La chasse aux trésors |
La chasse aux trésors à Pont-Christ et dans les environs. Non, il ne s'agit pas de la célèbre émission de télévision des années 1981 à 1984, menée par Philippe de Dieuleveult. Pourtant ce célèbre aventurier est membre d'une famille qui s'était installée à La Roche-Maurice, au château de Kernevez, il aurait pu passer à Pont-Christ. Il ne s'agit pas non plus de l'émission suivante, "La carte aux Trésors" qui reprend l'idée de la première. Elle fut diffusée à partir de 1996 jusqu'en 2009 et reprise en 2018.
Non, nous sommes ici dans la réalité. La rumeur populaire rapportait, au début du 20è siècle, qu'il existait des "trésors" tout près de notre village. Des chercheurs chevronnés se sont donc mis à leur recherche, suivons-les à travers la presse ancienne, en l'occurence La Dépêche de Brest, avec les commentaires que j'ai rajoutés dans les encadrés.
Si les cas cités sont tout à faits réels, les analyses sont parfois à prendre avec quelques précautions. Cependant, ces articles ont l'intérêt de montrer les interrogations qui circulaient près de Pont-Christ au début du siècle dernier.
L'article débute par des aspects bien connus de l'histoire et de la légende du château et se poursuit ainsi : . . . . Il subsiste encore, à la base [du donjon], des restes de tours et d'ouvrages qui servaient à la défense des abords du château. Parfois quelque découverte vient rappeler, la tragique histoire de la forteresse. Il y a une demi-douzaine d'années, en effectuant des travaux au débit Elléouet, on mettait à jour, sous une dépendance, l'ouverture d'un robuste souterrain se dirigeant vers le donjon et atteignant les marches d'un escalier obstrué par un éboulis.
Bien qu'il n'y eut aucune corrélation possible, on parla encore longuement du château quand on découvrit, dans une vieille maison du bourg, chez M. Fagot, une cachette où avaient été dissimulées de nombreuses pièces d'or à l'effigie de Louis XV. Un trésor ? Comment n'y pas songer en un pays qui connut tant de vicissitudes !
Sur un plateau voisin qui domine l'antique chapelle de Pont-Christ et le vieux moulin de Brezal, voici Valy-Nevez avec son champ du Trésor. 1 A quelque cent mètres, Valy-Goz ou Valy-Cloistre avec sa garenne de l'Argent 2. Entre les deux fermes est un vaste champ coupé jusqu'en son milieu par un îlot d'arbres et de taillis qu'on est pas parvenu à défricher. Sous cette végétation demeurent encore les fondations de robustes murailles révélant l'existence en ce lieu, à une époque indéterminée, d'un établissement d'importance.
- C'était un cloître, dit-on, habité par des moines rouges.
Des moines rouges ? Ne les qualifiait-on pas ainsi car ils s'adonnaient vraisemblablement à la fabrication des briques ! En effet, quelques fouilles pratiquées superficiellement ont mis à jour sur certains points des entassements assez considérables de briques rouges. Quant au trésor, si l'appellation du champ est demeurée telle, nul dans le pays ne se souvient d'avoir entendu parler de sa découverte.
On y songea bien encore quand, au sommet de la grande carrière 3 ouverte en bordure de la route de Morlaix, entre La Roche et Pont-Christ, on mit à jour de larges pans de murs qu'une flore épaisse avait recouverts. Quel pouvait être cet autre édifice dont les ruines confirment l'antique importance du pays de La Roche-Maurice ?
Vers la même époque, au printemps dernier, d'autres carriers travaillant sur un plateau au-dessus de l'ancien château de Brézal dégageaient l'ouverture d'un souterrain, creusé à même la pierre. Il ne s'agissait plus là d'ouvrage comparable à ceux de la forteresse de La Roche, mais d'un travail bien plus ancien. Les débris de poterie, les pierres calcinées, les silex qu'on y découvrit, en témoignaient. C'était là l'oeuvre de primitifs. 4
Ce n'est pourtant pas cette caverne qui laissa son nom au village voisin de Campi. Rien n'était mieux fait que ce plateau situé, en Bodilis, tout près de Saint-Servais, pour permettre aux Romains envahisseurs l'organisation d'un de ces camps si nombreux qu'ils utilisèrent dans notre région. . . . . 5 . . . Ch. LEGER.
Une partie du trésor du champ de Valy-Nevez
En effet, l'article 716 du code civil stipule : "La propriété d'un trésor appartient à celui qui le trouve dans son propre fonds ; si le trésor est trouvé dans le fonds d'autrui, il appartient pour moitié à celui qui l'a découvert, et pour l'autre moitié au propriétaire du fonds. Le trésor est toute chose cachée ou enfouie sur laquelle personne ne peut justifier sa propriété, et qui est découverte par le pur effet du hasard".
On lit, par ailleurs : "Comme l'énonce le Code civil, le trésor est un élément enfoui ou caché dont le propriétaire demeure inconnu. Son appropriation est possible à condition que sa découverte soit « fortuite ». Cela signifie que le trésor doit avoir été découvert par hasard, et non pas au titre de fouilles non déclarées sur un terrain, ou avec un détecteur de métaux.
Grand vase en poterie commune oxydée, reprenant le décor indigène de la céramique carbonifère. |
Sur la route nationale Brest-Morlaix à 3 kilomètres environ du bourg de La Roche-Maurice, non loin de la minoterie de La Roche-Blanche, l'administration des Ponts-et-Chaussées a fait ouvrir, depuis plusieurs années, une carrière de pierres, pour servir à l'entretien des routes après concassage.
Déjà une assez grande partie de la pointe avancée du massif rocheux qui bordait la route a été enlevée ; mais il y a quelques jours, après une explosion de mine, l'attention des ouvriers qui travaillent à cet endroit fut attirée par l'apparition d'un mur paraissant en pierres sèches, recouvert d'environ 1 mètre à 1,50 mètre de terre arable, sur laquelle avaient poussé de vigoureux arbres âgés d'une cinquantaine d'années. Quelque temps plus tard, ils remarquaient, après un nouveau dégagement de blocs de granit, qu'un second mur perpendiculaire au premier venait rejoindre, à une dizaine de mètres plus loin, le premier mur découvert.
Cette mise à jour d'une très vieille construction a suscité bien des commentaires dans la région. Voici quelle est l'hypothèse émise en notre présence par une notoriété en questions préhistoriques, sur ces restes de constructions enfouies depuis des centaines d'années, sous plus d'un mètre de terre végétale, cela d'après la description que nous pûmes en faire après visite des lieux :
" D'après la situation au faîte d'une éminence rocheuse de la construction en pierres sèches découverte route de Morlaix, il est à penser qu'à cet endroit qui surplombe la vallée de l'Elorn, à un coude de la rivière et non loin du vieux gué qui reliait le Léon à la Cornouaille, qu'un poste d'observation important ait été érigé sur ce point stratégique par les Romains. Il serait désirable que toutes précautions soient prises pour que des fouilles surveillées, puissent être effectuées autour de ces murs, afin de délimiter l'étendue de l'ouvrage et aider la recherche, si posible, dans l'intérieur de la construction, des objets qu'on pourrait y découvrir."
Ce serait certainement là une sage mesure mais sur laquelle il ne faut pas trop compter car l'entrepreneur chargé de l'extraction des pierres à cet endroit ne peut certainement arrêter son travail pour faciliter les fouilles dont le résultat peut ne pas être très brillant.
