Kerfaven |
Kerfaven est situé à l'est du bourg de Pont-Christ, ci-dessous à l'extrême droite de la carte. Son histoire débute par la création d'un manoir au sud de l'Elorn au 15è siècle ou peut-être même avant. La construction du chemin de fer, en 1865, viendra perturber quelque peu la tranquillité de ce lieu noble.
Un autre événement important se produit au 19è siècle, avant même l'arrivée du train : il s'agit de la création, en 1843, du nouveau tracé de la route nationale 12, qui passe dès lors par Kerfaven, au nord immédiat de l'Elorn. Cette nouvelle route entraîne la création de deux auberges, l'une sur la commune de Bodilis, face à l'ancien manoir, et l'autre 200 mètres plus à l'ouest vers le bourg de Pont-Christ, sur la commune de St-Servais.
Etymologie : Albert Deshayes dans son Dictionnaire topographique du Finistère signale Kerfaven en La Roche-Maurice de la façon suivante : "KERFAVEN - manoir - Kerfauuen, 1448 (Réf. Nobl. bret.) ; Kerfaven, 1610 (254G45)". J'ajouterais que dans Kerfaven nous avons "Ker", le village et "Favenn", le singulatif de "Fao" ou "Fav" (terme pluriel dans son essence). "Favenn" est donc le "hêtre". Il devait donc être majestueux à cet endroit pour avoir donné le nom à ce village. A moins que le nom n'ait été importé ici par la famille Le Moyne de Kerfaven (voir plus bas) et que le hêtre venait d'ailleurs.
Ci-dessus carte IGN récente des environs de Pont-Christ pour localiser Kerfaven
Ci-dessus, le plan du cadastre rénové au début du 20è siècle
Photo Google-Earth aujourd'hui
Ci-contre Kerfaven sur le plan extrait du cadastre ancien de La Roche (1811) et au-dessus, un plan de 1864 qui montre le manoir dans le même état avec le chemin de fer (avec le sud en haut)
~ 1930 2010Le plan de 1864 montre bien que le chemin de fer est venu se placer entre l'Elorn et le manoir en supprimant la buanderie. Il n'est pas impossible que la rivière ait été légèrement déviée pour laisser de la place à la ligne ferroviaire. On sait, en effet, que cela a été fait en neuf endroits entre Landivisiau et La Roche. La reconstruction du pont sur l'Elorn a été décidée le 1er juin 1867 (voir ICI).
Sur la façade sud du bâtiment le plus au nord, parallèle à l'Elorn, on pouvait encore voir, dans les années 1960, un superbe cadran solaire.
Cadastre La Roche - Etat des sections : tableau des propriétés 9/11/1811 (ADQ 3 P 239/2) | |||||
Nom de la parcelle | N° pro. | N° du plan | Propriétaire | Nature | Mes commentaires |
Parc ar Froust | 135 | 502 | Md Tinténiac de Rouen | T.L. | T.L. = terre labourable |
Parc creis | 135 | 503 | Md Tinténiac de Rouen | T | |
Parc creis | 135 | 504 | Md Tinténiac de Rouen | T.L. | |
Parc ar barennou | 135 | 505 | Md Tinténiac de Rouen | Taille | |
Parc ar barennou | 135 | 506 | Md Tinténiac de Rouen | T.L. | |
Parc ar barennou | 135 | 507 | Md Tinténiac de Rouen | Taille | |
Parc ar souloc | 120 | 508 | Claude Riou et consorts de Kerfaven | Taille | Souloc = chaumes ? |
Parc ar souloc | 120 | 509 | Claude Riou et consorts de Kerfaven | T.L. | |
Prat neud (*) | 135 | 510 | Md Tinténiac de Rouen | T.L. | "Pré au fil" |
135 | 511 | Md Tinténiac de Rouen | Dép. | ||
120 | 512 | Claude Riou et consorts de Kerfaven | Dép. | ||
Liorz colo | 135 | 513 | Md Tinténiac de Rouen | C. | C. = courtil |
Ar jardin | 135 | 514 | Md Tinténiac de Rouen | C. | |
Liorz colo | 120 | 515 | Claude Riou et consorts de Kerfaven | C. | |
135 | 516 | Md Tinténiac de Rouen | M. et D. | M. et D. = maison et dépendances | |
120 | 517 | Claude Riou et consorts de Kerfaven | M. et D. | ||
120 | 518 | Claude Riou et consorts de Kerfaven | Dép. | ||
Prat neud (*) | 120 | 519 | Claude Riou et consorts de Kerfaven | T.L. | |
Ar jardin | 120 | 520 | Claude Riou et consorts de Kerfaven | T.L. | |
136 | 521 | Md Tinténiac et consorts indivis | Pat. | Pat. = pâturage | |
Ar handi (*) | 136 | 522 | Md Tinténiac et consorts indivis | Dép. | Dép. = dépendance |
Foennec ar handi (*) | 120 | 523 | Claude Riou et consorts de Kerfaven | pré | "Prairie de la buanderie" |
Jardin ar c'hoat | 120 | 524 | Claude Riou et consorts de Kerfaven | C. | |
Jardin ar c'hoat | 135 | 525 | Md Tinténiac de Rouen | C. | |
Parc an atil | 120 | 526 | Claude Riou et consorts de Kerfaven | T.L. | "Champ de la terre chaude" |
Parc an atil | 120 | 527 | Claude Riou et consorts de Kerfaven | T | Atil = terre chaude |
1 - Origine du manoir
La forme des édifices, rectangulaire avec cour intérieure, bien mise en évidence sur les plans de 1811 et 1865 montre bien l'ancienneté de la construction, à l'image de la description générale des manoirs du Léon que fait Jean-Yves Le Goff :
"Partant du logis-porche des premières années du XVe siècle (comme à Coatmerret en Lanhouarneau), puis du logis à salle basse sous charpente (dont un exemple rare existe à Lezuner en Plounevez-Lochrist), inspirés des grands châteaux féodaux, ces petits manoirs adoptent bien vite un plan de manoir à cour fermée, qui devient le prototype des manoirs du Léon. Le corps de logis est édifié au fond d'une cour carrée, flanqué de deux ailes en équerre abritant l'une la cuisine et l'autre des remises. Le quatrième côté est fermé par un portail plus ou moins puissamment fortifié... " (cf Manoirs et châteaux - De la forteresse à la résidence in Le Léon de A à Z sous la direction de Jean-Yves Le Goff - 2è trimestre 2010).
