Kertanguy |
La ferme de Kertanguy est située un peu plus haut que l'étang de Brezal et sur sa gauche. Au siècle dernier quand j'habitais Pont-Christ, nous ne disions pas Kertanguy mais Kerdanguy, car en breton la juxtaposition de deux mots, tels que "Ker" et "Tanguy", entraîne obligatoirement la mutation par adoucissement de "t" en "d". D'ailleurs, en bonne orthographe bretonne, on écrit "Kerdangi" car le "g" est toujours dur.
Sur la carte, on remarque le chemin rural qui part du bord de l'étang pour monter vers la ferme. Ce chemin n'est plus utilisable aujourd'hui car barré par une grille. Mais précédemment, c'était le chemin naturel pour y accéder à partir des routes qui passent le long du moulin de Brezal.
Ci-dessus : 1828 - plan du cadastre napoléonien de Plouneventer (à gauche, parcelles en bleu) et celui de Saint-Servais (à droite, parcelles en rouge). Les deux communes sont séparées par le ruisseau de Brezal.
<< Ci-contre : vue aérienne de 2015 - IGN
Cadastres napoléoniens de 1828-1829 | |||
Propriétaires | Parcelles à St-Servais | Nature | Contenance |
Mr Dubreuil propriétaire à Brezal | B 1081 Brezal Goarem K/tanguy | Lande | 6 ha 78 a 10 ca |
B 1082 Brezal Goarem Trobel | Lande | 2 ha 88 a 20 ca | |
B 1083 Brezal Goarem Trobel | Lande | 27 a 20 ca | |
Propriétaires | Parcelles à Plouneventer | Nature | Contenance |
Mr Dodin-Dubreuil à Brest | F 361 Manoir de Brezal Prajen | Pâture | 1 ha 19 a 70 ca |
F 362 Manoir de Brezal Torguen al lost lenn | Lande | 1 ha 45 a 30 ca | |
Plus tard, ces parcelles vont être divisées pour une exploitation plus facile, ainsi que le permettaient les baux, et on trouvera les noms : |
Sur le plan du cadastre napoléonien, plus haut, on n'aperçoit aucune construction. Ceci montre que la ferme est plus récente que le cadastre napoléonien de Saint-Servais réalisé en 1828-1829.
En fait, les parcelles de St-Servais étaient des garennes qui furent défrichées par Guillaume Le Roux, le nouvel acquéreur de Brezal en 1847. Le défrichement des terres se fit progressivement : avant 1863, et partiellement, pour les parcelles 1081 et 1082 ; en 1864 pour les parcelles 361 et 1083.
Ces terres vont être louées à Guillaume Blons et sa femme Françoise Abgrall à partir de 1863. A cette date, ni les bâtiments de la ferme, ni la maison d'habitation, ne sont encore construits, si bien que le couple et ses enfants logeront dans la distillerie de Brezal et utiliseront une grange en ce lieu (voir les baux en annexe). La maison d'habitation et une crèche couverte en ardoises, nouvellement construites, apparaissent dans le bail de 1868.
En 1871, la famille Blons laissera la place à la famille Tanguy , dont les derniers membres habiteront le lieu jusqu'en 1987, décès d'Angèle Tanguy. Comme on le voit, ce n'est pas la famille Tanguy qui a donné le nom à ces terres, puisque celles-ci étaient connues sous ce nom depuis longtemps. Une des filles de la famille avait épousé Jean Le Cocq dont nous avons déjà parlé dans un chapitre qui lui est consacré.
Depuis 1999, une nouvelle famille s'est installée dans la maison.
En ce qui concerne les propriétaires, ces terres ont appartenu de tous temps aux châtelains de Brezal. En 1881, la veuve de Guillaume Le Roux, réalise une donation partage de ses biens à ses enfants. Dans cet acte, voici la description de la ferme :
Après la famille Le Roux, la ferme passera dans les mains des Huon de Penanster, héritiers, jusqu'à une époque encore récente.
Lors du mariage de Catherine Tanguy et François Menez en juin 1924 . Pointer sur les visages pour afficher les noms.
Il manque Annette, handicapée de naissance par ses mauvais yeux (pas "digne" de figurer sur la photo ?) et Francis 12 ans (parti garder les vaches ?)
La photo est évidemment intéressante à plus d'un titre, tout le monde est frappé par le sérieux des personnes dans cet exercice nouveau à la campagne (on est sans doute à Kertanguy devant un tas de paille), on est loin des "ouistiti" et des "cheese" demandés aujourd'hui.
Parmi les hommes, seul le chef de famille, porte le costume traditionnel "justinok" du pays "chelgenn" ; les enfants sont passés au costume moderne. Chez les femmes, on retrouve la coiffe "tintaman" ou "n° 8" traditionnelle, sauf pour la mère du marié qui vient d'ailleurs, et pour la fille Herveline, qui porte le chapeau, concession aussi à la modernité.
Les textes sur fond jaune clair ont été écrits par Arlette Cadalbert |
C’est en 1938 que la maison actuelle (à droite) a été construite sur l’emplacement de l’ancienne (à gauche), à l’alignement de l’écurie et de l’étable. Mon grand-père voulait pouvoir entendre ses chevaux la nuit. Il y a une porte au pignon qui communique avec le grenier de l’écurie (ar zolier gozh, le vieux grenier).
Au rez-de-chaussée, partagé par un couloir central face à l’escalier menant aux étages, deux grandes pièces : la salle (elle ne sert pratiquement qu’aux jours de battage), la cuisine (lieu de vie) et une petite pièce donnant sur l’arrière : la laiterie (kram leaz : kampr laezh).
Au premier étage, on y dort : deux grandes chambres et une petite au milieu.
Au deuxième étage un grand grenier (ar c’halatrez) éclairé par des lucarnes. On y étalait la récolte de blé.
Toutes les cloisons intérieures étaient en châtaignier, elles sont restées comme à l’origine prenant avec le temps une certaine patine et beaucoup de crottes de mouches. Ces cloisons, quand j’étais enfant, étaient mon écran de télé ou de cinéma avant l’heure. J’imaginais toutes sortes de personnages à partir des gros noeuds du bois et de toutes ses lignes internes.
Le solier gozh a une petite fenêtre au pignon nord. Pendant les vacances de 1953 j’ai révisé ma première partie de bac à une petite table devant cette fenêtre. Ce grenier se remplissait d’une épaisse couche de grains d’avoine à la moisson et quand nous étions petits, nous ne pouvions pas nous empêcher de nous enfoncer dans cette mer de grains, naturellement nous étions grondés mais jamais très fort.
Les autres bâtiments non cités ici par Arlette sont la grange et le hangar. Les photos ont été prises alors qu'il n'y avait plus personne à la ferme, ce qui explique l'état un peu délabré de ces bâtiments.
La cuisine, pièce principale, lieu de vie et « chambre à coucher » avait deux lits clos contre le mur arrière. Ils portaient, à l’avant, sur un long banc coffre en bois blanc.
