blason du Finistère

Pierre Robée, le grand-père de Yan' Dargent

accueil

Pierre Robée à Brezal
Pont-Krist el lennegezh vrezhonek
La métairie du manoir de Brezal

Dans l'histoire de Pont-Christ Brezal et de ses environs, j'avais eu l'occasion d'évoquer Pierre Robée plusieurs fois, voir encadré.
Cet homme remarquable, grand-père de Yan' Dargent, méritait un chapitre qui lui soit dédié.

Sa naissance à Plouaret

 Le clocher de Plouaret   

Pierre Robée est né à Plouaret. Son père était tailleur d'habits, ainsi que son oncle Gabriel. Deux fils de Gabriel Robée seront également tailleurs à Plouaret.

Sa famille :

Pierre ROBEE. Marié avec Barbe CONAN, dont

Pierre Robée à Brest

Pierre Robée quitte Plouaret pour aller à Brest où il travaille pour la marine. Il est "commis de bureau civil de la marine" lors de son premier mariage à Brest en 1794, avec Jeanne Vincente Le Coz.

Née à St-Mathieu de Morlaix, elle était la fille de
- Yves René LE COZ, né le 17 avril 1748, St-Mathieu, Morlaix, décédé le 18 juin 1788, St-Mathieu, Morlaix (à 40 ans) et de
- Renée Marie BONEL, née le 14 avril 1756, St-Mathieu, Morlaix, décédée le 29 mars 1820, Bourg, St-Servais (à 63 ans),
qui s'étaient mariés le 23 novembre 1772, à St-Mathieu, Morlaix.

Dans les actes d'état-civil de leurs enfants, Pierre Robée est aussi qualifié de "employé civil de la marine" (1795), "syndic de marine" (1807), "syndic des marins" (1808).

En 1808, Pierre Robée et son épouse résident Rue de la Loy au n° 7. En 1810, le recensement de la population nous donne quelques informations supplémentaires :
- La rue de Siam était appelée aussi "Rue de la Loi".
- Pierre Robée était logé chez François Baudu et il payait 600 francs de loyer.
- Le logement était constitué de 2 boutiques, 2 chambres, 1 cabinet, une cave et une cour. Il avait 11 portes et fenêtres.
- Pierre, 33 ans, est qualifié de "commis de marine" et son épouse, 34 ans, de "marchande épicière débitante".
- Ils avaient un enfant en bas âge 1 et une domestique.
- Le logement pouvait accueillir des soldats en cas de besoin.

Voir le document

1 On déduit qu'il s'agissait de Marguerite Perrine Clémentine, future épouse de Claude Dargent et mère de Yan'.

Pierre Robée a fait partie de la Garde Nationale sédentaire de Brest  .

X

La garde nationale

La garde nationale sous Napoléon Ier

- Consulat
En 1799, la constitution de l'an VIII consacra l'existence de la garde nationale. L'article 48 distinguait la garde nationale en activité et la garde nationale sédentaire. La première, qui comptait essentiellement les hommes des armées de terre et de mer, était placée sous les ordres du gouvernement (Art. 47). La seconde ne dépendait que de la loi. En septembre 1800, le ministère de l'Intérieur rédigea un projet imposant le service à tous ceux qui exerçaient les droits du citoyen, mais en autorisant le remplacement. L'élection fut écartée et il fut prévu la nomination des officiers par le préfet et celle des sous-officiers par le chef de bataillon.
- Empire
Pendant tout le règne de Napoléon, les gardes nationaux ont servi de réserve à l'armée et ont été mobilisés au gré des guerres de l'Empire. Ainsi, lors de la reprise de la guerre contre la Prusse, le 17 septembre 1806, l'empereur ordonna la levée, le 23 octobre, de 3.000 grenadiers et chasseurs de la garde nationale de Bordeaux pour renforcer la défense des côtes. Le décret du 12 novembre 1806, signé à Berlin, réaffirmait l'obligation de tous les Français âgés de 20 à 60 ans d'effectuer le service de la garde nationale. Il en confirmait également l'incompatibilité pour ceux travaillant dans la fonction publique et dans l'administration ainsi que pour les ecclésiastiques. Les autres pouvaient se faire remplacer.

La garde nationale est historiquement l'ensemble des milices de citoyens formées dans chaque commune au moment de la Révolution française.

Inscrite dans la constitution en 1799, ses officiers sont alors élus par la population et ne peuvent effectuer deux mandats successifs confirmant son statut de force de sécurité nationale et démocratique. Son rôle était d'assurer le maintien de l'ordre dans chaque commune en temps de paix mais également la défense militaire du pays en temps de guerre en complément de l'armée régulière.

Elle a existé sous tous les régimes politiques de la France jusqu'à sa dissolution en juillet 1871.

X

Recensement de la population du côté de Brest en 1810. - Listes nominatives : tableaux n°4 à 9. Archives en ligne. Cote : 1F51 vue 111

Il semble bien que ce soit l'arrivée de Pierre Robée à Brest qui a occasionné le déplacement d'une partie de sa famille en Finistère.

 

Pierre Robée à Brezal

Avant que Guillaume Le Roux ne détruise l'ancien château de Brezal vers 1860, les fermiers qui exploitaient la "réserve" résidaient dans l'aile ouest.

  N S O E Cadastre ancien de 1828 Aile aux 13 fenêtres (dans le sens
l'étang qui est en contre-bas)
\ 1 2 2 2

Cf aussi le château de Brezal et sa métairie (après Robée et Blons).

Puis, Pierre Robée quitte la Marine et vient s'installer à Brezal pour exploiter la ferme du manoir jusqu'en 1818.

Il faudra rechercher aux archives l'acte de location pour connaître la date d'arrivée de notre personnage. Probablement en 1814 : en effet, Maurice Pouliquen, propriétaire jusqu'à cette date, disait exploiter "la réserve" en faire-valoir direct.

En attendant nous avons connaissance de l'étendue de cette ferme par l'acte signé par son successeur, Jean Blons et sa famille, qui stipule :
"... la ferme du manoir de Bresal telle que la manoeuvroit Pierre Robé et consistant dans le logement du fermier 1, à l'ouest de la maison de maître 2, à trois étages, une chambre dit office, la grande cuisine à rez de chaussée de la maison de maître, dit pavillon neuf et le four à l'est de ladite cuisine, avec deux écuries voutées derrière au sud desdites chambres et grande cuisine aussi voutée, formant le triangle au-dessus des susdites écuries, et autre écurie servant d'étable encore plein au sud ayant ouverture de porte sur le chemin charretier faisant le tour des édifices et du jardin clos, lesdits logements bâtis en pierres de taille et moelons, ayant cheminées, plancher au premier, formant deux beaux et grands greniers, deux chambres, entre les premiers et le pavillon couverts de gleds, lesdites chambres ayant quatre lucarnes donnant sur la cour du nord, dans ladite cour à l'ouest une aire et une grange couverte de gleds, et toutes dépendances intérieures et extérieures. Dans l'écurie derrière la grande cuisine une grande auge de pierre appartenant au propriétaire et une autre auge auprès du puits appartenant au même".

Suit la description des terres et autres contenus du bail, dont voici le résumé :

1 - Terres closes de murs et de fossés : 2 - Dans les communes de Plouneventer et de Saint-Servais : 3 - En la commune de Saint-Servais : 4 - Avantages complémentaires :

Voilà une belle ferme à exploiter qui devait nécessiter de nombreuses personnes. Quand Robée s'y est installé avec sa femme et sa fille, il a dû employer des domestiques, ou au moins des journaliers.

X

La famille Blons qui succéda à Robée était composé de trois couples : Jean Blons, père, cultivateur et Isabelle K/iven, sa femme ; leurs deux fils François Blons et Anne Pellé, sa femme, et aussi Ollivier Blons et Marie Anne Pellé, sa femme. Ce qui montre bien que la ferme avait bien besoin de tous ces bras pour être bien exploitée.


En 1817, Pierre Robée prit la décision de quitter Brezal pour le bourg de Saint-Servais, afin de s'y installer comme débitant de tabac au bourg. En prévision de ce changement d'orientation dans sa carrière, il voulut débarrasser Brezal de ses outils de cultivateur et en confia leur accueil provisoire à Jean Boderiou, ancien maire de Saint-Servais, demeurant à Leslem Bihan. Celui-ci possédait quelques bâtiments où pouvoir les entreposer.

