blason de La Roche

Eglise de La Roche - Construction et réparations

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L'église Saint-Yves, autres chapitres :
- Le jubé et autres boiseries
- Le vitrail : 1er et 2è chapitre
- Le mobilier
- Autres éléments de patrimoine (intérieur)
- Autres éléments de patrimoine (extérieur)
- L'ossuaire
- Oeuvres d'artistes
- Inventaire de 1906

Avant l'église, une chapelle dédiée à Saint Yves

 Début du testament d'Herve VIII retranscrit par Dom Morice. Lire ici le passage concernant la chapelle avec la traduction.

L'église de La Roche-Maurice a remplacé une simple chapelle, dédiée, comme elle à Saint Yves, et dont l'existence nous est révélée, pour la première fois, par le testament du vicomte de Léon, Hervé VIII, daté du 21 août 1363 et rédigé en latin à l'abbaye de Prières, près de Muzillac, où le testateur mourut la même année.

Dans cet acte, Hervé VIII fondait pour cette chapelle, la chapelle de son château de Roc'h Morvan, sise en dehors des murailles de la forteresse, une double chapellenie desservie chacune par un chapelain choisi par lui, en vertu de son droit de patronage et dotée d'une rente de 100 livres pour la célébration d'une messe quotidienne et perpétuelle pour son salut personnel et les âmes de ses ancêtres. La rente devait être prélevée sur ses droits perçus dans les paroisses de Sizun, du Tréhou et de Ploudiry.

Les vicomtes de Rohan, ses successeurs, continuèrent à assurer le service de cette fondation, apparemment à moindre frais ; par contrat de 1432, Rohan assignait une rente annuelle de 4 livres 5 sols pour l'entretien d'un prêtre qui devait dire une messe chaque lundi pour lui-même et ses parents tant vivants que décédés.

Le 28 janvier 1511, un de ses successeurs, Jehan II, vicomte de Rohan, charge son chapelain de célébrer cette messe et lui attribue la même rente à prélever "sur les deniers d'un péage qui fust autrefois de soubz ladite seigneurie de Douzour (lire Daoudour) perçue par feu Jean de Coëtmeur, décédé sans hoirs de son corps, par le décès duquel ledit péage est écheu en notre main".

A la chapelle, propriété du seigneur, succéda au XVIè siècle l'église que nous admirons aujourd'hui, devenue église paroissiale mais, jadis, simple église tréviale dépendante de la grande paroisse-mère de Ploudiry.

La construction de l'église (1509-1589)

Quelques inscriptions permettent de dater la construction de l'église :

Sur la maîtresse-vitre :
 Au pied de la deuxième lancette en partant de la gauche :
"En l'an 1539 fut fait cette
vitre et était de fabrique
pour lors Allen Joce. L.S"
EN L'AN MIL VCC XXXIX
FUT FET CESTE VITRE. ET
ESTOET DE FABRICQUE POR
LORS ALLEN JOCE * LS
Sur une sablière :
 Dans la nef, près de l'escalier du jubé, deux cartouches tenus par
des personnages donnent le nom de A. ROLLANT et la date de 1559.
  Le clocher porte sa date, 1589, sous le fronton de la porte dans un cartouche orné de motifs décoratifs.

La date la plus ancienne mentionnée sur l'édifice est donc celle de 1539.
Mais sa construction a dû débuter plusieurs années auparavant.

1509 est la date proposée sur le site fondation-patrimoine,
et les travaux de l'église ont donc duré jusqu'en 1589.

En plus de ces dates, le diagnostic réalisé en 2010, avant le gros chantier de restauration de ces dernières années (2014-2017), a permis de préciser l'époque de création de la charpente.

Il y a eu "deux périodes de construction, rapprochées d'une quarantaine d'années, mais bien distinctes. La première peut être située autour de 1520, le bois de chêne est de meilleure qualité, ce sont des arbres de haute futaie de gros calibre, et de façonnage plus soigné.

En ce qui concerne la 2è période, autour de 1560 donc, les bois de chêne sont de plus petite section, comportent plus d'aubier, et ont été utilisés au maximum. Tous ces éléments amènent à considérer que les constructeurs, pressés par le temps, ont dû faire face à une certaine pénurie de matériaux, et sans doute à une pénurie de moyens financiers", constate Steven Le Ber, auteur du rapport de diagnostic et gérant de l'entreprise Le Ber de Sizun, qui a eu en charge les travaux de restauration de charpente et de sculptures.

En fait, la charpente se divise en 10 travées, les 4 travées orientales correspondent à la première période, les suivantes à la 2è et portent les dates de 1559 et 1561. (source ltinfo).

Cependant, il restait encore à terminer l'enclos paroissial avec la création de l'ossuaire, réalisé en 1639 et 1640, comme l'attestent les dates gravées sur celui-ci (voir ici).

A la même époque 1533-1560, le seigneur de Brezal faisait construire l'église de Pont-Christ.
Pour celle-ci, la question de l'identité des commanditaires et payeurs ne se pose pas :
leurs noms sont gravés sur le chevet.

Les Rohan ont-ils, comme on l'a écrit, bâti l'église de leurs propres deniers ? "Je ne le crois pas  , écrit Jehan Bazin. Ils ont, sans doute, cédé gratuitement le terrain et continué à la favoriser de donations fréquentes et généreuses en tant que patrons et fondateurs, titres qui perdaient peu à peu leur contenu originel.

D'ailleurs, très tôt, la trève, puis la paroisse qu'elle est devenue, prenait le caractère d'une entité juridique avec la gestion par un corps politique composé, entre autres membres, de deux "fabriques" (marguilliers), et jouissant de ressource propres alimentés, en grande partie, par la générosité des fidèles".

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C'est aussi l'avis de Guy Leclerc : "La fin du mécénat ducal à la mort, en 1514, d’Anne de Bretagne entraîne le tarissement progressif du mécénat seigneurial. Rappelons que les Rohan adhèrent au protestantisme de 1550 à 1645. À La Roche-Maurice comme ailleurs, les ressources paroissiales, gérées par des fabriques recrutés parmi la paysannerie aisée, permettent la mise en œuvre de chantiers aussi bien que la commande d’oeuvres d’art. . . . Les armoiries des Rohan et de leurs alliances qui figurent ou figuraient dans divers endroits de l’église rappellent moins leur mécénat que leurs droits de seigneurs prééminenciers. Les Rohan percevaient une chefrente sur certains biens que possédait la fabrique de l’église".

La Roche-Maurice, église Saint-Yves et ossuaire par Guy Leclerc
https://www.shabretagne.com/scripts/files/58e3e365148ef0.21808328/2012_31.pdf


Par contre, Yves-Pascal Castel semble privilégier l'hypothèse que les Rohan auraient fait construire cette église :
"L'église, dédiée depuis 1363 à Saint Yves, occupe la basse cour du château édifié sur le piton rocheux voisin. Apanage des Rohan, on comprend l'omniprésence, ici, du blason aux neuf mâcles d'or. A quoi répond la rareté des noms de fabricien ou de recteur, vide épigraphique éloquent. Au porche Ouest, les deux grands timbres aux heaumes à lambrequins flottants, au blason illisible, insérés au-dessus du fronton, disent l'origine seigneuriale d'une église qui est une trève de Ploudiry.

