vacances les enfants ont la possibilité de se rendre dans leurs familles. A condition que celles-ci acceptent. Ce ne fut pas le cas pour 23 adolescents qui demeurèrent au Centre pendant les dernières vacances de février.


Les enfants sont orientés vers le Centre de Keraoul soit après intervention des Services Sociaux de la Direction de l'Action Sanitaire et Sociale, soit par des Centres d'observation rapide comme celui de Jean Charcot de Brest, soit encore par le juge pour enfants.


Pour la majorité des gens - il serait stupide de le cacher - Keraoul est un centre de délinquants ou, plus prosaïquement, ce que l'on appelait autrefois une "maison de correction".

En fait, de quoi s'agit-il ? Et qui sont véritablement les pensionnaires du centre ?

Le directeur, l'abbé Normand, qui, depuis seize ans se trouve à la tête de Keraoul fournit la réponse à ces deux questions : " Le centre accueille des enfants ou des adolescents victimes d'une insuffisance d'aptitudes ou de troubles dans leur conduite, et qui se trouvent en difficulté ou en conflit prolongé avec les exigences de leur entourage, conformes à leur âge et à leur milieu. Il importe donc de les réadapter à la vie en société pendant leur séjour ici ".

La véritable vocation du Centre est toute entière contenue dans ce terme : " Réadapter ", c'est-à-dire faire accorder à nouveau un être avec le milieu où il est destiné à vivre et duquel il s'est éloigné pour une raison quelconque. C'est une tâche ingrate, longue et difficile à laquelle se sont attelés les responsables et les éducateurs de Keraoul qui se trouvent en présence d'enfants dont la famille n'a pas pu s'occuper normalement à la suite de circonstances diverses et qui, malgré leur jeune âge, sont déjà malheureusement marqués par ce qu'il est convenu d'appeler la " vie ".

Historique du centre :
Keraoul, c'est d'abord une immense propriété d'une superficie de 30 hectares de champs et de sous-bois, située à quelques sept kilomètres de Landerneau. En cette fin de l'hiver, il fait bon s'y promener. Les premières fleurs printanières commencent à éclore et les oiseaux emplissent les arbres de leurs chants. Tout le charme de la campagne est là, présent, sous vos yeux.

Officiellement créé le 11 octobre 1946 sous l'impulsion de l'Association pour la Sauvegarde de l'Enfance et de l'Adolescence du Finistère, le Centre, qui se composait alors de trois ou quatre baraquements tels qu'on en voit encore dans certains quartier brestois, était initialement destiné à recueillir les enfants moralement ou physiquement abandonnés pendant ou immédiatement après la guerre.

Pendant quatre ans, le centre fonctionne avec des moyens de fortune.

A partir de 1950, Keraoul allait faire partie d'une société privée, " l'Association-Centre Don Bosco " qui prenait en main ses destinées. En quelques années, de nombreuses installations voyaient le jour. Des bâtiments propres et modernes étaients construits autour d'une ancienne villa utilisée comme centre administratif ; des terrains de sport étaient aménagés.

Actuellement 116 enfants, dont l'âge varie entre 10 et 18 ans, sont hébergés. Ils dorment dans des dortoirs collectifs ou individuels, qu'ils ont eux-mêmes décorés selon leurs goûts et qui présentent un aspect accueillant. Les repas sont pris dans des salles claires et spacieuses qui n'évoquent que de loin l'image traditionnelle que l'on se fait des réfectoires.

La durée des séjours est des plus variables, et demeure fonction du comportement du garçon (le Centre n'est pas mixte, " cela viendra peut-être un jour ", pense l'abbé Normand) et de l'évolution de son milieu familial. Les normes officielles estiment qu'un séjour de plus de trois ans peut être considéré comme long. En fait, tout dépend des individus et de leur caractère propre.

Le rôle essentiel des éducateurs :
Keraoul est un centre scolaire et uniquement scolaire où les enfants suivent rigoureusement les programmes préconisés par le ministère de l'Education Nationale. Ces programmes sont étudiés dans des classes à effectif réduit, ce qui permet aux maîtres de mettre en oeuvre auprès des garçons, une pédagogie plus individualisée.

Les cours sont prodigués jusqu'à la fin de la troisième, les études étant sanctionnées par le passage du B.E.P.C. Les adolescents, dans leur large majorité, cessent alors leurs activités scolaires, et sont envoyés à Brest, au centre Don Bosco, 49, rue Robespierre, où on leur procurera un emploi. Il arrive cependant que certains élèves, intellectuellement plus doués que leurs camarades, entrent en classe de seconde dans des lycées ou collèges de la région. Ce fut le cas l'an dernier pour quatre enfants qui se trouvèrent d'ailleurs handicapés pour passer dans cette classe supérieure où la connaissance de deux langues vivantes est exigée. Le centre de Keraoul fonctionne en effet selon les normes en vigueur dans les collèges d'enseignement général, et seul l'Anglais y est, jusqu'à présent, enseigné.