Mais, quelques mois plus tard, Robée prétend que certains objets ont disparu de chez Boderiou : celui-ci les aurait vendu ou mal utilisés. Robée fait citer Boderiou devant la justice de paix de Landivisiau afin que celui-ci les lui rendre ou lui paye une somme de 99 francs.  L'affaire a dû s'arranger à l'amiable car nous n'avons pas trouvé d'autre action en justice sur le sujet.

X

Minute de la justice de paix de Landivisiau du 25/7/1817 (ADQ 37 U 4/17)

25 juillet 1817 - Audience de la justice de paix du canton de Landivisiau, arrondissement de Morlaix, département du Finistère.

Du vendredi 25 juillet 1817 devant nous Cristophe Guennegan, juge de paix assisté de Pierre Guillaume Le Pivain, notre greffier, s'est présenté Monsieur Pierre Robé, marchand et cultivateur, demeurant au manoir de Brezale, commune de Plouneventer, lequel a exposé que dans le courant du mois de janvier dernier il donna en dépôt à Jean Boderiou, cultivateur et propriétaire, demeurant au lieu de Leslem Bian, commune de Saint-Servais, les effets ci-après, savoir :
six serrures à double tour, douze barres d'acier de diverses longueurs pouvant peser 20 kg, six poulies neuves et une douzaine de jantes à charrette, mais que celui-ci veut renier, c'est pourquoi ledit sieur Robé, au-dessus de la preuve par témoins, au soutien de son exposé, a par exploit de Le Saint, huissier dument patenté près le tribunal civil de Morlaix et près notre justice de paix, en date du 16 de ce mois, enregistré à Landivisiau le 17, cité à notre audience de ce jour 10 heures du matin, ledit Jean Boderiou pour être condamné à lui payer la somme de 99 francs et par dépens, si mieux il n'aime fournir les articles ci-dessus détaillés et a ledit sieur Robé signé sous toutes réservations. Robée.

Ledit sieur Bodériou, répondant à l'action lui intentée par ledit sieur Robé a dit qu'il a reçu chez lui gratuitement différens effets appartenants au citant, qu'il y ont été déposés partie dans les granges, partie dans la maison et autres logemens tant par ledit Sieur Robé que par ceux qui avoient sa confiance, qu'il a mis à la disposition du sieur citant une huche pour y serrer ses menus effets, que plus tard et à différentes reprises il a repris ses effets tant par lui que par ses domestiques, qu'il a aujourd'hui très mauvaise grâce de venir demander des effets qu'il prétend non seulement avoir resté en la possession du Cité, mais encore qu'il insinue dans le public qu'il a disposé de ses effets et qu'il a même vendu une partie et semble vouloir nier le reste, ...

... en conséquence ledit Boderiou venant par demande reconventionnelle conclut à ce que ledit Sieur citant soit tenu de se rétracter en audience publique des imputations calomnieuses qu'il met sur son compte, qu'il convienne aussi en audience publique avoir repris ses effets en totalité, qu'il lui fasse réparations d'honneur offrant, en cas de dénégation de la part dudit Robé qu'il a en sa possession les objets qu'il réclame, qu'il les a ou égaré ou négotié ou qu'ils lui ont été enlevés autrement par ceux dans lesquels il plaçoit sa confiance, d'en faire la preuve par témoins, si ce n'est de cinq jantes à charrette dont il a disposé avec l'agrément dudit Sieur Robé, offrant enfin d'outrer le serment si requis est qu'il n'a en sa possession aucun effet au Sieur Robé et qu'il n'a pas mésusé du dépôt qui lui a été fait et a ledit Boderiou signé sous toutes réservations et protestations. Boderiou.

Ledit Sieur Robé répliquant au plaidé dudit Jean Bodériou a dit que jamais il ne lui a permis de dispenser de jantes à charrette ni d'aucun des autres objets qu'il lui avoit déposés, qu'il persiste dans les fins et conclusions de sa demande, qu'il offre la preuve de ses maintiens et qu'il ne croit pas être dans le cas de se rétracter des prétendues imputations calomnieuses qu'on l'accuse de débiter sur le compte dudit Boderiou et a ledit Sieur Robé signé sous les mêmes réservations que devant. Robbée.

Nous, juge de paix, attendu que les parties sont contraires en fait, avons admis ledit sieur Robé à faire preuve par témoins de ses maintiens, en conséquence avons ordonné qu'il administrera ladite preuve à notre audience du 1er août prochain, 10 heures du matin, auxquels jour, lieu et heure avons averti lesdites parties de se rendre et ledit Sieur Robé d'y faire trouver ses témoins par les voies de droit, sauf audit Boderiou à faire la preuve contraire.

Ainsi jugé et ordonné au bureau de nos audiences sous notre seing et celui de notre greffier à Landivisiau les jour, mois et an que devant.
Guénégan, juge de paix - Pierre Gme Le Pivain, greffier.


Plus tard, une vente aux enchères des outils de Pierre Robée est organisée à Brezal pendant deux jours, les 20 et 21 octobre 1817. La procédure de la vente, avec le nom des derniers enchérisseurs, a fait l'objet d'un compte-rendu dans une minute de la justice de paix de Landivisiau.

X

Vente des meubles de Pierre Robée au manoir de Brezal (ADQ 37 U 4/17)

20 et 21 8bre 1817 - N° 138 - Extrait du registre des déclarations pour vente de meubles du Bureau de l'Enregistrement de Landivisiau.

Du 20 octobre 1817 a comparu le Sieur Le Pivain, greffier de la jutice de paix du canton de Landivisiau, lequel a déclaré que ce jour il procèdera à Brezale en Plouneventer à la vente volontaire de meubles et effets appartenants à Monsieur Pierre Robé, ce dont il a requis acte et a signé. Signé Pre Gme LePivain. Pour ampliation Signé Duval.

Ce jour 20 octobre 1817 je soussigné Pierre Guillaume Le Pivain, greffier de la justice de paix du canton de Landivisiau, arrondissement de Morlaix, département du Finistère, certifie et rapporte qu'à la requête de Monsieur Pierre Robé, débitant de tabac au bourg de Saint-Servais et y demeurant, fermier sortant du château de Brezal en la commune de Plouneventer, me suis, ayant préalablement fait la déclaration conformément à la loi au Bureau de l'Enregistrement de landivisiau et fait faire par ailleurs les publications d'usage, transporté jusques et audit château de Brezale à l'effet de procéder à la vente publique et volontaire de quelques meubles et effets mobiliers dont il est dans l'intention de se défaire argent comptant.

En conséquence et étant rendu aus susdit château de Brezale, commune de Plouneventer, sur les 10 heures du matin de ce dit jour, j'ai sur la mise à prix et criée de Yves Gueguen, demeurant à Creachhiller, commune de Bodilis, et en présence dudit sieur Robé requérant, procédé à ladite vente publique et volontaire de meubles comme suit :

