• Un ciboire d'argent et en dedans doré avec une petite croix d'argent au-dessus
• Un solleill d'argent se démontant en deux piesses servant pour l'octave du sacre
  
  Le "sacre" c'est la « Fête du Saint-Sacrement », elle célèbre la présence réelle de Jésus-Christ dans le sacrement de l'Eucharistie. Sa célébration se fait le jeudi qui suit la Trinité, c'est-à-dire soixante jours après Pâques. Pendant la procession de la Fête-Dieu, le prêtre porte l'Eucharistie dans un ostensoir, le "soleil d'argent" de Pont-Christ. On abrite le Saint-Sacrement sous un dais porté par quatre notables. La procession marche habituellement sur un tapis de pétales de roses qui représente des motifs dessinés sur le sol ou des pétales que des enfants jettent sur le chemin. L'octave correspond aux 8 jours qui suivent la Fête-Dieu, jours pendant lequels l'ostie reste exposée à la vue de tous dans l'ostensoir. X
• Trois calices avec leurs plattennes, sçavoir le plus grand d'argent non doré, un moyen doré en dedans et en dehors et le plus petit non doré
• Une grande croix d'argent garnie de deux clochettes d'argent, d'un crucifix et l'autre coté de l'image de Saint-Pierre aussi d'argent et enthouré d'un chapelet d'ambre
• Une petite boette (boîte) d'argent servant à porter le Saint Sacrement aux malades
• Un cremier d'étain et dans la sacristie un lavabo aussi d'étain dont la pompe est rompue
• Une lampe de cuivre avec une couppe de cuivre pour mettre l'huille
• Plus un plat de cuivre pour la quête
• Un bénitier de metaill (métal ?)
• Une niche pour l'apposement du St Sacrement pendant l'octave du sacre composé de la toile d'argent avec une frange d'or garnie de cadres dorés et rubans ainsi qu'on la voit
• Un crucifix de bois sur le grand authel et six grands chandeliers de cuivre
  servant au grand autel
  Le Christ en robe, qui a été hébergé par Albert Le Roux lors de l'effondrement du toit de l'église, se trouve maintenant au château de Kergrist en Ploubezre (22) chez Huon de Penanster. En 1876, cf le dessin de Léon-Augustin Lhermitte (paragraphe "compléments"), il se trouvait accroché au mur du transept nord, il aurait donc changé de place depuis 1706. X
• Plus deux autres chandeliers de cuivre servant sur les tombeaux
• Une petite croix couverte de cuivre
• Une clochette étant sur les balustres et une autre servant pour le Saint Sacrement aux malades
• Une bannière de damas rouge avec ses garnitures luisantes d'or et d'argent
• Dix amits (?) et cinq aubes, sçavoir trois garnis de leurs dentelles avec deux ou trois cinthures tout rompues
• Deux chasubles blanches de damas garnies de leur garnitures et luisants d'or, avec deux tuniques d'une même couleur et espèce
• Deux chasubles, l'une de damas rouge et l'autre coulleur du feu avec leur garnitures, avec deux thuniques rouges
• Trois chasubles violettes garnies de leur garnitures
• Trois chasubles noires et deux tuniques aussi noires
  Les couleurs des habits de messe :

  • Blanc : pour les fêtes du Notre-Sauveur, de la Vierge et des saints qui n'ont pas été martyrisés.
  • Rouge : pour la Pentecôte, les fêtes de Pâques, des apôtres et des saints martyrs
  • Vert : pour les dimanches après la Pentecôte ou la fête des Rois.
  • Violet : pour l'Avent, la Septuagésime et le Carême, au 4è temps, aux Rogations et au vigiles
  • Noir : pour le Vendredi Saint et la messe des morts.

