La psallette grégorienne de La Roche-Maurice |
Définition : Le mot "psallette" vient du latin psallere (« chanter des psaumes »). Une psallette, c'est l'ensemble des chanteurs, le choeur d'une église. La psallette rochoise est "grégorienne" car elle s'est consacrée à chanter essentiellement des psaumes de la messe en latin.
On dit aussi que le mot "psallette" vient du grec psallein (« jouer d'un instrument à cordes »). Cependant le chant grégorien s'exécute le plus souvent sans accompagnement instrumental.
Ce chant demande une grande maîtrise des techniques vocales comme la respiration : « la gestion du souffle est très importante pour chanter les longues phrases (des mélismes) et donner de la souplesse au son », explique Gérard Baslé, chef de choeur de la Psallette Grégorienne de La Roche-Maurice, cité dans l'Ouest-France du 18 août 2009.
" Le chant grégorien est, techniquement, un outil vocal privilégié, si les phrases musicales chantées cherchent à produire un effet mélodique, cela ne suffit pas : par-delà cet objectif d'ordre esthétique, l'exécutant cherche à faire découvrir le chant grégorien en tant que musique contemplative car la marque spécifique de ce type de chant est que les paroles et la musique ne font qu'un : la musique y est toujours au service du texte. "
On apprécie particulièrement, lors des prestations de la Psallette, le sens du phrasé qui permet de suivre, presque de comprendre, avec un minimum de connaissances (*), les textes en latin. Le chant grégorien qui a toujours une place dans la liturgie d'aujourd'hui, est devenu massivement un objet culturel : les maisons de disques s'y intéressent (on se souvient de l'énorme succès des moines de l'abbaye de Silos en Espagne), des ensembles prestigieux remettent au jour un répertoire peu connu (Marcel Pérès et Organum), les conservatoires et instituts de musicologie dispensent des cours spécialisés dans le chant grégorien.
(Document d'information élaboré pour le concert du 8/4/98 à St-Melaine de Morlaix)
(*) Pour ceux qui comme moi, l'auteur de ce site internet, n'auraient pas (ou n'auraient plus, car on le perd vite son latin quand on ne s'en sert pas, n'est-ce pas ?) ce minimum de connaissances, j'ai associé aux enregistrements de la Psallette, que l'on pourra écouter en direct sur ce site, 1° le texte latin, 2° sa traduction en français et parfois en breton.
Fermer XLes membres fondateurs en 1981 à Pont-Christ :
à l'orgue, Francis Goube et les choristes, Gérard Baslé, Rémi Madec, Yves Jacq, Jacques Derrien.
Le groupe le 15 août 1986 à Pont-Christ : 1. Rémi Madec - 2. Jean Loaëc - 3. Jacques Derrien
4. Yves Jacq - 5. Jean-Claude Gélébart - 6. Jean Sousset - 7. Francis Goube - 8. Gérard Baslé
1981 : création du groupe.
Il fut formé à l'initiative de l'abbé Urien, recteur, et de Lucien Bonniou, maire, de La Roche ; à l'occasion du nouveau pardon de Pont-Christ et spécialement pour le besoin suscité par la messe du 15 août : Il fallait des choristes de qualité pour y chanter les cantiques et faire de cette fête un événement remarquable.
Au tout début, le groupe était constitué de 5 personnes comme le montre la photo ci-contre.
1982 : animation du pardon de Pont-Christ.
Tous les ans, et ceci jusqu'en 2009, la Psallette animera la messe du 15 août à Pont-Christ.
1983 : le groupe commence à animer des messes grégoriennes à Pâques et Noël dans l'église de La Roche.
1984 : animation du pardon de Pont-Christ. La Psallette est renforcée par deux choristes (Jean Sousset de Lanhouarneau et Jean Loaëc de La Roche). Animation de la messe le jour de Noël à La Roche (200 personnes selon la presse).
1985 : création de l'association et enregistrement d'une première cassette magnétique.
Fin 1984, le groupe envisage d’enregistrer une cassette de chants grégoriens (à la demande de quelques amis, mais également pour le plaisir). Début 1985, l’enregistrement de la cassette « Gaudeamus » a lieu en l’église St Thomas de Landerneau. Pour la financer, il faut emprunter de l’argent auprès d’une banque. C’est à cette occasion que l'association Loi 1901 est crée le 25 mars 1985. Son objet : 'favoriser la connaissance et le développement du chant grégorien, de sauvegarder ce patrimoine artistique de l’Occident, source inépuisable de nouvelles harmonies, art authentique, en participant à des concerts de musique sacrée, en chantant dans les offices religieux, en utilisant les moyens audiovisuels".
Président : Francis Goube, secrétaire : Yves Jacq, trésorier : Jean Loaëc.