  • quatre mauvaises faucilles, adjugées à Jean Jacq ... 0,70 fr.
  • six autres mauvaises faucilles, adjugées à Hervé Bozec ... 0,70
  • une pioche en fer, adjugée à François Rolland ... 1,65
  • une tranche en fer, adjugée à Yves Le Her ... 2,55
  • autre tranche en fer, adjugée à François Le Gall ... 3,80
  • un mauvais râteau et autres fratras, adjugés à Hervé Le Hir ... 0,30
  • trois crocs à sarcler, adjugés à Monsieur Guennegan ... 0,40
  • une fourche en fer, adjugée à Yves Leostic ... 0,35
  • un râteau de fer, adjugé à Yves Leostic ... 0,75
  • un gratoir en fer, adjugé à Hervé Pouliquen ... 0,20
  • une pelle en fer, adjugée à Hervé Le Hir ... 1,00
  • autre pelle, adjugée à Anne Guennegan ... 1,35
  • autre pelle, adjugée à François Mobian ... 0,55
  • autre pelle, adjugée à Jean Boderiou ... 1,50
  • une scie à pré, adjugée à Claude Faujour ... 0,70
  • autre scie à pré, adjugée à Allain Abalea ... 0,55
  • une masse, adjugée à Claude Miossec ... 0,70
  • autre masse, adjugée à François Rolland ... 1,10
  • autre masse, adjugée à Yves Bléas ... 0,40
  • autre masse, adjugée à Guillaume Letty ... 2,62
  • autre masse, adjugée à François Le Gall ... 2,25
  • un mauvais croc à trois doigts, adjugé à Allain Le Gall ... 1,00
  • un râteau en fer, adjugé à Jean Le Blouch ... 0,35
  • autre râteau idem, adjugé à Yves Abgrall ... 0,65
  • autre idem, adjugé avec deux autres idem le tout en mauvais état, à Claude Miossec ... 0,40
  • un bridon à mouches avec sa longue, adjugé à François Le Gall ... 1,50
  • deux autres brides idem, adjugées à François Le Gall ... 2,40
  • un harpon, adjugé à Yves Derrien ... 1,00
  • autre idem, adjugé à Jean Bodériou ... 0,80
  • autre idem, adjugé à Allain Aballea ... 1,30
  • autre idem, adjugé à Guillaume Le Roi ... 0,90
  • autre idem, adjugé à Monsieur Guennegan ... 5,55
  • une cognée, adjugée à Allain Guillou ... 1,25
  • un grand bassin d'airain, adjugé à Jean Boderiou ... 7,00
  • un pot bassin, adjugé à Jean Morvan ... 4,10
  • autre grand pot bassin, adjugé à Yves Berthelé ... 6,55
  • des cordages, adjugés à Hervé Bosec ... 1,45
  • autre partie de cordages, adjugée à Yves Abgrall ... 2,60
  • une garniture de trait, adjugée à Monsieur Dugoasvin ... 3,85
  • un bout de câble, adjugé à Michel Goavec ... 0,40
  • un oeil à charette à boeufs avec son croc, adjugés à Paul K/baol ... 1,10
  • deux coins de fer, adjugés à Jean Boderiou ... 1,00
  • deux autres coins idem, adjugés au même ... 0,85
  • une berne en rouleau, adjugée à Allain Aballea ... 1,30
  • deux bernes aussi en rouleau, adjugées à François Rolland ... 3,80
  • deux autres bernes aussi en rouleau, adjugées à Yves Derien ... 3,70
  • deux autres idem, adjugées à Allain Aballea ... 3,80
  • une chaîne à charrue, adjugée à Yves Berthelé ... 5,10
  • un soc, couteau et un mauvais trépied, adjugés au Sieur Louis Auber ... 4,50
  • un peigne à l'invest, adjugé à Christophe Mahot ... 2,30
  • une grande terrine de grès et autres menues terreries, adjugés à Yves Miossec ... 0,65
  • autre grande terrine de grès avec d'autres menues terreries, adjugées à Joseph Renaot ... 1,00
  • un grand plat et autres terreries, adjugées à Yves Derien .. 0,40
  • une petite caffiere terre de grès, adjugée à Hervé Donval ... 0,02
  • une grande caffiere idem et un pot à eau, adjugés à Paul K/baol ... 0,35
  • une grande marmite, adjugée à Monsieur Dubreuil ... 16,30
  • un mat à timon avec son ...oir, adjugés à Nicolas Abervé-Gueguen ... 6,20
  • une charrette, adjugée à Paul K/baol ... 41,25
  • dix-sept jantes adjugées à Guillaume Letti ... 9,00
  • une charrue, adjugée à Jacques Le Bras ... 5,50

Et attendu qu'il est tard et que le Sieur Robé a déclaré qu'il se propose de vendre d'autres objets mobiliers à lui appartenants au château de Brezale, j'ai, du consentement dudit Sieur Robé, fait publier par ledit Yves Gueguen, crieur, la continuation de la vente pour demain 21 de ce mois 10 heures du matin et arrêté la présente journée sous le seing dudit Sieur Robé et le mien greffier audit château de Brezale, commune de Plouneventer, les jour, mois et an que devant. Robee - Pre Gme LePivain.

Et avenu ce jour 21 du mois d'octobre 1817, j'ai, greffier soussigné, à la même requête que devant et sur la criée dudit Yves Gueguen, procédé au château de Brezale, commune de Plouneventer, où je me suis transporté environ les 10 heures du matin, à la continuation de la vente mobiliaire, dont est cas comme suit :

Et attendu que le Sieur Robé a déclaré n'avoir pas d'autre objets mobiliers à exposer à l'enchère que ceux ci-dessus et des autres parts adjugés, j'ai procédé au gel et calcul de la totalité de la vente qui monte, sauf erreur à la somme de 253,87 francs, de laquelle somme comptée et énumérée ledit Sieur Robé s'est saisi et emparé et dont il donne ici bonne et valable décharge. De tout quoi j'ai fait et conclut le présent procès-verbal de vente qui a eu lieu sans opposition, sous le seing dudit Sieur Robé et le mien dit greffier audit château de Brezale, commune de Plouneventer, les jours, mois et an que devant.


Notes personnelles : il est intéressant de relever les Monsieurs de cette minute :
Monsieur Gennegan : certainement Jacques Guennegan, maire de St-Servais à cette époque
Monsieur Dugoasvin : Du Goasven ?
Monsieur Dubreuil : Louis Dodin-Dubreuil, époux de Joséphine Malin, propriétaire du château de Brézal
Mais il y a aussi d'autres personnes que nous connaissons bien : Jean Boderiou, Nicolas Abhervé-Gueguen, Yves Berthelé de Runpoulzic, ... X

Pierre Robée au bourg de Saint-Servais

 X X X


X = Possessions de Pierre Robée
          108 : maison
          109 : bâtiment rural
          110 : maison, cour et courtil
          111 : sol d'id.

Où l'on s'aperçoit que Pierre Robée, qui possédait la maison dite "Ti Robée" au bord de la voie royale, près de Kerivin, avait conservé les maisons qu'il avait acquises au bourg, et qu'il louait sans doute. Une preuve supplémentaire de la richesse de celui-ci. Il n'avait donc aucun problème pour payer les études de Yan' Dargent au collège de St-Pol-de-Léon.


Voir les précisions pour l'ensemble
des parcelles du bourg

 

 Le plan du bourg en 1828

Voir diverses
informations
sur St-Servais.

X

Tableau des propriétés foncières - 1/4/1829 vue 39 et suivantes aux AD29 en ligne

PropriétaireParcelle (n°, lieu et nom)Nature
Commune15996BourgAr presbytalpresbytère, cour, dép.
Commune15997BourgJardin ar presbytaljardin
Marquise Breuilpont à Paris3398Le StréjouPc ar bourgT. lab.
Vve Yves Pouliquen à Landerneau11699BourgPc ar bourgT. lab.
Yves Rolland, marchand à Landerneau126102BourgGoarem an ty fornlande
Fabrique de St-Servais64103BourgJardin ar peunscourtil
Fabrique de St-Servais64104BourgJardin ar peunsmaison, cour et 2 courtils
Commune105BourgGlazen ar bourgvague
Commune159106Bourgéglise
Commune159107Bourgcimetière
Mr Robé, aubergiste à St-Servais122108Bourgmaison
Mr Robé à St-Servais122109BourgB. rural
Mr Robé à St-Servais122110Bourgmaison, cour et courtil
Mr Robé à St-Servais122111Bourgsol d'id.
Fabrique de St-Servais64112BourgJardin bihancourtil
Fabrique de St-Servais64113Bourgbt rural
Jean Boderiou, cult. à Leslem Bihan17114Bourgmaison
Fabrique de St-Servais64115BourgJardin ar melchencourtil
Mathieu Le Bras à Landivisiau26116Le StrejouFoennec ar bourgpré
Mr Le Guen, notaire à Landerneau75117BourgFoennec nevezpré
Jean Piriou et consorts, cult. à Goulven111193Le StrejouFoennec ar bourgpré
Guillaume Guéguen, cult. à Pencran74194BourgGoarem ar personlande
Guillaume Guéguen, cult. à Pencran74195BourgAr jardincourtil
Hervé Caroff et consorts, cult. à Plouénan36196Bourgar jardincourtil
Hervé Caroff et consorts, cult. à Plouénan36197Bourgmaison et 2 crèches
Guillaume Guéguen, cult. à Pencran74198Bourgmaison
Yves Rolland, marchand à Landerneau126199Bourgmaison
Yves Rolland, marchand à Landerneau126200Bourgmaison
Yves Rolland, marchand à Landerneau126201BourgAr jardincourtil
Guillaume Guéguen, cult. à Pencran74202BourgJardin ar voaremcourtil
Yves Rolland, marchand à Landerneau126203Bourgmaison
Yves Rolland, marchand à Landerneau126204Bourgmaison
Marie Jeanne Corre44205Bourgmaison et courtil
Yves Rolland, marchand à Landerneau126206BourgLiors an ty fornT. lab.
Jean Piriou et consorts, cult. à Goulven111207Le StrejouLiors ar bourgT. lab.
 
