blason du Finistère

St-Servais au 19è s. au temps de Yan' Dargent

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Voir aussi :
- Autre chapitre sur St-Servais
- Pierre Robée, grand-père de Yan' Dargent
- Le dictionnaire manuscrit de Brezal

Le bourg et Kerivin en 1828

 X X X < Maison à four < 205 Presbytère >

 Le plan du bourg en 1828


 96 : presbytère
 97 : jardin du presbytère
106 : église
107 : ossuaire et cimetière
108 : maison X
109 : bâtiment rural X
110 : maison, cour et courtil X
111 : sol d'id. X

==> Voir la famille de
        fourniers
203 : maison à four
206 : liorz an ti forn

X = Possessions de Pierre Robée

Où l'on s'aperçoit que Pierre Robée, qui avait déjà construit en 1820 sa maison dite "Ti Robée" au bord de la voie royale, près de Kerivin, avait conservé les maisons qu'il avait acquises au bourg, et qu'il louait sans doute.
Une preuve supplémentaire de la richesse de celui-ci. Il n'avait donc aucun problème pour payer les études de Yan' Dargent au collège de St-Pol-de-Léon.




Voir les précisions pour l'ensemble
des parcelles  du bourg et
pour les propriétés de Robée.
X Marguerite QUEMENER, née le 14 juillet 1737, Landivisiau, décédée le 4 novembre 1783, Bourg, St-Servais (à 46 ans), maîtresse de four.
x1 Relation avec Inconnu INCONNU, dont
x2 Mariée le 4 février 1760, Bodilis, avec Goulven BLECHANT.
X

Tableau des propriétés foncières - 1/4/1829 vue 39 et suivantes aux AD29 en ligne

PropriétaireParcelle (n°, lieu et nom)NatureMes commentaires
Commune15996BourgAr presbytalpresbytère, cour, dép.
Commune15997BourgJardin ar presbytaljardin
Marquise Breuilpont à Paris3398Le StréjouPc ar bourgT. lab.
Vve Yves Pouliquen à Landerneau11699BourgPc ar bourgT. lab.
Yves Rolland, marchand à Landerneau126102BourgGoarem an ty fornlande
Fabrique de St-Servais64103BourgJardin ar peunscourtil
Fabrique de St-Servais64104BourgJardin ar peunsmaison, cour et 2 courtils
Commune105BourgGlazen ar bourgvague
Commune159106Bourgéglise
Commune159107Bourgcimetière
Mr Robé, aubergiste à St-Servais122108Bourgmaison
Mr Robé à St-Servais122109BourgB. rural
Mr Robé à St-Servais122110Bourgmaison, cour et courtil
Mr Robé à St-Servais122111Bourgsol d'id.
Fabrique de St-Servais64112BourgJardin bihancourtil
Fabrique de St-Servais64113Bourgbt rural
Jean Boderiou, cult. à Leslem Bihan17114Bourgmaison
Fabrique de St-Servais64115BourgJardin ar melchencourtil
Mathieu Le Bras à Landivisiau26116Le StrejouFoennec ar bourgpré
Mr Le Guen, notaire à Landerneau75117BourgFoennec nevezpré
Jean Piriou et consorts, cult. à Goulven111193Le StrejouFoennec ar bourgpré
Guillaume Guéguen, cult. à Pencran74194BourgGoarem ar personlande
Guillaume Guéguen, cult. à Pencran74195BourgAr jardincourtil
Hervé Caroff et consorts, cult. à Plouénan36196Bourgar jardincourtil
Hervé Caroff et consorts, cult. à Plouénan36197Bourgmaison et 2 crèches
Guillaume Guéguen, cult. à Pencran74198Bourgmaison
Yves Rolland, marchand à Landerneau126199Bourgmaison
Yves Rolland, marchand à Landerneau126200Bourgmaison
Yves Rolland, marchand à Landerneau126201BourgAr jardincourtil
Guillaume Guéguen, cult. à Pencran74202BourgJardin ar voaremcourtil
Yves Rolland, marchand à Landerneau126203BourgmaisonMaison à four
Yves Rolland, marchand à Landerneau126204Bourgmaison
Marie Jeanne Corre44205Bourgmaison et courtil
Yves Rolland, marchand à Landerneau126206BourgLiors an ty fornT. lab.
Jean Piriou et consorts, cult. à Goulven111207Le StrejouLiors ar bourgT. lab.
 
Mr Robé, aubergiste à St-Servais122225K/uzoréJardin dréon an tycourtil
Mr Robé, aubergiste à St-Servais122226K/uzorémaison
Mr Robé, aubergiste à St-Servais122226K/uzorésol d'id
 
Mr Robé122438Maison isoléemaison
Mr Robé122438Maison isoléesol de maison, cour et bt
Mr Robé122439Maison isoléele jardincourtil
Mr Robé122442Maison isoléele jardinpâture
Mr Robé122443Maison isoléele jardincourtil

X

443
442
439
\
\
-- Ti Robée
(parcelle 438)

La paroisse

Les prêtres de Saint-Servais

Monsieur le recteur lisant son bréviaire, vers 1870, Huile sur toile, 54 x36 cm. Une des nombreuses oeuvres qui montrent le clocher très reconnaissable, de Saint-Servais. Yan' Dargent avait noué des relations d'amitié avec le recteur du village. Collection Musée de Saint-Servais. in Yan' Dargent, héraut de la Basse-Bretagne par Jean Berthou.

Vers 1870 le recteur était Pierre Troussel ou Jean-Marie Le Bloas, voir plus bas.

PériodeNomR = Recteur
< 1791-
  1803 
Alain Le RoyRNé le 19 février 1750 à St-Vougay, de Jean et de Marie Cueff. Décédé le 16 janvier 1825 à Plougourvest à l'âge de 74 ans.
Il était présent à St-Servais avant 1791, il y a connu les tourments de la Révolution.

"Par décision du 9 janvier 1791, le directoire du district de Lesneven fut d'avis de lui accorder 800 livres de traitement en tant que curé de Saint-Servais, âgé de 40 ans, comme desservant une population de 722 âmes. Ce qui fut confirmé par le directoire du départment du Finistère.
Dans la nouvelle organisation des diocèses de France, l'évêché de Léon fut supprimé ; un grand nombre de prêtres de ce diocèse signèrent une pétition contre cette suppression ; elle fut remise le 15 9bre 1790 à Monseigneur de La Marche, évêque de Saint-Pol. Parmi les signataires figurent Messieurs Le Cam, recteur de Plouneventer, Saliou curé, Bolloré prêtre à Plouneventer, Scouarnec desservant de Saint-Derrien, Kerlidou desservant de Loc-Melar, Le Roy curé de Saint-Servais, Le Roux prêtre à Saint-Servais.
Les prêtres de la paroisse de Plouneventer refusèrent tous de prêter serment à la Constitution civile du clergé et le procureur syndic du district de Lesneven, le sieur Crenn était mal informé lorsqu'il écrivait le 15 février 1791 au directoire du département qu'il avait appris que l'un des curés de Plouneventer, en la trève de Saint-Servais, était disposé à recevoir les ordres du nouvel évêque (Expilly) et à prêter le serment. Il s'agissait de Monsieur Le Roy, curé de Saint-Servais, qui, au contraire, demeura caché en Saint-Servais pendant toute la Terreur." (source A. Soubigou)


Prêtre le 1er avril 1775. Insermenté. II s'embarqua pour l'Angleterre, à Roscoff, le 21 Septembre 1792. Recteur de Saint-Servais au Concordat (1801). (source https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/bdha1941.pdf)
Il sera encore présent à Saint-Servais en 1803
cf https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/02/clerge_1803_bsaf_1976.pdf p. 230

Par testament du 26/8/1824, déposé devant Me Barazer, notaire à Morlaix, il lègue aux fabriques et aux pauvres des paroisses qu'il a desservies diverses sommes d'argent, représentant une somme totale de 908,00 fr. (cf Fabrique St-Servais, dons et legs - ADQ 4 V 200) :
- Plougourvest : à la fabrique 60,00 fr. et aux pauvres 60,00 fr.
- St-Vougay : à la fabrique 100,00 fr; et aux pauvres 100,00 fr.
- St-Servais : à la fabrique 300,00 fr. et aux pauvres 150,00 fr.
- Treflez : à la fabrique 60,00 fr. et aux pauvres 60,00 fr.
- Bodilis : à la fabrique 18,00 fr.

< 1792Yves Le RouxVoir paragraphe précédent
Prêtre habitué : Le Roux, Yves, né à Saint-Thégonnec, le 27 Août 1749, prêtre à Quimper, le 8 Mars 1780. En 1791, le procureur syndic du district de Landerneau le disait disposé à prêter le serment, mais il ne figure pas sur la liste définitive des assermentés du district. Il mourut à Saint-Servais, le 30 Octobre 1792.
(source https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/bdha1941.pdf)
1803-
1804
Jean ModirRNé le 2 septembre 1759 à Bodilis, de Pierre et Marie Anne Quillien. Décédé le 5 décembre 1827 à St-Renan, à 68 ans.
Ordonné prêtre à St-Pol à Pâques 1787 (source Enquête sur St-Servais - AEQ en ligne).