Ils allaient de la cloison de l’escalier presque jusqu’à la cheminée, laissant un coin de libre : le KOUGN. Par là on mettait sous le lit le plus proche une petite réserve de bois : fagots et bûches. A la poutre du kougn pendait le quartier de lard fumé dans lequel on taillait la part journalière pour les pommes de terre au lard.
La cheminée a connu le feu dans l’âtre. J’ai le souvenir des andouilles fumées pendues dans le conduit. Très vite il y a eu une cuisinière à bois placée dans la cheminée, la dalle pour cela a été réduite de hauteur. Puis une cuisinière au fioul (vers 1954 à l’époque du tracteur).
Sur le manteau de cheminée, les cafetières, les moulins à café servent de décors à l’époque de la photo (1987).
Ce sont les objets précieux de tan’Annette. Elle était mal voyante presque aveugle, mais dans la maison, elle avait une grande présence et sa « bonne » part de travail : l’entretien du feu, la cuisson des aliments, la préparation du café, tourner la manivelle de l’écrémeuse, celle du ribot (baratte)... Elle était aussi la mémoire de la famille.
A droite de la cheminée, un réchaud à gaz butane et un évier installé à la suite du captage de l’eau de la fontaine. Ceci, dans les années après 1951 date de l’électrification. J’avais 16 ans. Ma grand-mère n’a pas connu cela, elle est morte en 1951.
Avant, l’eau était fournie par un puits situé à gauche du loch à poêle. J’ai connu le treuil sur lequel se déroulait et s’enroulait en grinçant la chaîne en fer, le bruit du seau qui descend dans le puits en heurtant les parois quand on le laissait aller trop vite. Pour freiner il fallait entourer le treuil des deux mains et l’empêcher ainsi de tourner trop vite. Plus tard une pompe a été installée.
Il y avait du travail car il fallait donner à boire à toutes les bêtes de la ferme. L’été les vaches s’abreuvaient au foennog (à la rivière de la prairie).
Le long de la fenêtre, une longue table avec des bancs de ferme allait presque de l’évier jusqu’à un buffet placé le long de la cloison du couloir. Il y avait juste la place pour un banc entre la table et le buffet.
Contre le mur de la fenêtre dans l’angle, il y avait une grande planche sur laquelle on mettait les boules de pain de 6 livres que livrait la boulangère de Saint-Servais. Tan’Annette lui donnait des bons de pain. Ils correspondaient à la valeur de la farine envoyée au moulin. Je ne sais plus à quelle date cela a cessé.
La vie à la ferme a évolué avec les progrès techniques. On peut dire qu’il y a eu un avant et un après 1951. Quand sont apparus les appareils électriques, les tontons ont su se moderniser pour faciliter leur travail.
Dans la grange, il y a eu :
- une machine qui faisait moulin à grains, entraînait le broyeur pour les betteraves, les pommes de terre,
- une pompe pour faire monter l’eau de la fontaine ;
dans le hangar, le tracteur, la voiture ;
dans la salle, un grand congélateur, un lave-linge ;
dans la laiterie, le téléphone (drôle de place pour le téléphone !).
1 - Le battage
Quelques photos de Bernard Le Gall, datant de 1957. A l'époque, il n' y avait pas de moissonneuses-batteuses. On coupait le blé à la faucheuse tirée par un cheval. Puis les gerbes étaient liées à la main et disposées en gavelles pour continuer leur mûrissement dans le champ. Quand le moment était venu, on les transportait à la ferme pour créer des tas de plusieurs mètres de haut, près desquels était installée la batteuse.
La batteuse était entraînée, habituellement, par un gros moteur à essence, sur deux roues bien calées. Le mouvement était transmis par une longue courroie. Derrière la batteuse se trouvait la presse reliée à une poulie de la batteuse. Les bottes de paille étaient rangées en tas rectangulaire, qu'on voit sur la photo ci-contre au-delà de la grange. Plus tard, on construira, dans l'alignement de cette grange, un hangar qui abritera paille, foin et machines agricoles.
Etant donné l'importance de la tâche, le travail se faisait avec la participation des paysans du voisinage. La famille Tanguy leur rendait la pareille quand le battage se faisait chez les autres agriculteurs.
Arlette nous donne des précisions sur la moisson à Kertanguy :
Dans la cour, après le charroyage, il y avait trois grandes meules : avoine, froment et un peu d’orge. La meule d’avoine entre la grange et l’écurie, les deux autres entre le hangar et le loch à poêle.
La moisson, finie, il y avait deux longs tas de paille alignés parallèlement au tas de foin. Ils allaient du niveau de la grange jusqu’à l’orée du bois.
Entre chacun, comme un long couloir étroit : quel plaisir d’y jouer à cache-cache, de sentir leur odeur selon les jours de soleil ou de pluie, de s’y mettre à l’ombre. C’était aussi un lieu de sieste, allongé sur la « lisser » (liñsel dans le dictionnaire breton qui veut dire drap). Dans ce cas la « lisser » était une grande toile de jute faite avec des sacs pour transporter, sur le dos, la balle d’avoine, de blé ou de l’herbe ...
Après la moisson il y avait du travail pour nous : aider, en tournant le villebrequin, à faire de longue cordes de paille destinées à fixer la paille sur le tas et l’empêcher de s’envoler avec le vent. Tourner la manivelle de la « wenterez » (gwenterez : tarare) pour trier la balle d’avoine que l’on mettait dans la « golc’hed » qui servait de matelas.
Quand la moisson s’est faite à la moissonneuse batteuse dans les champs, l’espace occupé par les tas de paille et de foin est devenu jardin potager. Auparavant celui-ci était le long des pommiers dans le champ derrière le hangar.
2 - Ar gwelien
Setu, 'h an da zisplegañ deoc'h penaos e veze graet ar gwelien evit bouetaat ar moc'h, pa oan-me ur plac'hig vihan.
Bez e oa kichen ar puñs, nepell diouzh an ti, ur seurt lochenn maen. "Loch a' poal" e veze graet deus outi. Izel e oa gant un toullig prenestr, un nor hag un doenn blad, toullet en ur c'horn evit leuskel ar moged da zont 'maes (En he sav emañ atav al lochenn-se). Ur mell chidouarn bras a oa e-barzh, war un trebez, er c'hougn dindan an toull. Ennañ e veze poazhet un toullad mat a batatez bihan ha beterabez, war un tan graet gant bodoù lann sec'h. Al lann a rae tan gant ur moged tev, c'hwezh kreñv dezhañ, hag a lakae an daoulagad da ouelañ. Ober tan a oa labour va mamm gozh ha ne oa ket ul labour eus ar re-wellañ tout, me làr deoc'h. Ret e oa dezhi mont 'maes a-lies.
Pa oa poazhet ha yen, e veze friket ar bouetaj-se, etre an daouarn, tamm ha tamm er c'helornioù houarn (evel ma veler war ar foto), lakaet e veze un nebeut dornadoù ed malet hep bezañ tamouezet 1, skuilhet e veze warnañ dour zomm, pe dour skaotaj ha laezh diennet. An oll a veze mesket ha kaset d'ar c'hraou moc'h.
