Le four banal de La Roche

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  1. Définition : le four banal
  2. Les autres fours autour de La Roche
  3. Localisation du four banal à La Roche
  4. Les propriétaires
  5. Les fourniers
  6. Description du four en 1792, 1825 et avant < màj 28/1/2022
  7. Quelques baux
  8. Affaire Yves Le Stang en 1754
  9. Précisions complémentaires sur les fours d'autrefois
  10. Sources des informations

1 - Définition

 Photo d'un four ancien, mais ce n'est pas celui de La Roche. Celui de La Roche, au début du 19è siècle au moins, était fermé par une porte en fer (voir sa description plus bas).

"Longtemps après son introduction en Bretagne par les armées romaines, nos ancêtres ne purent manger de pain parce qu'ils n'étaient pas assez riches pour se procurer les instruments nécessaires à la conversion du blé en farine et à la cuisson de la pâte. Il se contentèrent donc de cuire celle-ci dans une poêle sous forme de galette, ou sous la cendre sous forme de boule.
Cette situation lamentable les conduisit à s'adresser aux seigneurs pour la construction de moulins et de fours. Les seigneurs consentirent à assumer seuls les frais de construction des moulins et des fours et de leur exploitation, moyennant pour les habitants, l'engagement d'y avoir recours et de payer pour ce service, un droit de moûture et de cuisson. Telle est l'origine de la banalité qui, à ce moment, fut considérée comme un véritable bienfait" (A. Morel).

La banalité des moulins et des fours devint un "véritable monopole au profit du seigneur et affectant un élément vital, le pain. Nul ne pouvait faire moudre son grain ni faire cuire son pain ailleurs qu'au moulin et au four du seigneur. Celui-ci les avait généralement construits de ses deniers et les entretenait. Les particuliers n'avaient pas le droit d'en bâtir  . Les seigneurs les plus modestes avaient leur moulin et leur four banal" (J. Bazin).

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C'était la règle générale, mais il y avait des cas particuliers, bien limités. Par exemple, Louis-Mathurin Le Roy, sieur du Pontois, et fermier général du duc de Rohan pour la principauté de Léon, avait dans son bail de 1749 la clause suivante :
" Pourra ledit sieur preneur faire construire moulins et fours à bans hors la banlieue des moulins et fours à bans desdites seigneuries (du duc de Rohan) dans l'étendue de laditte principauté où il avisera le plus à propos, le tout à ses frais. Desquels moulins et fours à bans qu'il fera construire, il aura la jouissance pendant le present bail et mesme dix années ensuitte parce que après lesdites dix années lesdits moulins et fours à bans demeureront reputtés à mondit seigneur le duc de Rohan ".

Dans le mode de fonctionnement du four banal, les ménages préparaient la pâte à la maison et l'apportaient à cuire au four quand celui-ci était chaud. A La Roche, le fournier l'annonçait en criant à tue-tête : "Le four est chaud". Ou plus vraisemblablement : "Tomm eo ar forn, deuit buhan".
D'où l'intérêt (voir affaire Le Stang plus bas) de ne pas habiter trop loin du bourg, car le four banal était situé au bourg. Les usagers dessinaient souvent un motif sur leur pâte pour reconnaitre leur pain parmi ceux de leurs voisins, à la sortie du fournil.

Le fournier prélevait un peu de pâte pour sa rémunération. Certains étaient connus pour exagérer. Le système de la banalité, tant décrié, sera supprimé pour les moulins à la Révolution ; il deviendra obsolète bien avant, pour beaucoup de fours, surtout dans les grandes villes.

Celui du bourg de La Roche, nous le verrons plus loin, sera donc "banal" jusqu'à la révolution, bien qui soit encore qualifié de "banal" dans le bail du 21/04/1799, et il durera encore pendant le 19è siècle, comme four privé  . Mais, progressivement les fourniers ont disparu pour être remplacés par des boulangers, nous le verrons dans les recensements. Les fourniers avaient une fonction restreinte : ils faisaient chauffer le four et cuire la pâte déjà préparée par les ménagères. Les boulangers auront un rôle plus complet qui inclura l'approvisionnement en farine, la fabrication de la pâte et la cuisson du pain.

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Comme on l'a dit plus haut, la banalité des fours était l'une des principales banalités avec le moulin banal. Ces privilèges, abolis et déclarés rachetables dans la nuit du 4 août 1789, sont abolis définitivement sans rachat en 1793. Pour autant le four restera la propriété de la maison de Rohan, sauf de 1802 à 1814 où ses biens en Bretagne passeront dans les mains du baron Louis-Henri de Janzé. En dehors de cette période, les ducs de Rohan continueront donc à percevoir les loyers. Cependant ceux-ci seront moindres du fait de la suppression des avantages de la banalité.

2 - Les autres fours autour de La Roche

1 - sur la trève de La Roche, on peut en inventorier quelques-uns à partir de l'affaire Yves Le Stang (voir plus bas) :

Une étude du cadastre ancien nous permettrait de faire un inventaire plus complet, comme je l'ai fait pour Pont-Christ.

2 - sur la trève de Pont-Christ :

D'après l'étude du cadastre ancien (état des sections) autour de Pont-Christ, il y avait des fours :
à Kerdonnars, Brezalou, Runpoulzic, Petite métairie, Kerellé, Bourg de Pont-Christ, Valy-Cloître, La Roche-Plate (celui qu'utilisait Guillaume Cessou, sans doute),
sans oublier le moulin de Brezal et le Frout, même si ces fours n'apparaissent pas dans la toponymie.

3 - à Landerneau (source J. Bazin) :

" On ne retrouve trace que d'un seul four banal en ville, celui de la place aux Vaches (actuelle place Saint-Julien), dont le fermage profitait à la fabrique de Saint-Houardon.
Le "four Saint-Thomas" dépendant du vieux manoir de Lanvallot ne revêtait pas ce caractère, c'était un four particulier et privé (*). Ce manoir se trouvait en bordure ouest de la place Saint-Thomas. Le four était situé derrière.      (*) AD29 1 E 694 - Aveu du duc de Rohan au roi, 7/5/1696 ".

 

3 - Localisation du four banal à La Roche

Cadastre napoléonien de 1811 - section A1 de La Roche (ADQ 3 P 239/1/2)
33
<  Château
<  Eglise Saint Yves
<  Maison à four
Cadastre de 1811Mise à jour ultérieure du cadastre 2
NomN° prop.N° parcelleNom propriétaireNature de la parcellePropriétaire Nature
68A 33Mr Janzé de ParisPâture (château)Josselin de Rohan Chabot à Paris  Château
68A 83Mr Janzé de ParisJardin
68A 84Mr Janzé de ParisM.
68A 85Mr Janzé de Paris 1MaisonJosselin de Rohan Chabot à Paris  Maison à four
88A 86Duboisguehenneuc Quimper Maison
9A 87Bouroullec de LanderneauMaison
9A 88Bouroullec de LanderneauDépendance
1A 89Louis Abgrall de Lambol id.
38A 90Fabrique de La Martyre id.
42A 99Fabrique de La RocheJardin
Jardin 42A 100Fabrique de La Roche id.
42A 101Fabrique de La Roche id.
Jardin88A 102Duboisguehenneuc Quimper id.
Moulin de La Roche9B 63Bouroullec de LanderneauMoulin (en dehors des plans présentés plus haut)

1 De 1802 à 1814 Les biens des Rohan en Bretagne étaient devenus temporairement propriété de Janzé (voir ici)     2 Propriétés bâties - 6/9/1910 (ADQ 3 P 239/5)

feu maisons

La maison à four était dans le groupe de maisons à droite de la rue

Lors de la session du 23 février 1908, le conseil municipal décide que "la maison servant de four banal au bourg", doit être démolie parce que "elle menace de s'écrouler et est un danger permanent pour la circulation publique ; que cet édifice ne peut être réparé parce qu'il n'est pas dans l'alignement approuvé". "Il charge M. le Maire de faire connaître au propriétaire dudit immeuble, l'avis du conseil municipal."

maisons

Vue de la maison à four : petite maison basse en léger décalage sur la rue

4 - Les propriétaires

Rohan

En 1811, le four banal et le château sont la propriété d'un parisien, le baron Louis Henry Janzé. Mais ceci est assez anecdotique car le baron les avait achetés, le 25 août 1802, avec d'autres biens appartenant à la famille de Rohan et les revend, le 22 novembre 1814, à Alexandre de Rohan Chabot, duc de Rohan. Ces biens reviennent donc dans la famille où ils étaient depuis des siècles.

