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Le trou du Bonnet Rouge

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A la suite du paragraphe sur les chauves-souris, on pourra lire le chapitre intitulé "Le milieu naturel" pour retrouver d'autres aspects de la faune à Pont-Christ.

Le "Trou du Bonnet Rouge" se situe à l'orée sud du bois de Gorrequer à Pont-Christ. C'est une grotte localisée dans un bloc rocheux de quartzite arénigien qui fait partie d'une chaîne de "chicots" rocheux s'étendant de Landivisiau jusqu'à Plougastel. Cette chaîne est appelée "crête des Quartzites de La Roche-Maurice" (cf Guide géologique de la Bretagne - Hubert Lardeux, C. Audren Masson, 1996). Cette chaîne comprend aussi le rocher qui domine le village de Pont-Christ, celui sur lequel est bâti le château de La Roche, et d'autres blocs rocheux dans le bois du Pontois.

Pour situer cette grotte voir la vue aérienne de Pont-Christ.

Aspects historiques

Au XVIIè siècle : La prospérité règne en Bretagne. L'Elorn est un axe commercial où transitent vers Landerneau et La Martyre, l'une des plus grandes foires de Bretagne, les toiles, fils, blés, chevaux, bovins et porcs. Cependant, exceptés quelques riches laboureurs (les "juloded"), les paysans de La Roche et des environs sont de modestes journaliers et les mendiants sont nombreux. Cette misère, accrue par les taxes fiscales imposées par Colbert  , provoque la "Révolte des Bonnets Rouges", en 1675 (cf La Roche, 9 siècles d'histoire). Elle est appelée aussi la "Révolte du Papier Timbré".

Avant l'arrivée de Colbert, le pays breton profitait pleinement de sa situation géographique exceptionnelle, au carrefour de toutes les principales routes maritimes mondiales et à l'écart des zones de conflits européens. Le blé qu'elle produisait en abondance et dont elle était exportatrice se vendait bien. Les cours ne cessaient de monter, pour le plus grand profit des récoltants. Quant au sarrasin, dont la culture s'était généralisée, il était une précieuse ressource pour les familles paysannes, mangeuses de crêpes et de bouillies, car il n'était pas soumis à la dîme. L'industrie de la toile étaient en pleine expansion. Avec 48.000 métiers, la Bretagne figurait en tête des pays producteurs de toile.

En échange de toiles de lin exportées de Morlaix et de Landerneau vers Plymouth, Exeter et Southampton, étaient importés des draps anglais. On comprend donc que Colbert, qui était fils d'un drapier de Reims, ait été habitué dès l'enfance à considérer les Bretons comme des concurrents, des rivaux à abattre.

Le premier acte du règne personnel de Louix XIV consista à profiter qu'il était à Nantes pour présider les Etats de Bretagne et leur réclamer un "don gratuit" de 4 millions de livres. Les Etats en offrirent 2. On marchanda et on se mit d'accord sur 3.

Pendant vingt ans, Colbert mena une lutte acharnée contre les Etats qu'il s'était juré de dominer, de briser, d'annihiler. Il ne voulait pas connaître l'existence le traité d'union de 1532. Pour lui, la Bretagne, "province réputée étrangère", était une colonie qu'il s'agissait d'exploiter au maximum. En 1663 et 1665, il envoya son frère Charles en qualité de commissaire du roi aux Etats afin d'extorquer des dons gratuits exhorbitants (à la charge du peuple). Les Etats résistèrent de leur mieux, mais les députés récalcitrants furent jetés en prison. Ils n'avaient pas compris que l'intérêt général, c'est-à-dire la construction de châteaux pour le roi, l'entretien de sa cour et de ses maîtresses, et la poursuite de ses guerres de conquêtes, passait avant les intérêts particuliers, c'est-à-dire la possibilité pour les Bretons de manger à leur faim.

Afin de faire rentrer le plus d'argent possible dans les caisses royales et permettre à sa majesté de satisfaire ses caprices, Colbert promulga des quantités d'édits dont les dispositions ruinaient le menu peuple. C'est ainsi, par exemple, que l'édit du 28 janvier 1664 sur la réformation des Eaux et Forêts supprimait des droits acquis au bois d'usage et de chauffage : il fallait réserver au roi l'exploitation à outrance des massifs forestiers pour la construction de bateaux de guerre. On déboisa allègrement le pays, pendant que le peuple grelottait de froid. D'autres édits instituaient en Bretagne des taxes et des impôts nouveaux ou faisaient passer dans le trésor royal des redevances dont bénéficiaient jusque là les Bretons. C'étaient parfaitement illégal, mais Colbert et son Roi-Soleil s'entendaient comme larrons en foire pour proclamer le principe - qui ne figurait cependant pas dans le traité de 1532 - "Si veult le Roy, si veult la Loi". D'ailleurs, pour ne plus avoir d'ennuis, le grand ministre dont tous les manuels d'histoire de France chantent la louange, supprima purement et simplement au Parlement son droit de remontrances.

