L'église de Pont-Christ |
L'église est devenue trève de Ploudiry en 1581 par la consécration de l'évêque de Léon, Rolland de Neufville. |
Côté nord, d'après un dessin de Felix Benoist en 1865.
Côté sud, auteur inconnu ; date inconnue.
Sur la façade du transept sud, on y voit le vitrail toujours en place et une horloge ! Et même, les sculptures en bas des rampants (sculptures que j'avais pu voir sur une CPA et dont j'avais signalé la disparition dans une ancienne publication sur Face-Book. Il faut noter que ces sculptures, comme d'autres détails de l'église et du calvaire, sont exagérément agrandies.
Le manque de définition de la reproduction ne nous permet pas de distinguer le moulin de Brezal, car la grande bâtisse située à droite ne semble pas être le moulin, mais peut-être la distillerie ou le haras créés par Le Roux, dans ce cas le dessin daterait des années 1860-80, cf le chapitre "Les annexes du moulin de Brezal".
L'église de Pont-Christ a été construite en 1533 par Guillaume de Brezal et Marguerite Le Senechal
"En l'an mil Dcc XXXIII Guille de Brézal et Marguerite Le Sénéchal firent faire ceste chapelle en honneur de Dieu et de Notre Dame de secours",
comme le dit l'inscription ci-après, sur le chevet de l'église, à l'extérieur :
On peut admirer la frise d'encadrement avec la succession des "besants d'or", symboles des armes de Brezal, et aux quatre coins l'ajout de petites fleurs.
Une autre inscription était lisible autrefois sur une sablière, près du maître-autel du côté de l'épître :
LA CHAPELLE DE NOSTRE SEIGNEUR JESU CRIST FVT ACHEVEE 1560 (*) | |
TRISTIS ES ANIMA MEA VSQUE AD MORTEM. FINIS OMNIUM MORS EST SCVTO FIDEI VINCO. |
Mon âme est triste jusqu'à la mort La fin de tout c'est la mort Grâce à la foi je vaincrai. |
(*) Cela voudrait dire que les fondateurs de l'église, Marguerite Le Senechal, décédée le 9 janvier 1551, et Guillaume de Brezal, décédé vers 1555, n'auraient pas vu leur église achevée. |
LA FIN DE TOUT C'EST LA MORT.
Dans son ouvrage Le pays de Léon, édité en 1886, tout en nous parlant du Christ en robe de Brezal,
Henri Du Cleuziou nous montre une inscription qu'il identifie comme "frise de la chapelle de Pont-Christ".
POUR TOUS VOS MAUX EN CE LIEU VOUS AUREZ RECONFORT
De plus, il existait autrefois une inscription sur bois à l'intérieur de l'église qui rappelait la consécration du lieu (cf fonds Bourde de la Rogerie - ADIV 5 J 89 et 91) par l'évêque de Léon, Rolland de Neufville, le 9 mai 1581. Il était écrit que "quarante jours de pardon à perpétuité" attendaient tous ceux qui visiteraient la chapelle, par "dévotion", le 9 mai, anniversaire de sa consécration, date à partir de laquelle commencerait l'Indulgence.
Le marché aux pommes à Landerneau vers 1876-1878 par Léon Augustin Lhermitte
Les vendeuses de pommes assises portent la coiffe de Plougastel,
celle de leur paroisse d'origine.
Les clientes landernéennes debout portent la coiffe de Landerneau.
C'est en 1876 que Léon-Augustin Lhermitte (1844-1925) parcourt la Bretagne. L'artiste est connu pour ses oeuvres représentatives de la vie sociale ouvrière et paysanne de son époque. Il avait le souci du détail, on le remarque par exemple dans un tableau bien connu "La paye des moissonneurs".
Il passe par Pont-Christ et fait d'abord une esquisse de l'intérieur de l'église (ci-contre). Ensuite, il réalise un dessin plus achevé (plus bas).
On aperçoit au mur du transept nord le Christ en robe et couronné, qui a été fort heureusement sauvegardé. Contre le mur de ce transept, un autel secondaire, qui implique l'usage de ce lieu comme chapelle, peut-être privative des seigneurs de Brezal. Le transept sud avait-il la même configuration et le même usage ?
Un prêtre dit la messe au maître-autel. On y voit aussi un banc à queue ou à coffre, l'un des droits honorifiques de la noblesse.