1986 : début des concerts
Dès août 1985, à la suite de la rencontre d'un organiste allemand par Jean Loaëc, l’idée de chanter en concert fait son chemin au sein de la Psallette, qui va donc étendre son domaine d'intervention au-delà de Pont-Christ.
Les premiers concerts auront lieu aux mois de septembre et d'octobre 1986 :
- le 14 septembre, en l'église St-Houaron de Landerneau,
- le 21 septembre, à St-Corentin de Quimper,
- le 28 septembre, messe grégorienne à Lanhouarneau
- le 26 octobre, à l'abbaye de Daoulas.
A l’issue des deux concerts de septembre, Yvon Cariou (animateur liturgique à St Houardon) intègre la Psallette.
Le 30 novembre, la Psallette participe à une émission d'Eliane Faucont-Dumont sur R.B.O.
Les concerts avaient lieu presque exclusivement "à capella. (il n'y eut que 3 ou 4 avec orgue). X
Gerhard Blum est né en 1963 à Hünfeld, il a étudié la musique sacrée à Cologne et prend des cours d'orgue auprès de Michael Schreider, organiste international.
Willi Kronenberg, né 1962, a étudié la musique sacrée à Cologne et à Stuttgart auprès de Lugder Lohman, spécialiste de la musique d'orgue baroque et de la musique française ancienne.
Détail de ces 4 premiers concerts :
14 septembre 1986, 1er concert de la Psallette en l’église St Houardon de Landerneau en compagnie de deux jeunes organistes allemands (Gerhard Blum, 22 ans et Willi Kronenberg, 23 ans). Durant leur séjour en Bretagne, ils sont hébergés chez Edith et Jean Loaëc. Ils ont sympathisé avec Bernard Cavarec, l’organiste de St Houardon. On leur remet une clef de l’église. Les jours qui précèdent le concert, on peut parfois entendre de la musique très tard à St Houardon car ils décident parfois de quitter La Roche vers 22 h 30 pour répéter. Le programme est composé de pièces grégoriennes telle l’hymne Veni creator suivi d’une pièce orgue composé sur ce thème par Nicolas de Grigny (1671-1703). La veille du concert a lieu une messe grégorienne (articles de presse OF et Tambour de ville de Landerneau sept.1986).
21 septembre 1986, les organistes et la Psallette renouvellent l’expérience à St Corentin de Quimper. Lors de deux concerts, les chants grégoriens et les pièces d’orgue de Nicolas de Grigny, Bach, César Frank, André Raison, Jean Langlais (venu en 1983 inauguré les orgues restaurées en 1982) sont présentés par Annie, l’épouse de Gérard Baslé.
28 septembre 1986, messe grégorienne à Lanhouarneau avec les organistes allemands.
26 octobre 1986, concert à l’abbaye de Daoulas dans le cadre de l’exposition sur le chant grégorien. A l’issue du concert, le groupe fait connaissance avec Eliane Faucont-Dumont qui réalise, chaque dimanche après- midi, sur RBO, une émission sur la musique classique. Elle lui propose de participer à son émission du 30 novembre 1986.
Le 21/9/1986, à Quimper, avec les 2 organistes allemands. Fermer X
1987 : le 9 juillet, concert en l'église de Tréglonou à l’occasion du 10ème anniversaire des « Goueliou Benouhic ». L’originalité de ce concert résidait dans le fait d’associer aux chants grégoriens un montage de diapositives en fondu-enchainé. Il a été enregistré par RBO et diffusé en différé sur les ondes.
Concert en l’église de Tréglonou : Le thème du concert est l’année liturgique : Avent, Noël, Carême, Pâques, etc. Le montage photo est de Thérèse et Pierre Caouissin (l’un des trois frères Caouissin, co-auteur du film « le mystère du Folgoët » en 1952). Les images évoquent ce temps liturgique : le réveil de la nature au printemps, par exemple, pour symboliser la Résurrection. X
1988 : décès de Francis Goube, président fondateur, le 19 février. Le 3 juin, lors de l’AG, il est remplacé à la présidence de l’association par Marcel Amiry, membre depuis 1985. Yves Jacq et Jean Loaëc continuent leur mission de secrétaire et de trésorier.
Joseph Kauffer, organiste de St Houardon de Landerneau, rejoint la Psallette.
Concerts :
1989 : au cours du 1er semestre, conception d'une plaquette de présentation du groupe et enregistrement d'une 2è cassette, « Media Vita » en hommage à Francis Goube, décédé à l'âge de 53 ans.
