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Des bateaux appelés Elorn

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Autres chapitres sur l'Elorn :
- l'Elorn
- l'Elorn et ses humeurs
- la station de pompage de Pont-ar-Bled
- Le milieu naturel
- Le pont de Pont-Christ
- Les gués de l'Elorn
- La pêcherie "royale".

En recherchant des informations sur notre village de Pont-Christ et sur l'Elorn, le fleuve côtier qui le traverse, je suis tombé sur des sujets qui pourraient paraître un peu lointains par rapport à notre histoire. Il s'agit de bateaux auxquels on a donné le nom d'Elorn. Cependant, on le verra, quelques aspects les raccrochent bien à notre charmante rivière.

Un pétrolier ravitailleur

Deux insignes métalliques
du pétrolier Elorn.

Ces deux insignes montrent bien que les marins connaissaient bien l'origine du nom de leur navire.

Ils représentent de façons différentes, mais sans équivoque, le dragon qui, selon la légende, terrorisait la région de La Roche-Maurice et entraîna le suicide raté du seigneur Elorn dans la rivière Dour Doun.


Nous ne retracerons pas ici toutes les missions accomplies pendant 27 ans par ce pétrolier ravitailleur.
 

Disons simplement que Jean Gabin (Jean Alexis Moncorgé à l'état-civil), le célèbre acteur, devant ses demandes réitérées de partir pour le front, fut embarqué comme cannonier chef de pièces sur le pétrolier.

En janvier 1944, l’Elorn reçut l’ordre d’appareiller à destination d’Alger pour escorter un convoi. Le baptême du feu impressionna beaucoup Gabin quand l’Elorn fut sous le feu des sous-marins allemands et des escadrilles de la Luftwaffe qui bombardaient le convoi maritime.
 

Après la rame et la voile, la navigation a pleinement profité de l’apparition de la propulsion mécanique avec la machine à vapeur alimentée par le charbon, qui avait certes un fort pouvoir calorifique mais avait un certain nombre d’inconvénients : une masse importante, un ravitaillement très long et des panaches de fumées facilement repérables à l’horizon. D’où la décision de passer au mazout.

Cela nécessite donc des navires spécialisés dans le transport de ce carburant, des navires logiquement appelés pétroliers. Le pétrolier qui avait commencé comme un simple cargo transportant des barils de pétrole devient peu à peu un navire équipé de soutes adaptées au transport de ce liquide visqueux, noirâtre et hautement addictif.

La nécessité de ravitailler les navires à la mer en carburant mais également en munitions, en vivres et pièces détachées entrainera la transformation des pétroliers qui deviendront de véritables ravitailleurs de combat.

Quand éclate la 2è guerre mondiale, la marine nationale dispose de quatorze pétroliers, une flotte assez ancienne puisqu’elle comporte des pétroliers de seconde main (Rhône, Garonne, Dordogne, Loire et Odet) et des pétroliers acquis neufs mais construits souvent après le premier conflit mondial (Loing, Mékong, Niger, Elorn, Var et Nivôse), de simples transports pétroliers encore bien incapables de mener des ravitaillements à la mer.

On remarque que la tendance était de donner un nom de fleuve à ces pétroliers ravitailleurs,
dont deux de chez nous l'Elorn, bien sûr, et l'Odet.

L’Elorn est construit aux chantiers Deutsche Werft de Hambourg (quelques caractéristiques : déplacement 13.600 t. - longueur 148 m. - numéro de coque : A620). Lancé le 31 octobre 1930, il est admis au service actif le 24 août 1931. Il commence sa carrière comme transporteur, mais à partir de septembre 1939, il sera basé à Toulon et va servir de ravitailleur. De septembre à novembre 1941, il va faire l'objet d'une remise en état complète pour le préparer aux ravitaillements à la mer.



Escorteur d'Escadre Guichen ravitaillé à la mer avec le pétrolier Elorn (A620) en 1954.
L'Elorn ravitaille à couple le "de Grasse" et le "Bois Belleau" en 1957.
 Brèche dans la coque

La fin du pétrolier
racontée (extraits) par Hubert Michea,
aspirant en 1957.

"Début août, je ralliais, aux aurores, mon affectation, Toulon. Je trouvai l’Elorn en piteux état. Lors d’un ravitaillement à la mer il était entré en collision avec le porte-avions La Fayette, dont le pont d’envol et les barbettes d’artillerie, avaient fait descendre d’un étage la plupart des superstructures de bâbord.

