blason de La Roche

Morvan Lez Breizh

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Marche de Lez Breizh :

Préambule

 Louis Le Débonnaire
dit aussi Le Pieux
 Morvan et son épouse avec Witchaire, de dos.

Au Vè siècle, après l'immigration venue d'outre-manche, l'organisation du pays breton se met en place, les paroisses se regroupent sous l'autorité d'un chef portant le titre de mac'htiern. Ces groupes appelés "pou" étant eux-même réunis pour former des "broioù". A la fin du siècle, des hordes germaniques encore sauvages, celles de Francs, déferlent sur les territoires gallo-romains. Mais à l'ouest, elles s'arrêtent à l'entrée de la péninsule armoricaine. Les pays de Rennes, Nantes et Vannes, passent des accords de "bon voisinage" avec Clovis (roi des Francs de 482 à 511), les autres l'ignorent superbement.

Cependant, les rapports avec nos voisins de l'est vont devenir pour le moins tumultueux, avec sans doute une accalmie sous le règne de Dagobert (roi des Francs de 629 à 639).

La situation changea considérablement avec la prise de pouvoir d'un certain Pépin, dit "Le Bref" (roi de751 à 768). L'ambitieux personnage rêvait en effet de soumettre à sa domination tous les peuples voisins. Il attaqua la Bretagne par le sud, mais devant une résistance farouche des troupes bretonnes, il se retira assez précipitamment. En 786, Charlemagne (roi de 768 à 814), fils de Pépin, expédia en Bretagne le sénéchal Audulf, à la tête de forces considérables. Les envahisseurs pillèrent et ravagèrent le pays, puis se retirèrent en emmenant des otages et en proclamant que les Bretons étaient définitivement soumis. Mais ceux-ci continuèrent de refuser de payer le tribut qui avait été instauré par Pépin. Le "Grand" Charlemagne lança d'autres expéditions, dont celle de 811 à laquelle il participait lui-même. Cependant, le succès de celles-ci se révéla nul et jusqu'à sa mort la Bretagne Armoricaine resta en dehors de l'Empire.

Le fils de Charlemagne, qui lui avait succédé sur le trône impérial, Louis Le Débonnaire ou Le Pieux, se jura de réussir là où son illustre père avait échoué.

Morvan Lez Breizh

Les rudes combats qu'il leur avait fallu soutenir pour défendre leur liberté avaient rendu évident aux yeux des Bretons que s'ils continuaient à combattre en ordre dispersé, ils succomberaient les uns après les autres. Ils décidèrent d'élire un chef commun, leur choix de porta sur le roi de Léon, Morvan, à qui l'histoire devait attribuer le surnom de Lez Breizh, "Hanche (c'est-à-dire soutien de la Bretagne).

Louis Le Débonnaire décide d'envoyer auprès de Morvan un représentant des Francs, afin de "l'avertir par cette démarche, sur le sort qui le menace". C'est l'abbé Witchaire, un "homme proble, habile et d'une sagesse éprouvée" qui sera chargé de négocier avec le roi des Bretons, d'exiger de lui notamment le paiement du "juste tribut".

Witchaire se rend dans sa résidence royale bretonne de Roc'h Morvan : "Un endroit qu'entoure d'un côté des forêts, de l'autre un fleuve tranquille, et que défendent des haies, des ravins et un vaste marais. Au milieu est une riche habitation. De toutes parts, les Bretons y accouraient en armes, et peut-être alors était-elle remplie de nombreux soldats. Morvan le préférait à tout autre, et y trouvait tout ce qui pouvait lui garantir un repos assuré". C'est ainsi qu'Ermold le Noir, le chroniqueur franc de l'époque décrit le château et son environnement.

Dans la grande salle de la demeure, les deux hommes se saluent, s'assoient et font éloigner tous ceux qui les entourent. Witchaire exige le tribut, seul moyen d'obtenir "la fidèle amitié du Franc et la protection de ses armes". Alors que Morvan hésite, son épouse "sort de la chambre nuptiale et vient solliciter les embrassements accoutumés de son époux". Elle souffle à son mari de demander à l'abbé d'attendre sa réponse jusqu'au lendemain matin. Après une nuit de mûre réflexion, Morvan déclare à l'envoyé du souverain franc : "Hâte-toi de reporter ces paroles à ton roi ; les champs que je cultive ne sont pas les siens, et je n'entends point recevoir ses lois. Qu'il gouverne les Francs ; Morvan commande à juste titre aux Bretons, et refuse tous cens et tout tribut."