Les fidèles sont en prière et très recueillis. Etant donné le nombre de personnes si restreint, il ne peut s'agir d'une grand-messe dominicale, ni d'un baptême, d'ailleurs l'enfant parait trop âgé, l'habitude d'alors était de baptiser les enfants le lendemain de leur naissance. Ce serait donc une messe basse ? Essayons d'y voir plus clair.
Une chose m'étonne dans cette oeuvre, c'est la coiffe des femmes. Ce type de coiffe était-il porté à Pont-Christ ? En recherchant dans les livres anciens dont celui de François Hippolyte Lalaisse, je trouve des coiffes ressemblantes à Plougastel.
Par ailleurs, on sait que Lhermitte travaillait souvent dans son atelier après avoir mémorisé la scène à représenter qu'il avait vue lors de ses promenades. N'aurait-il pas rajouté postérieurement les personnages avec leurs costumes et pour un homme de Picardie la subtilité de la variation des coiffes dans des paroisses relativement proches, La Roche et Plougastel, lui a peut-être échappé !
En outre, je doute qu'il y ait eu, à Pont-Christ dans ces années-là, un prêtre à demeure pour célébrer la messe, vu qu'en 1875 et 1876 aucun revenu, de quête ou autre provenant de la chapelle, n'est enregistré dans les comptes de la fabrique de La Roche. Je pense donc qu'on est là devant une reconstitution faite par Lhermitte, ce qui renforce le doute sur l'authenticité des coiffes.
Cliquer pour voir les coiffes de Plougastel par Lalaisse. Pour confirmer que Lhermitte a rajouté sur son dessin, à tort et pour donner plus de vie à son tableau, des femmes en coiffes de Plougastel, il suffit de regarder une autre de ses oeuvres réalisée tout près de Pont-Christ à la même époque, "Le marché aux pommes à Landerneau" : il représente des paysannes de Plougastel venues vendre leurs pommes à la ville, avec un luxe de détails (balances, paniers, charrettes) qui témoigne de son réalisme, les femmes portent la même coiffe que celles décrites par Lalaisse. Léon-Augustin Lhermitte a donc recopié dans son dessin de l'église de Pont-Christ les coiffes qu'il avait déjà vues et dessinées à Landerneau. Les coiffes de Plougastel attribuées par Lhermitte à ces femmes de Pont-Christ ne correspondent donc pas à celles de notre village.
On trouvera sur la page Le costume à Pont-Christ, les coiffes qui y étaient portées à la fin du 19è et au début du 20è siècle, donc peu après le passage de Lhermitte. Cet inventaire, encore limité, a été fait à partir de cartes postales anciennes créées à partir de 1900.
Plan en tau avec chevet légèrement saillant et ossuaire intégré dans le bas-côté sud.
Eugène Trutat (1840-1910) : Directeur du Muséum d'Histoire Naturelle de Toulouse, géologue, naturaliste, figure majeure du Pyrénéisme, il fut aussi un pionnier de la photographie. Equipé d'un matériel toujours plus perfectionné - et encombrant - il a multiplié les expéditions dans les Pyrénées et réalisé des prises de vues dans des conditions parfois extrêmes. Il est donc passé aussi par Pont-Christ |
Photo de Noël Le Boyer (source Ministère de la Culture - Médiathèque de l'architecture et du patrimoine). Plus bas, deux belles arcades gothiques qui se sont écroulées en 1960. |
Avant 1921, car le calvaire est entier. Remarquez aux deux coins du transept sud les deux animaux qui ont disparu depuis.
Le cimetière vers 1960. Cette vue correspond à l'état du cimetière que j'ai bien connu quand j'habitais Pont-Christ : avec la dernière tombe encore présente et à droite du calvaire un grand buisson de buis.
La tombe est celle de Jacques Crenn, décédé au Frout le 3 avril 1861. Mais rappelons que la dernière inhumation à Pont-Christ eut lieu en 1882.
La photo a été réalisée par René Maltête, photographe réputé, né le 8 mai 1930 à Lamballe (Côtes-d'Armor) et décédé en novembre 2000.