Mr Robé122438Maison isoléesol de maison, cour et bt
Mr Robé122438Maison isoléele jardincourtil

 

Au début de l'année 1817, Pierre Robée réside au bourg de Saint-Servais et le 5/2/1817, il signe le serment requis pour exercer la profession de débitant de tabac  Il renouvellera son serment plusieurs fois, comme le 7 mars 1822 et le 22 septembre 1830.

X

Serment de Pierre Robée - 5/2/1817 (ADQ 37 U 4/17)

Ce jour 5 février 1817 devant nous Christophe Guennegan, juge de paix du canton de Landivisiau, arrondissement de Morlaix, département du Finistère, assisté de Pierre Guillaume Le Pivain, notre greffier, s'est présenté le sieur Pierre Robée, demeurant au bourg de Saint-Servais, lequel en sa qualité de débitant de tabacs audit bourg nous a requis, pour se conformer à la circulaire de Monsieur le Directeur Général des contributions indirectes du 17 janvier dernier, numéro 19, de recevoir son serment conformément à la loi.

En conséquence et déférant à ladite réquisition nous avons à l'instant reçu le serment dudit sieur Robée qu'il a prêté en nos mains de la manière suivante :
"Je jure d'être fidèle au Roi, d'observer les lois, les règlements du royaume et la charte constitutionnelle donnée par le roi à ses peuples et de bien et fidellement remplir les fonctions qui me sont confiées. Je promets en outre de distribuer, sans altération et aux prix fixés, les tabacs qui me seront confiés par l'administration ; de faire connaître à la Régie les fraudeurs et les contraventions qui viendraient à ma connaissance et de coopérer à tous procès-verbaux, saisies et arrestations des contrevenans, dès que j'en serai requis par les préposés ou agens publics ayant droit de verbaliser." De laquelle prestation de serment nous avons fait et rédigé le présent procès-verbal pour servir et valoir ce que de raison sous le seing dudit sieur Robée, le nôtre et celui de notre greffier à Landivisiau, le jour, mois et an que devant : Guennégant, juge de paix - Robée - Pre Gme Le Pivain, greffier.

 

Quelques épisodes de la vie à Saint-Servais :

Pierre Robée à Ti-Robée

443
442
439
\
\
-- Ti Robée
(parcelle 438)

Plan du cadastre napoléonien de Saint-Servais en 1828

Ti Robée dessinée par Yan' DargentTi Robée - photo ancienne

La "maison de Robée" était un corps de logis important avec étage et comble, une façade percée de nombreuses ouvertures, et de vastes dépendances permettaient d'y loger à pied et à cheval. Pierre Robée, on l'a vu, y débitait du tabac. De son vivant le lieu-dit s'appelait "Maison-Neuve" ou "les Maisons Neuves de Kerivin" ; "Maison isolée" dans les recensements et sur le cadastre ancien. Plus tard, on l'appela "Ti Robée".

La maison existe encore et si les transformations qu'elle a subies la rendre méconnaissable, elle porte encore le toponyme qu'on lui avait attribué. Et, le panneau indicateur routier est là pour le rappeler.

Ti Robée aujourd'hui, photo aérienne ECTM (extrait).
En bas à gauche, on aperçoit la voie express.
Près du transformateur, la route qui mène à Rufily.

 


 

Vers 1821, après avoir fait construire sa maison près de Kerivin, dans lieu isolé, mais au bord de la grande route royale qui traverse Saint-Servais, Pierre Robée s'y installe avec sa femme et sa fille.

Dans cette maison, ils exercent la profession d'aubergiste, de relais de poste et, bien sûr, de débitant de tabac... et de cultivateur. En effet, Pierre Robée a loué quelques terres aux alentours (voir, plus bas, les inventaires après décès). Pour le travail de la terre, il est aidé par Yves Le Manach, son neveu.

 

Quelques années plus tard, Claude Dargent corroyeur lorrain, de 29 ans, s'arrête au relais de poste. "Clémentine, la fille de l'aubergiste, l'accueille et le sert : elle a 20 ans à peine, elle est joilie, elle lui plaît ; il la courtise et lui demande sa main" (Jean Berthou). Ils se sont mariés le 11 janvier 1824 à Saint-Servais, bien évidemment. Yan' Dargent naîtra de cette union le 15 octobre de la même année.

Deux ans plus tard, le malheur survient : Clémentine meurt en 1826. Son mari n'a plus guère de raison de demeurer à Saint-Servais. Il reprend sa musette et sa route, après avoir confié son fils à ses grands-parents. Mais la grand-mère, Jeanne Vincente, décède aussi le 22 octobre 1828.
Le 3 décembre, Pierre Robée est nommé subrogé-tuteur de Yan' Dargent  .
Lors de la même réunion, le conseil de famille désigne l'expert chargé d'estimer la valeur des biens présents à Ti-Robée, lors de l'inventaire après décès de Clémentine Robée et de sa mère. La lecture de cet inventaire est particulièrement intéressante.

X

Minute de la Justice de paix de Landivisiau : le 3/12/1828 subrogée-tutelle de Yan' Dargent (ADQ 37 U 4/28)

3.xbre.1828 - Ce jour 3 décembre 1828, devant nous Paul Le Saint, juge de paix du canton de Landivisiau, arrondissement de Morlaix, département du Finistère, assisté de Pierre Guillaume Le Pivain, notre greffier, s'est présenté Monsieur Claude Dargent, fabricant tanneur, demeurant à la Maison Isolée à K/iven, commune de Saint-Servais, veuf de Dame Marguerite Perrine Clémentine Robée, décédée le 15 juin 1826, et tuteur légal de Jean Edouard Dargent, âgé de 4 ans, enfant mineur et unique issu de son mariage, lequel a déclaré avoir convoqué par devant nous, afin de nommination d'un subrogé tuteur à sondit enfant mineur, le conseil de famille qui de trouve composé des parens ci-après dénommés :

Au paternel :

Guillaume Hamon, tanneur, demeurant à Landivisiau,
Yves Marie Monfort, tanneur, demeurant à idem,
Le Sieur Thomas Le Pivain, secrétaire de la mairie de Landivisiau, et y demeurant.
Les trois susdénommés comme bienveillants à défaut de parens à la distance de deux myriamètres.

Au maternel :

Monsieur Pierre Robée, débitant de tabac, demeurant à la Maison Isolée à K/iven, commune de Saint-Servais, ayeul du mineur,
Monsieur Yves Manach, cultivateur, demeurant à ladite Maison Isolée de K/iven, oncle au 5ème degré du mineur,
Monsieur François Marie Huc, notaire demeurant à Ploudiry, bienveillant à défaut d'un autre parent à la distance de deux myriamètres.

Lesquels parens et bienveillants assemblés devant nous et sous notre présidence, ayant délibéré sur l'objet de leur convocation, ont dit et déclaré être tous d'avis de nommer, comme de fait ils nomment pour subrogé tuteur du mineur, ledit Sieur Robée, son ayeul, à l'effet de prendre ses intérêts quand ils seront en opposition avec ceux de son père et tuteur légal, charge qu'il a dit accepter.

En l'endroit ledit Sieur Robée, en sa qualité de subrogé tuteur, a déclaré nommer et affider le Sieur Christophe Guennegan, expert demeurant au lieu de la Villeneuve, commune de Bodilis, à l'effet de procéder à la prisée et estimation des meubles et autres effets dépendants tant de la communauté dudit Sieur Dargent avec ladite Dame Robée, sa défunte épouse, que de la succession de Dame Jeanne Vincente Le Coz, ayeule maternelle dudit mineur Dargent, décédée récemment.