Le premier document, que j'ai pu trouver, indiquant l'existence de ce manoir, remonte au début du 15è siècle, il s'agit de la "réformation des fouages de 1426" : il y est dit "à Ploudiry, fief du vicomte de Rohan, au manoir de Kerfaven un metayer à Jehan Le Moyne" et dans le manuscrit des réformations :
- Métayer, le demeurant à Kerfaven appartenant à Jehan Le Moyne manoir
- Métayer, le demeurant au Meascoet appartenant aud(ict) Jehan Le Moyne exempt et est au pourpris dud(ict) manoir.
"Meascoet" c'est évidemmement le lieu qu'on appelle aujourd'hui "Mescoat" en Ploudiry. Il est situé au-dessus de Kerfaven.
La famille Le Moyne (ou Manach en breton) était une grande famille, dont le fief s'étendait sur de nombreuses terres dans notre Léon. On trouvera des précisions dans le Nobilaire et Armorial de Brezal.
En 1466, Jehan Le Moyne de Kerfaven épousa Margot de Brezal.
En 1500, la terre de Kerfaven fut portée en la maison de Coatedrez par le mariage de leur fille Marie Le Moyne, dame de Trogriffon de Kerfaven et de Coetudavel.
En 1585, Kerfaven entra dans le fief des seigneurs de Brezal, quand Pierre de Coatedrez vendit cette terre au seigneur de Brezal, "pour la somme de 5.200 # d'or" (cf induction pour preuve de noblesse de Guy de Brezal).
Coëttedrez en Tréguier : C. escartelé au 1. & 4 de gueulle à une fasce d'argent, contrescartelé d'argent au lion de gueulle : de cette maison ont sorty des seigneurs qui ont eu des employs considérables sous nos ducs en qualité de chefs dans leurs armées, capitaines du ban, arrière-ban & gardes-costes de Tréguier, & a produit en outre un évêque de ce diocèse de Tréguier, qui ensuite fut créé cardinal sous le pape Paul II : cette maison appartient à Mr le marquis de Locmaria. (Armorial de Guy Le Borgne).
Dans une déclaration des biens de la trève de Henvic, en 1527 (AD29), il est dit que noble demoiselle Marie Manach, dame de Coatedrez et de Trogriffon, demeurant en son manoir de Trogriffon, doit un boisseau de froment, mesure de Saint-Paul. Manach = Le Moyne.
Par la suite le marquis Joseph de Brezal, aura pour titre "Chevalier Seigneur dudit lieu, Coatelan, Trefilis, Rosnivinen, Kerfaven, Trebrit, Les Salles, etc...".
Familles Le Moyne et Coatedrez
Jean LE MOYNE de KERFAVEN, sieur de Kerfaven dans l'acte de mariage de 1466, cité aussi dans la réformation des fouages, décédé après 1466 car présent lors du mariage de son "douaren" (petit-fils).Début du manuscrit du contrat de mariage de Margot de Brezal avec Jean Le Moyne de Kerfaven et sa transcription.
Contrat de mariage de Jehan Le Moyne, sieur de Kerfaven, et Margot de Brezal
(source fonds Brezal - ADB 1 E 1199)
2 - Autres propriétaires sous l'ancien régime
Familles - de Brezal - de Kersauson - de Tinténiac | Guillaume de BREZAL, né vers 1485, décédé en 1555 (à 70 ans).
Marié en 1506 avec Marguerite LE SENECHAL, décédée le 9 janvier 1551, dont
En 1666, deux familles, celles de Guillaume Le Roux et Yves Perramant payent pour le manoir et la ferme 172 # à Guy de Brezal. A l'époque du marquis Jean Jacques Claude de Kersauson, la ferme de Kerfaven était louée en 2 lots : - le 27/02/1771, M. le marquis de Kersauson loue à Claude Le Rest la moitié du manoir de K/faven en Ploudiry pour 177 # (*) - le 10/07/1773, il loue à Pierre Toullec l'autre moité du manoir de K/faven en Ploudiry toujours pour 177 # (*). Ces baux ont été rédigés par le notaire Me Rue à Landerneau. Plus tard avec le comte de Tinteniac, les baux suivants seront signés chez le notaire Renault, toujours en deux lots, chaque bail valant pour la moitié de la ferme : - le 06/05/1778, par Claude Le Rest, pour 180 #, - le 02/06/1781, par Catherine Abgrall, veuve de Pierre Toullec, pour 117 # (faudrait-il lire 177 ?), (*) - le 06/05/1789, par Jean Toullec et femme, pour 214 #, (*) - le 10/08/1787, par Claude Le Rest et femme, pour 204 # (*). (*) Ces différents montants, bailleurs et locataires proviennent des archives du Contrôle des Actes du Bureau de Landerneau (ADQ 19 C 15). |
3 - Acquisition du bien national
Bien | Propriétaire précédent | Nom de l'acheteur | Date de l'achat | Document de référence | Prix |
