blason de Brezal

Moulin de Brezal - Aspects techniques et évolutions

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Le moulin, ses roues et ses meules
    1 - Evolution du moulin d'après les documents d'archives
    2 - Explications à partir de l'état des lieux d'aujourd'hui
    3 - Déduction des principes de fonctionnement
Le moulin vers 1945-50 (souvenirs du locataire de l'époque)
Les canaux et les vannes
Annexes :
    1 - Jugement de la justice de paix de Landivisiau du 28/7/1803
    1 bis - Revue du moulin en 1808
    2 - Etat des lieux en 1822
    3 - Lexique des termes employés dans l'état des lieux
    4 - Schémas d'une pirouette et d'un moulin à roue verticale
Sources des informations
Les chapitres concernant le moulin :
- description et architecture
- aspects techniques et leurs évolutions
- propriétaires, meuniers et autres exploitants
- annexes et autres activités
- le restaurant
- la rénovation récente

Voir aussi d'autres moulins à Brezal
et les moulins de La Roche

 

Le moulin, ses roues et ses meules

 

1 - Evolution du moulin d'après les documents d'archives

Les trois descriptions de 1796, 1803 et 1808 décrivent un même état du moulin même si les termes employés pour désigner les trois roues (deux verticales et une horizontale à pirouette) sont légèrement différents.

 

Par contre en 1822, on constatera que la roue à aube a été remplacée par une deuxième roue à pirouette.

En 1796 :

L'expertise réalisée en 1796, qu'on a lu dans le chapitre de description générale du moulin, disait qu'il possédait 3 tournants : "l'usine considérée comme manufacture, et consistant en trois tournans, le premier à aube, le second 'à volée' et le troisième à pirouette avec tous leurs ustensiles et agrets".

En 1803

Une minute de jugement de la justice de paix de Landivisiau du 9 thermidor an 11, soit le 28/7/1803, nous apprend que "il existe au moulin de Brezal trois tournants, dont deux à grande roue extérieure et une à pirouette, que l'on peut dans la plus excessive sécheresse faire moudre, sinon à la fois, au moins deux alternativement et continuellement" (voir annexe 1).

En 1808

Après son départ, Michel Le Lann, le meunier, réclame une expertise pour connaître la somme qui lui est due. Un long rapport de la justice de paix de Landivisiau nous apporte une description supplémentaire du moulin.
On y trouve : la mécanique à auges ou barrattes, nommée le grand moulin, la mécanique à aubes ou éventails et la mécanique du moulin à pirouette (voir annexe 1 bis).  << Ajout le 30/1/2021

moulin de Brezal

Le moulin de Brezal vers 1910. On aperçoit une partie de la roue à augets derrière la végétation. Celle-ci est beaucoup plus petite que la grande roue de 10,66 m. de diamètre qui avait été installée en 1856.

En 1822 :

Une autre minute de jugement de la justice de paix de Landivisiau du 28/1/1822, voir annexe 2, fait l'état des lieux très détaillé du moulin, on y trouve (en résumé) :
 

1 - le grand moulin : 2 - le moulin blanc (celui qui servait à moudre le froment) : 3 - le moulin des galeries :

On voit bien que la configuration du moulin a changé depuis 1808, il n'y a plus qu'une grande roue verticale (et sa petite roue pour transmettre le mouvement à l'axe des meules), mais maintenant il y a une pirouette de plus.

  1. la roue du grand moulin se trouvait sûrement positionnée verticalement au milieu du pignon Est, et les meules de l'autre côté du mur.
  2. le moulin blanc, et sa pirouette, ne devait pas être dans la galerie car il n'est pas qualifié de "moulin des galeries" ; en outre, "le bout de canal de bois donnant l'eau sur la roue, estimé 4 frs" ne devait pas faire plus d'un mètre et ne permettait donc pas d'atteindre la galerie. La pirouette et ses meules se trouvaient donc très probablement à l'angle Sud-Est du bâtiment.
  3. le moulin des galeries, et sa pirouette, se trouvait à l'extrémité de la galerie du côté Ouest du bâtiment. La pirouette en sous-sol, les meules dans la galerie. Le canal en bois de 15,36 mètres correspond à la longueur nécessaire pour l'atteindre. De plus, en sous-sol du moulin, on trouve les traces d'un arcade, murée aujourd'hui, sous le mur de la façade Sud, qui ménageait l'espace nécessaire à la pirouette pour tourner (car le canal de bois descendait au ras de la façade) et au meunier pour son entretien.
En 1856 :

Guillaume Le Roux fait construire la grande roue que l'on voit sur le dessin de Félix Benoist, voir les précisions dans le premier chapitre. Ces précisions laissent entendre que ledit Le Roux a fait refaire la fosse. Donc la configuration existante de nos jours ne nous fournira pas des informations complémentaires pour décrire le moulin de 1822.
Cependant, il est quasi certain qu'il n'a pas supprimé les deux roues à pirouettes, car l'état des lieux de 1822 est encore cité comme référence dans les baux jusqu'à 1904.
On peut s'étonner de cette grande roue pour faire tourner le "grand moulin" qui n'avait pas l'air beaucoup plus grand que les autres en 1822. Mais il est vrai que Guillaume Le Roux s'en servait aussi pour faire tourner une batteuse et peut-être autre chose ?

 

En 1899 :

Un document du 28/10/1899 "Statistiques sur les moulins" (ADQ 54 S 18) nous indique que le moulin de Brezal comporte "3 paires de meules, roue à augets et turbines". La roue à augets est celle que l'on voit sur la photo en noir et blanc plus haut. Elle est nettement plus petite que celle de 1856 et son axe se trouve placé plus haut. Les turbines sont peut-être encore des pirouettes.

Un autre document de décembe 1916 "statistiques sur les moulins" (ADQ 54 S 18) cite le moulin de Brezal, mais toutes les données sont "à blanc" car le moulin a cessé de fonctionner.

 

Vers 1976 : Turbine et alternateur pour produire de l'électricité.

2 - Explications à partir de l'état des lieux d'aujourd'hui

La petite goulotte

Les goulottes
 

Il y avait donc deux goulottes qui permettaient de conduire l'eau vers les deux pirouettes.

La goulotte du moulin des galeries est bien visible sur la photo plus haut. A son début, elle était creusée dans la pierre, puis se poursuivait par un canal en bois. On en voit une partie, en pierre, dans la photo ci-dessous. Localisation : coin Nord du pignon Est.

La grande goulotte et l'entrée de la petite goulotte

Le trou que l'on aperçoit ici est l'entrée de l'autre goulotte qui descend presque à pic, comme le montre la photo de droite (suivre le tuyau noir).

 

Il semble qu'autrefois on pouvait couper l'alimentation en eau de l'une ou de l'autre goulotte par des vannes, car on distingue, creusées dans la pierre, des rainures pour placer ces vannes.


La cage de la pirouette sous la galerie
 

Les photos représentent le côté de la cage qui se trouve à l'intérieur du bâtiment. Avant que l'espace sous la voûte n'ait été comblé lors de la restauration des années 1960, cette partie communiquait avec celle qui se trouve de l'autre côté du mur Sud et donc sous la galerie. Le sol de la cage a probablement été enseveli sous des gravats et se trouvait, sans doute, plus bas autrefois.

Mur sud de la cage à l'intérieur du moulin La voûte, comblée lors des travaux de restauration du bâtiment. Détail de la voûteDétail des pierres formant la voûte 

Ce lieu a servi de cave lorsque le restaurant du "Moulin de Brezal" était en activité. Le mur Nord de la cave (non représenté sur les photos) n'est pas droit. Comme le montre le plan, plus bas, il a été bâti en courbe ce qui semble lui donner une grande ancienneté. Il n'aurait donc pas été construit lors de la transformation du moulin au 20è siècle.


3 - Déduction des principes de fonctionnement

Plan du moulin (au sol) et l'élévation Sud

Si l'on considère le moulin à partir de 1822, l'analyse précédente nous permet de situer facilement :
- le grand moulin (GM) avec sa roue verticale,
- le moulin des galeries (MG) et sa pirouette,
- par contre, la localisation du moulin blanc (MB) et sa pirouette, à l'angle Sud-Est du bâtiment, manque de précision. Etait-il à l'intérieur ou dans un appentis à l'extérieur ?