Les réparations achevées, nous fûmes dirigés vers Brest. L’ambiance était sympathique. J’aimais ce bateau. Et puis une nuit :

Un grand tremblement, des raclements ébranlent ma couchette. Je lève la main vers la lampe de chevet qui est à la tête du lit. J'allume. Je regarde ma montre 4 heures et quart... Nous sommes quelque part au voisinage du raz de Sein sur la côte du Finistère. Dans la coursive, j’entends des bruits de pas, des cris. En pyjama, je sors. J'émerge sur le pont. La nuit est calme mais irréelle. Une sorte de meuglement oppressant et cette lumière diffuse... un peu comme le jour. Elle descend de quelque part... Je lève le nez... Stupéfaction... Nous sommes au pied d'un phare dont les grands bras lumineux tournent dans la nuit là-haut... Un rapide examen me fait voir que nous sommes exactement au pied du phare de "la Vieille" dans le ras de Sein. Les roches de ce raz de sinistre mémoire ont vu la perte de bateaux et de marins dont on ne saura jamais le compte. Bravo les enfants c'est gagné !

Ne recevant pas d'ordres, je descendis sur le pont où je trouvai le lieutenant de vaisseau P... officier en second, qui me commanda de faire l'inventaire des voies d'eau. Ce que je fis. Je remontai vite de la chambre des pompes avant devant les geysers d’eau bouillonnante que j’y trouvai. Plus rien à faire en bas. Par contre fermer toutes les vannes permettant à l’eau de gagner d’autres compartiments. Il était évident que les fonds étaient crevés sur une certaine longueur. Avec l’officier en second, nous nous attachâmes à faire fermer tout ce qui était possible tuyauteries d’évacuation des gaz des citernes, capots de citernes, afin que la montée de l’eau dans les fonds, ne provoque pas d’éruption de pétrole sur le pont. La cargaison du gaz-oil, plus léger que l’eau de mer, participa pour sa part à nous tenir à flot.

Une fois cette tâche terminée, je remontai à la timonerie. Tout y était calme. Je remarquai alors, que la lumière qui m’avait frappé au début avait disparu. Le phare de "la Vieille" n’était plus au-dessus de nous. Nous avions déséchoué doucement avec la marée montante et nous flottions dans l’obscurité..."

Tant bien que mal, le navire parvient à rejoindre Brest.
 

"Que s’était-il passé ?
Le bateau était sur sa route, au changement de quart. Le commandant était monté en passerelle. Il avait mis sa barbe au vent et vit sur sa droite un feu à éclats rouges. Alors que l’officier de quart portait dans la chambre de veille son dernier point, il lui cria : Un feu rouge deux éclats 10 secondes, c’est quoi ?
R... C’est le Chat. (Le Chat est un feu rouge à deux éclats situé au sud de l’île de Sein).
De retour dans la timonerie R... entendit le tac-tac caractéristique du gyro qui court après un changement de cap important. Le bateau venait sur la droite. La barre était toute à droite !
R... la fit mettre tout à gauche pour arrêter cette abatée.
Sans le lui signifier, le commandant avait ordonné au timonier « toute à droite », s’apercevant que le bateau revenait sur la gauche il cria « J’ai dit tout à droite ». Ils n’ont pas eu le temps de s’expliquer. Vlan... En plein du rocher de la Vieille. Et bien collé.
Pourtant, il faisait un temps magnifique. Une de ces clartés comme on en observe lorsque le vent quitte le Suroît pour passer au Noroît. On voyait plus loin que l’horizon visuel ordinaire. C’en était même un peu perturbant tous ces éclats de couleur. Je voyais les feux de Ouessant et le phare des Pierres-noires... un éclat 5 secondes...

Ce pauvre commandant Deroussen dut quitter le bord et la Marine. Je faisais là sans le vouloir l’apprentissage de grandeur et servitude de notre métier. C’était mon premier événement de mer ayant entrainé la perte de navire. Cela me marqua pour la vie.

L’Elorn a été désarmé."

 Trajet du pétrolier (dessin fait à bord)

Commentaire d'un marin : "... j'y étais aussi pour le phare de "la Vieille", c'était à 4 h du matin, premier concerné pour étayer les cloisons avec des membres de l'équipage, ma banette était dans mon atelier à la passerelle à ras le pont, je me suis retrouvé le c... par terre avec un bruit effroyable de galets qui roulaient sous la coque. Quand je suis sorti de la coursive j'avais le nez à bâbord sous le phare, le gardien avait une grosse lampe torche qui nous éclairait sur le pont... pour dire que nous étions très près. En plus quelqu'un a bloqué la sirène alors que cela signifiait "abandon du navire".

Heureusement que l'on s'attendait toujours à avoir un accident vu les capacités du commandant de l'époque : sympa mais pas marin pour deux sous, jusqu'à confondre bâbord et tribord lors de manoeuvre pour accoster à quai, voir à Toulon où les escorteurs sortaient les bouées pour protéger leur coque. Enfin, s'il n'y avait pas eu le capitaine Peyron pour souvent rattraper la manoeuvre, il y aurait eu beaucoup plus souvent de dégats. En sortie à terre, nous avions honte d'avoir le nom sur le bachi".