La Roche-Maurice, église Saint-Yves - Extrait des "actes des conférences 1990"
de l'université d'été du Pays d'accueil des Enclos et des Monts-d'Arrée.

L'érection en trève (1641)

Par la suite, La Roche-Maurice disposant d'une belle et grande église va pouvoir recevoir un grand nombre de fidèles et être érigée en trève  . Elle le fut en l'an 1641 : Messire Robert Cupif, lors évêque de Léon, M. Yves Kerriou, recteur de Ploudiry. On trouvera dans un autre chapitre les curés et recteurs de La Roche depuis cette date.

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Une trève (trev, treo ou tre, en breton) est, en Bretagne, une succursale de paroisse, subdivision rendue nécessaire par l'éloignement du lieu de culte paroissial. L'habitant d'une trève est un trévien (trevad ou trevian, en breton). La chapelle ou l'église d'une trève est appelée chapelle tréviale ou église tréviale.
- La chapelle tréviale bénéficie de la part de la paroisse d'un minimum de service religieux, sans avoir un desservant à demeure.
- L'église tréviale a un desservant sur place, à qui les tréviens doivent construire une résidence, et dont ils doivent assurer la subsistance. L'église paroissiale reste l'église mère des tréviens.

Sous l'ancien régime, Ploudiry était plus grande paroisse du Léon, ce qui justifie son découpage en trèves. Avant la Révolution, elle en comprenait six : La Martyre, Loc-Eguiner, Pencran, La Roche-Maurice, Pont-Christ et Saint-Julien de Landerneau.

D'autres sanctuaires proches furent aussi érigés en trève vers cette date :

On peut penser que Pont-Christ est également devenu une trève Ploudiry à cette époque, si ce n'est en 1581, lors la consécration du lieu par l'évêque de Léon, Rolland de Neufville, le 9 mai. L'église de Pont-Christ était, bien sûr, on l'a vu plus haut, belle et bien opérationnelle à cette date-là, alors que celle de La Roche était encore en construction.

Quelques éléments d'architecture

Les murs de schiste :

Mur de schiste de l'église  Pignon de schiste et granit de l'ossuaire
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Autrefois, le château n'était pas vu comme un monument historique mais simplement considéré comme une réserve de pierres. Il semble bien que certains Rochois s'en sont servis pour construire leur maison. Un exemple assez évident se trouve dans le pignon de la maison qui fut autrefois la boucherie du bourg et aujourd'hui l'agence immobilière... Ils auraient imité ce qui aurait été fait, peut-être, pour construire l'église Saint Yves ?

Les anciens baux de location de la maison à four rédigés sur l'instruction du duc de Rohan (propriétaire du château) stipulaient, qu'au besoin pour l'entretien du four, les fourniers "pourront prendre au vieux château les pierres nécessaires pour la plateforme".

En 1821, Jean Moliné fut suspecté de prendre des pierres dans ces ruines pour construire son moulin à huile et à blé (cf exploit d'huissier du 29/6/1821) voir le chapitre sur le moulin de l'Elorn.

Quelques informations supplémentaires dans le chapitre sur le four banal et dans celui sur le moulin de l'Elorn (Moliné, Bazin, Le Verge).

Le clocher :

Il porte une date : 1589. "C’est ici, à La Roche, qu’a été inventé le clocher dit « léonard » : une flèche élancée reposant sur une chambre de cloches à deux étages et deux galeries. La Roche-Maurice invente la version gothique (une flèche) exactement au moment où Berven conçoit la version Renaissance (un dôme). L’une et l’autre se partageront les faveurs d’un grand nombre d’églises de la région durant trois siècles". (source CIAP).
Les quatre pinacles et le haut de la flèche sont de style gothique. Les chambres de cloches comme le portail ont un décor renaissance.

Le portail est surmonté d'un fronton et encadré de colonnes à chapiteaux ioniques. Au-dessus, une niche abrite une statue de saint Yves, le saint patron de la trève. Dans les contreforts, on observe deux autres statues. Saint Pascal Baylon, à gauche, vêtu d'une bure franciscaine, tient un ciboire. L'autre statue, à droite, en habit dominicain est saint Vincent Ferrier.

Suivre le lien pour quelques dessins du clocher.

Le portail sud :

Sur le tympan, on voit un saint abbé. Les spécialistes l'identifient différemment : saint Guénolé, saint Maudez ou saint Maurice.

La double porte est entourée d'une arcade, où sont représentés les 12 apôtres, placés chacun dans une niche à dais.

En partant en bas à droite et en suivant l'ensemble de l'arcade, nous trouvons :
En amorçant la descente vers la gauche :
Ce portail est absolument admirable. Jean-Yves Cordier l'a très bien décrit dans son blog.

La sacristie :

Elle a été reconstruite en 1881 au temps de l'abbé Caer, d'après le plan dressé par M. Le Guerranic, architecte. Le mobilier a été fourni par M. Toularc'hoat, sculpteur à Landerneau (source ADQ 192 V DEPOT 3).

La décision de cette reconstruction, prise lors de la réunion du conseil municipal du 29/2/1880, reposait sur les motivations suivantes : "la sacristie actuelle est notoirement insuffisante, elle ne permet pas au clergé d'y rien déposer de ce qui est nécessaire au culte" du fait de son exigüité et de l'humidité qui y règne.

Plus précisement, "la commune de La Roche-Maurice ne dispose comme sacristie qu'un appenti construit contre le flanc nord du choeur, cet appenti long et étroit est humide et n'est éclairé que par une petite fenêtre pratiquée dans le pignon oriental et par suite n'offre aucun emplacement pour servir de dépôt aux objets nécessaires au culte" (source lettre d'accord de la sous-préfecture datée du 6/8/1880 - ADB 1 V 785). Cf un dessin d'Emile Sagot en 1868  .

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Dessin d'Emile Sagot en 1868

Le devis s'élève à la somme de 3.262,66 francs. Le conseil donne un avis favorable à la demande de la fabrique et approuve le plan en faisant observer qu'il lui a semblé qu'on avait pas ménagé de cheminées dans le projet, ce qui lui paraît nécessaire et dont l'établissement n'occasionnera que peu ou pas de frais. M. le Maire expose que pour faire face à ces travaux, la fabrique demande à aliéner
1° un champ de 99,10 ares n° 472 du plan cadastral de St-Urbain estimé par expert 1.100 fr. et dont M. Du Beaudiez notaire à Landerneau offre 1.200 fr.
2° deux petites parcelles en la commune de La Roche à Pont-Christ n° 695 et 733 du plan estimées 246 fr.
Le Conseil considérant que ces biens non chargés de fondations seraient avantageusement vendus aux prix ci-dessus, est d'avis qu'il y a lieu d'autoriser à les vendre aux enchères, sur les mises à prix ci-dessus.