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La question se pose : la pirouette de l'angle a été rajoutée après 1808 pour remplacer une des roues verticales. Dans ce cas, en supposant qu'elle ait été rajoutée à l'intérieur, il aurait été très difficile d'insérer dans le mur du pignon une goulotte toute droite pour arriver sur la pirouette, sans un former un coude. Le coude réduisant la force de l'eau.
Et donc, on peut imaginer que cette pirouette aurait été placée sous un appentis extérieur ?

Le schéma représente le plan du moulin (au sol) et l'élévation Sud. En bleu, la grande goulotte. En vert, la petite goulotte.

Mesures relevées dans l'ancien restaurant :

Salle (A) :
- Largeur = 5,50 m.
- Longueur = 11,20 m.
- Hauteur = 4,20 m.

Cuisine (B) :
- Longueur = 5,50 m.
- Largeur = 2,85 m.

Cave (C) :
- Petite largeur = 1,30 m.
- Grande largeur = 2,20 m.
- Longueur = 5,00 m. environ (non mesurée !)

Terrasse couverte (D) :
- Largeur = 3,85 m.

Moulin :
- Murs = 1 m. d'épaisseur
- Longueur totale extérieure = 16,00 m.
- Largeur totale extérieure = 11,30 m. du côté Ouest
- Largeur totale extérieure = 7,50 m. du côté Est
    Le diamètre de la grande roue de 1856 (10,66 m.) était donc
    plus grand que la largeur du moulin !
- Hauteur estimée = 10,75 m. au faîtage
- Hauteur estimée = 6,90 m. au bord du toit

Grande roue : 10,66 m; de diamètre et 1,27 m; de largeur
Grande goulotte (en bleu) : 15,36 m. pour la seule partie en bois, qui se trouvait devant la façade.

Le rez-de-chaussée abritait aussi une écurie (attention : à ne pas confondre avec les haras de la fin du 19è siècle). Il est vrai que la porte d'entrée côté Ouest était suffisamment haute pour laisser passer un cheval. On raconte même que le propriétaire au début du 20é siècle rentrait dans le moulin à cheval.

Dans les baux que j'ai pu retrouver tout au long du 19è siècle, il est toujours indiqué que le moulin comporte une écurie. Exemple ici, un extrait du bail signé par le dernier meunier, Mathurin Menez, en 1904 :

... le moulin du château de Brezal avec ses dépendances, ainsi que le tout est désigné ci-après :
En Plouneventer :
Maison d'habitation, couverte en ardoises, contenant les trois tournants du moulin avec leurs mécaniques et ustensiles (*), servant aussi en une partie à ce spécialement affectée d'écurie pour les chevaux,
Deux crèches, couvertes en gleds en un seul corps de bâtiment au midi du moulin en face de la porte d'entrée,
Crèche à porcs couverte en ardoise,
Issue et emplacement s'étendant jusqu'au chemin vicinal, aire à battre et droit de tasser son bois et ses fourrages sur le bord de la chaussée en ne gênant en aucune manière la circulation, Portion de prairie attenant au pont de Pont-Christ.
En Saint-Servais :
Prairie dite "Foennoc ar pesketerez", cadastrée n° 959, contenant 1 ha 12 a 28 ca, c'est la portion de cette prairie se trouvant séparée d'elle par le canal d'eau perdante du moulin qui est indiquée ci-dessus comme étant en Plouneventer,
Pièce de terre dite "An Enezen", cadastrée n° 960, contenant 12 a 80 ca
Bois dit "Coat ar pesketerez" dont la partie supérieure est défriché, cadastrée n° 961, contenant 2 ha 16 a 85 ca,
Et finalement, dans le bois de l'étang, cadastré n° 1017, une partie défrichée d'une contenance d'environ 1,5 ha.

(*) Les tournants ne sont pas décrits précisément, mais à la 2è page le bail fait référence à l'état des lieux du 5/2/1822.

Cette écurie se trouvait "dans la maison d'habitation qui contenait les tournants", donc dans le moulin lui-même. Pourquoi était-elle indispensable ? La réponse nous est donnée par un document de la justice de paix de Landivisiau (Minute de jugement - 10 frimaire an 11 - 1/12/1802 - ADQ 37 U 4/2) à propos d'un litige sur la propriété des champs inclus dans le bail. Le propriétaire de l'époque Jean-Maurice Pouliquen dit ceci :
"Tout le monde sait que depuis la suppression des mouteaux, les meuniers, et surtout ceux des grands moulins, sont obligés d'avoir beaucoup de chevaux pour porter les grains et farine à ceux qui font moudre, n'étant plus obligés au transport. Les moulins sans terres et pâturages sont pour ainsi dire sans valeur ; la privation des terres particulièrement pour les grands moulins tel celui de Brezal qui a trois grands tournants qui est un des plus considérables de bien loin à raison encore de ses fortes eaux, auquel on est obligé d'aller en été pour cause de l'abondance des eaux ce qui fait porter le revenu à un très haut denier, perdroit tous ses avantages s'il n'y avoit pas de terres jointes".

 

Le moulin vers 1945-50 (souvenirs et dessins du locataire de l'époque)

 

L'arrière du moulin Les niveaux du moulin Plan du moulin

Le premier dessin représente l'arrière du moulin vu de la digue qui le dominait en partie :

A cette époque, le bord de la digue n'avait pas de rambarde. Il y a eu plusieurs accidents de personnes qui descendaient la côte de Brezal à vélo, et dont les freins lâchaient. Ils étaient dans l'impossibilité de prendre leur virage arrivés en bas. Ce fut le cas aussi pour Louis Le Gall, résident au moulin. Quant à Jean-Mar Soun de Gorrequer, il était à pied la nuit, il s'est guidé sur la lumière de la fenêtre des locataires du moulin, les "Le Gall", et a continué jusqu'au bord de la digue où il est tombé entre elle et le moulin. Il a été très amoché, mais n'a pas été conduit à l'hôpital, ce n'était pas la coutume à l'époque. Il est resté 6 mois au lit, et s'en est remis. Il est mort, beaucoup plus tard, à St-Derrien.

L'escalier, tournant à angle droit, constituait un raccourci pour certains piétons. "Les filles de Kertanguy, quand elles allaient à l'école  en car avec SATOS, prenaient le raccourci au-dessus du four plutôt que le chemin plus loin, mais par la suite elles ont stoppé ce raccourci car çà grouillait de vipères bien au chaud, surtout l'hiver". C'est ce qu'elles ont raconté à Arsène Heliez, quelques bonnes années plus tard, en 1974.

X

D'après Arlette Cadalbert, sa mère et ses tantes sont allées à l'école à St-Servais, c'est sans doute pour une autre raison qu'elles prenaient le car SATOS.

 

Pour accéder au niveau 2, il y avait une passerelle métallique et des planches assemblées par fil de fer et vis. Et combien d'histoires de chutes ...

Les différents niveaux avant rénovation (cf la photo et le dessin qui suit) :

-1La partie intérieure de la cage de la pirouette : un quart de la surface de base ? couvert par un plancher douteux
 0Trois quarts de la surface de base. Passage de 0 à 1 par grand escalier rectiligne en pierres et au centre de la surface.
 1Situation approximative des meules et axe de la roue (*) : on y accédait de l'extérieur par une grande porte située coté digue. Accès à cette porte par un escalier en pierres bleues un quart tournant.
 2Grande salle actuelle couvrant la moitié de la surface de base.
 3Solier vian (petit grenier) : accès de 1 à 3 par escalier en pierre et colimaçon
 4Solier vras (grand grenier) : entièrement vide et interdit parce que plancher très mauvais
(*) Celle qui tournait encore au début du 20è siècle. par contre, l'axe de la grande roue de 1856 était, vu le rayon de celle-ci, au ras du sol (niveau 0).