La moitié du lieu de Kerfaven | Kersauson, femme Tinténiac | Bernard Le Rest | 29 nivôse an XII (20 janvier 1804) | 1 Q 704, 194 | |
La moitié du lieu de Kerfaven | Tinténiac | Claude Le Rest | 18 thermidor an IV (5 août 1796) | 1 Q 683, 1768 | 4.840 |
Notons pour mémoire l'acquisition des terres de Kerfaven situées de l'autre côté de la rivière, en Bodilis et en St-Servais : | |||||
Lieu de Quéléré (ou Kerellé en Bodilis) | Kersauson, femme Tinténiac | Paul Le Roux, Roullion | 26 messidor an IV | 1 Q 678, 806 | |
Métairie ou tenue de Kerellé (en St-Servais) | Kersauson | François-Marie Cossou, Joseph Marie Cruzel | 21 thermidor an IV | 1 Q 684, 1820 | 4.045 16 |
Pour St-Servais, voir aussi peut-être des terrains dépendants de Penhoat ? |
4 - Nouveaux propriétaires après la révolution
< 1811 | Marie Yvonne Guillemette Xaverine de Kersauson | Visiblement la famille de Tinténiac a pu récupérer ses biens, car en 1837 Marie Gabrielle Agathe de Tinteniac loue la ferme de Kerfaven, toujours par moitié, d'une part à Jean K/baol et Marguerite Bléhant, sa femme, et à François K/baol, leur père et beau-père ; et d'autre part, à Guy Lohou et Marie Anne Toullec, sa femme, et à Hervé Toullec, leur frère et beau-frère. Le prix de la ferme est de 255 francs. Faut-il comprendre pour chaque moitié ? Probablement. D'ailleurs le cadastre napoléonien de 1811 identifie les maisons, dépendances et la majeure partie des terres comme appartenant à "Mme de Tinténiac de Rouen', qui n'est autre que Marie Yvonne Guillemette Xaverine de Kersauson. Hyacinthe Joseph de TINTENIAC, né le 8/10/1753, St-Julien, Quimper, décédé le 16/6/1822, 7 rue de la perle, Marais, Paris (à 68 ans). Marié le 23/3/1775, Chapelle de Brezal, Plouneventer, avec Marie Yvonne Guillemette Xaverine de KERSAUSON, née le 29/10/1751, Plougonven, décédée le 16/9/1812, Pont-Audemer (à 60 ans), dont
|
1812 | Marie Gabrielle Agathe de Tinteniac | |
1842 | François Coué | François COUE, né à Blaye (Gironde), décédé le 21/2/1875, Landerneau, marchand de vin, propriétaire. Marié le 19/9/1826, à Landerneau, avec Eulalie Marie Louise BOUROULLEC, née le 19/8/1809, décédée le 24/3/1866, Landerneau (à 56 ans). Le 13/11/1842, François Coué achète la métairie de Kerfaven avec ses terres à La Roche, St-Servais et Bodilis pour la somme de 6.000 francs, par acte passé en l'étude du notaire Onfrey à Landerneau. Cet acte précise que la "métairie et ses dépendances est échue à ladite dame de Quelen, de la succession de feue Madame de Tinténiac, sa mère". Cette vente pour la partie située à La Roche ne comprend, bien sûr, que les parcelles identifiées dans le cadastre napoléonien (voir plus haut) comme appartenant à Mme de Tinténiac. Des "minutes" de la justice de paix de Landivisiau, datant de décembre 1843 et de janvier 1844, nous informent d'un conflit de propriété qui oppose François Coué à Yves Queinnec de Guiclan sur la possession de la parcelle située immédiatement en amont du pont sur la rive droite de l'Elorn, côté Bodilis donc. Fin 1849, François Coué projette de construire un moulin sur ses parcelles bordant l'Elorn sur la commune de Bodilis. Le dossier est étudié par la préfecture et donne lieu a correspondances jusqu'en 1852, mais il ne semble pas que le projet soit arrivé à son terme (ADQ 7 S 26). |
Les familles de Kerfaven en La Roche Maurice : la liste qui suit indique le nom des principaux ménages. Il y avait toujours au manoir (ou dans la demeure qui lui a succédé) plusieurs familles en même temps. Pour voir le détail de ces familles, cliquer sur le petit livre vert :
Dans la liste précédente, on ne trouve pas les domestiques, dont la présence était plus éphémère, mais il y en avait, bien sûr, quelques uns. De plus, dans les recensements de La Roche, on trouve quelques autres ménages dont le rattachement n'est pas évident. Etaient-ils des ouvriers agricoles ou simplement hébergés au manoir ou dans quelques maisons proches qui n'apparaissent ni sur le cadastre ancien, ni dans le nouveau cadastre ?
<1651 1670 | Guillaume Le Roux et Marie Bras | Guillaume LE ROUX. Marié avec Marie BRAS, dont
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<1666 | Yves Perramant | Yves PERRAMANT.