L'entretien de l'enclos

Il ne suffit pas de construire, il faut aussi entretenir.
La liste des interventions est impressionnante, même si elle est encore incomplète.

Avant la loi de séparation des Eglises et de l'Etat en 1905, l'entretien était décidé et financé par le conseil de fabrique (à l'aide éventuel de la municipalité au 19è siècle). En 1769, le conseil de fabrique (ou corps politique) de La Roche était composé de 2 fabriques en charge, assisté de 12 autres personnes. En 1789, lors de la rédaction du cahier de doléances, on y trouve 12 personnes en tout. Voir ICI.

En 1854, le conseil était composé de 6 personnes : Jean Péron, Joseph Le Menn, Yves Coloigner du Quilloc, Yves Bescont, Jean Abgrall et Lucien Bazin, auxquelles se joignait Yves Coloigner de Pont-Christ en tant que trésorier-adjoint pour la chapelle de Pont-Christ.

En 1883, il était composé de 7 membres, dont :
- deux membres de droit : le recteur, Guy Caer, et le maire, Léon de Lavillasse.
- cinq membres nommés : François Elleouet, Laurent Abgrall, Jean-Marie Miossec, Victor Bazin et Joseph Abgrall.

Le grand vitrail
Le grand vitrail a été révisé à maintes reprisesSources
1715Cette vitre fut descendue, lavée et réparée pour la somme de 95# suivant l'accord fait avec le sieur Bodolec, maître vitrier de Brest, en présence de M. l'abbé Pinsson, parisien, prieur et recteur de Ploudiry, chanoine régulier de l'abbaye de Daoulas et le sieur Goulven Nedelec, curé de la dite trefve de La Roche, qui a dessiné cette vitre par ordre dudit sieur prieur. (ADQ 192 V DEPOT 3)ADQ
1756Le 3/10, contrat passé devant le notaire Laveant de Landerneau par les 2 fabriques en charge de l'église, Hervé Salaün de Pesmarc'h et Nicolas K/baol de K/raoul, avec Yves Le Siche, maître maçon, et François Michelot, maître vitrier, tous deux de Landerneau, pour la réparation de la maîtresse vitre : le maçon devant mettre la baie en état de recevoir les vitrages "raccommodés" par le vitrier, respectivement pour 36# et 28# (ADQ 4 E 93/1)ADQ
1792En 1792, 1793, travaux de Maurice Cam, vitrier à Saint-Pol de Léon pour 16 livres 10 sols (source Jean-Pierre Le Bihan sur son Blog)JPLB
1849En 1849, le conseil de fabrique avait obtenu du gouvernement 600 francs pour replomber et nettoyer intégralement les vitraux. (Délibération du conseil de fabrique - 21/11/1858)AEQ
Pour Guy Leclerc cette restauration concerna surtout le tympan : "Dans quatorze des jours du tympan figurent les armoiries des Rohan avec leurs alliances. Elles sont l’oeuvre d’une restauration en 1849 par le vitrier brestois Mathieu Rosuel. La présence dans les écoinçons inférieurs d’anges portant des instruments de la Passion et qui sont d’origine, laisse supposer qu’une partie des jours où figurent des armoiries étaient à l’origine consacrés à la représentation d’autres anges".
Mais il indique en note : "Paul-François Broucke pense que le tympan de la maîtresse-vitre a été totalement armorié à l’origine comme il se présente aujourd’hui. Le dessin réalisé en 1714 par le curé de La Roche-Maurice avant la restauration de Bodolec permettrait de lever le doute. Beaucoup d’auteurs en parlent mais aucun ne semble avoir vu le document qui serait conservé aux Archives nationales de France".

Il semble bien que ce dessin est tout simplement celui qui est présent dans le cahier des B.M.S. de La Roche en 1714. C'est là que l'a retrouvé Paul-François Broucke dans une photocopie disponible au C.G.F, en ligne sur Internet.

GL
1858Constat du conseil de fabrique : "Le panneau représentant le jugement et la condamnation de notre sauveur par Pilate est détruit dans sa presque totalité par le temps. Cette lacune choque tous les regards ... elle mesure 1,63 m. de longueur et 63 cm de largeur ..." Le Conseil demande donc au gouvernement d'accorder une somme de 250 francs pour réparer ce panneau" (Délibération du conseil de fabrique - 21/11/1858). Voir aussi la délibération du conseil municipal n°86. AEQ
1869Un rapport fut établi, le 9 avril 1869, par Rivoalen de Landerneau dans le but d'obtenir une subvention des Beaux-Arts pour la restauration du vitrail. Le devis s'élevait à 2.568 francs sur la base de l'expertise de M. Luçon de Paris qui s'est déplacé à La Roche (ADQ 192 V DEPOT 3).ADQ
Voir aussi délibération du conseil municipal du 2/11/1869 : "... le grand vitrail est d'un travail fini et sous ce rapport il attire l'admiration de tous les étrangers.... il y manque quelques panneaux ou parties de panneaux que le temps aura détruit ..." ADB
La restauration sera effectuée en 1870. JYC
1912Délibération du conseil municipal du 1/9/1912 : Réparation du vitrail - M. le Maire expose à l'assemblée que le vitrail de l'église, malgré l'exposition précaire de ce monument faite l'année dernière au Ministère des Beaux-Arts, n'a été l'objet d'aucun travail de consolidation et qu'il menace de s'écrouler. Le Conseil, après avoir délibéré, prie M. le Maire de faire les démarches nécessaires en vue d'obtenir de l'administration les réparations nécessaires à la conservation du vitrail de l'église visitée par de nombreux touristes.ADB
1926Délibération du conseil municipal du 5/9/1926 : Réparation du vitrail de l'eglise et vitraux de l'ossuaire - Réitération de la demande précédente en incluant les vitraux de l'ossuaire... Le conseil considérant que ladite réparation ne constitue pas une dépense excessive prie M. le Maire de faire les démarches nécessaire en vue d'obtenir de l'administration d'effectuer, aux frais de la commune, lesdits travaux de réparation.ADB
1937Autre restauration ou révision (sources : manuscrit signé H.S. - AEQ 2 P 237/2 + texte de Roger Bras) Intervention de l'atelier Gruber (Guy Leclerc)GL
1942Le 17/6, par crainte des bombardements, il fut déposé sur l'ordre des Beaux-Arts. Placé en 4 caisses, il resta dans la chapelle jusqu'à l'approche des américains en août 1944. Il fut alors transporté loin de toute circulation à Valy-Nevez, où M. Guillou le garda pendant plusieurs mois. Il fut reposé du 11 au 20 juillet 1950 (source manuscrit signé H.S. - AEQ 2 P 237/2) AEQ
1950Remise en place ... "après restauration par Auguste Labouret ; et nombre de plombs de casse furent alors ajoutés." (Gatouillat et Hérold 2004, cf le blog de Jean-Yves Cordier)
Les deux autres vitraux du chevet
1875On peut estimer la date de fabrication de ces vitraux et leur mise en place entre 1872 et 1878, car ils comportent, dans leur partie haute, les blasons d'un pape et de trois évêques de Quimper et de Léon. Le vitrail du côté nord contient les blasons de Mgr Nouvel de la Flèche (1872-1887) et du pape Pie IX (1846-1878) et celui du côté sud les blasons de Mgr Graveran (1840-1855) et Mgr Sergent (1855-1871).
Mgr Nouvel de la FlèchePie IXMgr GraveranMgr Sergent
AJC
 