Autre marin : "... Nous revenions de Donges (St-Nazaire) où nous avions fait le plein de mazout, route sur Brest. Il faisait nuit et pour gagner du temps il était plus court de prendre la passe du Raz de Sein (une paire d'heures, je crois). La seule contrainte est que le commandant doit être présent à la passerelle.

L'officier de quart présente le bateau et on réveille le commandant. Sitôt dit, sitôt fait, mais comme tout le monde à 4h du mat des fois c'est dur de décoincer même pour un pacha. Donc, il arrive et regarde les feux sans aller voir l'officier de quart, saute comme un cabri, barre toute à droite ! L'officier qui n'était pas sourdingue, qui savait ce qu'il faisait, sort comme un missile, en deux coups de cuillière à pot explique qu'il ne fume pas le pétard et qu'il lui mâchait le boulot vu ses connaissances (car il faut dire qu'il confondait de longue bâb et trib, excusez avia 50, mais était dans l'aero et reconverti because une grave opération au bide, comme il avait fait navale enfin bref, il était super sympa dommage). L'officier barre toute à gauche, sitôt dit, sitôt fait.

Mais 16.000 tonnes de ferraille et de mazout qui commence à tourner "bonjour Berthe" (je sais pas si c'est le nom de la vieille ?), toujours est-il qu'on lui a monté dessus bien comme il faut !!! En plus, elle devait être encore v... Car, je crois, d'après les Bretons du bord, c'était la première fois ? La pauvre.

80 m. de déchirures, 800 mètres carrés de tôles arrachées, un bruit de fin du monde à travers les tanks, le bruit des rochers sur le fond. Le bateau stoppé net, je me retrouve le cul parterre de ma banette, je sors en trombe sur le pont juste à coté et je vois le phare à 10 mètres au niveau de mon atelier (couchage), au travers de la passerelle "putain la vieille" bien reconnaissable à cause de son tangon, panique à la passerelle, au lieu de mettre la sirène en poste de sécurité, erreur on nous met la sirène d'abandon, donc les matafs sautent sur leurs brassières (faut dire que l'on s'attendait un peu à se payer quelque chose un jour). L'anecdote, c'est un gros, dont je ne donnerais pas le nom, ayant l'habitude de dormir nu comme un ver, sort sur le pont, malgré le froid, dans le plus simple appareil avec la brassière entre les ... prêt à sauter. Heureusement rectification de la passerelle : personne ne saute. Mais grosse rigolade en voyant le copain.

Bien vite on prend conscience de l'événement et on réagit là-haut, ils ont mis la gomme en marche arrière, vombrissement et tremblement mais ça décolle le bout de bois... Aider des boscos, j'empresse d'étayer les cloisons du poste avant, appel de détresse lancé nous filons dare dare vers Brest. Mais l'assiette commence sérieusement à pencher sur l'avant alors qu'à l'ordinaire ça montait légèrement. On commençait à baliser, le remorqueur est arrivé, mais nous étions déjà dans l'entrée de la rade. On s'est calé sur le fond pour arrêter le carnage, et le lendemain en cale sèche. Et là, défilé des pontes de toutes sortes avec des bottes de 7 lieues. Super, d'un coté la coque nickel et bâbord complétement enfoncée, on voit le ciel à travers avec la forme impéccable du rocher. Nous n'avons plus eu de nouvelles du pacha !

Un voilier en bois

L’Elorn est un bateau conçu, par François Vivier, architecte naval, pour privilégier avant tout le côté aviron en mer, ce pour quoi il est vraiment très plaisant. C’est le voile-aviron à choisir par ceux qui veulent un bateau très polyvalent.

Le bateau est symétrique et peut aller dans un sens ou dans l’autre. A l’aviron, cela permet, quel que soit l’équipage (1 à 3) et le nombre de rameurs (1 à 2), de toujours trouver une position où le bateau est en assiette nulle et donc avec des performances et une tenue à la mer optimales. Les avirons dits “à oeils”, inspirés des curraghs irlandais et améliorés au fil des ans, rendent la nage particulièrement aisée, permettant d’envisager de longues traites à 4 noeuds environ.

Côté gréement, il est prévu plusieurs variantes au choix : voile à livarde bien adaptée au bateau ou voile au tiers classique (avec ou sans foc). Une dérive sabre lui donne une bonne aptitude à remonter au vent.

Le bateau est construit à clins de contreplaqué de 6 mm pour être assez léger. C’est un bateau qui tient bien la mer et mouille peu son équipage. L’Elorn peut être construit comme pur bateau d’aviron en mer, sans dérive, ni gouvernail, ni gréement.