Neuze, e veze ur sapre cholori gant ar moc'h betek ma vefe leuniet o laouer. Kri ebet ken gante da c'houde, nemet trouz o chaoukadennoù ha lonkadennoù fonnus.
Gwelien e veze graet deus ar bouetaj-se. D'an amzer-se, n'on ket evit lavar mat bremañ, ma oa daou pe dri pe-moc'h en atant, echu tout. Paz eo bet lakaet an iliktrisite 'tro bloavezh 1952, ar mod d'ober ar gwelien a zo bet chañchet ivez. Brasaet e oa bet ar c'hraou moc'h 'vit eiz pe-moc’h bennak. Va zonton Nif 2 en-oa prenet ur mekanik nevez hag a droe gant an iliktrisite, moaien oa da valañ an ed diouzh un tu ha diouzh an tu all, frikañ beterabez, ruta hag all...
Ne oa ket dav poazhañ traoù d'al loened ken. Ar gwelien a zo bet drebet en-kriz ganto ha mat pell zo ! Arlette. 26/4/01, adkempennet e 12/3/2011.
1 Ar gwinizh a veze kaset da vilin Pengili nepell eus Landiviziv. Lod eus ar bleud e veze gwerzhet lod all kaset d’ar bouloñjer Sant-Servez, hemañ a roe boñioù 'vit ar bleud ha kase da c'houde ar bara d’un ti ha d’an all gant e jaraban goloet... An ed all a veze kaset gant un tonton, ar sac’h war e skoazh d’ar vilin ar Barzig en draoñienn nepell eus hor foennog, hag e veze malet hep bezañ tamouezet 'vit al loened.
2 Lavaret e veze 'Nif Tangi : Yves Tanguy.
3 - O vont d'ar foennog
'Vit mont d'ar foennog da gerc'hat yeot fresk da zrailhañ gant lann, e oa ret sterniañ « Bailh » ar marc'h limon d’an tumporell e rodoù kaoutchou 1. Lakaat holl e sternaj da hennezh oa ul labour resis ha pouezus, Netig ne vanke ket chom da sellet ouzh an arvest. Tonton Nif a oa an hini a rae ar vicher-se, ar peurvuiañ.
Ar c'habestr a veze lakaet d'ar marc'h er marchosi a-raok distagañ anezhañ. E-maes, 'kichen ar c'hreñj, nepell eus ar c'harr, e veze lakaet ar sternajoù all degaset aze en araok. Da gentañ ar c'holier en-dro kouzoug al loen, da c'houde, ma he deus soñj vad, ar bas staget dre zindan ar c'hof gant ar vandouilherenn, neuze ar c'hulier war an talier, staget d'ar bas, pep hini ul lerenn dezhañ hag e penn unan outo, ur mel blouk (evel ur zenturenn).
Gwintet e veze ar c'harr war he lost, al limonioù en uhel gant an doser etrezho ha kulet ar marc'h goustadig dindano : « kul ! kul ! ». Da c'houde, diskennet e vezent, goustadig ivez, an doser war ar bas, al lerenn-gof ouzh ul limon, taolet dre zindan kof ar marc'h ha staget en tu all d’an hini all. Chadennoù a veze da stagañ ar sternaj d'al limonioù, pevar etre tout, div ouzh pep kostez. Pebezh arvest kaer !
Ha ma oa pedet ar plac'hig vihan, gant an tonton, da vont gantañ en tumporell da gerc'hat yeot er foennog, ne oa den ebet laouenoc'h ha loc'husoc'h eviti ! An tonton Nif a oa eviti evel 'n otrou Doue 'vit ar re wellañ eus e grouadurien.
Flour e veze an hent gant rodoù kaoutchou an tumporell. Ne oed ket hejet ha dihejet evel er c'harr he rodoù koad houarnet. An atant a oa a-us d'an draoñienn, setu 'vit mont d'ar foennog e oa ret diskenn dre ur straed pantek, ur pleg berr dezhi en hanter hent. Freñ ebet war ar c'harr, ret e oa d'ar marc'h ober evezh nompaz mont re vuan ha nompaz kaout aon gant ar c'harr o tiskenn buan war e lec'h tost d'e dalier.
Ar plac'hig vihan, 'kichenn he zonton, ne vire ket ouzh ur merzhad : Talier ar marc'h, bras ha tev, o vranskellat dirazi, eus pep tu, a bep eil paz. Trouz e bavioù ferret war an hent meinek, ha gwech ha gwech all, ur bramm pe ul louv o tont 'maes ouzh toull revr al loen savet un tammig e lost gantañ. Nag ur flaer me làr dit !
Pelloc'hig en araok, e veze gwelet e benn o hejañ, tu an nec'h, tu an traoñ, a-gostez ivez un tammig, tu dehou, tu kleiz, luskellus. Ar marc'h a yae, goustadig, sentus, trankil ha sioul ouzh e vestr, Tonton Nif an Netig, met ur marc’h antier a oa, ha ret e oa atav bezañ war evezh memestra. Erruet nepell eus an dachenn yeotek, staget e veze an aneval, dre ar gid, ouzh brank ur wejenn ar waremm a oa a-hed ar foennog. Troc’het e veze dezhañ ur guchennad yeot 'vit tremen e amzer e-pad e oa an tonton o trec'hiñ e garrad gant e falc'h.
Ur wech all e vo tu da gontañ diwar benn ar falc’her. Bremañ eo poent mont en dro d'ar ger hag echuiñ an istor-se. Troc'het eo bet ar yeot, karget eo bet er c'harr gant ul liñsel rous ha pintet eo bet an Netig war gorre ar c'harrad, al liñsel dindani, he zonton Nif en a-raok dezhi o reniñ e varc'h. Freskerezh ar serr-noz a zo kouezhet war an draoñienn, santoud a ra dindani glebor ar yeot, ur blijadur iskis !
Bremañ emañ ar marc’h o poaniañ ar muiañ ma c’hell 'vit sevel d'an nec'h ha sachañ gantañ e garrad poner, 'n eus ket amzer ken da ruzal. Matreze emañ o soñjal en ar forc'had melchen e vo roet dezhañ 'vit e goan.
An Netig, erruet bremañ da vamm-gozh, e teu dour en he daoulagad o kontañ en brezhoneg, mar plij, envorennoù an amzer-se. Amzer bugaleaj « la Parisienne » e-touez labourerien douar o poaniañ start en-dro dezhi. Met evit afer-se, kemer a raent memestra o amzer da zegemer e-pad ar vakañsoù, o nized : bugale c’hoarezed ha breuder « divroet » aet da labourat e lec’h all. Arlette. 09/03/08
1 Début janvier 2019, je remerciai Arlette pour tous ses écrits et ses photos, et plus particulièrement pour ses textes en breton que j'avais adorés, et je lui disais : "Je les ai adorés non seulement parce qu'ils me rappellent des souvenirs de jeunesse, mais aussi parce vous avez un breton très agréable à lire, naturel, 'sans gallicisme', on y voit de votre part la maîtrise de la langue de vos ancêtres. J'ai vraiment aimé les détails dans tous les articles, mais surtout celui qui parle l'attelage du cheval... et la suite.