Le jubé
1968Restauration et polychromie, car le jubé avait depuis longtemps perdu ses couleurs. Voir article dans Le Télégramme du 6/8/1968.Presse
 
Le clocher
1869Le clocher ayant été frappé par la foudre, il nécessite la consolidation de sa pointe. L'architecte Rivoalen établit un procédé économique de réparation et le devis correspondant pour 400 fr. au lieu de 1.200 fr., l'estimation précédente des frères Martin de Landerneau. Voir en annexe. (ADQ 192 V DEPOT 9)
Cependant, Joseph Bigot, l'architecte départemental, présente un certain nombre d'observations "desquelles il résulterait que le projet de M. Rivoalen n'a pas été suffisamment étudié et ne saurait être exécuté sans de sérieux inconvénients" - note à l'évêque du 24/8/1870 (ADB 1 V 514)
ADQ
ADB
1872Délibération pour la réparation du clocher - 21/7/1872, séance extraordinaire du conseil de fabrique. M. Rivoalen donne lecture de son rapport et de son devis, qui se monte maintenant à 1.200 fr., ce qui montre que la technique de réparation si bien décrite en 1869 n'a pas été appliquée, suite aux remarques de Joseph Bigot. L'entrepreneur choisi pour les travaux est M. Le Naour de Quimper, présent à cette réunion. Le Conseil accepte la proposition de M. Le Naour. AEQ
1906Démontage et remontage de la flèche qui menaçait de s'écrouler. BM2015
Le 5/7/1906, le conseil municipal est réuni en assemblée extraordinaire pour statuer sur les réparations urgentes à faire au clocher de l'église et vote la réparation, la fabrique ayant les ressources nécessaires.
Le 6/9/1908, nouvelle réunion du conseil qui décide d'aliéner un titre de rente pour subvenir aux coûts de réparation.
Le 1/11/1908, le conseil est de nouveau réuni, car le sous-prefet a interdit l'aliénation de ce titre de rente et exige que la commune contracte un emprunt. Celui-ci sera décidé en cession extraordinaire du 15/11, pour le montant du devis des travaux, soit 2.700 fr. Il sera fait auprès de la caisse des dépôts, remboursable sur 30 ans, et amorti par une imposition extraordinaire de cinq centimes additionnels.
ADB
1909Le clocher était muet depuis trois ans. La voix des cloches y retentit maintenant, car les réparations nécessitées par le mauvais état du clocher sont terminées. (Le Courrier du Finistère du 9/10/1909)Presse
1971La foudre est tombée sur l'église : gros dégâts matériels.
Vers 1h30, dans la nuit de dimanche à lundi, les habitants de La Roche ont été réveillés en sursaut. La grêle et la pluie tombaient avec force depuis plusieurs heures déjà, lorsqu'un énorme fracas retentit : la foudre venait de tomber sur le paratonnerre de l'église paroissiale. En l'occurence le paratonnerre ne remplit pas son office puisqu'il fut entièrement détruit par la foudre, de même que l'installation électrique, située dans la sacristie.
Hier matin seulement on put juger de l'étendue des dégâts : en effet, à la base du clocher, les énormes pierres de taille posées là depuis des centaines d'années avaient été fendues  , ce qui prouve la puissance de la foudre.
Par ailleurs précisons que les installations électriques de nombreuses maisons du bourg ont également été détériorées, en particulier celle du boulanger, qui n'a pu cuire son pain.
Une autre conséquence : le bourg a été privé de téléphone pendant la majeure partie de la journée d'hier. (Ouest-France 16/2/1971)
Presse
1972Réparation du clocher - Le conseil autorise le maire à signer un marché avec l'entreprise M.P.R. (Maçonnerie, Pierre de taille, Restauration des monuments historiques) à Rueil-Malmaison (92) pour la réparation du clocher de l'église endommagé par la foudre le 15 février 1971. Le montant du marché est de 16.796,11 F. Les honoraires dus à M. Lisch, architecte en chef des monuments historiques chargé de la direction des travaux, seront calculés sur les dépenses effectuées, au taux de 5 %. (Télégramme du 28/1/1972 - AEQ 7 L 17) Presse
2015 Église Saint-Yves. Opération de haute voltige sur le clocher
Mercredi matin, Ronan Le Fer, gérant de l'entreprise rochoise « Arbres et cordes », spécialisée dans les travaux en hauteur, était à pied d'oeuvre sur le clocher de l'église Saint-Yves. Il s'agissait pour lui et son assistant Marzin Riou d'intervenir sur le clocher afin d'enlever la végétation et reboucher les joints. Cette opération, demandant un certain sang-froid, s'effectue au moyen de cordes et en rappel, à 20 mètres de hauteur. (Télégramme 11/9/2015)
Presse
Les cloches
1769Refonte d'une petite cloche cassée par Jean-François Guillaume, fondeur, demeurant en la ville de Rennes, paroisse St-Aubin. Traité passé le 22/7/1769 chez le notaire Renault à Landerneau (ADQ 4 E 93/4)ADQ
1852Acquisition d'une nouvelle clocheBM2015
1889En août, réception des deux nouvelles cloches. Le recteur Gabriel Breton informe l'évêque de Quimper que "les deux cloches demandées à M. Harvard à Villedieu sont bien réussies et en parfait accord" et le prie de lui faire "l'honneur de venir les bénir le 7 septembre en ce rendant au Folgoat".AEQ
Les deux cloches portent la date de 1889 et proviennent donc de la fonderie A. Havard de Villedieu-les-Poêles. Elles portent également les mêmes mentions : le nom du recteur de l'époque, Gabriel Breton ; celui du maire, Léon d'Audibert de Lavillasse ; celui du trésorier du conseil de fabrique, Victor Bazin, et de ses collègues fabriciens : F. Eleouet, A. Coloigner, JM. Miossec, J. Abgrall.
Ecoutez le carillon de l'église de La Roche :

La première cloche acquise en 1852, a été refondue en 1889 pour être en harmonie avec sa "soeur". Elle porte le nom de Victoire-Fanny-Appoline, elle a pour parrain Victor Bazin, trésorier de la fabrique et futur maire de La Roche, et pour marraine Fanny Augustine Lamarque.
La marraine était la petite-fille de l'ancien maire de La Roche, Jean-Baptiste Lamarque, et la fille de Charles Lamarque, notaire à Brest, né à La Roche, et d'Appoline Viel.

