Les annexes du moulin de Brezal |
Dans La Dépêche de Brest, on trouve les informations suivantes, bien intéressantes, quoique laconiques : Pont-Christ fut, jadis, une importante agglomération comportant, entre autres services publics, une station d'étalons nationaux (14/9/1942). L'ancien haras de Pont-Christ, transféré par la suite au bourg de Plounéventer, fournissait de remarquables reproducteurs chevalins (14/2/1939).
Par ailleurs, le Dictionnaire géographique, topographique, statistique et postal de la France de M.A. Peigne, édité en 1863, a enregistré les indications qui suivent : "BREZAL, commune de Plouneventer (Finistère). Industries : Distillerie d'alcool de betteraves ; minoterie et papeterie".
Nous allons essayer d'en savoir un peu plus sur ces haras et cette distillerie.
Dans le cadastre de Plouneventer au chapitre "Propriétés bâties" (ADQ 3 P 205/7), on trouve trois tableaux dont j'ai extrait les données ci-après :
Lieu-dit | Nature | Tiré de la case | Porté à la case | Dates | Mes commentaires | ||
Entrée | Sortie | ||||||
Case 281 - Le Roux Albert à Morlaix à Brezal | |||||||
F 370 | Brezal | distillerie | 212 | Changement de destination | 1882 | 1887 | Cette parcelle se trouve à droite du moulin : il n'y avait aucune construction sur les premiers plans cadastraux en 1828. On verra plus bas que la distillerie a été construite en 1856. |
F 372 | Brezal | moulin | 212 | 281 | 1882 | 1895 | |
Case 282 - Le Roux Albert à Morlaix à Brezal | |||||||
F 370 | Moulin de Brezal | écurie du haras et logement des palefreniers | reconstruction | Don partielle 282 | 1887 | 1900 | La sortie de la case 281, par changement de destination, pour rentrer dans la case 282 par reconstuction en 1887 laisserait penser que la distillerie s'est transformée en écurie cette année-là. Et pourtant l'écurie des haras existait dès 1877 ou même 1876 sur la parcelle F 370. Voir plus bas dans le paragraphe consacré aux haras. |
F 370 | Moulin de Brezal | magasin | reconstruction | Bt rural | 1887 | 1893 | |
Case 283 - Le Roux Albert à Morlaix à Brezal | |||||||
F 370 | Moulin de Brezal | maison | 281 dém. partielle | 1900 | L'écurie aurait donc été démolie, en 1900, pour être remplacée par la maison. |
La consolidation des informations provenant du cadastre et celles issues des baux et autres documents cités dans les paragraphes qui vont suivre, nous amène à présenter l'évolution suivante pour la parcelle F 370 :
1 - | Distillerie | de 1856 à 1870 | L'écurie fut construite en 1870, mais les haras ne furent opérationnels qu'en 1877, ils ont été transférés au bourg de Plouneventer en 1895 | |
2 - | Ecurie des haras | de 1870 à 1899 | ||
3 - | Maison d'habitation | de 1900 à nos jours |
Quand on regarde le dessin de Pont-Christ réalisé par Felix Benoist en 1865, on aperçoit à droite du moulin de Brezal le bout d'une construction qui n'existe plus aujourd'hui. Il s'agissait d'une distillerie. Celle-ci servait à fabriquer de l'eau de vie à partir de betteraves.
Le 6 juin 1856, Guillaume Le Roux sollicite auprès de la préfecture du Finistère à Quimper l'autorisation d'établir une distillerie de betteraves sur la parcelle de terrain dit "Parc ar Vilin", portant le n° 370 section F du plan cadastral de la commune de Plouneventer, avec plan à l'appui (ADQ 5 M 92). c'est la parcelle qui se trouve à droite du moulin.
L'autorisation lui est donnée le 5 août 1856 par le préfet :
" Vu le certificat de M. le maire de Plouneventer constatant que cette demande a été publiée et affichée dans sa commune ;
Vu le procès-verbal de commodo et incommodo ;
Vu le plan des lieux ;
Vu l'avis du commissaire enquêteur ;
Vu l'avis de M. le Sous-Préfet de l'arrondissement ;
Vu le décret du 15 8bre 1810 et l'ordonnance du 14 janvier 1815 qui rangent les distilleries dans la 2è classe des établissements insalubres ou incommodes ;
Considérant qu'il n'a été consigné au procès-verbal d'enquête, aucune réclamation ni observation contre l'établissement projeté ;
Avons arrêté et arrêtons :
Art. 1er - Le Sieur Le Roux est autorisé à établir une distillerie agricole de betteraves sur l'emplacement dit "Parc ar Vilin" n° 370 section F du plan cadastral de Plouneventer
Art. 2 - Monsieur le Sous-Préfet de Morlaix demeure chargé de l'exécution du présent arrêté."
