Les routes autour de Pont-Christ |
Les routes ont beaucoup évolué depuis la création de notre village. Certaines très anciennes ont disparu, d'autres ont été créées, beaucoup ont subi des transformations. Nous allons remonter le temps et essayer de retrouver tout cela.
1 - La voie express
La voie express, gros trait rouge que l'on voit sur la carte, fut un des chantiers du plan routier breton promis par le général de Gaulle en 1969. Dans son discours de Quimper du 2 février 1969, en effet, il confirme et amplifie les mesures décidées par le Comité interministériel d'aménagement du territoire (CIAT) et promet le désenclavement routier de la région.
La "voie express" sera une route à 2 x 2 voies, une "bi-route" pour un député du coin, "an hent-tizh" e brezhoneg. Concernant la section Brest-Morlaix de la voie express, Le Télégramme des 20 et 21 janvier 1973 constate l'état des lieux qui suit et les prévisions pour l'avenir :
Etat des lieux le 20 janvier 1973 - source Le Télégramme.
Dates d'ouverture des sections
01 1973 : St-Eloi - KergaradecLa première section ouverte est celle de Kergaradec - St-Eloi, qui ne fait que 15 km. Elle est inaugurée le 20 janvier 1973 par Olivier Guichard, Ministre de l'Equipement et du Logement, de l'Aménagement du Territoire et du Tourisme.
La chose se passait en période pré-électorale, on ne voyait guère que des raisons politiques à l'ouverture de ce mini tronçon, d'ailleurs parfaitement négligé par l'ensemble des usagers jusqu'à l'ouverture de la section suivante.
Les dates d'ouverture, indiquées dans l'encadré, montrent que la livraison de la voie express fut très progressive. Par ailleurs, certains ouvrages de franchissement de l'axe routier ont été réalisés après la mise en service de la section concernée. Par exemple, la traversée, à Prat-Ledan, par la route de Pont-Christ à Plouneventer s'est faite au départ par un "passage à niveau". Ce n'est que plus tard que le pont, que l'on connaît maintenant (voir sur la carte plus haut), accessible par la route de Kerbeneat, a été réalisé deux cents mètres plus à l'ouest.
La nouvelle voie fut dénommée RN 12 en lieu et place de l'ancienne route nationale, passant par Landerneau et Pont-Christ, qui prit le nom de D712.
2 - La route royale de 1843
Dessin à partir d'une carte élaborée au milieu du 19è siècle (ADQ 5 S 37).
En rouge, la nouvelle route. En jaune, le grand chemin du Duc d'Aiguillon. En noir, le chemin de fer projeté.
En bleu, l'Elorn, déviée en 9 endroits pour laisser passer le chemin de fer.
La route de Landerneau à Landivisiau, appelée aujourd'hui D712, en rouge sur ma carte, ne fut créée qu'en 1843. On l'appela "Route Royale N° 12" ou "Route Impériale" ou "Route Nationale" selon l'époque, en fonction du régime politique en place : Royauté, Empire ou République.
Dès 1837, on se préoccupe sérieusement de l'état des routes du Finistère et du grand chemin du Duc d'Aiguillon en particulier. Celui-ci est jugé trop en pente et dangereux. Quelques années plus tard l'administration décide de modifier son trajet plutôt que de l'améliorer sur place. Le nouveau tronçon de la route de Landerneau à Landivisiau va suivre, entre ces deux villes, la rive droite l'Elorn et passera par Pont-Christ et Kerfaven. La création de cette nouvelle direction incita d'ailleurs l'installation de deux auberges à Kerfaven. Pour la construction de la nouvelle route royale n° 12, lire le chapitre qui lui est dédié.
Avant la création de ce tronçon royal, quels étaient les chemins existants à cet endroit, au bord de l'Elorn ? Ils étaient peu nombreux (cf le cadastre napoléonien), il a fallu ouvrir la route sur des terrains agricoles dans le sud de Bodilis et de St-Servais, soit du Canardic à Pont-Christ. Après Pont-Christ jusqu'à La Roche, la nouvelle s'est substituée au chemin vicinal. Du pont de La Roche jusqu'à Pont-ar-Bled, il n'y avait pas de passage. Par contre ensuite vers Landerneau, la nouvelle route a probablement emprunté quelques voies anciennes.
Janvier 1961 voit la construction du grand parking le long de la D712 (alors RN 12), sur le bord de la prairie juste en amont du moulin de Brezal. Un article du Télégramme du 20/11/1958, voir annexe, titrait : "Pluie de contraventions sur Pont-Christ. Les difficultés de stationnement vont-elles faire déserter un des plus jolis sites du Finistère ?" Effectivement l'afflût de touristes à Pont-Christ rendait le stationnement, le long de la route nationale, très dangereux, il était urgent de créer un parking.
En 1980, ce parking sera étendu jusque devant le moulin de Brezal, lors de la création d'un aqueduc supplémentaire pour les eaux de fuite du moulin.