La deuxième s'appelle Paule-Alice-Louise-Marie, elle a pour parrain Paul de Dieuleveult et pour marraine Alice-Louise-Marie Le Noan, épouse de Léon de Lavillasse. Sur son sommet et en façade, on voit nettement, moulées dans le bronze, des scènes bibliques, comme celle de l'annonciation.

Elles furent bénies par l'évêque de Quimper et de Léon, Jacques-Théodore Lamarche, le samedi 7 septembre 1889.

BM2015
AJC
1954Electrification des cloches. Elles indiquent automatiquement les heures et les demi-heures. Elles sonnent chaque jour l'angélus de midi et celui du soir à 19 heures. Sur commandes, elles sonnent l'appel aux offices, le carillon, les glas et le tocsin.BM2015
1972Le 15 février 1971, la foudre tombait sur le clocher. Des dégats importants en résultaient, puisque le paratonnerre et toute l'installation électrique avaient été détruits et une grosse pierre du clocher était fêlée. Depuis cette date, les Rochois n'entendaient plus leurs cloches sonner. Un an, jour pour jour, après cette catastrophe, les travaux de réparation ont commencé, grâce à une indemnité de la compagnie d'assurance. L'entreprise M.P.R. (Monument, Pierres de taille, Restauration) de Rueil-Malmaison, agréée par M. Lisch, architecte des Beaux-Arts, est actuellement sur les lieux afin de redonner à l'église tout son éclat et sa splendeur (Télégramme du 2/3/1972).Presse
1974Remplacement du mouton supportant la 2è cloche - Depuis quelques temps déjà, les Rochois regrettaient de ne plus entendre le carillon de l'une des deux cloches lors des cérémonies. Car si la plus grande (Paule) de 800 kilos remplissait bien son office, par contre la seconde (Victoire) de 600 kilos, ne fonctionnait pratiquement plus, le mouton (un gros bloc de chêne) qui la supportait étant usé.
Afin de changer la pièce défectueuse, et au lieu de faire appel à une maison spécialisée dans ce genre de travaux (ce qui risquait d'entraîner des gros frais et d'occasionner une longue attente), le recteur de la paroisse, Roger Urien, en accord avec la municipalité, décida de confier le travail à trois artisans locaux, en l'occurence, MM. Louis Berthou  , ferronnier d'art, Emile Léon, menuisier, et Jean Kermarrec, ouvrier spécialisé aux établissements Martereau.
Grâce à ces artisans, qui ont réalisé le travail en trois jours, le mouton défectueux a été remplacé et de nouveau Victoire a retrouvé sa place dans le magnifique clocher et va pouvoir carillonner lors des événements heureux et aussi, hélas, malheureux. (Ouest-France du 26/3/1974)
Presse
1995Mise en conformité de l'installation des cloches et remplacement des sommiers par l'entreprise Bodet, spécialisée dans ce genre de réparations. Le système, très ancien, fonctionnait très mal depuis de nombreux mois.
En effectuant ces réparations, il fut constaté une déficience totale du paratonnerre. L'horloge donne également des signes de faiblesse et nécessite une révision complète. Le devis, présenté par l'entreprise Bodet, se chiffre à 29.000 f. pour les deux réparations. Le conseil vote favorablement pour les travaux. (BM 11/1995)
 
L'horloge
1864
1865
Voici ce qu'on trouve dans les délibérations du conseil municipal :
N°33 - Restauration de l'horloge (14/8/1864) : L'un de membres du conseil a proposé de voir si la commune, aidée de la fabrique, ne pourrait pas faire restaurer son horloge ou se procurer une nouvelle, et cela dans le plus bref délai dans l'intérêt des nombreux journaliers du bourg et des environs.
N°38 - Vote définitif du budget de 1864 (29/5/1865) : Vu le mauvais état de l'horloge, le conseil municipal vote à l'unanimité une somme au budget supplémentaire, se proposant de voter le complément l'année prochaine, si la fabrique ne peut parfaire la somme que coûtera l'horloge et prie M. Taconnet l'un de ses membres de voir où l'on pourra s'en procurer une, et au prix le plus modéré.
N°40 - Vote de 400 F. pour l'horloge (14/8/1865)
N°43 - Achat d'une horloge, approbation de cet achat au prix de 1.200 francs chez M. Collin, horloger mécanicien à Paris (5/11/1865)
ADB
18xxLe cadran de l'horloge qui avait été placé initialement sur le toit de l'église est installé sur le clocher. Une carte postale ancienne datée de 1902 le montre déjà à cet endroit.CPA
1995Révision de l'horloge par l'entreprise Bodet, voir plus haut.
 
L'ossuaire
1781L'ossuaire devint une véritable chapelle meublée d'un autel... Elle prit le nom de "chapelle Sainte-Anne" dès 1781. On y célébrait le pardon de sainte Anne, on y faisait le catéchisme. (Télégramme du 18/1/1977)Presse
1868Legs de Mlle Marie Yvonne Kerneis au recteur : 1.000 F pour faire restaurer la chapelle sainte Anne. Le 28/6/1869, le recteur Le Moigne écrit ceci à l'évêque : "... je me suis hâté d'exécuter les dernières volontés de la bienfaitrice en faisant construire un toit et un lambris neufs à ladite chapelle et en mettant l'autel et le sanctuaire en un état décent. L'extérieur demandait quelques réparations pour empêcher les infiltrations des eaux. Il me reste encore assez d'argent pour faire un enduit à l'intérieur et je vais profiter du temps sec pour exécuter ce travail. AEQ
1925Délibération du conseil municipal du 1/6/1925 : Réparation des vitraux de l'ossuaire - M. le Maire expose que les vitraux de l'ossuaire, classé monument historique, n'ont été l'objet d'aucune réparation, malgré les réclamations adressées l'année dernière à l'architecte départemental des monuments historiques et que les vitres disparaissent morceau par morceau. Le Conseil après avoir délibéré, prie M. le maire de faire les démarches nécessaires en vue d'obtenir de l'administration, la restauration des vitraux ou de remédier à cet état de choses en faisant apporter à chaque vitrail une grille de protection.ADB
1977Récemment électrifié, l'ossuaire est aménagé... (Le Télégramme du 18/1/1977)Presse
1986La toiture et les vitraux de l'ossuaire ont été rénovés et les murs intérieurs repeints à la chaux.JYC
 