07/12/1934 : LE MYSTÈRE DU MOULIN A PAPIER.
Visiblement, l'aimable coiffeur ne se satisfaisait pas de réponses monosyllabiques. Et il entamait les sujets les plus
divers dans l'espoir d'abandonner le monologue pour lier conversation.
- Monsieur a les cheveux bien touffus... Il enchaîna. ... comme les fourrés de Plounéventer qui, je vous l'assure, sont quasiment impénétrables.
- Quel rapprochement !
Il eut un espoir.
- Comment, vous ne savez pas qu'on découvre là des choses... Et encore les recherches ne font que commencer. Si elles réussissent, vous verrez...
- Mais de quelles recherches s'agit-il ?
Cette fois, il avait trouvé. Le peigne et les ciseaux faisaient merveille.
- Ces recherches-là se font en plein mystère, tout près de la route nationale de Morlaix, entre La Roche-Maurice et Pont-Christ. On ne veut rien dire, bien sûr, mais, moi qui fréquente l'endroit, je l'ai su. On a trouvé des papiers à la mairie de Plounéventer qui donnent des indications sur l'endroit où, il y a bien longtemps, un trésor considérable fut enfoui. Les premières recherches ont amené la découverte d'un squelette sous une large pierre. 1 A présent, on continue, mais on prend toutes précautions pour écarter les curieux. La nuit même, on garde les abords des fouilles...
Brusquement, il s'interrompit. D'un coup d'oeil, il désigna un client qui venait d'entrer. Puis il murmura de façon à peine perceptible :
- Des choses comme celle-là, vous le comprenez, ne peuvent se crier sur les toits.
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Un trésor ? Comment n'y pas songer en un pays qui connut tant de vicissitudes ! Il y a une demi-douzaine d'années, en effectuant des travaux au débit Eléouet, 2 à La Roche-Maurice, on mettait à jour, sous une dépendance, l'ouverture d'un robuste souterrain se dirigeant vers le donjon et atteignant les marches d'un escalier obstrué par un éboulis. Etait-ce là le chemin de la chambre du trésor dont on parlait à la veillée ? On en discuta mais on ne prospecta pas plus loin. Bien qu'il n'y eut aucune corrélation possible, on parla encore longuement du château quand on découvrit, dans une vieille maison du bourg, chez M. Fagot, une cachette où avaient été dissimulées de nombreuses pièces d'or à l'effigie de Louis XV.
Sur un plateau voisin qui domine l'antique chapelle de Pont-Christ, voici Valy-Nevez, avec son champ du Trésor. A quelque cent mètres, Valy-Goz ou Valy-Cloistre, avec sa garenne de l'Argent. Entre les deux fermes est un vaste champ coupé, jusqu'en son milieu, par un îlot d'arbres et de taillis qu'on n'est pas parvenu à défricher. Sous cette végétation demeurent les fondations de robustes murailles révélant l'existence en ce lieu, à une époque indéterminée, d'un établissement d'importance.
- C'était un cloître, dit-on, habité par les moines rouges.
Quant au trésor, si l'appellation du champ est demeurée telle, nul dans le pays ne se souvient d'avoir entendu parler de sa découverte.
Il y a deux ans, des carriers, travaillant sur un plateau au-dessus l'ancien château de Brezal, dégageaient l'ouverture d'un souterrain creusé à même la pierre. Il s'agissait là d'un travail de primitifs dont l'unique trésor se représentait par des débris de poteries, des pierres calcinées et des silex taillés.
C'est vers la même époque qu'on mit à jour, en bordure de la route nationale, au sommet de la carrière du Moulin-à-Papier, 3 près de Pont-Christ, de larges pans de murailles qu'une flore épaisse avait submergés. Quelles pouvaient être ces ruines ? On en discuta longuement, d'autant qu'on ignorait jusqu'alors l'existence ; puis, à défaut de découverte plus précieuse, on n'en parla plus.
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- Un coup de rouge, militaire ?
- C'est pas de refus, la patronne !
Tandis qu'on le sert, le soldat, qu'une permission laisse oisif depuis quelques jours, reprend le fil de son discours. Il le fait avec empressement car l'auditoire de villageois qui l'entoure devant le comptoir l'écoute avec une attention admirative.
- Mais non, ce n'est pas possible, on n'installe pas une batterie contre-avions au sommet d'une carrière 4, qu'on exploitera encore longtemps. Pour surveiller la vallée de l'Elorn, il est d'autres points bien mieux situés. Evidemmment, on vous a raconté cela pour détourner votre attention tandis qu'on recherche le trésor. Ça les embête de voir tant de monde rôder autour de ceux qui font la prospection. Il y a des jours, c'est une véritable procession des curieux. Et puis, avez-vous vu installer une batterie sur un terrain qui ne soit pas militaire ? Or, vous savez tous que la carrière du Moulin-à-Papier appartient à M. Cann, le minotier".
Ayant dit, le militaire vida son verre d'un trait et promena son regard avec satisfaction sur l'auditoire qu'il venait de convaincre.
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Mais enfin, quel est le but de ces travaux qui retiennent si vivement la curiosité des gens de la région ? Notre coiffeur aurait-il dit vrai ?
Il faut se livrer à une véritable acrobatie pour atteindre le sommet de la carrière, se glisser sous les taillis, patauger dans une boue épaisse et par ce temps... Pourtant, le coup d'oeil vaut l'ascension. Toute la vallée de L'Elorn, apparaît jusqu'au delà de Pont-Christ et Brezal.
C'est là, derrière les roches de la carrière, que se font les travaux d'exploration. Voici un trou large et profond qui révèle les assises d'anciennes murailles et s'arrête sur un fond de schiste. Plus loin, une autre excavation du même genre. Enfin, à quelque distance, c'est une longue tranchée, toujours creusée à flanc de rocher. Quoiqu'on dise, la confiance règne, car l'endroit ne semble nullement surveillé et les travailleurs ont abandonné là pelles et pioches.
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Dans cette auberge, où la lampe à pétrole lutte sans grand succès contre la nuit, voici l'homme que nous cherchons.
- Eh ! oui, je travaille là, mais non pas pour l'exploitation de la carrière. Nous avons commencé il y a six semaines. Au début, comme nous nous heurtions à des murailles très solidement construites, il nous a fallu employer la mine. A présent, on n'utilise plus que la pioche. Jamais je n'ai fait travail semblable. On creuse tantôt ici, tantôt là, sans aucune régularité apparente. Et puis, cette entreprise dans un pareil endroit ! On raconte que nous avons découvert un squelette, mais c'est inexact. Un trésor ? C'est possible, mais nous n'en savons rien. Pourtant, en certains endroits, le sol sonne creux sous nos pas.
- M. Cann, lui, sait bien ce qu'il recherche, intervient une voisine. Vous comprenez, il est depuis peu maire de Plouneventer et on rapporte qu'il a trouvé, à la mairie, des vieux papiers qui en disent long sur le sous-sol de sa propriété.
Nous voici chez M. Cann.
- Mais non, nous ignorons tout de cette affaire. La carrière nous appartenant, nous la louons pour exploitation aux Ponts et Chaussées et nous nous contentons du prix de la location, sans plus.
- Il ne s'agit pas de cette exploitation, mais des travaux exécutés en arrière de la carrière.
- Ceci n'est pas notre affaire, mais celle des Ponts-et-Chaussées.