Par contre, le moulin banal de La Roche avait été acheté en 1803 par Joseph Bouroulec, marchand de vin à Landerneau, il n'était déjà plus propriété de la famille de Rohan.

 

Essayons de remonter à l'origine de la création du four banal au bourg de La Roche. Existait-il du temps des vicomtes de Léon ? C'est probable, mais nous n'en avons pas trouvé mention dans les archives. Plus tard, les aveux des vicomtes et ducs de Rohan nous renseignent sur son existence (on trouvera ICI la généalogie descendante des Rohan qui étaient possesseurs de biens à La Roche) :

Une page de l'aveu de 1571 + +

Une page de l'aveu de 1571, celle où commencent
les aveux pour La Roche-Maurice
 

 

5 - Les fourniers

Four banal jusqu'en 1789
1735 1741Anne Le CoulmAnne LE COULM, née vers 1669, décédée le 9 janvier 1741, Bourg, La Roche-Maurice (à 72 ans).
Mariée le 1er février 1701, La Roche-Maurice, avec Louis QUILLIEN, né vers 1670, décédé avant 1730, dont
  • Catherine QUILLIEN, née le 24 novembre 1701, Bourg, La Roche-Maurice.
  • Marie QUILLIEN, née le 11 mai 1705, Bourg, La Roche-Maurice. Mariée le 9/2/1733, La Roche-Maurice, avec Pierre JEZEQUEL.
  • Guillaume QUILLIEN, né le 9/11/1707, Bourg, La Roche-Maurice. Marié le 10/11/1738, La Roche-Maurice, avec Jeanne LE BRAS.
  • Jean QUILLIEN, né le 20 juin 1711, La Roche-Maurice.
  • Nicolas QUILLIEN, né le 20 juin 1711, La Roche-Maurice, décédé le 9 avril 1712 (à 9 mois).
  • Anne QUILLIEN, née le 17 juin 1714, Bourg, La Roche-Maurice, décédée le 8 août 1730, Bourg, La Roche-Maurice (à 16 ans).

L'identification d'Anne Le Coulm comme fournière nous est connue par cet acte de sépulture :
03/02/1738 - La Roche-Maurice (Bourg) COAT Yves Valet Fournier, âgé de 64 ans Conjoint : Jeanne LANEZ, décédée Témoins : Julien COAT, fils ; Jean LANEZ, beau-frère ; Jean LANEZ, neveu. Notes : Valet fournier chez Anne LE COULM

Dans la sentence concluant "l'affaire Yves Le stang" (cf ce qui suit), il est fait référence aux baux à ferme des 22 xbre 1735 et 21 février 1752. Le second est certainement celui de Le Stang, le premier celui d'Anne Le Coulm.

1752 1761Yves Le StangVoir l'affaire Yves Le Stang, sous-fermier du four banal de La Roche, sentence d'un procès de la Cour de Landerneau le 17/8/1754 (Sentences civiles - ADB 16 B 602)

Yves MEVEL, décédé le 19 décembre 1726, Pennarun, La Roche-Maurice, notaire royal.
Marié le 14 novembre 1695, St-Thomas, Landerneau, avec Claudine GUILLOU, née vers 1682, décédée le 25 septembre 1742, Keradoret, Plouneventer, enterrée à Pont-Christ (à 60 ans), dont
  • Marie MEVEL, née le 24 septembre 1704, St-Houardon, Landerneau, décédée le 25 avril 1754, Bourg, Pont-Christ, enterrée à Pont-Christ (à 49 ans), nourrice, dévideuse.
    Mariée le 2/7/1731, La Roche-Maurice, avec Yves MUZELLEC, né vers 1688, décédé le 29/4/1748, Keradoret, Plouneventer, enterré à Pont-Christ (à 60 ans), forestier, ménager.
  • Charlotte MEVEL, née le 26 juillet 1707, Guipavas, décédée le 10 juin 1774, Goazven, Sizun (à 66 ans).
    Mariée le 20 novembre 1736, La Roche-Maurice, avec Yves LE STANG, né le 30 avril 1708, Loc-Eguiner-Ploudiry, décédé le 25 septembre 1765, Landiagarz, La Martyre (à 57 ans), fournier.
    • Marie LE STANG, née le 3/7/1738, Pennarun, La Roche-Maurice, décédée le 14/7/1738, Pennarun, La Roche-Maurice.
    • Anne LE STANG, née le 20 avril 1740, Pennarun, La Roche-Maurice, décédée le 27 juillet 1807, Le Trehou (à 67 ans).
      Mariée le 23 février 1756, La Roche-Maurice, avec Jean DENNIEL.
  • Marie MEVEL, née le 20 mai 1710, Guipavas.
  • Marie-Perrine MEVEL, née le 2 juin 1712, Pennarun, La Roche-Maurice.
  • Guillaume MEVEL, né le 2 février 1718, Pennarun, La Roche-Maurice.
  • Jean MEVEL, né le 1er juillet 1723, Pennarun, La Roche-Maurice.
  • Arthur MEVEL.
1761 1773Mathieu Le FaouMathieu LE FAOU, né le 3/9/1728, Poulouduff, Sizun, décédé le 6/1/1773, Bas-Bourg, La Roche-Maurice (à 44 ans), fournier.
Marié le 14 octobre 1755, La Roche-Maurice, avec Marguerite LE FOLL, née vers 1728, décédée le 16 février 1768, Bourg, La Roche-Maurice (à 40 ans), dont
  • Marie LE FAOU, née le 24 novembre 1757, Morbic, La Roche-Maurice, décédée le 27/7/1760, Bas-Bourg, La Roche-Maurice (à 2 ans).
  • Julienne LE FAOU, née le 7 avril 1760, Bas-Bourg, La Roche-Maurice, décédée le 21/1/1765, Bourg, La Roche-Maurice (à 4 ans).
  • Catherine LE FAOU, née le 5 mars 1764, Haut-Bourg, La Roche-Maurice, décédée le 29/11/1791, Bourg, La Roche-Maurice (à 27 ans).
  • Paul LE FAOU, né le 11 septembre 1765, Haut-Bourg, La Roche-Maurice, décédé le 18/9/1767, Bourg, La Roche-Maurice (à 2 ans).
  • Herve LE FAOU, né le 26 octobre 1766, Haut-Bourg, La Roche-Maurice, décédé le 30/11/1766, Bourg, La Roche-Maurice (à un mois).
  • Jean LE FAOU, né le 7 décembre 1767, Haut-Bourg, La Roche-Maurice.
Marié le 4 février 1769, Ploudiry, avec Françoise KERHOAS, décédée le 17 juillet 1780, Bourg, La Roche-Maurice, dont
  • Joseph LE FAOU, né le 14 décembre 1769, Haut-Bourg, La Roche-Maurice.
  • Marie-Anne LE FAOU, née le 14 juin 1771, Haut-Bourg, La Roche-Maurice.

Bail du 02/10/1761 : K/angall le Sr Villery (bailleur), Mathieu Faou (preneur), Lavéan (notaire), prix annuel 72 #, le four banal de La Roche.
1773 1795Jean Le GuenJean LE GUEN, né vers 1740, décédé le 28 avril 1795, Bourg, La Roche-Maurice (à 55 ans), fournier.
Marié le 16 février 1773, La Roche-Maurice, avec Françoise KERHOAS, décédée le 17 juillet 1780, Bourg, La Roche-Maurice, dont
  • Jeanne LE GUEN, née le 9 avril 1774, Bourg, La Roche-Maurice, décédée le 16 septembre 1774, La Roche-Maurice (à 5 mois).
  • François LE GUEN, né le 10 juillet 1775, Bourg, La Roche-Maurice, décédé le 11 juillet 1775, Bourg, La Roche-Maurice.
  • Louis Marie LE GUEN, né le 27 juin 1777, La Roche-Maurice, décédé le 29 juillet 1778, La Roche-Maurice (à 13 mois).
  • Michel LE GUEN, né le 17 août 1779, Bourg, La Roche-Maurice.
Marié le 9 janvier 1781, La Roche-Maurice, avec Françoise URVOAS, décédée le 18 février 1783, Bourg, La Roche-Maurice, dont
  • Anonyme LE GUEN, né le 6 mars 1782, Bourg, La Roche-Maurice, décédé le 6 mars 1782, Bourg, La Roche-Maurice.
  • Françoise LE GUEN, née le 4 février 1783, La Roche-Maurice.
Marié le 28 juillet 1783, La Roche-Maurice, avec Marie LE COULM, née le 20 novembre 1758, Bourg, La Roche-Maurice, décédée le 23 mai 1795, Bourg, La Roche-Maurice (à 36 ans), dont
  • Catherine Yvonne LE GUEN, née le 25 mai 1784, Bourg, La Roche-Maurice.
  • Jean LE GUEN, né le 6 septembre 1785, Bourg, La Roche-Maurice, décédé le 25 juin 1788, Bourg, La Roche-Maurice (à 2 ans).
  • Marie LE GUEN, née le 4 novembre 1787, Bourg, La Roche-Maurice.
  • Françoise LE GUEN, née le 30 avril 1790, Bourg, La Roche-Maurice.
  • François LE GUEN, né le 27 septembre 1792, Bourg, La Roche-Maurice, décédé le 20 juin 1794, Bourg, La Roche-Maurice (à 20 mois).