Concerts et animations :
A l'occasion de la sortie de cette 2è cassette, une petite réception a lieu chez Marcel Amiry, courant juillet, en présence de l’abbé Urien, des membres de la Psallette et du Crédit agricole qui a subventionné l’enregistrement. Au cours de son allocution, Marcel qui faisait souvent l’éloge de la Psallette disait ceci : « Au prix d’un travail inlassable et exigeant, la chorale a fourni une prestation qui soutient la comparaison avec des enregistrements des moines de Solesmes ou de Civeaux ». Les propos de Marcel étaient-ils osés et « légèrement exagérés » ? Pas sûr. X
1990 : concerts :
La Psallette à Tréglonou le 9/7/1987
1991 : concerts :
1992 : concerts :
1993 : concerts et animation :
1994 : concerts :
1995 : concert :
1996 : concerts :
1997 : concerts et animation :
1998 : concerts et autres faits marquants :
Michel Cocheril, organiste à Morlaix depuis 1973 et à Guimiliau depuis 1989 (*), a travaillé avec Jean Boyer et Michel Bouvard à la classe d'orgue de l'Ecole Nationale de Musique de Brest où il a obtenu la médaille d'or en 1983. Spécialiste de l'histoire des orgues en Bretagne, il est Docteur d'Etat en Musicologie, ayant soutenu une thèse sur Les facteurs d'orgues en Bretagne de 1600 à 1900 et publié plusieurs ouvrages sur le sujet. Il a réalisé pour le Ministère de la Culture des inventaires techniques d'orgues classés monuments historiques et s'occupe des dossiers de restauration des orgues auprès du Conseil Général du Finistère.
(Document d'information élaboré pour le concert du 8/4/98 à St-Melaine de Morlaix)
Ci-contre, photo de Michel Cocheril en juin 2016. Il venait de créer un CD, Les orgues des Enclos, enregistré sur les orgues de Sizun, de Guimiliau, de Lampaul-Guimiliau et Saint-Thégonnec (Photo Le Télégramme).
(*) Sa venue à Guimiliau a, sans doute, été rendue possible grâce aux actions que l'abbé Roger Urien, toujours lui, a lancées dans cette église : consolidation du clocher, réfection des retables et, surtout bien sûr, restauration des orgues.
Fermer X1999 :
2001 :
2001 à 2009 : arrêt des concerts, mais poursuite de l'animation de la messe du 15 août à Pont-Christ
2009 : fin du groupe. La raison principale fut l'arrêt du pardon de Pont-Christ.
Cet historique des interventions de la Psallette, tant en concerts qu'en animation de cérémonies religieuses, montre bien son activité intense, ainsi que la qualité de ses prestations reconnue par le milieu musical du département et bien au-delà. Bravo !
Les choristes et organistes :
Nom | Date d'entrée dans la chorale | Rôle | Commentaire | |
1 | Gérard Baslé | 1981 (membre fondateur) | chef de choeur, soliste | De père musicien, il a suivi la formation des petits chanteurs, créé et dirigé la Psallette. |
2 | Rémi Madec | 1981 (membre fondateur) | choriste | Décédé en 2012, il avait été directeur général de la communauté de communes du pays de Landerneau-Daoulas. |
3 | Yves Jacq | 1981 (membre fondateur) | choriste, parfois soliste | Connaissait une quantité phénoménale de pièces par cœur et pouvait indiquer à quelles occasions elles étaient chantées. |
4 | Jacques Derrien | 1981 (membre fondateur) | choriste | Ancien enseignant, professeur de latin, il était le référent pour la prononciation du latin et participait aussi à la présentation des pièces lors des concerts |
5 | Francis Goube | 1981 (membre fondateur) | organiste | Décédé en 1988, il était chef de service éducatif au foyer de Keraoul-Izella et organiste à l'église de La Roche. |
6 | Jean Loaec | 1984 | choriste | En outre, il était trésorier de l'association et responsable de la logistique (organisation des concerts, affiches, préparations des partitions, etc) |
7 | Jean Sousset | décembre 1983 | choriste | Jean rédigeait les textes de présentation (et présentait avec talent) des pièces grégoriennes lors des concerts. Il a été directeur de St Sébastien à Landerneau et de Notre Dame de Lourdes à Lesneven. |
8 | Jo Kauffer | 1988 | organiste | Décédé en 2014, il était aussi organiste à l'église de St-Houardon à Landerneau. |
9 | Jean-Claude Gélébart | 1986 | choriste | Enseignant. Il quittera La Psallette fin 1998/début 1999, pour consacrer plus de temps au bagad de Landerneau, où il est joueur de bombarde. |
10 | Yvon Cariou | 1986 | choriste, soliste | |
11 | Henri Lemoine | vers 1990 | choriste | |
12 | Yvon Malgorn | début 1999 | choriste | |
13 | Joël Marrec | début 1999 | choriste |
Petit groupe de 5 personnes au tout début, la Psallette Grégorienne de La Roche-Maurice a pu réunir jusqu'à 11 personnes simultanément.
