Joseph de BREZAL |
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De gueules à 6 besants d'or 3.2.1 |
| Château de Brezal, Plouneventer | - | St-Thomas, Landerneau |
| Château de Brezal, Plouneventer | - | Château de Brezal, Plouneventer |
| Château de Brezal, Plouneventer | - | Château de Brezal, Plouneventer |
| - | St-Louis, Brest | |
| Château de Brezal, Plouneventer | - | Château de Brezal, Plouneventer |
| Paris | - | Paris |
| Château de Brezal, Plouneventer | - | Château de Brezal, Plouneventer |
| Château de Brezal, Plouneventer | - | Château de Brezal, Plouneventer |
| Château de Brezal, Plouneventer | - | Paris |
Blason de Brezal dans un armorial de 1639
par Jean Robin (source Tablettes Rennaises)
D'azur a remplacé de gueules, le bleu a remplacé le rouge. Une brisure ? Mais quel membre de la famille, avant 1639, concerne-t-elle ?
On est sous la régence du duc d'Orléans. Les princes du sang demandent l'abrogation de l'édit de juillet 1714, par lequel Louis XIV avait accordé à deux de ses fils naturels le droit à la succession à la couronne. Ils demandent aussi l'annulation de la déclaration du 23 mai 1715, qui avait conféré à ces deux fils légitimés le titre et les honneurs de princes du sang. Suite à ces demandes, le Régent institue une commission de six membres qui doit se prononcer sur ce sujet.
Nos 39 seigneurs et gentilshommes, dont Joseph de Brezal, prétendant, à eux seuls, représenter l'ordre de la noblesse, s'élevèrent contre cette manière de faire, qu'ils jugeaient contraire aux règles du droit public, et déclarèrent protester "de nullité contre tous les jugemens qui pourroient estre rendus sans l'assemblée des Estats généraux, directement ou indirectement, sur l'édit de 1714". Le Régent donna ordre de faire arrêter six des signataires, qui furent enfermés, les uns à la Bastille, et les autres à Vincennes.
(source La Conspiration de Cellamare, épisode de la Régence, par Jean Vatout. TOME I - 1832.
le texte qui suit est extrait des PIECES JUSTIFICATIVES DU CHAPITRE III)
Les soussignez de l'ordre de la noblesse, estant instruits de la contestation formée entre les princes légitimes et les princes légitimez au sujet de l'édit de 1714, et de la déclaration de 1715 ; ensemble de la requeste présentée par les princes légitimez, dans laquelle ils ont demandé le renvoy à la majorité ; et en cas que le Roy juge à propos de décider pendant sa minorité, il luy plaise ne rien prononcer sur la succession à la couronne, avant que les estats du royaume juridiquement assemblez, n'ayent délibéré de l'interest que la nation peut avoir aux dispositions de l'édit du feu Roy, concernant la succession à la couronne, et s'il luy est utile et avantageux d'en demander la revocation, au préjudice de laquelle demande il a esté rendu un arrest qui ordonne que les requestes et mémoires des princes seront remis entre les mains des avocats et procureurs généraux du parlement de Paris, pour, après les avoir entendus en son conseil, estre pourvu sur lesdites requestes et mémoires, lequel arrest a esté suivi d'un autre, qui ordonne que les requestes et mémoires seront remis entre les mains du sieur de Saint-Contest, conseiller d'Estat, ensemble les autres requestes, mémoires et pièces qui pourront estre présentées au Roy, dans le vingtième du présent mois, pour, après que lesdites requestes, mémoires et pièces auront esté vues et examinées par le sieur de Saint-Contest, avec les sieurs Pelletier, Amelot, Nointel, d'Argenson et de la Bourdonnaye, aussi conseillers d'Estat, en estre délibéré au conseil d'Estat, ainsi qu'il appartiendra : ce qui fait presumer que l'on veut rendre un jugement sans assembler la nation.