Voir bail du 8/2/1779 pour 84 livres par an. Jean Le Guen est cité aussi dans le bail du 18/12/1795, comme précédent locataire.
1795Mathieu et Jean ChapalainMathieu CHAPALAIN, fournier au bourg de La Roche.
Marié avec Marie GUYADER, décédée le 25 octobre 1795, Pennarun, La Roche-Maurice, dont
  • Jean CHAPALAIN, né le 18 octobre 1763, Pennarun, La Roche-Maurice, décédé le 15 avril 1799, Bourg, La Roche-Maurice (à 35 ans), fournier au bourg de La Roche.
    Marié le 18 novembre 1783, La Roche-Maurice, avec Marie-Jeanne CESSOU, dont
    • Marie CHAPALAIN, née le 11 décembre 1784, Pennarun, La Roche-Maurice.
    • Louis CHAPALAIN, né le 11 mai 1795, Pennarun, La Roche-Maurice.
    • Marie CHAPALAIN, née le 29 août 1797, Pennarun, La Roche-Maurice.
    • Marie-Françoise CHAPALAIN, née le 2 mai 1799, Pennarun, La Roche-Maurice.

Voir bail du 18/12/1795, pour 90 livres par an.
1799Jean Masson et Jean KerouantonJean MASSON, né le 18 novembre 1741, Kernevez, La Roche-Maurice.
Marié le 7 novembre 1763, La Roche-Maurice, avec Françoise CALVEZ, dont
  • Marie Magdeleine MASSON, née le 24/2/1765, Kernevez, La Roche-Maurice, décédée le 22/10/1812, Bourg, La Roche-Maurice (à 47 ans).
    Mariée le 31 janvier 1780, La Roche-Maurice, avec Jean KEROUANTON, dont
    • Marie Françoise KEROUANTON, née le 16/9/1798, Kernevez, La Roche-Maurice, décédée le 26/5/1812, Bourg, La Roche (à 13 ans).

Voir bail du 21/04/1799, pour 90 francs par an..
1820Jean RoignantJean ROIGNANT, né le 26/10/1792, La Roche-Maurice, décédé le 17/1/1865, Bas-Bourg, La Roche-Maurice (à 72 ans), fournier, journalier.
Marié le 14 janvier 1813, La Roche-Maurice, avec Françoise PERRAMANT, décédée le 28 juillet 1826, Bourg, La Roche-Maurice, dont
  • Jeanne ROIGNANT, née le 21 janvier 1814, Bourg, La Roche-Maurice.
  • Paul ROIGNANT, né le 11 mars 1815, Bourg, La Roche-Maurice, décédé le 22 janvier 1828, Bourg, La Roche-Maurice (à 12 ans).
  • Marie-Anne ROIGNANT, née le 24 février 1820, Bourg, La Roche-Maurice.
  • Anne ROIGNANT, née le 25/10/1822, Bourg, La Roche-Maurice, décédée le 20/11/1892, Bourg, La Roche-Maurice (à 70 ans).
    Mariée le 8 novembre 1841, La Roche-Maurice, avec Jean-Marie GUEGUEN.
1836 1856Yves Broudin et Marie-Jeanne PaugamYves BROUDIN, né le 26 janvier 1796, Landerneau, décédé le 28 mai 1857, Bourg, La Roche-Maurice (à 61 ans), fournier, forgeron, journalier.
Marié le 10 février 1835, Tremaouezan, avec Marie-Jeanne PAUGAM, née le 6 avril 1813, Coatlez, Plouneventer, décédée le 18 mars 1856, Bourg, La Roche-Maurice (à 42 ans), fournière, dont
  • Louis BROUDIN, né le 15 décembre 1836, Bourg, La Roche-Maurice.
  • Jean Marie BROUDIN, né le 15 février 1838, Bourg, La Roche-Maurice.
  • François Marie BROUDIN, né le 1er septembre 1839, Bourg, La Roche-Maurice.
  • Joseph Marie BROUDIN, né le 28 février 1843, Bourg, La Roche-Maurice.
  • Jean BROUDIN, né le 15 décembre 1844, Bourg, La Roche-Maurice.
  • Marie Nicole BROUDIN, née le 12 janvier 1847, Bourg, La Roche-Maurice.
  • Guillaume Marie BROUDIN, né le 9 mai 1852, Bourg, La Roche-Maurice.
  • Marie Perrine BROUDIN, née le 20 juin 1854, Bourg, La Roche-Maurice.
  • Françoise Marie BROUDIN, née le 23/2/1856, Bourg, La Roche-Maurice, décédée le 1/7/1856, Bourg, La Roche-Maurice (à 4 mois).

Cf bail de 17/2/1833 pour 75 francs par an et les aussi recensements de 1841, 1846 et 1851 au bourg de La Roche.
1851 1860Guillaume LaudrenGuillaume Marie LAUDREN, né le 1er juin 1818, Landerneau.
Marié le 9/5/1843, Pencran, avec Anne ELLEOUET, née le 4/8/1818, Pencran, décédée le 17/1/1867, Quinquis Nevez, Plouneventer (à 48 ans), dont
  • François Marie LAUDREN, né vers 1848, décédé le 7 janvier 1851, Bourg, La Roche-Maurice (à 3 ans).
  • Marie Louise LAUDREN, née le 3 juillet 1851, Bourg, La Roche-Maurice.
  • Marie Gabrielle LAUDREN, née le 31 août 1854, Bourg, La Roche-Maurice.

Cf aussi recensement de 1856 au bourg de La Roche.
Résiliation du bail : « Je consens à quitter le four et maison à four et dépendances du château de La Roche pour le jour de la Saint-Michel prochaine, m'engageant à payer la levée courante. A Lesneven, le 30 avril 1860. Signé Guillaume Laudren" (source FP3).
1860 1868Jacques Nicolas Gueguen et Marie-Jeanne PeronJacques Nicolas GUEGUEN, né le 13 mai 1825, La Martyre, décédé le 19 mars 1868, Bourg, La Roche-Maurice (à 42 ans), cabaretier, fournier propriétaire.
Marié le 25 juin 1852, La Roche-Maurice, avec Marie-Jeanne PERON, née le 29 mars 1831, La Roche-Maurice, décédée le 16 mars 1888, Bourg, La Roche-Maurice (à 56 ans), dont
  • Marie Joséphine GUEGUEN, née le 17 novembre 1855, Bourg, La Roche-Maurice, décédée le 11 septembre 1893, Bourg, La Roche-Maurice (à 37 ans), fournière.
    Mariée le 18 janvier 1880, La Roche-Maurice, avec Jean Marie ELLEOUET, né le 20 juin 1853, La Martyre, décédé le 25 juillet 1923, Bourg, La Roche-Maurice (à 70 ans), fournier, cultivateur, dont
    • Yves Marie ELLEOUET, né le 8 décembre 1880, Bourg, La Roche-Maurice.
    • Henri Marie ELLEOUET, né le 7 août 1893, Bourg, La Roche-Maurice.
  • Herve François Marie GUEGUEN, né le 19 février 1858, Bourg, La Roche-Maurice.
  • Christophe Joseph Marie GUEGUEN, né le 19 août 1859, Bourg, La Roche-Maurice.
  • Marie Josèphe GUEGUEN, née le 20/1/1862, Bourg, La Roche-Maurice, décédée le 14/4/1915, Bas-Bourg, La Roche (à 53 ans).
    Mariée le 10 mai 1891, La Roche-Maurice, avec Yves Marie LIDOU, né le 15 janvier 1859, Kerhuella, La Roche-Maurice, fournier.