En 1673, les Etats lui offrirent de verser au roi une indemnité de 2.600.000 livres s'il rapportait quelques-uns de ses édits les plus impopulaires, notamment celui qui instituait le papier timbré. L'honnête Colbert, après avoir empoché pour le roi les 2.600.000 livres, exigea un don gratuit de la même somme et rétablit peu après l'impôt sur le papier timbré. Pour faire bonne mesure, il établit même quelques taxes nouvelles.

Il y eut plus grave. Ce grand ministre inaugura le système économique appelé "mercantilisme", qui consiste à acheter le moins possible de produits fabriqués à l'étranger tout en cherchant à vendre au dehors le maximum de ses propres productions, de façon à accumuler dans le pays de la monnaie - destinée, en l'espèce, à financer la politique impérialiste du roi. Pour stopper les importations de draps anglais, il les frappa de droits de douanes de plus en plus lourds (jusqu'à atteindre le montant de leur valeur !). En représailles - c'était fatal - l'Angleterre ferma ses frontières aux toiles françaises (en fait, bretonnes). Les Bretons n'y étaient pour rien, mais se voyaient désormais privés de débouchés pour leurs toiles et de fret pour leurs bateaux. C'étaient la ruine.

Le fils du drapier rémois ne s'arrêta pas en si bon chemin. Il fit publier le 27 juin 1676 un édit règlementant "les longueurs, largeurs et qualités des toiles qui se fabriquent en Bretagne", et truffa la pénisule d'une multitude d'inspecteurs et d'agents de tous grades pour faire la chasse aux contrevenants. Comme le règlement, d'une précision minutieuse, ne comportait pas moins d'une cinquantaine d'articles et qu'il s'adressait à des gens dont une partie ignorait le français et une autre ne savait pas lire, il n'était pas difficile de relever des infractions à profusion. Or Colbert n'avait pas manqué de prévoir pour les moindres irrégularités des peines d'une extrême sévérité. Les toiles bretonnes non conformes aux normes étaient confisquées, les tisserands étaient frappés de lourdes amendes ou même envoyés aux galères.

Les textiles de Champagne, de Flandre et de Picardie, désormais, se portèrent mieux ... D'après Yann Brekilien.   Fermer X

Dans le Léon, les troubles n'atteignirent pas la même gravité que dans le pays bigouden ou dans le Poher, où s'établit une situation véritablement révolutionnaire : des bandes armées de paysans y attaquaient et pillaient les châteaux. Pendant que les "Bonnets Bleus" bigoudens, qui manquaient de chefs, s'agitaient en désordre, le soulèvement s'organisait avec beaucoup plus d'ampleur et d'efficacité en Haute-Cornouaille, dans la région du Poher. Les insurgés, les "Bonnets Rouges", s'y étaient donné un chef énergique, en la personne de maître Sébastian ar Balp, notaire.
Anecdote à ce propos : Sébastien Le Balp était l'ami de Mauricette de Ploeuc, marquise du Timeur en Poullaouen, et épouse du marquis de MontGaillard. La grande mère de Mauricette de Ploeuc, Mauricette de Goulaine, avait été la marraine de Mauricette de Brezal en 1584.

Ici, dans le Léon, le sang n'y coula pas.

"Pour les paroisses du côté de St-Pol, de Morlaix et vers la côte de la Manche, on rapporte qu'elles se précautionnent pour se défendre et que les paysans, pour n'être pas surpris et pour empêcher les communications qui leur sont suspectes, ont des corps de garde sur les chemins par lesquels ils fouillent et s'assurent de ce qui se passe. Le chevalier d'Ervaux qui n'avait pas osé s'hasarder à aller de Quimper à Brest par Lanvau, ayant pris la route de Morlaix et de Landerneau, passa par trois corps de garde à partir de Morlaix. Celui de Landivisiau où un marchand venait d'être détroussé, il l'avait franchi en piquant à toutes jambes, le pistolet à la main. Cependant, sur les chemins, il y apprit que le nombre de ces corps de garde diminuait tous les jours", écrivait le 14 juillet 1675 l'intendant de la marine à Brest au duc de Chaulnes.