3 - Le grand chemin du duc d'Aiguillon
Entièrement distincte de l'actuelle D712, cette route, en jaune sur la carte plus haut, partant de Landerneau, suivait la rive gauche de l'Elorn jusqu'à La Roche-Maurice. De là, après avoir traversé l'Elorn, elle escaladait le plateau, dans la direction de St-Servais, puis à partir du village de Kerangueven courait droit vers Landivisiau.
La route Royale 12 du duc d'Aiguillon est caractérisée, sur l'ensemble de son parcours, par son tracé, largement rectiligne, par son recours aux fortes rampes ou ses hautes et larges tranchées dans les falaises. On songe, par exemple, aux montagnes "russes" des Côtes du Nord, au chemin de Plouigneau au Ponthou par Luzivily, à la Rue de la Villeneuve et à la rampe Saint Nicolas de Morlaix ou encore à la montée de Kerriou en Guiclan. Ici, à La Roche, on peut constater la forte pente de la montée de Kerbeneat.
Emmanuel-Armand de Vignerot du Plessis-Richelieu, duc d'Aiguillon, pair de France (1740), comte d'Agénois et de Condomois puis duc d'Agénois et duc d'Aiguillon, est un militaire et homme d'État français né à Paris le 31 juillet 1720 et mort à Paris le 1er septembre 1788.
Maréchal de camp, commandant en chef de Bretagne (1753-1768), il s'y rend impopulaire par sa lutte contre La Chalotais et le Parlement de Bretagne (voir le poème de Boisbilly dans les veillées de Brezal) Il est rappelé à la cour.
Plus tard secrétaire d'État des Affaires étrangères pendant trois ans et momentanément secrétaire d'État de la Guerre à la fin du règne de Louis XV, il est disgracié sous Louis XVI. X
Plus bas, le franchissement de l'Elorn à La Roche-Mautice (cadastre de 1811). Du fait de son tracé rectiligne, on lui donne volontiers, à La Roche, le nom de "voie romaine", mais on vient de voir qu'il n'en est rien.
Voie romaine ? Voici ce qu'en dit Jean Feutren : "On savait confusément dans le pays que notre région avait des voies très anciennes, que l'on disait romaines. A peine créée, la ROYALE 12 de 1755, du simple fait de ses longs parcours rectilignes et de la proximité relative de la Vieille voie, est devenue, dans l'esprit de tout le monde à peu près, le vestige miraculeusement sauvegardé d'une VOIE ROMAINE. Il s'agit là d'une erreur totale d'identification qui bringuebale dans notre léger baluchon d'idées générales".
Quant à Emile Souvestre dans Le Finistère en 1836 : "Les routes de notre département se ressentent, comme toutes celles de la Bretagne, de leur origine stratégique. Lorsque le duc d'Aiguillon les perça, il avait surtout en vue de maîtriser une province dont la turbulence s'était manifestée à plusieurs reprises. Les haines qui s'élevèrent contre lui en Bretagne provinrent surtout de la construction de ces routes. Le peuple s'en plaignit, parce qu'il en résulta pour lui des corvées ; les nobles, parce qu'ils soutinrent qu'on voulait se préparer les moyens d'arrêter toute révolte. Que deviendrons-nous, disait l'un d'eux en pleine séance des Etats, maintenant que le roi de France pourra conduire ses canons de Rennes à Carhaix ?
D'Aiguillon n'eut donc d'autre but, en perçant des routes dans notre province, que de lier entre eux les grands points militaires. Loin de tourner les hauteurs, il voulut que ses chemins les traversassent ; il en résulta des routes excellentes pour dominer la Bretagne, mais détestables pour les communications, et nous subissons encore maintenant les tristes conséquences des plans stratégiques du favori de la Pompadour.
C'est donc surtout à l'adoucissement des pentes de nos grandes routes que les ingénieurs du gouvernement doivent tendre. Depuis la restauration, ces routes se sont singulièrement améliorées sous tous les autres rapports ; mais il reste encore beaucoup à faire pour y rendre les transports rapides, faciles et moins dispendieux ..." X
Le "Grand Chemin" du Duc d'Aiguillon : franchissement de l'Elorn et du Morbic à La Roche-Maurice
Rappel historique :Découpage des ateliers
Les ateliers étaient délimités par des bornes de corvée.
Face est Face Ouest
En 1964, M. Kerboul, de Landerneau, signale la découverte d'une borne de corvées sur la vieille route entre Pont-Christ et Landerneau. Sur cette borne on lit "Trève de Pont-Christ 100 toises 1758" et "Trève de la Roche-Maurice 800 toises" (BSAF 1964 XLIII).
Cette borne comportait donc deux faces, représentées ci-dessus, et le découpage des ateliers à l'époque nous permet de la situer près du Pontois, où se rejoignaient les sections dévolues à La Roche et à Pont-Christ.
Remarque à mes lecteurs : Quelqu'un a-t-il déjà vu cette borne de corvée à La Roche, peut-être près du Pontois sur la vieille route de Landerneau, si elle n'a pas été déplacée.