Les résidents habitaient à gauche de la cloison C1. Entre C1 et C2, c'était une sorte d'entrée dans laquelle on pénétrait par une sorte de passerelle entre digue et moulin.

 

L'escalier en colimaçon

L'escalier en colimaçon, qui, à l'origine, partait probablement du niveau 0, et en tout cas du niveau 1 au début du 20è siècle, pour atteindre le petit grenier, n'existe plus aujourd'hui qu'entre le premier et le deuxième étage.

Il passe devant la grande lucarne, présente sur le toit du moulin.

 

 

Pendant la dernière guerre :
Quand les Allemands faisaient des exercices de tir à Pont-Christ, ils venaient souvent chez les Le Gall dans le moulin. Ils envahissaient le moulin. Ils s'asseyaient autour du feu. Un jour, ils avaient pris la chaîne du chien pour attacher un canot pneumatique. Les Le Gall ont insisté pour récupérer la chaîne, et l'ont récupérée. Avec les Allemands, il y avait un "russe blanc" qu'ils avaient réquisitionné. Il fallait se méfier de lui, il aurait pu dénoncer plus d'un.

Les Allemands avaient aussi réquisitionné des noirs, qui abattaient des arbres autour du château de Brezal. Ces arbres servaient ensuite pour empêcher les avions d'atterrir. Ces noirs recherchaient des "marraines de guerre" avant de retourner dans leur pays, pour profiter ensuite de leurs dons.

Rolland Fur a été prisonnier de guerre, il s'était évadé et revenait dans son village. Les Allemands avaient mis (et ils mettaient souvent) un arbre en travers du pont de Pont-Christ pour empêcher le passage. Quand Rolland Fur est arrivé, il aurait pu s'attendre au pire. Mais non, les deux sodats, qui surveillaient l'endroit, ont retiré l'arbre pour lui permettre de passer. Ils étaient, comme à leur habitude, cachés derrière le grand if qui poussait à cette époque près du pont sur le terrain situé à droite du chemin, face à l'église.

 

Les canaux et les vannes

 

Canal d'amenée :

Le canal d'amenée est placé au milieu de la digue et alimentait la roue (ou les roues) verticale ainsi que les deux goulottes destinées aux roues à pirouettes.

Déversoir dr droite

 

Déversoirs :

A droite de la digue, en regardant vers le nord, il y a un déversoir. C'est le trop-plein de l'étang, photo ci-contre.
 

Du côté gauche, part un très long canal qui va se perdre dans la prairie qui s'étend au nord de la route D712, presque jusqu'au barrage de l'ancien moulin à papier (cf le plan du cadastre napoléonien de 1828, on n'y voit que le début du canal ; voir également ICI). Quelqu'un m'a dit que ce canal aurait été creusé par les "bagnards de Pontaniou". Cela n'est pas impossible. La prison de Recouvrance a été construite entre 1809 et 1814. A cette époque, le propriétaire de Brezal était Jean-Maurice Pouliquen, qui avait été maire de Brest, et qui y résidait encore, il est possible que son influence lui ait permis de faire appel à des prisonniers. A moins que ce ne soit son successeur Joseph Malin, capitaine de vaisseau, de Brest aussi.

Qu'il n'ait pas été creusé plus tôt pourrait s'expliquer par le fait que le déversoir était suffisant pour évacuer le trop-plein d'eau. Mais l'intérêt d'arroser la prairie aurait déclanché, tardivement, le creusement du canal.

Il faut savoir que les prairies étaient à l'époque d'une importance capitale pour la production de foin et l'alimentation du cheptel. D'ailleurs, cela est resté incontournable encore au 20è siècle. D'aucuns se souviennent des querelles qui s'élevaient a propos de l'utilisation de l'eau venant de l'étang : "Derrien irrigait sa prairie au bout du canal creusé par les bagnards. Roger irrigait la sienne en face du moulin par le canal de fuite. Il fallait une certaine hauteur d'eau dans l'étang pour alimenter le premier canal. C'était souvent la guéguerre, entre celui qui fermait les vannes la nuit, et l'autre, Roger, qui arrondissait à coup de serpette le bas de la vanne pour que l'eau passe, en disant au père de Penanster qu'il devrait changer les vannes car trop usées, et combien d'anecdotes comme celle là...". Dans cet ordre d'idées, on lira l'annexe 1 qui suit.

 

Canal de fuite :

Aujourd'hui, il traverse directement la route D712. Mais autrefois, il y avait une branche du canal qui se dirigeait vers l'ouest avant de traverser la route. Cette branche permettait d'arroser la prairie située en face de l'église de Pont-Christ. C'est pourquoi, Guillaume Le Roux avait fait reconstruire cet "aqueduc" en 1864 (voir ICI).
Le résultat fut efficace car voici ce qu'on lit dans le journal "Ar Wirionez" du 17/10/1883 :

Rapport de visites faites aux prairies les 19 et 21 mai 1883. "L'irrigation est un genre d'amélioration éminemment approprié à notre Finistère où des cours d'eau si multipliés serpentent dans nos frais vallons." Ces paroles étaient adressées par l'honorable Président de la Société d'Agriculture de Morlaix, M. Eugène de Kerautem, dans son discours du 14 octobre dernier, pour encourager la praticulture et lancer un concours. Elles ont trouvé de l'écho dans le Léon. Quatre concurrents se sont présentés.

Là, on a compris qu'aucune récolte n'est, aussi rémunératrice que celle du foin et de l'herbe ; qu'aucune culture ne demande moins de frais, moins de main-d'oeuvre, moins d'engrais. En effet, par l'augmentation et l'amélioration de ses prairies, un irrigateur intelligent peut étendre à l'infini ses récoltes d'herbes et de foin, et par voie de conséquence, son bétail, son fumier et ses cultures diverses. Mais le principal instrument de la fortune de l'irrigateur, c'est l'eau qui, pour tout le monde, est un don de la Providence et pour lui particulièrement. Il trouve dans les éléments de ce liquide, l'oxigène et l'hydrogène, ceux qui concourent également à la formation des herbes, des herbes vertes surtout, qui parfois contiennent de l'eau dans la proportion des 3/4 de leur poids.

La commission de visite des prairies les a examinées chez un fermier et chez quatre propriétaires et a fait le compte-rendu suivant :
Prairies de la ferme de Brézal. Le concours des fermiers n'a fourni qu'un seul compétiteur : c'est Quintric, fermier du château de Brézal, en Plounéventer, qui entretient soigneusement le système d'irrigation établi par M. Le Roux dans ses belles et vastes prairies et particulièrement dans celle qui s'étend sous les bois du parc, le long de la route de Landivisiau à Landerneau, à partir du moulin de Brézal. La commission offre, avec plaisir, à Quintric, la prime de fermier : 80 fr. et une médaille d'argent.

 

Annexe 1 : Jugement de la justice de paix de Landivisiau - 9 thermidor an 11, 28/7/1803 (ADQ 37 U 4/2)

 

Ce jugement traite d'un problème de détournement des eaux en amont du moulin de Brezal, sujet qui était fréquent autrefois. Cela rappelera des souvenirs à un ancien locataire du moulin et peut-être à d'autres. Mais de plus, il nous renseigne sur les roues existantes en 1803, ce qui n'est pas son moindre intérêt.
 

9 thermidor an 11 - n° 144

Ce jour 9 thermidor an 11 de la République une et indivisible, 10 heures du matin, devant nous Yves Marie Le Carné, juge de paix du canton de Landivisiau, assisté de Laurent Etienne Jumel, notre greffier, séant en bureau de paix et conciliation, est comparu Michel Le Lann, meunier demeurant au moulin de Brezal, commune de Plouneventer, patenté pour la présente année n° 6, lequel a dit qu'il a fait, à ce jour devant nous, citer par cédule en datte du 2 de ce mois, notifié le 3 par Leduc, huissier de la justice de paix de ce canton, et enregistré le 4 par Buzaré pour 1,10 franc, Jean Boderio, maire de la commune de Saint-Servais et y demeurant au lieu de Leslem Bian, à fin de s'expliquer et se concilier si faire se peut sur le différend né entre eux au sujet de ce que ledit Jean Boderio s'est permis des voies de fait réprouvées par les lois anciennes et modernes, nuisibles à la société et très préjudiciables aux intérêts de l'exposant, il peut même avancer que sa ruine et celle de sa famille seroient dans peu à leur comble si les lois n'avoient pas prévu et la justice leur application pour punir les délinquants.