Aux Ponts et Chaussées, on a bien entendu parler du trésor, mais comme on ne peut s'en servir pour rempierrer les routes, on ne s'y intéresse pas. Quant aux travaux spéciaux dont il s'agit, ils ne relèvent nullement de l'administration. Le mystère, on le voit, ne s'éclaircit guère. Bien au contraire, il s'épaissit.
- Je vous avais prévenu, conclut un paysan, on ne vous dira rien !
Et, à l'instar du coiffeur : - Non, mais si je trouvais un trésor dans mon champ, croyez-vous que j'irai le crier sur les toits ? Ch. LEGER.
Photo de La Dépêche : la vallée de l'Elorn vue du sommet de la carrière.
Avec un champ beaucoup large que la photo précédente prise
au téléobjectif. Le moulin à papier était en bas à droite.
Nous voici revenu au sommet de la carrière du Moulin-à-Papier qui borde la route nationale Landerneau-Landivisiau, près de Pont-Christ. Aux premiers jours de décembre, nous avions fait la même ascension pour examiner des travaux qui avaient été entrepris là, en grand mystère, six semaines auparavant.
A grand renfort d'explosifs, on avait fait sauter la roche sur cette crête et dégagé un trou large de 8 mètres, profond de 7 m. 50. Plus bas, sur le versant intérieur du bloc rocheux, au haut d'une prairie, s'approfondissait une longue tranchée. Tout ceci, fait sans but apparent, n'avait aucune relation avec l'exploitation de la carrière pratiquée par l'administration des ponts et chaussées. Ces travaux étaient d'ailleurs financés et conduits par M. Le Cann, propriétaire du terrain et du moulin situé en face, en bordure de l'Elorn, de plus maire de Plounéventer, ainsi que par son gendre, M. Martin.
Pour tromper la curiosité des exécutants ainsi que du voisinage, on avait dit qu'il s'agissait de travaux faits pour le génie militaire, mais personne ne s'y était laissé prendre. Et le bruit s'était rapidement répandu qu'on cherchait un trésor. Des trésors ! on en a de tout temps cherché un peu partout et presque toujours, après des fouilles plus ou moins longues, le montant des dépenses paraissant trop important, on abandonnait l'entreprise. C'est d'ailleurs ce qui se produisit ici vers le mois de février. Et l'on n'y pensa plus.
Mais il ne s'agissait cette fois que d'une simple suspension des travaux puisque, nous dit-on, ils vont être repris dans quelques semaines. Les chercheurs sont donc convaincus de l'existence du trésor ? On nous l'a affirmé. Et nous sommes revenus.
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Il y a environ deux ans, on découvrait au sommet de la carrière du Moulin-à-Papier de larges pans de murailles qu'une flore épaisse avait recouverts. Quelles pouvaient être ces ruines ? On en discuta longuement, d'autant qu'on en ignorait jusqu'alors l'existence ; puis on n'en parla plus.
Aujourd'hui on nous expose que lors de l'invasion de l'Angleterre par les Saxons, des religieux qui comme tant
d'autres avaient franchi la Manche pour venir retrouver en Bretagne le repos perdu s'étaient établis à l'abri de la colline du Moulin-à-Papier. Ils y vivaient en paix quand, vers le IXè siècle, apparurent les Normands pillant et détruisant tout sur leur passage. Résolus à se défendre, les religieux couronnèrent la colline d'une sorte de donjon. Ils ne parvinrent ainsi qu'à attirer l'attention des envahisseurs qui organisèrent le siège de la forteresse, s'en emparèrent, la rasèrent et massacrèrent les occupants.
On savait bien que les religieux possédaient un trésor, mais il avait été si bien abrité qu'il échappa à toutes les investigations des barbares. Voilà, n'est-il pas vrai ? qui nous ramène au coeur même de notre histoire. Mais il y a mieux !
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- Moi, entendez-vous, je l'ai vu le trésor affirme M. Gradel. Et dans les circonstances suivantes :Tout d'abord qu'il nous soit permis de présenter M. Gradel ; un grand et solide gaillard, affable et franc qui, à Plounéventer exerce les fonctions de directeur d'école. Depuis près de vingt ans il s'occupe de radiesthésie. Que voulez-vous qu'il fasse aux heures creuses en des pays où les distractions sont si étroitement limitées ! Il a commencé par la baguette de coudrier. Et, pour la satisfaction de ses concitoyens, il a découvert des sources. Puis il a modernisé, sensibilisé ses appareils.
En mai 1934, il recevait la visite de deux curieux personnages. Ils venaient, disaient-ils, de Paris. L'un se présentait comme Américain : M. William Seabaker ; l'autre, comme prospecteur. M. Seabaker, connaissant les excellentes relations qu'entretient M. Gradel avec M. Le Cann, lui demanda d'obtenir de ce dernier la cession de 200 mètres carrés de terrain. Le prix lui importait peu ; il consentait à engager jusqu'à un million dans cet achat.
- Une telle proposition m'étonna, dit M. Gradel, d'autant plus qu'il m'offrait une commission de 500.000 francs si je
menais à bien les pourparlers et une indemnité de 100.000 francs si mes démarches demeuraient vaines.
- Pourquoi, lui dis-je, ne pas vous adresser directement à M. Le Cann ?
- Parce que, répondit l'Américain avec un accent très prononcé, je sais que M. Le Cann ne consentirait à se dessaisir d'une partie de ses terres que pour faire plaisir à un ami.
Mais il me fallut longtemps insister pour connaître l'emplacement de la parcelle qu'il s'agissait d'acquérir. Quand je sus qu'elle était située au sommet et en arrière de la carrière du Moulin-à-Papier, mon étonnement se manifesta. Acheter un million deux cents mètres carrés d'un terrain caillouteux, abrupt, inutilisable ! Cela sentait le mystère et j'étais bien résolu à ne pas m'engager dans une pareille aventure. Comprenant que j'allais refuser, M. Seabaker lâcha son secret. Le terrain dont il s'agissait recelait un trésor d'une valeur considérable. Il l'avait appris par son compagnon, prospecteur doué de remarquables qualités et possesseur d'un appareil de détection vraiment merveilleux. Le prospecteur, lui, ne soufflait mot.
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Présentée sous ce jour, l'affaire ne satisfaisait pas M. Gradel, qui n'entendait point se laisser tenter par les offres alléchantes de son visiteur. Mais l'Américain voulait atteindre son but. Pour convaincre M. Gradel, il voulut faire une démonstration.
- Enfouissez, dit-il, un objet quelconque dans le champ voisin et mon prospecteur va le retrouver immédiatement.
L'expérience plut à M. Gradel. Il prit une bêche, enleva soigneusement une motte de gazon, plaça dans le trou un
fer à cheval qu'il recouvrit avec précaution, sans laisser la moindre trace. Puis, il revint vers ses visiteurs.
Le prospecteur s'était, lui, muni d'une sorte de boîte d'ébonite portant des cadrans et un verre dépoli. Il parcourut
le champ, puis, tout à coup, s'immobilisa à l'endroit que venait de quitter M. Gradel. Et il fit signe d'approcher. Sur le verre dépoli, l'ombre du fer à cheval apparaissait. Sur l'un des cadrans où étaient inscrits les noms de divers métaux, une aiguille mobile s'était arrêtée à la graduation : fer. Une autre aiguille, sur un autre cadran destiné à marquer la profondeur de l'objet enfoui n'avait presque pas bougé. Habitué au simple pendule, M. Gradel admira la perfection de l'appareil.