Voir l'inventaire des lieux nobles et roturiers en 1681 : "Le manoir et lieu noble de Kerfaven possédé par ledit seigneur de Brezal consistant en maison couvertes d'ardoises et autres dependances tenu en ferme par Allain Abgrall et Guillaume Perramant, fieff de Landerneau." (Ploudiry, réformation du domaine - 9/6/1681 - ADQ 177 G 10) |
1679 | Guillaume Perramant et Françoise Sanquer | |
1671 1699 | Alain Abgrall | Alain ABGRALL, né le 8/3/1639, Locmelar, décédé le 17/6/1699, Kerfaven, enterré à Pont-Christ (à 60 ans), marchand toilier. Marié avec Anne LE ROUX, dont
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1679 1711 | Joseph Abgrall | |
1687 1738 | Herve Abgrall | |
1715 1740 | Jeanne Gac | Jeanne GAC, née vers 1670, décédée le 7/3/1740, Manoir de Kerfaven, enterrée à Pont-Christ
(à 70 ans), ménagère. Mariée avec Vincent LE GUEN, décédé le 8/10/1694, Poulmarch, Plouneventer. Mariée le 21/11/1695, Pont-Christ, avec Yves PENCREACH, né vers 1657, décédé le 31/10/1697, Cleuzever, Ploudiry (à 40 ans) Mariée le 27/5/1715, Pont-Christ, avec Yves CORNEC, décédé le 25/2/1719, Manoir de Kerfaven, enterré à Pont-Christ, ménager, dont
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1716 1749 | Jeanne Cornec | |
1741 1773 | Jacques Toullec |
Jacques TOULLEC, né vers 1678, Kersaint-Plabennec, décédé le 23/1/1735, Plouneventer (à 57 ans). Marié le 11/8/1707, Plouneventer, avec Marie TRAOUEZ, née vers 1682, décédée le 9/1/1742, Mezarnou, Plouneventer (à 60 ans), dont
|
1750 1780 | Pierre Toullec | |
1748 1812 | Jean Toullec | |
1757 1835 | Laurent Toullec | |
1789 1860 | Herve Toullec | |
1817 1860 | Antoine Toullec | |
1763 1801 | Claude Le Rest | Claude LE REST, né le 7/2/1727, Villeneuve, Bodilis, décédé le 16/3/1801, Kerfaven
(à 74 ans). Marié le 24/1/1758, St-Servais, avec Catherine BESCOND, née le 10/5/1739, Kerelle, St-Servais, décédée le 17/4/1810, Kerfaven (à 70 ans), dont
|
1769 1806 | Bernard Le Rest | |
1780 1815 | Guillaume Quotain | |
1800 1848 | François Kerbaol | François KERBAOL, né le 17/1/1779, Creach-Miloc, Plouneventer, décédé le 30/3/1848, Kerfaven (à 69 ans). Marié le 19/2/1800, Ploudiry, avec Marie-Anne TOULLEC, née vers 1781, décédée le 27/5/1822, Kerfaven (à 41 ans), dont
|
1802 1879 | Jean Kerbaol | |
1849 1861 | Yves-Marie Deniel | |
1864 1872 | Hervé Marie Cessou | |
1809 1813 | Claude Riou | Jean RIOU, né le 28/10/1750, Plouvorn, décédé le 8/6/1816, Kerfaven (à 65 ans). Marié le 4/7/1774, Bodilis, avec Marie BERNARD, née le 11/1/1752, Kerrous, Bodilis, décédée le 12/4/1794 (à 42 ans), dont
|
1809 1817 | Jacques Marie Riou | |
1817 1824 | Alain Riou | |
1872 1887 | Jean-Marie Riou | |
1895 1900 | François Péron | |
1828-1846 | Guy Lohou | Guy LOHOU, né le 12/3/1799, St-Servais, décédé le 23/5/1869, Kerentic, Ploudaniel
(à 70 ans). Marié le 21/11/1828, La Roche-Maurice, avecMarie-Anne TOULLEC, née le 10/4/1799, Kerfaven, décédée le 26/11/1841, Kerfaven (à 42 ans), dont
|
1835 1843 | Nicolas Martin | Nicolas MARTIN, né le 19/9/1766, Kervern, La Martyre, décédé le 2/9/1843, Kerfaven (à 76 ans). Marié le 22/2/1808, Ploudiry, avec Louise ELEOUET, née le 8/4/1799, Kerfeunteun, La Roche-Maurice, décédée le 25/8/1855, Kerdannoc, Plouneventer (à 56 ans), dont
|
1843 1847 | Jean Le Guennou | Jean LE GUENNOU, né le 9/5/1784, Guipavas, décédé le 7/6/1852, Hospice civil, Landerneau (à 68 ans). Marié le 17/11/1811, La Roche-Maurice, avec Marie-Catherine LEON, née le 21/12/1778, Ploudiry, décédée le 24/9/1848, Keroullé, Pencran (à 69 ans), dont
1846 : Herve Toullec et Catherine Herry, Antoine Toullec et Marguerite Goulaouic ; Françoise Kerbaol et Jean Kerbaol et Marguerite Bellac'han ; Jean Guennou et Marie-Catherine Leon, Alain Crenn et Anne Guennou ; Guy Lohou et Maryvonne Soubigou ; Alain Cornily et Jeanne Miossec, Catherine Gueguen (aïeule, veuve) et enfants, Maryvonne Crenn (veuve Cornily) et enfants |
1846 1882 | Alain Cornily | François CORNILY, décédé le 13/9/1840, Keramer, La Roche-Maurice, cultivateur. Marié avec Catherine GUEGUEN, décédée le 13/1/1866, Kerfaven, dont
|
1865 1872 | Guillaume Cornily | |
1872 1893 | François Marie Le Roux | |
1893 1926 | Jean François Marie Abgrall | |
1905 1921 | Alain Aballea | Alain ABALLEA, né en 1843, Plounevez-Lochrist, cultivateur. Marié le 12/11/1871, Plounevez-Lochrist, avec Philomène BOURRIGAN, née en 1845, Plounevez-Lochrist, dont
1906 : Marguerite Cornily (chef), François Abgrall (beau-fils) et Marie Le Roux + Alain Abalea et Philomène Bourrigan 1911 : François Abgrall et Marie Le Roux + Alain Abalea et Philomène Bourrigan 1921 : François Abgrall et Marie Le Roux + famille de Alain Abalea (veuf) |
1926 | Famille Menez | Olivier MENEZ, né le 15 février 1873, Sizun, décédé le 12 février 1940, Kerfaven, La Roche-Maurice (à 66 ans). Marié le 20 novembre 1904, La Martyre, avec Françoise BONNIOU, née le 23 décembre 1876, Spernot, La Martyre, décédée le 2 août 1959, Landerneau (à 82 ans), dont :
1926 : François Abgrall et Marie Le Roux + Olivier Menez et Françoise Bonniou 1931 : Olivier Menez et Françoise Bonniou + Jean-François Nedelec, gendre 1936 : Olivier Menez et Françoise Bonniou + Jean-François Nedelec, gendre 1946 : Françoise Bonniou ; Louise Menez sa fille et son petit-fils ; son fils Gabriel Menez et sa femme Helen Stephen |