Comme la noblesse est capitalement intéressée dans une question qui regarde la succession à la couronne, et que le plus beau de ses privilèges seroit anéanti, si elle n'estoit appelée suivant les règles du royaume à cette décision, en attendant qu'il luy soit permis de s'expliquer par les formes ordinaires par ses députez. Comme il ne seroit pas juste qu'elle n'eust aucunes voix pour réclamer dans une occasion aussi importante, où il s'agit de la conservation du plus grand de ses droits, nous soussignez, protestons de nullité contre tous les jugemens qui pourroient estre rendus sans l'assemblée des Estats généraux, directement ou indirectement, sur l'édit de 1714. En ce qui concerne la succession à la couronne, déclarant que nous nous pourvoirons devant le Roy majeur, pour faire reparer tout ce qui pourroit estre fait au préjudice de la présente protestation ; en foy de quoy avons signé le présent acte. FAIT à Paris ce onzième jour de juin mil sept cens dix-sept.
Signé sans distinction, ni difference des rangs et maisons, afin que personne n'y puisse trouver à redire.
Guillaume Alexandre de Vieuxpont, Anne Pierre Davy de la Pailleterye, Louis Benigne de Beaufremont, Hector de la Tour du Pin de Montauban, Pierre de Jaucourt, Jean Severe de Rieux, Matthieu de la Rochefoucault, Louis François de Marans, Jean Christin de Wateville Conflans, Alexis Henry de Chastillon, commandeur des ordres du Roy, le chevalier François Marye Dogareiz de Saint Germain, Jules Depas Feuquier, Henry Louis de Caumont, Claude de Polignac, Jean François Mauclere Muzanchere, Louis de Mailly, Charles Louis Culy de Marsillac, Anne Louis Henry Dubois de Daubrey, Louis Mailly de Rubempré, Nicolas Joseph Baltazard de Langlade du Chaila, Louis Vincent de Goisbriand, chevalier des ordres du Roy, Jean Henry Fourcher marquis de Circé, le chevalier Henry Perrot de Saint-Dié, commandeur de Liège, Jean-Baptiste Darrot marquis de Poupéliniere, Louis Vincent de Belloy de Franciere, René Brandelis Champagne marquis de Villaines, de Vallée Champfleur, Paul Victor Auguste le Fevre de Caumartin, Chevalier de Malte, Joseph de Bresal, Anne Charles de la Rouere, Louis Joseph d'Alencourt de Baulenviliers, François de Valcroissant, Pierre de Clerment Gallerande, Claude Charles de Laval, François de Briqueville la Luserne, Charles le Tonnellier Breteüil, Scipion de Polignac, Guillaume Antoine de Chastelux.
A propos de cabinets (source www.chateauxetjardins.com/ambleville)
Les cabinets et leur histoire au XVIIème siècle - Olivier Coutau-Bégarie.
C'est au XVIème siècle que le meuble en cabinet apparaît en Europe, en France et principalement en Allemagne et en Italie. Dès le siècle précédent il existait des coffres avec un abattant qui dissimulait des tiroirs. Alphonse V, roi d'Aragon, lors de son inventaire de 1424 en possédait quatre. Le cabinet a toujours été posé sur une table devenu piètement avec le temps. En 1610 Pyrard de Laval parle dans ses chroniques de cabinets importés des Indes et du Japon "à la mode de ceux d'Allemagne". Le cabinet d'ébène sur son piètement est typiquement français, réalisé par des menuisiers en ébène d'origine des pays du nord et installés à Paris.
C'est au début un meuble de rangement, puis avec l'évolution de la curiosité, un meuble de "collectionneur" rempli de tiroirs fermant à clef et contenant les curiosités ramenées des voyages dans le monde. Au XVIIème il se transforme en meuble d'apparat affichant le goût et la fortune de son possesseur. On achète un cabinet comme on achète un tableau. Ce meuble de collectionneur trouva naturellement sa place dans les cabinets des palais et châteaux d'où leur nom. Ils étaient fabriqués par des artisans spécialisés qui, pour leur riche clientèle, employaient de nouveaux matériaux tel l'ébène, l'écaille et l'ivoire. L'ébène était un bois très coûteux. Les menuisiers d'Augsbourg marquaient "EBEN" sur leur meuble pour indiquer la différence avec les cabinets en poirier noirci fabriqués à Munich. Ainsi qui disait cabinet d'ébène disait cabinet d'Allemagne, signe de qualité. L'ivoire était utilisé comme l'ébène, en placage d'une épaisseur de plusieurs millimètres. Baumgartner, en 1646, a signé deux cabinets exécutés pour Maximilien de Bavière. En Italie, vers 1550 les cabinets dits "Stipo" en forme de secrétaire sont fabriqués en Lombardie ou à Venise. Ils sont en noyer et comportaient un intérieur imitant les façades d'édifices Renaissance avec de multiples tiroirs et subtils secrets. L'un d'eux, aux armes Farnèse est conservé au Victoria & Albert de Londres.