En effet, il existe au moulin de Brezal trois tournants, dont deux à grande roue extérieure et une à pirouette, que l'on peut dans la plus excessive sécheresse faire moudre, sinon à la fois, au moins deux alternativement et continuellement, lorsque les eaux qui ont leurs cours à l'étang de Brezal n'en sont point détournées. Mais ledit Jean Boderio voulant opérer au mépris des lois la ruine de l'exposant et de sa famille intercepte de son lit naturel l'eau qui dévale du moulin de Keryven en ladite commune de Saint-Servais et qui a sa direction en sa pente vers l'étang du moulin de Brezal, sous prétexte d'arroser les prés qu'il manoeuvre le long de ladite rivière au midy du pont de Keryven et au-dessous dudit moulin situé au nort de la grande route de Landivisiau à Landerneau ; que les voisins dudit Jean Boderio et ses administrés ont suivi l'exemple de leur administrateur en détournant journellement le cours d'eau faisant des brêches à droite et à gauche de la rivière pour l'arrosement des prés qui la bordent ; que pour faire réprimer un abus préjudiciable à la société et ruineux pour l'exposant, il seroit obligé de traduire ledit Jean Boderio en tribunal compétent pour le faire condamner de lui payer pour les pertes qu'il lui a occasionnées et profits cessants une somme de 450 francs sauf à se pourvoir vers les autres délinquants d'après la preuve qu'il administrera de leurs voyes de fait. Et a ledit Michel Le Lann signé : Michel Le Lann.

Et ledit Jean Boderio étant comparu a dit que l'action vers lui dirigée n'a d'autre but, de la part de Michel Le Lann, qu'un objet sordide de pouvoir se procurer du défendeur une somme de 450 francs, sans cause et sans motif, et que d'ailleurs son action est à tous égards mal fondée ; ledit sieur Boderio n'a commis aucune voie de fait relativement au cours d'eau, dont se plaint le demandeur, destiné à son étang et à l'usage de ses moulins, il peut arriver, et il est même venu à la connoissance du défendeur, que différents particuliers ont arrêté les eaux pour quelques heures seulement pour faciliter leur pêche dans les ruisseaux, mais il n'est pas arrivé que le défendeur auroit intercepté le cours des eaux pour arroser ses prairies et pour faire tort de quelque manière qu'il soit, d'autant plus que les eaux auroient toujours coulé à leur destinée jusqu'à l'étang de Brezal ; que cette action est encore mal fondée en ce que le demandeur n'a constaté ni fait constaté d'aucune voie de fait par l'interruption de ces eaux, ni même d'aucun dommage à tems et lieu ; qu'il est à la connoissance publique que la sécheresse depuis longtemps est si grande que les meuniers se plaignent. Si le défendeur a avancé que l'action de Michel Le Lann n'a d'autre but qu'un objet sordide et non d'équité et de justice, c'est qu'il est vrai que lesdites parties se sont envisagées à Keryven le jour même que Boderio avoit été cité, le demandeur lui déclara qu'il vouloit avoir de lui en prêt une somme de 450 francs et qu'il lui auroit payé l'intérêt que le déffendeur lui répondit qu'il auroit pu le satisfaire à ce sujet, moyennant qu'il lui auroit présenté une caution re?? et solvable, et il paroit que cette caution est si difficile à trouver, qu'il voudroit faire triompher une action injuste ajustée avec adresse pour se procurer de défendeur ladite somme, et a signé sous toute réservation de droit et de loi. J.Boderiou.

Après avoir entendu les parties dans leurs dires respectifs n'ayant pu parvenir à les concilier sur leurs différends cy-dessus nous les avons invités à se faire juger par arbitre, et ledit Jean Boderio a déclaré qu'il consentoit à se faire juger par arbitre et a nommé pour le sien le citoyen Allain Abhervé-Gueguen du lieu de Leslem Bras sur la commune de Saint-Servais et ledit Michel Le Lann a égallement déclaré qu'il vouloit se faire rejuger par arbitre et a nommé pour le sien le citoyen Hervé Donval du lieu de Brezalou sur la commune de Plouneventer, et en cas de division entre lesdits arbitres lesdits Le Lann et Boderio laissent au choix des arbitres à nommer un tiers, d'après l'avis desquels arbitres et tiers lesdites parties déclarent s'en tenir à leurs décisions sans venir contre directement ou indirectement et sans appel.

De tout quoi nous avons raporté le présent acte de conciliation que les parties ont signé avec nous en notre demeure à Landivisiau lesdits jours mois et an que devant.

Michel Le Lann - J:Boderiou - lecarné, juge de paix - jumel, greffier

 

Annexe 1 bis : Jugement de la justice de paix de Landivisiau : revue du moulin de Brezal 15/01/1808 (ADQ 37 U 4/8)

11, 12, 13, 14 et 15 janvier 1808. Déposé le 10 avril 1808. Revue moulin de Brezal. (Demandée par Michel Le Lann, meunier sortant)

L'an 1808, ce jour 11 janvier, nous Jean Le Noan, notaire à Morlaix, expert patenté le 28 mai dernier, numéro 207, nommé par Michel Le Lann, demeurant au moulin de Penguilly en la commune de Bodilis, demandeur en revue de l'état et renable du moulin de Brezal et dépendances en la commune de Plouneventer ; Christophe Guénégan, juge de paix du canton de Landivisiau, demeurant en ladite commune de Bodilis, expert patenté le 10 avril 1807, numéro 2è, nommé d'office pour le sieur Louis Madiec, défendeur en ladite revue et défaillant, & Ambroise Troussel, notaire à Saint-Thegonec, tiers-expert patenté le 26 avril 1807, numéro 46, aussi nommé d'office, nous nous sommes transportés de nos demeures respectives jusques et audit moulin de Brezal, où étant vers les 9 heures du matin de cedit jour 11 janvier, nous y avons trouvé ledit Michel Le Lann, fermier sortant du moulin dont il s'agit ; y avons également trouvé Jean-Marie & Pierre Caër, meuniers, fermiers actuels dudit moulin et y demeurant, comme aussi le sieur Pesan, homme de confiance du sieur Jean-Maurice Pouliquen, maire de Brest, résidant au manoir de Brezal en ladite commune de Plouneventer ;     ... Lire la suite

sur le réquisitoire dudit Michel Le Lann, avons vacqué à notre présente commission, sur la montrée de ce dernier et en présence desdits Caër et Pesan, comme suit :

Premièrement, avons décrit la mécanique du moulin à pirouette, donné nos prix en détail, article par article, & pris note du tout sur notre agenda.

Secondement, avons fait pareille description de la mécanique du grand moulin, à auges ou barattes, donné prix à chaque objet en détail et écrit la description et les prix sur notre agenda.

Troisièmement, avons aussi décrit la mécanique du moulin à aubes ou éventails, donné nos prix comme dessus & porté le tout sur notredit agenda.

Quatrièmement, avons décrit & prisé les plates-formes, ponts, écluses ou bondes & autres objets servant auxdites mécaniques.

Cinquièmement, avons aussi évalué les bois, struits & chauffages existant tant contre la partie inférieure de la chaussée de l'étang que sur les deux prairies nommée Prat ar Pont et Prat ar Pesqueteres.

Sixièmement, enfin, avons évalué les réparations manquantes aux couvertures d'ardoise et de genêt, et aux fossés & chaussée, aux termes du bail à ferme du 22 thermidor an 6, passé au rapport de maître Olivier l'aïné, notaire à Landerneau, y enregistré le lendemain.