1950 | Famille Tanguy | Laurent TANGUY, né le 25 janvier 1893, Keramis, Plougar, décédé le 7 avril 1982, Landerneau (à 89 ans). Marié avec Aline LE GOFF, née le 3 juin 1899, Plounevez-Lochrist, décédée en 1985 (à 86 ans). |
Noms | Année du tirage au sort | Lieu de naissance | Age | Taille | Observations |
Guillaume Baron | 1783 | Sizun | 28 | 5. .3 | Petit mais très robuste |
Louis Mobian | 1783 | Pencran | 34 | 5.2.8 | Les jambes faibles |
Joseph Segalen | 1783 | Pencran | 26 | 5.2.6 | Grenadier en 1788 à raison de sa conformation |
Joseph Eleouet | 1784 | Loc-Eguiner | 25 | 5. .9 | Mal tourné |
Paul Le Traon | 1784 | Ploudiry | 28 | 5.1.3 | Fort |
Corentin Bodenes | 1784 | Dirinon | 27 | 5. . | Mal tourné |
François Le Roux | 1785 | Ploudiry | 23 | 5 .6 | Assez bien tourné |
Jacques Toullec | 1785 | Pont-Christ | 28 | 5. .4 | Assez bien conformé |
Joseph Manach | 1785 | Ploudiry | 22 | 5.1. | Assez robuste |
Noël Queinnec | 1786 | Trevereur | 25 | 5.1.2 | Assez bien conformé |
Guy Coatglas | 1786 | La Roche | 27 | 5.2.1 | Robuste |
Jean Trevien | 1786 | Gwiniventer | 24 | 5. . | D'une faible complexion |
Bernard Sevaer | 1787 | La Martyre | 22 | 5. .6 | Passablement conformé |
Hervé Helary | 1787 | La Roche | 23 | 5.4. | Grenadier en 1787 |
Olivier Gouriou | 1787 | La Roche | 28 | 5.1. | Assez bien conformé |
N.B. - Je n'en compte que 15, où sont passé les 3 autres. Réponse : il y en a 3 à remplacer. |
Villes, paroisses et trèves | Nb de miliciens | Nb de miliciens lors de la revue | Nb à lever en 1788 | Observations | ||
Présents | Absents | Morts | ||||
Landerneau | 12 | 11 | 1 | |||
Ploudaniel | 9 | 8 | 1 | |||
St-Méen et Trémaouezan | 1 | 1 | ||||
Plouedern | 4 | 2 | 1 | 2 | Le milicien, porté ici à la colonne des morts, existe peut-être encore, mais son existence est incertaine. Accusé d'un meurtre, il est fugitif et on instruit son procès par contumace. C'est le nommé François Normand, compris dans l'état des crimes des 6 derniers mois 1787. | |
Plouneventer et sa trève | 12 | 9 | 2 | 1 | ||
Guicourvest et sa trève | 11 | 8 | 1 | 2 | ||
Plougar | 3 | 3 | ||||
Bodilis (trève) | 6 | 6 | Quant aux miliciens portés à la colonne des absents, on m'a certifié leur existence, et je pense qu'il seroit dur de les considérer comme déserteurs, la plupart de ces hommes n'ayant quitté la subdélégation que pour se procurer un travail et des moyens de subsister, qu'ils n'y trouvaient plus. Ils auroient tous certainement paru à la revue sans l'inattention de leur famille ou des marguilliers à les faire prévenir. On peut donc compter sur ces hommes aux premiers ordres qu'ils recevront. Aussi n'ai-je pas cru devoir les désigner à être remplacés ; et la levée de 1788 satisfera seulement au manquement effectif. | |||
Guimiliau et sa trève | 14 | 11 | 1 | 2 | ||
Ploudiry et ses trèves | 18 | 15 | 3 | |||
Sizun et sa trève | 13 | 13 | ||||
Commana et sa trève | 10 | 6 | 2 | 2 | ||
Le Treou et ses trèves | 5 | 2 | 2 | 1 | ||
TOTAUX | 118 | 95 | 10 | 1 | 13 |
CORRESPONDANCE D'UNITÉS ANCIENNES EN VALEUR MÉTRIQUE : Mesures de longueur dans la construction © Tableau établi par Michel HERRERO | ||||
Unité : | Valant : | Valeur arrondie : | Valeur exacte : | Unité métrique : |
1 toise | 6 pieds | 1,949 m | 1,949 036 5912 m | mètre |
1 pied | 2 pouces | 0,325 m | 0,324 839 432 m | mètre |
1 pouce | 12 lignes | 27,07 mm | 27,069 953 mm | millimètre |
1 ligne | 12 points | 2,256 mm | 2,255 829 mm | millimètre |
1 point | __ | 0,188 mm | 0,187 986 mm | millimètre |
Le cadastre napoléonien de La Roche-Maurice, établi en 1811, nous rappelle l'existence d'une ancienne activité de fabrication de toile à Kerfaven, tant par le plan de section qui indique l'emplacement d'une buanderie ou kanndi, que par le nom des certaines parcelles. Elles se nomment "foennec ar handi", "prairie de la buanderie" et "prat neud", "le pré au fil".
L'examen du plan du cadastre et la liste des parcelles (voir plus haut) nous a permis de localiser la buanderie (ar c'hanndi) et les prés (pradoù neud) sur lesquels on étendait les fils pour qu'ils blanchissent après avoir subi plusieurs "buées" : les fils écrus étaient placés dans les cuves en pierre où l'on versait de l'eau chaude et de la charrée, c'est-à-dire de la cendre de bois de hêtre qui servait de lessive.
Le kanndi existait toujours en 1811. Etait-il encore utilisé ? Sa conservation eut été un beau témoignage de l'ancienne activité linière. Malheureusement, la construction de la ligne de chemin de fer n'a pas laissé de chance à la préservation de ce kanndi, en passant précisément en cet endroit.
L'étude des familles de Kerfaven à travers les B.M.S. et autres documents divers, nous a permis d'identifier plusieurs paysans-marchands de toile en ce lieu :
- Alain Abgrall (1639-1699),
- Joseph Abgrall (1679-1711),
- Herve Abgrall (ca 1687-1738),
- Jacques Toullec (1715-1773).
- Claude Le Rest (1727-1801)
Bien que je n'ai point trouvé de preuves formelles, on peut logiquement penser que les prédécesseurs d'Alain Abgrall, à savoir Guillaume Le Roux et Marie Bras, étaient aussi des marchands toiliers.
