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Les ponts de La Roche-Maurice sur la route du duc d'Aiguillon sont décrits ICI.

La description des ponts est accompagnée de quelques encadrés décrivant des événements qui se sont passés près de ceux-ci.

Dans un chapitre qui traitait des routes aux alentours de Pont-Christ, nous avons vu les ponts que le duc d'Aiguillon avait fait construire à La Roche-Maurice sur le grand chemin. Mais, sur la route qui traverse notre actuel département de Morlaix à Brest, il n'y a pas qu'à La Roche que le commandant en chef, de 1753 à 1768, a fait construire des ponts. Examinons maintenant ceux que l'on trouve, un peu plus loin de chez nous, après Landerneau vers Brest. Ils sont magnifiques mais peu visibles de nos véhicules quand nous roulons à 80 ou 90 km/h.

Sur la route du duc d'Aiguillon

Ancien étang
noir

Comme on le voit les ponts 1 et 2 se trouvent sur la route dite "de Kerlaran". La construction de la nouvelle Route Royale (aujourd'hui D712) a été faite en 1840. Elle passe par Kerloret et a donc entraîné, à cet endroit, l'abandon de la route du Duc d'Aiguillon comme route de grande communication entre Paris et Brest. Voici quelques extraits de presse de l'époque dans le journal L'Armoricain :

"Le changement de direction à la sortie de Landerneau, sur une longueur de 6.758 mètres jusqu'au pont Mesgrall, dont le devis s'élève à 62.110,67 fr. est en cours d'exécution et marche avec activité". (L'Armoricain du 1/10/1840)

"Route n° 12. Cette route, en voie d'amélioration, exige encore beaucoup de soins. Le conseil (municipal de Landerneau ?) trouve qu'elle a trop peu de largeur, ce qui rendra le roulage difficile et même dangereux dans les parties où les angles aigus sont tracés. Il faudrait une plus large dimension à cette route, comme à toutes les autres nouvelles routes royales qui sillonnent notre territoire. L'on doit signaler particulièrement la portion de route qui contourne la forêt de Landerneau, à la sortie de la ville, où se trouve un coude très prononcé, tracé et exécuté près de la chapelle de Beuzit". (L'Armoricain du 7/8/1841)

1 - Pont n° 1 sur la route de Kerlaran

 Côté Nord
Dessus du pont


Pont n° 1 sur
la route de Kerlaran


 
    Côté sud
Côté Nord

2 - Pont n° 2 sur la route de Kerlaran




Comme pour le pont précédent, remarquons les chasse-roues hexagonaux alignés le long du parapet. Etait-ce leur position initiale, à l'époque du Duc d'Aiguillon ?

3 - Pont n°3 sur la D712 - pont du Fessiou ou de l'étang noir

Le pont du Fessiou tire son nom d'une ferme présente sur le plateau à 400 mètres du pont. Autrefois, on l'appelait le pont de l'étang noir, mais cet étang n'existe plus. Le pont du Fessiou est situé sur la commune de La Forest-Landerneau.

Côté Nord - à droite on monte vers Guipavas

Côté Sud - à gauche on monte vers Guipavas

Une nouvelle mémoire pour les trois Résistants morts au pont du Fessiou
(Télégramme du 29 janvier 2020)

Jean Abalain, Jean-Paul Page, Gaëlle Quéré (Souvenir français de Landerneau) et Daniel Léal (association guipavasienne identité et patrimoine) ont obtenu, du conseil départemental, la pose d’une nouvelle plaque commémorative contre une pile du pont du Fessiou (arrière-plan), ainsi que la plantation symbolique de trois ifs. Le souvenir des trois Résistants morts ici, il y a 76 ans, pourra s’honorer plus dignement et en bien meilleure sécurité.

Le 4 février 1944, trois Résistants tombaient sous les balles allemandes près du pont du Fessiou (D712/La Forest). 76 ans après, deux associations ont obtenu la pose d’une plaque commémorative neuve. Ils s’appelaient Frantz-Marcel Boucher, Guy Raoul et André Garrec. Originaires de Lesneven, de Saint-Pierre-Quilbignon et de Recouvrance, ils avaient rejoint les rangs des Francs tireurs partisans français, d’obédience communiste, pour mener des actions contre l’occupant allemand. Précisément, le 3 février 1944, ces trois membres du groupe Giloux avaient réglé leurs comptes à un officier allemand et à son ordonnance au Roc-Trédudon-Le Moine (Plounéour-Ménez).