Né à Bodilis le 2/9/1759. Prêtre du diocèse de Léon le 8/3/1788. Curé à Tréflez en 1788. Prête le serment le 27/11/1791. Curé de Tréflez. Curé de Ploujean en 1791. Curé de Goulven en 1794. Détenu à Lesneven, 10/6/1794. Au Concordat, interdit à Plouzevede (ivrogne). A Saint-Servais en 1803-1804. A Treflaouenan 1804-1818. Interdit en 1818. Vicaire à Saint-Renan, 1825. Décédé à Saint-Renan le 5/12/1827.
(source https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/02/clerg-constitutionnel-du-finistre.pdf)
1805-
1809
1810-
1832
Jean Le GoffLe Goff Jean, né à Languengar, le 17 Juin 1752, prêtre le 16 Mai 1782. Insermenté. Il ne quitta guère la région ; en l'an VI, il fut signalé exerçant ses fonctions à Ploudaniel. Il fut nommé recteur de Kernilis au Concordat, puis de Commana en 1807, et enfin de Saint-Servais, d'où il écrivait des lettres fort spirituelles à son ami de Kerdanet, à Lesneven (1). Il mourut à Saint-Servais, le 15 Novembre 1832.  
(1) Cf. Vie de M. Daniel-Nicolas Miorcec de Kerdanet, ancien avocat au Parlement de Bretagne. Brest, 1856, pp. 232, 216, 249, 258, 260.
(source https://www.diocese-quimper.fr/wp-content/uploads/2021/01/bdha1941.pdf vue 22)
Le Goff a été recteur de Commana de 1807 à 1810 (source site InfoBretagne)
1832-
1836
Yves QuéréRYves Quéré ou Le Quéré, né le 1/04/1801 à Goulien, de Sébastien et Cristine Kerloc'h. Décédé le 21 février 1866 à Pluguffan à l'âge de 64 ans. Il fut en 1826, vicaire à Ploumoguer ; en 1832, recteur de Saint-Servais et en 1836, recteur de Pluguffan.
1838-
1868
Pierre TrousselR Pierre Yves Marie Troussel. Né le 23 mars 1803 à Lanmeur, de François et Marie Perrine Silliau. Décédé le 9 janvier 1868 au Bourg de St-Servais, à 64 ans.
Il fut vicaire au Conquet en 1828 et en 1838, recteur de St-Servais.

En 1851, Pierre Troussel réclama la reconstruction de son presbytère qui était devenu inhabitable. Le diagnostic d'un architecte et d'un médecin s'était révélé sans appel.
 

A St-Servais, le pape Innocent XI avait déjà accordé des indulgences le 9 avril 1679. Mais en 1862, Troussel a pensé qu'il fallait rafraîchir la mémoire des gens, et il demanda à son évêque René-Nicolas Sergent, d'intervenir auprès du pape Pie IX pour obtenir un renouvellement des indulgences, du pardon et de la huitaine de sa paroisse.
 

Voici donc le panneau présent dans l'église de St-Servais qui traduit la décision de Pie IX, et sa traduction en vulgaire et vernaculaire langue française :
"Notre Saint Père le pape Pie IX a accordé le 26 mars 1862, des indulgences plénières à qui visitera tous les ans cette église le 2è dimanche de juillet ou l'un des 7 jours suivants et qui priera dévotement pour les besoins de l'Eglise, pourvu qu'il soit un vrai pénitent, et qu'il se sera confessé et aura communié."

Par acte notarié du 31/1/1857, Pierre Troussel a fait donation à la fabrique de St-Servais "d'un terrain situé au levant du jardin du presbytère contenant environ deux ares" et "estimé 60 francs". "Considérant que le donateur est dans une position de fortune aisée et que ses héritiers naturels sont aussi à l'abri du besoin", le préfet de Quimper a validé cette donation (source Fabrique St-Servais, dons et legs - ADQ 4 V 271)

Après son décès, Jean-Pierre et Ambroise Troussel, ses frères, font une donation à la fabrique de St-Servais d'une somme de 750 francs, à charge à la fabrique donataire de :
1° de fonder et de faire célébrer dans l'église de Saint-Servais, tous les ans et perpétuité, deux services solennels et trois services ordinaires avec messe.
2° d'inscrire et de nommer à la prière prônale M. Troussel, ancien recteur de St-Servais ainsi que ses père et mère.
3° d'employer ladite somme de 750 francs en achat de rentes au 3% sur l'Etat. (source Fabrique St-Servais, dons et legs, acte notarié du 27/12/1868 chez Me Lavallou à Lanmeur - ADQ 4 V 271)

1856Yves-Marie LavallouAbbé, âgé de 23 ans, neveu de Troussel (source recensement)
1859-
1860
Hamon MauricePrêtre, instituteur (source Ordo)
1861
 
Jean-Marie NedelecPrêtre, instituteur (source Ordo), 26 ans en 1861 (source recensement)
Les prêtres instituteurs ont été rémunérés par la fabrique et non pas par la commune (voir plus bas).
1862-
1863
CrenesPrêtre, instituteur (source Ordo)
1868-
1873
Jean-Marie Le BloasRNé le 7/1/1827 à Lambézellec, fils de Guillaume, cultivateur, et de Marie Jeanne Deniel. Il est ordonné prêtre en 1852 et en 1853, vicaire au Tréhou ; en 1856, vicaire à Guiclan ; en 1868, recteur de Saint-Servais. Il est décédé le 27/12/1873 au bourg de St-Servais, à 46 ans.
1874-
1886
Yves Guyavarc'hRYves Guiavarc'h : Né le 5/11/1829 à Plabennec de Thénénan, cultivateur, et de Marie-Anne Halegoet, cultivatrice. Décédé le 15/5/1886 à St-Servais, à 56 ans. En 1857, il est vicaire à Plouzané ; en 1874, recteur de Saint-Servais.

En 1881, un habitant de la commune se plaint au préfet que le recteur "met depuis longtemps son cheval à paître dans le cimetière" au mépris du "respect dû aux morts et du dommage pour les tombes" (cf ADQ 2 O 1/1883).
1876Yves Marie BiannicPrêtre originaire du Drennec, âgé de 24 ans (source recensement). Né le 9 février 1852 au Drennec, il est décédé le 6 juillet 1881, à 29 ans, à Locmelar où il était vicaire.
1886-
1899
Jean-Baptiste Le GuillouRNé le 13/9/1846 à Guimiliau, de Jacques, cultivateur, et de Jeanne Breton. En 1870, il est ordonné prêtre et devient vicaire à Plouguin ; en 1886, recteur de Saint-Servais ; en 1899, recteur de Pleyber-Christ. Il est décédé le 5/05/1926 à Pleyber-Christ.


... M. Jean-Baptiste Guillou fit ses études au collège de Saint-Pol-de-Léon, où il revint comme maître d'études à la fin de son Séminaire. Il fut ordonné prêtre en 1870. Nommé aussitôt vicaire à Plouguin, il s’y fit estimer et aimer pendant seize ans, pour son zèle, sa piété et sa bonté. Devenu recteur de Saint-Servais en mai 1886, il ne quitta cette paroisse que 13 ans plus tard, pour prendre la direction de l'importante paroisse de Pleyber-Christ, où il vient de mourir dans sa 80è année, après y avoir exercé pendant 27 ans un fructueux ministère.

Une vie régulière et vraiment sacerdotale fut celle du vénérable défunt dans les trois postes qu'il a occupés. Tous ceux qui l'ont connu se plaisent à rappeler son zèle, sa piété, sa charité et son humilité.

Prêtre sans ambition, il eût souhaité demeurer toute sa vie dans sa petite paroisse de Saint-Servais, qu'il appelait « une petite communauté religieuse ». Il mit tout son coeur à y entretenir l'amour de Dieu et des vertus chrétiennes. Il déploya surtout son activité et un remarquable talent d'artiste à embellir la coquette église dont il fit un vrai bijou. C'est à lui que Saint-Servais doit sa belle sonnerie, ses dalles en granit, ses fonts baptismaux, sa tribune et ses trois autels en chêne sculpté, sans compter la sacristie, qu'il fit rebâtir.

Il ne faut pas oublier les magnifiques tableaux de Yann d’Argent. M. Guillou, toujours affable et accueillant, sut gagner à sa cause le célèbre peintre, enfant de Saint-Servais. Reconnaissant de l'hospitalité cordiale qu'il recevait au presbytère, l'artiste s'employa à orner la petite église où il fut baptisé, et le gentil ossuaire où reposent les reliques des principaux membres de sa famille.

Ce qu'il avait fait à Saint-Servais, le bon Recteur le fit à Pleyber-Christ. Partout l'ordre et la propreté, et son principal souci a été jusqu'au dernier jour la beauté de la maison du Seigneur. La population de Pleyber-Christ pleure son bon Pasteur. Elle voyait tous les jours ce beau vieillard de 80 ans se rendant à l'église au premier son de l'Angélus, y faisant pieusement sa méditation, toujours à la disposition des fidèles pour entendre les confessions, visitant ses malades avec une régularité exemplaire, préparant minutieusement ses prônes et ses instructions, « se faisant tout à tous pour gagner les âmes à Jésus-Christ ».

Mais l’âge et la maladie ont eu raison de ce beau vieillard qui paraissait encore si vigoureux il y a seulement quelques semaines. Malgré sa constitution robuste, M. Guillou fut terrassé par un mal qui le minait depuis quelques années. Plusieurs fois, les crises douloureuses qu'il subissait furent conjurées par les soins dévoués de son excellent médecin. Cette fois, la science fut vaincue par la puissance du mal, et le malade, averti très chrétiennement par son praticien, s’en montra très reconnaissant, et demanda les derniers sacrements. Il les reçut avec cet esprit de foi et de résignation a la volonté divine que l'on rencontre chez les saints.

