Voir aussi :
- Les débits de boissons et restaurants
- Les autres commerçants et artisans
- Les vieux métiers

• Chemin de fer : il est opérationnel depuis l'année précédente, 1865. Mais, il reste donc beaucoup de choses à terminer, vu le nombre de terrassiers, quelques journaliers et les hommes d'équipe (cheminots). Il y avaient aussi des scieurs de long : pour couper les traverses ?
• Minoteries : ces minoteries se trouvent sur la commune de Plouneventer. Les employés logeant sur place ou venant d'ailleurs ne sont donc pas comptabilisés dans ces chiffres.
• Léon de Lavillasse est déjà un employeur important (cultivateurs + personnel de maison). Il le sera plus encore quand il rachètera la minoterie de la Roche-Blanche (1870) et créera les forges de Brezal (1879).

• Cultivateurs : c'est la profession majoritaire. Il faut noter que les cultivatrices qui travaillent avec leurs maris ne sont pas recensées comme telles, de même que bien souvent les enfants pourtant en âge de travailler à la ferme. Seules les cultivatrices, veuves, qui dirigent leur exploitation sont incluses dans ce chiffre, qui pourrait donc presque être doublé. Le chiffre de 75 est plus proche du nombre d'exploitations.
• Meuniers : ce qui est dit pour les cultivateurs pourrait être dit pour les meuniers des petits moulins.
• Fileuses : elles travaillent à la Filature de Landerneau, appelée aussi Traoñ-Elorn. Pour certaines, 6 cas, l'employeur n'a pas été indiqué : travaillent-elles à domicile ou est-ce un oubli du recenseur. Dans ce cas, il faudrait les rajouter dans le tableau des employeurs (voir voir plus bas).
• Regrattiers et régrattières : commerce de détail.
• Rhabilleur : il s'agit de rhabilleur de meules de moulin, celui qui repiquait les sillons dans les meules

En définitive, les terres labourables n'ont jamais dépassé 43% de la superficie de la commune ; les prairies, les landes et les bois sot très étendus même si, en 1953, on note une augmentation des terres labourables et des landes au détriment des bois et surtout des prairies naturelles.

La polyculture est de règle dans la commune : le blé domine associé au seigle, au colza et à la pomme de terre. Un seul fermier cultive du maïs fourrager. En 1953, le lin est à nouveau cultivé sur 1ha25. Cette culture qui fit la richesse de la vallée de l'Elorn il y a 2 siècles, était alors importante. Il alimentait des huileries à l'emplacement actuel de certains moulins et il avait été à l'origine d'un centre linier à Botloïs, détruit par un incendie au 18ème siècle.

Les cultures fourragères, trèfle, luzerne, betterave sont en essor. Elles permettent d'associer à la polyculture un élevage très actif. Les bovins sont nombreux : une moyenne de 10 à 15 têtes est fréquente. Les fermières s'occupent des bovins et vendent leur beurre au marché de Landerneau, chaque samedi.

Les fermiers ont la charge des chevaux de race bretonne, nombreux dans chaque exploitation. La moyenne étant de 3 en 1953. Une évolution s'est manifestée depuis 1949, à la suite du recul des prix de vente : on se consacre à présent davantage à l'élevage des chevaux de travail. Ainsi, de « naisseur » le terroir Rochois est devenu éleveur. Les animaux âgés sont vendus sur les foires de La Martyre, Landivisiau surtout. On dénombre 211 chevaux en 1953 dans les fermes Rochoises.

Exceptés 12 moutons recensés en 1953, l'élevage des porcs, pratiqué pour l'auto consommation est en essor depuis 1947, le cheptel passant de 110 à 139.

Une autre originalité de LA ROCHE MAURICE réside dans l'importance des bois et des landes. Les bois, situés essentiellement sur les versants des vallées et autour des « châteaux » de Kernévez, Kéraoul, Le Pontois, Kerlys, et Pont Christ, se composent de bois taillis coupés tous les 10 à 12 ans, et de quelques rares futaies : le bois du pontois couvrant 9ha94 ares appartient à M. ABIVEN. depuis 1947 le défrichement des bois taillis s'intensifie au profit de nouvelles surfaces cultivées en seigle d'abord, puis pomme de terre ensuite et blé enfin au terme de 4 ans.

Les moulins constituent une activité non agricole mais liée à l'agriculture. 3 moulins sont en activité : le moulin Branellec à Kérigeant, le moulin Leverge à Ty-Ruz, le moulin Kerbrat sur Le Morbic. Le moulin de Kérigeant remonte à 2 siècles, soit 1750 environ, ainsi que le moulin de Ty-Ruz. Le moulin Kerbrat date du XIXe. Les deux premiers furent à l'origine des huileries de lin, très répandu dans la vallée de l'Elorn. Quatre autres moulins désaffectés se situent sur Le Morbic : Kermadec, Ligoulven, Le Crann et un sur le ruisseau du Frout près de Kerfaven. Ces moulins produisent 130 quintaux par jour en moyenne ; 300 quintaux pour le moulin Leverge.