Huit instituteurs, supervisés par un directeur pédagogique, sont chargés du déroulement des études. Ils travaillent en étroite collaboration avec seize éducateurs, responsables de l'encadrement. Ces derniers sont formés au sein d'établissements spécialisés relativement peu nombreux (il en existe une trentaine sur le territoire), aux promotions quasi confidentielles. Le recrutement s'avère donc souvent délicat et, force est parfois de faire appel à des personnes aux capacités sinon moins évidentes, du moins nullement officialisées par un diplôme provenant d'une école dont nous évoquions ci-dessus l'activité.

Le rôle de l'éducateur est d'une exceptionnelle importance. Il doit être en contact permanent avec les enfants, étudier avec eux leurs problèmes personnels en évitant de " manipuler " dangereusement les esprits plus ou moins traumatisés de ces adolescents. Il convient en effet de tenir compte au maximum de leur désir de liberté individuelle, surtout avec les plus âgés.

Vie en groupe :
Les enfants vivent par groupes de 14 depuis le lever jusqu'au soir. Au réfectoire, en classe, sur les terrains de jeux, ils restent compartimentés de cette manière.

Les huit groupes que compte l'établissement sont de types " horizontaux ", ce qui signifie qu'ils ne rassemblent que des enfants du même âge, méthode s'opposant aux groupes de types " verticaux ", réunissant des éléments d'âges différents.

Ce procédé permet aux éducateurs de suivre attentivement le comportement et l'évolution psychologique de leurs élèves.

Un psychologue, une fois par semaine, et un psychiatre, deux fois par mois, visitent les enfants, enregistrent éventuellement les progrès constatés. Si certains doivent subir des traitements de psychothérapie, on les envoie au centre Jean Charcot, 12, rue Bruat à Brest, où une équipe médicale spécialisée se prononce sur les suites à donner.

Quelle sera leur place dans la société ?
Nous avons signalé précédemment les deux débouchés susceptibles de s'offrir aux adolescents à la sortie du centre : le travail pour les plus nombreux, ou la continuation des leurs études. Mais peuvent-ils également regagner leur milieu familial ? La chose est parfois difficile, voire délicate pour certains, pour d'autres cela ne crée aucune difficulté. Le but de leur séjour à Keraoul consiste à leur faire réintégrer la société dans des conditions normales. Or, quand un enfant, ou un adolescent, peut quitter le centre sa sortie est préparée en accord avec le juge des enfants, les services sociaux et sa famille (si possible). Il faut lui trouver un emploi (C.E.T. - Lycée - Centre de F.P.A ou apprentissage artisanal) et un logement (sa famille ou un foyer de jeunes travailleurs). Pour différentes raisons tous ne rejoignent pas leur famille. C'est ainsi que certains restent dans la région où ils parviennent à créer un foyer.

Le bilan : positif dans l'ensemble
La majorité des pensionnaires de Keraoul repart d'un bon pied. Il est difficile de faire des statistiques, mais on admet habituellement 40% d'échec (pas plus qu'au baccalauréat). On admet aussi que certains, après leur sortie, doivent réintégrer le centre ou commettent des actes qui les conduisent ailleurs.

Néanmoins le bilan revêt dans l'ensemble un caractère positif. Et c'est bien là l'essentiel. Des anciens entretiennent avec le centre des relations suivies, qui se traduisent sous forme de correspondance ou de visites (60 l'an passé). Cette attitude peut être considérée comme le gage d'une certaine réussite, et elle prouve en tout cas qu'ils ont gardé une empreinte et un bon souvenir de leur passage au centre. Cela prouve qu'ils y trouvent des éducateurs qu'ils ont connus, ce qui par conséquent exige de ceux-ci une certaine stabilité.

Même si certaines plaies sont longues à cicatriser, même si certains problèmes sont difficiles à résoudre, le centre a essayé de donner à ces garçons la confiance et la compréhension qu'ils méritent.

André RIVIER

 

9 - Sources des informations

 

ADB = Archives Départementales du Finistère à Brest
ADQ = Archives Départementales du Finistère à Quimper
ADLA = Archives Départementales de Loire-Atlantique
AML = Archives Municipales de Landerneau
AMB = Archives Municipales et Communautaires de Brest


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 André J. Croguennec - Page créée le 5/5/2018, mise à jour le 11/4/2024.