Sa forme n'est peut-être pas exactement celle du dessin, car ne l'ayant jamais vue, j'ai emprunté la forme d'une borne qui était placée entre St-Vougay et Plouescat.
Les chiffres donnés par J. Savina et M. Kerboul, pour Pont-Christ, paraissent incohérents, une toise faisant environ 2 mètres, sauf s'il y avait une deuxième borne pour prolonger la tâche. De plus, les 1.750 mètres pour cette trève étonnent par rapport à la longueur des autres tâches.
Le 20 avril 1753, le duc d'Aiguillon est nommé commandant en chef de Bretagne , il va le demeurer jusq'en août 1768, date à laquelle il démissionne. De par cette fonction il avait à sa main toute l'administration civile et militaire de la Province. C'est à ce titre qu'il se lança dans la rénovation et l'extension des routes principales et de grande communication, appelées "grands chemins" à l'époque.
Commandant en chef : Vers la fin du 17ème siècle, alors que les GOUVERNEURS ne résidaient plus en Bretagne et passaient tout leur temps à la Cour, on vit paraitre un nouvel officier (titulaire d'un office ou fonction), le COMMANDANT EN CHEF. Le commandant en chef avait la haute main sur toute l'administration civile et militaire.
L'intendant lui-même lui était subordonné : quand le gouverneur ne se dérangeait pas pour assister aux Etats (session des Etats), c'était le commandant en chef qui y représentait le roi avec le titre de premier et principal commissaire". (Marcel Planiol, Histoire des Institutions de la Bretagne, tome 5e, p 49). Institué lui aussi à la fin du 17ème siècle, l'intendant, agent direct du roi, surveillait les Etats, le Parlement et tous ceux qui avaient des charges ou offices et dirigeait leur action. L'un d'eux a laissé son nom de fin gourmet à une sauce, Louis BECHAMEL, marquis de Nointel, intendant de 1692 à 1705. X
Il faut rappeler qu'avant la nomination du Duc en Bretagne, les travaux des "grands chemins" se faisaient sous la responsabilité des "Etats" . Ils avaient la direction du grand service public qu'étaient les "Ponts-et-Chaussées" de Bretagne ; ce sont eux, en effet, qui fournissaient les fonds. En 1707, ils votèrent les premiers crédits pour les grands chemins". En 1720, les Etats créèrent une "Commission des grands chemins", chargée de commander et de recevoir les travaux des ingénieurs. La CORVEE devint une institution normale et règlementée en 1730, par une ordonnance de l'Intendant, avec l'assentiment des Etats de Bretagne, ce qui permit d'organiser un peu mieux les grands travaux d'utilité publique, exécutés par les paysans.
"Les ETATS DE BRETAGNE étaient une institution de la période ducale. Ils avaient été maintenus en vertu de "l'Acte d'Union du DUCHE DE BRETAGNE avec la couronne de France", en 1532. Le roi de France y était représenté par un GOUVERNEUR. Les Etats comportaient des représentants des trois classes de l'ancien ordre social : le Clergé, la Noblesse, le Tiers Etat. Leur session était annuelle. Celle qui se clôtura le 15 février 1757, sous le Duc d'Aiguillon, avait duré 72 jours.
C'est aux Etats que revenait la garde des libertés bretonnes et de notre droit, régi par la Très Ancienne Coutume de Bretagne. En particulier, le pouvoir royal ne pouvait lever des impôts sans l'accord des Etats.
Le PARLEMENT DE BRETAGNE, créé par Henri II en 1554, était une institution judiciaire souveraine, supérieure aux justices seigneuriales locales, fort nombreuses. Rien à voir avec ce que nous appelons aujourd'hui le PARLEMENT.
Etats et Parlement furent en général en position de défense devant la politique centralisatrice du pouvoir parisien. X
Le 5 novembre 1754, le Duc publia LE REGLEMENT POUR LES GRANDS CHEMINS DE LA PROVINCE DE BRETAGNE, afin d'organiser les travaux et de définir les critères auxquels les routes devaient répondre.
La Bretagne fut divisée pour la grande voirie en 10 départements, à la tête desquels étaient un ingénieur et trois sous-ingénieurs. En général, les travaux d'art (comme les ponts) étaient exécutés à prix d'argent. Mais tous les autres : alignements, terrassements et empierrements étaient faits gratuitement par les paysans réquisitionnés pour la CORVEE. Chaque paroisse ou trève avait une tâche proportionnée à son importance, évaluée d'après le chiffre de sa capitation. En principe, la tâche était d'une toise par livre de capitation. Mais en fait, dans la détermination des tâches, il était tenu compte de la difficulté du travail, suivant la nature du sol, la largeur des chemins ou l'intensité de la circulation et surtout suivant l'éloignement, calculé du centre de la tâche au clocher de la paroisse. La tâche d'une paroisse une fois fixée, on la subdivisait entre les corvoyeurs, au prorata de leur capitation.