L'activité linière semble s'être arrêtée à Kerfaven au cours du 18è siècle. D'ailleurs, l'inventaire des paysans-marchands de toile en 1799, publié par Louis Elegoet à partir des listes de patente pour le canton de Ploudiry (ADQ 13 L108), ne laisse apparaître aucun nom à Kerfaven.
En 1860, des parcelles de terre ou des parties de celles-ci sont achetées par l'état à François Coué pour installer la voie ferrée (source L'Armoricain). Il s'agit des parcelles suivantes :
| Pour la somme de 12.135,40 francs y compris 5.692 francs pour dommages de privation d'une source, dépréciation, consolidation d'édifices, etc. Remarques : La parcelle n° 522, le "kanndi" n'est pas cité, preuve qu'il n'était plus opérationnel et que l'activité linière n'existait plus. Mais peut-on faire confiance à L'Armoricain : en recherchant sur le plan les parcelles citées et celles qui ne le sont pas, on aboutit à une grande incohérence : 520 ou 523, 512 ?, 506 ou 505 ? |
La création de la voie ferrée a impliqué la construction d'un pont sur la route descendant de Ploudiry (cf le chapitre sur la construction du chemin de fer) et la reconstruction du pont sur l'Elorn (cf le chapitre sur l'Elorn).
Avant 1843, la route de Landerneau à Landivisiau était entièrement distincte de la voie actuelle (D712), elle suivait la rive gauche de l'Elorn jusqu'à La Roche-Maurice. De là, après avoir traversé l'Elorn, elle escaladait le plateau, dans la direction de St-Servais, puis du village de Kerangueven et courait droit vers Landivisiau.
Dès 1837, on se préoccupe sérieusement de l'état de cette route trop en pente et dangereuse. Quelques années plus tard l'administration décide de modifier son trajet plutôt que de l'améliorer sur place. Le nouveau tronçon de la route de Landerneau à Landivisiau va suivre, entre ces deux villes, la rive droite l'Elorn et passera par Pont-Christ et Kerfaven. Voir la création de la nouvelle route royale n° 12 dans un chapitre dédié. Ce nouveau tronçon sera opérationnel en 1843.
Il n'en fallait pas plus pour que deux auberges se créent à Kerfaven, à gauche de la route en direction de Landivisiau. L'une sur la commune de St-Servais, en bas du village de Penhoat : c'est pour cette raison qu'on la trouve parfois identifée dans les documents anciens sous le nom de "Penhoat Izella". L'autre sur la commune de Bodilis, face à la route qui descend de Ploudiry, qui passe sous la voie de chemin de fer pour, illico, franchir l'Elorn sur le joli pont constitué de 3 arches et reconstruit vers 1867.
Il faut noter, à l'appui de cette explication, qu'on ne trouve dans l'état-civil aucune naissance dans ces deux maisons avant 1848 pour l'une et 1846 pour l'autre. Les recensements de population apportent à partir de 1846 quelques informations complémentaires qui viennent enrichir la connaissance apportée par l'état-civil et par la presse ancienne.
En ce qui concerne l'auberge de St-Servais, un document vient préciser ce qui s'est passé. Jean Hervé Le Hir, qui habitait alors le bourg de Ploudiry, possédait la parcelle, numérotée 1003 sur le cadastre de St-Servais, parcelle traversée par "la nouvelle route". Le 28/9/1844, il demande un permis de construire à la préfecture du Finistère, en sollicitant des précisions sur les contraintes d'alignement par rapport à la route. Jean Hervé Le Hir ("Jean" dans le document) reçoit une réponse favorable du préfet en mars 1845. On le retrouvera, comme résident dans la maison, quelques années plus tard.
Le passage de la RN 12 par Pont-Christ a, donc, encouragé la création des auberges de Kerfaven sur son bord et a, très certainement, apporté bien du mouvement dans notre petit bourg, mais peut-être pas autant que sa traversée par le chemin de fer, quelques années plus tard.
Les moyens de transport en 1843 :
A cette époque, il n'y avait, bien sûr, pas d'automobiles ; le train allait arriver un peu plus tard. "Depuis la création de la poste aux chevaux, c'est la diligence qui, à partir de 1776 relie Landerneau à la capitale. Grande et lourde voiture à quatre roues, traînée par cinq chevaux. Elle était partagée dans la longueur en trois compartiments :
- en avant, 'le coupé', compartiment de 1ère classe pour trois voyageurs,
- au milieu, 'l'intérieur', compartiment de 2ème classe pour six voyageurs et,
- en arrière, la 3ème classe, la 'Rotonde', avec huit places.
Le dessus de la voiture formait fourgon où les bagages étaient entassés sous une bâche. Le postillon portait guêtres blanches, gilet rouge et chapeau galonné, sonnait de la trompette pour annoncer son arrivée" (Jehan Bazin). Quatre fois par jour, dans un sens ou dans un autre, la diligence passait à Pont-Christ et Kerfaven, à partir de 1843.
"Un voyage de Brest à Paris durait plus de 2 jours (au mieux 53 heures exactement) avec comme seule vraie halte un repos de 5 heures à Alençon. Les diligences ne survivront pas au chemin de fer : en 1865, on quittait le port du Ponant à 7 heures du matin pour atteindre Paris à 23h40. En première classe, le prix du billet était de 69,80 F, en 2è classe de 52,35 F et en 3è classe de 38,40 F. Par comparaison, les prix en diligence étaient de 90,50 F, 85,50 F et 78,50 F pour les 3 classes". Pour plus d'explications, voir le chapitre "Le transport sur les routes à Pont-Christ".
La route nouvelle nationale 12 de Landivisiau à Landerneau passant par Kerfaven vient d'être construite. Le 22/9/1844, Jean-Hervé Le Hir demande, l'autorisation à la préfecture de construire une maison au bord de cette route, sur un terrain lui appartenant. Il en obtient l'autorisation le 31/3/1845, avec la nécessité d'acheter, pour l'alignement, une bande de terrain de 11,5 mètres carrés au prix de 1,37 francs, soit 0,12 franc par mètre. Le prix faible est justifié par le fait que "le terrain est de très peu de valeur vu son éloignement des villes et des bourgs" (ADQ 2 S 48). Il est évident cette proximité de la route nationale était un atout. Le Hir l'avait bien compris.