A propos du 'tumporell gant e rodoù kaoutchou', il y avait certainement le même à Penn-an-Neac'h en Lampaul-Guimiliau chez mes grands-parents maternels. Il était attelé par mon Tonton Jean Rannou, et conduit de main de maître par lui et par moi-même assez souvent. Eh bien, ce 'tumporell' ou cette charrette, mon oncle Jean l'appelait 'la satos'. Je n'ai jamais demandé pourquoi, mais il me paraît évident que c'est par similitude avec les cars de la compagnie qui reliait Morlaix à Brest quelques années auparavant et qui roulaient eux aussi sur des pneumatiques ".
Arlette me répondit : " Je ne résiste pas à vous répondre très vite tant je me suis sentie contente de vos compliments sur mon breton !! ", elle me dit également qu'on disait aussi satos à Kertanguy pour ce type de charrette.
4 - Le ramassage des pommes de terre
Au fond, on voit de droite à gauche :
la maison, l'écurie avec son grenier et l'étable.
NA PED A VOUTIGI ! Dibenn-eost 1971 eo. Aet omp d'ober ur weladenn d’ar familh e Gerdangi, poent an dastumadenn patatez eo. Setu amañ Françoise, ma merc’h, ha Mariline, ur vignonez, o vont da reiñ sikour d'an « tountouned ». Ur bern boutigi a zo gante 'vit mont d'ar park.
E Gerdangi (bro Leoun) e veze distaget : boutog, boutigi. Ur boutog eo ur baner gant div skouarn evel ma weler war ar foto. Graet e vezent d’ar poent-se, e Gerdangi gant an « tountoun » Chamar. Pennoù osilh a oa bet plantet gantañ evit-se war vord ar foenog e traoñ ar c’hoad. Ar boutigi a servije gwech all evit kas kalz a draoù etre an hangar pe ar c’hreñj beteg ar c'hreier pe an ti :
• Yeot ha lann drailhet 'vit ar c’hezeg,
• Beterabez pe ruta troc'het gant ur gontell lemm e lavnennoù moan,
• Keuneud evit ober tan en ti,
• Evit kas ha degas an dilhad da walc’hiñ er poull e veze boutigi gwenn (diblusket ar wial dezho).
E 1971, ar boutigi a servij c'hoazh 'vit dastumm patatez ha da virout ar chalotrez e-pad ar goañv. Mariline a zo deut da welet ac'hanomp e Roskañvel en eost diwezhañ, pell e oa ne oamp ket en em gavet ganti, setu ar soñjoù gozh a zo bet dihunet, hag eo bet adkavet ar foto-mañ. Arlette. 21/10/06
5 - Oc’h ober kerdenn kolo :
Netig n'he deus ket soñj ken peur eo kroget an dornañ e parkeier Kerdangi. Er bloavezh 1962 e oa c'hoazh ar mekanik dornãn war leur an atant. D'ar c'houlz-se, ar c'holo a zeue maes ouzh an hejerez kolo hep bezañ laset. Tri pe pevar kas-kolo a oa gant firc’hier daou viz, troadoù hir, hir dezho, pa vedo erruet uhel ar bern. An tonton Nif hag an tad Argoualc'h a oa o kempenn anezhañ, seul vui ma oa taolet dezho ar forc'hadoù kolo. Pa veze echu an dornadeg, an devezhioù war lerc'h e oa labour da gempenn pep tra, da skwer ober kerden kolo, da lakaat d'ur c'hostez d'egile, war gorre ar bern, bep penn deus ar gordenn bountet don don ennan. Se a oa evit mirout an avel da gas kuit gantañ ar c'holo ha nompaz leuskel ar glav da vont e-barzh. Tost an eil d'eben e veze lakaet ar c'herdenn, daou bern hir a oa, setu ouzhpenn ur gordenn a oa da ober. Labour an tonton Chamar a oa an dra-se, pa 'z eo deut en dro da vezañ bet prisonier goude ar Brezel 40-45. Tennet e veze gantañ dornadoù kolo ouzh ar bern, ha Netig a blije dezhi bezañ er penn all o kordañ anezho en ur dreiñ an talar-tro, un tamm krog koad dezhañ da begañ er c’holo. Seul vui ma troe Netig he benveg, seul vui e teue hiroc’h-hirañ ar gordenn ha seul vui e rae ur pas en adreñv. A-benn ar fin, pa veze hir ar gordenn, e veze ponner a-walc’h, setu e oa ret sachañ warni da zerc'hel anezhi reut a-us d'an douar beteg ma veze echu. Arlette.
6 - O tiwall ar saout
La prairie (ar foennog), dans sa partie basse, peinte par Yan' Dargent un demi siècle
plus tôt. Voir d'autres oeuvres de l'artiste sur le même sujet au même endroit.
Les vaches, dont il est question ici, étaient gardées dans la partie haute de la prairie.
Piv, e-touez an dud erruet war an oad dija, n’eo ket bet o tiwall ar saout war ar maez, e Breizh izel, war dro ar bloavezhioù Hanter kant, a-raok ma 'z eo deuet ar paotr-saout gant an iliktrisite ? Netig a zo bet ya 'ta, daoust dezhi bezañ ganet e banlev Pariz. Vakañsoù skol hag ur vuhez re risklus dindan ar (v)bombardamanchoù 'pad ar brezel 40-45 o deus degaset anezhi da chom a frapadigoù war ar maez e bro Leon hag e-pad ur bloavezh a bezh en ur bourk bihan nepell eus Kallak. Diwall ar saout a oa micher he mamm gozh hag hini ar vugale o vakañsiñ. D'ar poent-se ne oa ket kement-se a saout 'barzh an atanchoù. Ti he mamm gozh e oa eizh buoc’h laezh ha pemp pe c'hwec'h annoar. Pep buoc'h neve un anav, da c’houlz-se ne oa ket erruet ar c’hiz da lakaat dezho « boukloù-diskouarn ». Soñj he deus, eus anav un nebeudig anezho : « Tortu, Toutou, Briket, Rouzig, Melenig ». Perak Toutou ? Perak Tortu ? Netig n’he deus ket soñj ken, se a oa afer he familh, met ar pezh a zo fentus a-walc’h bremañ da anaoud eo anav peb kazh a oa eno diouzhtu goude fin ar brezel : Tores ha Duklo, deoc’h da zivinañ perak !! Duklo 'zo bet lazet met Tores 'zo chomet bev 'pad pell, ur c’hazhez e oa setu e veze lavaret dezhi gant ur vouezh flour ‘vit he gervel : Toresig ! Toresig ! Han! Aet on pell gant va c’haoz !
Ar saout a veze kaset er maez, en ur park leton d'ar mintin, goude bezañ bet goroet. Kreistez e oa ar c'houlz degasañ anezho en-dro d'ar c'hraou betek merenn vihan. Goroet e vezent ur wech all c'hoazh ha kaset da beuriñ er foennog betek c'hwec'h eur hanter bennak. E-gis-se 'oa e-pad an hañv pa oa ar voused e vakañsoù bras.