Ils étaient conduits par un "député" qui les convoquait d'après le rôle (liste) dressé par le "syndic" et le "général de la paroisse" (le corps politique ou conseil de fabrique). L'ATELIER DE TRAVAIL, ou la tâche, ne devait pas être éloigné de plus de deux lieues du clocher. Le maximum de la durée de la tâche était de 20 jours par an pour un homme.
Les assujettis à la corvée, les paysans en particulier, boudaient à la besogne. Les nobles et les clercs en étaient exempts, mais quantité de professions plus ou moins officielles s'en dispensaient également. La corvée était devenue odieuse aux assujettis, nous en trouvons un écho dans la plupart des cahiers de doléances, dont celui de Pont-Christ, qui demande "de convertir la corvée aux grands chemins en une imposition payable par tous les sujets du roi". Il faut ajouter que le rendement de la corvée était faible : une main d'oeuvre spécialisée eût pu accomplir le même travail à des conditions deux fois plus avantageuses.
Elle survivra, cependant, au cours des siècles suivants sous le nom de prestations. On l'a vu lors de la reconstruction du pont de Pont-Christ, dans la première moitié du 19è siècle pour les remblais à constituer.
La route de Brest à Rennes était la plus fréquentée de Basse-Bretagne. D'après un arrêt du Conseil du 31 mars 1731, elle devait, en tant que route royale avoir une largeur de 54 pieds. La largeur des grands chemins étant divisée en 3 parties égales, on avait donc :
4 - An hent bras kozh : le vieux grand chemin avant le duc d'Aiguillon o o o o
Sur la carte qui suit, extraite du cadastre de Plouneventer en 1828, on voit le grand chemin du Duc d'Aiguillon, à cet endroit c'est la route de Kerbeneat. Mais l'étude du noms des parcelles répertoriées dans ce cadastre m'a permis de découvrir qu'avant les travaux du milieu du 18è siècle, il existait une autre voie, qui fut désaffectée du fait de la route nouvelle. Voir le détail de cetté étude ICI, puis cliquer sur l'oeil pour y voir la carte et les parcelles pertinentes. On notera, de plus, qu'il existe des traces sur place et, bien sûr, dans les plans des cadastres détaillés.
An hent bras kozh se trouvait un peu plus à l'est de la voie du Duc, évitait Keradoret par la gauche et devait passer par Kerdonnars.
L'existence d'an hent bras kozh montre bien que la route de Kerbeneat, plus récente, ne peut pas être une voie romaine. S'il y en avait eu une à cet endroit, ce serait celle-ci. Mais, elle n'apparaît pas du tout sur la carte de Stéphane Le Pennec, le spécialiste.
Plan du sud de Plouneventer - cadastre 1828 (o o o o an hent bras kozh)
On remarque le long de la rive droite de l'Elorn le chemin vicinal de Pont-Christ à La Roche, qui sera remplacé en 1843 par la route Royale n° 12.
5 - Les ponts de La Roche sur le grand chemin
Le pont sur l'Elorn :Sur la photo, à gauche du pont, on aperçoit la route du duc d'Aiguillon qui monte vers Kerbeneat. Belle côte, que la malle-poste en direction de Paris au début du 19è siècle montait au pas ! Bien qu'elle fût tirée par cinq robustes chevaux.
Voir d'autres ponts sur le "grand chemin", après Landerneau vers Brest,
dans un chapitre spécifique.
Le pont sur l'Elorn a subi d'importants dégats en 1995. Ils furent causés par l'importance des crues. Voir aussi les embâcles de 2018.
Composé de trois arches de plein-cintre assez basses sur l'eau, protégées par des avant-becs et des arrière-becs triangulaires chaperonnés, destinés à améliorer son profil hydrodynamique et à écarter les corps flottants en amont, le pont porte gravée la date de 1675. Il était donc déjà utilisé par la Voie Royale, 'an hent bras kozh', qui a précédé celle du duc d'Aiguilllon. Les parapets du pont étaient protégés des roues des charrettes par des chasses-roues, c'étaient de longs blocs granitiques en forme de troncs pyramidaux, appuyés par une face plane au parapet et enfoncés dans la chaussée sur plus de la moitié de leur longueur.
On voit très bien les deux chasses-roues du parapet amont sur la carte postale ancienne qui suit. Large de 5 mètres à l'origine, le pont a été reconstruit en 1968 et sa largeur a été portée à 9 mètres. Aujourd'hui en 2017, les chasse-roues n'existent plus, mais la date gravée a survécu aux travaux de 1968 : on la trouve comme clé de voûte de l'arche centrale, du côté aval.
Pont du duc d'Aiguillon celui-là, il se situe à quelques centaines de mètres du précédent. Avec son "arche dressée haut", il laisse le passage au ruisseau de Kerbeneat, que l'on appelle aussi "Dourig Kamm", comme deux autres affluents de l'Elorn, car ils ont tendance à couler de travers en serpentant.