Mais, les paysans de La Roche et de Plouédern se livrèrent à des pillages. Dans la nuit du 3 au 4 juillet 1675, la ville de Landerneau fut envahie par une foule de petite gens des paroisses voisines qui mirent à sac le bureau du timbre, déchirèrent tout le stock de papier timbré, pillèrent des magasins et des débits de boisson et démolirent la maison d'un riche marchand. La répression qui suivit obligea bon nombre à se cacher dans le "Toul ar Bonnedoù Ruz", situé dans le bois de Gorréquer, à Pont-Christ. La Roche doit acquitter 500 livres au titre des dommages causés.

La grotte

Le trou du Bonnet Rouge se trouve à la limite sud du bois de Gorrequer, du côté du Frout (cf vue aérienne de Pont-Christ).

C'est un boyau de 40 à 50 mètres de long qui s'enfonce horizontalement dans le rocher.

En largueur et en hauteur, il n'excède pas 1,50 mètre. Il faut avancer accroupi pour atteindre le fond.

Il est l'abri de nombreuses chauves-souris qui pendent accrochées à la paroi supérieure.


La légende veut faire croire que cette grotte est la sortie d'un souterrain issu du château de La Roche, mais c'est une légende. Quoique... ?!

Charles Le Goffic, dans son roman "Les Bonnets Rouges" précisément, nous dit "que tous les châteaux forts et jusqu'aux simples maisons possédaient à cette époque de ces souterrains, dont quelques-uns avaient souvent plus d'une lieue."
C'est justement la distance qui sépare le "trou" du "Roc'h Morvan".

Dans les années 1960, un habitant de Gorrequer avait creusé le fond du "trou" pour vérifier si la fin de celui-ci n'était pas due à un éboulement et s'il ne se poursuivait pas après l'obstruction. Le sol était très dur... les recherches en restèrent là.


Le bloc rocheux    Le trou du Bonnet Rouge est situé à l'intérieur de ce gros bloc rocheux de quartzite arénigien.

Quel est le nom du (ou des) "Bonnet Rouge" qui se cachait dans le trou ?

Louis XIV amnistia tous les révoltés hormis un certain nombre d'individus au nombre de 164 environ, beaucoup de ceux-ci étaient des personnes de Rennes où commença la révolte, mais il y avait aussi des gens de Cornouaille et du Léon. Faut-il rechercher notre "Bonnet Rouge" dans les personnes des environs de Pont-Christ qui n'ont pas été amnistiées et qui figurent donc dans la "liste de ceux que le Roy a exceptez et réservez de la grâce" :
- Paroisse de Landerneau : Paul Menac, François Leffait et Mathieu Sizon
- Paroisse de Plouvorne (sic) : le nommé Le Bol
Les autres étaient originaires de paroisses vraisemblablement trop éloignées de Pont-Christ.

 

Quel fut leur sort ? se demande Jehan Bazin dans "Landerneau, ancienne capitale de la principauté de Léon". Emprisonné au château de Brest, on ne sait si les portes de leur prison s'ouvrirent sur la potence, les galères ou la liberté.

Par Jehan Bazin encore, on sait qu'il y eut d'autres personnes emprisonnées : "Paul Manach, révolté de cette ville [Landerneau], est en prison et nourry depuis le 1er septembre 1675 ; Urbain Le Jar et Charles ont été internés 9 mois, Goulven Lucas 7 mois". Le gouverneur du château de Brest réclame avec insistance le montant de leur pension : 264 livres en 1676 et 187 livres en 1677.

Les chauves-souris du trou du Bonnet Rouge

Cela fait bien longtemps que je ne suis pas rentré dans la grotte. Mais j'y suis allé plusieurs fois dans ma jeunesse entre 1960 et 1970. Je n'ai vu qu'une fois ou deux, vers 1970, de nombreuses chauves-souris pendues au plafond la tête en bas.

Faut-il penser que c'était des chauves-souris migratrices ou une espèce locale qui s'installait là selon la saison ? Essayons d'en savoir plus sur les chauves-souris présentes à La Roche-Maurice qui auraient pu, et pourraient peut-être encore, trouver refuge dans cette grotte.