"Photographe vagabond, poète, humoriste, écologiste avant l'heure, René Maltête avait le talent de piéger avec son objectif des situations insolites de notre vie quotidienne. Drôles, poétiques, tendres, les photos de René Maltête ont été publiées dans la presse du monde entier. Ses photos sont basées sur l'incongru avec un décalage inattendu, le trait d'humour est constamment présent, mais bien plus qu'une simple image, on y trouve une réflexion philosophique" (source wikipedia).
La présence de cet homme assis, en pleine réflexion ou en prière, sur une marche du calvaire de Pont-Christ, correspond certainement à cette idée.
Tellement "mystérieux" qu'il n'a jamais eu lieu.
On voit écrit partout (livres et internet) que l'église de Pont-Christ a brûlé mystérieusement à la fin du 19è siècle. J'ai vraiment des doutes là-dessus. J'ai épluché la presse ancienne, qui est maintenant sur le web (La Dépêche de Brest, le Courrier du Finistère, Le Finistère...) Autant ces journaux publient un petit article dès qu'une meule de foin s'enflamme, autant ils n'ont rien dit sur l'incendie de l'église.
Il y a quelques années, j'en ai discuté avec un libraire de Landerneau, parent à l'un des derniers propriétaires du château de Brezal. Il possédait un article de journal parlant de l'église et me disait que "bizarrement, ceux qui s'occupaient de l'église avait mis le feu à sa toiture car ils n'avaient plus les moyens de l'entretenir". Ce qui est sûr c'est qu'à la fin du 19è siècle la toiture était en mauvais état car on voit, dans les comptes de la fabrique de La Roche, de multiples factures payées pour sa réparation, et d'une somme conséquente. Mais de là, à y mettre le feu ?
Je pense tout simplement que la toiture s'est effondrée vers 1890 comme le laisse entendre un rapport des "Séances tenues à Morlaix et à Brest en 1896 par la société française d'archéologie pour la conservation et la description des monuments". Ce rapport indique : "Chapelle de Pont-Christ, près de Brézal, maintenant à moitié ruinée. Le mobilier a été enlevé, la toiture est effondrée. Il y avait dans cette chapelle un beau Christ en robe rouge ... etc."
Cet événement est confirmé par un article de Charles Léger dans la Dépêche de Brest du 19/12/1933 : "Il y a cinquante ans environ, la lourde toiture de la chapelle qui, depuis trop longtemps, manquait de soins, s'effondra. C'en était fini du pardon de Pont-Christ qui attirait tant de fidèles".
Déjà dès 1804 et 1806, le desservant de La Roche, Jean Joseph Favennec, répondant à des questions de l'évêché disait : "l'église est mi-découverte et ne conserve plus que la place des vitres" ; "elle est dans un tel état de dégradation que, pour la remettre dans un état de décence, il faudroit sacrifier une somme qui passe nos facultés". (source Archives Diocésaines de Quimper en ligne - 4F4).
Cf aussi le chapitre concernant Le culte religieux à Pont-Christ au 19è siècle, où l'on voit d'autres desservants de La Roche s'inquiéter de l'état de notre église, mais où l'on constate aussi que les revenus des biens de l'ancienne fabrique de Pont-Christ partaient ailleurs.
Quant à J.F. Brousmiche, ne disait-il pas dans Voyage dans le Finistère en 1829, 1830 et 1831 en parlant de Brezal : "Sous le château près de l'étang et du moulin qui en sont des dépendances, au milieu de rochers, de landes, de taillis, on aperçoit la jolie chapelle de Pont-Christ, élevée dans le seizième siècle, qui s'écroulera bientôt faute d'entretien. Il en sera ainsi d'une foule d'autres constructions dans le Finistère, les fabriques, spoliées de leurs revenus, n'ayant plus les ressources suffisantes pour faire face aux dépenses que nécessite la vétusté de nos monuments religieux échappés au marteau destructeur de nos modernes vandales".