Les parapets du pont sont bien visibles sur la carte postale, plus bas. Auguste Soubigou en parlait ainsi, au début du 20è siècle, dans son Histoire manuscrite de Plouneventer : "En face du vieux château de La Roche un second affluent [de l'Elorn, sur la commune de Plouneventer], qui passe au pied du monastère de Kerbeneat, s'y jette encore après un parcours d'environ 3 km en passant sous un vieux pont très élevé et imposant construit sous l'ancienne route nationale de Paris à Brest".
Voyez la photo ci-contre, bel ouvrage, mais la hauteur de l'arche paraît disproportionnée par rapport au débit du petit ruisseau qui coule à ses pieds. F. Gaouyer a étudié ce pont de près et en a dessiné les plans en 1987 (voir plus bas : zoom sur le pont du Dourig Kamm). La voûte se trouve à 9 mètres de hauteur, le parapet culmine à 14 mètres. Il semble que pont, avec ses contreforts, a aussi pour rôle de maintenir la forte pente et le remblai qui a été constitué sur cette portion de route.
Aujourd'hui la luxuriance de la végétation cache presque l'intégralité du pont que ce soit ici, côté nord et amont, que ce soit du côté sud. J'ai le souvenir des années 1960, où l'on voyait distinctement l'ouvrage et les pierres qui le constituent.
Les deux ponceaux du Morbic :Pour laisser le passage aux deux bras de la rivière, deux ponceaux soutiennent la voie du duc d'Aiguillon. L'un donne le passage au canal d'amenée de l'ancien moulin banal de La Roche et l'autre au cours principal de la rivière. Cf le plan du cadastre de 1811 plus haut : "franchissement de l'Elorn à La Roche-Maurice".
Yves-Pascal Castel les voient comme une "réduction de l'arche dressée haut sur le petit affluent de Kerbeneat" (cf Excursion du 3/6/1991). Voir les photos plus bas, paragraphe 7.
Le pont sur l'Elorn, ses chasse-roues, et la montée vers Kerbeneat, au début du 20è siècle.
En prenant la bissectrice de l'angle entre les deux routes et en suivant une ligne qui passe par les deux maisons sur la colline, nous localisons "an hent bras kozh".
6 - Zoom sur le pont du Dourig Kamm :
Dessins de F. Gaouyer - 1987
Outre son profil, la route du duc d'Aiguillon est aussi caractérisée par ses ponts, "ces oeuvres d'art, doublement dignes de ce nom. Il en est plusieurs types. Celui de La Roche-Maurice, est le plus soigné, apparemment, et aussi l'un des plus faciles à observer. Il ne s'agit pas d'un pont qui enjambe une vallée, mais d'une jonction entre une falaise élevée et la prairie qui borde l'Elorn. Le pont proprement dit est prolongé aux deux extrémités par d'importants remblais en pente forte ; l'accès à la prairie semble se faire sur le tracé même de la Royale qui avait précédé et dont on peut suivre le parcours partiellement à l'est de la voie du duc (voir plus haut : an hent bras kozh).
Récemment (avant 1987) une tranchée a été creusée dans la chaussée du pont pour faciliter la circulation automobile entre La Roche et la voie express. Les parapets étaient protégés des roues des charrettes par des CHASSE-ROUES, c'étaient de longs blocs granitiques de 1,40 mètres en forme de troncs de pyramide, appuyés par une face plane au parapet et enfoncés dans la chaussée sur plus de la moitié de leur longueur. On n'en voit plus que deux (janvier 87). Pour donner résistance à la chaussée du chemin sur les portions remblayées on y introduisait des pierres debout (de chant) selon la technique dite du hérisson".
L'objectif du pont, en plus de permettre le passage du ruisseau, est aussi de "raidir des pentes en remblais joignant, ici, une falaise au terre plein d'une prairie".
"Le pont du duc d'Aiguillon à la Roche-Maurice a une légère pente de son parapet : 90 cm sur une longueur de 26,50 mètres".
Texte d'après Jean Feutren
7 - Les ponceaux du Morbic :
Le ponceau sur le Morbic, vue amont.
Plan de construction de la route du duc d'Aiguillon vers 1760
Voir d'autres ponts sur le grand chemin du Duc d'Aiguillon, un peu
plus loin, après Landerneau vers Brest, dans un chapitre spécifique.
8 - Elargissement du pont sur l'Elorn en 1968 :
Inauguration du pont élargi de La Roche le 24/10/1968
J'y reconnais quelques Rochois : Lucien Bonniou, maire ; Joseph Leon, conseiller municipal ; François Emily, ancien maire ; Marcel Amiry, conseiller municipal.
Le Télégramme titrait : "Hier, à La Roche-Maurice, M. Hosteing, préfet du Finistère, a inauguré le pont élargi sur l'Elorn et inauguré une nouvelle route menant de la RN 12 au bourg". Nature des travaux : "il fallait d'une part détruire et refaire complètement le pont enjambant l'Elorn au bas-bourg et lui donner neuf mètres de largeur aux lieu et place des cinq mètres qu'il comptait depuis 1675.