Voici les familles qui ont résidé en ce lieu, à partir des années indiquées :1846 | Guillaume Guedon |
Jean-François GUEDON, né vers 1782, Plourin-les-Morlaix, décédé le 11/11/1853, Penhoat, St-Servais (à l'âge de peut-être 71 ans), papetier. Marié le 19/11/1810, Plourin-les-Morlaix, avec Jeanne FOUILLARD, décédée le 14/8/1831, St-Thegonnec, dont
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1861 1917 | Famille Le Hir | Herve LE HIR, né le 4/6/1770, Pontealet, Lanhouarneau, décédé le 23/3/1832, Le Frout, La Roche-Maurice (à 61 ans), meunier. Marié le 7/10/1801, La Roche-Maurice, avec Catherine CREN, née le 13/6/1782, Le Frout, décédée le 17/5/1855, Plouedern (à 72 ans), (N.B. Catherine Cren était la fille de Jacques Cren qui avait acheteté le lieu du Frout en 1796, comme bien national), dont
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1920 2022 | Famille Guennou Jezegou |
Voici les familles qui ont résidé en ce lieu, à partir des années indiquées :
1846 1868 | Pierre Guivarch et Marie-Angèle Lesquin | Pierre GUIVARCH, né vers 1812, St-Vougay, décédé le 26/12/1868, Kerfaven, Bodilis (à 56 ans), garde-forêt, cultivateur, cabaretier, aubergiste. Marié le 22/6/1839, La Roche-Maurice, avec Marie-Angèle LESQUIN, née vers 1820, Recouvrance, Brest, décédée le 15/5/1888, Kerfaven, Bodilis (à 68 ans), cabaretière, dont
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1868 1888 | Marie-Angèle Lesquin | |
1888 1901 | Perrine Guivarch | |
1906 1911 | Jeanne Guivarch | |
1921 1936 | Anne-Marie Aballea | Alain ABALLEA, né le 5/3/1844, Brehichen, Plounevez-Lochrist, cultivateur. Marié le 12/11/1871, Plounevez-Lochrist, avec Philomène BOURRIGAN, née le 4/5/1947, Vourn, Plounevez-Lochrist, dont
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en 1946 | Antoine Alessio, sa fille et son gendre | Antoine ALESSIO, dont
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jusqu'en 1950 | Marie-Françoise Quellec | Marie-Françoise QUELLEC, née le 4/3/1914, St-Pierre-Quilbignon, décédée le 2/5/1950, Brest (à 36 ans), débitante. Mariée le 3/12/1932, Lyon, avec Georges FOURNIER, divorcés. |
Robert Le Berre | Robert LE BERRE, né le 7/11/1935, Tredarzec, restaurateur. Marié avec Annick LE GUEN, née le 17/11/1937, Plouec. |
Quand vint l'heure des automobiles modernes, le virage de Kerfaven, situé sur la D712 entre ce lieu-dit et Pont-Christ, s'avéra un point de passage particulièrement dangereux. Régulièrement, des voitures roulant trop vite n'arrivaient pas à négocier leur virage et quittaient souvent la route pour se retrouver dans la rivière. La carte, présentée au début de ce chapitre, montre bien la configuration des lieux, où la route suit de près la boucle de l'Elorn : elle permet de se rendre compte de la courbure prononcée du tournant.
On trouvera sur la page consacrée à Penhoat, village situé au-dessus de cet endroit, une vue aérienne, déjà éloquente, bien qu'elle ne montre pas l'intégralité du virage qui se poursuit vers la droite.
Voici un article du Télégramme des 11 et 12/4/1959 qui explique le problème : A propos du virage de Kerfaven.
Il y a huit jours exactement nous relations dans ces colonnes l'accident qui venait d'avoir lieu au virage de Kerfaven, situé à peu près à mi-chemin entre Landerneau et Landivisiau et où, à la suite d'une collision entre un car et une camionnette, un malheureux ouvrier peintre avait trouvé la mort. A la suite de cette relation, nous avons reçu maintes doléances de la part des usagers de cette route qui, on le sait, n'est autre que la RN 12 Paris-Brest. Tous ces automobilistes sont unanimes à déclarer que ce virage pris dans le sens Landivisiau-Landerneau est extrêmement dangereux. Force nous est d'ailleurs de reconnaître que les arguments ne manquent pas pour justifier cette affirmation. N'a-t-on pas eu à déplorer au même endroit, il y a un an à peine, la mort de deux personnes, et ce, dans des circonstances à peu près analogues que celles de vendredi dernier ? Avec cette différence toutefois qu'après avoir "manqué" son virage, le conducteur de la voiture (de tourisme celle-là), n'ayant pu ou n'ayant pas eu le temps de redresser son véhicule, celui-ci est parti, après avoir franchi le talus bordant la route, finir son embardée dans l'Elorn coulant à quelques mètres en contre-bas. D'autres accidents encore ayant occasionné des blessures ou provoqué de gros dégâts matériels se sont produits au même endroit.
Notons encore que ce virage a ceci de particulier, c'est qu'étant d'une visibilité parfaite dans les deux sens de la route, il donne à l'automobiliste non averti une impression de facilité et de sécurité, hélas ! trompeuse. Le but de cet article n'est pas d'analyser les causes exactes de cet état de choses. Nous nous bornons à enregistrer les conséquences. Il apparaît d'ailleurs à première vue - à nos yeux de profane tout au moins - que sa rectification poserait des problèmes pas faciles à résoudre en raison de la proximité immédiate de la rivière. Peut-être tout de même pourrait-on l'améliorer, ne fut-ce qu'en relevant le virage extérieur dans le genre par exemple de celui situé à la Grande Palud, à la sortie de Landerneau, côté Brest. Mais ce sont là, répétons-le, des suggestions toutes gratuites formulées par des usagers de la route, soucieux de leur sécurité et... de celle des autres. Mais, en attendant que cette question soit discutée par les autorités compétentes, ne pourrait-on pas poser du côté de Landivisiau une plaque de signalisation indiquant ce virage dangereux ? Ce serait là croyons-nous, une sage mesure destinée à inciter à la prudence, les non initiés surtout. Et puis, deux précautions ne valent-elles pas mieux qu'une ?... Et comme l'on dit : "Il vaut mieux prévenir que guérir".