Le groupe en 1998, photo sur leur CD
De gauche à droite : 1. Rémi Madec - 2. Jo Kauffer - 3. Jacques Derrien - 4. Jean Loaec - 5. Gérard Baslé - 6. Jean-Claude Gélébart
7. Henri Lemoine - 8. Jean Sousset - 9. Yves Jacq - 10. Yvon Cariou
Au Grouanec à Plouguerneau, le 5/7/1997 : 1. Baslé - 2. Derrien - 3. Sousset - 4. Loaëc - 5. Kauffer - 6. Gélébart - 7. Jacq - 8. Lemoine - 9. Madec - 10. Cariou
Le groupe en mai 1988 à Rumengol
1. Jo Kauffer - 2. Yves Jacq - 3. Jacques Derrien - 4. Jean-Claude Gélébart - 5. Gérard Baslé - 6. Jean Sousset
7. Rémi Madec - 8. Jean Loaec - 9. Yvon Cariou
Les présidents de l'association :
Marcel Amiry était né le 8 juin 1928 à Kergoat en Guiclan. Il résida longtemps à Pont-Christ, alors que son épouse, Yvonne, tenait le restaurant près de l'église.
Homme social et très actif, il a consacré sa vie aux enfants et adolescents en difficulté, puis aux handicapés. Il a débuté sa carrière professionnelle au centre de Keraoul en 1951, en qualité d'instituteur, puis a occupé le poste de comptable-économe dès 1957 pour être nommé directeur général de l'association Don Bosco en 1975. C'est aux côtés de l'abbé Louis Normand, chargé de l'éducation des enfants, que Marcel Amiry a contribué à l'agrandissement du centre de Keraoul par la création de divers foyers pour jeunes ados en apprentissage et pour jeunes filles, des clubs de prévention à Pontanézen, Tréornou, Kérédern, d'un service de placement pour enfants en difficulté sociale. Il a procédé aussi au rattachement du centre de Kerlaouen de Landerneau au centre Don Bosco. Lorsqu'il a fait valoir ses droits à la retraite, en mai 1988, il est devenu président de l'association Don Bosco. Il a aussi été conseiller municipal de La Roche-Maurice de 1965 à 1989, dont plusieurs années adjoint au maire aux côtés de Lucien Bonniou.
En parcourant ces plaquettes, on voit que la Psallette Grégorienne de La Roche-Maurice
se produisait dans des festivals qui réunissaient des ensembles prestigieux.
Le festival des 3 mers (extrait de la plaquette) - le 2 juillet 1988
Printemps musical de Morlaix en 1998
Pour chaque concert, Jean Loaëc préparait un programme, comme celui qu'on voit ici pour Guimiliau, "en essayant de le personnaliser (église, chapelle, clocher du lieu concerné, parfois le dessin de Pont-Christ). Il était distribué au public. Les deux pages intérieures présentaient les chants / morceaux de musique et, en page 4, le Salve Regina (ton simple). C'était le bis. Comme il était connu de beaucoup de personnes, Gérard Baslé proposait au public de chanter avec la Psallette. Ce chant était également, tous les ans, au programme du 15 août à Pont-Christ".
Plaquette de présentation du groupe,
conçue au cours du 1er semestre 1989.
En première page, dessin au fusain par Xavier Cariou.
La Psallette se définit comme suit :
Un chœur né en 1981
Uni par l’amitié et le plaisir de chanter
Animé par la même passion :
« Le Chant Grégorien »
1er chapitre de notre histoire musicale
Aujourd’hui expression harmonieuse de notre prière.
En dernière page, une photo du groupe prise à Rumengol en mai 1988.