Dont et de tout ce que dessus nous avons fait et rapporté le présent procès-verbal que les parens et bienveillants composant le conseil de famille ainsi que ledit Sieur tuteur légal ont, après lecture, signé avec nous et notre greffier à Landivisiau les jour, mois et an que devant.
Cle Dargent - Robée - Gme hamon - y:m: monfort - T.Le Pivain - y:manach - Le Saint, juge de paix - Pre Gme Le Pivain, greffier.

X

Inventaire à K/yven St-Servais après décès de Mmes Robée et Dargent - 11 et 12/12/1828 (ADQ 4 E 106/72)

Ce jour 11 décembre 1828, 9 heures du matin, à la requête et en présence de :
1° M. Pierre Robée, débitant de tabacs, demeurant à la maison isolée à K/yven, commune de Saint-Servais, canton de Landivisiau, agissant en son nom personnel, comme veuf de Dame Jeanne Vincente Le Coz, et encore comme subrogé-tuteur de l'enfant mineur ci-après nommé ;
2° M. Claude Dargent, fabricant tanneur, demeurant avec le sieur Robée, son beau-père, en son nom personnel, comme veuf de Dame Marguerite-Perrine-Clémentine Robée, et encore au nom et en la qualité de tuteur légal de Jean-Edouard Dargent, son fils mineur ;

En présence et sur l'estimation de M. Cristophe Guennégan, demeurant au lieu de la Ville-Neuve en Bodilis, affidé par M. Robée, subrogé-tuteur et ayeul, prêté le serment prescrit dans la circonstance, ainsi qu'il résulte du procès-verbal de M. le juge de paix de ce canton, en date du 3 courant, enregistré,

Nous, Gabriel Le Férec et notre collègue, notaires à Landivisiau, arrondissement de Morlaix, épartement du Finistère, sousssignés,

Avons procédé, en la demande des requérants, à l'inventaire général, didèle et complet de tous les biens meubles et autres objets en général, dépendant, en premier lieu, de la communauté qui a subsisté entre le sieur Robée et sa défunte épouse, à laquelle le mineur Dargent, son petit-fils, est seul habile à hériter, et en second lieu, de celle qui a existé entre ledit Sieur Dargent et feue Marguerite-Perrine-Clémentine Robée, son épouse, qui n'a laissé qu'un enfant unique (Jean-Edouard Dargent).

Le mobilier qui compose la communauté Robée sera décrit au chapitre premier et les biens meubles de la communauté Dargent seront portés au chapitre deux ci-après.

Description et estimation du mobilier

Chapitre 1er - Communauté Robée

=== Dans la cuisine ===

une double crémaillère, estimée ... 8,00
cinq trépieds et deux triangles9,50
une pelle à feu avec pinces0,75
quatre poëles à frire10,00
une paire de landiers avec broche et tourne-broche12,00
un grill en fer0,80
cinq casseroles en cuivre rouge18,00
une tourtière dito avec couverture4,50
une couverture de casserole en dito2,00
une petite marmite avec couvercle et anse3,00
une casserole ?? ???1,50
un mauvais chauff-lit ?? bassinoire1,00
un moulin à café et un idem à poivre4,00
une paire de pinces0,30
huit marmittes27,00
quatre baillets5,00
le ??? à lait1,50
un fusil4,50
deux chandeliers en cuivre, plus quatre dito 8,00
une petite grecque, un petit bassin, un passe-lait et une caffière 2,40
deux rotissoires avec une broche3,00
une lampe en fer blanc1,80
une douzaine de plats à soupe3,00
une fontaine en fayence avec sa cuvette4,00
la pendule avec sa boîte et ses poids36,00
six terrines à lait2,40
le croc à viande avec corde et poulie4,50
un pot de terre pour le miel0,40
une cuillère à pot0,50
deux hachoirs1,00
trois ??? bassin7,50
trois soupières2,50
trois douzaines d'assiettes en fayence10,40
seize plats idem8,00
six ??? brunes2,25
deux saladiers1,40
trois ??? blanches0,50
une boîte à sel1,20
une cruche1,25
un sucrier avec une ???1,00
une petite dame-jeanne0,60
une table avec son ???3,75
un petit comptoir, bois de sapin4,50
une petite table ronde2,00
un vieux fauteuil sur le foyer0,60
quatre vieilles chaises1,80
la table au-dessus des marmites et une petite ???5,00
deux garde-mouches4,25
un lit de sapin avec accoutrement18,00
une autre chaise empaillée 1,00
une petite table carrée avec tiroirs4,00
un buffet avec vaissellier30,00
un salloir avec cercle de fer5,00
une grande armoire20,00
un ??? de ???50,00
une mauvaise paire de balances avec poids et
      deux pots en fayance
3,50

=== Dans la salle ===

une armoire 90,00
un buffet à deux corps60,00
une commode à trois tiroirs12,00
une glace18,00
une bergère6,00
deux tables5,50
deux fauteuils et cinq chaises empaillées4,75
une pendule sur la cheminée60,00
une grande grecque, six tasses avec leurs sous-coupes5,00
un porte huillier, un ???? avec huit verres2,50
une tasse en porcelaine avec sa sous-coupe1,50
la bibliothèque16,00
dix tableaux5,00
un baromètre4,00

=== Dans l'arrière-cuisine ===

une table4,25
un flot de balances, avec plateau et poids15,00
un fer à repasser avec son grill3,00
une huche7,00
les accoutrements d'un lit d'attache12,00
deux fûts de barrique4,50
un baril avec la cendre2,25
cent cinquante bouteilles, gros verre37,50
un fanal0,50
une enclume avec son marteau3,00
deux tarrières2,75
un marteau à maçon0,60
une petite scie à main0,40
trois coins de fer2,40
cinq crocs à sarcler1,75

=== Dans la vieille huche ===

une huche32,00
autre dite 21,00
autre dite 35,00
un coffre12,00
autre dito4,50
un petit paitrin5,00
une mesure à grain1,20
un panier à semer0,40
deux fûts de barrique6,00
la procision de vins et eau-de-vie172,00
une herminette1,50
une vieille scie à main0,30
une scie à refendre1,25
une crémaillère1,50
deux cents bouteilles de graie15,00
une coignée2,80
trois fourches de der3,00
deux tranches de fer5,25
trois petits râteaux de fer0,90
deux vieilles pelles1,40
deux liens à charrette0,75
une corde à la doublure1,50
un petit baril 1,25
un grand bassin d'airain16,50

=== Dans l'écurie ===

les créneaux et les râteliers5,00
un bâts à porter avec sa sangle4,75
le bâts à timon avec reculoir6,00
un dossier en cuir4,25
deux étrilles0,80
quatre colliers2,90
un vieux dossier1,30
deux traits courts3,20
un trait à cheville avec ses fourreaux3,75
un trait courant avec ses fourreaux2,65
deux bridous1,60
un lien en cuir0,70
une gratte0,40
un seau et deux mesures à grains1,75
deux crocs à trois doigts3,00
trois pelles5,50
trois marres4,75
une auge en pierre9,00
la doublure2,00
deux liens à charrette2,25

=== Dans la grange ===

deux échelles3,25
une grande échelle4,50
une charrue acec son soc, coultre et avant-traie (?)27,00
la grande charrette140,00
une petite voiture8,00
un grand ratelier et les arceaux16,00
une autre échelle1,75
le tarare40,00
vingt-sept fûts de barrique40,50
une moyenne charette72,00
un établi à charpentier0,50

=== Dans la paillée ===

la paille d'avoine39,00
la paille de froment60,00
la paille d'orge et autres menues pailles25,00
la meule de foin100,00
le bois de chauffage et rondins30,00
le fumier ramassé et à ramasser15,00
un petit tas de fagots12,00
des bouts d'ormeau et deux madrioers17,00

=== Dans la chambre au-dessus de la salle ===

une table en sapin2,50
un buffet à deux corps40,00
un bonheur du jour20,00
les accoutrements de deux lits d'attache135,00
deux rideaux de fenêtres avec leurs gaules15,00
un grand fanal3,00
une cuvette0,60
une petite glace4,00
une chaise empaillée0,25