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Le cabinet d'Ariane est conservé dans le même château depuis cinq générations. Il proviendrait de Joseph de Brézal qui vécut vers 1670 et qui l'aurait, selon la tradition familiale reçu de Fouquet. Il échut par testament à M. de Kerdrel, seigneur de Kéruzoret (29 mai 1788).
Il a été minutieusement restauré en 1992 par Jean-Baptiste Chapuis, ébéniste. Il est intéressant de remarquer qu'il avait été déjà restauré au XVIIIème siècle. Le poids important du cabinet lui-même entrainait obligatoirement une restauration du piètement. Il a été modernisé dans la première partie du XVIIIème remplaçant les pilastres, sans doute les colonnes ou des termes par ce piètement galbé. Déjà à cette époque, chose rare, on prenait soin de ce meuble déjà démodé, il y avait donc une tradition importante quant à sa provenance et à la connaissance de sa valeur artistique. |
A gauche, vantaux fermés, la façade du cabinet de Fouquet est proche dans sa composition du cabinet de Windsor et bien sûr des autres cabinets de Pierre Gole : Louvre, Ambleville, Fontainebleau, San Francisco, Windsor etc... Deux grands panneaux sculptés, sont encadrés et séparés par des niches garnies de statues encadrées de pilastres, reposant sur une frise en bas relief.
Pierre Gole, né en Hollande vers 1620, apprit le métier de menuisier-
ébéniste à Paris auprès d'un autre Néerlandais, Garbrandt,
dont il épousa la fille et auquel il succéda à partir de 1650.
Fournissant de riches particuliers et la famille royale, il reçut le titre
d'ébéniste du Roi à la majorité de Louis XIV en 1651.
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Détail du panneau du vantail de gauche représentant l'une des scènes principales du roman de l'Ariane de Jean Desmarets de Saint-Sorlin : "Mélinte tient Ariane sur son cheval et s'enfuit à travers les flammes, suivis par Aristide, Palamède et Epicaris".
A droite, la gravure originale ayant servie de modèle au sculpteur. Quinze gravures d'Abraham Bosse, illustrant ce célèbre roman serviront au décor de ce cabinet, aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur. |
Au-dessus, le décor des portes intérieures des caissons est très proche sur ces trois cabinets de San Francisco, Mercure et Fouquet (à droite), proche d'un dessin d'André Mollet, gravé en 1651 et représentant un parterre d'un jardin. Mais la date de 1651 correspond-elle à ces cabinets qui sont peut-être de quelques années antérieures. |
Au-dessus. A gauche, détail l'intérieur des vantaux des moulures ondée et des fleurs gravées. Au milieu, une femme gravée toujours sur l'intérieur des portes. Et à droite l'une des trois niches de la façade extérieure représentant la "Force". Les moulures ondées sont préfabriquées à la machine à l'époque, décrite dans le Roubo, puis collées pour constituer le décor. Elles étaient vendues au menuisier en ébène au mètre et ce dernier devait les couper et les ajuster selon l'effet recherché. |
A droite, détail du vantail intérieur illustrant une scène de l'Ariane dans un encadrement octogonale ondé. Plus bas, le caisson de ce cabinet est presque entièrement plaqué de plaques d'ivoire ou d'os peintes façon écaille, avec une statuette en bois sculpté représentant Junon. L'escalier central dissimule des tiroirs comme sur celui de Mercure. Lors de la restauration de ce cabinet (voir Estampille Objet d'Art n° 29 juin 1992) les miroirs ont été refaits par Patrick Desserme, maître verrier, ainsi que deux colonnes manquantes en ivoire teintes façon écaille. |
Ci dessus, détail du portique de ce cabinet, marqueté d'un vase et plaqué des mêmes plaques d'ivoire peintes façon écaille. |
A gauche, détail de la statuette de Junon, bois sculpté (restaurée).
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André J. Croguennec - Page créée le 10/12/2009, mise à jour le 29/12/2014. | |