Pour la messe annuelle du 15 août à Pont-Christ, les textes des chants étaient imprimés sur une feuille recto-verso, afin d'aider les fidèles à chanter avec la Psallette. Voici un exemple :
Fête de l'assomption de Notre-Dame de Bon-Secours le 15 août 2002 à Pont-Christ | ||
Introit | GAUDEMUS (1ère fois par la Psallette, 2è fois par tous) | |
(Psallette) | Gaudeamus omnes in Domino, diem festum celebrantes sub honore Mariae Virginis, de cujus assumptione gaudent angeli et collaudant Filium Dei. | |
(soliste) | Eructavit cor meum verbum bonum dico ego opera mea regi Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto, Sicut erat in principio et nunc et semper et in saecula saeculorum. Amen ! | |
(tous) | GAUDEAMUS OMNES IN DOMINO... | |
Kyrie Eleison | KYRIE ELEISON (1ère fois par la Psallette, 2è fois par tous) | |
CHRISTE ELEISON (2 fois) | ||
KYRIE ELEISON (3 fois) | ||
Gloria | (célébrant + versets en majuscules par tous) Gloria in excelsis Deo... | |
(Psallette) | ... et in terra pax hominibus bonae voluntatis. | |
(tous) | LAUDAMUS TE Benedicimus te ADORAMUS TE Glorificamus te. GRATIAS AGIMUS TIBI, PROPTER MAGNAM GLORIAM TUAM Domine, Deus, Rex caelestis, Deus Pater omnipotens DOMINE, FILI UNIGENITE, JESU CHRISTE Domine Deus, Agnus Dei, Filius Patris. QUI TOLLIS PECCATA MUNDI, MISERERE NOBIS. Qui tollis peccata mundi, suscipe deprecationem nostram QUI SEDES AD DEXTERAM PATRIS, MISERERE NOBIS. Quoniam tu solus sanctus. TU SOLUS DOMINUS Tu solus altissimus Jesu Christe. CUM SANCTO SPIRITU, IN GLORIA DEI PATRIS. AMEN. | |
Alleluia | Alleluia ! Assumptis est Maria in caelum, Gaudet exercitus angelorum. Alleluia ! |
Credo | (célébrant) | CREDO IN UNUM DEUM |
(Psallette) | Patrem omnipotentem, factorem caeli et terrae, visibilium omnium et invisibilium ET IN UNUM DOMINUM JESUM CHRISTUM, FILIUM DEI UNIGENITUM Et ex Patre natum, ante omnia saecula. DEUM DE DEO, LUMEM DE LUMINE, DEUM VERUM, DE DEO VERO. Genitum non factum, consubstantialem Patri, per quem omnia facta sunt. QUI PROPTER NOS HOMINES ET PROPTER NOSTRAM SALUTEM, DESCENDIT DE CAELIS Et incarnatus est de Spiritu Sancto, ex Maria Virgine, Et homo factus est. CRUCIFIXUS ETIAM PRO NOBIS, SUB PONTIO PILATO, PASSUS ET SEPULTUS EST Et resurrexit tertia die, secundum Scripturas. ET ASCENDIT IN CAELUM, SEDET AD DEXTERAM PATRIS. Et iterum venturus est cum gloria, judicare vivos et mortuos, cujus regni non erit finis. ET IN SPIRITUM SANCTUM DOMINUM, ET VIVIFICANTEM QUI EX PATRE FILIOQUE PROCEDIT Qui cum Patre et Filio simul adoratur, et conglorificatur, qui locutus est per prophetas. ET UNAM SANCTAM, CATHOLICAM ET APOSTOLICAM ECCLESIAM. Confiteor unum baptisma in remissionem peccatorum. ET EXSPECTO RESURRECTIONEM MORTUORUM. Et vitam venturi saeculi. AMEN. |
Prière universelle | Refrain de la prière universelle : TOI, NOTRE-DAME NOUS TE CHANTONS, TOI, NOTRE-DAME NOUS TE PRIONS. | ||
Offertoire | (Psallette) | Regina caeli laetare | |
Sanctus | (Psallette) | Sanctus, | |
(tous) | SANCTUS Sanctus Dominus Deus sabaoth. PLENI SUNT CAELI ET TERRA GLORIA TUA, HOSANNA IN EXCELSIS Benedictus qui venit in nomine Domini HOSANNA IN EXCELSIS | ||
Anamnèse | Aujourd'hui nous célébrons Jésus-Christ venu en notre chair. AMEN. Mort sur le bois de la croix. AMEN. Ressuscité d'entre les morts. AMEN. Et nous l'annonçons, nous l'annonçons jusqu'à ce qu'il revienne. AMEN. | ||
Pater Noster | (célébrant) | Oremus praeceptis salutaribus moniti, et divina institutione formati, audemus dicere : | |
(tous) | Pater noster, qui est in caelis. Sanctificatur nomen tuum. Adveniat regnum tuum. Fiat voluntas tua, sicut in caelo, et in terra. Panem nostrum quotidianum da nobis hodie, et dimitte nobis debita nostra, sicut et nos dimittimus debitoribus nostris. Et ne nos inducas in tentationem. Sed libera nos a malo. | ||
Agnus Dei | (Psallette) | Agnus dei, qui tollis peccata mundi, miserere nobis | |
(tous) | Agnus dei, qui tollis peccata mundi, miserere nobis | ||
(tous) | Agnus dei, qui tollis peccata mundi, dona nobis pacem | ||