Après avoir terminé lesquelles opérations, nous avons annoncé aux parties présentes que nous aurions procédé le 13 de ce mois à 7 heures du matin, en la demeure du sieur Bescond, en la ville de Landivisiau, à la réduction fidèle d'icelle & par suite à la rédaction de notre présent procès-verbal, ayant vacqué auxdites opérations ledit jour 11 janvier, le 12 en présence dudit sieur Madiec qui s'est transporté audit moulin à deux heures & demie de relevée ; et avons été occupé pendant deux séances ledit jour 11, dont l'une le matin et l'autre après le dîner ; sous nos seings, sur lesdits lieux ; lesdites séances ayant éré chacune de trois heures. A. Troussel - LeNoan - Guennégan.

Avenu ce jour 13 janvier 1808, neuf heures du matin, nousdits experts & tiers, avons, en l'absence de toutes les parties quoique prévenues de notre réunion, procédé à la continuation de nos opérations comme suit :

La mécanique du moulin à pirouette, consistant en une trémie de menuiserie, supportée par deux trumions ou civière ; un chapeau ; l'auget garni de ses bailles-blé et corde de retenue ; les couverceaux composées de neuf planches de couverture ; les archures ou l'arche à farine, en menuiserie, avec ses deux poitrinaux ; les ceintres quarrées ou la bride en quatre pièces ; la trempure ou gouvernail, avec son montant, sa corde & son contrepoids ; l'anche à farine en fer blanc ; l'auge à farine, garnie de ses quatre crochets de fer & de sa trape ; la meule roulante, ayant de diamètre 1,579 mètre, et d'épaisseur, charge comprise, 231 mm ; ladite meule garnie de son cercle de fer ; la meule chomante, garnie de son boitillon de bois, ayant pareil diamètre que dessus et d'épaisseur, charge comprise, 351 mm ; le plancher sous les meules composé de 6 doubleaux et deux planches, soutenus par deux poutres de bois de chêne ; le plancher sous les sacs composé de 7 planches posées sur deux poutrelles ou lambourdes.
Dans la cave du moulin, une pirouette garnie de ses aubes en cuillers, arbre et cercles de fer, tournant sur un pivot de fer à pointe d'acier ; une crapaudine scellée dans un sommier posant sur une braie ; le grand fer pesant avec son collier d'acier 35,244 kg, garni de son tourniquet en bois ; l'anil ou croix pesant 4,895 kg ; la chaise et le pince-grain ; au-dessus de la cave une poutrelle et une planche servant de support pour retirer le grand fer ; la cage du moulin composée de planches ; au-dessus de la même cave, une plate-forme à blé, composée de deux sommiers et cinq pièces de carreau ; un pont joignant ladite plate-forme et servant à la fréquentation de la galerie des tournants extérieurs, composé de quatre pièces de carreau posés sur deux sommiers ; dans ladite cave une buse ou cousier en bois.
Le tout prisé et estimé par le menu et en détail par nousdits experts et tiers, et trouvé valoir en totalité la somme de 826 francs.

La mécanique à auges ou barrattes, nommée le grand moulin, composée comme ci-après : une trémie de menuiserie supportée par deux trumions garnis de leurs montants ; un auget ayant ses baille-blé & corde de retenue ; les couverceaux composés de neuf planches de couverture ; les archures ou l'arche à farine en menuiserie, avec ses deux poitrinaux ; les ceintres ou bride en quatre pièces ; l'anche à farine en fer blanc ; l'auge garnie de quatre crochets de fer et de sa trape ; la trempure ou gouvernail, garni de ses poteau, épée, goujon de fer, corde & contre-poids ; deux jumelles ou poteaux corniers ; les braies ou ciseaux ; le palier du grand fer ; la crapaudine de fer y étant pesant 8,8 kg ; le grand fer pesant avec son colier d'acier 24,96 kg garni de son tourniquet de bois à pignon de fer ; l'anil ou croix de fer pesant 6,85 kg ; le plancher sous les meules composé de 13 doubleaux ou pièces de carreau, soutenu par deux poutres ; la meule tournante garnie de son cercle de fer, ayant de diamètre 1,868 m. et d'épaisseur, y compris la charge, 168 mm ; la meule gisante ayant pareil diamètre que la présédente et d'épaisseur, aussi charge comprise, 189 mm, garnie de son boitillon de bois ; le chapeau du baille-blé ; le grand arbre garni de ses cercles & tourillons de fer ; une roue à auges ou barattes ; un rouet garni de ses alluchons ou barassons ; deux chassis ou herses soutenant les tourillons du grand arbre ; la lanterne composée de deux tourteaux garnis de leurs fuseaux ; le grand treuil composé d'un arbre, un grand rouet double, batonné de simples fuseaux, le tout soutenu par deux sommiers et un montant ; le petit treuil et son arretier ; le grand cable pesant 39,17 kg ; le petit cable pesant 15,65 kg ; un escalier en bois, composé de deux montants de six marches pour le service de la plateforme, et les planches composant ladite plateforme ; la chaise.

Le tout prisé et estimé comme devant et trouvé valoir par nousdits experts et tiers la somme de 1.019,25 francs.

La mécanique à aubes ou éventails, composée comme suit : une trémie de menuiserie supportée par sa civière ou trumions garnis de leurs montant ; aun auget garni de baille-blé et corde ; un chapeau ; les couverceaux composés de huit planches de couverture ; l'arche à farine en menuiserie avec ses deux poitrinaux ; les ceintres quarrés ou bride en quatre pièces ; l'anche ou canal en fer blanc ; l'auge avec ses quatre crochets de fer et sa trape ; le pont sous les sacs ; la cage du moulin composée de diverses planches ; la trempure ou gouvernail, garni de ses poteau, épée, goujon, montant, corde et contre-poids ; quatre jumelles ou poteaux corniers ; deux braies ou ciseaux ; le palier du grand fer ; la crapaudine de fer y étant pesant 5,87 kg ; le grand fer pesant avec son collier d'acier 29,37 kg garni de son tourniquet en bois ; la croix ou anil de fer pesant 6,36 kg ; la lanterne composée de deux tourteaux garnis de leurs fuseaux ; le plancher sous les meules composé de 13 doubleaux posés sur deux poutres soutenues par des montants ; la meule tournante garnie de son cercle de fer ayant de diamètre 1,533 m. et d'épaisseur charge comprise 236 mm ; la meule gisante garnie de son boitillon ayant pareil diamètre que la précédente, et d'épaisseur y compris sa charge 379 mm ; un grand arbre garni de ses cercles et tourillons de fer ; les deux herses ou chassis sous les tourillons ; une roue à aube ou éventails ; un rouet garni de ses barassons ; cinq planches et doubleaux formant un pont dans la galerie derrière la fosse de la roue à aubes ; un coursier ou canal en bois pour le service de la même roue ; le grand treuil servant également aux deux moulins à éventail et à pirouette, composé d'un grand rouet double, batonné de simples fuseaux, le tout soutenu d'un sommier et de trois montants ; le petit treuil soutenu par deux montants fixés dans deux sommiers, garni de son arretier ; le grand cable du treuil pesant 17,13 kg ; le petit cable pesant 13,22 kg ; la chaise dudit moulin.

Le tout prisé comme devant et trouvé valoir par nousdits experts et tiers la somme de 1.188,50 francs.

Ustensiles et objets communs aux trois mécaniques. Deux mauvais marteaux à piquer les meules ; une masse ; une hache ; un levier de fer ; deux crochets à lever les meules ; l'écluse du trop-plein ou du déversoir étant placée du midi au levant de l'étang, composée de quatre montants, deux vannes, avec sole et chapiteau, et un pont composé d'une seule pièce de bois de brin ; l'écluse du moulin composée également de quatre montants et une vanne, avec sole et chapiteau.

Le tout prisé comme devant et trouvé valoir la somme de 53 francs.

Les bois, struits et chauffage crûs tant contre la partie inférieure de la chaussée que sur et autour des deux prairies, nommées Prat ar Pont et Prat ar Pesqueterez, ont été également estimés par nousdits experts et tiers valoir une somme de 45 francs, dont celle de 15 francs à laquelle s'élève l'estimation des bois courans crûs contre ladite chaussée est portée en débatif ci en marge gauche, attendu que les pièces communiquées n'en justifient pas la propriété audit Le Lann, demandeur. Effectif 30 francs.
15 francs débatif.