Les informations réunies ici, plus bas, nous laissent à penser que les chauves-souris pendues au plafond du trou du Bonnet Rouge étaient problablement des Grands Rhinolophes.
 


Pendant 3 années consécutives (2014-2016), le groupe mammalogique breton a installé des microphones pour enregistrer la présence de chauves-souris (cf étude citée plus bas). Cinq enregistreurs passifs ont été déployés pour une durée de 3 mois chacun, lors de trois périodes distinctes :
- Printemps : 1 mois de déploiement en avril-mai ;
- Eté : 2 semaines de déploiement en juin-juillet ;
- Automne : 1 mois et demi de déploiement en septembre-octobre.
Le site de la Roche-Maurice n'a été déployé que lors des deux dernières années (2015-2016). Le responsable du groupe pour La Roche était Josselin Boireau.

A La Roche-Maurice, "le point d'enregistrement est situé sur un piton rocheux qui domine le village et la vallée de l'Elorn. L'enregistreur à été placé sur une tour qui surplombe la vallée. Le micro est situé à une hauteur de 20m et est orienté plein est". Cette tour est en fait le donjon de Roc'h Morvan.

Espèces inventoriées sur le site (en gras les espèces migratrices) : Pipistrelle commune, Pipistrelle de Kuhl, Pipistrelle de Nathusius, Noctule de Leisler, Grand rhinolophe, Barbastelle d'Europe et Oreillard gris.


1 - Pipistrelle commune

C'est une petite espèce de chauve-souris européenne, de la famille des Vespertilionidés, caractérisée par l'absence de feuille nasale et la présence de tragus (pavillon auriculaire).

  • Taille du corps : corps trapu, de 3,5 cm à 5 cm. Envergure : 18 à 24 cm. Poids : 3 à 8 g.
  • Cris d'écholocation : émission de moyennes fréquences de 42 à 49 kHz sous forme de fréquences modulées FM étroites et aplanies.
  • Oreilles : courtes, larges et pourvues d'un tragus court à sommet arrondi.
  • Vol : rapide, bas, en zigzag, saccadé.

Les chauves-souris sont plus petites qu'on ne le croit souvent.
 
 Pipistrelle commune

2 - Pipistrelle de Kuhl

La Pipistrelle de Kuhl ressemble fortement aux autres pipistrelles qui partagent son aire de répartition, quoiqu'en moyenne plus grande que la Pipistrelle commune et la Pipistrelle pygmée, et de taille équivalente à la Pipistrelle de Nathusius.

 Pipistrelle de Kulh

3 - Pipistrelle de Nathusius

C'est une espèce de petite chauve-souris vivant en Europe.
Migration : Une pipistrelle de Nathusius baguée le 21 août 1979 en Lituanie a été retrouvée le 12 novembre en Isère : soit mille six cents kilomètres en maximum quatre-vingt-trois jours. Une autre, baguée à Pape en Lettonie a été retrouvée à Selzach en Suisse 28 jours plus tard fin octobre 2009. Elle aurait donc parcouru 1 360 km pendant ce laps de temps.

 Pipistrelle de Nathusius

4 - Noctule de Leisler

C'est une espèce migratrice sur presque toute son aire de distribution, ce sont essentiellement les femelles qui sont concernées. Elle accomplit de très longs déplacements (pouvant atteindre 1567 km entre le Nord de l'Allemagne et l'Espagne). Son espérance de vie moyenne est estimée à 2,7 ans, la plus vieille connue a atteint l'âge de onze ans.

  • Longueur (T+C) : 4,8 à 7,2 cm. Envergure : 26 à 34 cm. Poids : 8 à 23,5 g.
  • Echolocation (fréquence terminale) : 21-26 kHz.
  • Espèce de taille moyenne aux membranes alaires et à la face brunes.
  • Le pelage court et dense est brun terne et un peu plus clair sur le ventre.
  • Les oreilles sont courtes et larges au sommet bien arrondi et le tragus est en chapeau de champignon, comme chez toutes les Noctules.
  • Ses ailes sont longues et étroites avec l'envers velu le long de l'avant-bras. On peut la confondre avec les autres Noctules mais la taille de l'avant-bras permet de les différencier.

Espèce forestière, elle a une préférence pour les massifs à essences caduques assez ouverts et recherche la proximité des milieux humides.
Pour l'hibernation, l'espèce n'est pas cavernicole, elle occupe essentiellement des cavités arboricoles parfois mixtes avec la Noctule commune.
 