=== Dans le petit cabinet au-dessus de l'entrée ===

une petite table carrée0,50
les accoutrements de deux lits d'attache54,00
une chaise empaillée 1,00

=== Dans la chambre au-dessus de la cuisine ===

une table1,00
un fusil10,00
les accoutrements de deux lits d'attache0,75
une paire de lau??? 3,00
un pot de chambre1,00
un banc0,60
une boîte à ??che2,00
un baril pour la farine d'avoine1,50
six bouts de planches de sapin2,25

=== Dans le grenier de la maison neuve ===

dix dames-jeanne10,00
cent bouteilles de grace 7,50
quatre lèche-frites1,75
une futaille de barrique1,50
quatre serpes5,00
six faucilles à bled3,60
quatre douzaines et demie de lin en baton6,75
un grand drap à vanner (?)4,50

=== Dans la chambre au-desus de l'arrière-cuisine ===

une table ronde3,00
quatre couchettes de lits avec leurs accoutrements, je dis trois lits l'un étant d'attache 42,00

=== Dans le grenier de la vieille maison ===

les outils à ???2,00
une poulie1,50
un mauvais coffre2,25
une mauvaise broie0,50
un baril1,20
un vieux matelas2,00

=== Grains secs ===

la provision de froment288,00
la provision d'orge60,00
la provision de seigle42,00
la provision de bled-noir27,00
la provision de vieille avoine72,00
la provision de nouvelle avoine26,00

=== Linge ===

trente-deux serviettes24,00
trois nappes3,00
vingt-huit draps de lit112,00
douze taies d'oreillers12,00
deux couvertures de traversins1,50
quatre poches à grains5,00
douze draps de lit, grosse toile24,00

=== Chevaux et bestiaux ===

deux chevaux150,00
deux vaches135,00
trois pourceaux96,00
une chèvre7,00
une brouette dans l'issue3,00
une auge en pierre dans le refuge3,50

=== Au dehors ===

les bois sur les fossés nord et moitié de celui au levant de Prat-Bian3,50
les bois sur moitié des fossés levant et midi et treillis en entier au couchant de Prat-Bras4,75
l'avoine dans Parc-Tosta, la ??? et les bois sur la moitié des fossés fors au levant 24,00
les choux, panais et navets dans Parc-Moan, et les bois sur la moitié des fossés fors du levant, couchant et nord et sur la moitié du fossé midi 27,00
l'avoine dans Parc-ar-Roch-plat et bois sur les fossés midi et nord et sur un fossé au midi 21,00
l'avoine dans Parc-Moan-Creis et bois sur les fossés levant et nord et mi-fossé au midi19,50
l'avoine dans Parc-ar-Besquellou et bois sur ses fossés levant et nord et mi-fossé au midi20,00
les choux et panais dans Parc-Hous (?) et bois sur ses fossés levant et nord et mi-fossé au midi42,00
les bois sur les fossés fors au couchant de Parc-ar-Croassant1,75
les genêts dans Goarem Vian2,00
les landes sur le fossé levant et mi-fossé couchant de l'aulnai0,75
le seigle dans Menez-Bian Beautemps, les bourgeons de landes et les jeunes genêts sur les fossés midi et nord, partie du couchant22,50
la terre égobuée et marrée ??? idem10,50
les genêts dans Menez Sant Servais et bourgeons de landes sur les fossés fors au nord156,00
suites de ??? après froment dans Liors Reun Glas et les bois sur les fossés au cerne dudit et de Prat Reun Glas4,50
le froment dans Parc Reun Glas et la terre marrée42,00
les bois sur fossés midi et couchant de Foennec ar Pont et le taillis au levant28,50
les panais dans Liors Pont-Gilete et les renaissances sur ses fossés fors en petite partie au couchant8,50
les navets et treffles dans Parc-ar-Poul-lin et les renaissances sur ses fossés couchant et nord16,50
les choux dans Parc-an-ent-menn et les renaissances sur ses fossés au cerne4,25

A trois heures de relevée, nous avons arrêté notre opération et renvoyé à la continuer demain 10 heures du matin. Fait au lieu de K/yven en Saint-Servais, demeure énoncée en l'intitulé des présentes et ont les requérans et le sieur expert signé avec nous notaires après lecture.

Et le jour 12 décembre 1828, 10 heures du matin, en conséquence du renvoi porté en la clôture de la vacation précédente, nous Me Gabriel Le Férec et notre collègue, notaires à Landivisiau, à la requête et en présence des requérans ci-dessus dénommés, qualifiés et domiciliés, en présence et sur l'estimation du même sieur expert, avons procédé par continuation, en la demeure des requérans, à l'inventaire dont il s'agit.

=== Argenterie ===

une grande cuillère potagère, deux dito à ragoût, six couverts appelés au chiffre C.D., quatre dito au chiffre J.G.D., une cuillère marquée E.G. et dix cuillers à café pesant ensemble 2,60 kg 508,60

=== Numéraire ===

une pièce de cinq francs5,00
monnoie40,00
cautionnement de débitant de tabacs, 300 francs, ainsi qu'il résulte d'une reconnaissance du receveur principal de Morlaix en date du 13 juillet 1816, ci-inventoriée et paraphée par Me Le Férec l'un des notaires soussignés300,00

=== Hardes ===

les hardes du veuf100,00             les nippes de la défunte120,00

Total de l'actif de la communauté Robée : 4.874,85

=== Passif de ladite communauté ===

M. Robée a déclaré que sa communauté doit :
1° à Me Le Guen, notaire à Landerneau, pour la levée dernière de terres à Reun-Glas72,00
2° à la commune de Saint-Servais, pour trois levées de ferme102,00
3° à M. Guennegan, pour la même cause108,00
4° à M. Durumain Le Bris, négociant à Landerneau, pour même cause100,00
5° à la fabrique de l'église de Plouneventer pour la même cause21,00
6° à M. Thoraval, receveur des contributions indirectes165,26
7° aux héritiers Gourdin pour prêt1.260,00
8° à Mme veuve Sauvé, négociante à Landerneau, pour boissons600,00
9° à M. Aiguepartz, marchande de vin à brest, pour la même cause66,00
10° à Nicolas Lorein de Morlaix, pour prêt800,00
11° à Jean Le Saout du moulin de K/yven, pour reste du principal du contrat du 11/10/1821 cf ci-après96,60
12° à M. Le Férec, marchand de vin à Landivisiau, pour reste de boissons8,00
13° à Mlle La Boixière, pour planches 100,00
14° à M. La Mothe, chirurgien, pour frais de la dernière maladie, par apperçu100,00
15° à M. Hébrard, pour médicaments et sirops, fournis à la défunte12,00
16° à Paul Le Roux de Quéléré Saint-Servais, pour reste du prix de genêt12,00
17° à Madame Guillemain, pour abonnement de lecture6,00
18° au vitrier, pour ouvrage6,00
19° à M. Mazé, marchand à Landerneau, pour draps17,00
20° à Jacques Demeuleun, de Landivisiau, pour verres et plats14,00
21° pour l'assurance de la maison18,70
22° à Jean Cocheat, couvert, demeurant au Streajou 12,00
23° à nous Me Le Férec, l'un des notaires soussignés, pour le coût du bail à ferme du 26/10/182620,00
24° à Me Huc, notaire à Ploudiry, pour prix d'un cheval96,00
Total   3.801,56
l'excédent actif :   1.062,29

Acquets de la communauté

Au cours de la communauté qui a subsisté entre M. et Mme Robée, il a été acquis :