Jean-Marie LIDOU, né le 21 juin 1827, La Martyre, décédé le 30 juillet 1891, Bourg, La Roche-Maurice (à 64 ans), cultivateur, fournier.
Marié le 23 novembre 1854, La Roche-Maurice, avec Marie Nicole PRIGENT, née le 7 juillet 1831, Pencran, décédée le 2 février 1896, Bourg, La Roche-Maurice (à 64 ans), cultivatrice, fournière, dont
  • Jean-François LIDOU, né le 15 septembre 1855, Kerhuella, La Roche-Maurice, décédé le 30/12/1872, Bourg, La Roche (à 17 ans).
  • Marie Yvonne LIDOU, née le 21/1/1857, Kerhuella, La Roche, décédée le 2/2/1873, Bourg, La Roche (à 16 ans), fileuse, dévideuse.
  • Yves Marie LIDOU, né le 15 janvier 1859, Kerhuella, La Roche-Maurice, décédé le 18 novembre 1945, La Roche-Maurice (à 86 ans), fournier, cultivateur.
    Marié le 10/5/1891, La Roche-Maurice, avec Marie Josèphe GUEGUEN, née le 20/1/1862, Bourg, La Roche-Maurice, décédée le 14/4/1915, Bas-Bourg, La Roche (à 53 ans).
  • Guillaume LIDOU, né le 6 mars 1861, Kerhuella, La Roche-Maurice, décédé le 21 septembre 1947, Bezons (à 86 ans).
  • Marie LIDOU, née en 1863, décédée le 1er février 1873, Bourg, La Roche-Maurice (à 10 ans).
  • Jean-Louis LIDOU, né le 1er janvier 1865, Kerhuella, La Roche-Maurice, décédé le 31 décembre 1949, Brest (à 84 ans).
  • Françoise LIDOU, née le 22/2/1868, Valy Nevez, La Roche-Maurice, décédée le 20/3/1870, Valy Nevez, La Roche (à 2 ans).
  • Jean-Marie LIDOU, né le 6 juin 1869, Valy Nevez, La Roche-Maurice.
  • François-Marie LIDOU, né le 10 juin 1871, Valy Nevez, La Roche-Maurice, décédé le 2 avril 1875, Bourg, La Roche-Maurice (à 3 ans).
  • Anonyme LIDOU, né le 27 novembre 1874, Bourg, La Roche-Maurice, décédé le 27 novembre 1874, Bourg, La Roche-Maurice.

Recensements :
1861 Jacques Nicolas Marie Gueguen et Marie Jeanne Peron (Haut-Bourg, vue 7)
1866 Jacques Nicolas Marie Gueguen, fournier et cultivateur (Bourg, vue 7)
1872 Marie-Jeanne Peron, fournière, veuve Gueguen (Bourg, vue 5)
1876 Yves Person, garçon fournier ; Jean Lidou, fournier (Bourg, vues 3 et 5)
1881 Marie-Jeanne Peron, fournière ; Jean-Marie Elleouet, fournier ; Jean Lidou et Nicole Prigent, fourniers (Bourg, vues 3 et 4)
1886 Jean-Marie Lidou, fournier et son fils, Yves ; Marie Péron, fournière, et Jean Elleouet, fournier, son gendre (Bourg, vue 5)
1891 Jean-Marie Elleouet, fournier ; Jean Lidou et son fils, Yves-Marie (Bourg, vue 5 et 7)
1896 Jean-Marie Elleouet, fournier ; Hervé Bléas, fournier (Bourg, vues 3 et 4)
1901 Jean-Marie Elleouet, fournier (Bourg, vue 1)
1868-1888Marie-Jeanne Peron, veuve Gueguen
1876-1891Jean Lidou et Marie Nicole Prigent
1880-1901Jean-Marie Elleouet
1886-1891Yves Lidou, fils de Jean
Boulangerie (dans un autre local)
1897-François Morvan boulanger François MORVAN, né le 22 janvier 1871, Plouedern, boulanger.
Marié le 24 février 1897, Landerneau, avec Marie Françoise "Anna" BERVAS, née le 26 octobre 1871, Plouider, décédée le 12 mai 1929, Bourg, La Roche-Maurice (à 57 ans), dont
  • Joseph François Marie MORVAN, né le 19 mars 1906, La Roche-Maurice, décédé le 22 février 1982, Landerneau (à 75 ans), boulanger.
    Marié le 5 septembre 1931, La Roche-Maurice, avec Marie Perrine KERBAOL, née le 10 juillet 1913, La Roche-Maurice.



... et n'oublions pas Auguste PERENNOU, ouvrier boulanger chez Joseph Morvan, et sa chique mémorable : "la chique à Auguste".

1925-Joseph Morvan boulanger

Voir les fourniers dans les recensements sous couvert du petit livre vert

6 - Description du four en 1792, 1825 et avant

A ces dates, le four appartient toujours au duc de Rohan, mais n'est plus un four "banal", le régime de la banalité ayant été supprimé par la Révolution. Cependant, l'ancien receveur et régisseur des biens de la maison de Rohan, Charles Le Bourg, poursuit la gestion de ces biens. Il décède le 24 novembre 1824, après lui son fils, Jacques Daniel François, poursuivra pendant quelques temps cette gestion.

Reconstruction du four en janvier 1792 :

Le 9 janvier 1792, Charles Le Bourg, régisseur de la terre de Landerneau signe un contrat avec Rolland Heleouet, de K/maparguiriec, et Germain Heleouet, son frère, du Cosquer bras, pour "reconstruire le four ci devant bannal de La Roche, tenu en ferme par Jean Le Guen, lequel four aura 8 pieds 6 pouces de long sur 7 pieds 6 pouces de large en dedans, et au dehors l'étendue et les dimensions qu'il a actuellement, sera pavé en pierres de grains de qualité convenable qui auront 8 pouces d'épaisseur après être travaillés. La voûte sera faite en bonnes pierres avec mortier de terre glaise et la couverture en mottes de marais. Le tout sera bien et solidement fait et travaillé selon les règles de l'art. Ils fourniront les pierres, le mortier, les mottes, en un mot tout sera à leur charge, matériaux, charrois, oeuvre de main, etc. Ils commenceront l'ouvrage dès demain et continueront de suite et sans interruption en y employant avec eux tous les ouvriers nécessaires pour accélérer la confection dudit four. Enfin ils feront le déblai aussi à leurs frais. Le tout pour et moyennant la somme de 180 livres". Le nouveau four sera terminé et payé à ses contructeurs le 28 janvier.

Etat du four le 18 mars 1825 :

Le document le décrivant n'est pas signé : il est probablement de la main du fils Le Bourg : "J'ai trouvé la maison et le four en très mauvais état. Le mur de face donnant sur le courtil voisin, demande à être réparé. La couverture de ce côté est détestable et à jour, presqu'entièrement à refaire. Les gros bois paraissent passables, mais les lattes sont pourries, le rampant du côté du chemin est passable. Le four est assez bon. Il est petit et peu élevé. La maison, de l'autre côté du chemin, qui sert d'habitation au fermier, n'est pas très mauvaise. Le fermier demande la permission de bâtir une grange sur un terrain vague, près du four. Il y a derrière la maison qu'il habite, une espèce de courtil où il y a quelques frênes qui sont dépendants de la ferme. La porte en fer du four, une grande table et les bancs sont d'attache à la maison à four et appartiennent au propriétaire".

Compte-rendu comptable au duc de Rohan, du 14 juin 1825 :

"Il y a au même lieu de La Roche, un four autrefois banal. Ce four était jadis loué 90 francs par an à la charge au fermier de supporter les contributions et de faire les réparations à ses frais. Mais ces réparations étant considérables et absorbant un grande partie du produit, vu le mauvais état de l'édifice, qui en nécessitait de nouvelles presque tous les ans, de plus la banalité ayant été supprimée et la concurrence établie, on a été obligé de réduire le loyer et de décharger des contributions et des réparations les fermiers qui ne pouvaient plus payer, en sorte que le four ne produit plus depuis très longtemps que 90 francs, contributions et réparations à la charge du propriétaire. C'est ainsi qu'en ont joui successivement depuis près de 20 ans les fermiers Jean Masson et Jean Roignant (ils jouissent sans bail)". Source Compte-rendu comptable de la veuve Le Bourg et son fils à l'abbé de Rohan - 14/6/1825 (ADQ 63 J 2).