Les obsèques de M. Guillou ont été célébrées au milieu d'une grande affluence de fidèles, heureux de conserver au milieu d’eux la dépouille du vénérable pasteur. Un nombre imposant de prêtres, des groupes venus de Plouguin et de Saint-Servais, témoignèrent au cher défunt leur affection et leur reconnaissance. Nul doute que leurs prières ont contribué à enrichir une couronne si bien méritée. (source Semaine religieuse de Quimper et Léon, 1926, p.357).

1881-
1883
Louis CorrePrêtre "habitué" à St-Servais. Né le 17 janvier 1822 au Richou Bras à St-Servais, de Jacques et Marie-Jeanne Kerangall. Décédé le 20 août 1884 au Bourg de St-Servais, à 62 ans.
1899-
1914

François-Isidore Guivarch
RNé le 21/6/1856 à Roscoff, de Jean, cultivateur, et de Anne Cabioch. Décédé le 2/1/1914 à Saint-Servais. En 1881, il est ordonné prêtre et en 1882, nommé vicaire à Plounéour-Lanvern ; en 1899, recteur de Saint-Servais.

François-Isidore Guivarc’h, né à Roscoff le 21 Juin 1856, d’une famille profondément chrétienne, fit de bonnes études au collège de Léon. Ordonné prêtre le 10 Août 1881, il fut, quelques mois après, nommé vicaire à Plonéour-Lanvern. Il y resta 18 ans, jusqu’au moment où Monseigneur l’Evêque lui confia la paroisse de Saint-Servais. C’est là qu’il a passé les quatorze dernières années de sa vie. J’ai connu, au Grand Séminaire, pendant quatre ans, M. Guivarc’h – et, quand je pense à ce qu’il était alors, le mot de l’Imitation se présente à mon esprit : « Ama nesciri et pro nihilo reputari ». Modeste, timide, s’effaçant toujours, tel il était, comme séminariste et tel il fut toute sa vie. Ni au Grand Séminaire, ni à Plonéour, il ne fit guère parler de lui : le travail, la besogne de chaque jour lui suffisait, et il se cachait pour faire le bien.

A Saint-Servais, les pauvres l’auront aimé pour son bon coeur et sa générosité. Les écoles chrétiennes de sa paroisse natale, de Roscoff, ont également connu cette générosité, je le sais, et il a passé partout, faisant le bien.

Un instant, la célébrité est venue le chercher dans son modeste poste de Saint-Servais. Ce prêtre, si doux et si timide, les journaux boulevardiers l’ont voulu faire passer pour un barbare. On se rappelle dans quelles circonstances. Le grand peintre breton, Yan’ Dargent, né à Saint-Servais, avait tenu à s’y faire enterrer, et avait ordonné à son fils, M. Ernest Yan’ Dargent, quand le temps serait révolu, de prendre sa tête – « son chef », comme il le disait lui-même, et de le joindre aux reliques de sa famille, déposées dans la chapelle-ossuaire que possède la paroisse. Neuf ans après le décès, et peut-être pressentant sa fin prochaine, Ernest Yan’ Dargent tint à exécuter les dernières volontés du grand artiste. On ouvrit donc la tombe et le cercueil. Par respect pour son père, le fils voulut qu’un prêtre prit la relique vénérée ; parce qu’il fallut exercer un léger effort, et le Journal, et le Matin, et tutti quanti, d’envoyer des reporters, de crier au scandale. On traita de vampire le plus doux des hommes, on le traîna, du reste, avec le fils lui-même du peintre, devant le Tribunal de Morlaix. Haut la main, ils furent tous deux acquittés, mais trois jours après, Ernest Yan’ Dargent allait rejoindre son père.

M. l’abbé Guivarc’h, au milieu de cette bourrasque, ne perdit rien de son calme. Il avait exercé un acte de charité dans des circonstances un peu plus pénibles, et s’étonnait qu’on pût trouver à y redire. Ses chères ouailles continuèrent à l’entourer de leur affection. La mort est venue le prendre, mais ne l’aura pas surpris. Un ami. (source Semaine religieuse de Quimper et Léon, 9 Janvier 1914 p. 26.)

Le presbytère

A - Etat du presbytère en 1812

Le 5 avril 1812, le conseil de fabrique, composé d'Alain Jezegou, président, Guy Le Bras, Yves Bescond et Alain Abherve-Gueguen, s'est réuni en présence de M. le desservant et de M. le maire, il constate "que le presbytère se trouve à peine habitable par le défaut de réparations locatives... indépendamment des réparations locatives, il est aussi nécessaire d'augmenter le presbytère d'un nouvel appartement, avec chambre et grenier au-dessus, afin de procurer un salon à M. le desservant et surtout afin de faciliter le moyen de placer son mobilier, qui, quoique modeste et sans superfluité, est entassé et hors de service dans l'étroit presbytère actuel, ..."

Le 15 mai 1812, le conseil municipal, "considérant qu'il est de la plus grande urgence de faire faire les réparations demandées par le budget du bureau des marguiliers, pour éviter des reconstructions infiniment plus onéreuses, considérant que la demande d'une nouvelle construction à ajouter à notre presbytère est indispensable pour loger notre desservant d'une manière convenable, ..." décide d'approvisionner un fonds de 1.353,68 francs sur la contribution foncière des années 1813 et 1814. NB - On peut comparer ce montant à celui qui sera nécessaire pour reconstruire totalement le presbytère quelques années plus tard.

Source St-Servais, compte de gestion (ADQ 1 O 1105)

Suite à cette décision, les travaux ont-ils été faits dans les règles de l'art ?
En tout cas, 40 ans plus tard il a fallu s'y remettre.

B - Reconstruction en 1854

La source des informations provient des dossiers suivants aux archives départementales : Construction du presbytère de Saint-Servais (ADQ 213 V DEPOT 18) et Presbytère de Saint-Servais (ADQ 1 V 624) dont j'ai retranscrit intégralement la plupart des documents ici.

La reconstruction du presbytère a été demandée par Pierre Troussel, desservant à cette époque. L'entrepreneur qui l'a construit était Louis Abgrall de Landivisiau.
Il apparaît que l'architecte était P. Huyot, assisté de Lehideux, sans indication des prénoms, ni de leur domicile. Mais, après de multiples recherches de ma part sur de nombreux sites d'archives, je peux affirmer qu'il s'agit de :
- Paul Huyot, architecte, entrepreneur, minotier de La Roche-Blanche en Plouneventer,
- Auguste Lehideux, papetier au moulin de Brezal sur l'Elorn, près de La Roche-Blanche.       Voir ma démonstration en annexe.

Textes transcrits

Diagnostic du médecin Lemarchand - 3/11/1851 (ADQ 1 V 624)

Je soussigné, docteur en médecine, résidant à Landerneau, certifie que le presbytère de Saint-Servais ne présente aucune des garanties de salubrité que réclame l'hygiène ; qu'il est situé sur un plan déclive qui lui amène les eaux supérieures (note de Troussel : on a porté remède à ces inconvénients) ; que ses pièces sont trop étroites, trop basses d'étage ; que ses fenêtres sont petites et insuffisantes pour renouveler l'air respirable ; que ses murs suintent presque toujours d'humidité ; qu'enfin je suis porté à penser qu'une fièvre muqueuse de longue durée dont fut atteint Monsieur Troussel, recteur actuel, il y a quelques années ainsi que la santé incessivement débile de sa servante, reconnaissent en partie pour cause occasionnelle l'insalubrité de la maison dans laquelle ils vivent.

Landerneau, ce 3 novembre 1851. Lemarchand, méd.

Diagnostic de l'architecte P. Huyot - 13/11/1851 (ADQ 1 V 624)

Ce jour 13 novembre 1851, l'architecte soussigné s'est transporté en la commune de St-Servais, arrondissement de Morlaix, à la requête de messieurs les membres de la fabrique, pour constater l'état du presbytère.

Il a d'abord reconnu que les maçonneries de cet édifice étaient faites avec du mortier d'argile et de mauvais moellons et que les ouvertures avaient des chassis en bois vermoulu,
ensuite que les façades et pignons étaient lézardés, que l'eau traversait le pignon ouest et la façade sud d'une manière déplaisable (?) et à rendre même cette habitation malsaine,
que tous les planchers étaient pourris ainsi que la charpente, les chevrons et les lattes de la couverture ;
le soussigné déclare donc condamner cet édifice ou plutôt cette masure en ruine à être démolie le plus promptement possible vu l'impossibilité de la réparer.

A St-Servais, le 13 9bre 1851. P. Huyot

Décision par les membres de la fabrique - 26/11/1851 (ADQ 1 V 624)

Les membres du conseil de fabrique de St-Servais convoqués le 26 novembre 1851 par M. le Desservant en vertu d'une autorisation spéciale de Mgr l'Evêque de Quimper en date du 23 novembre, présente année, se sont réunis au lieu ordinaire de la séance le 30 des présents mois et an pour aviser aux moyens à prendre pour réparer le presbytère ou en bâtir un nouveau.

Etaient présents M.M. Renaot, Abhervé-Guéguen, Miossec, Troussel, Richard, Abgrall, Boderiou.

La séance étant ouverte, le président a exposé que le presbytère demandait les plus urgentes et aussi les plus grandes réparations.