 Noctule de Leisler et son petit

5 - Grand rhinolophe

Le Grand rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum), encore nommé Grand rhinolophe fer à cheval, Grand fer à cheval ou Grand rhinolophe obscur est une espèce de chauves-souris de la famille des Rhinolophidae.

  • Taille : corps+tête de 5,7 à 7 cm. Envergure : 35 à 40 cm Poids : 17 à 34 g.
  • Pelage : laineux, épais, de couleur grisâtre avec des nuances rousses sur le dos et plutôt beige sur le ventre. La patagium (membrane de peau des ailes) et les oreilles sont gris-brun clair.
  • Oreille : brunâtres et semi-translucides, de longueur moyenne, de 18 à 28,5 mm de haut. Elle ne possède pas de tragus.
  • Cris d'écholocation : long cri à une fréquence constante située entre 79 et 84 kHz.

Grand Rhinolophe

Le grand rhinolophe est l'une des plus grandes chauves-souris de Bretagne. Il se reconnaît facilement par son aspect de "cocon" lorsqu'il est suspendu, enveloppé dans ses ailes. Il est sédentaire : généralement la distance entre ses gîtes d'été et ceux d'hiver n'excède pas 30 km. Il évolue dans un réseau de gîtes variés au fil des saisons :
- en été, combles d'église ou de châteaux, granges abandonnées...
- en hiver : anciennes ardoisières, grottes, caves, blockhaus...
De septembre à mars, les grands rhinolophes se rassemblent dans des endroits frais, calmes et sombres où ils s'endorment profondément. Cette léthargie leur permet de survivre à un moment de l'année où les insectes se font rares.
 

Certains disent que : "Comme beaucoup de chauves-souris fer à cheval, c'est un réservoir important de virus, notamment de coronavirus comme un SARS-CoV ayant joué un rôle dans l'épidémie de SRAS de 2003-2004 en Chine".


6 - Barbastelle d'Europe

La Barbastelle d'Europe ou Barbastelle commune est une espèce de chauve-souris de la famille des Vespertilionidés. De taille moyenne, elle est dotée d'un pelage long et sombre. Ses oreilles sont larges, aux bords internes soudés en leur base. Son système d'écholocation à deux faisceaux, un vers le haut et l'autre vers le bas, est assez unique parmi les Vespertilionidés.

  • Taille corps + tête : entre 4 et 6 cm. Envergure : de 20 à 29 cm. Poids : de 6 à 14 g.
  • Pelage : épais et soyeux, brun-noir foncé. La pointe des poils blanchâtre sur le dos, lui donne un aspect givré.
  • Oreilles : deux larges oreilles trapézoïdales tournées vers l'avant et jointives à la base au-dessus du front, c'est une conformation très caractéristique qui rend la Barbastelle d'Europe très reconnaissable. À mi-hauteur, le tragus s'amincit fortement et s'étire ensuite en une longue pointe.
  • Vol : rapide et agile
 Barbastelle d'Europe

7 - Oreillard gris

L'Oreillard gris (Plecotus austriacus) est une espèce de chauves-souris du genre Plecotus, si semblable à l'Oreillard roux que la distinction est affaire de spécialiste. Ainsi, bien que décrit en 1829, l'oreillard gris n'a été reconnu comme espèce distincte de son homonyme roux qu'en 1960.

  • Longueur tête et corps : 41-58 mm. Envergure : 255-292 mm. Poids : 5-13 g.
  • Avant-bras : 37-45 mm. Oreilles : 31-41 mm.
  • Pelage long et gris, parfois légèrement nuancé de brun sur le dos et plus clair sur le ventre.
 Oreillard gris

Autres lieux proches de Pont-Christ, connus pour abriter des chauves-souris :

La grotte de Roc'h Toull en Guiclan

La présence de chauves-souris en ce lieu est signalée sur place par un panneau :

Arrêté préfectoral de protection de biotope
GROTTE DE ROC'H TOULL (GUICLAN)

La grotte de Roc'h Toull abrite cinq espèces de chauves-souris, protégées par les lois française et européenne, dont le Grand rhinolophe, indicateur de la qualité de l'environnement. Rares et menacés, ces mammifères volants ont trouvé ici le milieu idéal à leur survie en hiver.