Comme il ne se décidait pas cependant à intervenir près de M. Le Cann, l'Américain résolut cette fois de lui faire
voir le trésor. Et tous trois s'en furent au sommet de la carrière du Moulin-à-Papier. Ici l'appareil de détection fit merveille. Sur le verre dépoli, les couches successives du terrain jetèrent leur ombre, puis apparurent successivement, rangés tout près l'un de l'autre, neuf coffres contenant de l'or, de l'argent, des pierres précieuses et des parchemins. Dans l'un d'eux se dessinait une crosse abbatiale d'or. Ali-Baba n'avait sans doute pas réuni plus de richesses. Tout cela gisait, à 15 mètres, sous la roche.
Cette fois, pensait l'Américain, l'affaire est faite. Mais M. Gradel ne l'entendait pas ainsi. Tout d'abord, il ne consentait pas à tromper M. Le Cann en lui achetant le terrain. Puis il ne lui plaisait pas de voir emporter par un étranger des objets et des documents enfouis chez nous depuis onze siècles. Il le fit savoir à ses visiteurs, qui s'en
furent bien déçus et ne revinrent plus.
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Cependant, M. Gradel avait lui-même résolu de recommencer les expériences. Il construisit un pendule de son invention, le perfectionna et se mit en campagne. Non toutefois sans avoir révélé à M. Le Cann l'existence du trésor et lui avoir fait part des propositions de son visiteur.
Le voici aujourd'hui nous faisant une démonstration à l'aide de son pendule (voir photo). Sur le bord d'un trou, creusé, l'hiver dernier, il va, vient, s'immobilise ; mais l'instrument n'entre en évolution qu'au-dessus du gisement. Une contre-expérience faite par un autre radiesthésiste confirme ses affirmations.
Il est parvenu, nous dit-il, à déterminer que les précieux coffres sont placés dans une chambre taillée en plein roc, longue de trois mètres, haute et large de deux mètres. Une galerie souterraine en part pour passer sous la route, sous l'Elorn, et affleurer le sol en plein taillis, sur la colline d'en face. Mais cette galerie a connu bien des éboulements.
Le trésor gît à 15 mètres de profondeur et l'on a déjà creusé jusqu'à 7 m. 50... Encore un petit effort qui sera tenté dès que la période de pluie aura pris fin et les richesses tant convoitées apparaîtront aux yeux éblouis des chercheurs ... Ch. LÉGER.
Un journal régional a imprimé ceci sous la rubrique Trémaouézan : " Depuis plusieurs jours, on parle d'une découverte archéologique importante, qui aurait été faite dans une propriété de la commune par un radiesthésiste bien connu dans la région, M. Gradel, de Plounéventer. Sur ses indications, on aurait trouvé un souterrain contenant une certaine quantité d'armes diverses du commencement du 17è siècle, ainsi que de nombreux objets domestiques comprenant de l'orfèvrerie très artistement travaillée et de grande valeur ".
Vraiment, cela ne manquait pas d'intérêt, car, enfin, depuis le temps que l'on parle de trésors dans notre région, nous n'aurions pas été fâché de pouvoir en contempler un.
Au surplus, M. Gradel n'est pas pour nous un inconnu. Nous l'avons déjà rencontré dans des conditions du même genre et nous avons eu l'occasion de le voir opérer sur terrain propice avec son pendule. A cette époque de pleine floraison, par ce soleil, la route de Landerneau, Plouédern, Plounéventer est des plus jolies. A flanc de coteau, elle domine une longue et belle prairie encadrée de frais boqueteaux. Mais notre radiesthésiste a profité du jeudi pour rechercher un endroit plus frais encore : Brézal. Magnifique promenade que celle-là, sous une voûte de feuillage touffu, au beau milieu d'un bois épais ; puis c'est le bel étang qui surplombe Pont-Christ.
Vraiment, il n'est pas de cadre mieux fait pour vous prédisposer à la vision d'un trésor. Voici M. Gradel, à qui nous présentons l'entrefilet reproduit plus haut.
- Pas une ligne, pas un mot de vrai là-dedans ; je n'ai jamais opéré à Trémaouézan. On m'a bien demandé d'aller rechercher une fontaine comblée et recouverte depuis un temps infini car, disait-on, elle avait provoqué le choléra dans la commune, mais je ne m'y suis pas encore rendu. Quant à cette découverte, j'ignore complètement comment elle put être annoncée et vous m'en voyez profondément surpris.
Désillusion ! Ce n'est pas encore aujourd'hui que nous verrons l'un de ces fameux trésors enfouis depuis tant de siècles. Mais M. Gradel ne partage pas notre déception ; il sait si bien qu'à défaut d'un trésor à Trémaouézan il en est d'autres, dont les radiations lui sont parvenues. Il en a révélé l'existence après les avoir nettement situés.
Tout récemment encore, il s'en fut à Morlaix, où, depuis longtemps, des recherches sont entreprises : à l'emplacement qu'occupait jadis la chapelle de N.-D. du Mur, près des fortifications de l'ancien château, on creusait sous une boulangerie afin de retrouver une galerie souterraine. Des travaux de ce genre en pleine ville n'eussent peut-être pas attiré l'attention si l'on n'avait dû, se heurtant au rocher, utiliser la mine. Cela fit du bruit, naturellement, et l'on apprit ainsi que, là encore, on cherchait un trésor.
On avait fait appel à des radiesthésistes en renom qui affirmaient l'existence du précieux dépôt. M. Gradel, après expériences, avait confirmé l'opinion de ses collègues.
Nous avions déjà rencontré M. Gradel, il y a un an, à propos d'une affaire du même genre. Cette fois, le trésor gisait en bordure de la route nationale Landerneau-Landivisiau, derrière la carrière du moulin-à-Papier, non loin de Pont-Christ. Nous avions dit, à l'époque, que des précisions avaient pu être fournies sur la nature du trésor qui consistait en neuf coffres contenant de l'or, de l'argent, des pierres précieuses, des parchemins. L'un d'eux enfermait encore une crosse abbatiale d'or.
A ce propos, M. Gradel avait reçu une bien curieuse visite. En mai 1934, deux personnages venus de Paris se présentaient chez lui. L'un se présentait comme Américain : M. William Seabaker ; l'autre comme prospecteur. M. Seabaker, connaissant les excellentes relations qu'entrenait M. Gradel avec M. Le Cann, propriétaire de la
carrière, lui demanda d'obtenir de ce dernier la cession de 200 mètres carrés de terrain. Le prix lui importait peu ; il consentait à engager jusqu'à un million dans cet achat.
En outre, il offrait une commission de 500.000 francs si les pourparlers réussissaient et une indemnité de 100.000 francs si les démarches demeuraient vaines. M. Gradel s'étonna. Acheter un million deux cents mètres carrés d'un terrain caillouteux, abrupt, inutilisable, cela sentait le mystère.
Comme il refusait, M. Seabaker lâcha son secret. La terrain dont il s'agissait recélait un trésor d'une valeur considérable. Il l'avait appris par son compagnon, prospecteur doué de remarquables qualités et possesseur d'un appareil de détection vraiment merveilleux.