Un peu d'histoire de notre commune - A propos d'une vieille maison rochoise
(par Jean Kerhervé - septembre 1983)

Voici quelques temps s'écroulait, rue de la Mairie, une vieille masure abandonnée (voir ici) connue pour appartenir à la famille de ROHAN-CHABOT, également propriétaire du château de LA ROCHE. Cette demeure, désertée, en plein bourg, ne pouvait qu'attirer l'attention d'un nouveau Rochois, volontiers fureteur par profession, par vocation aussi. Le hasard des recherches historiques m'avait fait découvrir en effet, il y a quelques années, aux Archives Départementales du Morbihan, dans le beau chartrier de la seigneurie de Kerguehennec, outre un certain nombre de documents concernant le château, deux pièces mentionnant des travaux de réparation sur "la maison du jardin de monseigneur" de ROHAN, menacée de ruine en 1498. (Jean II de ROHAN était alors vicomte de ROHAN).

On sait que les dépendances du château s'étendaient tout autour de la forteresse. Le Verger, en contrebas a laissé son nom au quartier qui borde aujourd'hui la voie ferrée ; quant au jardin, il se prêtait à une localisation plus difficile, que compromettait encore davantage l'absence à la Mairie des états de sections du cadastre napoléonien, le premier document cadastral concernant LA ROCHE (1811). En effet par une de ces étrangetés dont l'administration a seule le secret, ces états de section ont été déplacés aux Archives Départementales du Finistère à Brest (voir plus haut), alors qu'ils constituent la clef indispensable à la lecture de l'atlas cadastral et des matrices restés en mairie à La Roche.

Quoiqu'il en soit, une double vérification, ici et là-bas, permettrait de repérer, au sud de la forteresse, au-delà de l'isthme jadis coupé par un fossé qui la séparait du plateau, un certain nombre d'appellations de parcelles caractéristiques, microtoponymes, chargés d'histoire, puisque enregistrés au tout début du XIXè siècle, témoins de la vocation passée de ce secteur de notre commune. La parcelle bâtie, N° 85, qui correspondait en 1811 à la maison aujourd'hui disparue, voisinait alors avec la parcelle N° 102, située juste derrière elle et appelée le jardin, sur l'actuelle rue Saint Yves. Ainsi se trouvait repéré l'ancien jardin du château, qui est dans le voisinage immédiat de la fameuse "maison de ROHAN".

Dès lors une identification séduisante pouvait être proposée, qui ferait de la "maison de ROHAN", l'héritière, sans cesse entretenue et rénovée au cours des siècles, de la maison du jardin de monseigneur, concernée par les actes de 1498. Hypothèse hasardeuse sans doute, puisque rien dans les documents ne permet la localisation précise de cette dernière, mais pas tant que cela si l'on se réfère du moins à la continuité de propriété.

    

Des deux textes, très voisins par leur contenu, un seul sera livré à la réflexion des lecteurs curieux du passé de leur commune. Le premier est une commision d'enquête adressée au second juge de LANDERNEAU, le bailli, chargé de visiter la demeure en péril ; le second, le plus intéressant, décrit les lieux et précise la nature des travaux à entreprendre, au moindre coût, mais pour le plus grand profit de la seigneurie. Voici le texte :

" Jean de KERAUDY, bailli de LANDERNEAU, certifie et relate (...) que, en vertu de la commission que m'a adressée monseigneur le Sénéchal (premier juge) je me suis aujpurd'hui transporté au bourg de LA ROCHE-MORICE pour voir et visiter les réparations qu'il était nécessaire de faire dans la maison de monseigneur (de Rohan) (...) nommée la maison du jardin de monseigneur. Et j'ai trouvée cette maison tombée et ruinée. Pour la réédifier, ce qui me semble profitable à monseigneur, il est nécessaire de refaire à neuf le mur de la maison donnant sur le jardin (...), et les deux tiers de l'édifice, réparer les bouts des deux pignons (...) ; y mettre deux poutres garnies de chevrons, lattes et autres bois nécessaires ; la couvrir et y mettre porte et fenêtres ; c'est pourquoi j'ai demandé à Jehan LE GUIRRIEC, receveur de LANDERNEAU, qui était présent, d'assumer avec diligence les frais de la réparation, pour le plus grand profit, mais aux moindres frais de monseigneur. Au receveur qui me demandait attestation de tout cela, j'ai remis la présente relation, signée de mon signe manuel (= signature), le 14è jour de novembre l'an 1498. (La langue du texte a été modernisée) ".

La bâtisse de 1498 se trouvait donc mitoyenne avec le jardin, comme l'était encore au siècle dernier l'actuelle maison ruinée. Sa disparition, c'est aussi celle d'un édifice dont les murs, certes plusieurs fois relevés, ont assisté muets à cinq siècles d'histoire rochoise. Signe des temps, la parcelle vient de changer de propriétaire, et la nouvelle matrice cadastrale ne portera bientôt plus à cet emplacement le nom des descendants des fiers vicomtes de ROHAN, seigneurs de Léon. Mais, à quelque chose malheur est bon, puisque la chute de la maison, en attirant l'attention sur elle, a sans doute permis d'en faire revivre l'ancêtre lointain, celle qu'on redressait au temps où la France était gouvernée par Louis XII qui n'avait pas encore épousé (il le fera le 8 janvier 1499) Anne de Bretagne, jeune veuve du défunt Charles VII. Jean KERHERVE

N.B. L'évocation, par un ancien de La Roche, du passé récent de la maison serait la bienvenue. Dans un prochain bulletin municipal peut-être ?

Tout ce chapitre sur le four banal de La Roche est ma réponse à la question de Jean Kerhervé. Signé : André J. Croguennec.

 

7 - Quelques baux

8/2/1779 - Bail du four banal de La Roche (ADQ 63 J 1)

8 février 1779 - Bail consenti par M. Daumsnil faisant pour Monseigneur le Duc de Rohan à Jean Le Guen pour 9 ans commence le 1er janvier 80 et finit le 31 Xbre 1789 et payer par an et avance de quartier en quartier 84 #. Le four banal de La Roche-Maurice.

Ce jour 8 février 1779, avant midi, devant nous notaires de la jurisdiction de la principauté de Léon à Landerneau, avec soumission à icelle, a comparu noble homme Michel Daumesnil, demeurant en la ville de Landerneau, paroisse Saint-Houardon, porteur de procuration générale faisant et stipulant pour Monseigneur le Duc de Rochan, lequel audit nom avec promesse de garantie a cédé à titre de pure et simple ferme pour neuf ans qui commenceront au 1er janvier 1780 à Jean Le Guen, demeurant au bourg trévial de La Roche, paroisse de Ploudiry, présent et acceptant, sçavoir au bourg de La Roche le four banal du même bourg, jardin, maison et dépendances pour en jouir en bon père de famille. La présente ferme consentie aux conditions qui suivent, de payer annuellement audit sieur Daumesnil aux quallités la somme de 84 livres d'avance de quartier en quartier dont le premier payement se fera le 1er janvier 1780 et seront ainsi continués de quartier en quartier pendant le cours du présent à raison de 21 livres par quartier, d'entretenir pendant le cours du présent bail et de rendre à son expirement dudit four et dépendances en bonne et due réparation suivant l'usement du canton, de ne sous-fermer le tout ny partie dudit four et dépendances sans l'exprès consentement et par écrit dudit sieur bailleur, et qu'à deffaut de payement ses biens meubles et effets soient saisis et vendus sur les lieux sans déplacer et ladite ferme rebaillée à d'autres à ses périls et fortunes. Ce à quoi il s'est soummis et pour assurance de tout ce que dessus ledit Le Guen a présenté pour caution la personne de Gui Coat demeurant audit La roche, lequel présent devant nous dits notaires, après lecture de tout ce que dessus, a déclaré s'obliger jointement et solidairement avec ledit Le Guen sans division ni discution de biens et personnes à quoi ils renoncent conditioné qu'en cas que Monseigneur le Duc de Rohan veuiller afféager ledit four et dépendances le présent demeurera résilié de plein droit sans que ledit preneur puisse prétendre aucun domage ny interests. Fait et passé à Landrneau en l'étude et au rapport du soussigné Onfrey, l'un de nous, l'autre présent, sous le seign dudit sieur Daumesnil aux qualités, celui de Gui Coat, caution, ledit Jean Le Guen ayant déclaré ne sçavoir signer de ce interpellé suivant l'ordonnance il a prié de signer pour lui Me Gui Manguy clerc de Landerneau à ce présent et les notres notaires lesdits jour et an que devant, ainsi signé sur la minutte Daumesnil, Gui Coat, G. Mengui, Brichet notaire, et Onfrey autre notaire régistrateur. Controllé à Landerneau le 13 février 1779 par Thiberge pour 14 sols. Onfrey, notaire.