Le conseil à l'unanimité, faisant droit à l'avis de son président, ordonne qu'on fasse venir un architecte pour l'examiner, constater s'il est susceptible de bonnes réparations ou s'il y a lieu de l'abattre pour en construire un nouveau. Délibéré les mêmes jour et an que dessus et ont signé : Renaot, Abhervé-Gueguen, Miossec, Troussel, Richard, Abgrall, Boderiou.

Décision par les membres de la fabrique - 13/12/1851 (ADQ 1 V 624)

Les membres de la fabrique de St-Servais convoqués le 13 décembre 1851 par M. le desservant en vertu d'une autorisation spéciale de Mgr l'évêque de Quimper en date du 23 novembre de la présente année, se sont réunis au lieu ordinaire de la séance le 20 présent mois et an.

Etaient présents M.M. Renaot, Abhervé-Gueguen, Miossec, Troussel, Boderiou, Abgrall et Richard.

La séance étant ouverte, le président a fait lire le rapport de l'architecte sur l'état du presbytère.

Le conseil considérant que, d'après ce rapport, l'état du presbytère n'est guère susceptible de bonnes réparations, considérant d'autres part que, d'après le certificat du médecin, il n'offre aucune garantie de salubrité que demande l'hygiène, vote une nouvelle construction et demande que M. l'architecte veuille bien faire les plans et devis d'une maison convenable, modeste et économique. Délibéré les mêmes jour et an que dessus et ont signé : Renaot, Abhervé-Gueguen, Miossec, Troussel, Bodériou, Abgrall et Richard.

Plans de l'architecte P. Huyot - 22/1/1852 (ADQ 213 V DEPOT 18)

Façade du côté du jardin
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Façade du côté du jardin

Coupe transversale
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Coupe tranversale

Détail d'une ferme
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Détail d'une ferme

Plan des caves
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Plan des caves

Plan du rez-de-chaussée
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Plan du rez de chaussée

Plan du 1er étage
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Plan du 1er étage

Extrait du registre des délibérations de la commune de St-Servais - 2/2/1852 (ADQ 1 V 624, 213 V DEPOT 18)

... les membres présents, à l'unanimité, décident qu'il y a lieu de bâtir un nouveau presbytère, approuvent les plans et devis de l'architecte, donnent leur adhésion à l'emprunt contracté. Les membres présents pensent que la commune sera disposée à faire les charrois, et votent à l'unanimité une somme de 500 francs pour venir en aide à la fabrique, ...

Suite à une délibération du conseil de fabrique du 25/1/1852 pour demander un secours à la commune car emprunt de 2.500 fr pas possible (ADQ 1 V 624)

Prêt de la part des paroissiens - début 1852 (ADQ 1 V 624)

Liste partielle :
- Françoise Salaün de Leslem Penarun : 300 francs
- Jean René Pinvidic de K/dannoc en Plouneventer : 2.500 francs

Choix de l'entrepreneur - Adjudication du 18/4/1852 - Procès-verbal (ADQ 213 V DEPOT 18)

L'an 1852, le 18 du mois d'avril à 4 heures du soir, en conséquence des affiches apposées et dont le modèle restera annexée aux présents, nous Abhervé-Gueguen, Renaot, Miossec, Troussel, membres du bureau de la fabrique de Saint-Servais, assisté de M. Huyot, architecte, nous sommes rendus à la salle des écoles, à l'effet de procéder à l'adjudication, par voie de soumissions cachetées, des ouvrages à faire pour la reconstruction du presbytère, suivant le projet ci-joint, lesquels ouvrages sont évalués par le devis à 3.375,70 francs qui forme la mise à prix.

Il a été déposé sur le bureau, à l'ouverture de la séance six paquets cachetés contenant les soummissions des concurrents. Ces paquets ont été rangés dans l'ordre de leur présentation, et ont été cotés dans le même ordre. A l'heure fixée pour leur ouverture, le cachet de chaque soummission a été rompu publiquement et le dépouillement a donné le résultat suivant :
1ère soumission, M. Napoléon Olivier, entrepreneur, 3 % de rabais
2ème soumission, M. Guillaume Derrien, entrepreneur, 6 % de rabais
3ème soumission, M. Jean Le Bras, entrepreneur, 4 % de rabais
4ème soumission, M. Corentin Rolland, entrepreneur, 8 % de rabais
5ème soumission, M. Mathieu de Lesneven, entrepreneur, 3 % de rabais
6ème soumission, M. Abgrall Louis, entrepreneur, 11 % de rabais

En conséquence de ce résultat, nous membres du bureau de la fabrique de Saint-Servais, après avoir pris l'avis de M. Huyot, avons déclaré le sieur Abgrall, demeurant à Landivisiau, adjudicataire des ouvrages sus-mentionnés, moyennant la somme de 4.784,38 francs, aux charges, clauses et conditions des devis et cahier des charges et à celle de fournir, dans les 24 heures de l'avis qui lui sera donné de l'approbation de l'adjudication, un cautionnement en immeubles ou en argent, à concurrence de la somme de 239,22 francs, formant le 20è du montant de l'adjudication qui lui est consentie.

Fait et clos à Saint-Servais le 18 avril 1852.

Signatures de l'architecte et l'entrepreneur : L. Abgrall - P. Huyot
Signatures des membres du bureau : Abhervé-Gueguen - P. Troussel - miossec

Coût estimé par Huyot - Lehideux - 15/11/1853 (ADQ 213 V DEPOT 18)

3 pages de détails = 5.374,70 francs. Ce chiffre correspond probablement à un réajustement des coûts car lors de l'adjudication le 18/4/1852 le coût porté sur le devis était de 3.375,70 francs.

Métré par Huyot - Lehideux - 15/11/1853 (ADQ 213 V DEPOT 18)

7 pages de détails

Ouvrages à exécuter, description par Huyot - Lehideux - 15/11/1853 (ADQ 1 V 624)

Département du Finistère - Arr. de Morlaix - Bâtiments publics - Maison pour presbytère au bourg de St-Servais.

Devis des ouvrages à exécuter pour la construction d'un presbytère au bourg de St-Servais.

La maison à bâtir pour presbytère se fera dans l'emplacement de l'ancienne. Cette nouvelle maison aura 11,50 mètres de longueur sur 7,60 mètres de profondeur, mesurée extérieurement, et 6,47 mètres de hauteur à partir du niveau du sol jusqu'au plancher du grenier.

Le rez de chaussée sera divisé en un vestibule, une cage d'escalier, une salle à manger et office, une cuisine et arrière-cuisine. A l'étage 2 chambres et 3 cabinets. Le grenier sans comble sera en une seule pièce.

Les murs de cette maison se feront en moellons et argile, moins le pignon ouest qui sera fait en mortier de chaux et sable ainsi que les encadrements des baies de porte et croisées, les jambages et âtre de la cheminée de la cuisine.

Les pignons auront 65 cm d'épaisseur et les deux murs de face 65 aussi jusqu'au premier étage et ensuite 60 cm jusqu'au grenier.

Les moellons dont il sera fait emploi pour ces murs proviendront des meilleures carrières du pays. Ces moellons plats, de belles dimensions et de bonne qualité seront posés en bonnes liaisons de pleins sur joints et piqués en parement et surtout aux quatre encoignures et aux écoinçons qui devront former des arêtes bien droites et parfaitement d'aplomb.

Les pierres de taille pour encadrement des baies de portes et croisées et celles pour la cheminée seront sans gélivures, d'un beau grain, de même couleur et taillées de manière à présenter des surfaces parfaitement planes sans flaches, les arêtes vives et sans écornures, les lits de ces pierres seront pleins et les joints retournés d'équerre sur 10 cm au moins. On se conformera pour les dimensions de ces pierres aux appareils figurés aux élévations et dimensions fixées au métré. Toutes ces pierres de taille seront posées au mortier de chaux et sables ordinaire.

Tous les murs de cette maison seront crépis à l'extérieur au mortier de chaux et sable de rivière. A l'intérieur on ne fera qu'un enduit dégrossi pour recevoir l'enduit en plâtre ou en stuc. Les murs seront balayés et lavés avant la pose des enduits et crépis, lesquels se feront proprement et de manière à présenter des surfaces bien planes et des arêtes aux angles qui seront vives et bien droites.

Les tuyaux de cheminées seront enduits au mortier de chaux et sable, sans augmentation du prix porté pour la maçonnerie qui comprend cette dépense.

Les lambourdes et les palâtres seront en bois de chêne dans les dimensions fixées au métré.

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Aide du ministre des cultes pour le presbytère - 9/8/1854 (ADQ 1 V 624)

... Par décision du 4 de ce mois ... M. le Ministre des cultes ... vient d'accorder à la commune de St-Servais un secours de 1.000 francs divisé en deux annuités égales, pour l'aider à payer la dépense de réparation de son presbytère. ...

La reconstruction du presbytère s'est achevée en 1855,
mais un mur de clôture a été rajouté en 1865

(cf archives de la fabrique, voir plus bas).