M. Gradel ne se décidant pas, l'Américain le voulut convaincre. Il le conduisit au sommet de la carrière et invita le prospecteur à opérer. Celui-ci découvrit une sorte de boîte d'ébonite portant des cadrans et un verre dépoli. Il parcourut le terrain puis s'immobilisa. Sur le verre dépoli se dessinaient les neuf coffres. Sur l'un des
cadrans, les aiguilles indiquaient la nature des métaux, sur l'autre la profondeur des objets enfouis était révélée. M. Gradel admira la perfection de l'appareil, mais maintint son refus. Il ne consentait pas à tromper M. Le Cann et il ne lui plaisait pas de voir emporter par un étranger des objets et des documents enfouis chez nous depuis une dizaine de siècles.
Cependant, directement derrière la crête de la carrière, le propriétaire avait fait faire des recherches. Le trésor gisait à 15 mètres. Les expériences entreprises par M. Gradel avec un pendule de son invention le confirmaient. Tout cela se faisait en grand mystère ; puis un jour les travaux furent arrêtés. On était parvenu à une profondeur d'environ dix mètres.
On s'étonna de voir interrompre de pareilles recherches si près du but. Quelqu'un proposa de creuser une galerie horizontale pour accéder rapidement à la chambre du trésor, mais le propriétaire ne le permit pas. Le silence se fit sur cette affaire.
Cependant, une nouvelle se répandit récemment : le trésor avait été découvert. Deux vasques d'or massif de 42 kilos chacune avaient été emportées à Paris. Par qui avaient été repris les travaux ; comment était-on parvenu au but ? Il est impossible de le savoir. Toute question posée sur ce sujet dans le voisinage de la carrière demeure sans réponse. Pourtant, le succès ne semble plus faire de doute depuis qu'un jour le propriétaire lui-même confia à quelques amis, à Landivisiau, que les vasques découvertes avaient le volume d'une tête de distributeur d'essence. Possible, mais que sont devenus les neuf coffres qui s'étaient si nettement profilés sur le détecteur de l'Américain ? Le saura-t-on jamais ? Ch. LÉGER.
Obstinément le pendule demeure immobile. En vain le radiesthésiste change-t-il chaque fois son bras, tendu connue une antenne, dans toutes les directions : rien ne bouge. Pourtant, nous avions vu au même lieu ce même pendule tournoyer avec une force singulière.
- Ici, nous disait alors M. Gradel, gisent à quinze mètres de profondeur des coffres remplis d'or, d'argent, de pierres précieuses et de parchemins. Dans l'un d'eux se trouve une crosse abbatiale d'or.
Aujourd'hui, l'expérimentateur semble déçu.
- Il n'y a plus rien. Cela confirme ce que j'ai déjà constaté récemment : ni baguettes ordinaires ou spéciales, non plus qu'aucun pendule ne réagissent. Il n'y a même pas la moindre rémanence. Il faut donc que tout le trésor, réparti dans neuf grands coffres pleins, ait été enlevé !
Un coup de fusil ponctue cette décevante constatation. L'écho se répercute au long de la vallée de l'Elorn. Les chasseurs ont repris possession des taillis qui la bordent. Au sommet de cette carrière du Moulin-à-Papier qui surplombe la route nationale Landerneau-Landivisiau, nous dominons encore le splendide panorama qui s'étend vers Pont-Christ, mais cela n'est plus pour nous qu'un paysage sans âme. Le trésor qui en constituait la mystérieuse ambiance a disparu.
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Ç'avait été un événement dans le pays, il y a deux ans, quand on vit ébaucher les premières recherches en arrière de la carrière exploitée par les Ponts et Chaussées. On avait fait sauter à la mine les bases de vieilles ruines dont on avait jusqu'alors ignoré l'existence. Puis, sous un emmêlement inimaginable de ronces, on s'était attaqué à la roche.
- Nous n'y comprenons rien, disaient les ouvriers. Jamais nous n'avons fait travail semblable. On creuse tantôt ici, tantôt là, sans aucune régularité apparente. Que peut signifier cette entreprise dans un pareil endroit ?
On ne tarda point cependant à parler de la recherche d'un trésor. Mais les imaginations travaillaient tant, les hypothèses émises étaient telles que l'attention fut bientôt lassée. Cependant, un jour, M. Gradel, de Plounéventer, connu par ses qualités de radiesthésiste, consentait à nous renseigner sur cette affaire. Nous avons dit à l'époque comment il avait reçu la visite de deux Américains qui le priaient d'intervenir près de M. Cann, propriétaire de la carrière, afin d'obtenir la cession d'une partie du terrain inculte qui l'avoisine.
Pressés de questions, l'un d'eux, prospecteur possesseur d'un appareil de détection merveilleux, lui fit « voir » le trésor. M. Gradel en avisa M. Cann, qui, bien entendu, refusa de céder son terrain. Et c'est ainsi que les recherches furent entreprises par le propriétaire sur les conseils de M. Gradel, utilisant un pendule de son invention. Longtemps on creusa la roche mais la tâche était rude. Si rude qu'on interrompit un jour les travaux, bien qu'aux dires du radiesthésiste on fut parvenu tout près du but.
Il est regrettable qu'à ce moment ne se soit pas produite une intervention du genre de celle que l'on signalait ces jours derniers dans les journaux : Dans les environs de Brno, près de Prague, la foudre est tombée sur un monument dont on ignorait l'origine. Après le désastre, on découvrit sous les décombres, une énorme caisse en
étain qui contenait un trésor inestimable. Parmi les objets trouvés, il y avait des agrafes en or et en argent, des colliers, des poignées d'argent, des bagues, des bracelets, de la monnaie en or et en argent, des boîtes incrustées de diamants et des gobelets. Ce trésor, qui date probablement de la guerre de Trente ans, représente une valeur de plusieurs millions de francs, sans compter la très grande valeur historique.
On ne parlait plus guère du trésor du Moulin-à-Papier quand, au printemps dernier, on apprit qu'une partie en avait été enlevée. Surpris, M. Gradel s'en inquiéta. Laissons lui la parole.
- C'est M. Cann, lui-même, qui révéla le fait à plusieurs personnes à Landivisiau.
« J'ai découvert, disait-il, un souterrain dans lequel j'ai trouvé deux vasques en or de 42 kilos chacunes. Je suis allé à Paris pour les vendre. L'antiquaire à qui je me suis adressé m'a demandé ce que j'en voulais. J'ai dit un prix et il m'a immédiatement signe un chèque. Dans le souterrain, il y avait aussi une sorte de coffre recouvert d'une grosse dalle de pierre. Je suis revenu le lendemain avec des outils pour la soulever, mais quelqu'un était venu pendant la nuit, avait enlevé la dalle, et le coffre ne contenait plus rien. »
Quels peuvent être ces mystérieux personnages qui surveillaient si étroitement un terrain d'accès si difficile ? M. Gradel a bien constaté que d'autres fouilles que celles qu'il avait conseillées avaient été faites. Mais l'histoire de ces individus qui se seraient introduits la nuit dans le souterrain lui paraît bien invraisemblable. Au surplus il ne pense pas qu'on eut songé à remettre au lendemain l'exploration d'un coffre contenant une fortune.
Cependant, un fait demeure : le pendule qui avait indiqué la présence du trésor ne réagit plus. Il faut donc que le trésor ait disparu. Qu'est-il devenu ? Telle est la question que l'on se pose dans le pays. On s'en pose d'ailleurs bien d'autres, car on est pas à un trésor près dans la région de Pont-Christ.