La guerre est inévitable : l'armée franque se rassemble à Vannes et l'empereur commande lui-même ses troupes, auxquelles se sont joints des milliers de mercenaires. Une ultime tentative de conciliation, mais Morvan se montre aussi déterminé que précédemment.

Les combats sont déclenchés, chaque armée ayant sa technique propre. Les Francs dans un premier temps semblent l'emporter, pratiquant la technique de la terre brûlée. "Partout, ils recherchent les approvisionnements cachés... Hommes, boeufs, brebis, tout devient la proie malheureuse du vainqueur. Nul marais ne peut offrir un asile aux Bretons ; nulle forêt n'a de retraite assez sûre pour les sauver. ... Les églises sont respectées, mais tous les autres bâtiments sont livrés aux flammes dévorantes."

Face à l'offensive franque, la technique bretonne, du fait d'un nombre de soldats moins important, est celle de l'effacement, de l'évitement, du refus de tout combat frontal. Ce refus apparent du combat est en fait une technique éprouvée : celle de la guérilla. A mesure que les armées franques s'avancent dans les terres bretonnes, les soldats de Morvan les harcèlent, fondent avec rapidité et par surprise sur les éléments les plus faibles de l'armée. "Bientôt Morvan s'élance, prompt comme l'éclair, sur les ennemis qu'il rencontre, les attaque par derrière, et plonge son épée dans leurs larges poitrines ; il porte la fureur de ses armes tantôt sur un point, tantôt sur l'autre, et, fidèle à la manière de combattre de ses ancêtres, il fuit un instant pour revenir sur le champ". Nombre d'attaques se déroulent la nuit, où les Bretons sont d'autant plus efficients qu'ils sont vêtus de noir et teignent leurs boucliers ronds, au dire d'Ermold qui évoque "les noires armées".

Nous sommes en 818 et Morvan est tué par un Franc d'humble origine : "On présente sur le champ cette tête que le glaive vient de séparer du corps ; elle est souillée de sang et dans un horrible désordre. On appelle Witchaire. Il lave à l'instant même cette tête dans une onde pure, à l'aide d'un peigne en arrange la chevelure, reconnaît promptement la vérité du fait sur lequel on lui ordonne de se prononcer et s'écrie : 'Cette tête est celle de Morvan !' ".

La suite : Guyomarc'h Ier et Nevenoe

Ainsi périt Morvan et avec lui semblait s'évanouir le dernier espoir d'indépendance du peuple breton ; mais l'histoire continue.

Gwyomarc'h 1er, comte de Léon et roi des bretons, comme l'avait été Morvan, dont on le croit fils, essaya de réparer les désastres qu'avait amenés la perte du héros breton et de secouer le joug des Francs. Informés de ses desseins, ils fondirent inopinément sur ses états, afin de s'emparer d'un chef si audacieux (822). Guyomarc'h leur échappa par la fuite, mais il ne put épargner à ses vassaux les ravages d'un ennemi furieux. Bientôt il reprit l'offensive et remporta divers avantages sur les oppresseurs de sa nation. Louis le Débonnaire crut alors devoir se mêler une seconde fois à cette lutte, et, pour frapper un coup terrible, il s'avança dans le pays, accompagné de trois corps d'armée. A la vue d'un déploiement de forces si nombreuses, plusieurs des chefs écoutèrent les conseils de la prudence et ne laissèrent plus à Guyomarc'h d'autre partie que celui de la soumission.

Mandé avec les autres seigneurs de sa nation pour renouveler son allégeance devant les grands du royaume, à l'assemblée générale d'Aix-la-Chapelle, en 825, il y reçut un accueil distingué. Mais ces honneurs ne lui rendirent pas plus supportable la domination d'un prince étranger ; il reprit les armes et attaqua encore les Francs. Lambert, comte des Marches, s'étant mis à sa poursuite, le surprit dans un de ses châteaux  et, persuadé qu'il n'y avait rien à obtenir d'une nature si indomptable, il le fit périr en 825. (source Biogaphie Bretonne)

Ce château serait le château de Brezal, d'après notre érudit Daniel Miorcec de Kerdannet.