Tout se passe pour le mieux et, après la construction de la distillerie, le 15/12/1856, des employés de la Régie des Contributions indirectes, viennent procéder à l'épalement des vaisseaux qui sont employés à la fabrication des eaux de vie.
La distillerie ayant augmenté sa capacité de production, les employés de la Régie repasseront le 17/1/1857 pour la même opération.
L'épalement est le nom donné à la vérification, par l'Administration de la contenance des récipients (d'une distillerie, cave ou chai). Ces récipients sont appelés ici "vaisseaux".
"Les cuves, les bacs et tous autres récipients doivent porter, en caractères apparents, l'indication de leur capacité qui sera attestée par un certificat d'épalement délivré par le service des poids et mesures (actuellement service de la métrologie légale). En outre, ils doivent indiquer la quantité et la nature du contenu et être présentés de manière à rendre la vérification possible" (source wikipedia).
Le procès-verbal du 2è épalement est retranscrit plus bas sur cette page. On s'aperçoit que, pour les cuves, l'administration a calculé la contenance par tranche de 40 cm de hauteur, et très certainement, créé un repère dans la cuve pour pouvoir mesurer les volumes présents en cas de contrôle ultérieur.
A cette époque, les distilleries fonctionnaient selon le principe décrit ici :
1 : Dans le local de réception, les betteraves sont lavées dans un laveur (a), puis transportées par élévateur vers le coupe-racines.
2 : Dans la cuverie, les betteraves sont coupées dans le coupe-racines (a). Les cossettes (fines lamelles de betteraves permettant l'extraction du sucre) ainsi obtenues sont mises à macérer dans des cuves de macération (b) et le jus qui en résulte fermente ensuite dans des cuves (c). Lors de cette fermentation, le sucre contenu dans le jus se transforme en alcool.
3 : Dans l'atelier de distillation se trouve la machine à vapeur (a) qui entraîne les divers mécanismes de l'usine. La distillation des jus, auparavant réchauffés dans un chauffe-vin (b), s'opère dans une colonne à distiller (c) ou alambic ; le flegme obtenu après la distillation est recueilli dans un bac approprié (d), puis rendu plus pur dans une colonne à rectifier (e) ou rectificateur. Un régulateur (f) permet de contrôler la pression dans les divers appareils.
4 : Dans le dépotoir sont stockées, dans deux bacs, les deux qualités d'alcool produit : celui à bon goût (a) et celui à mauvais goût (b).
5 : La chaufferie renferme les deux chaudières ou générateurs, qui fournissent la vapeur nécessaire à la machine à vapeur et aux appareils de distillation.
<== Schéma de principe
Le plan ci-contre est un détail extrait d'une carte élaborée pour les travaux du chemin de fer, sans doute vers 1861, qui montre la surface occupée par la distillerie. On reconnaît les deux canaux de fuite du moulin qui partent vers l'Elorn (le sud est en haut), mais la précision semble insuffisante pour coller au dessin de Benoist. Il est vrai que le plan n'avait pas, du tout, pour objet de décrire le moulin de Brezal. La distillerie est sur la moitié gauche du plan, divisé par le canal de fuite principal, le moulin à droite.
Ce qui serait intéressant maintenant, c'est de savoir : quelle était la production de cette distillerie ? à qui l'alcool était-il vendu et pour quel usage ? qui approvisionnait la distillerie en betteraves ? qui y travaillait ? pourquoi a-t-elle arrêté son activité ?... etc... La découverte de documents supplémentaires aux archives permettra peut-être un jour de répondre à ces questions.
Contributions indirectes - Copie du 2è procès-verbal d'épalement - 17/1/1857 (AML 9 S 54)
Département du Finistère - Arrondissement de Morlaix - Recette particulière de Landivisiau.