Mon libraire n'a pas retrouvé son article de base, mais il a pu me fournir cependant un petit article laconique paru dans Ouest-France du 15 septembre 1955 : "L'église de Pont-Christ, construite en 1533, a été désaffectée en 1890, année où l'on vit avec un serrement de coeur une équipe d'ouvriers procéder, ardoise par ardoise, planche par planche, à l'enlèvement de sa toiture. La voix du vieux clocher d'où s'envolaient, jadis, en ce jour de pardon, de si joyeux carillons, s'est tue et en errant sous les arcades peu à peu envahies par le lierre, les vers inspirés ici à Hugues Delorme, nous viennent tout naturellement à l'esprit :
Temple dont le clocher sans voix | Cette poésie apparaît sur une carte postale bien connue représentant l'église de Pont-Christ. |
Je suppose donc que, une fois la toiture effondrée, les ouvriers ont enlevé ce qui pendait encore des murs et y ont, peut-être, mis le feu à quelques mètres de là, pour s'en débarrasser. A mon avis, il y a eu "feu", mais il n'y a pas eu incendie de l'église.
Voici en plus, une "rimadell" en latin puis en breton, rapportée par Charles Lyvolant, ancien recteur de La Roche de 1964 à 1967, et qui va dans le même sens. Laissons de côté son aspect moqueur et irrévérencieux pour ne retenir que l'information qu'elle nous donne :
Dixit Dominus Domino meo : |
Dieu à Notre-Seigneur a dit : L'église de Pont-Christ n'a pas de toit Qui est la cause de cela Si ce n'est pas monsieur le recteur, monsieur le curé Qui préfèrent mettre de l'argent dans de l'eau de vie Qui laissent l'église de Pont-Christ en train de se casser. |
Ce texte indique que l'église "s'est cassée" et n'a donc pas brûlé (*). Il suggère aussi, bien que d'une manière caricaturale, que la responsabilité en incombe aux autorités écclésiastiques. Sur ce point ne va-t-il pas dans le sens de ce que je pressentais ? En fait, plus précisément, la responsabilité en incombe au conseil de fabrique de La Roche. cf "Le culte religieux à Pont-Christ au 19è siècle".
(*) "da vont da derriñ" et non pas "da zeviñ" = "en train de se casser" et non pas "brûler"
Dernier élément sur ce sujet : à la question que j'ai posée, en 2013, à Vincent Huon de Penanster, ancien maire de Plouneventer et descendant des châtelains de Brezal, celui-ci m'a répondu : "Il n'y a pas eu d'incendie. [Car ...] Certes, ce n'était pas propriété d'Albert Le Roux, mais j'en aurais trouvé trace dans sa correspondance s'il y avait eu un événement". N.B. Albert Le Roux, qui fut un moment banquier à Morlaix, a résidé au château de Brezal de 1882 à 1912.
En conclusion, je dois dire que j'ai interrogé la personne qui a diffusé cette rumeur du "mystérieux incendie"
pour lui demander ses sources d'information : "C'est un vieux Rochois qui m'a dit cela", a-t-il répondu simplement.
Je ne l'ai pas trouvé convaincant dans sa réponse, ni même pas convaincu lui-même.
D'ailleurs, la qualification de "mystérieux" est bien révélatrice de son ignorance :
un incendie n'est pas "mystérieux", il a eu lieu ou il n'a pas eu lieu. Sa cause pouvant être inconnue.
Pour terminer la conversation, il ne dit : "De toutes façons, on ne trouve rien aux Archives sur Pont-Christ". Alors, il a tout inventé ?!?
De mon côté, j'en ai trouvé des informations pour pouvoir écrire tous les chapitres présents ici sur mon site.
Quand les pierres nous parlent (1er épisode)
Zen, je suis zen...! Et pourtant cela fait bientôt 500 ans que je tiens sur ma tête cette arcade ! Mais j'ai du caractère... Je suis en granit de Kersaint. Gai, clair et tendre ... enfin, plus tendre que d'autres, tels le saint Pierre du calvaire d'à côté : en kersanton, un peu triste, sombre et dur, dur.
"Objets inanimés..." qu'ils disent ! Cependant ce n'est pas parce que j'ai un coeur de pierre que je n'ai pas d'âme. Je suis très attaché à ma demeure. Je veille sur ce lieu qui a subi bien des malheurs.
Autrefois, j'ai vu s'agenouiller non loin de moi les seigneurs de Brezal. J'ai vu célébrer le pardon à la Sainte-Christine avec le défilé des croix et bannières.
Aujourd'hui, je ne m'ennuie pas, je vois passer beaucoup de promeneurs. Mais je ne suis pas sûr qu'ils me remarquent toujours dans mon petit coin.