Ar foennog a oa al lec’h ar muiañ karet gant ar re-mañ ha gant ar saout ivez. Aze a oa tu da c’hoari pezh a garer ! Me làr dit : ur richer vihan, met paz re, gant dour sklaer o redek, mouskanus, war grouan munut a bep seurt liv brav dezhañ, gwenn, melen, rouz, rouz-du, ruz-du, hemañ a lufre e foñs an dour dindan ar bannoù heol. Kalz a nadozioù-aer ha balafennoù a oa o nijal dinijal amañ hag a-hont, o tiskuizhañ war ur bleuñvenn pe ur yeotenn hir, en un aezhenn glouar. Un dudi ! Plijout a rae d’ar plachig vihan chom azezet war ur pont bihan, aze, he zreid o trapañ an dour an eil war lerc'h egile, oc’h ober kalz a vourbouilh pe astenn ur gar ha gortoz un nadoz-aer bennak d'en em poziñ warni. Ur stankell e veze graet gant maen ha yeot. Tapet e veze un dluzenn pe ur silienn bennak gant ar geniterved, bep a fourchetez gante a-wechoù. Pesket e veze loñched gant ur buzugig strobet war ur spilhenn krommet ha staget gant un neudenn hir e penn ur vazh bennak ! Netra aesoc'h da ober nemet laerezh ar spilhenn e bouest gwriad merc’hed an ti !
Nag a blijadur ! Ar saout en em blije aze ivez hardiz ! Ar peuriñ a oa druz ha tu veze dezho n’em regaliñ ha mont da laerezh ur yeot drusoc’h c'hoazh ma ne vefent ket bet diwallet. Er penn all ar foennog, penn all tout eus lec'h e oent o c'hoari, e oa un dachenn douar douret 'vit kaout geot druz ha hir da droc'hañ ha dralhiañ anezhi mesk al land da vouetañ ar c'hezeg. Ret e oa atav taol ur sell war al loened rak ne vezent ket pell o erruout en ur beuriñ buan-tre betek an dachenn divennet. Pep hini d’e dro a rede ar buanañ ar gwellañ hag a zegase en dro ar chatal en tu- mañ d’ar foennog. Se ne oa ket an tu mat da ober al labour-se, met petra a ri ? ar voused zo ar voused. Netig pa veze hec’h unan a gemere he amzer hag e chome dirak he saout e-bioù ar richer ha gant he bazh e vire oute mont war an dachenn. Pa 'z ae ur vuoc'h da laerezh aze, e rae gant he vavioù toulloù don don ha diaez e oa dezhi mont kuit kement en em sanke en douar mouk ha setu freuzet, goude-se, tout ar plas ganti. War lerc’h, ar vugale a gleve trouz digant an tontonioù. Poent mont en dro d'ar gêr, ar saout leuniet o c'hof gante, ne oa ket diaes sachañ anezho er-maez eus ar foennog. « Ata da gêr ! Ata da gêr ! Ata ! Ata ! » a lavare dezho ar vugale. Peb a loen a gemere e dro er streat, ar renerez da gentañ, an annoared ar re ziwezhañ. Ha dezho da daol evezh nompaz mont araok ar re gozhañ kuit da dapa un taol korn. Pep hini a dle chom deus e rank n'eo ket 'ta. Er c'hraou e oa boued da bep a vuoc'h, dezhi da vont d'he flas, sioul, hag e veze staget gant ar chadenn lakaet en dro d'he c'houzoug. Echu an devezh, poent mont da zrebiñ koan. Da c'houde berc'h d'an dominoioù pe d’ar c'hoari kartoù ! Arlette. 31/01/08
7 - Le fauchage à la faucheuse lieuse.
Le fauchage de l'avoine à la faucheuse lieuse (en 1960 dans Park ar Vilin). C'est un progrès, il n’y a plus besoin de lier les gerbes à la main. Tonton Ernest mène les chevaux, il prend soin de redresser les tiges d'avoine qui se sont cassées. Tonton If calibre les gerbes avec un long bâton, André les dégage et les jette hors du passage des chevaux. Après le fauchage, les gerbes sont dressées par 8, en "savadennoù" (javelles).
Les chevaux, dans la hiérarchie des animaux de la ferme, occupent la première place, la partie noble.
En regardant ces photos je peux, à l’instant même, me remémorer leur souffle, leur odeur, leur effort, la douceur de leur mufle, leur patience, leur nervosité. C'était des chevaux entiers (non castrés) plus difficile à mener.
LA NOURRITURE DES CHEVAUX
Au mur du hangar, à la base, il y a trou rectangulaire. C’est par là que passait, avant l’utilisation des machines électriques, l’arbre de transmission qui reliait le manège situé dans le champ au hache-lann (ajonc) situé dans le hangar. L’ajonc, mélangé à l’herbe grasse, écrasé et coupé par cette machine était une nourriture de choix pour les chevaux. Ils avaient aussi du trèfle et l’hiver des betteraves, que les tontons, avec dextérité et rapidité, coupaient en tranches au-dessus du boutog (bouteg), la betterave maintenue sur la cuisse.
8 - La lessive au lavoir.
9 - Lakaat ur gwiskad kolo e-barzh ar boteier koad
War dro bloavezhioù 1945.
Emañ an Netig tal-kichen ar bern kolo, selled a ra ouzh he zonton Nif o lakaat ur gwiskad kolo fresk en e voutoù koad. Tennet en deus un dornad mat a golo ouzh ar bern, plegañ 'ra anezhañ dre an hanter, pladañ ha ingalañ 'ra peb a goloenn ha da c’houde e vount anezho er votez, kostez ar pleg da gentañ. Lakaat a ra e droad noaz e-barzh ar votez, santet eo gantañ pep tra en he flas ha gant e gontel lemm troc'hañ a ra prestig ar c'holo re hir en diavezh. Netig a glev trouz serc’h al laonenn war ar c’holo krazh, gwel a ra ur seurt kurunenn tro dro d’ar seul, toullig pep a goloenn, stok stok an eil ouzh eben, heñvel mat eus bord toennoù ti-plouz. Ne vo ket gwelet kalz ken da c’houde, pa vo pladet mat an holl. Ar memestra 'vo graet 'vit ar votez all.
N’eo ket echu tout c’hoazh ! Ret eo bremañ ober div choukenn foenn d'o lakaat pep hini etre an troad ha gorre ar votez. Setu, an tonton a denn un dornad foenn ouzh ar bern, tremen a ra e zorn war ar yeotennoù 'vit ingalañ anezho war ar memez tu ha kordañ 'ra anezho en o c'hreiz, seizh pe eizh tro matreze, pe 'spenn, ha pleget dre an hanter, ar peurrest eus ar foenn, hini a n'eo ket bet kordet, reñket e-eun ha bouret er votez war gorre an troad, heñvel mat eus un deodenn. Ar choukenn all a zo graet war lerc’h ha prest an tonton Nif da vont da labourat, tomm d'e dreid noazh en e votoù koad. Arlette. War Zav 1/6/08
10 - Ar privezioù (les toilettes)
Extrait d'un texte qu'Arlette a écrit après avoir vu des choses surprenantes à la télévision.