Annexe : identification des architectes : Huyot et Lehideux

Si P. Huyot était visiblement de Plouneventer, ces informations ne nous indiquent pas clairement qui étaient ces deux personnages ? Cependant mes recherches précédentes sur Pont-Christ et Plouneventer (voir mon site) m'ont orienté vers les personnes qui suivent pour identifier Huyot et Lehideux. La recherche de leur signature sur des actes d'état-civil m'ont permis de confirmer mon hypothèse :


Etienne Marie Nicolas HUYOT, né le 28/8/1768, St-Louis, Brest, décédé le 6/3/1837, Brest (à 68 ans), architecte, entrepreneur.
Marié avec Marie-Françoise LACOVEILLE, décédée le 8 novembre 1852, Brest, dont

Les deux frères Huyot se faisaient appeler respectivement Paul et Isidore. Ils ont construit sur le bord de l'Elorn la première version du moulin de La Roche-Blanche. Ils ont été recensés dans ce moulin à l'époque qui nous intéresse, soit de 1845 à 1868 pour Paul Huyot et de 1845 à 1865 pour Isidore.
Plus haut, la signature de Paul Huyot sur l'acte de mariage de sa fille Céline en 1852, et qui correspond bien à la signature de l'architecte sur les plans qu'il a élaborés.
 

Quand à Lehideux, il habitait dans le moulin à papier de Brezal sur l'Elorn, tout près de La Roche-Blanche. Auguste Lehideux y a été recensé au moins en 1851 et 1856. Auguste son prénom usuel, mais Nicolas Philibert Auguste à l'état-civil. J'ai recherché sa signature en 1844 sur l'acte de décès de son père pour la comparer à celle présente sur les documents relatifs au presbytère en 1853. On remarque la même forme caractéristique du "L" dans les deux.


Nicolas LE HIDEUX, né le 2 mai 1771, St-Martin-le-Bouillant, Manche, décédé le 5 juin 1844, Moulin à papier de Brezal, Plouneventer (à 73 ans), capitaine, papetier, premier adjoint à Plouneventer.
Marié le 20 octobre 1794, Quimper, avec Marie Françoise Michelle Philiberte PHILIPPE, née vers 1776, Quimper, décédée le 13 avril 1848, Moulin à papier de Brezal, Plouneventer (à 72 ans), dont

Voir aussi :
- Moulin de La Roche-Blanche https://pontchristbrezal.fr/lr/m-rblanche.htm
- Moulin à papier de Brezal - 1 https://pontchristbrezal.fr/moulin-papier.htm
- Moulin à papier de Brezal - 2 https://pontchristbrezal.fr/moulin-papier2.htm  

La fabrique

Situation du personnel de la fabrique de St-Servais au 11 avril 1858 (ADQ 1 V 1071)
1. Conseil de Fabrique.2. Bureau des Marguilliers.
1. M. Brenaot, nommé par le conseil du 3 du mois d'avril 1853.1. M. K/doncuff, nommé dans la séance du 19 avril 1857.
2. M. Miossec, nommé par le conseil du 3 du mois d'avril 1853.2. M. Miossec, nommé dans la séance du 30 mars 1856.
3. M. Richard, nommé par le conseil du 3 du mois d'avril 1853.3. M. Boderiou, nommé dans la séance du mois d'avril 1858.
4. M. Boderiou, nommé par le conseil du 30 du mois de mars 1856.Président du bureau, M. K/doncuff, nommé dans la séance du 11 avril 1858.
5. M. Jezegou, nommé par le conseil du 30 du mois de mars 1856.Secrétaire du bureau, M. Troussel, nommé dans la séance du 11 avril 1858.
Président du Conseil : M. Brenaot, élu dans la séance du 11 avril 1858.
Secrétaire du Conseil : M. Troussel, élu dans la séance du 11 avril 1858.
Trésorier de la fabrique, M. Miossec, nommé dans la séance du 11 avril 1858.
 
Certifié véritable par nous soussigné, Curé ou Desservant, P. Troussel.

Budgets et comptes de la fabrique (ADQ 1 V 1071)

Quelques prévisions de dépenses apparaissant dans les budgets et des dépenses réelles dans les comptes :

Mes commentaires

Nous avions noté plus haut que dans la période de 1858 à 1863 trois prêtres instituteurs s'étaient succédés à Saint-Servais (Hamon Maurice, Jean-Marie Nédélec et Crenes). N'est-ce pas étonnant de voir qu'ils ont été rémunérés par la fabrique et non pas par la commune ?

On apprend que la reconstruction du presbytère s'est achevée en 1855, mais qu'un mur de clôture a été rajouté en 1865.

On voit qu'en 1855, 1868 et 1869, la chapelle ossuaire a été réparée et préparée. Certainement sur la demande de Yan' Dargent pour y recevoir ses futures fresques. Il s'est ainsi bien préparé pour aller réaliser celles de la cathédrale de Quimper en 1871.

Tableau des fondations de l'église de St-Servais le 26/12/1872
2 services solennels avec messe chantée pour M. Troussel12,00 fr.
3 petits services avec messe pour M. Troussel10,50 fr.
6 petits services avec messe pour les bienfaiteurs 19,50 fr.
4 petits services avec messe pour les bienfaiteurs 14,00 fr.
1 service solennel sans messe 2,50 fr.
Prière prônale
M. Troussel et ses parents 6,00 fr.
Jean Mazé 3,00 fr.
Anne Penguilly 3,00 fr.
Guy Le Bras et ses épouses 6,00 fr.
Tanguy Le Bras 3,00 fr.
M. Guillaume Ansquer, prêtre 3,00 fr.
Yves Penguilly 3,00 fr.
M. Elouet, prêtre 3,00 fr.
Jean Miossec 3,00 fr.
François Nicolas 3,00 fr.
Messes basses
2 messes à 2 fr. pour Adélaïde Nicolas4,00 fr.
12 messes à 1,50 fr. pour Yves Richard18,00 fr.
63 messes pour tous les bienfaiteurs94,50 fr.

1 Pourquoi l'ossuaire est-il appelé ici "la chapelle St-Joseph" ? Un des vitraux dessinés par Yan' Dargent, représente St-Joseph, mais en 1903 il apparaît qu'on y honore plutôt Sainte Anne.

 

Donateurs à la fabrique au 19è siècle :

L'église et l'ossuaire

La commune

Les maires de Saint-Servais

Les maires de St-Servais
1793-1798CORRE GuillaumeGuillaume CORRE, né le 7 mai 1763, Bodilis, décédé le 31 mai 1818, Bourg, St-Servais (à 55 ans).
Marié le 8 novembre 1784, St-Servais, avec Marie BLOUCH, née le 30 décembre 1761, Bourg, St-Servais, décédée le 26 août 1828, Bourg, St-Servais (à 66 ans).
Le couple réside d'abord au Gamer Bian, puis au bourg à partir de 1793.
1799-1813BODERIOU Jean Jean BODERIOU, né le 25 février 1755, Coz Feunteun, St-Servais, fils d'Alain et de Jeanne Rosec, décédé le 13 septembre 1822, Leslem Bihan, St-Servais (à 67 ans). (source AD29 en ligne)
Marié le 26 novembre 1781, St-Servais, avec Marie LE ROUX, née vers 1760, décédée le 11 mars 1826, Leslem Bihan, St-Servais (à 66 ans).

Jean Boderiou était le fils d'Alain Boderiou (+1785) de Coz-Feunteun. En avril 1789, accompagné de François Tanguy, il représente la trève de Saint-Servais à l'assemblée des députés de la sénéchaussée de Lesneven. En septembre 1792, il est l'un des trois électeurs du canton de Plouneventer : il fait partie des "patriotes" : partisans de la Révolution. Jean Boderiou appartient à la caste des Juloded : installé à Leslem Bihan, il est marchand de bois en même temps que marchand de toile et se porte acquéreur de nombreuses propriétés (14 en tout, dont 8 biens d'Eglise). Si l'homme est riche, il ne manque pas de générosité : en juillet 1815, il met à la disposition des Saint-Servaisiens pour deux jours de pardon une barrique de vin et une demi-barrique d'eau de vie! (source Keleier 7 transmis par Jean Hirrien).

Lors de la Révolution, quand il fut demandé aux paroisses de livrer leurs cloches et leurs objets précieux du culte, Jean Boderiou, maire de Saint-Servais, et son voisin Alain Abherve-Gueguen qui l'accompagnait, se rendirent à Brest pour y déposer le trésor de la trève. Cependant dans la cohue qui s'y produisait, au lieu de déposer les objets à l'endroit indiqué, ils réussirent à passer inaperçus et à revenir à Saint-Servais avec les vieilles cloches et la croix en argent qu'ils cachèrent sous les pavés de l'église en attendant des temps meilleurs (source J.-M.Garion sur l'indication de J.F. Pellan, message du 4/4/25).

Une délibération du 27 floréal an 9 (1801) nous apprend la composition du conseil municipal de l'époque :
Jean BODERIOU, Maire, Yves LE BRAS, Adjoint, et onze membres :
Allain ABHERVE-GUEGUEN, Yves DIVERRES, Allain JEZEGOU, Jean LAURANS, Yves ABGRALL, François LE REST, Guy LE BRAS, François TANGUY, Guillaume CORRE (l'ancien Maire), Gabriel MADEC, Jacques LE BRAS.
(source ancien site internet de Saint-Servais + Keleier 7 transmis par Jean Hirrien)

Le 28 juillet 1803, Jean Boderiou, maire de St-Servais, est cité devant la justice de paix de Landivisiau par Michel Le Lann, meunier du moulin de Brezal, qui l'accuse d'avoir détourné les eaux qui dévalent de Kerivin vers l'étang de Brezal, sous prétexte d'arroser ses prés. Le meunier assure que ce détournement lui cause préjudice. (source Justice de paix de Landivisiau - ADQ 37 U 4/2)

En 1817, le 25/7, Pierre Robée fait comparaître Jean Boderiou devant la justice de paix de Landivisiau. Robée venait de quitter le château de Brezal pour s'installer comme buraliste, débitant de tabac, au bourg de St-Servais. Il avait donc confié en dépôt à Bodériou un ensemble d'objets qu'il avaient l'intention de vendre plus tard. Mais il dit ne plus retrouver ceux-ci chez Boderiou et accuse celui-ci de les avoir vendus ou donnés et même pour certains de les avoir utilisés sans autorisation et à mauvais escient. (source Justice de paix de Landivisiau - ADQ 37 U 4/17) (à suivre)
1813-1815GUENNEGAN Jacques Jacques GUENNEGAN, né le 21 mars 1773, Lanhouarneau, décédé le 20 mai 1842, Richou Bras, St-Servais (à 69 ans), cultivateur et arpenteur.
Marié en juillet 1806, Le Drennec, avec Marie-Françoise CARAES, née vers 28 juillet 1782, Le Drennec, décédée le 8 mai 1808, Richou Bras, St-Servais (à 25 ans).
Marié le 25 mai 1809, St-Servais, avec Marie-Yvonne VEN, née le 10 mai 1791, Richou Bras, St-Servais.