Pour la préservation de ce patrimoine naturel, un Arrêté de Protection de Biotope a été pris par le Préfet du Finistère le 18 mai 1998. En vertu d'une convention avec les propriétaires en date du 30 octobre 1998, une grille assure la tranquillité des chauves-souris très sensibles aux dérangements, dans la deuxième partie de la grotte

Dans la première partie, nous vous remercions d'éviter tout dérangement : bruit, lumière, fumée, en particulier d'octobre à mai, période pendant laquellr les chauves-souris peuvent aussi y trouver un abri.

Pour tout renseignement : Groupe Mammalogique Breton, Maison de la rivière, 29450 Sizun.

L'ancienne micro centrale de Pen-ar-Fers en Ploudiry

Elle était en état de ruines. De 2011 à 2013, pour sauvegarder les Grands Rhinolophes qui avaient l'habitude de s'y installer, elle a été

 

Quand une pipistrelle rend visite aux religieuses de Kerlys, par Sr Jacqueline Jégard, le mardi 22 août 2017 :

Au début d'une soirée de juillet, un événement inattendu se présente à la communauté de Kerlys. Une chauve-souris en recherche de logement gratuit entre sans tambour ni trompette par la fenêtre dans la chambre de Anne Abgrall. Celle-ci, sans perdre son calme, observe le manège de la visiteuse et s'apprête à passer la nuit en sa compagnie : une rapide ascension du rideau la conduit jusqu'aux anneaux où elle se fixe. Voilà notre pipistrelle (nom commun de chauve-souris, la plus petite espèce d'Europe) en sûreté sur son perchoir.

Le lendemain, grâce à la porte ouverte, la chauve-souris visite couloir et s'apprête à trouver refuge chez Marie Louise Riou qui, gentiment, refuse l'hospitalité. Délicatement, elle cueille sur un chiffon le bébé chauve-souris la dépose sur le rebord de la fenêtre. Elle s'envole. Vive la liberté !

Émotions dans la maison, les langues vont bon train ainsi que les conseils : fermez vos portes, une chauve-souris cherche un abri.

Le lendemain vers 16h, goûter. Odile Conq et Germaine Le Roy aperçoivent notre pipistrelle faisant la sieste au-dessus de la porte d'entrée. Vite la nouvelle se propage. Thérèse Le Page notre Maîtresse de maison avertie de l'événement veut rassurer tout le monde. Tranquillement, elle se présente avec l'escabeau et un chiffon blanc plié en quatre. Délicatement, avec douceur, elle cueille la chauve-souris puis la présente aux sours ; dérangée dans sa sieste, celle-ci baille tout son saoul sous les regards étonnés, interrogatifs, admiratifs, des sours présentes. Avec soin Thérèse va la déposer dehors près de la haie. Vive la liberté !

Le soir, me remémorant les événements de la journée, je me suis arrêtée à ce temps de distraction inattendu, à ce qu'il a provoqué, j'y ai vu une communication heureuse où de sentiments divers ont pu s'exprimer : des souvenirs d'enfance où cette créature faisait peur. Pour moi, j'ai été émerveillée de voir de si près une chauve-souris.

J'ai surtout été frappée par l'attitude de Thérèse Le Page. Sa délicatesse, son respect m'ont fait penser à François d'Assise l'ami de toutes les créatures. J'ai loué le Seigneur pour tous ceux qui collaborent à la sauvegarde de la nature et j'ai demandé la grâce d'être à l'affût d'une source d'émerveillement dans la banalité du quotidien.

Natura 2000, l’assurance-vie de l’Elorn,
publié le 04 avril 2022 dans Le Télégramme (source Syndicat de Bassin de l'Elorn)

Le grand rhinolophe bat des ailes sous l’ancien moulin : Un autre événement encourageant a éclairci le bilan d’activité 2021. Alors qu’un projet de réhabilitation de l’ancien moulin puis minoterie de Pont-ar-Bled (La Roche-Maurice), mené avec Brest Métropole (propriétaire de la station d’eau potable et de ce terrain mitoyen), doit se réaliser cette année, le site est déjà passé sous le radar d’un drôle de pensionnaire, en 2021 : « Un grand rhinolophe a été aperçu dans le souterrain de l’ex-minoterie. En septembre, nous avons posé une porte et un panneau pour empêcher le vandalisme ». En février, trois individus de cette espèce de chauve-souris, menacée à l’échelle européenne, ont été comptés. On espère d’autres fournées.

Sources des informations



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 André J. Croguennec - Page créée le 01/02/2012, mise à jour le 4/4/2022.