Correctif de la phrase du fond bleu : Le moulin de Kérigeant ainsi que le moulin de Ty-Ruz, dans leur première version, ont été construits en 1827 et 1821, respectivement. Celui de Ty-Ruz (moulin de l'Elorn) fut à l'origine un moulin à huile et à céréales, d'où son nom "Milin-Eol" parfois utilisé. Le moulin Kerbrat est plus ancien, il date de l'ancien régime, mais fut reconstruit à la fin du XIXe siècle. A propos de moulins désaffectés : Le moulin de Pont-Croix (ou Keramer) et celui de La Roche étaient aussi désaffectés en 1950. Ainsi que celui du Frout sur l'Elorn. André Croguennec.

Les 3 minoteries de LA ROCHE MAURICE achètent 80% de leur blé à la coopérative agricole de Landerneau, le reste à une coopérative du Faou et de Guipavas. Les paysans de LA ROCHE MAURICE, comme dans de nombreuses communes de l'époque, pratiquent l'échange blé-pain avec le boulanger par l'intermédiaire du meunier.

La meunerie occupe 21 personnes à LA ROCHE dont 12 pour le moulin Leverge. Les minoteries alimentent les boulangers des communes situées dans un rayon de 30 km pour les moulins Kerbrat et Branellec. Le moulin Leverge vend sa farine dans tout le Finistère.

Au bas-bourg se concentrent les commerçants-forains qui vendent leurs fabrications sur les marchés des environs. On y dénombre un marchand de chaussures, un marchand de tissu et confections, trois marchands d'articles de bonneterie employant 8 ouvrières. La maison de confection de blouses et de tabliers fait travailler 6 ouvrières à domicile. Ces commerçants forains fréquentent les marchés hebdomadaires de la région, Landerneau, St Pal de Léon, Crozon, Morlaix, Landivisiau et parfois Châteaulin.

Un commerce en gros sédentaire, situé en bordure de la RN 12 commercialise les produits laitiers d'Isigny te pour les yaourts, le lait fourni par les laiteries de Lanneufret et St Derrien ; 3 livreurs y sont employés.

Outre ces commerçants, LA ROCHE possède tous les petits commerces traditionnels : 3 bouchers-charcutiers ; 14 débits de boissons qui sont très actifs surtout le 1er jeudi du mois où a lieu la foire mensuelle. Très fréquentée et animée, cette foire occupe tout le bourg : « place aux vaches » au centre bourg ; « place aux veaux » près de la bascule municipale ; « place aux cochons » près du Château. Déjà en déclin suite à la 2ème guerre mondiale et à cause de la suprématie des foires aux chevaux de La Martyre et de Landivisiau, la foire de LA ROCHE est supprimée en 1957.

Excepté un menuisier installé au bourg et qui emploie 3 ouvriers, tous les artisans se rencontrent au bas-bourg : un maréchal ferrant, un réparateur cycliste, un marbrier et une entreprise générale du bâtiment qui emploie 10 ouvriers.

Deux établissements à caractère social sont installés sur la commune. A Kerlys, longeant la RN 12 se trouve l'ancienne demeure de la Marquise de LAVILLASSE, cédée à l'évêché en 1948. La villa, agrandie, accueille en 1953 une vingtaine de religieuse de l'ordre du St Esprit placée en maison de repos.

Le centre de DON BOSCO, situé au château de Kéraoul, a été créé en 1946. Achetée par une Société Civile d'une vingtaine de membres la propriété est gérée en association avec l'évêché. Accueillant 70 pensionnaires encadrés par 2 prêtres, 3 instituteurs et 2 éducateurs, le Centre assure l'instruction de ces jeunes issus de milieux défavorisés ou ayant commis des délits d'ordre judiciaire. Les pensionnaires y demeurent jusqu'à leur majorité. 17 employés y travaillent tant au centre qu'à la ferme attenante de 30ha qui fournit lait, beurre, légumes, oeufs..

Toutes les activités de LA ROCHE, agricoles ou non, sont favorisées par un réseau de voies de communications très dense.

2 routes nationales traversent la commune : la RN 12 de Brest à Paris ; la RN 164 de Brest à Angers. Les voies communales disposées en étoiles) partir du bourg sont peu agréables car l'herbe pousse entre les cailloux anguleux. L'entretien des chemins communaux se fait par le biais des « prestations » : les contribuables s'acquittent de leurs taxes communales par des journées de « cassage de cailloux » sous la conduite de « l'Agent voyer » communal.

LA ROCHE-MAURICE possède aussi une « halte SNCF » où s'arrêtent chaque jour les omnibus, 5 allant vers Morlaix, 6 allant vers Brest. Le 1er omnibus du matin est « le train ouvrier » qui à 6h30 transporte vers Brest les 90 ouvriers de l'Arsenal et des entreprises de Brest. Le retour a lieu à 19 heures. La halte est supprimée en 1985 et des logements sociaux sont construits à sa place.