Communion | PEGEN KAER EZ EO MAMM JEZUZ | |||
R. Pegen kaer ez eo Mamm Jezuz, Pegen dous ha trugarezus Pegen mad ha madelezus. Lavar din-me, den an Arvor, Ha ken kaer eo da vag war vor Gand he goueliou gwenn-kann digor ? |
Lavar din-me, den an Argoad, Ha ken kaer deliou glas ar hoad, Pa zeu eur bann-heol d'ho skleraad ? Lavar din-me, den an Are, Ha ken kaer eo lein ar mene, Gwenn-kann gand an erh d'ar beure ? |
Lavar din-me, paotr an deñved, Hag-hen 'z eus steredenn ebed Ken kaer en noz steredennet ? Livirit din, tud ar maeziou Ha ken kaer eo ar glazennou O lintra gand ar glizennou ? |
Livirit din, bugaligou, Er prajou o kutuilh bleuniou Ha bleun ken kaer 'zo er prajou ? Nag en Arvor, nag en Argoad, Er menez, en oabl nag er prad, Netra ken kaer, netra ken mad ! | |
Salve Regina | Salve regina, mater misericordiae. Vita dulcedo, et spes nostra, salve ! Ad te clamamus, exsules, filii Hevae ! Ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrimarum valle. Eia ergo, advocata nostra, illos tuos misericordes oculos ad nos converte ! Et Jesum benedictum fructum ventris tui, nobis post hoc exsilium ostende ! O clemens. O pia. O dulcis Virgo Maria ! | |||
Angelus | Voir ICI le cantique et Notre-Dame de Bon-Secours de Pont-Christ |
Pange, lingua, gloriosi Corporis mysterium, Sanguinisque pretiosi, Quem in mundi pretium, Fructus ventris generosi Rex effudit gentium. Nobis datus,nobis natus Ex intacta Virgine. Et in mundo conversatus Sparso verbi semine, Sui moras incolatus Miro clausit ordine. In supremæ nocte cenæ Recumbens cum fratribus, Observata lege plene Cibis in legalibus, Cibum turbæ duodenæ Se dat suis manibus. |
Chante, ma langue, le mystère de ce Corps glorieux, ainsi que de ce précieux Sang que, comme prix (de la Rédemption) du monde, fruit d'un sein généreux, le Roi des nations a versé. A nous donné, il est né pour nous d'une Vierge sans tache. Et il a vécu dans le monde, en répandant la semence de sa Parole. Il a achevé son séjour ici-bas par une admirable institution. Dans la nuit de la dernière cène, étant à table avec ses frères, après avoir pleinement observé la loi et consommé les aliments prescrits, de ses propres mains Il se donne en nourriture à l'ensemble des douze. |
Verbum caro, panem verum, Verbo carnem efficit ; Fitque sanguis Christi merum ; Et si sensus deficit, Ad firmandum cor sincerum Sola fides sufficit. Tantum ergo Sacramentum Veneremur cernui Et antiquum documentum Novo cedat ritui : Præstet fides supplementum Sensuum defectui. Genitori, Genitoque Laus et jubilatio, Salus, honor, virtus quoque Sit et benedictio ; Procedenti ab utroque Compar sit laudatio. Amen. |
Le Verbe incarné, par sa Parole, de vrai pain fait sa chair ; et de vin pur fait le sang du Christ. Et si la raison défaille, pour affermir le cœur sincère La foi seule suffit. Donc, ce si grand Sacrement, adorons le prosternés. Et que le rite antique cède la place au nouveau. Que la foi apporte ce qui manque à l'insuffisance de nos sens. Au Père et au Fils Louange et jubilation Salut, honneur et puissance Et bénédiction ! A Celui qui procède de l'Un et de l'Autre la même louange. Amen. |
Présentation de Jean Sousset, l'un des choristes
RORATE CAELI : cet introït (chant d'entrée) est celui du 4ème dimanche de l'Avent. Dans ce type de pièce, l'ordre est toujours le même : refrain, verset du psaume, refrain. "Cieux, faites venir le Juste comme la rosée, Qu'il vienne des nuées comme la pluie, Que la terre s'entrouve et donne naissance au Sauveur". C'est la prière des humbles d'Israël assoiffés de justice qui espèrent que, de leur terre desséchée, germera le Sauveur. La mélodie est en rapport : contraste entre les deux phrases qui composent la pièce, à l'image du contraste qui oppose le ciel et la terre.
Ce chapitre a pour but de donner un petit aperçu de la spécificité du chant grégorien, et de faciliter la compréhension de certains mots particuliers qui ont été employés dans les paragraphes ci-dessus.