C'est le ler avril 1813 qu'un nouveau maire est nommé pour succéder à Jean BODERIOU : il s'agit de Jacques GUENNEGAN, expert, du lieu-dit Richou Bras. Yves LE BRAS de Kéranguéven est, lui, maintenu dans ses fonctions d'adjoint jusqu'en 1818: il sera ensuite maire de St-Servais jusqu'en 1829. (source ancien site internet de Saint-Servais)
1816-1817ABHERVÉ-GUÉGUEN Nicolas MarieNicolas Marie ABHERVE-GUEGUEN, né le 8 juillet 1790, Leslem Bras, décédé le 25 juin 1818, Leslem Bras (à 27 ans).
Marié le 30 juin 1813, Guiclan, avec Marie-Renée LE BRAS, née le 12 octobre 1780, Kerjean, Guiclan, décédée le 1er avril 1869, Leslem Bras, St-Servais (à 88 ans).
Son père Alain est celui qui accompagna Jean Boderiou à Brest pour y déposer le trésor de la paroisse et on a vu, plus haut, comment ils s'en sont bien tirés.

Yves LE BRAS de Kéranguéven est toujours maintenu dans ses fonctions d'adjoint. Il devient maire en 1818 : c'est le suivant.
1818-1829LE BRAS Yves Yves LE BRAS, né le 10 mai 1777, Coat-Reun, Bodilis, décédé le 5 décembre 1830, Kerangueven, St-Servais (à 53 ans).
Marié le 30 décembre 1798, St-Servais, avec Jeanne MORRY, née le 8 mars 1773, Kerangueven, St-Servais, décédée le 9 juin 1820, Kerangueven, St-Servais (à 47 ans). Ce sont deux de mes ancêtres.
1830-1831MÉVEL ClaudeClaude MEVEL, né le 1er avril 1769, Bodilis, décédé le 21 mai 1831, Gamer Bras, St-Servais (à 62 ans).
Marié avec Jeanne TANGUY, décédée le 19 mars 1805, Bodilis.
Marié le 13 juillet 1806, Bodilis, avec Françoise QUENTRIC, décédée le 18 juillet 1818, Bodilis.

Sous son mandat, le 22/5/1831, Pierre Robée, adjoint au maire, remplit ponctuellement la fonction d'officier de l'état-civil. Idem le 19/1/1832. Je ne lui ai pas trouvé ce rôle au cours du mandat du maire suivant.
C'est aussi Pierre Robée qui a rédigé l'acte de décès de son maire en tant qu'adjoint au maire et assurant les fonctions d'officier de l'état-civil.
Pierre Robée a-t-il été maire de St-Servais ? On peut dire qu'il a accompli cette fonction par intérim car Claude Mevel, dont Robée était l'adjoint, est décédé le 21/5/1831 et Jean Kerdiles, le maire suivant, n'a pris ses fonctions de maire qu'en février 1832. (Premier acte d'état-civil, mariage, rédigé par lui en tant que maire le 16 février 1832, les précédents étaient de la main de Pierre Robée, qualifié d'adjoint-maire). On peut donc dire que Robée a été maire intérimaire de fin mai 1831 à début février 1832.
1832-1845KERDILES JeanMaire de Mars 1832 à Août 1845 (source Keleier 2020).
Jean KERDILES, né le 1er juillet 1800, Plougourvest, décédé le 24 mars 1867, Kerangueven, St-Servais (à 66 ans).
Marié le 19 février 1829, St-Servais, avec Marie-Jeanne LE BRAS, née le 1er janvier 1800, St-Servais, décédée le 28 juillet 1892, Kerangueven, St-Servais (à 92 ans).
Gendre d'Yves Le Bras, maire entre 1818 et 1829.

En 1839, l'adjoint était Jean Urien, et Boderiou, Corre, Fagot, Morry, Renaot, Richard ... étaient membres du conseil. Ces noms apparaissent au bas d'une délibération (source : Keleier n° 3, transmis par Jean Hirrien).
1845-1847BODERIOU Jean MarieJean Marie BODERIOU, né le 1er janvier 1798, Leslem Bihan, St-Servais, décédé le 18 août 1870, Leslem, St-Servais (à 72 ans), maire de St-Servais de 1845 à 1847.
Marié le 18 juin 1821, Plougar, avec Marie Françoise Angèle PINVIDIC. Jean-Marie est le fils de Jean Boderiou autre précédent maire de St-Servais.
1847-1848POULIQUEN HervéHervé POULIQUEN, né le 31 décembre 1783, Bodilis, décédé le 16 janvier 1856, Brignennec, St-Servais (à 72 ans), maire, puis adjoint du maire Yves Kerdoncuff.
Marié le 7 janvier 1810, St-Servais, avec Françoise ABGRALL, née le 22 mars 1782, Kerivin, St-Servais, décédée le 2 février 1828, Leslem Bihan, St-Servais (à 45 ans).
1848-1852ABHERVÉ-GUÉGUEN François MarieFrançois Marie ABHERVE-GUEGUEN, né le 23 janvier 1818 à Leslem Bras, décédé le 25 février 1867 à Leslem Bras.
Fils de Nicolas Abhervé Guéguen, maire en 1816-1817.

Bien qui eût été nommé pour un nouveau mandat en 1852, il refusa cette nomination à cause d'un désaccord profond avec l'administration supérieure sur le sujet des "prestations" pour l'entretien des routes. Voir sa lettre du 29/7/1852 reçue par le sous-préfet à Morlaix  (ADQ 3 Z 101).
X

St-Servais le 29 juillet 1852.

Monsieur le Sous-préfet. J'ai été surpris de me voir nommé aux fonctions de maire de la commune de St-Servais, après vous avoir démontré que je ne pouvais plus acceper ces fonctions. Ce n'est pas, Monsieur le Sous-préfet, par système d'opposition au gouvernement que je refuse de remplir ces fonctions, car s'il en était ainsi il aurait été infiniment plus naturel pour moi de refuser le serment voulu par la constitution lors de la session de mai, puisqu'alors je n'étais plus décidé à accepter ces fonctions une fois mon mandat expiré. Je n'ai d'autres raisons à alléguer que le déplaisir de voir accorder à la commune de Plouneventer les 2/3 de leurs prestations pour leurs chemins vicinaux et à la commune de Bodilis la moitié aussi de leurs prestations pour les chemins vicinaux de petite communication et faire ainsi de bonnes et belles routes pour leurs administrés, tandis que nous autres qui avons beau faire les mêmes demandes on ne les prend pas en considération, et on nous force en conséquence à laisser nos chemins vicinaux dans un état pitoyable, ce qui fait croire à beaucoup de gens que c'est indolence et de faute de goût de la part du maire, on nous a obligé en sus à faire les 2/3 de notre prestation pendant quatre années consécutives dans les deux communes mêmes sur un chemin de grande communication qui n'est pas très utile aux habitants de notre commune.

Il s'en suit de là qu'on est tout-à-fait découragés quand il s'agit de la prestation et que le maire a toutes les peines possibles pour encourager les administrés à obéir aux cantonniers qu'on fait venir pour les surveiller. Vous n'avez qu'à interroger les maires des communes de Plougar et Plouzévédé, de Bodilis et de Plounéventer, et vous saurez que nos chemins leur sont tout-à-fait nécessaires pour aller à Landerneau qui est le port de mer le plus fréquenté de ces parages. J'aurai néanmoins encore accepté si on n'avait pas trouvé d'autres personnages assez capables pour me remplacer plutôt que de laisser la commune à la merci d'hommes incapables ou de mauvaise conduite mais j'ai appris de bonne source que K/doncuff, ou K/diles, acceptera les fonctions, et aura peut-être plus de consolations quoique je puisse dire que celui qui me remplacera aura peut-être plus de savoir, mais n'aura certainement pas plus de volonté de faire le bien que moi.

Agréez, Monsieur le Sous-préfet, l'assurance de mon profond respect et du souvenir que je vous garderai. Le maire de St-Servais, Abhervé-Guéguen.