La population ouvrière est sans conteste la plus importante catégorie de la population non agricole. Outre les 90 ouvriers cités, les usines de Landerneau accueillent une grande partie : usine Dior qui fabrique les engrais, La Grande Briqueterie, la brasserie de la rue des capucins, l'usine de l'Ozone (ex : C.E.O) à Pont-Ar-Bled, la carrière de Kerfaven (actuelle S.E.K). La plupart de ces ouvriers occupent des appartements exigus, appartenant à de riches citadins. Certaines maisons abritent plusieurs ménages, telle l'ancienne fromagerie St Anne, située aux Plants qui abrite 3 ménages de 3 enfants chacun, au 1er étage à raison d'une pièce par famille.

En 1953, s'achève à LA ROCHE, et c'est un progrès considérable, le plan d'électrification commencé en 1935 et qui a été ralenti par le conflit de 1939-1945. L'électrification s'est faite en 4 étapes :
- 1935 : Poste 1 : sont desservis le bourg et le Bas-Bourg.
- 1953 : Poste 2 : le poste du « guip » dessert Kéraoul-Kernévez.
- 1953 : Les postes 3 et 4 desservent les secteurs de Kerguinou et de Pont Christ.

Il reste encore des secteurs non électrifiés en 1953 : Kéraoul Izella et Kermaré seront desservis par Pencran ; Le Guilloc à l'est sera desservi par La Martyre ; le secteur de Créach-Miloc et toute la partie nord attendra encore quelque temps puisque la commune de Plounéventer « traîne les pieds » depuis le rattachement de ce secteur à LA ROCHE en juillet 1948.

LA ROCHE-MAURICE, bien reliée à la ville par les voies de communication se modernise très vite.

En effet, les fermes sont desservies par « la COOP » toutes les deux semaines en épicerie, mercerie, quincaillerie. Le menu des paysans est de plus en plus varié et n'est plus guère différent du menu des citadins. Il en va de même de l'habillement.

Avec l'électrification, le confort a beaucoup progressé avec l'arrivée de la T.S.F, le fer à repasser électrique, le « butagaz » accélère la cuisson, l'eau courante fait son apparition dans les maisons neuves du bas bourg où les « citernes » recueillent les eaux de pluie favorisant ainsi l'hygiène et l'installation de « salles de bains ». Toutefois, les puits et les pompes manuelles demeurent les plus fréquents.

Les fêtes religieuses sont aussi l'occasion des réjouissances : le « patron de l'Ascension » draine vers le bourg la foule des communes voisines et le pardon de « Pont-Christ », le 2ème dimanche de Septembre est l'occasion de se livrer au tir à la corde, à la course en sac, ou au lâcher du coq.

La jeunesse se distrait grâce au bal chez « Pierre le Gall » (actuellement Auberge du Château) en matinée et soirée, distraction émaillée parfois de batailles rangées entre « Rochois et Kerhorres ». Enfin le football fait son apparition en 1952, ce sera le début de l'U.S.R. !

Bien que le bas-bourg, non agricole, contraste avec les hauteurs agricoles, à LA ROCHE règne « l'esprit de village ». Tout le monde se connaît, les « potins » circulent vite colportés aussi par les 2 facteurs des Postes.

Le Rochois est par nature expansif, serviable, gai de nature. A cet égard il s'oppose au Léonard, froid, austère, méfiant que l'on rencontre à quelques kilomètres au nord. Cette différence de tempérament est vérifiée par l'histoire. En effet l'Elorn formait la frontière entre les comtés de Léon et de Cornouaille.

Roger Bras X

(1) Les superficies renseignées ici sont celles des exploitations ayant leur siège sur la commune quelle que soit la localisation des parcelles. Elles ne peuvent être comparées à la superficie totale de cette commune.

(2) Exploitations dont le nombre d'UTA (4) est supérieur ou égal à 0,75 et la marge brute standard est supérieure ou égale à 12 ha équivalent blé.

(3) Somme des fourrages et des superficies toujours en herbe.

(4) Une unité de travail annuel (UTA) est la quantité de travail d'une personne à tempds complet pendant une année.

(5) La population familiale active comprend toutes les personnes, membres de la famille du chef d'exploitation ou des coexploitants (y compris ceux-ci) travaillant sur l'exploitation.

(6) Il s'agit des salariés permanents et occasionnels n'appartenant pas à la famille du chef d'exploitation ou des coexploitants.

(7) Les superficies renseignées ici sont celles qui sont localisées sur la commune.

c - Résultat confidentiel non publié, par application de la loi sur le secret statistique

Source Bulletin Municipal - Octobre 2001

Source Bulletin municipal 1993 

• Les plaisirs de la table
• Corps et esprit
• Maison, déco et jardin
• Les services
• Les services de santé
• Le marchédu vendredi