Etymologie de Brezal (source site Internet de Plouneventer). Il y en a deux :
  1. BREIZ, hauteur - AL, autre : "autre hauteur".
    C'est l'étymologie donnée par Daniel Miorcec de Kerdannet dans son livre "Etymologie des noms bretons, gallois et celtiques". Le Roi Morvan habitait le château de La Roche et fît demeurer son fils sur une autre hauteur qui serait Brézal.
  2. De Kerdannet avance une autre version.
    Une ancienne chanson bretonne apprend qu'au 9ème siècle le Roi Morvan avait tenu un siège dans son château de La Roche contre un lieutenant de Louis Le Débonnaire qui s'était retranché derrière le château de Brézal, dans un lieu nommé "Camp Loïs". Un grand nombre de Bretons ayant déserté leur prince pour passer à l'ennemi, on donna au château le nom de "Breiz-all" Bretagne opposée. Après la mort du Roi Morvan, en 818, les Bretons élurent pour Roi Viomarc'h, prince de Léon, qui fit une guerre acharnée à la France, fut pris et massacré dans son château de Brézal, en 825. Fermer X

Vingt ans plus plus tard, le mac'htiern Nominoé (ou Nevenoe en langue bretonne), à qui le monarque frank avait confié le gouvernement du pays, reprit en mains l'oeuvre d'affranchissement vainement tentée par Morvan et Guyomarc'h et la mena à bonne fin.

Tant que Louis le Débonnaire vécut, Nominoé lui garda la foi jurée et n'ambitionna d'autre titre que celui d'envoyé de l'empereur ; mais lorsqu'à la mort du vieux souverain, il vit ses fils s'entre-déchirer dans une lutte fratricide et saper par la base l'empire de Charlemagne, il jugea le moment venu pour proclamer l'indépendance de sa patrie.

Le vainqueur de Fontenoy, Charles le Chauve, à qui venait d'échoir en partage le royaume de France, s'apprêta, il est vrai, à tourner contre les Bretons ses armes victorieuses ; mais Nominoé, mis au courant de ses funestes dessins, ne lui laissa pas le temps de les mettre à exécution. Au lieu d'attendre tranquillement, l'arme au poing, l'agression de son puissant adversaire, il s'empressa de porter la guerre dans ses propres Etats. Une rencontre définitive eut lieu dans la plaine marécageuse de Ballon, entre l'Oust et la Vilaine, le 22 novembre 845, et la victoire remportée par les Bretons assura l'indépendance de leur pays pendant plus de six siècles.


Morvan et Nominoé devinrent, comme bien l'on pense, le sujet de nombreux chants populaires et patriotiques ; mais, pour le peuple breton qui a toujours plus admiré le courage qui succombe que l'habileté qui triomphe, le plus sympathique de ces deux héros de la défense nationale, c'est Morvan, à qui, dans son langage imagé et expressif, il a donné le glorieux surnom de Lez-Breiz, c'est-à-dire l'appui (littéralement la hanche) de la Bretagne.

     Nomenoe, premier roi des Bretons


Oui, bien que nos historiens aient parfois qualifié Morvan de roi  ,
comme on l'a vu plus haut la tradition bretonne ne lui a pas retenu ce titre.
Dans la tradition populaire, c'est Nomenoe (ou Nevenoe)
le premier roi des Bretons.

Morvan a été placé par nos historiens au nombre des rois bretons. On peut se faire une idée du caractère de ce grand guerrier et des moeurs de ce temps dans les vers d'Ermold Le Noir, poète contemporain qui a célébré les événements mémorables de la vie de Louis-le-Débonnaire. ... D'Argentré, organe des traditions, écrit que Morvan "était issu des comtes de Léon et de la race, comme on disait de Conan" (source Biographie Bretonne).