18/12/1795 - 27 frimaire an 4 - Bail du four banal au bourg de La Roche - Notaire Brichet (ADQ 4 E 90/36)

27 frimaire an 4 - Ferme de 9 ans d'une maison et maison à four au haut bourg de La Roche-Maurice au profit de Mathieu et Jean Chapalen, père et fils, pour payer par an 90#

Ce jour 27 frimaire l'an 4 de la république française une & indivisible, par devant nous notaires publics exerçant près le tribunal du district de Landerneau, ont comparu Charles Le Bourg, régisseur de la terre de Landerneau, appartenant à Louis-Antoine Auguste Rohan-Chabot et de lui fondé en procuration générale duement enregistrée, demeurant ledit Le Bourg en la ville & commune de Landerneau, d'une part ; & Mathieu et Jean Chapalen, père et fils, demeurant au lieu de Pennarun, commune de La Roche, d'autre part,

Lequel dit Le Bourg a par le présent baillé, loué & affermé pour le tems et espace de neuf années qui commenceront le 8 nivôse prochain et finiront à pareil terme de l'an 13 du nouvel ere auxdits Mathieu & Jean Chapalen ce acceptant c'est à savoir
une maison & une maison à four avec un très petit jardin en dépendant, situés au haut bourg de La Roche-Maurice dont jouissoit ci-devant Jean Le Guen & lesdits Chapalen déclarent connoïtre parfaitement la consistance & la situation pour, par eux, prendre le tout des mains des héritiers dudit Leguen & sa caution, se faire remettre les clefs, faire rétablir les portes, fenêtres ferrures et garnitures et en général tous les objets qui peuvent avoir été dégradés ou enlevés, à l'effet de quoi ils demeurent subrogés dans les droits & actions du propriétaire vers les héritiers du précédent fermier & ses cautions, sans toutefois recours ni garantie vers le propriétaire, et au surplus jouir en bon père de famille par eux-mêmes sans pouvoir sous-louer ni subroger qui que ce soit dans la ferme, à peine de résilliement et de tous dépens, dommages & intérêts. Ladite ferme ainsi faite, convenue, accordée & acceptée pour et moyennant la somme de 90 livres par an que lesdits Chapalen, père et fils, s'obligent solidairement de payer en deux termes chaque année d'avance entre les mains dudit Le Bourg, premier paiement faire de la somme de [ . . . . . ] les six premiers mois de la première année ledit jour 8 nivôse prochain, second paiement de pareille some pour les six derniers mois le 8 messidor suivant pour continuer ainsi de six mois en six mois toujours d'avance pendant les neufs ans. Lequel prix annuel ainsi convenu & payable de six mois en six mois d'avance, ledit Le Bourg pourra exiger en grains et denrées à son choix au cours & sur le pied de leur valeur en 1790, c'est-à-dire qu'il pourra exiger par exemple le 8 nivôse prochain pour les premiers six mois une quantité de grains et denrée à son choix équivalente en 1790 à la somme de 45 livres de ce tems là & qu'il en sera ainsi à chaque terme, condition sans laquelle le présent n'eût point lieu. Au reste lesdits Chapalen preneurs seront tenus solidairement à l'entretien du four, ils feront les réparations qui y manquent actuellement tant en dedans qu'en dehors à leurs frais, ils seront même chargés du mouton lorsqu'il manquera & ils rendront le tout en réparation parce qu'au besoin ils pourront prendre au vieux château les pierres nécessaires pour la plateforme. A l'égard des réparations des murs & de la couverture d'ardoises des maisons, elles seront à la charge des preneurs ; mais ils ramasseront les pierres saillantes & les conserveront & ils seront tenus au charroi des matériaux à leurs frais, enfin ils fourniront caution solvable quand ils seront requis. C'est à quoi après lecture & même à la vente de leurs biens meubles sur les lieux & sans déplacer à défaut de paiement les preneurs se sont soumis et obligés. Fait et passé à Landerneau es études au rapport de Brichet, l'un de nous, l'autre présent, sous le seing dudit Le Bourg, celui dudit Mathieu Chapalen, celui de Joseph Sibiril du lieu de Guermeur dite commune de La Roche pour & à requête dudit Jean Chapalen qui a déclaré ne savoir signer de ce interpellé & les notres, lesdits jour et an. MIIIL CHAPALEN - Joseph Sibirill - Lebourg - Brichet - Hacbec...


21/04/1799 - 2 floreal 7 - Délai et abandon du four au bourg de La Roche - Notaire Brichet (ADQ 4 E 90/42)

2è floreal an 7 - Delai et abandon d'une maison et un four au bourg de La Roche-Maurice donné par Marie Cessou, Ve Jean Chapalen et tutrice des enfants mineurs de leur mariage, au Cn Le Bourg agissant pour le citoyen Rohan Chabot.

Ce jour 2 floreal an 7 de la république française une et indivisible devant nous notaires publics du département du Finistère à la résidence de Landerneau, a comparu Marie Cessou, veuve de Jean Chapalen et tutrice des enfants mineurs de leur mariage, demeurant sur la commune de La Roche, canton de Ploudiry, laquelle a déclaré faire delai et abandon à Louis-Antoine Auguste Rohan-Chabot, demeurant à Paris, d'une maison et un four, appartenances et dépendances, situés au chef-lieu de ladite commune de La Roche, dont la ferme a été consentie audit feu Jean Chapalen, son mari, et à Mathieu Chapalen, son père, par bail du 27 frimaire an 4 passé devant Brichet, notaire à Landerneau, enregistré audit lieu le 1er nivose suivant par Le Roux pour 30 sols, consentant en conséquence ladite Marie Cessou que ledit bail demeure résilié à compter du 12 germinal dernier & que ledit Cn Rohan-Chabot dispose de ladite ferme à son gré dès aujourd'hui. Ce qui a été accepté par Charles Lebourg, homme de loi demeurant à Landerneau à ce présent pour & au nom dudit Cn Rohan-Chabot sous l'expresse réservation de l'exécution du bail quant aux fermages dus et aux réparations auxquelles ladite Marie Cessou est tenue & après lecture les parties y ont persisté. Fait et passé à Landerneau es études au rapport de Brichet sous nos seings et ceux des parties à l'exception de ladite Cessou qui a déclaré ne savoir signer de ce interpellée et a fait signer pour elle le Cn Yves Marrec de Landerneau à ce présent lesdits jour, mois et an. Lebourg - marrec - Ollivier l'aîné, notaire - Brichet, notaire.


21/04/1799 - 2 floreal 7 - Ferme du four banal de La Roche - Notaire Brichet (ADQ 4 E 90/42)

Ferme de 9 ans du four banal de La Roche-Maurice, qui a commencé le 12 germinal dernier, consentie par le Cn Le Bourg, homme de loi, agissant pour le Cn Rohan-Chabot à Jean Le Masson et Jean K/ouanton, son gendre, pour paier par an 90 fr en numéraire métallique ou en froment au choix du bailleur.