Il fallait aussi, et surtout, s'attaquer à une immense roche bordant la route sinueuse menant du bas-bourg au haut-bourg, longue d'environ 500 mètres, afin d'élargir la chaussée, qui de quatre mètres maximum est passée aujourd'hui, à la fin de ces travaux géants, à dix, voire à quinze mètres de largeur".
Tous ces travaux, cet immense effort de rénovation et de modernisation, le préfet devait les faire ressortir au cours de son allocution : "La commune de La Roche-Maurice, avec à sa tête son jeune maire, M. Lucien Bonniou, et son conseil municipal, son ancien maire, M. Emily, les servives régionaux des Ponts-et-Chaussées, l'entreprise Quéméneur et tous ceux qui directement ou indirectement ont apporté leur contribution, soit matériellement, soit financièrement, à ces travaux d'une importance exceptionnelle, peuvent aujourd'hui être fiers de leur oeuvre. Tout en respectant le cachet historique de ces lieux plusieurs fois millénaires, ils ont résolu les problèmes que comporte une circulation moderne".
Si la reconstruction du pont en lui-même ne m'a pas semblé poser de problème majeur, il n'en va pas de même pour la mise en place du pavage. C'est vrai que des pavés sur ce pont auraient donné un aspect plus ancien et plus pittoresque. Mais les cantonniers, malgré toute leur bonne volonté et leur persévérance, durent s'y reprendre plusieurs fois. Les pavés ne tenaient pas en place avec le passage des voitures. De guerre lasse, ils les recouvrirent d'une bonne couche de macadam.
1 - de Pont-Christ à La Roche
Plan extrait du cadastre napoléonien de La Roche - 1811
(1) La partie de ce chemin, qui va de Pont-Christ à la jonction avec le chemin du Frout à La Roche, n'existe plus et pour cause : il a cédé la place à la voie de chemin de fer en 1865. A l'endroit pointé par les flèches, il a dû se passer quelque chose de grave autrefois. Cf mon analyse à l'aide de la toponymie.
(2) Le chemin du Frout à La Roche jusqu'à sa jonction avec la piste gauloise n'est plus qu'un chemin agricole. Il figure comme tel sur la carte IGN détaillée.
(3) La piste gauloise est recouverte de macadam de Pont-Christ jusqu'à Valy-Goz. Elle a éte décrite dans un chapitre dédié.
(4) La rabine du Cloître disparaît maintenant sous les cultures. Pour en savoir plus, lire le chapitre dédié à Valy-Cloître.
(5) Le chemin vicinal de La Roche à Pont-Christ a laissé place à la D712.
(6) Le chemin de Pont-Christ à La Roche qui passe par Gorrequer, en empruntant une partie de la piste gauloise, est toujours opérationnel et bien entretenu.
Bien sûr, il y avait aussi d'autres voies de communication moins importantes qui n'apparaissent pas sur les cartes. Quelques sentiers piétonniers de traverse et autres :
2 - à l'ouest du bourg de La Roche
Plan extrait du cadastre napoléonien de La Roche - 1811
En pointillés rouges, la départementale D764 créée à la fin du 19è siècle.
Pluie de contraventions sur Pont-Christ. Les difficulés de stationnement vont-elles faire déserter un des plus jolis sites du Finistère ?
Télégramme du 20/11/1958
Outre les talents de rédacteur du journaliste et son humour, remarquons aussi que, vers les années 1958, les règles de circulation semblaient assez différentes de celles d'aujourd'hui. J'ai souligné quelques phrases significatives.
Connaissez-vous Pont-Christ ? Oui, bien sûr... Il est peu de Brestois, Morlaisiens, Landernéens ou Landivisiens qui n'aient passé quelque dimanche bucolique en ce petit coin de la vallée de l'Elorn où le temps, la nature et les hommes semblent s'être alliés pour faire les délices des promeneurs. La nature a fait le site : la rivière qui coule ses eaux claires entre deux berges verdoyantes, l'étang dans lequel se mirent les grands arbres du bois environnant et même une petite cascade qui s'efforce de se faire prendre au sérieux en grondant de son mieux. Les hommes ont construit une chapelle, un vieux moulin, un petit pont par dessus l'Elorn. Le temps a apporté sa patine à tout cela, démantelé la chapelle, ruiné le moulin et préservé le pont comme à regret. Le lierre a couvert les murs croulants de la chapelle d'un vêtement mélancolique et l'on prétend que c'est là que Paul Delmet trouva l'inspiration de la "Petite église".
Tel est Pont-Christ... Pour complèter ce tableau, il faudrait ajouter que la route nationale Paris-Brest passe aussi par là et l'on sait que les routes nationales sont faites pour se "taper" le 100 à l'heure... D'où le drame... Drame est peut-être d'ailleurs beaucoup dire. Certains prétendent qu'il s'agit plutôt d'une comédie et font ressortir que les différents actes de la pièce se passent généralement dans une ambiance de paradoxale bonne humeur. Permettez-nous cependant de vous présenter les personnages, puisque nous avons déjà planté le décor.