De La Villemarqué indique dans son Barzhaz Breizh : "Regnante domino imperatore Hludovic, anno XXII regni ejus, Morman Machtiern... Cartularium Redonense, ad ann, 800 ; Ap. de Courson. Cf. D. Morice, preuves, t. I, col. 263."

Hludovic, c'est Louis Le Débonnaire, la 22è année de son règne, c'est 836 !

Mac'htiern : anciennement aristocrate, chef de tribu, puis riche propriétaire ayant des fonctions judiciaires héréditaires chez les anciens Bretons jusqu'aux invasions normandes, cf C. Redon (Frañsez Favereau).

Penntiern est fort probablement le niveau supérieur, Tiern est le nom générique. Fermer X

Le château de Morvan à La Roche-Maurice ?

Morvan est regardé comme le fondateur du château de La Roche-Maurice, près de Landerneau. Ce château portait encore le nom de la Roche-Morvan au XIIIè siècle. (Preuves de l'Histoire de Bretagne, t. Ier, col. 989) La poésie lui avait donné un autre nom qui dépeint sa situation sur un rocher abrupte et élevé, en l'appelant Roc'h-an-Tron ou la Roche-aux-Aigles (source Biographie Bretonne).

Plus généralement, les historiens se sont accordés pour dire que le château de La Roche-Maurice était celui de Morvan.

Mais quand les connaissances sont bien assises, il existe toujours un nouvel érudit, ou prétendu tel, qui arrive pour contredire tous les autres.
On trouve dans Wikipedia, la phrase suivante : Le château de Morvan, "aujourd'hui disparu se trouvait probablement sur la colline de Minez Morvan dans la contrée de Le Faouët-Langonnet. Cette zone a d'ailleurs adopté de nos jours l'appellation touristique de Pays du Roi Morvan.

Par ailleurs, j'avais lu (je viens de retrouver mes sources  ) que la raison pour laquelle ce ne pouvait pas être La Roche-Maurice, c'est qu'à La Roche il n'y a jamais eu de marais près du château, et que le fleuve ne pouvait entourer même partiellement la forteresse. Référence à la description d'Ermold Le Noir, plus haut : "Un endroit qu'entoure d'un côté des forêts, de l'autre un fleuve tranquille, et que défendent des haies, des ravins et un vaste marais".

Bien malin qui pourrait affirmer qu'il n'y avait pas de marais au pied du château de La Roche-Maurice en 818. Je pense, au contraire, qu'à cette rude époque, le châtelain de La Roche ne pouvait, pour sa protection et celle de ses sujets, que tirer partie de la confluence de l'Elorn et du Morbic. Et pour faire monter le niveau des eaux, pourquoi n'aurait-il pas construit un barrage bas, un peu en aval de ce confluent. Barrage qui pouvait peut-être déjà exister, peu ou prou, de façon naturelle. La montée du niveau des eaux aurait permis un encerclement partiel du château et rendu automatiquement le bas de la vallée du Morbic quelque peu marécageuse.

Voici les sources en question, un texte de Charles de Keranflec'h :

" M. de Kerdanet n'a pas hésité à admettre que c'est en ce lieu [La Roche-Maurice] que se passa en 814 la fameuse scène entre le moine Frank Wilchaire et le comte de Léon Morvan Ier, roi suprême des Bretons. Il fonde son assertion sur le passage tant de fois cité du poème d'Ermold-le-Noir, dans lequel est racontée l'expédition que Louis-le-Débonnaire fit en Bretagne pour réduire nos ancêtres, qui avaient poussé le cri de liberté et secoué le joug que Charlemagne leur avait imposé. Il y est dit que le moine envoyé par l'empereur pour amener le prince breton à payer le tribut accoutumé le trouva dans une forteresse décrite en ces termes :
« Est locus hinc sylvis, hinc flumine cinctus amaeno, Sepibus et sulcis atque palude situs. Intus opima domus, hinc inde recurserat amnis, Forte repletus erat milite seu vario. Haec loca praecipue semper Murmanus amabat ; Illi certa quies, et locus aptus erat ». [Note : Je donne ce texte d'après M. A. de Courson, HISTOIRE DES PEUPLES BRETONS].