An araokadur o vont war-raok atav. . . . . E Kerdangi, atant va mamm gozh, ne oa privezioù ebet ! Ret e oa deomp galoupad betek ar c’hoad tost d’an ti, kavout ur plas brav evit puchañ trankilik, den ebet war dro, glav pe get, hag er fin dibluskañ ur penn-radenn ha kaout deliennoù munud evit ober gante ar pezh a zo ret ober d’an ampoint-se. . . . . Arlette. 11/09/2012.
En atant e veze laret : « Kac’hañ e-barzh ’n’ti ! Plas a-waloc’h zo, tro-dro, er c’hoajoù ! ».
11 - Le "charaban", puis la "Delage"
Quand Arlette, la "parisienne", venait à Kertanguy, elle prenait le train jusqu'à Landivisiau :
... la fierté que j'avais quand en descendant du train à la gare de Landivisiau (Landivicho), je voyais mon tonton Yves nous attendre derrière la barrière blanche, nous montions dans le charaban et prenions la route pour venir vers Pont-Christ tranquillement au pas du cheval, on avait le temps de voir le paysage défiler et le virage de l'étang se faisait normalement, si ce n'est que le cheval poussait davantage sur ses pattes, j'apercevais de temps en temps, à la surface de l'eau un poisson qui sautait pour happer un quelconque moucheron.
Puis, mon père en 1949 s'est acheté d'occasion (bien sûr) une Delage avec boite "cautale" automatique 1, elle a fait sensation dans le coin quand il est venu en vacances à Kertanguy. A l'époque on pouvait monter en voiture jusqu'à la ferme, au virage en bas de l'étang le chemin était élargi par un tronc d'arbre mis au bout du pont (si mes souvenirs sont bons). Le chemin était entretenu par mon tonton Yves. Je ne vous raconte pas toutes les peurs que j'ai eues dans cette voiture ! C'était nouveau et je trouvais qu'il était intrépide !!
La photo de la fameuse Delage, elle a été prise à Bégard devant la maison de la grand-mère. Il faut remarquer le numéro de la plaque : 9 Q 75 ! C'est probablement en 1950. La voiture a été achetée en 1949.
1 Le nom "cautal" me revient, mais voilà comment l'écrire je n'ai pas trouvé dans mon dictionnaire !
(une consultation de wikipedia nous permet de savoir que le mot s'écrit "cotal" et pour ceux qui
aiment la mécanique il faut lire https://fr.wikipedia.org/wiki/Cotal)
12 - Ar gadorig pleg
Dans cette nouvelle histoire, nous avons quitté Kertanguy pour Roscanvel ou Crozon. Mais nous restons dans l'agriculture... ou en tout cas le jardinage.
Pell 'zo e oa diskroget an Netig da gontañ konchoù en he brezhoneg patatez. It da c'houd perak ! Marteze e oa kollet ganti he c'hoant d'ober goap ouzh he zamm fenn goullo ! Re sirius e oa deuet da vezañ en ur gozhaat. War he seiz 'la' ha tri ugent emañ bremañ !
- Chechuz ! chechuz ! paseal a ra an amzer memestra ! Pase poent eo dezhi, kuitaat sonjoù he bugaleaj !
- 'Barzh an unan warn'ugentvet kantvet emaout plac'hig ! perak klask kontañ en brezhoneg droch an traoù munud da vuhez dister ?
- Daoust ha komprenet e vi ?
- Ha piv a c'hoarzo diwar seurt-se ?
- Ar pezh a zo en emgavet ganin en deizhioù-mañ n'eo ket danvez d'ober goap ! met me 'gav din, en ur feson, farsuz tre eo memestra.
- Lar din ta !
- Daoust hag eñv zo bet gwelet, en amzer ma mamm gozh, 'barzh ur jardin, ur vaouez o c'hwennat ognon ha chalotrez azezet war ur gadorig pleg, a daol drumm gwelet anezhi rulhiañ-dirulhiañ war he fennoù chalotrez ha sevel ker buan ha tra gant aon flastrañ re he zamm danvez legumaj !
- N'eo ket bet gwelet seurt-tra, d'ar poent-se, ne oa kador pleg ebet war ar maez, an dud a c'hwenne en o sav pe war o fennoù daoulin ha bremañ e reont e memez mod gant ma ne vez ket lakaet louzoù.
- Han ! biskoazh kement-all ! ha penaos 'peus graet da gont vit rulhiañ-dirulhiañ 'giz-se ! kadorioù pleg a zo stabil a-walc'h memestra !
- Selaou'ta ! gant ma ya un tammig war draoñ ar jardin, lakaet ganin ar gadorig pleg a-dreuz, pleget va c'hein war zu an traoñ heb soñjal, ne oa ket ar choaz !
- Han ! Sapre Netig ! Un tamm 'vaouez iskiz out, d'am soñj, mont da c'hwennat azezet war ur gadorig pleg !
- Paz kement-se memestra ! gant ma oan empechet, freuzet ganin kigenn va c'hof-kar pemzektez araok. Sell ! evel mat eus Zidane, te'oar ! fobaler brudet re c'hlaz ! Arlette. 02/07/02
13 - Le lance-pierres (ar flech e brezhoneg)
Netig ne goll ket he amzer er gentel brezhonek. Estonet an Netig ur wech all ouzhpenn !
- Ne 'm oa ket lavaret dit ? Kenderc’hel a ra hi gant ar brezhoneg, iskis eo, n'e' ket 'ta ! Kenderc'hel a ra memes da vont d'ar skol vrezhonek !
- Ma ! n'eo ket posupl memestra ! D'an oad ma z eo !
- Geo 'vat ! Aze, e kav dezhi emañ atav 'barzh ar jeu ! d'he soñj, e chom 'giz-se, he spered war evezh !!
- Ma biskoazh kement all !
- Selaou ’ta ! Er gentelioù vrezhonek e vez lennet pep hini d'e dro, pajenn sizunvezhiek an Telegramme, hiziv e oa kont eus Fañch Peru, skrivagner en brezhoneg. Desket e vez ivez kanaouennoù en ur selaou c.d.où ha lenn ar pozioù moulet war follennoù, hiziv e oa kanaouenn Nedeleg Youn Gwernig.
Lennet e vez istorioù farsus, hiziv e oa kont eus istor Yeun ar Gow diwar benn gwizi mezviet. Graet e vez gerioù-kroaz aozet gant ar c’helenner war lec’h ul lennadenn bennak. Graet e vez « des exercices à trous » aozet gantañ ivez : al labour-se a zo graet en ur selaou 'barzh ar magnetofon ur c'honter bennak, klask kompren anezhañ, kaoud ur follen e-lech eo skrivet warni an destenn, mankout a ra enni gerioù zo, ha da bep hini da stankañ an toulloù gant ar gerioù reizh.
- Han ! Chechus ! chechus ! pebezh trabas ! mac'hat e vefe gwelloc'h dezhi chom dirak an tele da sellet « questions pour un champion ! pe me oar me « les feux de l'amour »
- Opala ! Te 'zo aet da benn diganit ! chom dirak an tele azezet war ur gador brec’h e-pad an deizh ! pebezh plijadur !