Sur le plateau qui domine l'ancienne chapelle vous trouverez en effet Valy-Nevez avec son champ du Trésor et Valy-Goz avec sa garenne de l'Argent. N'oublions pas que M. Gradel avait déterminé l'existence d'une galerie souterraine partant du Moulin-à-Papier pour passer sous l'Elorn pour venir affleurer le sol en plein taillis sur la colline d'en face. C'est précisément de ce côté que l'on vit se diriger quatre hommes il y a quelques jours. Ils ne se dissimulaient guère ceux-là pour entreprendre des fouilles au milieu des fougères et des ronces sous un entassement de roches. Leurs recherches durèrent à pleine quelques heures. Il est vrai qu'ils s'aidaient d'un plan qui devait sans doute faciliter leur tâche. Quand ils s'en retournèrent, ils emportaient dans leur voiture un coffre au couvercle arrondi. En faut-il tant pour défrayer les conversations à Pont-Christ... et ailleurs ? Ch. LÉGER.
La découverte d'un souterrain à La Roche en mars 1926, une affaire qui défraya
la chronique pendant 10 jours au moins, comme on peut le voir ci-après.
Averti qu'on venait de découvrir, au pied du vieux château fort de La Roche-Maurice, datant du XIVè siècle, un très curieux souterrain, aboutissant à deux chambres remarquablement conservées, nous nous dirigions, hier après-midi, vers le joli bourg, perché sur un immense rocher de granit et situé à environ cinq kilomètres de Landerneau.
Dès en arrivant sur la petite place publique qui précède la route conduisant à l'église, nous remarquions un groupe de femmes devisant sur le sujet qui fait l'objet de toutes les conversations dans le pays, depuis 24 heures. Très aimablement, elles voulurent bien nous enseigner sur la curieuse découverte faite l'avant-veille par des ouvriers.
Jean Elleouet, maçon, vient de faire construire une maison au pied du château, et qui n'est séparée des soubassements de l'une des deux tours rondes, qui étaient placées de chaque côté de l'entrée principale, que par un espace de 1,50 m. Pour clore sa propriété à cet endroit, il construisait un muretin en pierres sèches, lorsqu'en creusant les fondations, il remarqua une pierre de taille de grande dimension - un mètre de longueur sur 0,40 à 0,50 d'épaisseur - entourée d'un scellement en maçonnerie, qui semblait protéger l'entrée d'un orifice.
Aidé de plusieurs voisins, ils parvinrent à dégager cet énorme bloc, et ensuite à le déplacer. Tout étonnés, les travailleurs remarquèrent aussitôt une excavation profonde d'un mètre cinquante environ, descendant à pic, maçonnée de chaque côté et paraissant en excellent état de conservation. Tout le monde au bourg, hommes, femmes et enfants, se mirent à l'ouvrage ; on dégagea l'entrée du souterrain, et quelques courageux jeunes gens, munis de lampes et de bougies, se glissèrent par l'étroite ouverture pour l'explorer. Ils y découvrirent des boulets en pierre, tout revêtus d'un manteau blanc.
Hier, à notre tour, précédé d'un guide bénévole, qui avait déjà parcouru à plusieurs reprises la voie souterraine, nous nous glissions dans l'ouverture, resserrée de l'entrée. Nous disons "nous nous glissions" le terme est exact, car il semble que l'entrée a été bouchée intentionnellement par de nombreuses et grosses pierres. Nous parcourons en rampant sur le ventre un couloir d'une longueur de cinq à six mètres, dont la voûte est formée d'énormes pierres de taille, et nous arrivons dans une chambre assez vaste dont le plafond, formant cintre, est recouvert de nombreuses stalactites ; quant aux pierres qui encombrent environ la moitié de la hauteur de l'espace, elles sont presque toutes blanches par la couche de salpêtre qui les entoure. A droite, se remarque une ouverture assez large et assez profonde, qui devait autrefois avoir vue sur le fossé entourant l'ouvrage, à l'est et au nord. A gauche, un passage presque complètement obstrué s'offre à nos regards : on dirait l'entrée d'un soupirail. Notre guide sourit, pensant que jamais nous n'oserions le suivre dans ce trou étranglé ; il se trompe, et nous voilà sur le dos, jouant des pieds et des coudes, protégeant de notre mieux notre bougie, dont les gouttes de stéarine en fusion nous tombent sur la figure. Notre effort est récompensé : après trois à quatre mètres parcourus dans cette position, nous accédons à une seconde chambre, à volume un peu plus réduit, d'une construction remarquable, en pierres de taille et à plafond dallé ; au fond s'ouvre une cheminée ou bouche d'aération, par laquelle des pierres et de la terre sont venues obstruer encore une partie du réduit ; en face, une autre ouverture, dont nous ne pouvons comprendre l'intérêt.
A l'entrée de la seconde chambre, dans le couloir, l'on remarque très bien les trous qui ont été faits dans la maçonnerie pour la pose d'une grille, mais on n'y trouve aucune trace de fer. Fait curieux, dans ce souterrain, à plusieurs mètres sous terre, nous avons constaté que dans la seconde chambre, la plus petite, on pouvait facilement reconnaître, accolés à l'un des angles, trois nids d'hirondelles, faits en limon et qui, aujourd'hui, sont en partie recouverts de salpêtre. Il y a lieu de penser que ces oiseaux, à une période très éloignée de nous, pouvaient pénétrer dans le souterrain par la bouche d'aération, aujourd'hui complètement obstruée par des pierres et de la terre provenant d'un éboulement.
Comme les fouilles continuent, nous tiendrons les lecteurs du journal au courant des découvertes qui pourraient y être faites. Très aimablement, le propriétaire, M. Elleouet, autorise tout le monde à visiter le vieux souterrain de Roc'h Morvan, qui a dû être comblé en 1490, lorsque le château-fort fut rasé, par ordre de Charles VIII, roi de France. - J.S.
Hier, nous avons donné une description très complète du souterrain et des deux chambres qui y font suite, découverts en construisant un muretin en pierres sèches, par M. Elleouet, maçon au bourg de La Roche-Maurice. Aujourd'hui nous apprenons qu'à 40 ou 50 mètres plus loin, on vient de mettre à jour une très grosse pierre de taille, ayant la même forme et les mêmes dimensions que celle qui recouvrait l'entrée de ce souterrain. Des habitants ont commencé les travaux pour desceller cette pierre et l'on pense trouver là encore l'entrée d'un autre curieux et vieil ouvrage datant certainement de plus de dix siècles. - J.S.
Depuis trois jours, des travailleurs bénévoles s'occupent à déblayer le souterrain découvert au pied du vieux château-fort de Roc'h Morvan. Aussi un amoncellement considérable de pierres est déposé à quelques mètres de l'entrée, indiquant que tout le monde, à La Roche-Maurice, a à coeur de connaître le secret de ce refuge, clos depuis près de 500 ans.
Aujourd'hui, la descente dans le souterrain est facile ; l'accès dans la grande et petite salle se fait sans presque aucune difficulté ; aussi nous ne nous sommes nullement surpris à notre seconde visite d'y rencontrer deux dames, revêtues de longs sarraus ; elles remplissent des seaux de lourdes pierres, que des gamins se passent de main en main, jusqu'à l'entrée.