  
Voile à la livardeLa photo de droite montre bien que ce voilier est bien adapté pour
naviguer sur une rivière un peu large, comme l'Elorn en aval de Landerneau.
Voile au tiers classique
Voile-Aviron à cul pointu de 5 m, construit à clins de contreplaqué
Long. coque / flottaison4.87 / 4.45 mVoilure6.6 m²
Largeur hors bordé / flottaison1.37 / 1.11 mMoteur hors-bordNon
Tirant d’eau0.19 / 0.75 m Catégorie et équipageC3
Poids à vide160 kgTemps construction avec kit 380 heures

Une goélette

En 1820, à Landerneau, Isidore Radiguet, associé à Joseph Goury, René Poisson et François Heuzé, crée la Société Radiguet-Goury. Leur but est d'industrialiser la production toilière. Ils poursuivent cependant leur négoce de vin, bois, cuir, grains et l'armement maritime.

La Société souhaite renforcer son armement. En 1821, elle possède 4 navires et en affrète deux à Brest, qui ne dépassent pas 50 tonneaux. L'évolution de la conjoncture les oriente vers de plus gros navires, plus rapides, leur choix se porte donc vers des bricks ou des goélettes.

Pour construire l'Elorn, navire de 108 tx, les dirigeants de la Société sont conseillés par le capitaine Jean-Marie Jourdan, qui avait déjà fait construire La Lune, un chasse-marée de Landerneau. Jourdan négocie le marché avec le chantier Hétel à Auray, la construction est décidée le 21 juin 1821, puis le nom est choisi.

Les Landernéens veulent économiser sur toutes les phases de la construction, demandent une réduction de prix et conseillent à Jourdan de veiller au carénage, de bien surveiller le chantier afin que la promptitude ne nuise pas à la qualité.

Début février 1822, la goélette est enfin à l'eau. Selon le certificat de jaugeage établi le 5 mars 1822, le navire est une goélette pontée, "appartenant au port de Landerneau". Elle mesure 18,77 m. de long, 5,847 m. de large, la plus grande profondeur de la cale est de 3,195 m. et elle jauge 108 tx 70/94. Elle a trois mâts. Les actionnaires sont : Jean-Marie Jourdan pour 1/8è, François Guyot, notaire à Auray, pour 1/16è, Lagelouze, négociant à Bayonne, pour 1/8è, et les négociants landernéens, René Poisson pour 1/8è, Isidore Radiguet et Joseph Goury pour 9/16è.

Les comptes faits, le navire a coûté 21.600 F. A Landerneau, on se félicite de cette bonne affaire car son gabarit est plus fort que prévu. Il jauge "108 tonneaux et en poids en prendra bien 130. cette goélette est charmante et parfaitement conditionnée. La satisfaction est d'autant plus grande qu'un navire de même taille vient de sortir des chantiers de Lorient à 31.000 F.

Le 7 mai 1822, chargée de toiles et de grains, l'Elorn part pour Alcira, près de Valence en Espagne. Il emporte aussi pour Marseille six ballots de peaux de génisses corroyées, deux balles de peaux de veau et 4 à 6 balles de toile de Plougastel. L'Elorn est à Marseille en juin. Vers le 24 juillet, la goélette quitte Sète avec 112 tx de marchandises pour Rouen.

Les années suivantes, la goélette dessert Dunkerque, Rouen, Le Havre, Brest, Rochefort, Nantes, Bordeaux, Bayonne, Cadix, Malaga, Marseille. Elle transporte à l'aller des toiles, des grains, mais aussi parfois des produits coloniaux (sucre, tabac...). Au retour elle charge du vin à Bordeaux, des produits résineux à Bayonne, des pierres de meule, de la craie et des briques en Normandie, du plomb d'Adra en Andalousie.

Le naufrage : En novembre 1827, Jourdan charge des canons à Nantes pour la Marine à Brest. Il fait relâche à Saint-Nazaire et à Port-Haliguen jusqu'au 6 janvier. Au large du Finistère, le vent fraîchissant, il décide d'éviter le passage du Raz et de contourner l'île de Sein. Dans un coup de vent, plusieurs éléments de la mâture sont brisés et les voiles arrachées. La goélette, ne manoeuvrant plus, talonne deux fois sur la chaussée de Sein. Sous les chocs, le gouvernail et la voûte sont emportés. Le navire fait eau, sans que les pompes puissent assécher les fonds. Il devient ingouvernable. Le brick, le Pêcheur, vient à son secours le 8 janvier 1828 et, profitant d'une embellie, parvient à sauver l'équipage. L'Elorn sur le point de couler et impossible à remorquer, est abandonnée à 4 heures du matin, à une distance de 4 à 5 lieues à l'Ouest-Sud-Ouest d'Ouessant.

D'après Jean-Pierre Thomin et Dominique Macé
in Les Cahiers de Dourdon, décembre 2020, n° 15

Source des informations



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 André Croguennec - Page créée le 25/9/2020, mise à jour le 18/2/2021

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