  Pont-Christ n'avait donc pas de chasubles vertes à cette époque. X
• Trois chapes, sçavoir l'une blanche en broderie de fleurs et l'autre rouge et la troisième noire
• Onze napes tant pour le grand authel que pour les petits authels
  On apprend donc qu'il y avait plusieurs autels dans l'église. Les petits autels se situaient dans les deux transepts. On en voit un dans le transept nord sur le tableau de Léon-Augustin Lhermitte X
  dont il y a cinq garnies de leurs dentelles
• Deux parements blancs servant au grand authel, l'un de damas et l'autre de la toile de laine, plus un parement de violet, un rouge et deux noirs, plus quatre parements blancs pour les petits authels et un parement blanc pour la chaise à prédicateur et un autre sur le pupitre
• Huit coussinets de diverses coulleurs
• Six voiles de differantes coulleurs avec leurs garnitures
• Deux missels et un enthiphonaire et un graduel et deux processionnaires et un rithuel et un missel de requiem
  Outre le missel, la liturgie catholique a créé des livres liturgiques spécialisés :
  L'antiphonaire (de antiphona, « antienne », refrain d'un psaume), est un livre liturgique catholique rassemblant les partitions grégoriennes des heures canoniales (liturgie des heures, ou « bréviaire »).
  Le graduel est un recueil des chants grégoriens qui peuvent être chantés à la messe. Son nom vient de la pratique qui consistait à faire chanter le « répons graduel » par deux ou trois chantres, qui se plaçaient sur les « marches » (latin = gradus) du jubé pour mieux se faire entendre. Le nom de ce chant s'est étendu à tout le recueil.
  Le rituel contient les rites de telle ou telle célébration.
  Le processionnaire est utilisé lors des processions. X
• Un grand coffre avec sa clef et clavure pour les archives et un moyen coffre

  Ce type de coffre avait souvent plusieurs serrures (clavures) avec des clés différentes qui étaient réparties entre plusieurs personnes, pour raison de sécurité.

  C'est certainement pour cette raison qu'une modification est prévue à la fin de l'acte d'inventaire : "il sera fait mettre trois différentes clefs sur un coffre pour reserver lesdites archives desquelles ledit sieur curé sera saisi de l'une et le seigneur marquis de Bresal, comme fondateur de ladite église, de l'autre et le fabrique en charge de la troisième". X

• Une grande table toute neuff avec ses tiroirs cleffés et clavures et autre table au devant de la fenêtre
• L'encensoir de cuivre et un autre aussi de cuivre (voir encadré plus bas)
• Seize essuie-mains servant au grand authel
• Deux grands essuie-mains servant dans la sacristie
• Un daye (dais) avec une couverture de damas rouge servant pour l'octave du sacre
  Dais : L'orthographe, ou en tout cas la manière d'écrire de notre scribe, est parfois déroutante, mais vu son usage, celui de protéger le Saint-Sacrement, ce "daye" est bien un "dais".X
• et ont tous les chasubles, cy-dessus employés, leurs étolles et manipulles de diverses couleurs.

Les encensoirs

Aucun encensoir en argent n'est mentionné, pourtant il semble bien qu'il y en avait un à la fin du XVIIè siècle, et on aurait dû le retrouver là en 1706. Cf les notes de Louis Le Guennec :

" Pont-Christ - La Roche-Maurice : Il a figuré à l'Exposition de Rennes en 1897, un encensoir d'argent du XVIIè siècle possédé par M. Frédéric Sacher, et portant cette inscription :

DONNE : PAR : LE : SIEVR : ... CHAN ... : POUR
CERVIR : A : LEGLISE : DE : PONT : CRIX : 1652

Bulletin de la Sté Arch. d'Ille-et-Vilaine t. XXVII 1898, p. 187 "

Qui peut être ce sieur "...CHAN..." dont il nous manque une partie des lettres de son nom ? En 1659, Pierre de Bochamps, sieur de Bochamps, résidait au manoir de Brezal. Ce pourrait être lui. Il est connu dans des papiers de la fabrique de Pont-Christ. La présence d'un "N" à la place d'un "M" ne doit pas nous surprendre, l'orthographe, et surtout celle des noms propres étant très variable à l'époque.