1 - Histoire
Le chant liturgique monodique, en latin, encore en usage dans l'Eglise catholique est appelé "chant grégorien", du nom du pape Grégoire 1er (590-604). A cette époque, coexistaient des liturgies différentes : à l'ouest, romaine, milanaise, espagnole, gallicane, anglo-irlandaise ; à l'est, byzantine, syrienne, copte, etc... Grégoire 1er institua une réforme de la liturgie romaine. Plusieurs papes après lui travaillèrent au classement et rassemblement des mélodies romaines. La papauté parvint à l'unification liturgique de l'Occident aidée par la monarchie carolingienne sous Pépin (751-768) puis Charlemagne (768-814). La centralisation concernait d'abord l'administration et le droit canon puis la liturgie et le chant ; celui-ci reçut dès lors son nom de "grégorien" sous l'autorité légendaire de Grégoire 1er.
On fonda dans toute l'Europe des écoles sur le modèle de la Schola Cantorum de Rome. Les principales furent celles de Tours, de Metz et de St-Gall (en Suisse).
La carte, ci-contre, est extraite du Guide illustré de la musique par Ulrich Michels. Elle nous présente une école bretonne à St-Vougay et dont la zone d'influence s'étendrait à toute la Bretagne. Cette présentation, surtout la mise en évidence de St-Vougay, mérite quelques réflexions que nous trouverons dans un chapitre spécifique.
Au chant romain s'ajoutèrent au Moyen-Âge des chants liturgiques pour de nouvelles fêtes, des hymnes, des tropes et des séquences. Le concile de Trente limita les créations et entreprit une édition qui mit en pratique la réforme : l'Editio Medicea de 1614. L'étude des sources réalisée au 19è siècle par les moines de Solesmes, aboutit à l'Editio Vaticana de 1907, encore en usage ; elle comprend un répertoire romain et médiéval de 3.000 mélodies environ.
On distingue le style de la lecture (accentus) et le style du chant (concentus) et, parmi les genres, les lectures (épître, évangile, etc), la psalmodie et le chant choral ou soliste. Ce dernier est aussi au service du texte, excepté quelques vocalises comme le "jubilus" de l'alleluia. Le texte détermine le rythme de la mélodie ; son sens et sa syntaxe définissent les différentes divisions et les mouvements mélodiques.
Cf ci-contre : Structure déterminée par le texte et exécution du chant grégorien (Editio Vaticana) .
3 - Notation : portée, neumes, durée des notes, rythme
La portée
La gamme utilisée est une gamme moderne : Ut, Ré, Mi, Fa, Sol, La. L'écart entre les notes est le même qu'en notation moderne. L'écriture des notes se fait sur une portée de quatre lignes (Guy d'Arrezzo +1050 : disposition des 4 lignes par tierces et clés d'ut et de fa). Comme une portée est destinée à un seul chanteur, il ne peut y avoir de notes en accord, un être humain normal ayant du mal à chanter deux notes à la fois ! Seule la hauteur des notes est écrite, leur durée est laissée à la libre interprétation du maître de choeur (ou du chanteur).
Dans certains cas, des indications de note plus longue ou plus courte peuvent cependant être données. Les instants où le chanteur peut respirer sont également marqués :
ceci équivaut aux soupirs et autres silences de la notation moderne. Ils sont matérialisés par une barre verticale.
Etant donné qu'il s'agit de chant, le texte des paroles est presque toujours associé à la portée. A chaque mot (ou syllabe) des paroles, correspondent une ou plusieurs notes (jusqu'à quatre). Toutes les notes chantées sur un même mot ou syllabe sont regroupées en une entité que l'on appelle Neume.
La hauteur des notes est précisée par une clé :
la petite flèche pointe sur la ligne qui lui correspond.
Les clés peuvent se positionner sur chacune des
quatre lignes de la portée et indiquent la position de la note correspondante. Les altérations à la clé sont rares mais possibles : on y rencontre parfois un bémol.
Les custos sont de petites notes qui se placent sur la portée, au bord droit de la page. Ils servent à indiquer au chanteur la hauteur de la note suivante.
Les neumes
Le neume est la base de la notation grégorienne. Ce mot nous vient du grec "pneuma", le souffle, mais c'est aussi symboliquement "le souffle de l'esprit". Le neume est caractérisé par :
- Les notes qui le composent (de une à quatre)
- La variation de hauteur entre ces notes (montée ou descente).
Chaque neume porte un nom différent. La forme des notes le composant peut être un carré, un losange ou une ligne épaisse. Un neume 'tombe' toujours sur un début de syllabe. Un neume se lit toujours de gauche à droite (comme en musique moderne) mais de bas en haut quand les notes sont sur la même colonne.
Prenons un exemple : voici trois notes en notation moderne... et puis, en notation grégorienne (neume “Scandicus”)
De la première à la seconde, on monte en fréquence, de la seconde à la troisième également.
Nous avons, en général, de une à quatre notes par neume. Il peut donc y avoir jusqu'à 3 changements (inflexions) dans le neume, et donc 1+2+4+8 soit 15 neumes différents, qui portent tous un nom.