- Ha n'eo ket tout ar pezh a vez graet ?
- Kaozeet e vez ivez eus an dra-mañ-dra seul vui ma teu ur soñj iskis pe fentus e penn unan bennak, hag hiziv Netig n'eo ket bet evit gouzout penaos eo deut ar gaoz war un dra a veze graet gant he c'heniterved d'ar mare he yaouankiz ha se n'eo ket hiziv na dec'h kennebeut, kredit ac'hanon ! An dra-se a oa, ur benveg 'vit tennañ maen gantañ war al lapoused pe me oar-me war petra all c'hoazh ! Lakaet e veze ur maen bihan en un tamm lêr staget ouzh pep tu, da pep a ziv lerenn kaoutchou, ar re mañ, staget dre an tu all ouzh pep biz ur voc'hig koad, troc'het en ur wezenn kraoñ-kelvez ha diblusket mat. Da laret eo, e galleg : « un lance- pierres ». Netig a lavare « une flèche » deus outañ.
- Han ! dont a ra ar soñj din gwelet kanfarted o tennañ gant ar flechoù-se war bouloù gwer peulioù elektrik, un druez ! atav ar memestra gant ar voused !!
- Dalc’het he deus en he soñj, gwelet he c'heniterved mont da làerezh, dre guzh evel just, ur vouzellenn aer e-barzh hangar atant he mamm gozh (daoust hag eñ ar vouzellenn-se a oa unan vat pe unan fall ! kerzh da c’hout !)
- Han ! tremenet eo abaoe pell zo ! n'eo ket ret furchal kement-se en traoù kozh !
- Ar wirionez zo ganit ! Met ar pezh he-deus dizoloet er gentel, en ur glask er geriadur e-tu ar galleg hag e-tu ar brezhoneg eo : Ar ger flech 'vit lavar « lance-pierres » 'zo ur ger brezhoneg !
- Biskoazh kement all ! pebez gwall afer !
- An Netig a gave dezhi hardiz e oa galleg an anv-se. A dra-sur ! ne goll ket he amzer er gentel vrezhonek ! rak labour he deus klask dispartiañ ar pep tra klevet ganti en he div zoubidigezh pa'z e oa hi la « parisienne » o vakansiñ e-touez brezhonegerien nemeto ha la « bretonne » pa 'z a yee d'ar skol en he banlev Pariz. Aze emañ an dalc'h ! Dezhi da gompren perak eo bet atav ur bismigerez deus ar c'hentañ. Arlette. 16/12/07
Napoléon, par la grâce de Dieu et la volonté nationale, empereur des Français, à tous présents et à venir, salut. Faisons savoir que
Devant Me Prosper Cozanet et son collègue notaires à Landivisiau, arrondissement de Morlaix (Finistère) a comparu
Monsieur Guillaume Le Roux, propriétaire et négociant, demeurant à Brezal, commune de Plouneventer. Lequel a par ces présentes déclaré affermer pour 9 ans qui commenceront à avoir cours le 29 septembre 1863,
à Guillaume Blons, époux de Françoise Abgrall, demeurant au village de Keryven, commune de Saint-Servais à ce présent, preneur et acceptant, savoir :
1° En la commune de Plounéventer près le moulin de Brezal, un logement qui sera fourni dans la distillerie composé d'une grande pièce ayant sa porte au midi plus d'un hangar couvert en planches. Le prix de ferme annuel de ce logement est fixé à 50 francs.
2° En la commune de Saint-Servais une première parcelle de terre nommée "Goarem Kertanguy", numéro 1081 section B du plan cadastral contenant 6 ha 78 a 10 ca et une seconde parcelle de terre dite "Goarem Trobet" numéro 1082 contenant 2 ha 88 a 20 ca, ces terres en partie défrichées et en partie plantées d'arbres forestiers. Le prix de ferme de ces terres est fixé à 300 francs.
Ces prix de ferme seront payables en argent ou or au 29 septembre expiration de chaque année de jouissance au domicile de Monsieur Le Roux. En outre le preneur paiera annuellement les contributions sur ces biens sans diminution des fermages, charge évaluée à 45 francs l'an.
Dès que Monsieur Le Roux pourra faire construire un logement avec crèche à vaches dans la garenne K/tanguy, le preneur devra déloger de la distillerie et hangar pour aller habiter le nouveau logement et dès lors le prix annuel des logements sera de 60 francs au lieu de 50 francs.
Il sera facultatif à Monsieur Le Roux d'établir, quand il le voudra, pour arriver à une route vicinale un chemin en traversant d'autres garennes lui appartenant et dépendant du lieu de K/yven en Saint-Servais.
Si le preneur trouve commode et de son avantage d'établir des fossés intermédiaires ou clôtures dans lesdites deux garennes, il pourra le faire, mais le tout à ses frais et sans pouvoir rien démolir ensuite, mais les nouvelles parcelles qu'il formera ainsi ne devront avoir moins d'un hectare de contenance.
A l'entrée en jouissance de Blons, il sera fait état et estimation des lieux suivant l'usement du pays et canton et il devra à sa sortie les rendre en pareil et même état mais seulement pour les fossés existant actuellement, les nouveaux fossés étant absolument facultatifs. Le preneur qui ne pourra rien sous affermer s'oblige à tout ce que dessus à peine de résiliement du présent et à tous dépens, dommages et intérêts.
Dont acte : Fait et passé à Landivisiau en l'étude ce jour 11 février 1863 et lecture faite les comparants ont signé avec nous notaires. La minute ainsi signée : Guillaume Blons ; Gme Le Roux ; Queinnec, notaire et Pr Cozanet, notaire. Enregistré à Landivisiau le 17 février 1863 folio 5 verso case 6 ; reçu 7,32 francs double décime 1,48 franc. Signé : Richard.
Mandons et ordonnons à tous huissiers sur ce requis de mettre les présentes à exécution, à nos procureux généraux et à nos procureurs près les tribunaux de première instance d'y tenir la main, à tous commandants et officiers de la force publique de prêter main forte lorsqu'ils en seront légalement requis. En foi de quoi les présentes ont été scellées et signées par Me Prosper Cozanet, notaire, gardien de la minute. Pour première grosse. P. Cozanet.
= = =
J'afferme, à datter du 1er octobre 1864 et pour la durée du bail audit Blons preneur, ma prairie nouvellement défrichée sous les numéros 361 de Plouneventer et 1083 de St-Servais plus la petite garenne plantée à l'ouest et jusqu'au fossé midi ce pour le prix de 105 francs par an, avec la condition qu'en cas que pendant la durée de son bail je veuille reprendre cete prairie et garenne, je devrai lui ??céder une portion équivalente dans mes autres prairies et ce à dire d'expert, ainsi convenu entre les deux contractants. Brezal le 8 novembre 1864. Gme Le roux - Gme Blons.