Activement recherchés, sûrs d’être confondus par leurs insignes d’appartenance aux FTP et la possession, dans leurs valises, de la Croix de fer du colonel et la mitraillette de son subalterne exécutés, les trois Résistants ont fait feu sur la patrouille allemande qui leur avait sommé de faire halte, le lendemain, vers 17 h, route de Brest (La Forest-Landerneau), à 50 mètres du pont de l’Étang-noir (aujourd’hui pont du Fessiou). Les trois ont succombé sous le nombre et la puissance de feu des ennemis.

Une discrète plaque en marbre accrochée au parapet du pont du Fessiou a rappelé l’événement (comme tant d’autres) à la Libération. Mais le passage des années a creusé le sillon de l’oubli. Fauchés à seulement 19 et 21 ans, Frantz-Marcel Boucher et André Garrec n’ont pas laissé de descendance directe. Seul Guy Raoul aura connu le bonheur d’avoir deux enfants dans sa courte vie, achevée brutalement à 24 ans.

Trafic dangereux
De réguliers, les dépôts de gerbes familiales devant la plaque sont devenus sporadiques. Puis très rares. Il faut dire que l’endroit ne se prête pas au recueillement serein. « Le trafic a énormément augmenté sur la D712, qui relie Landerneau et Guipavas. C’est très dangereux pour un piéton de s’approcher de la plaque », observe Jean-Paul Page, président du Souvenir français de Landerneau, qui a néanmoins tenu à déposer des fleurs. Quant à y organiser des cérémonies patriotiques, cela paraît aussi compliqué. Dans la situation actuelle du moins.

Daniel Léal (Agip) montre la plaque de marbre actuelle, apposée à un parapet du pont du Fessiou. Jean-Paul Page (Souvenir français de Landerneau) y a déposé les fleurs.

Le conseil départemental se rallie
Ravivé par Daniel Léal (association guipavasienne Identité et patrimoine), lui-même s’étant appuyé sur le formidable travail de recherche de Gildas Priol (Brest 44), le récit tragique des trois Résistants a refait surface, il y a plusieurs mois. La volonté de marquer plus convenablement leur mémoire a fait jour en même temps. « Nous avons écrit au conseil départemental (propriétaire de la voie et du pont) pour lui suggérer la pose d’une nouvelle plaque, contre une pile du pont, côté D159 (vieille route de Saint-Divy) », enchaîne Jean-Paul Page.

QR-Code, ifs et rendez-vous dans un an
Requête acceptée par le Département. Tout comme l’idée d’incruster un QR-code qui fera le lien électronique vers le récit des événements s’étant déroulés là, il y aura 76 ans mardi prochain. Et de planter trois ifs, pour appuyer symboliquement la mémoire des trois jeunes hommes, dont les dépouilles n’ont jamais été retrouvées. « Le chantier devrait se dérouler au printemps », précise le président du Souvenir français. Trop tard pour cette année mais il se projette sur une cérémonie de commémoration digne et sécurisée, le 4 février 2021.

Voir aussi www.resistance-brest.net.


"N'oublions pas, non plus, Jean Louis L'HER, habitant au Cerf à Guipavas et faisant partie de la compagnie F.F.I du lieutenant BOURVEAU de Guipavas, mortellement blessé, de retour de patrouille, à quelque distance de là (route de ST-DIVY - D 159) le 29 08 1944", nous rappelle Daniel Leal sur sa page Facebook.

4 - Sur la D712 - pont Mesgrall

Le pont Mesgrall se trouve à l'endroit où débouche la route D159 qui contourne la colline que vient de franchir la D712. La D159 débute au bas du pont du Fessiou. Le pont Mesgrall tire son nom d'une ferme toute proche, qui est sur St-Divy.

Tout près du pont se trouve un garage automobile et un atelier de réparation de motos. Le pont Mesgrall est situé à la limite de la commune de La Forest-Landerneau et de celle de Guipavas.

Avec son mètre soixante sous la voûte, cet ouvrage n'est pas impressionnant contrairement au précédent et au suivant.

Le pont Mesgrall laisse le passage à un ruisseau qui va se déverser dans l'Elorn, à l'anse de Beaurepos.

Etat d'avancement de la modification de la route en 1840

Le changement de direction à la sortie de Landerneau, sur une longueur de 6.758 mètres, jusqu'au pont Mesgrall est en cours d'exécution et marche avec activité". (L'Armoricain du 1/10/1840)

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Compléments par Miliau Kermarrec et Daniel Leal... Merci à eux

Quand, en 1753, Emmanuel-Arnaud de Viguerod du Plessis-Richelieu, duc d'Aiguillon prend son poste de commandant en chef en Bretagne, peu de routes sont entretenues. La route principale de Rennes à Brest n'est pas terminée, bien qu'elle soit la plus fréquentée de Basse-Bretagne. Il engage, dès son arrivée, l'amélioration des grands chemins pour des raisons essentiellement stratégiques. Il est impératif de pouvoir déplacer les troupes vers les côtes où sont susceptibles de débarquer les Anglais. Il va donc, à partir de 1754, établir un programme spécifique de développement pour relier les principales villes, ports et côtes. Un règlement va être élaboré pour les grands chemins de la province de Bretagne : document composé de 70 articles.