Les neumes de base peuvent être complétés par des petits groupes, préfixes ou suffixes, ou par composition de plusieurs neumes.
Nombre de notes | Variation | Nom du neume | Exemples |
1 | Aucune | Punctum (note simple) ou Virga (note avec tige) | |
2 | Montée (M) | Podatus (pes) | |
2 | Descente (D) | Clivis (flexa) | |
3 | MM | Scandicus | |
3 | MD | Torculus | |
3 | DM | Porrectus | |
3 | DD | Climacus | |
4 | MMM | Virga praetripuncits | |
4 | MMD | Scandus flexus | |
4 | MDM | Torculus resupinus | |
4 | MDD | Pes subtripunctis | |
4 | DMM | Porrectus resupinus | |
4 | DMD | Porrectus flexus | |
4 | DDM | Climacus resupinus | |
4 | DDD | Virga subtripunctis |
La durée des notes
Par elles-mêmes, toutes les notes grégoriennes, quelle que soit leur forme, qu'elles soient isolées ou groupées en neumes, valent un temps : le temps premier ou temps simple, indivisible, que l'on peut traduire en notation moderne par une croche.
Deux signes peuvent modifier la durée de la note grégorienne :
a) le point-mora (.) qui double la note qu'il affecte, et lui donne la valeur d'une noire.
b) l'épisème horizontal (--) qui peut affecter une note simple ou un groupe entier, et indique un léger élargissement de la note ou de toutes les notes du groupe, sans pour autant les doubler.
Le rythme
Les questions relatives au rythme ne trouvent pas de réponses dans la notation. Tempo et rythme dépendaient du texte et n'étaient pas notés. La notation neumatique supposait que les chanteurs, grâce à la tradition orale, avaient appris et connaissaient les mélodies avec leurs intervalles exacts. En fait, l' "imperfection" du système de notation est le reflet du haut niveau des écoles de chant.
4 - Système musical
Les mélodies grégoriennes sont diatoniques. Le grégorien n'utilise que l'échelle diatonique. Il possède cependant une note mobile, le "si", qui peut être bémol ou bécarre. Les modes sont classées d'après leurs finales, numérotées dans le cadre du tétracorde : ré-mi-fa-sol (les autres finales ne sont que la transposition de celles-ci dans un autre tétracorde). La plupart de modes sont organisés en un pentacorde (cinq notes consécutives) et un tétracorde (quatre notes consécutives) qui peut se situer au-dessous ou au-dessus du pentacorde.
Chacun des quatre modes se subdivisent en deux catégories : un principal, ou "authente", développant la mélodie au-dessus de la finale, et un subordonné, ou "plagal", dont la finale est au milieu de l'ambitus.
5 - Trope et séquence
D'après les spécialistes, ces deux termes recouvrent des choses multiples :
- l'adjonction au chant grégorien de mélodies d'inspiration profane
- l'ajout de texte sur les mélismes très longs du Kyrie ou de l'Alleluia, pour faciliter leur mémorisation
- la séquence peut être aussi un chant comportant plusieurs strophes et parfois un refrain. C'est le cas de la dernière pièce du CD de la Psalette Rochoise.
6 - Formes du répertoire grégorien
Le chant grégorien n'est pas une forme figée, bien qu'il obéisse à des règles
L'ordinaire de la messe | La célébration de la messe comprend des chants dont le texte est fixe, indépendant du jour de la fête. - le Kyrie - Le Gloria - Le Credo - Le Sanctus - L'Agnus Dei |
La propre de la messe | Le propre, ce sont les pièces dont le texte varie selon le jour et la solennité. - l'Introït - le Graduel - l'Alleluia - l'Offertoire - la Communion |
L'office divin | Cette grande prière quotidienne de l'Eglise consacre l'ensemble du temps humain par la louange divine. Sept fois le jour et une fois la nuit, les moines se réunissent pour célébrer cette liturgie dont le fonds est essentiellement constitué par des psaumes, rassemblés dans l'Antiphonaire. - les antiennes - les repons - les hymnes |
Droit à l'image
Bien que les informations présentes ici ont déjà été en grande partie publiées dans la presse ou diffusées sur internet, et sont toutes à la gloire de la Psallette Grégorienne, certaines personnes du groupe pourraient être gênées par leur diffusion rassemblée dans ce chapitre. Merci dans ce cas, de m'en excuser et de me signaler les retraits à opérer.
Il va aussi de soi que tout commentaire, ajout ou rectification seront les bien venus.
Pour écrire à l'auteur. E-mail : croguennec.ajm@gmail.comAndré J. Croguennec - Page créée le 22/8/2017, mise à jour le 11/1/2018. | |