Ce jour 2 de floreal an 7 de la république française une et indivisible devant nous notaires publics du département du finistère à la résidence de Landerneau,
Ont comparu Charles Le Bourg, homme de loi, demeurant sur la commune de Landerneau, faisant et agissant pour Louis-Antoine-Auguste Rohan-Chabot, d'une part ; et Jean Le Masson et Jean K/ouanton, son gendre, demeurant ensemble au lieu de K/nevez, commune de La Roche, d'autre part,
Lequel dit Le Bourg audit nom a par le present baillé et affermé pour le tems et espace de neuf années qui sont tenues pour commencer le 12 germinal dernier et finiront à pareil terme de l'an 16, auxdits Jean Masson et Jean K/ouanton ce acceptants solidairement, c'est à savoir une maison et un four, jardin, appartenances et dépendances, situés au bourg de La Roche-Maurice, actuellement tenu par la veuve Chapalen suivant bail du 27 frimaire an 4 dont elle a donné son délai, et dont lesdits Masson et K/ouanton preneurs déclarent avoir parfaite connoissance pour par eux prendre le tout des mains de ladite veuve Chapalen, s'en faire remettre les clefs et se faire rendre et fournir les réparations en conformité du bail susdaté dont il leur a été faite lecture. A l'effet de quoi ils sont sur ce subrogés dans les droits du propriétaire et pour lesdits preneurs en jouir en bon père de famille sans rien dégrader ni endommager et sans pourvoir sous louer en tout ni en partie à peine de résiliation et de tous dépens dommages et intérêts. Ladite ferme ainsi faite et accordée pour et moyennant la somme de 90 francs par an payable en numéraire métallique ou en bon froment loyal et marchand au cours de 1790 au choix du propriétaire, en deux terme et d'avance, premier paiement faire de jour à autre sur le pied de 45 francs pour les six mois courants, second paiement sur le même pied le 8 vendémiaire prochain et ainsi de suite de six mois en six mois toujours d'avance pendant les neufs ans, au reste les preneurs seront tenus à l'entretien du four, ils feront les réparations nécessaires tant en dedans qu'en dehors à leurs frais et sans repetition, ils seront même chargés du mouton quand il manquera et ils rendront le tout à leur sortie en bonne réparation parce qu'au besoin ils pourront prendre au vieux château les pierres nécessaires pour la plateforme. A l'égard des réparations des murs et de la couverture d'ardoises des maisons, elles seront à la charge du propriétaire, mais les preneurs ramasseront les pierres saillantes et les conserveront et ils seront tenus au charroi des matériaux à leurs frais, enfin lesdits preneurs fourniront caution quand ils en seront requis. Et à défaut de paiement leurs biens meubles et effets pourront saisis et vendus sur les lieux et sans déplacer. Et après lecture faite ils y ont persisté. Fait et passé à Landerneau es études au rapport de Brichet, l'un de nous, sous nos seings et ceux des parties lesdits jour et an. IAENkouINAON - IANMASON - Lebourg - Ollivier, l'aïné, notaire - Brichet, notaire.


17/2/1833 - Bail du four de La Roche (ADQ 63 J 1)

Entre les soussignés Daniel-Louis-Olivier-Marie Miorcec de Kerdanet, avocat et docteur en droit, demeurant et domicilié en la ville de Lesneven, et Yves Broudin, cultivateur, demeurant et domicilié à La Villeneuve, commune de La Roche-Morice, est convenu ce qui suit : que ledit sieur de Kerdanet afferme audit Broudin, pour le temps de 9 ans, qui commenceront au 29 septembre 1833, et qui finiront à la même époque de 1842, savoir est :
au bourg communal dudit La Roche-Morice, une maison à four, avec un four et ses autres dépendances et issues, ainsi qu'elles se comportent et dont était fermier précédemment le nommé Jean Roignant, ledit four ayant nom "Fourn bras ar Roc'h".

Le présent bail fait, consenti et accepté pour et moyennant la somme de 75 francs, payable chaque année, au terme du 29 septembre, sans diminution sur ledit prix du montant annuel des contributions tant foncières que toutes autres, lesquelles restent entièrement au compte dudit fermier, lequel, au surplus, jouira dudit fermage en bon père de famille, fera les réparations défensibles et locatives, sans que ledit sieur de Kerdanet puisse être tenu qu'aux grosses réparations. Ne pourra ledit fermier changer l'état et la destination des choses, ledit four, sa maison et ses autres dépendances devant rester à l'usage qu'ils sont actuellement, sans qu'il puisse non plus convertir et mettre sous chaume la maison principale couverte d'ardoises.

Ledit Broudin s'oblige également à veiller à ce qu'on ne dégrade en rien & qu'on enlève aucunes pierres, ni fasse aucuns empiètements sur et autour de l'ancien château de La Roche. (*)

Au moyen de tout quoi le présent est fait en double à Lesneven le 17 février 1833. y Broudin - D. Miorcec de Kerdanet

(*) Sur les baux précédents, on voyait plutôt la mention, comme quoi le locataire pourrait "prendre au vieux château les pierres nécessaires pour la plateforme" pour réparer ainsi le four. Ici et dans d'autres baux du 19è siècle, on voit le fournier chargé de la mission de surveillance des ruines du château. Exemple aussi, le bail du "25 oct 1854 location four et maison avec obligation de veiller à ce que l'on enlève pas de pierres au château" (source FP3).

La raison est, peut-être, qu'en 1821 Jean Moliné fut suspecté de prendre des pierres dans ces ruines pour construire son moulin à huile et à blé (cf exploit d'huissier du 29/6/1821) voir le chapitre sur le moulin de l'Elorn.

 

8 - Affaire Yves Le Stang en 1754

Cour de Landerneau - Sentences civiles - 17/8/1754 - four banal de La Roche - Yves Le Stang, sous-fermier (ADB 16 B 602)

En 1754, Yves Le Stang, fournier au four banal de La Roche, était le sous-fermier de cet établissement. Il avait signé son bail auprès de "nobles gens Louis Mathurin Le Roy, sieur du Pontois et Martin Bouillerot, fermiers généraux de la principauté de Léon à Landerneau". On sait que à l'instar des moulins banaux, il y avait une obligation pour les familles d'alentour de suivre "le distroit" du four banal. Cette année-là Yves Le Stang intenta un procès contre 23 Rochois (pas moins !) qui faisaient cuire leur pain ailleurs, en réclamant "le droit de cuisson qu'il auroit pu prétendre sur le pain qu'ils ont fait cuire ailleurs pendant l'an à son préjudice depuis qu'ils ont discontinué de suivre le distroit dudit moulin banal de La Roche  , & en second lieu pour estre aussy condamnés de suivre le distroit dudit four banal à l'avenir et voir deffences leur estre faites de cuire leur pain ailleurs qu'en iceluy". Voici le nom des 23 personnes et l'indemnité demandée à chacune d'elles :

X

On s'aperçoit que dans le même document qui traite du "four banal", le greffier (ou le copiste) est capable de le dénommer, tout d'un coup, le "moulin banal". C'est pour cela qu'il faut quelques fois prendre les manuscrits avec des pincettes. Possédant un 2ème exemplaire de cette sentence, j'ai pu vérifier que dans celui-ci l'erreur n'y est pas.

1 - Yves Sibiril, la somme de 3 livres,
2 - Guillaume Cornilly, celle de 40 sols,
3 - Guillaume Sallaün, celle de 3 livres,
4 - Yves Cessou, celle de 3 livres,
5 - Yves Herry, celle de 20 sols,
6 - Guillaume Gouriou, celle de 3 livres,
7 - Guillaume Cessou, celle de 2 livres,
8 - Michel Deniel, celle de 3 livres,
9 - Jean Miorcec, celle de 3 livres,
10 - Yves Chapalen, celle de 3 livres,
11 - Ollivier Deniel, celle de 20 sols,
12 - Michel Guiadeur, celle de 30 sols,
13 - Nicolas Cessou, celle de 2 livres,
14 - Jean Cornilly, celle de 20 sols,
15 - François K/riou, celle de 4 livres,
16 - François K/neis, celle de 30 sols,
17 - Françoise Quillien, celle de 24 sols,
18 - Yves Richard, aussi, celle de 24 sols,
19 - Henry Deniel, celle de 4 livres,
20 - Jean Miqueal, celle de 3 livres,
21 - Guillaume Le Velly, celle de 24 sols,
22 - Allain Sclotur, celle de 40 sols,
23 - et Nicolas K/baol, celle de trente sols

Le fournier réclamait aussi, au cas où il serait débouté, que les fermiers généraux soient condamnés à revoir le bail qu'ils lui avaient fait signer. Peut-être le montant de celui-ci était-il trop élevé ? Hélas, le pauvre Le Stang fut débouté de toutes ses demandes, par "Me Megnan, procureur en la principauté de Léon à Landerneau et en ladite qualité substitut ordinaire de Monsieur le procureur fiscal d'icelle". Il est particulièrement intéressant de lire les raisons pour lesquelles le substitut conclut ainsi, il considéra que les arguments des défendeurs étaient valables, d'autant plus que Le Stang ne les contesta pas.

feu

 

Effectivement, de Kernevez, de Botloïs et de la Roche-Plate, ils ne risquaient pas d'entendre crier "le four est chaud". Il est intéressant aussi de savoir que le village de Kernevez, dépendait, à cette époque, de la seigneurie de K/ropartz. Le seigneur de K/ropartz, au Trehou, était alors Olivier de Gouzabatz.