Tout d'abord, une cohorte d'automobilistes endimanchés venus avec femmes et enfants respirer l'air frais du printemps, faire une cure de chlorophylle estivale et savourer la douceur automnale. Ensuite, deux personnages en uniformes : vareuses noires, képis bleus et leggins. Vous les avez reconnus : il s'agit des gendarmes d'une brigade voisine.
Les premiers font la queue devant les seconds... Ils ont la main au portefeuille et, en échange d'un petit bout de papier marqué au carbone, ils versent les uns après les autres la modique somme de 900 francs à l'un des gendarmes chargé de rendre la monnaie. Pendant ce temps, l'autre militaire écrit sur son calepin des noms, des adresses, des dates de naissance. Car les gendarmes, vous l'avez compris, verbalisent. Motif de ces procès-verbaux de contravention - c'est comme cela que ça s'appelle, en bon français - dressés ainsi en série : "Stationnement sans motif valable".
Si nos renseignements sont exacts, il y a eu exactement 11 P.V. dimanche dernier. Il y avait eu pas mal d'autres les dimanches précédents et un certain nombre aussi les jours de fête. Au total, on peut dire que c'est une véritable pluie de contraventions qui s'est abattue à Pont-Christ. A noter d'ailleurs que cette pluie-là est tombée principalement les jours de beau temps... Car il est bien évident qu'il n'y a rien de tel qu'un rayon de soleil pour multiplier les promeneurs motorisés, donc les stationnements illicites. Et les gendarmes connaissent le coin... Pont-Christ est devenu pour eux un but de promenade, à ceci près qu'ils n'y vont pas pour goûter aux charmes de la nature ambiante, mais pour y faire appliquer le règlement.
Sur quoi se fondent-ils pour verbaliser ? Sur l'article 34 du Code de la route. Nous avons déjà eu l'occasion d'entretenir nos lecteurs (voir "Le Télégramme" du 5 avril) des surprises que peuvent réserver les quelques mots innocents qui constituent cet article. Celui-ci est ainsi rédigé : "Il est interdit de laisser un animal ou un véhicule stationner abusivement sur une route". Un point, c'est tout, comme nous avons déjà eu l'honneur de vous le dire.
Nous n'avons pas l'intention de répèter et de refaire la démonstration que nous avions développée ici même. Nous nous bornerons à ouvrir une parenthèse et à faire remarquer que, si l'ancien code de la route - celui d'avant 1954 - formulait une interdiction générale de stationner, sauf cas de force majeure (panne, accident, etc...), le nouveau code - celui qui nous régit actuellement - est plus libéral. Par sa rédaction, il sous-entend que le stationnement est d'une manière générale autorisé. C'est seulement l'abus de ce droit qui est répréhensible. En donnant pour motif de leur P.V. le "stationnement sans nécessité", les gendarmes de la brigade interessée ont appliqué strictement les données du "Code annoté de la gendarmerie" (qui est, nous avons aussi dit cela, leur véritable livre de chevet). Mais celui-ci, il nous faut encore une fois le souligner, se réfère à une jurisprudence périmée. Fermons la parenthèse...
Le point du vue de la gendarmerie : Pont-Christ est un endroit dangereux.
Toute la question qui se pose est donc de savoir si les automobilistes de Pont-Christ ont commis un abus de leur droit de stationnement. Et tout d'abord, que peut-on considérer comme un abus ?
La réponse est simple : commet un abus, l'usager qui fait stationner son véhicule dans des conditions telles que celui-ci constitue une gêne pour les autres usagers ou une cause possible d'accident. Est-ce le cas à Pont-Christ ? C'est ce que nous avons demandé au capitaine Richou, commandant la gendarmerie de l'arrondissement de Brest.
"Je ne peux que vous répondre oui, nous a déclaré cet officier. La preuve est, hélas ! qu'il s'est déjà produit à cet endroit, charmant le vous l'accorde, plusieurs accidents. J'ai notammment en mémoire une fillette qui, en descendant d'une voiture, fut renversée par une automobile circulant sur la route". Je dois aussi ajouter que le cas de Pont-Christ a retenu déjà toute mon attention. Je me suis personnellement rendu sur place pour examiner les lieux, tandis que les gendarmes de la brigade interessée m'en fournissaient un plan détaillé. Ce plan, le voici".
Et le capitaine Richou de nous tendre une grande feuille de papier-calque portant indications cardinales, flèches de direction, courbes, dimensions, etc.
"Comme vous pouvez le constater, a-t-il poursuivi, nous nous trouvons en présence d'une route nationale de largeur moyenne. Si les dimensions de la chaussée sont acceptables, par contre la berne est inexistante dans la direction Brest-Morlaix. Elle n'excède pas un mètre de largeur dans l'autre sens.
Construction du parking suggéré
Des travaux de remblayage sont actuellement en cours le long de la nationale 12 à Pont-Christ, où un vaste parking va être aménagé pour recevoir les nombreuses voitures de tourisme qui stationnent à cet endroit pendant la belle saison. La prairie est en voie de comblement sur plusieurs dizaines de mètres.