Total de l'actif de Michel Le Lann au moulin de Brezal et dépendances, en effectif 3.116,75 francs, en débatif 15 francs.

Nousdits experts et tiers procédons ensuite à l'évaluation des manquements de réparation, considérant que, faute audit Le Lann de justifier légalement dans quel état il a reçu les couvertures et fossés, on peut en inférer qu'il les a reçus en bon état de réparation, estimons que pour établir les couvertures de genêt en cet état et suivant l'usement du pays, il coûterait une somme de 45 francs,

que les réparations de pierres failllantes, conformément auc condition et stipulations du bail susdaté, coûteraient une somme de 33 francs,

quant aux fossés : la nature du terrain et l'examen que nous en avons mûrement fait, démontrant suffisamment qu'ils n'ont point été en bon état de répration depuis de longues années, et considérant d'ailleurs qu'ils sont en défends de bestiaux, nous estimons qu'il ne doit point y avoir de déficit sur cet objet ; enfin que les canaux qui font moudre ledit moulin sont en bon état et que les réparations manquantes à la chaussée ne proviennent pas de négligence dans les réparations des canaux.

Résumé

Les trois mécaniques, les ustensiles et écluses, et les bois courans, struits et chauffage, sont évalués en effectif 3.116,75 francs et en débatif 15 francs.

Les réparations manquantes sont évaluées 78 francs et l'ancienne souche s'élève, au rapport dudit Michel Le Lann à la somme de 575,50 francs ; ces deux sommes réunies formant celle de 653,50 francs.

En conséquence, l'excédent de souche de Michel Le Lann s'élève en effectif à la somme de 2.463,25 francs, plus 15 francs en débatif.

Tel est notre rapport que nousdits experts et tiers affirmons sincère et véritable à notre connaissance ; en foi de quoi nous l'avons signé. Ainsi fait et conclu audit Landivisiau, le 15 janvier 1808, et avons employé neuf séances les 13, 14 et ce jour 15 janvier, chacune de trois heures, dont deux du matin de chaque jour et une après le dîner, le tout non compris l'aller et le retour. Le Noan - A. Troussel - Guennegan.

 

Annexe 2 : Etat des lieux en 1822 (ADQ 37 U 4/22)

 

Procès-Verbal de l'état et renable du moulin de Brezal en Plouneventer - déposé le 5/2/1822.

28, 29 et 31 janvier et 1er février 1822
L'an 1822, ce jour 28 janvier, nous, François Marie Tanguy, expert patenté numéro 239, demeurant au moulin de Pont-Croix en Landiviziau, Michel Le Roux, expert patenté numéro 4 15 9bre 1821, demeurant au lieu du Launay en la commune de Sizun et Joseph Le Boete, tiers expert patenté numéro ___ demeurant au moulin de la Palue en la commune de Plougoulm,
Rapportons, qu'en exécution du jugement, en datte du 11 janvier courant, enregistré le 12 même mois, émané de la Justice de Paix du canton de Landiviziau, nous avons été assigné, par exploit de monsieur Le Saint, huissier à Landivisiau, en datte du 16 courant, enregistré à Landiviziau le même jour, à comparoître devant Monsieur le Juge de Paix dudit canton de Landiviziau le mercredi 23 janvier 1822 pour prêter serment et fixer jour pour vaquer à l'état et estimation des moulins de Bresal et dépendances situés en la commune de Plouneventer dit canton de Landiviziau ; en conséquences ayant comparus au dit jour nous avons prêté serment de nous comporter fidèlement dans ladit commission et avons fixé jour pour commmencer au 28 janvier présent mois ainsi qu'il est constaté par l'acte du 23 janvier 1822 enregistré à Landiviziau le 25 même mois.
Lequel jour 28 janvier étant arrivé nous nous sommes rendu de nos demeures respectives jusque et audit moulin de Bresal où étant arrivés à 9 heures du matin, nous y avons trouvé monsieur Le Saint, porteur de procuration en datte du 9 novembre dernier enregistrée à Landiviziau le 23 même mois, lui donnée par Monsieur Dodin Dubreuil, négociant et maire de Ploudaniel, y demeurant au château de Trebodennic et propriétaire desdits moulins de Bresal et dépendances, lequel dit Sieur Le Saint es qualité nous a exibé
primo, le bail desdits moulins en datte du 23 décembre 1818 enregistré à Lesneven le 2 janvier 1819 au rapport de Lamarre, notaire à Lesneven,
secondo, l'état desdits moulins au rapport de monsieur Guenegan expert et juge de paix du canton de Landivisiau en datte du 15 novembre 1819, enregistré à Landivisiau le 22 janvier 1822,
des quelles pièces ayant pris connoissance, nous avons sur la montre de Claude Castel, fermier dudit moulin, procédé comme suit :