  1. un champ, partie terre chaude, partie sous pré, partie sous taillis, nommé Parc ar Feunteun, avec la fontaine y étant, situé au terroir de K/yven en Saint-Servais.
    Dans ce champ a été construite l'habitation de M. Robée, consistant en une maison principale, une autre petite maison au levant, écurie et grange au nord de cette dernière maison, un clos à paille, issues et un jardin.
    Seul titre au soutien, acte de vente du 9 mai 1819, passée devant Me ?: Le Férec, notaire à Landivisiau, enregistré, et dont l'expédition est ici inventoriée sous la côte N° 1
  2. Le quart d'héritages consistant en mazières de maisons et terres, situés au terroir de Trépidou en Plouzévédé, et un champ, terre chaude, au terroir de K/uzoré en Saint-Servais.
    Seul titre au soutien : acte de vente du 3/3/1818, Me Cozanet, notaire à Landivisiau, enregistré, et dont les deux expéditions sont ici inventoriées sous la côte N° 2
  3. Une maison sous ardoise, autre idem derrière, une crèche, une grange, une aire à battre, puits et issues, situés au bourg de Saint-Servais.
    Titres au soutien : actes du 26/6/1820 et 11/10/1821, passé devant Me Le Férec, l'un des notaires soussignés, et dont les expéditions sont ici inventoriées sous la côte N° 3
  4. Le petit lieu de K/uzoré en Saint-Servais, consistant en une maison manale, un jardin, une aire à battre et deux champs.
    Titres au soutien : 11 pièces et après un acte de vente du 9/4/1819, passé devant Me K/neis, notaire à Brest, enregistré, toutes ici renfermées dans une liasse ici inventoriée sous la côte N° 4

Testament de défunte Mme Robée

M. Robée a représenté l'expédition de l'acte de dépôt du testament olographe de son épouse : ledit acte passé devant Me Huc, notaire à Ploudiry, le 10 août dernier, dument enregistré. Il a été donné lecture de ce testament au Sieur Dargent, qui en sa qualité de tuteur légal de son fils, a déclaré consentir à son exécution pleine et entière. Enfin par ce testament Mme Robée donne à son époux sa portion disponible. L'expédition dudit acte de dépôt a été remise au légataire après avoir été, comme toutes les autres titres sus-analisées, paraphée par Me Gabriel Le Férec, l'un des notaires soussignés.

Chapitre deux - Communauté Dargent

=== Dans l'attelier ===

deux tables à travailler les cuirs36,00
différents outils à idem, tels que leucettes, pomelles, couteaux à revers et lyre, formes à cambrer et pommelles à rayer ... ... ...150,00
trois ??? de barrique d'huile310,00
couperose et noir de fumée 50,00
neuf fûts de barrique13,75
trois fûts de barils3,50
trois seaux et une barratte avec cercles de fer4,75
ventrages de cuir, travaillés et non travaillés120,00
huit peaux de cheval, dont deux travaillées115,00
dix-huit peaux de génisse non travaillées270,00
quatre idem travaillées56,00
une boête de cuir fort à semelle, contenant cinq côtés150,00
quatre douzaines de veau fort210,00
une douzaine de veau léger20,00
trois douzaines de basane blanche54,00
quatre douzaines de basane jaune36,00
quatorze côtés, cuir de baudrier240,00
deux paires de balances avec poids et brancards24,00
tiges de bottes, bottines et avant-pied36,00
un gré et une demi-douzaine de pierres douces à affûter les outils ... ...13,00
un bât à timon, bât à porter, deux sangles, deux brides et une poche à ???? ... ...14,50
deux autres côtés, cuir fort à semelle61,00
une demi-douzaine de chaises9,00
deux glaces ??? brisée2,00
cinquante-cinq kilogrammes fil de ménage110,00
deux montres dont l'une d'or et l'autre d'argent42,00
une tabatière en écaille, garnie dans l'intérieur en argent doré ... ...15,00
trois aigrettes dont deux en or et une en argent3,50
trois bagues en or25,00
une paire de grandes boucles d'oreille, à l'ancienne mode, avec une petite chaîne de montre aussi en or21,00
une guitare12,00
une selle3,00
une vache60,00
le cheval24,00

=== Numéraire ===

trente-trois pièces de cinq francs quatre-vingt centimes faisant191,40
quinze pièces de cinq francs75,00
trente pièces de deux francs60,00

=== Hardes ===

les hardes du veuf130,00
les nippes de la défunte Madame Dargent60,00

=== Crédits ===

il est dû pour divers, pour marchandises vendues et livrées2.999,70

Total de l'actif : 5.897,10

=== Passif ===

M. Dargent a déclaré que sa communauté doit :
1° à Nicolas Laurent, jardinier à Morlaix, pour prêt1.100,00
2° à Guillaume Abgrall de K/vanous, pour marchandises515,00
3° à M. Hamon de Landivisiau, pour idem536,00
4° à MM. Bachelerie et Rivière de Brest, pour idem630,00
5° à M. Lau???, de Brest, pour idem320,00
6° à M. Dauchez de Landivisiau, pour idem226,00
7° à M. Chrevrel de Morlaix, pour prêt500,00
8° à M. Montfort de Landivisiau, pour marchandises125,00
9° et à divers, pour restant de compte237,00
Total du passif :  4.189,25

Ledit sieur Dargent nous a déclaré, sur l'interpellation lui faite, qu'il ne lui est rien dû par son fils.

Tous les objets décrits et inventoriés sous le chapitre premier du présent inventaire, ensemble les titres de propriété, sont demeurés, par continuation, en la garde et possession de M. Robée ; quand aux objets portés sous le chapitre deux ils restent aussi par continuation en la possession de M. Dargent, sous les charges de droit.

Messieur Robée et Dargent nous ont affirmé, par serment, de n'avoir plus rien à inventorier, de n'avoir rien détourné, vu ni su qu'il ait été détourné aucun objet dépendant soit de la communauté de l'un ou l'autre d'eux ; en conséquence, nous avons clôturé le présent inventaire, auquel nous avons été occupé ce jour jusqu'à quatre heures de relevée, par double vacation.

Fait et conclu à la maison indiquée en l'intitulé, et ont les sieurs requérans et expert signé avec nous notaires, après lecture. Robée - Cde Dargent - Guennégan, expert - Gel Le Férec, notaire - ?? Leconte.

X

 

"Yan' Dargent a grandi, il est temps qu'il apprenne le rudiment". Il est envoyé par Robée chez un membre de la famille, instituteur à Plouaret. Qui était cet instituteur ? Beaucoup se sont posé la question. Après quelques recherches, j'en ai déduit qu'il s'appelait Jean-Marie Le Thomas (voir en annexe).

 

En 1830, Pierre Robbé devient l'adjoint du maire de Saint-Servais, Claude Mével. Sous son mandat, Robé remplit ponctuellement la fonction d'officier de l'état-civil. Pierre Robée a-t-il été maire de St-Servais ? On peut dire qu'il a accompli cette fonction par intérim car Claude Mevel est décédé le 21/5/1831 et Jean Kerdiles, le maire suivant, n'a pris ses fonctions de maire qu'en février 1832. Entre temps, il fallait bien que quelqu'un assume le rôle de maire. C'était Robée le mieux placé.Cependant, sur les actes d'état-civil il se qualifiera toujours comme "adjoint au maire, faisant les fonctions d'officier de l'état civil de la commune". Il ne pouvait pas écrire le mot "maire" dans les actes officiels car il n'avait pas été élu. Sa famille n'avait bien sûr pas cette retenue sur une plaque funéraire (voir plus bas).

 

En 1832, Robée se remarie à Brest avec Marie Hyacinthe Martin  , veuve de Claude Fournioux.

X Marie Hyacinthe MARTIN, née le 26 janvier 1793, Brest, décédée le 9 novembre 1844, Ty Robée, St-Servais (à 51 ans).
X1 Mariée le 19 septembre 1814, Brest, avec Claude FOURNIOUX, né le 26 mars 1773, Paris, décédé le 25 juillet 1828, Lanmeur (à 55 ans), Ebéniste, dont X2 Mariée le 16 avril 1832, Brest, avec Pierre ROBEE, né le 20 mai 1776, Plouaret (22), décédé le 31 mars 1862, Quimper (à 85 ans), commis de bureau civil de la marine, débitant de tabac, aubergiste, dont

Elle vient, bien sûr, résider à St-Servais avec ses deux enfants en bas-âge, Emile et Elisa. Pierre et Marie Hyacinthe auront une fille en 1835, mais elle ne survivra pas. L'épouse de Robée décède en 1844. Pierre sera recensé à Ty-Robée jusqu'en 1846, avec une domestique et deux pensionnaires cette année-là.

 

Puis, on le retrouve à Quimper au 8, rue René Normant, chez son beau-fils Auguste Baptiste Fournioux, où il est recensé en 1861. Il y décèdera en 1862.