Les grandes routes ou routes royales, comme celle menant de Landerneau à Brest, auront 54 pieds de large (17,55 m). Elles seront divisées en 3 parties : la chaussée empierrée large de 18 pieds (5,85 m) ; de chaque côté, un accotement de 12 pieds (3,90 m) et un fossé, également de chaque côté, de 6 pieds (1,95 m). Pour franchir les rivières, le duc d'Aiguillon fait construire des ponts en pierre, comme celui de Pont-Mesgrall qui passe au-dessus du ruisseau du même nom : limite naturelle entre Guipavas et Saint-Divy.

Texte : Daniel LEAL (AGIP) Photos, dessins : Miliau KERMARREC, Daniel LEAL.

5 - Sur la D712 - pont Ollivier

Le pont Ollivier se trouve 200 ou 300 mètres avant le rond-point qui marque l'entrée de Guipavas quand on vient de Landerneau, près de l'entrée de la carrière Prigent.

Si le dessin n'est pas spectaculaire, quand on se penche au bord du parapet côté sud la vue sur la vallée est assez impressionnante. Les 9,00 mètres, entre base du pont et son parapet, se font sentir.

Merci à Daniel Leal pour la photo ci-contre.

Etat d'avancement de la modification de la route en 1844

"On exécute, en ce moment la rectification sur place, entre le pont Mesgrall et celui des Oliviers, pour laquelle il a été crédité 20.000 fr.
On rédige un projet définitif de rectification entre le pont des Oliviers et le bourg de Guipavas". Le journal de ce jour rappelle que "la belle rectification de Landerneau à Landivisiau est terminée".

(Rapport du préfet, source L'Armoricain du 7/9/1844)

6 - Sur la D712 - pont du Comte

Il se trouve à l'entrée du bourg de Guipavas et laisse le passage au ruisseau qui traverse le Jardin du Comte.

Son nom provient du fait qu'autrefois un noble possédait les champs aux alentours. En breton, on lui donnait le titre de "kont", "ar c'hont" (avec la mutation grammaticale).

Le pont est situé sur l'ancienne voie du duc d'Aiguillon, son parapet, sa voûte et sa construction, de façon générale, sont bien dans le style de l'époque. Ce n'est pas parce que sa taille est modeste, comme le ruisseau, qu'il faudrait l'oublier.

Merci à Daniel Leal pour ses explications et les photos ci-dessous, prises lors du nettoyage du pont par l'AGIP (Association Guipavasienne pour l'Identité et le Patrimoine).

7 - Sur la D712 - pont Pontrouff

Le pont Pontrouff, sur le ruisseau du même nom, était situé de l'autre côté de Guipavas en allant vers Brest, à la sortie de la ville et juste avant la zone de Lavallot.

Etat d'avancement de la modification de la route en 1845

Route royale numéro 12 - Le Conseil d'arrondissement de Brest invite l'administration des Ponts-et-Chaussées à presser, entre Guipavas et Brest, les rectifications que cette route comporte. (source L'Armoricain du 9/8/1845)

De nos jours, l'élargissement de la route et la création du rond-point du Pontrouff ont considérablement modifié les lieux. Le dessin ci-contre n'est plus qu'un souvenir.

"Le 9 décembre 1987 a lieu l'inauguration de la quatre voies entre le rond-point à l’anglaise du Pontrouff et celui du Froutven en présence du président du Conseil général du Finistère, Louis Orvoën. Le boulevard portera plus tard le nom de Michel Briant, élu guipavasien, décédé le 22 juillet 1993, et qui, pendant près de 30 ans, s’était consacré au développement et à l’amélioration du réseau routier de sa commune.

Il a fallu enfouir le pont de pierre datant du duc d’Aiguillon (XVIIIè s.) sous le grand rond-point du Pontrouff et poser une canalisation impressionnante de 70 m. de long et de 2 m. de diamètre au fond du lit de la rivière pour l’écoulement des eaux du Rouff". (source Le mensuel Guipavas)

Merci à Daniel Leal pour ces photos de 1987, ci-dessus

Le rond-point du Pontrouff aujourd'hui

Sources



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 André Croguennec - Page créée le 1/2/2020, mise à jour 24/1/2021.

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