Napoléon par la grâce de Dieu et la volonté nationale, Empereur des Français, à tous présents et à venir, salut. l'an 1868, le 6 juillet, devant Me Camille Marie Hardy et son collègue, notaires à Lesneven, Finistère, soussignés, a comparu
Monsieur Guillaume Le Roux, chevalier de la légion d'honneur, propriétaire demeurant au château de Brezal en la commune de Plouneventer, lequel déclare par les présentres affermer pour 9 ans entiers et consécutifs qui commenceront à prendre cours le 29 septembre 1872, à :
Guillaume Blons, époux de Françoise Abgrall, cultivateur, demeurant au lieu de "Goarem Kertanguy" en la commune de Saint-Servais, preneur, ici présent et acceptant, savoir :
1° En la commune de Saint-Servais :
Dans une garenne dite "Goarem Kertanguy", une maison d'habitation et une crèche couverte en ardoises, une pièce de terre dite "Goarem Kertanguy", contenant 6 ha 78 a 10 ca, cadastrée section B n° 1081. Autre pièce de terre, dite "Goarem Trobel", contenant 2 ha 88 a 20 ca, cadastrée section B n° 1082, une longère de terre dite "Pasturage" contenant 27 a 20 ca, cadastrée section B n° 1083.
2° En la commune de Plouneventer :
Une prairie nouvellement défrichée dite "Ar prajen" contenant 1 ha 19 a 70 ca, cadastrée section F n° 361, plus à prendre dans le n° 362 de la section F une portion de garenne dite "Ar goarem", plantée à l'ouest jusqu'à son fossé midi. De tout quoi le preneur a déclaré avoir parfaite connaissance et ne demander plus ample description.
Charges et conditions
Le présent bail est fait aux charges, clauses et conditions suivantes que ledit Guillaume Blons preneur promet et s'oblige de supporter à peine de tous dépens dommages et intérêts.
1° De jouir en bon père de famille et en cultivateur intelligent et soigneux des immeubles présentement affermés sans causer ni tolérer aucune dégradation ni usurpation.
2° D'acquitter chaque année sans diminution du prix de ferme ci-après stipulé les contributions de toute nature assises ou à asseoir sur les immeubles situés en la commune de Saint-Servais, charge évaluée 25 francs l'an pour l'enregistrement seulement. Les contributions assises sur les immeubles situés en la commune de Plouneventer restant au compte du sieur bailleur.
3° Il sera facultatif à Mr Le Roux d'établir quand il le voudra pour arriver à une route vicinale un chemin pour y arriver en traversant d'autre garennes lui appartenant et dépendant du lieu de K/yven en Saint-Servais.
4° Si le preneur trouve commode et de son avantage d'établir des fossés intermédiaires ou clotures dans lesdites deux garennes, il pourra le faire mais le tout à ses frais et sans pouvoir rien démolir.
5° De ne pouvoir sous-affermer, partager, ni diviser le tout ni partie desdits biens sans le consentement exprès et par écrit dudit Monsieur Le Roux bailleur.
Prix
Le présent bail a été fait consenti et accepté pour et moyennant une somme de 450 francs l'an de prix de fermage en argent que ledit Guillaume Blons preneur promet et s'oblige de payer audit Mr Guillaume Le Roux, bailleur, le 29 septembre formant l'expiration de chaque année de jouissance en son domicile quitte de port et de frais.
Toutes les clauses ci-dessus sont indivisibles et de rigueur et la moindre infraction à l'une d'elles entraînera la résiliation immédiate du présent sans préjudice de tous dépens, dommage et intérêts le preneur consentant qu'à défaut de paiement ses meubles et effets mobiliers soient saisis et vendus sur les lieux et sans déplacer.
A défaut de paiement d'un seul prix de fermage ledit Guillaume Blons preneur consent à la vente de tous ses meubles et effets mobiliers exploitables sur les lieux et sans déplacer. Pour l'exécution des présentes domicile est élu en l'étude de me Hardy, notaire à Lesneven.
Dont acte. Fait et passé à Lesneven en l'étude sous les seings des comparants et sous les notres notaires après lecture lesdits jour, mois et an. Signé : Gme Le Roux, Guillaume Blons, Le Ber et Hardy.
Devant Me Prosper Cozanet et son collègue, notaires à Landivisiau Finistère, soussignés, a comparu
Monsieur Léon Le Roux, propriétaire et négociant, demeurant à Landivisiau, faisant et de portant fort pour Madame Clara Bazil, sa mère, veuve de Monsieur Guillaume Le Roux, propriétaire, demeurant à Brezal, commune de Plouneventer. Lequel a, par ces présentes avec garantie, affermé pour 9 ans qui commenceront à avoir cours le 29 septembre 1871,
à Guillaume Tanguy, veuf de Jacquette Beuzit, faisant moitié pour lui et moitié pour Marie Yvonne Corre, sa belle-mère, veuve de Yves Beuzit, tous cultivateurs demeurant au village de K/oualar en la commmune de Saint-Servais. Ledit Tanguy à ce présent et acceptant pour lui et ses consorts sous la condition de solidarité. Savoir :
En la commune de Saint-Servais et par extension en la commune de Plouneventer, un lieu nommé "Goarem K/tanguy" consistant en édifice, bâtiments ruraux, terres chaudes, terres froides, taillis, prairies, fossés, haies, issues, appartenance et dépendances, le tout bien connu dudit Tanguy qui l'a déclaré pour avoir le tout visité ; ainsi que tout a été tenu jusqu'à présent à titre de ferme par Guillaume Blons, aux désirs de deux baux à ferme, l'un du 11/2/1863, Cozanet notaire, l'autre du 6/7/1868 au rapport de Me Hardy notaire à Lesneven.
Le présent bail est fait et convenu entre parties pour et moyennant un prix de ferme annuel de 390 francs payable chaque année en or ou argent ayant cours au domicile de la propriétaire ; en outre de ce prix le preneur paiera annuellement pendant le cours de ce bail tous impôts mis ou à mettre sur lesdits biens, charge évaluée annuellement 40 francs.
Les preneurs n'auront le droit de sous-louer ni tout ni partie desdits biens, ni les diviser, partager sans le consentement par écrit de la dame propriétaire.
Blons fermier actuel devant rendre les anciens fossés à l'état du pays et canton, Tanguy devra les faire remettre en pareil état et continuer de les entretenir de même, le fermier entrant devant s'entendre à cet égard avec le fermier sortant sans recours aucun vers la dame propriétaire.
Les nouveaux preneurs feront charrois et darbarrage et nourriture des ouvriers employés aux réparations incombant au propriétaire : charge évaluée à 2 francs l'an.
A l'exécution de tout quoi le preneur s'oblige pour lui et ses consorts sous peine de résiliement du présent et de tous dépens dommages et intérêts et à ce que en cas de non paiement d'un seul terme leurs biens meubles soient saisis et vendus sur les lieux sans déplacement pour éviter à frais. Les impôts sont évalués pour fixer l'enregistrement.
Dont acte : Fait et passé à Landivisiau en l'étude ce jour 13/9/1871 et ont les comparants signé avec les notaires après lecture.
André Croguennec - Page créée le 8/11/2019, mise à jour le 2/12/2019. | |