Recensement de 1861 à Quimper - Rue Normand, n° 8 (AD29 en ligne)

8 4 14FourniouxAugusteConducteur des Ponts et Chaussées43 ans
8 4 15GuittotFrançoiseSa femme38 ans
8 4 16FourniouxAugusteLeur fils12 ans
8 4 17FourniouxEmileLeur fils10 ans
8 4 18FourniouxMarieLeur fille6 ans
8 4 14RobéePierreLeur beau-père84 ans

Acte de décés à Quimper

L'an 1862, le 30 mars, à 10 heures du matin, devant nous François Veisseyre, adjoint maire, délégué pour remplir les fonctions d'officier public de l'état-civil de Quimper, ont comparu Auguste Baptiste Fournioux, âgé de 43 ans, et Pierre Lamendant, âgé de 70 dix ans, tous deux conducteurs des Ponts et Chaussées, domiciliés en cette ville, lesquels nous ont déclaré que Pierre Robée, âgé de 85 ans, ancien chef de timonerie pensionné, né à Plouaret, Côtes du Nord, et domicilié à Quimper, veuf 1° de Jeanne Vincente le Coz et 2° de Marie Hyacinthe Martin, fils légitime de feus Pierre Robée et de Françoise Le Roux, est décédé ce matin à une heure, en sa demeure sise René Normant, ainsi que nous nous en sommes assuré ; et ont, après lecture, les comparants signé avec nous.





   Plaque tombale dans l'ossuaire de Saint-Servais

 

Recherche de l'instituteur de Plouaret

G. Hanciau dans son livret Yan' Dargent sa vie et ses oeuvres, publié en 1889, nous dit que Yan' Dargent à la mort de sa mère fut confié "à l'un de ses oncles nommé Thomas, vieux chouan, maître d'école à Plouaret ...", sans plus de précision. Certains, comme dans le catalogue des oeuvres présentées en 1989, n'ont pas hésité à dire que "Pierre Robée confie l'enfant à Thomas Robée, son oncle instituteur à Plouaret".

En travaillant sur la famille de Pierre Robée, de façon très étendue, je n'ai de point trouvé quelqu'un qui se serait appelé "Thomas Robée", ni même quelqu'un qui porte le prénom "Thomas".

En recherchant un instituteur à Plouaret sur ces nom et prénom, je ai fait "chou blanc". Par contre, le recensement de 1836 à Plouaret le plus ancien connu (AD22 en ligne vue n°6), nous donne ceci :

227 46Le ThomasJean-Marieinstituteurmariéâge 52 ans=> né vers 1784
228 46Guyomar / femme Le ThomasFrançoisedébitante de tabacmariéeâge 31 ans=> née vers 1805
229 46Le ThomasVirginieenfantâge 11 ans=> née vers 1825

Ce Jean-Marie Le Thomas serait-il le "vieux chouan" cité pas Hanciau, "nommé Thomas", sans plus de précision. Serait-il peu ou prou parent à Pierre Robée ?


Jean LE BLANCHE, décédé le 30 janvier 1726, Plouaret, maître.
Marié le 7 octobre 1710, Plouaret, avec Vincente GUIASTRENNEC, décédée le 17 janvier 1726, Plouaret, dont

Extraits de Si Plouaret m'était conté par Jean Piriou

p. 114 et 115 :

... après l'effondrement de l'Empire, ... la Première Restauration ... l'ordonnance royale du 29 février 1816 organise l'instruction... l'instituteur primaire breveté pour la commune fut Jean-Marie Le Thomas, ancien officier de la Grande-Armée, qui ajoutera à ses fonctions de maître d'école, la charge de commandant de la Garde Nationale de Plouaret (en 1822) et le commerce de débitant de tabac (1826)".

p. 119 (vue 60) :

Le premier instituteur dont il est fait mention dans les archives municipales en 1816 est M. Bonville qui enseignait au bourg et le sieur Le Prieur dans le hameau du Vieux-Marché.

En 1817, c'est le sieur Jean-Marie Thomas, ancien officier de Napoléon 1er, le conseil municipal lui allouant 200 F par an tant pour son loyer que pour l'enseignement gratuit donné aux indigents. Les élèves plus fortunés devaient payer personnellement : pour apprendre les lettres et épeler, 0,50 F par an ; pour lire en français et en latin, 0,75 F par an ; pour apprendre à traduire le français en breton, 1,25 F ; pour apprendre à écrire sous la dictée, 1,50 F. La grammaire, l'arithmétique, la géographie et l'arpentage, il fallait payer 2 F par an.

En 1830, le 16 novembre, le sieur Thomas est légalement autorisé à Plouaret ; le 26 novembre, le conseil municipal sans augmenter son traitement décide qu'aucun enfant ne suivra gratuitement l'école sans avoir eu au préalable un certificat d'indigence du maire.

En 1841, M. Thomas démissionne et est remplacé par M. Louis Constant Payart, ...

p. 133 et 134 (vue 67) :

La médaille de Sainte-Hélène, au lieutenant Jean-Marie Le Thomas, chevalier de la légion d'honneur.

... un ancien lieutenant des Armées de Napoléon 1er : Jean-Marie Le Thomas. Il avait sans doute tiré un mauvais numéro, à moins qu'il n'ait accepté d'être "suppléant", c'est-à-dire le remplaçant d'un autre selon un arrangement de gré à gré. Il était certainement astucieux, robuste et courageux, avec en plus des qualités de chef qui lui feront gravir les échelons de la hiérarchie militaire puisque c'est comme lieutenant qu'il recevra la Croix de chevalier de la légion d'honneur des mains du maréchal Ney, après le passage de la Bérésina en décembre 1812, lors de la retraite de Russie.

C'est certainement le premier Plouaretais décoré de notre grand ordre national à l'âge de 29 ans. Cette prestigieuse décoration était assortie d'une rente annuelle de 2.000 francs or (ce qui correspond à 4.000 de nos francs "lourds"). Selon un conte de François-Marie Luzel écrit en 1868, cette rente lui "permettait de joindre les deux bouts et de coucher avec sa bonne".

Après Waterloo, la restauration des Bourbons et le retour de Louis XVIII, les militaires ayant servi l'Empereur furent mis en disponibilité et ne reçurent qu'une demi-solde. Le lieutenant Le Thomas avait alors 32 ans. Il revint au pays et devint instituteur public à Plouaret avec l'autorisation de l'évêché. Il eut parmi ses élèves un autre Plouaretais célèbre, François-Marie Luzel, qui nous a laissé sur son maître d'école quelques savoureuses appréciations. Comme il arrivait parfois au jeune écolier, qui en cette époque romantique aimait vagabonder dans la campagne, d'arriver en retard en classe, il devait subir la dure discipline de l'ancien soldat de la grande armée : une demi-heure de piquet à genoux. Et plus tard, dans un conte intitulé "Henora Lestrezer", Luzel dépeint ainsi son maître, qui exerçait aussi les fonctions de chantre au lutrin de la paroisse : "Vieux magister de village à la trogne enluminée et accidentée d'énormes mamillaires, comme un tumulus gaulois labouré par les taupes". La contestation, comme on le voit, ne date pas d'aujourd'hui ! Par la suite, on octroya à Jean-Marie Le Thomas un bureau de tabac installé dans une grande chaumière construite en 1815, à l'angle des routes de Ploumilliau et de Lanvellec. ... ...

Ce solide baroudeur qui fut à Austerlitz, en Espagne, en Russie et à Waterloo 1, était né en 1783. ... ... Il mourut à 82 ans, le 21 février 1865. Il est enterré dans le cimetière de Plouaret. Sa tombe se trouve à droite du côté du calvaire. Une plaque sur la stèle porte son épitaphe :

Jean-Marie Le Thomas, lieutenant de Napoléon,
Chevalier de la Légion d'honneur. ...

1 Waterloo, c'était en 1815. Jean-Marie Le Thomas y était-il vraiment ? Je ne l'ai pas trouvé dans les 850.000 noms de soldats napoléoniens dans "Mémoire des hommes". Ni, par ailleurs, dans Leonore pour les décorés de la Légion d'Honneur.

Sources

AD29 = Archives départementales du Finistère en ligne
ADQ = Archives départementales du Finistère à Quimper


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