Remplacement du pavé de l'église
1859Le sol de l'église est en très mauvais état, le pavé doit être refait d'urgence. Le conseil de fabrique, incité par le fils du ministre des cultes lors d'une visite à La Roche, prend la liberté de demander au gouvernement une aide de 2.050 F. (délibération de ce conseil le 3/7/1859).
Mais le recteur, Elie Combot, n'y croit pas du tout (lettre du 10/7/1859 au vicaire général Evrard).
AEQ
1862Le Conseil de fabrique a donc demandé aux autorités supérieures, devis à l'appui, voir en annexe, l'autorisation de le restaurer à ses frais en dalles de kersanton.
La moitié des dalles de kersanton étaient déjà livrées, quand le sous-préfet de Brest communique au maire de La Roche un projet de l'architecte d'arrondissement, M. Bourdais, qui "tend à substituer un dallage en ciment de Portland au pavé en dalles de kersanton".
Le recteur de La Roche "n'a pas jugé à propos de saisir son conseil de cette question, puisque sur l'avis de l'approbation diocésaine, il avait cru devoir traiter au prix du devis qui accompagne la délibération de la fabrique, pour ne pas manquer un bon marché, et que déjà la moitié des dalles en kersanton est livrée".
De son côté, bien que le projet de M. Bourdais présente une économie réelle, le conseil municipal approuve "le projet de la fabrique, projet qui du reste présente surtout à la campagne des garanties d'une plus longue durée". (délibération du conseil municipal du 24/8/1862)
ADB
1863Le dallage en kersanton sera donc en place en 1863, et l'est encore aujourd'hui. AJC
 
Interventions diverses
1827"Nous avons renouvelé notre maître-autel, c'est-à-dire les gradins et le tabernacle. Le coffre est resté intact. Dans les pouvoirs que sa Grandeur vous accorde dans l'ordre il n'est pas parlé de tabernacle ni d'autel, ainsi je vous prie de m'obtenir le pouvoir de bénir le tabernacle et l'autel, s'il est nécessaire de les bénir, ce que je ne crois pas, vu que le coffre et le dessus où est installée la pierre sacrée soient restés intacts". (Lettre du recteur Calvez à l'Evêché le 19/12/1827).
Voir le devis du 7/4/1827 qui a précédé ces travaux
AEQ
1827
1893
1898
Les lambris des bas côtés ont fait l'objet de réparations importantes en 1827 puis ont été rénovés au début du XXè siècle. Les lambris de la nef ont été entièrement refaits en pichpin (bois en provenance d'Amérique du nord) en 1893. La réfection a été financée par une vente de bois prélevés sur les possessions de la fabrique. Les peintures et décorations effectuées en 1898 ont vraisemblablement repris les motifs et les couleurs qui figuraient sur l'ancien plafond.JYC
1849Achat d'une balustrade en fer pour séparer le choeur du sanctuaire pour 800 fr. (ADQ 192 V DEPOT 1)ADQ
1859"Fortes réparations et ornementations faites au sanctuaire et au grand autel" pour 940 francs (Délibération du conseil de fabrique - 3/7/1859)AEQ
1863Achat d'un confessionnal. Il a été jugé prioritaire par rapport à la reconstruction de la sacristie, car le presbystère pouvait tenir lieu de sacristie en attendant. N.B. Le presbytère était dans un excellent état car il venait d'être reconstruit moins de 2 ans plus tôt.
"Monsieur le président expose qu'il est très urgent d'avoir un confessional neuf, vu l'état de vétusté et d'insalubrité de l'ancien, et vu que les réparations de la sacristie peuvent être ajournées, attendu que le presbytère peut y suppléer pour bien des choses, propose d'affecter la somme de 250 fr. allouée au budget de 1863 pour ces réparations, à la confection immédiate d'un confessionnal. Le Conseil consulté a voté ce revirement d'une voix unanime. La présente délibération devra être soumise à l'approbation de l'autorité diocésaine avant que le projet soit mis à exécution". (Séance extraordinaire du conseil de fabrique le 15/11/1863 - ADQ 192 V DEPOT 9)
ADQ
1866
1869
1870
 Toiture. Comme dans bon nombre d'édifices de ce genre, c'est la toiture qui exige le plus de soins. On note plusieurs interventions pour éviter les infiltrations et les dégradations au fil des ans. En 1866 et 1869, il y a eu d'importants travaux. C'est ainsi que 24.000 ardoises de petites tailles, du nom de cartelettes, ont été commandées et règlées aux entreprises de couverture appelées à son chevet.

Une inscription, visible sur le lambris à droite du vitrail, indique le nom de l'entreprise Duhot qui a effectué le travail en 1870.


En 1870... et peut-être aussi plus tard en 1877
comme le laisse supposer cette inscription
et le paiement (voir plus bas)

JYC
Dans le journal du trésorier (ADQ 192 V DEPOT 3), on trouve notamment : 19/8/1866 payé 131,25 francs pour cinq milliers d'ardoises cartelettes à Huyot et Merdy - 29/4/1868 payé 300,00 francs pour 15 milliers de cartelettes à M. Kerbrat de PleybenAJC
1877L'intérieur de l'église a été nettoyé et crépi. Par ailleurs, 403 francs ont été payés au couvreur Duhot. (ADQ 192 V DEPOT 3).ADQ
1881Nouvelle sacristie (voir plus haut - source réunion du conseil municipal du 29/2/1880)ADB
1931La toiture de l'église est endommagée par la tempête du 3 novembre (Lettre de Gaston Chabal, architecte du gouvernement à Brest).AEQ
1960Cette année-là, le recteur François Traon réfléchit à des rénovations dans l'église (AEQ 2 P 237/1) :
1 - rajouter un autel au centre du choeur : un autel en pierre  est proposé par l'architecte L. de Lafforest, mais il n'est pas retenu. Le nouvel autel sera en bois.
2 - remplacer les chaises par des bancs. Les bancs seront installés après 1968.
3 - réparer le plancher du choeur. En 1962, l'abbé Traon écrivait à M. Cailliau, architecte des bâtiments de France à Quimper : "Le plancher du choeur cède de plus en plus, et dans l'état actuel il est dangereux ; et tous les dimanches, j'ai toujours peur qu'il n'arrive un accident à mes enfants de choeur".
AEQ
1962Délibération du conseil municipal du 10/1/1962 : ... Le maire expose au conseil que des dépenses assez importantes sont prévues prochainement pour les travaux indispensables suivants, dont certains sont même déjà effectués : ... ... Réfection du parquet du maître-autel, dont la dépense incombant à la commune, 50 % du montant total, est d'environ 2.500 F. ... le conseil décide de voter la réalisation d'un emprunt ...Mairie
1972Restauration de la statue de saint Yves à l'église. Le maire expose au conseil que le conservateur régional des Bâtiments de France a inscrit au programme de restauration des objets mobiliers classés en 1972, les travaux de restauration d'un groupe de 3 statues en bois du XVIè siècle "Saint Yves entre le pauvre et le riche", conservé dans l'église. Après déduction des participations de l'Etat et du département (1.537,60 F + 874 F), la participation demandée à la commune est de l'ordre de 646 F. Le conseil paroissial sollicité ayant décidé de participer au tiers de ces frais, la charge communale n'est plus que de 430,66 F que le conseil décide d'inscrire au budget primitif de 1972. (Télégramme du 28/1/1972 - AEQ 7 L 17) Presse
1983Le parquet du choeur atteint par la mérule, a été entièrement rénové et les portes ont été refaites à l'identique par l'entreprise Léon de La RocheJYC
1983Remplacement des bancs de l'église, achetés par la municipalité.BM1983
2001Une restauration partielle des pieds de ferme de la charpente a due être effectuée du coté de la sacristieJYC
2021En septembre, les portes ont été refaites par l'entreprise de Jacky Léon à La Roche.FB
 