Venez donc me voir en ce lieu saint, vous me trouverez facilement : l'Elorn coule en face de moi et je dors à la belle étoile. Je ne me plains pas car je suis à l'abri du vent et de la pluie, alors que saint Pierre est en plein courant d'air, le pauvre !
Quand les pierres nous parlent (2è épisode)
- Hé ! Angie !
- Oui, qu'y a-t-il, Angelo ?
- Tu l'as entendu, l'autre, le séraphin, "ça fait 500 ans qu'il bosse".
- C'est pas possible, il a les chevilles qui enflent.
- C'est sûr, Angie, et nous alors qu'est-ce qu'on fait, on se tourne les pouces, peut-être ?
- Et puis, il reste toujours tout seul. On l'a bien invité à venir faire la causette avec nous, mais il reste collé à son pilier.
- Heureusement que, nous, nous avons la vue sur la route... on en voit passer du monde !
- Tiens ! Bonjour, Virginie, salut Thierry, bonjour les enfants !
- Hola ! Gisèle, tu es en avance ce matin. Gare donc ta voiture et viens nous donner de tes nouvelles.
- Voilà maintenant Bernard et Olivier qui viennent prendre des photos... et puis, Mikaël. Ils sont bien matinaux.
- C'est normal quand on est amoureux des vieilles pierres !
- Vieille pierre, vieille pierre !? Vieille pierre, toi-même !
- Hi, hi ! Kozh, kozh ? Da lavared kozh ! Koshoc'h 'vez gwelet ! Ha, ha, ha !
Ainsi parlaient les angelots placés comme support d'une arcade sur le chevet de l'église à Pont-Christ.
Quand les pierres nous parlent (3è épisode)
- Hé, les filles ! Ici, c'est saint Pierre, sur le calvaire. Je vous entends pipletter depuis une demi-heure. Un peu de respect que diable ! Nous sommes dans un lieu saint ! Allez ! On se calme. Pour votre peine, vous me réciterez un "pater" et deux "ave".
- Bonjour Pierre, ici c'est Angelo. On n'est pas des filles, on est des gars. T'es bien un homme, toi ! Et ça se voit : les humains n'ont jamais été forts pour distinguer le sexe des anges.
- Pardon, les gars ! Pardon, les angelots !
- Pierre, ici, c'est Angie ! Que fais-tu avec ta clé, que tu tiens bien fort dans ta main ? Elle ne sert plus à rien. Tu sais que notre église est ouverte à tout vent, on y rentre comme dans un moulin... Enfin, pas celui de Brezal qui est maintenant fermé à double tour. Saint Pierre, intercède donc auprès du Père et de Notre-Dame de Bon Secours, afin qu'ils envoient un acheteur pour rendre vie à ce moulin !
- Angelo : "Pater noster ... etc..."
- Angie : "Ave Maria gratia plena ... etc..."
- Angelo et Angie : "... Amen-en-en !"
Saint Pierre se trouve sur le calvaire du placître de l'église de Pont-Christ.
Quand les pierres nous parlent (4è épisode)
- Et nous alors ? , s'écrient d'une même voix les autres statuettes. Il ne faudrait pas nous oublier car cette église, même ruinée, contient encore bien des trésors.
- Hélas ! Plus aucune cérémonie n'a eu lieu ici depuis l'année 2009. Qui rassemblera à nouveau les fidèles entonnant avec foi " des hymnes divins qui montent des coeurs en le clair matin. Vers Dieu, notre père ". (*)
- Dans l'espérance de cet événement tant souhaité, assurons le relais en chantant tous ensemble à Notre-Dame de Bon Secours, notre sainte patronne :
Ni ho salud gant karantez
Rouanez ar sent hag an aelez
C'hwi a zo benniget, o pia !
Hag a c'hrasoù karget, Ave Maria.
(*) Voir les paroles complètes de la chanson "La petite église" que l'on attribue souvent à Pont-Christ.
Quand les pierres nous parlent (5è et dernier épisode)
- Voilà, je pense que la messe est dite, soupire le Sauveur sur sa croix de pierre. Éli, Éli, lama sabachthani ?
- Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi nous as-tu abandonnées ? répètent les vieilles pierres.
~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ FIN ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~
L'auteur (en aparté) : J'espère que je n'ai oublié personne !
Ci-dessous, l'église avant 1941
André Croguennec - Page créée le 13/12/2009, mise à jour le 12/5/2023. | |