Les découvertes, depuis deux jours, sont intéressantes : on y trouve toujours des ossements, des boulets de pierre, des débris de poterie et de verre ; mais, hélas ! la tâche est pénible et n'avance que bien lentement. L'on est encore loin du dallage ou du sol, et c'est là que l'on compte découvrir les objets pouvant offrir un grand intérêt pour les chercheurs. Inutile de dire que l'on parle déjà du trésor caché dans l'antique forteresse de Roc'h Morvan, édifiée par le seigneur Morvan, qui, en l'an 818, prit le titre de "Roi des Bretons". Et un roi n'est-il pas toujours riche et ne possède-t-il pas des trésors cachés ? Aussi, que d'imaginations battent en ce moment, dans le joli petit bourg, la campagne !
Hier, nous écrivions que des ouvriers de l'endroit, après leur travail journalier, venaient de s'atteler au déblaiement d'une lourde dalle se trouvant à 50 ou 60 mètres de l'entrée du souterrain, et ressemblant à celle qui bouchait l'entrée de l'ouvrage. Aujourd'hui, c'est chose faite, l'on aperçoit déjà nettement une maçonnerie de soutien existant de chaque côté et se prolongeant dans la direction du sud-ouest ; d'autres pierres semblables font suite à la première ; l'écart entre les murs est de un mètre environ ; ainsi nul doute que l'on vient de mettre à jour, à cet endroit, la continuation d'un embranchement se greffant sur le souterrain ou ayant accès dans la grande chambre.
Malheureusement, jusqu'ici le fait ne peut être contrôlé, car le couloir est comblé, mais cette fois avec de la terre et non de la pierre, et comme le travail pourra s'effectuer presqu'à ciel ouvert, il sera beaucoup moins pénible et moins dangereux. J.S.
La découverte du souterrain et des chambres de veille, faite au pied du vieux château de Roc'h Morvan et dont la Dépêche de Brest a été la première à annoncer la nouvelle, avait attiré hier à La Roche-Maurice, une très grande affluence de promeneurs, non seulement de Landerneau, mais encore de Brest, Landivisiau, voire même de Morlaix. Aussi le propriétaire, afin d'éviter des accidents toujours possibles, dans ces couloirs rétrécis, parsemés de pierres branlantes, a dû, à un moment donné, interdire l'accès du souterrain.
Samedi soir, une nouvelle découverte a été faite par les courageux travailleurs bénévoles qui continuent inlassablement leur rude besogne : ils ont mis à jour, au pied de l'entrée, un escalier d'une douzaine de marches en pierres, ce qui facilite aujourd'hui grandement les descente dans le couloir. Comme ce vieux château offre un grand intérêt, qu'il est un souvenir précieux des vieux temps féodaux, ne pourrait-on le faire figurer sur le catalogue des monuments historiques ? Nous posons la question, en espérant qu'elle sera étudiée. J.S.
Hier matin, on nous avertissait que l'entrée du souterrain du vieux château de Roc'h Morvan, en La Roche-Maurice, dont nous avons, ces jours derniers, donné la description, allait être clos par le propriétaire du terrain. Immédiatement, pour obtenir confirmation de cette regrettable mesure et en connaître si possible la raison, nous nous rendions, dans le courant de l'après-midi, au bourg de La Roche. Dès notre arrivée, nous remarquâmes, qu'au pied de la vielle tour, déjà des travaux avaient été effectués pour empêcher toute descente dans le couloir conduisant aux chambres de veille.
Quelques instants plus tard, nous descendions chez Mme Elleouet, la propriétaire, et voici ce qu'elle nous dit : "Hier dimanche, la foule des visiteurs était si nombreuse qu'elle nous déborda, mes enfants et moi. Nous n'étions plus maîtres dans notre maison, où j'avais ramassé les boulets de pierre et les ossements découverts, dont bon nombre nous ont été volés. Aussi je fus, à un moment donné, dans l'obligation de fermer ma porte à clef, car il s'était glissé, parmi les visiteurs raisonnables, quelques éléments par trop bruyants et même indésirables. Dans les chambres de veille, où se trouvaient de jeunes enfants porteurs de bougies allumées, pour faciliter la visite des salles, des jeunes gens s'amusèrent à mettre le feu à des branches d'ajonc, qu'ils avaient apportées, et tout l'ouvrage souterrain fut rempli d'une épaisse fumée âcre, qui incommoda plusieurs personnes. A 10h30 de la nuit, il y avait encore du monde dans le souterrain."
"Aussi ce matin, mon fils aîné s'est mis à l'ouvrage et a rebouché l'entrée du couloir avec de grosses pierres et de la terre, mais nous comptons, d'ici quelques jours, faire effectuer une percée dans le sol de ma maison particulière, qui permettra d'atteindre le plafond de la seconde chambre de veille. A partir de ce moment, nous autoriserons à nouveau la visite des ouvrages souterrains, mais seulement aux personnes paraissant sérieuses."
Voilà donc une mesure bien regrettable qui vient d'être prise ; mais la faute, malheureusement, il faut le reconnaître, incombe entièrement à certains visiteurs, qui ont agi, à l'égard de l'aimable propriétaire du vieux souterrain de Roc'h Morvan, avec un sans-gêne qui frise l'incorrection.
Quant à l'entrée du second souterrain, située sur la place publique du bourg et qui n'est qu'en partie déblayée, comme cette excavation est une gêne pour la circulation, on nous a dit que le maire de la commune allait en ordonner la fermeture. J.S.
Nous apprenons que les propriétaires du terrain où se trouve située l'entrée du souterrain actuellement bouché, ont fait effectuer, hier toute la journée, les travaux nécessaires pour accéder, par l'intérieur de leur maison particulière, à l'une des chambres de veille découvertes il y a huit jours. Le public, d'ici quelques temps, sera à nouveau autorisé à visiter le souterrain et les chambres du vieux château de Roc'h Morvan, et il y a lieu d'espérer que les scènes qui se sont déroulées dimanche dernier ne se renouvelleront plus.
Les fouilles ont recommencé depuis quelques jours et le déblaiement de la petite chambre de veille est à peu près terminé ; malheureusement, actuellement, le dallage de cette chambre est recouvert d'environ huit à dix centimètres d'eau, ce qui retarde les travaux. Au milieu de l'amoncellement de pierre qu'on vient de retirer de la grande chambre, on aurait découvert, il y a deux jours, l'ossature d'une tête de loup, bien conservée, et que les propriétaires du terrain conservent dans leur demeure, ce qui évitera toute soustraction. La visite de ces curieux travaux, qui datent de l'an 700 ou 800, est toujours autorisée.
La Dépêche du 19/9/1931 : Découverte d'anciennes pièces en argent : Hier après-midi, le bruit circulait dans Landerneau qu'on venait de découvrir dans le vieux et coquet bourg de La Roche-Maurice, au pied des ruines de l'imposant château féodal de Roc'h Morvan, un trésor composé de pièces de monnaies anciennes.
La nouvelle passant de bouche en bouche, bien vite on entendit parler de la découverte d'un important trésor ; la chose était d'importance et nous nous rendimes sans plus tarder à La Roche.
Hélas ! aussitôt arrivé, nous n'eûmes aucune peine à découvrir l'inventeur, car les habitants du bourg connaissaient déjà toute, dans ses moindres détails, l'histoire de la découverte faite, quelques heures plus tôt, par un ouvrier maçon occupé pour le compte de Mmes Cabon et Marhic, à démolir un vieux, très vieux bâtiment qui servait autrefois de crèche et dont la toiture s'effondrait, lentement mais régulièrement tous les jours.