Grand moulin
La trémie, civière, auget, triquette eveque et chapeau, estimés 10 francs, cy...   10,00 f.
Neuf planches de couvertures, estimées trois francs quatre vingt centimes, cy...3,80 f.
Les deux poitrinaux, estimés quattre francs, cy...4,00 f.
Quatre pièces d'archures, estimées vingt-six francs, cy...26,00 f.
Les quatre pièces d'enchevêtrure, estimées dix-huit francs, cy... 18,00 f.
La meule courante ayant de diamètre 1,77 m. et d'épaisseur en entier 26 cm. La ditte meule composée de 16 carreaux de meulage posés à plat et laches (?), estimée en l'état soixante francs, cy... 60,00 f.
Le cercle de la ditte meule, estimé trente-six francs, cy... 36,00 f.
La meule chomante de même diamètre que la tournante, ayant d'épaisseur en entier 38 cm, estimée quatre-vingt francs80,00 f.
La croix ou anil pesant 11 kg, estimée quinze francs, cy... 15,00 f.
Le grand fer et son collier pesant 22 kg, estimé 37 francs, cy...37,00 f.
La lanterne, estimée douze francs, cy...12,00 f.
La crapaudine, estimée quinze francs, cy...15,00 f.
Le palier, estimé vingt-quatre francs, cy...24,00 f.
Les ciseaux ou braies, estimés huit francs, cy...8,00 f.
Les deux jumelles, estimées seize francs, cy...16,00 f.
La grande et la petite roue, l'arbre, ses quatre cercles et les deux torillons, estimés cent quatre-vingt-treize francs, cy...193,00 f.
Les oreillers et herses, estimés dix-huit francs, cy...18,00 f.
La renge, gouvernail, potillon, poid et corde, estimés dix francs, cy...10,00 f.
L'auge à farine et au???, estimés trois francs, cy...3,00 f.
La plateforme composée de deux poutres, dix madriers, une échelle et un palier, estimée cent vingt-six francs, cy...126,00 f.
Le grand et petit treuil et leurs potillons, estimés soixante francs, cy...60,00 f.
Le grand et petit cable, estimés seize francs, cy...16,00 f.
Total de l'estimation dudit moulin   790,80 f.
Moulin blanc
La trémie, civière, auget, triquette evêque et chapeau, estimés 13 francs, cy...   13,00 f.
Les huit planches de couverture, estimées trois francs, cy...3,00 f.
Les deux poitrinaux, estimés quatre francs, cy... 4,00 f.
Quatre pièces de carcan sou archures, estimées seize francs, cy...16,00 f.
L'enchevêtrure et auche à farine, estimées seize francs, cy... 16,00 f.
L'anil ou croix pesant 4,5 kg, estimée dix francs, cy...10,00 f.
Le grand fer et son colet pesant 34 kg, estimés quarante-neuf francs, cy...49,00 f.
La meule tournante ayant de diamètre 1,55 m. et d'épaisseur en entier 18 cm, estimée quarante-deux francs, cy...42,00 f.
Le cercle de la meule, estimé vingt-un francs, cy...21,00 f.
La meule chomante de même diamètre que la tournante ayant d'épaisseur en entier 27 cm, estimée quarante-cinq francs, cy...45,00 f.
L'auge à farine et ses crochets, estimés deux francs, cy...2,00 f.
Le gouvernail, la renge, potillon et jument sèche, corde et poid, estimés dix francs, cy... 10,00 f.
Le cheval d'eau avec son oreillier, renge et goujons, estimés quatre francs, cy... 4,00 f.
Les fers d'eau, estimés trois francs, cy...3,00 f.
La pirouette et ses trois cercles, estimés douze francs, cy...12,00 f.
La roue et cercle, estimés quinze francs, cy...15 f.
La plateforme, pont aux sacs, cloison et madriers servant de pont pour descendre dans la cage de la roue, estimés quarante-huit francs, cy...48,00 f.
Un bout de canal en bois donnant l'eau sur la roue, estimé quatre francs, cy...4,00 f.
Le grand et petit treuil, estimés cinquante-quatre francs, cy...54,00 f.
Le grand et petit cable, estimés vingt-six francs, cy...26,00 f.
Total dudit moulin 397,00 f.
Et sur ce qu'il est quatre heures et demi du soir nous avons invité le dit Claude Castel à nous faire la montre des terres. Ce qu'il a fait afin que demain matin nous puissions en faire l'état tandis seroit à lever le troisième moulin déclarant nous retirer au Pont-Croix chez François Marie Tanguy prendre notre gîte avec promesse de nous rendre demain 29 pour continuer nos opérations.
Lequel jour 29 étant arrivé nous nous sommes encore rendu au dit moulin de Bresal et avons continué comme suit sur la montre à nous faite hier des terres en attendant de lever le troisième moulin.
Bois taillis nommé Coat-ar-Pesqueterez, renaissance de chêne, estimé quatre-vingt francs...80,00 f.
5,00 f.  Manquement de réparation sur les fossés, estimé cinq francs, cy à gauche
Renaissance sur le pré et contre la chaussée ainsi que sur l'îlot, estimés vingt-quatre francs, cy...24,00 f.
12,00 f.  Manquement de réparations sur le pré, estimé douze francs cy à gauche
20,00 f.  Manquement de réparation sur les fossés de Parc ar Vergez, estimés vingt francs cy en marge gauche
Renaissances de landes dans la grande garenne, estimée quarante-cinq francs45,00 f.
Bois sur Parc ar Vergez, estimés six francs6,00 f.
45,00 f.  Manquement sur deux crèches s'entrejoignant couverts en genêts, estimé quarante-cinq francs cy à gauche
15,00 f.  Manquement sur refuge à porc en apenti, estimé quinze francs, cy à gauche
Une auge en pierre dans l'écurie, estimée six francs6,00 f.
Total de la valeur dans les terres et l'auge, cent soixante et un francs  161,00 f.
97,00 f.  Total des manquements cy à gauche
Cette opération terminée nous sommes rentré et sur la montre dudit Castel nous avons procédé à l'estimation du 3è moulin dans les galeries.
Moulin des galeries
La trémie, civière, auget, triquette evêque et chapeau, estimés 9 francs, cy...   9,00 f.
Huit planches de couverture, six francs, cy...6,00 f.
Quatre pièces d'archures, estimées seize francs, cy...16,00 f.
L'enchevêtrure et auche, est. dix-huit francs ...18,00 f.
Deux poitrinaux, estimés six francs, cy...6,00 f.
La meule tournante ayant de diamètre 1,60 m. et d'épaisseur en entier 20 cm, estimée trente francs, cy...30,00 f.
Le cercle de la ditte meule, estimé dix-huit francs, cy...18,00 f.
La meule chomante de même diamètre que la tournante ayant d'épaisseur en entier 45 cm, estimée soixante quinze francs, cy...75,00 f.
L'auge à farine, estimée trois francs, cy...3,00 f.
L'anil ou croix pesant cinq kilogrammes et demi, estimée huit francs, cy...8,00 f.
Le grand fer et colier pesant 28 kg, estimé quarante six francs, cy...46,00 f.
La renge, jument sèche, potillon, gouvernail, corde et poids, estimés huit francs, cy... 8,00 f.
Le cheval d'eau avec sa renge et goujons, estimés cinq francs, cy...5,00 f.
Les fers d'eau, estimés deux francs, cy...2,00 f.
La pirouette et ses cercles, estimés six francs, cy...6,00 f.
La roue et cercle, estimés trente six francs, cy...36,00 f.
La plateforme et ponts aux sacs avec une cloison, estimés quarante deux francs, cy...42,00 f.
Le grand et petit treuils, estimés quinze francs, cy...15,00 f.
Le grand et petit cables, estimés huit francs, cy...8,00 f.
Le canal en bois ayant de long 15,36 mètres, estimé quarante cinq francs, cy...45,00 f.
Total dudit moulin 402,00 f.
Objets communs aux trois moulins
Au bord de l'étang, une mauvaise écluse pour lâcher l'eau sur les moulins, estimée six francs, cy...   6,00 f.
78,00 f. Manquements sur la chaussée près la ditte écluse malgré laquelle quoique la vanne fut fermée il se perd trop d'eau pour faire aller les moulins indépendament des affaissements qui se trouvent près la ditte écluse et ailleurs et qui occasionneront su on n'y remédie la pete de la chaussée et de la maison par la brèche qu'on a pratiquée dans le canal en pierre près l'escalier en conséquence nous avons estimé lesdits manquements à la somme de soixante dix-huit francs, cy à gauche
L'écluse de l'eau perdante, estimée douze francs ...12,00 f.
Six marteaux et deux ciseaux froid avec une mauvaise masse et une mauvaise hache, le tout pesant 8 kg, estimés six francs...6,00 f.
Un marble de moulin ébauché et destiné pour le grand moulin, estimé 81 francs, cy ...81,00 f.
Les deux croc en S pour lever les meules, estimés six francs, cy...6,00 f.
Un grand levier de fer, estimé six francs, cy...6,00 f.
La chaise et le pince graise, estimés un franc1,00 f.
Un panier et un canot dans l'eau perdante pour pêcher des anguilles, estimés quatre francs, cy...4,00 f.
Total des objets communs   122,00 f.
Et sur ce que ledit Castel nous a déclaré n'avoir autre chose à comprendrre dans la ditte estimation, nous avons arrêté ??? avec promesse de nous occuper jeudi 31 janvier 1822 et vendredi 1er février même année pour la réduction et rédaction du présent. En conséquence, nous avons rédigé le présent dont la récapitulation suit.
Récapitulation
Grand moulin 790,80 f.
Moulin blanc397,00 f.
Bois courants161,00 f.
Moulin des galeries402,00 f.
Objets communs122,00 f.
Total général 1.872,80 f.
Manquements
sur les terres 97,00 f.
sur la chaussée 78,00 f.
Total des manquements 175,00 f.

De tout quoi nous avons raporté le présent en la demeure du sieur Allain Mevel à Landivisiau où nous nous sommes réunis pour la réduction et rédaction et avons été occupés tant à prendre les notes sur les lieux qu'à la ditte rédaction le 28, 29 et 31 janvier et 1er février 1822 et avons chargé Tanguy de faire le dépôt.

f:m: Tanguy, expert, vacations reçues - Le Roux, expert, vacations reçues - j:m: Boitte, expert, vacations reçues.