1852-1871KERDONCUFF YvesYves Marie KERDONCUFF, né le 5 mars 1817 à Kerantraoñ en Lanneuffret, décédé le 20 décembre 1881 à Gamer Bras en Saint-Servais. Célibataire.
1871-1876BODERIOU AlainAlain BODERIOU, né le 10 mai 1836 à Leslem Bihan en Saint-Servais, décédé le 5 janvier 1892 à Saint-Servais.
Fils de Jean Marie Boderiou, maire entre 1845 et 1847.
Marié le 6 janvier 1871, St-Servais, avec Catherine FAUJOUR.
1876-1881KERDONCUFF Yves Marie Déjà maire entre 1852 et 1871.
1882-1887KERDONCUFF JacquesJacques KERDONCUFF, né le 17 mars 1819 à Kerantraoñ en Lanneuffret, décédé le 4 mai 1887 à Gamer Bras, Saint-Servais.
Frère d'Yves Marie Kerdoncuff, maire précédent.
1887
Juin-août
MOYSAN Jean MarieJean-Marie MOYSAN, né le 13 juin 1845, Ploudaniel, décédé le 14 avril 1918, Richou Bras, St-Servais (à 72 ans).
Marié le 22 mai 1873, Ploudaniel, avec Marie-Jeanne PERSON, née le 25 juin 1855, Richou, St-Servais, décédée le 14 novembre 1912, Richou Bras, St-Servais (à 57 ans). Marie-Jeanne était la petite-fille de Jacques GUENNEGAN, ancien maire.
1887-1889KERDILES OlivierOllivier KERDILES, né le 22 octobre 1833 à Saint-Servais, décédé le 10 octobre 1913 à Keranguéven en Saint-Servais.
Fils de Jean Kerdilès, maire entre 1832 et 1845.
Marié le 22 novembre 1868, Lanhouarneau avec Marie Françoise PAPE (1839-1870).
Marié le 2 juin 1871, Saint-Vougay avec Françoise GUÉGUEN (1846-1914).

En 1888, l'adjoint est Yves Jezegou, les autres membres du conseil municipal sont Boderiou, Couloigner, Mingam, Kerdoncuff, Morry, Miossec, Moysan, Cornec, Le Gall, Goulven Jezegou. (source : Keleier n° 1, transmis par Jean Hirrien).
1889-1900KERDONCUFF Jean LouisJean Louis Kerdoncuff, né le 7 janvier 1828 à Kerantraoñ en Lanneuffret, décédé le 20 janvier 1907 à Gamer Bras en Saint-Servais.
Frère d'Yves Marie et de Jacques Kerdoncuff, maires précédemment.
1900-1912KERDILES OlivierDéjà maire entre 1887 et 1889
1912-1940LE GALL OlivierOlivier LE GALL, né le 9 janvier 1870 à Plounéventer, décédé le 23 décembre 1940 à Méchou en Landivisiau.
1940-1944KERDILES Jean LouisJean Louis KERDILES, né le 31 octobre 1873 à Saint-Servais, décédé le 16 juillet 1957 à Keranguéven en Saint-Servais.
Fils d'Ollivier Kerdilès, maire entre 1887 et 1889 et entre 1900 et 1912
1944-1977JOSEPH Jean
1977-1989MAZURIÉ Isidore
1989-2001BRENAUT Bernadette
2001-2014MAZURIÉ Laurent
2014-MICHEL Bernard

Dépêche de Brest du 22/1/1894 : Elections députés résultats à St-Servais : Inscrits=189 Votants=150 Caill=26 DeMun=122

L'école

Les instituteurs et institutrices

DateSInstituteurs
< 1823  ECJean-Marie Quemener
1836  R
1839-1840CMFrançois Postic
1841-1846RFrançois Postic
1851RGuillaume Siou
1856RJean Marie Richard
1858 Hamon Maurice, prêtrerémunéré par la fabrique  
1861RJean Marie Nedelec, prêtrerémunéré par la fabrique
1863 Crenes, prêtrerémunéré par la fabrique
1866RPierre Marie Feat
 
1872RJean-Marie Chapalain
1876RYves-Marie Le Brigant
1881RSulpice Marie Feat
 
1886RJean Mathurin Galerne
ép. de Jeanne Rousseau
conflit avec le recteur pour
des chaises à l'église
1891RJoseph Jules Andrieux
1896RGabriel Marie Trividic
1901RAmédée Fichez
DateSInstitutrices
 
1836  R
 
1841RFrançoise Guern, célibataire
1846RFrançoise Le Guern, célibataire, 40 ans
1851RFélicité Chazette, ép. Guillaume Siou
1856R
1861R
 
1866RFrançoise Guern, célibataire, 63 ans,
"soeur Thérèse"
1872R
1876RMarie Anne Le Moal, institutrice libre
1881RMarie Anne Le Moalautre métier : buraliste, cf plus bas
situation de l'enseignement en 1887
1886RJeanne Marie Chantal Rousseau
de la Valinière, ép. de J.M. Galerne
1891DPMlle M. Plantec
1896RMarie Josèphe Plantec
1901RAnna Adèle Hervé

Sources : EC = Etat-civil   -   DP = Dépêche de Brest   -   R = Recensements au bourg   -  
BF = Budget de la fabrique   -   CM = délibération du Conseil Municpal

X St-Servais, le 8 février 1889 Objet : Desservant, chaises de l'église.

M. le Sous-préfet,
J'ai l'honneur de vous informer que le desservant de St-Servais s'est permis de confisquer ma chaise et celles de ma femme et de mes enfants, soit 4 en tout et cela à la sortie de la messe. Je me suis rendu immédiatement au presbytère pour en demander la raison au recteur ; il m'a répondu que je n'avais pas le droit de porter de chaises à l'église, puisque je ne payais pas ; je lui ai dit je n'avais jamais eu de chaise à demeure à l'église et que je n'en avais jamais payé et que je ne payerais pas encore.

Le même jour, il a encore confisqué trois autres au seul républicain qu'il y ait à St-Servais : c'est donc pour empêcher les Républicains d'aller à la messe qu'on enlève leurs chaises.

Si le desservant est dans son droit, je m'incline, dans le cas contraire, je proteste et je demande qu'il me rende mes deux chaises, celle de la mairie et celle de ma classe. Je vous serais bien obligé, M. le Sous-préfet, de me faire savoir, si je dois faire quelques démarches pour avoir mes chaises confisquées depuis la fin de 7bre. Pendant longtemps j'ai cru, sur les dires des fabriciens, qu'on me les aurait rendues sans scandale, enfin je vois que ce desservant se moque de nous.

Daignez agréer, etc... L'instituteur de St-Servais, signé : Galerne.


Morlaix, le 9 février 1889

M. le Préfet,
J'ai l'honneur de vous transmettre la réclamation ci-jointe qui m'est adressée par M. Galerne, instituteur à St-Servais, relative à l'enlèvement de deux chaises lui appartenant qu'il avait apportées à l'église et que détiendrait la fabrique, en opposant à sa demande de restitution un refus formel. Suivant le pétitionnaire, le desservant en aurait agi de même pour un autre paroissien de la commune.

Je crois que le meilleur moyen de donner satisfaction au réclamant est de soumettre le cas à l'autorité épiscopale en la priant, après enquête sur les faits allégués, d'intervenir, s'ils sont fondés, auprès du desservant afin d'éviter tout scandale. Mais ce n'est là qu'un simple avis et je ne puis que vous laisser le soin d'instruire cette plainte de la façon qui vous paraîtra la plus propre à concilier toutes les susceptibilités.

Veuillez agréer, etc... Le Sous-préfet, signé : De Pranuef

Source : St-Servais, affaires communales (ADQ 3 Z 101)

Premier instituteur municipal en 1839

En 1839, un instituteur brigue le poste de Saint-Servais. Voici la lettre de demande qu'il adresse au Conseil Municipal :
"Je soussigné, François Postic, instituteur breveté, originaire de Plougasnou, département du Finistère, déclare par le présent m'engager à me livrer à l'instruction, à titre d'instituteur communal, dans la commune de Saint-Servais, sous la condition :

  1. que la rétribution des élèves payants ne soit pas fixée au-dessous de 1 franc.
  2. que le secrétariat de la Mairie me soit confié sur le champ et qu'il me soit garanti par le Conseil Municipal, ainsi que la rétribution de 150 francs, qui y est affectée.
  3. que l'on me fournisse sans délai une maison convenable pour mes écoles et mon logement.
  4. enfin que l'on réalise tous les engagements que me garantit ma lettre d'envoi.

Fait à Saint-Servais, le 23 mars 1839. Suit la signature.

Au cours de séance suivante, le Conseil Municipal s'engageait à respecter les conditions de Monsieur Postic qui devint donc instituteur et secrétaire de mairie à Saint-Servais. (source Keleier n°25 de décembre 1990)

Première école (ADQ 2 O 1/1884)

Plan du cadastre de 1924 (source AD29 en ligne)

X Matrices cadastrales : folio 182 (ADQ 3 P 266/3)

24/6/1842 : séance extraordinaire du Conseil municipal où le maire expose que la commune a besoin d'un bâtiment qui serve à la fois de maison d'école, de logement pour l'instituteur et de mairie.

11/5/1845 : Le projet s'est concrétisé, et le conseil municipal vote une demande de secours :

"Vu l'urgence où se trouve la commune d'avoir une maison pour la tenue de l'école publique, pour le logement de l'instituteur et pour bureau de mairie ; vu les pièces concernant le projet de construction d'un bâtiment pour ces différents usages, dressés par M. l'architecte de l'arrondissement, d'après lesquelles la nouvelle construction s'élèverait à une somme de 4.163,13 francs ; considérant que le vote fait par le conseil pour cet objet en séance ordinaire du 9 février dernier, a été rejeté à défaut de proportion avec les dépenses à faire, le conseil affecte pour la dépense projetée :
1° tout le terrain nécessaire pour la nouvelle construction avec un jardin,
2° 600 francs provenant de l'ancien édifice,
3° 1.100 francs sur les fonds libres de la commune,
4° enfin 400 francs en nature, charrois et autres travaux nécessités sur la nouvelle construction dont il s'agit.