Gros travaux
1874et 1875 : "les biens de la fabrique furent mises aux enchères et vendues en 1873, le jeudi 10 septembre à 10 heures du matin. Il y avait 25 ou 26 lots dont deux concernaient 7 pièces de terres louées à Creac'h-Miloc. Cette vente avait lieu pour le financement de la réfection de l'église paroissiale en 1874-1875". JP
1995Travaux à l'église de La Roche pour 1.200.000 F
Les réparations sont inscrites dans le programme OID (opération intégrée de développement), élaboré en novembre 1989 en concertation avec les maires des communes du canton de Ploudiry et la conservation régionale des Monuments historiques.
Les travaux englobent le rejointement des pierres du clocher et du porche ouest, la réfection d'une partie de la charpente et de la toiture. ... La suppression de la chambre de l'ancienne horloge et la consolidation du mécanisme des cloches sont également inscrites dans la réfection.
Dirigés par M. Lefèvre, architecte en chef des monuments historiques, ces travaux, prévus en 1989, et dont la durée était estimée à 6 mois, n'ont été inscrits qu'en 1991 pour un montant de 500.000 F.
Après le lancements des appels d'offre et l'attribution des marchés effectués en 1994, le montant actuel des travaux s'élève à 1.200.000 F. Ils sont financés par l'Europe, l'Etat, la région et le département. La part de la commune est fixée à 10% du coût total.
C'est à la suite des multiples interventions de la municipalité que les travaux ont enfin démarré. Mais ils dureront plus longtemps que prévu, les subventions de la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) n'étant pas encore débloquées.
Rappelons que la commune a bénéficié des aides du programme OID sur trois sites : Pont-Christ, le château médiéval et l'église paroissiale. (Télégramme du 18/8/1995)
Presse
2014Début de la restauration de l'église qui va durer jusqu'en 2017. Voir ouvrage de Jean-Yves Choquer et Hervé Le Bras.
Livre
Le montant des travaux s'est élevé à 1.231.000 €.
Les subventions provenant de la DRAC (40 %), de la Région (10 %) et du département (25 %) ainsi que de la réserve parlementaire du sénateur, représente au total près de 976.000 €, ce qui a permis de fixer la part restant à la charge de la commune autour de 255.000 €.

De nombreux donateurs ont versé des dons à travers la Fondation du Patrimoine, ou de manifestations organisées par Château et Patrimoine (concerts, vente de crêpes). Un peu plus de 50.000 € ont été recueillis par la souscription populaire, ce qui a permis de percevoir de la Région une aide supplémentaire de 35.000 €. La part restant à la charge de la mairie a donc été réduite d'autant.

Suite au diagnostic de 2010, le conseil municipal décide, le 26/9/2011, de s'engager dans un important programme de travaux, qui avait pour objet de restaurer les charpentes et les couvertures et de mettre en valeur les lambris peints de la nef et des bas-côtés.
Quatre entreprises ont été retenues pour mettre leur savoir-faire au service du chantier, sous la direction Marie-Suzanne de Ponthaud, architecte en chef des monuments historiques (ACMH) :
- l'entreprise Lefevre de Braspart pour le lot "Maçonnerie-Pierre de Taille",
- les Ateliers Le Ber de Sizun pour les lots "Charpente" et "Sculpture sur bois",
- l'Union des Ouvriers Couvreurs (U.D.O.C.) de Morlaix pour le lot "Couverture" et
- l'entreprise Arthema de Nozay (44) pour le lot "Polychromie de la voûte".
Afin d'étaler les dépenses sur plusieurs années budgétaires et pour optimiser les infrastructures de chantier (échafaudages, etc...), les travaux ont été répartis sur trois tranches successives. La première consistait à restaurer la toiture de la sacristie et des travées 9 et 10 (à l'est) de la toiture de l'église ; la seconde tranche à rénover les travées 6 à 8 ; la dernière a concerné les travées 1 à 5 ainsi que la réalisation du réseau périphérique de drainage.
Un nouvel éclairage a été créé pour mettre en évidence la restauration de la voûte, des entraits et des culots. Pour ce faire, il a été fait appel à un concepteur d'éclairage Mme Mael Iger de Quimper, qui a travaillé avec l'électricien Sylvain Le Roch de Plabennec.
LTINFO

Annexes

Devis pour le pavé. Architecte P. Huguen - 15/7/1862 (ADQ 192 V DEPOT 9)

Devis estimatif des travaux à exécuter pour la restauration du pavé de l'église paroissiale


L'architecte soussigné, invité par le conseil de fabrique de La Roche-Morice à visiter le pavé de son église, a reconnu que ledit pavé était dans le plus mauvais état et qu'il fallait de toute nécessité le refaire à neuf, par la raison qu'il ne concorde pas avec la dignité du culte, et qu'il est de nature à compromettre grièvement la santé des fidèles.
La surface du pavé à refaire est de 250 mètres carrés, lesquels à raison de 13,10 francs le mètre-carré coûteront une somme totale de 3.275 francs.
Suit le détail :
Le mètre carré de pierre de kersanton, de 0,20 m. d'épaisseur, taillé et rendu à Landerneau11,00
La pose du mètre carré, y compris la fourniture du mortier à 1/4 de chaux et l'enlèvement de l'ancien pavé2,10
Total du revient du mètre carré 13,10
Les charrois se faisant par les paroissiens.

La Roche le 15 juillet 1862.
P. Huguen

Vu à Quimper le 31 juillet 1862.
Approuvé en préfecture à Quimper, le 2 septembre 1862, le préfet du Finistère.

Consolidation de la pointe du clocher. Architecte Rivoalen - 10/3/1869 (ADQ 192 V DEPOT 9)

Appelé le 10 mars par M. le Curé un peu inquiet à la suite de la chute d'un crochet en pierre situé à l'extémité d'une des 8 arêtes de la flèche, le soussigné demande que la plus grosse cloche soit mise à toute volée en sa présence. Pendant le branle, il voit les six dernières assises sous la croix de fer suivre un mouvement cadencé avec celui de la cloche, mais en sens inverse. Les lignes pointillées, dans le croquis ci-contre, indiquent le branlement à droite et à gauche des 6 assises, ce mouvement s'arrêtant très visiblement au jint AB. Le vent le plus violent devant être impuissant à remuer le lourd poids de 6 assises, l'architecte suppose que ce dérangement doit avoir été occasionné par l'effet d'une commotion électrique (l'église se trouve sur un point culminant). Il est donc prudent que la grosse cloche ne soit plus mise en branle jusqu'à ce que la réparation ait été faite.

Le 14 mars, l'architecte mène à La Roche-Maurice, les entrepreneurs Martin frères de Landerneau, qui viennent de terminer le phare de Plouguerneau et achèvent celui de Briogan en Plouneour-Trez. Son intervention étant d'éviter autant que possible tout travail à la journée, il parcourt avec eux la tour, afin qu'ils puissent apprécier la facilité ou la difficulté du travail. Leur demande est de 1.200 francs à forfait.