N° des chaudières | Grand diamètre ou longueur | Profondeur au milieu | Contenance brute | |
1 | 105 cm | 468 cm | 40,52 hectolitres | |
2 | 115 cm | 230 cm | 23,87 hectolitres | |
3 | 169 cm | 119 cm | 27,57 hectolitres | Y compris 120 litres pour la calotte et 237 litres pour le déplacement présumé du serpentin. |
N° | Longueur | Largeur | Profondeur au tampon | Contenance pour 1 cm de profondeur | Contenance totale |
1 | 95 cm | 94 cm | 100 cm | 9 litres | 8,93 hectolitres |
2 | 348 cm | 90 cm | 100 cm | 31 litres | 31,32 hectolitres |
3 | 178 cm | 113 cm | 107 cm | 20 litres | 21,52 hectolitres |
4 | 178 cm | 113 cm | 107 cm | 20 litres | 21,52 hectolitres |
N° | 1er | 2è | 3è | 4è | 5è | 6è | 7è | 8è | 9è | 10è | 11è | 12è | <= en cm |
Grand diamètre | à l'ouverture ... | 212 | 210 | 210 | 210 | 209 | 209 | 211 | 210 | 210 | 207 | 210 | 211 | |
ou longueur | au fond .... | 219 | 223 | 229 | 220 | 220 | 222 | 220 | 221 | 229 | 221 | 220 | 221 | |
Profondeur au tampon | 217 | 217 | 217 | 217 | 218 | 217 | 217 | 218 | 217 | 217 | 216 | 216 | |
Inclinaison | 2 | 2 | 2 | 2 | 1 | 3 | 2 | 1 | 1 | 1 | 2 | 2 | |
Contenance par tranche dans la cuve (en hectolitres) | |||||||||||||
... de 1 à 40 cm | 15,16 | 15,08 | 16,92 | 15,09 | 14,90 | 15,00 | 15,00 | 15,07 | 15,37 | 15,18 | 15,14 | 15,21 | Contenance moyenne des cuves sur laquelle seront basées les déclarations suivant convention avec le bailleur |
... de 40 à 80 cm | 15,15 | 15,08 | 15,20 | 15,06 | 14,79 | 15,00 | 14,65 | 14,93 | 15,20 | 15,06 | 14,93 | 14,93 | |
... de 80 à 120 cm | 15,12 | 15,08 | 14,79 | 15,06 | 14,52 | 14,93 | 14,66 | 14,65 | 14,93 | 14,66 | 14,66 | 14,65 | |
... de 120 à 160 cm | 14,33 | 14,25 | 14,39 | 14,66 | 14,25 | 14,52 | 14,39 | 14,98 | 14,65 | 14,98 | 14,99 | 14,99 | |
... de 160 à 200 cm | 14,30 | 14,25 | 14,12 | 14,39 | 13,99 | 14,12 | 14,12 | 14,98 | 14,25 | 13,99 | 14,05 | 14,05 | |
... de la tranche qui a moins de 40 cm | 6,04 | 6,01 | 5,89 | 6,00 | 6,23 | 5,89 | 5,94 | 6,23 | 5,88 | 5,78 | 5,54 | 5,57 | |
Contenance totale | 80,10 | 79,75 | 79,71 | 80,26 | 78,68 | 79,46 | 79,04 | 79,24 | 80,28 | 79,05 | 78,71 | 78,80 | 79,40 hectolitres |
Stations de haras | Nb étalons en février 1888 |
St-Pol-de-Léon | 13 |
Lesneven | 10 |
Morlaix | 7 |
Plouescat | 6 |
Plouneventer (Pont-Christ) | 5 étalons |
Taulé | 5 |
St-Renan | 5 |
Trebabu | 3 |
Lambezellec | 2 |
Landerneau | 2 |
Lannilis | 2 |
Ploudalmezeau | 2 |
Guipavas | 1 |
Du fait de l'importance du cheval dans le Léon au 19è siècle, tant pour son utilisation locale, que pour l'exportation, il n'est pas étonnant que les paysans léonards aient cherché à améliorer la race et les qualités de leurs bêtes. Plusieurs éléments contribuèrent à cette amélioration : ce sont, notamment, les haras, les sociétés hippiques, les stud-books et les concours.