Souhaitons que le parking soit terminé pour le printemps, afin que les nombreux automobilistes fréquentant ce site puissent se garer en toute sécurité (Télégramme des 7 et 8/1/1961).
... et le 2è parking en 1980
" Mais, nous dit Arsène, le premier parking, n'était pas suffisant, c'est pour cela que j'ai fait le 2ème face au moulin. Il était même trop juste pour le pardon du 15 aout (voir la photo) ".
Il est donc évident que les voitures, même en serrant le talus au plus près, ne peuvent stationner sur l'accotement sans avoir les deux roues sur la chaussée. Ceci serait relativement peu grave si l'ouverture inopinée d'une portière ne présentait, de temps à autre, un réel danger pour la circulation. Vous me direz qu'il ne s'agit là que d'une circonstance fugitive. Mais c'est toujours quand un portière vient de s'ouvrir qu'une voiture survient sur la route à 100 à l'heure."
"Or, justement, la nationale 12 est une voie à grand trafic, surtout le dimanche. C'est aussi une route où la circulation est rapide, parce que le revêtement est en bon état, mais dont le tracé est loin de représenter l'idéal : il s'agit d'une courte ligne droite, se terminant à chaque extrémité par un virage assez accentué. La visibilité est donc réduite et l'automobiliste qui débouche d'un de ces virages à vive allure - il en a parfaitement le droit, car la vitesse n'est pas limitée - n'a pas toujours le temps de réagir en cas de danger imprévu."
"Le danger, ce sont les allées et venues incessantes des promeneurs, qui descendent de voiture, qui y remontent, qui vont y chercher un vêtement ou un appareil de photo oublié, etc. Si le stationnement se limitait à une ou deux voitures, il n'y aurait pas de péril ou si peu. Mais, vous venez de le dire, il y a toujours là, le dimanche quand le temps est beau, une véritable concentration d'automobilistes. Et le danger est multiplié par le nombre de véhicules en stationnement et le nombre d'occupants. Individuellement, le contrevenant peut avoir le sentiment qu'il n'a commis aucune faute ou une faute si légère qu'il ne comprend pas la rigueur des gendarmes. Mais l'abus, puisque abus il y a, est collectif."
"Or, c'est précisément le rôle de la gendarmerie de veiller à l'intérêt général, de prévenir les accidents en supprimant, dans la mesure du possible, les causes de ces accidents. Nous ne pouvions donc pas rester passifs devant la situation de Pont-Christ. Ne croyez-vous pas qu'un automobiliste victime ou cause d'un accident alors qu'il roulait à bonne allure sur la R.N. 12, serait fondé à reprocher aux gendarmes d'avoir toléré un pareil "bouchon" ?
"Il est dommage, certes, que l'on doivent sacrifier un site comme Pont-Christ, que j'apprécie autant que quiconque croyez-le bien, aux impératifs de la sécurité routière. Il existe peut-être d'ailleurs des solutions. Mais elles ne sont pas de mon ressort. Dans l'immédiat cependant je suggère que les automobilistes aillent garer leurs véhicules à proximité de l'étang - encore qu'il s'agisse, je crois, d'un terrain privé - ou bien de l'autre côté de l'Elorn. Il pourra leur en coûter quelques pas supplémentaires. Mais ne sont-ils pas en promenade ?" Tel est le point de vue de la gendarmerie. Il peut d'ailleurs se résumer en peu de mots : "La sécurité prime tout".
Tout ceci est bien bel et bien bon, allez-vous dire, mais cela ne résoud pas la question. C'est donc le moment pour Monsieur Qui-de-Droit de faire travailler ses petites cellules grises, d'étudier la possibilité d'envisager l'installation éventuelle, par exemple, d'un parking. Pourquoi pas ?
A moins que l'initiative privée s'en mêle. N'existe-il pas à proximité un champ qui pourrait être loué par son propriétaire pour le stationnement des voitures. Quitte à faire payer par ces derniers un contribution symbolique destinée à compenser les dommages causés par les pneus à l'herbe tendre. Admettons 50 francs la voiture, la chose pourrait être rentable. Et 50 francs, cela représente le prix de 18 "contredanses" ! Nul doute que les interessés accepteraient gaiement cette contribution.
En attendant, ne pourrait-on pas - ceci s'adresse aux ponts et chaussées - faire installer des panneaux signalant l'interdiction de stationner sur la berne, ce qui mettrait les usagers à l'abri des mauvaises surprises : il est toujours désagréable au retour d'une promenade bucolique, de trouver un bout de papier sur son pare-brise. Ceci fait, les contrevenants qui subsisteraient n'auraient plus d'excuses. Pont-Christ est un endroit idyllique. On peut y flâner, y pêcher, y courir, y rêver. On peut aussi y chasser les papillons. Et, vous êtes bien d'accord, il vaut mieux attraper les papillons avec un filet qu'avec un essuie-glace. J.T.
André J. Croguennec - Page créée le 13/3/2017, mise à jour le 30/8/2019. | |