Mais il est entendu que l'entrepreneur ne pourra en aucun cas, exiger des prestataires un trajet au-delà d'un miriamètre de distance du chef-lieu de la commune. Chaque journée d'homme est fixée à 1 franc et chaque journée de voiture à 6 francs. Le conseil émet instamment le voeu que le département et l'Etat suppléent à son insuffisance pour le reste."

15/7/1846 : Les travaux ont commencé (cf Une note de Boderiou, adjoint au maire, datée du 7/8/1846)

20/11/1872 : décision de réparation de la maison d'école pour 883,96 francs, travaux confiés à Tugdual Auguste Salaün, entrepreneur à Landerneau. Son engagement est le suivant :

La situation de l'enseignement en 1887

Elle est décrite par une lettre de l'inspecteur primaire de Landerneau à l'inspecteur d'académie à Quimper, datée du 13 février 1887 (ADQ 3 Z 101) :

(A lire peut-être avec précaution pour ce qui concerne l'école des filles).

 1 

La commune de Saint-Servais pour une population de 730 habitants ne possède qu'un école publique de garçons. Il est vrai qu'il existe une école paroissiale établie dans une place très obscure, et n'ayant que le toit pour plafond. pour tout mobilier : une grande table à dessin, des images religieuses, un livre de lecture religieuses en français et des livres bretons. L'institutrice, si toutefois on peut lui donner ce nom, s'appelle Moal Marie ; elle possède en même temps le bureau de tabac, faveur qu'elle a probablement obtenue "en des temps meilleurs". Cette personne n'a pas le brevet, parle à peine notre langue nationale, et enseigne en breton, 6 heures par jour, à 29 jeunes filles dont 18 étaient présentes le jour de mon inspection. Ma visite a été bientôt terminée, car personne ne comprend bien le français.

L'école des garçons et le logement ont besoin de réparations urgentes : les châssis des fenêtres sont pourris, les portes sont disjointes, plusieurs carreaux cassés ; la porte du cabinet donnant sur la rue n'existe plus ; le plancher de la classe est détérioré en plusieurs endroits ; enfin les murs de la classe n'ont pas été blanchis depuis longtemps.

L'instituteur ne possède que deux chambres ; aussi, c'est à peine si on peut y placer trois lits indispensables à la famille. La mairie n'est séparée du logement que par une mince cloison en bois, de sorte que le maître n'est pas chez lui.

Il y a quelque chose de plus grave encore. Dans le grenier existe une grande boîte où se trouve le grain des pauvres. Tous les jeudis, le meunier vient là avec l'institutrice et quelques bonnes femmes, amies de la Charité rectorale, pour procéder aux distributions. Un nommé Le Goff en a profité pour enlever ce qui ne lui appartenait pas. La soeur de l'institutrice vient encore plus souvent au grenier qui appartient cependant bien, je crois, à l'instituteur qui loge au-dessous.

 2 

La commune possède enfin, à 300 mètres environ du bourg, un joli terrain qu'elle abandonne au Recteur, ainsi qu'un autre terrain vague situé près de l'église. Et cependant la fabrique est riche (7 à 800 francs de rente) en immeubles. Ne pourrait-elle donner un champ au prêtre, afin que l'instituteur puisse posséder aussi un jardin ?

Ceci entendu, j'émets l'avis :
1° Que la classe de l'institutrice ouverte depuis 14 ans contrairement à toutes les lois existantes et à toutes les prescriptions hygiéniques, soit fermée immédiatement, dans l'intérêt même des petites filles ; la plupart des élèves fréquenteront les écoles de Bodilis et de Plounéventer en attendant que l'école des filles de Saint-Servais soit construite ;
2° Que la commune soit mise en demeure de faire exécuter de suite les réparations les plus urgentes à l'école existante ;
3° Que le grenier de l'instituteur soit rendu à se véritable destination, et qu'un autre endroit soit choisi pour le grain des pauvres ;
4° Que M. le Maire soit prié de mettre à la disposition de l'instituteur le terrain ci-dessus désigné 1, afin de pouvoir créer un jardin communal qui par la suite pourra être partagé entre l'instituteur et l'institutrice ; la fabrique pourra fournir un autre champ au Recteur. ;
5° Que le Conseil municipal soit prié de mettre à l'étude le projet d'une école de filles. Dans ce cas, je crois qu'il serait bon de prendre de nouvelles dispositions pour la mairie afin d'avoir au moins 3 pièces dans le logement actuel.

Telles sont, Monsieur l'Inspecteur, les dispositions que je crois les meilleures pour bien assurer le service de l'instruction primaire à Saint-Servais.
 

Veuillez agréer, je vous prie, Monsieur l'Inspecteur d'Académie, l'assurance de mon plus profond dévouement. L'Inspecteur primaire, A. Arluison.

1 Dans une lettre antérieure, datée du 19/11/1886, l'instituteur Galerne avait réclamé la pièce de terre que la commune possède à proximité de la maison commune et qui est abandonnée aujourd'hui au recteur contre loyer. Je fournis, écrit-il, "le logement au blé des indigents et ce coin de terre pourrait [m']être accordé en dédommagement du dérangement qu'on m'occasionne toute l'année en faisant de ma maison un logement banal livré toutes les semaines aux amies du presbytère qui accompagnent les meuniers dans mon grenier". (ADQ 3 Z 101)

Création de l'école des filles en 1890

Le 24/02/1889, une délibération du conseil municipal fait part de son souhait d'une école mixte : la maison d'école étant assez grande pour les garçons et les filles puisqu'elle peut contenir de 50 à 80 élèves. Etant donné que les communes de Plounéventer et Plouédern ont les classes séparées en deux, St Servais ne pourrait-elle pas le faire également, en faisant une porte de communication à chaque classe ? Il est assuré une chose que la commune de St Servais n'aura jamais plus de trente filles à l'école.

En mars 1889, un courrier de l'inspecteur primaire de Landerneau à l'inspecteur d'Académie de Rennes refuse d'étudier le projet d'école mixte, la surface de l'école étant insuffisante. Pour lui il faut continuer le projet de construction.

Option recueillie par M.F. Guillou
dans la série "T" aux AD29.

En 1887, un décret de Victor Duruy, ministre de l'Instruction Publique exige la construction d'une école de filles dans les communes de plus de 500 habitants. Et c'est le cas de Saint-Servais qui en compte à l'époque 739. La demande est rejetée une première fois par le Conseil Municipal en 1883, une seconde fois en 1887.

Cette année-là, le Préfet du Finistère écrit à M. Kerdoncuff, maire : « Conformément au décret du 7 avril 1887, j'ai communiqué au Conseil Général les plans et devis que j'ai dû faire établir d'office pour la construction d'une école de filles dans votre commune ». Et ce sont les services de la Préfecture qui ont également choisi le terrain sur lequel implanter cette nouvelle construction (source Keleier)

.
 Ecole des garçons Presbytère Tabac

La suite de l'histoire (source ADQ 2 O 1/1884) ...
Le conseil municipal choisit un autre lieu pour cette construction, plus pratique et plus près du centre bourg.

Plan de l'école à construire
La localisation de certains lieux proches (en vert),
déjà construits, est très approximative.

Monsieur l'Inspecteur d'Académie,
La nouvelle école construite à St-Servais peut recevoir 70 élèves ; c'est à peu près le nombre que nous avons à l'école des garçons ; chaque enfant n'a donc à sa disposition qu'un cube d'air qui serait plus que doublé dans la classe qui s'ouvrira à la rentrée.

Les petites filles seront beaucoup moins nombreuses que les garçons ; je suis persuadé que les premières années seront excellentes si nous avons 25 élèves. La population tendant à décroître, ce chiffre ne sera jamais doublé ; c'est-à-dire que l'école de garçons actuelle est plus que suffisante pour les filles.

Les autres considérations émises par la municipalité sont loin d'être à dédaigner ; il est certain que l'instituteur cultivera plutôt le jardin que l'institutrice, et que le logement convient de préférence à un homme marié qu'à une jeune fille seule.

D'un autre côté, on peut amener le Maire peu à peu à la République. Il est de moins en moins hostile au gouvernement ; si on lui donne satisfaction pour ce qu'il sollicite, il y a tout lieu d'espérer qu'il travaillera pour la nouvelle institutrice laïque qu'il connait. C'est du reste ce qu'il m'a promis de faire.

Dans ces conditions, j'estime qu'il y a lieu, tant du point de vue pédagogique qu'au point de vue administratif, de prier M. Le Préfet de vouloir bien autoriser le transfert demandé.

Veuillez agréer, Monsieur l'inspecteur d'Académie, l'assurance de mon respectueux dévouement. L'Inspecteur primaire, A. Arluison.

On sait que cette demande de tranfert fut acceptée et que cette école devint la nouvelle école des garçons,
les filles occupant l'ancienne école des garçons.

La population

Voir le recensement de 1836

Sources

AD29 = Archives départementales du Finistère en ligne
ADQ = Archives départementales du Finistère à Quimper
AMB = Archives municipales et communautaires de Brest
AEQ = Archives diocésaines de Quimper


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