 

9 - Précisions complémentaires sur les fours à pain d'autrefois

  1. Mode opératoire
  2. Explications techniques

1 - Mode opératoire :

Le mode opératoire décrit ici est tiré d'une série de très beaux textes en langue bretonne publiés dans la revue Kroaz Breiz. L'auteur, Herve Creff, y décrit la vie à la campagne vers 1900. On n'est pas à La Roche mais à Plougar au village de Kerwenn (ou Kerivin). Cependant la vie à la campagne et l'utilisation d'un four dans ces deux communes proches de notre pays de Léon étaient bien sûr identiques.

Per (Pierre) est l'ayeul, Soaz (Françoise) est la mère de famille, fille de l'ayeul.

 Brezhoneg 

Skorn a zo ; rugagni a ra diouz ar mintin : eun amzer vrao da fagodi, ma ne deu ket da c'hlaoia evel ma c'hoarvez alies goude ar reo.

Per, heñ, en deus da genta eur gefridi all : hirio emañ deiz ar forniad. Poazet e vez bara er gêr bep tro ma vez ezomm, da lavaret eo bep eiz pe zek devez.

Ar bleud ne vank ket. Mik a Draoñ-joli, miliner ha portezer, en deus degaset an añreval (aneval) en derc'hent dec'h. En eur vont kuit, en deus kaset gantañ eur zac'had gwiniz da vala hag ar gopr : dek dre gant, rak ne vez ket paet gant arc'hant. Aet eo c'hoaz gantañ eur c'hant lur eiz hag eur zac'had kerc'h krazet er forn... Bevañs evit an dud hag evit chatal.

Dec'h d'an noz, Soaz he deus lakaet an toaz e go, en ti koz. Hirio, diouz ar mintin, e tistag da genta eur vozad toaz, a vezo lakaet a gostez en eur skudell : talvezout a ray egiz gwell evit ar forniad warlerc'h. Ha dao da derri an toaz ! Eul labour tenn, mar deus unan, kemmeska evelse eun daoliad toaz abouez an divrec'h.

Per a ra tan er forn gant erdin drez, spern, strouez, dastumet evit se. Anez, da betra e talvezfent ?

Ne goll ket e amzer avat. En ti forn emañ e stal galvez, e ostilhou a bep seurt. Epad ma sav tommder er forn, ar mestr a gav an tu da gempenn eun troad a zoare evit eur forc'h, eur falc'h, pe eur bal. E Kerwenn, pa stager gant eul labour, forz pe hini, an dud a zo dinec'h : ar binviachou a zo fardet e stad vat, renket en ti forn a istribilh ouz an treustier. Eno e kaver ar freier a bevar biz evit tenna panez, ar vouc'hal hag ar falz-kontell, savet kuit er mintin-mañ pa 'z er aet da fagodi er c'hoad bras.

Da vare loc'hat, an dud o deus klevet : "Grit erdin bihan, eeunet ha turniet mat !" Eveziant eo Per da rei ali bep bloaz...

Emañ goret ar forn : sellit ouz he genou : dont a ra gwenn er maez betek ar vein benerez. Per a skub ar regedenn, hag a ya da gerc'hat an toaz war c'holo an daol.

Ar seiz pe eiz torz pounner a vo er forn hep dale, mall ganto meleni ker brao ha tra. Dor ar forn, herpet gant eur vaz a-dreuz ar siminal, a vezo siellet gant eur gwiskad kaoc'h-saout, ledet tro-dro gant al loavanson, evit stanka kement toull a c'hoanta divogedi. . . . .

Soaz a ray eun tantad kaer en oaled evit he bugale, abenn ma teuint en dro eus ar skol. Soñjal a ra er friko a vezo bremaik da goan : tridal a ra he c'halon gant ar blijadur a raio d'he zud.

Klevit 'ta ! P'oa tomm ar forn, eo bet mall ganti lakaat ebarz, fars-forn leun teir girin, eur gaoterad riz, bara bihan gant sukr, a ra ar gwella kouignou... Peadra da lipat ar mourrou ! Piou ne vefe ket laouen goude kement all ?

Eus ar forn, Per a dennas eta bara evit eiz devez, friko evit unan pe zaou... Ha c'hoaz, p'eo bet goullonderet, en deus lakaet enni eur gwiskad kerc'h da graza evit mont diwezatoc'h d'ar vilin : labour founnus war eun taol !

Enor a voe graet d'eur seurt kasteurenn, da goan : pep hini a reas eur zenklennad !"

Herve GREFF

 Ma traduction 

Il a gelé. Il fait un temps froid et venteux depuis ce matin : un temps favorable pour aller confectionner des fagots, s'il ne se met pas à pleuvoir ce qui arrive souvent après la gelée.

Pierre, lui, a une autre mission d'abord. Aujourd'hui c'est le jour de la fournée. Le pain est cuit à la maison quand cela est nécessaire, c'est-à-dire tous les 8 ou 10 jours.

La farine ne manque pas. Mik, le meunier et porteur-meunier, est venu avec son cheval avant-hier. En partant il a emporté un sac de froment à moudre et son salaire : dix pour cent, car on ne paie pas avec de l'argent. Il est parti aussi avec 100 livres d'orge et un sac d'avoine grillée au four... De quoi alimenter personnes et bétail.

Hier soir, Françoise, a mis la pâte à fermenter, dans la vieille maison. Aujourd'hui, dès le matin, elle détache d'abord une poignée de pâte, qui sera mise de côté dans une écuelle : elle servira de levain pour la fournée suivante. Et, c'est parti pour rompre la pâte ! Un travail difficile, s'il y en a un, mélanger un pétrin de pâte à bout de bras.

Pierre fait du feu dans le four avec des bottes de ronces, des branches d'épines, de la brousaille, conservées pour cela. Sinon, à quoi serviraient-elles ?

Il ne perd pas son temps cependant. Dans la maison à four se trouve son établi de charpentier, ses outils de toutes sortes. Pendant que la chaleur monte dans le four, le maître trouve le moyen de façonner un manche pour une fourche, une faux, ou une bêche. A Kerwenn, quand on commence un travail, peu importe lequel, les gens peuvent être tranquilles : les outils sont en bon état, rangés dans la maison à four, pendus aux poutres. Là on trouve les fourches à quatre doigts pour arracher les panais, la hache et l'étrèpe (grande faucille à couper le bois), qui est absente aujourd'hui car on est parti fagotter dans le grand bois.

Au moment de partir, les personnes on entendu : "Faites de petits fagots, redressés et bien droits !" Pierre est soucieux de donner des conseils tous les ans...

Le four est maintenant très chaud : regardez son entrée : les flammes blanches sortent jusqu'à la pierre de taille. Pierre balaye les braises, et s'en va chercher la pâte sur la table.

Sept ou huit lourdes tourtes seront dans le four sans tarder, prêtes à dorer de la plus belle façon. La porte du four, soutenue par un bâton en travers de la cheminée, sera scellée par un revêtement de bouse de vache, étendu tout autour à la truelle, pour boucher tous les trous qui voudraient émettre de la fumée. . . . .

Françoise fera un beau feu de joie dans l'âtre pour ses enfants, quand il reviendront de l'école. Elle pense au bon repas qu'il y aura tout à l'heure au souper : son coeur frémit du plaisir qu'elle fera à la famille.

Ecoutez donc ! Quand le four fut chaud, elle s'est empressée de mettre dedans, du fars au four plein trois terrines, une marmite de riz, du petit pain sucré qui fait les meilleurs gâteaux... De quoi se lécher les babines ! Qui ne serait pas heureux après tout cela ?

Pierre tira donc du four du pain pour huit jours, un festin pour un ou deux jours... Et en plus, quand il fut vidé, il a mis dedans une couche d'avoine à griller pour être envoyée au moulin plus tard : du travail rentable du même coup !

Honneur fut fait à la cuisine du souper : chacun en fit une ventrée !

2 - Explications techniques :

Les explications techniques qui suivent, ont été collectées lors de la visite d'un four ancien reconstruit il y a quelques dizaines d'années. Il s'agit du four présent dans la ferme pédagogique de Keringar sur la commune de Plougonvelin. Notre visite eut lieu en 2010.

 

10 - Sources des informations

 

ADB = Archives Départementales du Finistère à Brest
ADQ = Archives Départementales du Finistère à Quimper
ADLA = Archives Départementales de Loire-Atlantique
 


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 André Croguennec - Page créée le 7/12/2017, mise à jour le 28/1/2022.

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