Entre les soussignés,
Monsieur Jean Pierre Soubigou, Maire de Plouneventer, agissant au nom de la commune de Plouneventer, d'une part ; et Madame Veuve Guillaume Le Roux, propriétaire, domiciliée à Brezal, en la commune de Plouneventer, d'autre part ; a été convenu ce qui suit :
1° Madame Veuve Le Roux déclare céder pendant sept ans, du 1er janvier 1879 au 1er janvier 1886 à la commune de Plouneventer :
- une écurie à quatre chevaux ayant déjà servi en 1877 et 1878 aux étalons de l'Etat ;
- une cour couverte ayant servi à la monte des dits étalons,
- plus un logement de palefenier et un grenier au dessus de l'écurie,
le tout situé près le moulin de Brézal, les dits locaux devant être exclusivement affecté à l'emploi des étalons de l'Etat. Madame Le Roux s'engage à réparer et entretenir les dits logements et à fournir chaque année le mobilier nécessaire pour l'écurie, suivant l'usage de l'administration des Haras.
2° Monsieur Jean Pierre Soubigou s'engage, au nom de la commune de Plouneventer, à verser annuellement à Madame Le Roux, la somme de 170 francs, jusqu'à l'expiration du bail et à lui abandonner gratuitement tous les fumiers des étalons.
Fait en double, le 17 janvier 1879.
Les 170 francs versés par la commune correspondaient à "la subvention de 30 francs par stalle, allouée annuellement par le conseil général pour chaque étalon des haras faisant la monte dans le département" à laquelle s'ajoutait "une subvention nette par la commune de 50 francs".
En prévision d'une augmentation du nombre d'étalons, une clause est ajoutée au bail en 1881 : "Le nombre de quatre étalons spécifié au bail étant devenu et pouvant encore se trouver insuffisant pour les besoins du pays, il a été convenu entre le bailleur et le maire représentant la commune que l'indemnité afférente au supplément sera de 30 F par cheval pour l'année de monte, le propriétaire s'engageant à tenir quitte la commune et le département de toute autre redevance. En mairie à Plouneventer, le 18 mai 1881. Le maire Soubigou".
Cependant, le conseil général se fit tirer l'oreille pour verser les 30 F par cheval supplémentaire et la commune de Plouneventer dut ajuster sa subvention pour respecter cette clause.
Année | Nombre d'étalons | Noms et qualités | Commentaires |
1877 | 4 | Panache, trait Bosquet, trait Némo, trait Guillaume-le-Taciturne, pur sang anglais | source Le Finistère, édition du 21 février 1877. |
1878 | 4 | Guillaume-le-Taciturne, pur sang Quatrain, demi-sang Panache, trait Achille, trait | source Ar Wirionez, édition du 2 mars 1878. |
1879 | 4 | Quatrain, demi-sang Rector, demi-sang Panache, trait Fiston, trait | source Ar Wirionez, édition du 1er mars 1879. |
1888 | 5 | Gaster, demi-sang, fils de Middlothian et de fille de Bayard Vertige, demi-sang, fils de Windham et de fille de Prétender Kerlennoc, demi-sang fils de Flying Cloud et de fille de Coco Sérignac, trait, fils de Flying-Cloud et de fille de Coco Débardeur, trait, fils de Flyng-Cloud et de fille de Coco. | source La Dépêche de Brest, qui a dû se référer au "stud-book" pour connaître les parents des étalons. |
1889 | 5 | Gaster, demi-sang, parents Middlothian et fille de Bayard Vertige, demi-sang, parents Windham et fille de Prétender. Kerlennoc, demi-sang, parents Flying Cloud et fille de Coco Sérignac, trait, origine percheronne Débardeur, trait, origine percheronne. | |
1892 | 6 | Chambois, pur sang anglais Arioste, demi-sang Vertige, demi-sang Plouescat, trait Eloi, trait Baptiste, trait |
Ce rayonnement est important car, lors du conseil municipal de Plouneventer du 22/11/1885, "les conseillers reconnaissent l'utilité et le grand avantage que présente la station d'étalons dans la commune, expriment toutefois le regret que les communes limitrophes, St-Derrien, St-Servais, Bodilis, La Roche, Lanneufret, Plougourvest, qui à l'égal de Plouneventer bénéficient de l'avantage de la présence de la station à Brezal, ne soient pas appelées aussi à concourir aux charges locales qui lui incombent".