Remarque personnelle : Un panneau "Danger" fut ajouté de nombreuses années plus tard (lenteur de l'administration ?) et si mes souvenirs sont bons, le nombre d'accidents s'en trouva fort diminué !
Voilà quelques articles trouvés dans la presse ancienne. Cette liste n'a pas la prétention d'être exhaustive.
La carrière de Kerfaven, a été mise en exploitation en 1948 par M. Lagadec, entrepreneur à Landerneau, qui l'avait acquise de la famille Las-Cases. La carrière était déjà exploitée avant la dernière guerre. A partir de 1948, l'extraction de quartzite servit beaucoup à la reconstruction de Brest : en 1952, on note que quelques 300.000 tonnes de quartzite ont été extraites depuis quatre ans de la carrière de Kerfaven en Ploudiry, pour la reconstruction de la ville du Ponant. La société a laissé sa marque dans la plupart des grands chantiers de la reconstruction d'après-guerre. On retrouve ainsi, la « main » de ses ouvriers sur le port de Brest mais aussi dans les grands travaux de désenclavement des années 70 de la RN 12 à l'aéroport.
Voir article du télégramme du 18/3/1949 : Les perceurs de montagne .... et 13/1/1950.
Aujourd'hui, à quelques encablures de Landerneau, la commune de Plouédern abrite le siège de la société CARRIERES LAGADEC. Aux commandes Louis-Paul Lagadec qui inaugure la 4ème génération de la famille à la tête de la société .
Le premier de cette lignée entrepreneuriale ? « Mon arrière-grand-père qui avait créé une activité de charrois. Puis mon grand-père a fait l'acquisition d'une carrière avant d'étendre son champ d'action aux travaux publics, et tout naturellement au transport, qui s'inscrit comme une activité complémentaire des deux premières. Au décès de mon grand-père, c'est ma grand-mère qui a repris les rênes : une exception pour l'époque dans un environnement alors presqu'exclusivement masculin ! Mon père lui a succédé, puis moi aujourd'hui ».
En 2013, l'entreprise décide de scinder ses activités de Carrier et Travaux Publics en créant deux sociétés indépendantes : CARRIERES LAGADEC et LAGADEC TP.
"Aujourd'hui comme hier, la société CARRIERES LAGADEC appuie ses fondations sur ses deux métiers de carrier et de transporteur. « Nous extrayons granit, schiste et gneiss dans 7 carrières implantées sur le département : Trézilidé, Saint-Renan, Lopérec, Ploudiry (Kerfaven), Lampaul-Guimiliau (Pont Pinvidic), Telgruc et Plouider. Notre principal site se trouve à Ploudiry. Sur l'ensemble des sites, ce sont quarante personnes qui s'occupent du forage et du minage puis de la transformation du caillou dans une usine. On en fait des granulats (sable et gravillons) qui rentreront ensuite dans la composition d'enrobés, du Béton Prêt à l'Emploi, de produits préfabriqués en béton comme les parpaings, tuyaux ou caillebotis. Cette matière sert évidemment aussi à la réalisation des routes".
Formée il y a 300 millions d'années dans le pli des monts d'Arrée, la roche a subi une telle pression au moment de la tectonique des plaques, qu'elle s'est positionnée dans tous les sens. Grâce aux coupes faites dans la roche, on peut admirer les différentes couches et voir la trace des ondulations de la mer, présente il y a des millions d'années.
Pour livrer ses clients, l'entreprise dispose de sa propre flotte d'une vingtaine de camions".
A Kerfaven, il s'agit d'une carrière de schistes et quartzites exploitée, nous l'avons vu, de longue date. Son autorisation d'exploiter a été renouvelée en 1975, puis en 1984 pour une durée de 30 ans et un tonnage maximum extrait de 800.000 tonnes par an.
L'installation industrielle constituée de concasseurs, de cribles et de convoyeurs a été réalisée en 1966, puis rénovée au fur et à mesure des années.
En 2009, la carrière s'étendait sur 50 hectares. Aux plus belles années, Kerfaven écoulait 500.000 tonnes de granulats. Pendant 10 ans, la production moyenne a été de 525.000 tonnes par an. « Mais en 2009, ce sont plutôt 300.000 tonnes car les effets de la crise se font sentir dans les travaux publics et le secteur du bâtiment ». Toutefois, les carrières n'ont pas débauché. Les 17 salariés sont employés à reconstituer le stock. La carrière est totalement placée sous contrôle informatique.
En 2013, la société Lagadec sollicite auprès de l'administration préfectorale (département et région) l'autorisation d'étendre vers le sud la zone d'extraction, pour une nouvelle période de 30 ans, une production moyenne de 800.000 tonnes par an et une production maximale de 1.200.000 tonnes par an (pour de gros chantiers de remblaiement ponctuels). La surface d'extraction est ainsi augmentée de 28 hectares. Après l'avis de la région en juillet 2013 et la présentation de M. Tinard, responsable de l'exploitation à Kerfaven, le conseil municipal de Ploudiry émet un avis favorable le 4/11/2013. Un diagnostic archéologique a été mené en 2017 avant l'agrandissement de la carrière.
D'autres carrières furent exploitées dans le périmètre de Pont-Christ :
Visiblement ce métier est toujours dangereux, car voici ce que précise la direction de l'entreprise Lagadec sur son site internet : "Dans un métier assez naturellement accidentogène, nous avons aussi porté nos efforts sur la sécurité avec l'embauche d'une animatrice de sécurité qui a dispensé des formations à l'ensemble du personnel".
André J. Croguennec - Page créée le 18/7/2016, mise à jour le 23/7/2024. | |