Grâce à l'obligeance de ces deux dames, nous apprîmes que la vieille construction en cours de démolition dépendait du vieux château et qu'elle appartenait à la famille de Rohan. 1 Autorisées par celle-ci à abattre ces vieux murs, Mmes Cabon et Marhic employaient un ouvrier de la localité, qui, à la suite d'un coup de pioche dans la maçonnerie, éparpilla sur le sol un grand nombre de pièces d'argent qu'il prit d'abord pour de vieilles médailles. Mais après examen plus sérieux on reconnut bientôt qu'il s'agissait d'écus simples valant trois livres et d'écus doubles de six livres.
Toutes ces pièces, au nombre de 54, datent du règne de Louis XV et portent des dates partant de 1726, 1728, 1742, 1772, 1744 jusqu'en 1775 ; elles sont admirablement conservées, certaines ne marquent aucune traces d'usure. Elles semblent sortir de la fonderie. La démolition continue et l'ouvrier qui y travaille ne désespère pas de faire d'autres découvertes.
1 Il s'agissait fort probablement de la maison en face de l'ancien four banal, qui lui-même avait dû être démoli en 1908.
SUR LA RADIESTHESIE,
réponse de O. Gradel aux trois articles publiés par La Dépêche (cf plus haut).
Une fois de plus, ces pauvres radiesthésistes viennent de passer un mauvais quart d'heure et, comme cela se produit toujours, c'est un profane qui, se basant uniquement sur les échecs d'autres profanes, vient nous déclarer en termes à peine voilés que la radiesthésie est une fumisterie et, par voie de conséquence, les radiesthésistes des fumistes !
Il est à remarquer que les détracteurs de cette science ne l'ont que peu ou pas étudiée, ou qu'ils l'ont étudiée avec cette conviction toute faite qu'il ne s'agissait que d'une pseudo-science, ou encore qu'ils ne sont pas sensibles aux radiations, c'est-à-dire que ni baguette ni pendule ne réagissent entre leurs mains.
Leur ignorance ou leur insensibilité, auxquelles viennent s'ajouter un peu de dépit et un besoin de critiquer ce qui leur demeure inaccessible, voilà ce qui leur suffit pour trancher la question avec cette sorte d'autorité qui est l'apanage des gens incompétents.
Pourquoi donc la radiesthésie est-elle si combattue depuis un certain temps ?
1° Parce qu'on lui demande trop de choses et lui attribue trop de pouvoirs. Nous affirmons, et nous prouverons s'il le faut, que l'on peut facilement trouver de l'eau sous terre, indiquer sa profondeur, son débit et sa qualité, rien qu'en utilisant la baguette et le pendule, et nous défions géologues et hydrologues de donner les mêmes précisions que nous.
Mais nous ajoutons que, en dehors de la recherche des eaux souterraines (et aussi du vide : souterrains, galeries, etc.), la radiesthésie est loin de donner des résultats probants et constants, parce qu'il existe de nombreuses causes d'erreurs mal définies et donc difficiles à éliminer.
L'or est tout particulièrement difficile à trouver, et nous avons souvent vérifié que certaines eaux, certaines roches, certaines racines d'arbres, certains terrains, donnent les radiations de ce métal. C'est pour cette raison que de nombreux novices en radiesthésie croient trouver des trésors un peu partout.
2° Ceux qui se prêtent aux expériences de salon ou de laboratoire ne sont pas des radiesthésistes dignes de ce nom. D'ailleurs, combien avons-nous en France de bons, de vrais radiesthésistes ? Une quinzaine au plus !
Ceux qui se produisent en public et se livrent à des expériences destinées à épater la galerie sont, 99 fois sur 100, des messieurs qui s'imaginent être des as à partir du jour où un pendule a tourné dans leur main, même s'ils l'y ont aidé inconsciemment, ce qui est la règle chez les débutants.
Quoi d'étonnant que leurs échecs ne se comptent plus ! Ces gens-là ridiculisent une science encore en gestation, et c'est à cause d'eux que ses détracteurs croient pouvoir conclure si hâtivement et si péremptoirement que la radiesthésie est synonyme de fumisterie.
Un vrai radiesthésiste ne se prête pas aux expériences de salon ou de laboratoire. Il sait qu'elles sont vouées à un échec presque certain, parce que pour mener à bien une recherche radiesthésique il faut avoir "la tête froide", condition primordiale de réussite.
Or, comment avoir la tête froide quand il s'agit de convaincre un seul individu qui se donne des airs de savant à qui on n'en conte pas ou, mieux encore, un entourage composé de profanes, de sceptiques, d'incrédules, de gens qui vous considèrent a priori comme un farceur ou un charlatan, et n'attendent que l'occasion pour se gausser de vous ?
Et comment, dans cet état d'esprit, trouver le moyen d'éliminer les radiations nocives par la seule volonté ? Comment concentrer sa pensée sur la seule chose cherchée ? L'ambiance ne convient pas ; bien mieux, elle est génératrice d'erreurs grossières qui font le jeu et la joie de nos détracteurs et nuisent aux radiesthésistes sérieux.
Mais, est-il besoin d'ajouter que les adeptes sérieux de la baguette et du pendule se moquent de l'opinion des antiradiesthésistes de tout acabit ? Ils savent exactement à quoi s'en tenir sur la valeur de leur science et sur leur propre valeur.
En ce qui nous concerne personnellement, nous avons obtenu tant de succès et nos erreurs ont été si peu nombreuses et si insignifiantes, que nous pouvons conclure que la radiesthésie n'est pas une pseudoscience, mais une science réelle, indiscutable.
Mais, répétons-le, il ne faut pas lui demander trop de miracles !
Quant à cette affirmation toute gratuite que les corps n'émettent pas de radiations, elle arrive, malheureusement pour son auteur, après une invention qui démontre surabondamment le contraire : nous voulons parler de l'appareil de M. X... (1), qui vient ainsi de faire faire un grand pas à la radiesthésie en confondant, au moins sur ce point, nos détracteurs.
Et pour terminer, qu'il nous soit permis de poser une question à tous ces professionnels, à tous ces savants au petit pied, qui ne font aucune distinction entre radiesthésistes et charlatans, et nous décrient systématiquement. "Pourquoi ne pas croire à la radiesthésie ?".
Avant l'invention de l'aéroplane, nos sommités scientifiques haussaient dédaigneusement les épaules quand on leur parlait de la possibilité de faire voler un appareil plus lourd que l'air. Quand le premier phonographe fut présenté à l'Académie des Sciences, la plupart des savants crurent à une habile mystification et l'un d'eux quitta même la salle en claquant furieusement la porte, et non sans avoir crié qu'il n'était pas venu là pour qu'on de f... de lui !
Et pourtant, tous ces savants incrédules et si sûrs d'eux ont dû s'incliner, comme d'ailleurs s'inclinent déjà devant la baguette et le pendule d'autres savants certainement plus qualifiés que tous les pédants qui nient avec un front peu ordinaire une science qui les dépasse.
O. GRADEL, Radiesthésiste, Plouneventer.
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(1) A notre grand regret, nous ne retrouvons pas l'article où il est question de cet appareil. Aussi serions-nous reconnaissant au lecteur radiesthésiste au courant de cette invention, qui voudrait bien faire connaître ici le nom de l'inventeur.
André J. Croguennec - Page créée le 24/11/2018, mise à jour le 23/11/2020. | |