Cette question de savoir qui doit participer aux charges se posera toujours en 1892, car le conseil municipal note cette année-là : "Le registre de saillies, tenu par le palefrenier, établit du reste surabondamment qu'il passe à la station bien plus de juments des communes voisines que de celle de Plouneventer qui seule a les charges".
Le dernier bail, signé par Albert Le Roux avec la commune de Plouneventer, l'a été le 24/1/1886 pour 9 ans. La station de haras de Pont-Christ cessera son activité à la fin de l'année 1894. Il semble que cet arrêt de la location de l'écurie à la commune de Plouneventer soit lié à un différend entre Albert Le Roux, le propriétaire, et le directeur des haras de Lamballe, mais aussi que le conseil municipal trouvait que Brezal se trouvait dans une position excentrée. Une nouvelle station sera créée, par Louis Martin, au bourg de Plouneventer et fonctionnera à partir du 1er janvier 1895.
Autres écuries à Brezal :
Cadastre de Plouneventer - propriétés bâties (ADB 585 E DEPOT 10) : augmentations et diminutions de 1887 - Albert Le Roux, propriétaire | ||||||||
Augmentations | Diminutions | |||||||
N° du plan | Nature de la propriété | Cause de l'augmentation | Année | N° du plan | Nature de la propriété | Cause de la diminution | Année | |
F 370 | Ecuries des haras | Ancienne distillerie | 1870 | F 370 | Distillerie | Changement de destination | 1870 | |
F 370 | Magasin | Ancienne distillerie | 1870 | |||||
F 380 | Maison | C. N. | 1884 | |||||
F 318 | Maison | C. N. | 1883 | F 318 | Maison | Démolition | 1883 | |
F 334 | Maison | C. N. | 1870 | |||||
F 590 | Maison du jardinier | C. N. | 1872 | |||||
F 590 | Maison de ferme | Cion de Bt rural | 1872 | |||||
F 590 | Maison de ferme | Cion de Bt rural | 1882 | |||||
F 609 | Ecuries, remise, sellerie, logement | C. N. | 1884 |
Sur le cadastre ancien, la parcelle 609 correspond au parc du château, la parcelle 590 est celle qui commence au-dessus du pigeonnier pour atteindre les environs de la grille actuelle du château. Comme on le voit, Albert Le Roux était un grand bâtisseur et, en plus, il n'a pas construit qu'à Brezal.
Sur cette carte postale (l'oblitération indique 14-12-1948), on constate que l'appenti du moulin (ou galerie) n'existe plus. Une partie du toit s'était effondrée en décembre 1933. La photo donc été prise après 1933 et avant 1945 car la crèche à gauche du moulin n'a pas de toit. On reconnaît, au centre de la photo, le petit raidillon qui permettait de descendre de la R.N. 12 vers le lavoir installé sur le canal de fuite des eaux du moulin. Sur la prairie, des draps sont étendus pour sécher.
La maison d'habitation :
Comme on l'a vu sur le cadastre, elle a été construite vers 1900. Ici, la maison possède encore son toit à 4 pans. Il sera remplacé par un toit à deux pans avant 1959 (date extrême sans plus de précision).
En 1858, la grande roue du moulin entraînait aussi une batteuse. On peut supposer que cette batteuse était installée, en été, sur le terrain dont nous parlons.
Cette information provient de la famille Bourles de Guimiliau qui entretenait, à l'époque, des liens d'amitié avec la famille Le Roux de Brezal. Dans le texte qui suit, Louis Bourles fait référence à une lettre écrite par son grand-oncle :
"La lettre relate surtout une visite au château de Brezal, où Jean-Marie, Hervé et ma grand-mère étaient invités à déjeuner et à dîner. ... La lettre relate la grande roue hydraulique de 10,66 m. de haut, développant une puissance de 32 CV (tout est précis). Par un calcul je trouve, qu'elle atteint cette puissance par un débit de 300 l. d'eau à la seconde, soit le 1/3 du débit de la Penzé qui passe derrière chez moi. Cette roue entraînait aussi une batteuse (en 1858) ... L. Bourles, le 18/2/1989.
(Merci à Arsène Heliez pour ces informations).
Le moulin, la maison d'habitation et l'étang dans les années 1950.
André J. Croguennec - Page créée le 17/9/2014, mise à jour 29/7/2020. | |