 

Annexe 3 : Lexique

 

Nome brezhoneg
GM = Grand moulin
MB = Moulin blanc
MG = Moulin des galeries

  Explications
Dans
GM MB MG
et nombre
AnilleKroazou croix. Pièce métallique scellée dans l'oeillard de la meule tournante.GM MB MG
ArbreMarbrAxe en bois qui relie la grande roue verticale au rouet de fosseGM
Archures (pièces d')- Côtés du coffre. Coffrage en bois presque toujours hexagonal ou circulaire, entourant les meules pour les protéger.
- Pièces de menuiserie, en forme de coffre, qui sont placées devant les meules, et qui se démontent quand il faut rebattre les meules (Dictionnaire du monde rural - Lachiver)
GM (4)
MB (4)
MG (4)
Auge à farineKern ar bleudGM MB MG
AugetKern vihanou petite trémie. L'auget à grain reçoit le grain qui descend de la trémie et le guide vers les meulesGM
Cable (grand et petit)... des treuils ?GM MB MG
Canal en boisKanlong 15,36 mètres pour MG et bout de canal en bois donnant l'eau sur la roue pour le MBMB MG
CerclesGM (4)
Cercle de la meule tournanteGM MB MG
ChapeauTogtog chez Gilles Pouliquen = archure, coffre. Par ailleurs, nous avons 4 pièces d'archures, on peut donc penser qu'à Brezal le chapeau est le dessus du coffre. Mais pourtant on trouve plusieurs planches de couvertures. Chez Kerdoncuff le "chapau" (ou oeillard) est l'orifice central de la meule supérieureGM
Cheval d'eauMarc'h dour... avec son oreillier, renge et goujons pour le MB
...avec sa renge et goujons pour le MG
Dans un moulin à pirouette la poutre de bois inclinée qui monte et qui descend sous le pivot axial de la meule.
MB MG
Ciseaux ou braiesBraies = traverses de bois que l'on met sur le palier un moulin à vent pour soutenir les meules (Lachiver)
Braie = poutre règlable en hauteur qui soutient la meule courante par l'intermédiaire du petit fer (Fons de Kort)
GM
CivièreKravazhElle supporte la trémieGM
Couverture (planches de)Dessus du coffreGM (9)
MB (8)
MG (8)
CrapaudineKrogennCavité dans laquelle pivote l'arbre vertical d'un moulin à eau à roue horizontale, palier servant de support et de guide à un axe vertical.GM
Enchevêtrure (pièces d')BrijoùDéfinition générale du mot "enchevêtrure" : Assemblage spécial des pièces de charpente ménageant un espace libre dans le plancher pour l'installation d'un foyer, le passage des conduits de cheminée, etc.
Ici, elle doit permettre de laisser passer l'axe des meules, c'est l'assemblage de poutres entourant la meule dormante.
Traduction en breton tirée du dictionnaire de Brezal.
GM (4)
MB (1)
MG (1)
EvêqueEskob- Régleur qui permet d'enrouler une cordelette modifie le degré d'ouverture de la trémie (ou le degré de vibrations transmis à l'auget ?)
- C'est aussi le support de la civière
GM
Fer (grand fer et collier)Houarn brasAxe de fer qui fait tourner la meuleGM MB MG
Fers d'eau MB MG
GouvernailGouarnerPour un moulin à vent, le gouvernail est la pièce de bois qui permet d'orienter les ailes par rapport au vent.
Pour un moulin à eau, après avoir consulté de nombreux dictionnaires spécialisés, le seul qui m'ait donné la définition est le Dictionnaire manuscrit de Brezal, étonnant, non !
Gouvernail, "ar gouarner", composé d'un montant, d'un balancier, d'un contre-balancier, d'un contre-poids et d'une petite corde. On voit bien ici le sens du mot, il ne s'agit pas de diriger dans une direction, mais de "gouverner", de "gérer", de "réguler". Le gouvernail est donc synomyme de "Evêque".
GM (1)
MB (1)
MG (1)
HerseKravazh, PlougennTraduction en breton tirée du dictionnaire de Brezal.GM
JumellesGM (2)
Jument sècheIdem jument d'eau, d'après Kerdoncuff.MB MG
LanterneC'est la partie du renvoi d'angle des moulins à eau à roue verticale. Elle est portée par l'axe des meules.GM
Meule tournanteMaen rederGM : d=1,77 h=0,26 ; MB : d=1,55 h=0,18 ; MG : d=1,60 h=0,20 GM MB MG
Meule chômanteMaen diazezGM : d=1,77 h=0,38 ; MB : d=1,55 h=0,27 ; MG : d=1,60 h=0,45 GM MB MG
Moulin blancmoulin à fromentMB
OreillersGM MB MG
PalierKazegDans ce sens et avec cette traduction breton le palier = "pièce de bois horizontale dans laquelle est encastrée la crapaudine de fer qui soutient la meule tournante (Lachiver)"
Mais le palier, c'est aussi une pièce fixe supportant l'axe de transmission d'une machine et c'est le sens qu'il faut retenir pour le GM
GM
Pirouette et ses cerclesKrufelRoue horizontale de moulinMB MG
Plateforme...... composée de deux poutres, dix madriers, une échelle et un palier, pour GM
... et pont aux sacs, cloison et madriers servant de pont pour descendre dans la cage de la roue, pour MB
... et ponts aux sacs avec une cloison, pour MG
GM MB MG
Poids et cordesGM
Poitrinaux BelegPartie du coffre, ils supportent la civièreGM (2)
MB (2)
MG '2)
Potillonou portillon ?
Potilles = pièces de bois sur lesquelles glissent les vannes d'un moulin à eau (Lachiver)
GM
RengeRanjennGM MB MG
Roue (grande)Rod vrasGM
Roue (petite)Rod vihanRouet et alluchons. Ils transmettent le mouvement vertical de la grande roue à lanterne qui fait tourner le gand fer et donc les meules.GM
Roue et cerclesMB MG
TorillonsGwiberTourillonsGM (2)
TournantLa roue du moulin à eau.GM MB MG
TrémieKernEntonnoir pyramidal où le meunier verse le grainGM MB MG
Treuil (grand et petit)... et leur potillon dans le GMGM MB MG
TriquetteStrakerezou traquet ou rouet à taquet : C'est le frayon, une pièce de bois dentée qui est en contact avec l'auget. Il fait vibrer l'auget et les vibrations de l'auget permettent au grain de tomber entre les meulesGM

 

Annexe 4 : Schémas d'une pirouette et d'un moulin à roue verticale

 

1 - Schéma d'une pirouette
 

Schéma d'une pirouette

Pirouette (source Moulins de Bretagne - Gilles Pouliquen)

 

 1 -  KANConduit d'eau
 2 - KRUFELRoue motrice
 3 - MARC'H DOURTrempure (Support du moulin)
 4 - RANJENNTirant (Reglage en hauteur)
 5 - KROGENNCrapaudine
 6 - ARMURIERPivot en acier doux
 7 - HOUARN BRAS     Grand fer
 8 - STRAKEREZRouet à taquets
 9 - MAEN DIAZEZ   Meule dormante
10 - MAEN REDERMeule tournante
11 - KROAZAnille
12 - TOGArchure-Coffre
13 - KERNTrémie
14 - KERN VIHANPetite trémie, babillard
15 - ESKOBRègleur
16 - KORDENNIGCordelette

2 - Schéma des anciens moulins à roue verticale

Schéma d'ensemble
Schéma d'ensemble
1 - Grande roue verticale      
2 - Arbre ou marbre
3 - Rouet et
4 - ... ses alluchons

5 - Lanterne
6 - Meules : dormante (6a) et courante (6b)
7 - Oeillard
8 - Trémie.
La roue du moulin (1) est reliée, par l'intermédiaire de l'arbre (2), au rouet de fosse (3). Ce rouet, muni de dents d'engrenage, alluchons (4), entraîne une lanterne (5), fixée à une pièce métallique, le grand fer, relié à l'anille, qui fait bouger la meule supérieure (courante) (6b) au-dessus de la meule dormante (6a). Un trou au centre de la meule supérieure, l'oeillard (7), permet le passage du blé, versé de la trémie (8), entre les deux meules.

Zoom sur les meules >>> 

Zoom sur les meules
Arbre ou marbre
Vieux moulins en Bretagne - Jean Gourbil
Evêque

L'évêque, pièce en bois souvent très décorée, située sur le dessus du bâti qui supporte la trémie à grain et servant à règler l'inclinaison de l'auget pour le versement du grain.

De la roue aux meules
Moulins et meuniers de Bretagne - Fons de Kort

 

Source des informations

 

ADB = Archives Départementales du Finistère à Brest
ADQ = Archives Départementales du Finistère à Quimper


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 André J. Croguennec - Page créée le 19/11/2016, mise à jour le 31/1/2021.

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