L'architecte prévient que le Conseil de Fabrique de l'église est en délibération ce jour-là, se présente devant lui avec les frères Martin, fait connaître le chiffre de la demande, mais ajoutant de suite qu'il ne saurait l'appuyer parce qu'il est obligé d'avouer son incapacité à dresser un devis pouvant s'élever au prix de 1.200 fr.

En présence du peu de ressources de la Fabrique le soussigné a donc dû fait pour ce travail une étude un peu détaillée, après laquelle on appellera des entrepreneurs moins exigeants, ayants toutefois la capacité et la spécialité nécessaires.

Certains entrepreneurs fondent aujourd'hui leur demande sur le prix de revient d'un travail analogue exécuté il y a peu de tems, mais avec des échafaudages incroyables et mineurs

S'il fallait descendre et remonter les pierres des 6 assises, le travail serait d'une certaine importance, et on pourrait dans ce cas, s'exposer à approcher du chiffre demandé par les entrepreneurs Martin ; il faut donc avoir recours à un procédé moins dispendieux et peut-être moins dangereux en n'employant que 3 ouvriers, dont 2 en haut et un par terre, le soussigné propose le suivant :

A l'aide d'un échaffaudage fait par des couvreurs qui fourniront de bonnes cordes examinées par l'architecte avant leur emploi, on peut établir un siège d'opération à la hauteur du lit de pose de la 7è assise. Huit coins en fer présentés dans le joint, sur les 8 pans de la 6è assise, enfoncés à petits coups, et graduellement tout autour de l'octogone, permettront de soulever la masse des 6 assises de manière à ouvrir le lit de pose de deux centimètres. L'ancien mortier en chaux grasse sera ensuite enlevé à l'aide d'un moerceau de fer miplat. Si une branche de genêt ne trouve pas passage dans ce lit, le nettoiement sera complété par un fort soufflet de cuisine. Le lit sera humecté à l'aide d'une petite seringue. A ce point de l'opération, on présentera à côté de chaque coin des barres de fer de 0,03 et de 0,40 de longueur que l'on enfoncera que juste cequ'il faudra pour dégager les premiers coins, et en prenant toutefois les précautions nécessaires pour qu'aucun morceau de fer ne puisse tomber à terre. Le lit sera alors rempli non avec du ciment de Portland dont la prise et la dureté ne s'obtiennent parfois qu'au bout de quelques jours, mais bien avec du ciment de Nassy (?) qui a la propriété de prendre comme du plâtre. Ce ciment sera corroyé avec moitié de sable d'eau douce, bien pur et lavé au besoin. Ce premier travail terminé, l'entrepreneur devra laisser ce joint au repos pendant 10 à 12 heures au moins ; au bout de ce laps de tems, une des barres de fer de 0,40 de long sera remuée à la main, mais sans l'aide d'aucun marteau, retirée et le trou qu'elle occupait sera immédiatement rempli de ciment fortement pressé à la truelle. La deuxième barrre, c'est à dire celle dans la faxe opposée du plan polygonal, sera retirée ensuite avec les mêmes précautions, puis les 2 autres barres posée à 90° par rapport aux 2 premières, et ainsi de suite pour les autres.

On travaillera de la même manière le joint supérieur, puis les suivants jusqu'à la croix, en prenant toujours la précaution d'un repos de 10 à 12 heures entre deux lits de pose.

Le soussigné croit que la flèche de l'église de Plouneventer a été traitée à peu près de la même manière, mais il n'adopte pas l'abandon dans la maçonnerie des coins de fer : le fer, sous l'action d'une forte chaleur ou d'une forte gelée, se dilate, c'est-à-dire augmente considérablement de volume ; cette dilatation donne au fer une force prodigieuse d'écartement. Or, comme le ciment conserve son même volume, il y aurait évidemment séparation des deux assises de pierres de taille, quand bien même le ciment resterait collé à l'une des assises. A cause de l'impression du ciment contre la pierre dont il n'a été séparé que d'un millimètre, la solidité serait encore, il est vrai, plus grande que celle d'aujourd'hui, maus puisqu'on voit partout le mauvais effet du fer dans la maçonnerie de pierre de taille, pourquoi ne pas prendre toutes les précautions nécessaires, afin de faire une réparation pour plusieurs siècles.

Devis
Echaffaudage pour réparation du sommet de la flèche80
8 bouts tuyaux en plomb de 0,60 de long diam 0,035 pesant ensemble 22 kg à 68 fr les 100 kg15
Forage de 8 trous pour ces 8 tuyaux à 2 fr. l'un16
Travail et ciment pour la réparation des assises mouvementées100
Rejointoiement en ciment de toute la partie de la tour comprise entre le dessous de la réparation supérieure jusqu'au dallage de la grande galerie 244 kg à 0,50122
Honoraires de l'architecte :
6 vacations déjà faites pour rapport et devis
5 vacations à faire pour surveillance et réception
Total : 11 vacations à 6 fr.
66
1 feuille de papier timbré1
Total 400

Dans son examen de toute la tour, le soussigné a remarqué que le rejointoiement général en ciment était à ajouter pour toute la flèche et les deux galeries, que de plus le dallage desdites galeries, autour du corps principal de la tour, se trouvant usé, creusé, formait des bassins, retenait les eaux pluviales qui finissent par pénétrer, à travers les mauvais joints, dans l'épaisseur de la grosse maçonnerie, formant ainsi des fontaines dans les escaliers et altérant par suite la solidité de la tour. Enfin il a aussi remarqué que les gargouilles ou animaux chimériques n'étaient pas forées, c'est-à-dire que ces animaux étaient sans gorge ; il propose donc de suppléer à ce dernier défaut par huit tuyaux en plomb faisant saillie de 0,30 m. en dehors des maçonneries, afin de débarrasser les galeries des eaux pluviales qui, à l'aide d'une légère pente dans le nouveau dallage, se répartiraient entre ces 8 tuyaux. Un diamètre intérieur de 0,035 suffirait.

Rivoalen, architecte 

Le conseil de fabrique est prié par l'architecte de faire toutes diligences possibles afin de faire disparaître au plus tôt ce danger d'autant plus grand qu'il est plus haut perché.

Vu à Quimper, le 24 mars 1869. Pour Mgr l'évêque, le vicaire général délégué, Evrard.

Sources des informations

ADB = Archives départementales du Finistère à Brest
ADQ = Archives départementales du Finistère à Quimper
AEQ = Archives diocésaines (évêché) à Quimper
BM2015 = Bulletin municipal de La Roche - Eté 2015
LTINFO = Lettres d'information de la mairie
GL = Guy Leclerc
JYC = Jean-Yves Choquer
JP = Jean Porhel
JPLB = Jean-Pierre Le Bihan
AJC = André J. Croguennec
FB = Publication Facebook


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 André J. Croguennec - Page créée le 25/10/2021, mise à jour le 25/3/2023.

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