M. de Kerdanet ayant lu à la fin du troisième vers "armis" au lien de "amnis", a traduit ce passage d'une manière inexacte 1, et a cru qu'il pouvait s'appliquer à la position de la Roche-Maurice. Je crois que le véritable sens est celui-ci :
Il est un lieu fortifié par des haies (sepibus), des fossés (sulcis) et un marécage qu'entourent d'un côté une forêt, de l'autre un beau fleuve. A l'intérieur s'élève une riche habitation que le fleuve, revenant sur lui-même, enveloppe dans son repli ; elle était remplie de soldats de toutes armes. Morvan avait une prédilection particulière pour ce lieu, où il trouvait une demeure commode et un asile assuré.

Cette description convient admirablement à nombre de forteresses en terre dont on voit les restes en différentes parties du territoire occupé par les Bretons dès les premières années du IXème siècle ; je citerai particulièrement celles de Castennec et de Castel-Finans dans le Morbihan, mentionnées l'une et l'autre par Cayot-Délandre (articles Bieuzy et saint Aignan) ; mais il est impossible d'y reconnaître la Roche-Maurice ou la Roche Morvan. La constitution géologique du terrain sur lequel est assis ce château ne permet pas, en effet, d'admettre qu'il ait jamais pu être entouré par un repli de l'Elorn ni défendu par aucun marais. On est donc obligé de renoncer à y placer l'entrevue de Morvan et de Wilchaire, qui au reste a fort bien pu avoir lieu partout ailleurs dans le pays des Bretons".
(Charles de Keranflec'h).


1 Voici la traduction de Kerdanet dans une note explicative incluse dans l'ouvrage d'Albert Le Grand Les vies des Saints de la Bretagne Armoricaine :
"Non loin est un endroit, qu'entourent, d'un côté, des forêts, un fleuve tranquille, et que défendent des haies, des ravins et un vaste marais ; au milieu est une vaste habitation. De toutes parts les Bretons y accourent en armes, et peut-être est-elle toujours remplie de nombreux soldats. Ce lieu, Morvan le préféroit à tout autre, et y trouvoit tout ce qui pouvoit lui garantir le repos le plus doux".

Que Kerdanet ait lu "armis" au lieu du mot "amnis" n'a strictement, qu'on on le voit en lisant les deux textes, aucune importance pour notre sujet. Fermer X

Mon hypothèse est-elle farfelue ? Non, je ne le crois pas, car l'endroit que je situe s'appelle aujourd'hui Stangolc'h. Sur le cadastre napoléonien de 1811, il est nommé Stang a loch (voir parcelles 18 et 19). Nous n'insisterons pas sur le qualificatif du STANG (golc'h, loch ou loc'h), qui ne semble pas important pour la démonstration, ni sur les problèmes d'orthographe du fonctionnaire qui a rédigé l'inventaire des parcelles.

Le mot STANK  identifie un ETANG et même un BARRAGE.
Notons aussi que les parcelles un peu plus en amont de Stangolc'h (21 et 22) sont appelées "Ar yeun" = "Le marais".
C.Q.F.D.

"stangolc'h" = "Stang a loch" = "Stang al loc'h"
stank : étang ; stankenn : vallée ; stankell : barrage ; loc'h : lac ; loch : cabane, hutte
stankañ : étancher ; boucher ; arrêter ; boucher ; obstruer ; barrer ; s'arrêter de couler Fermer X

D'après certains auteurs, un autre Morvan est candidat pour avoir donné son nom à notre château. Il s'agirait de Morvan, vicomte du Faou au XIè siècle. Ce Morvan aurait été, peut-être, aussi vicomte de Léon, en même temps Guyomarc'h. Pas clair toute cette histoire ! Nous nous en tiendrons à la précédente. Celle-ci en est antérieure et n'est donc pas contradictoire avec la suivante.

Les poèmes épiques du Barzhaz Breizh

Marche de Lez Breizh :
Lez-Breiz :

Le poème épique de "Lez-Breiz" comporte 261 strophes de deux vers.
C'est donc un chant particulièrement long. Il est divisé en plusieurs chapitres :

  1. Le départ :
    Encore jeune enfant, Lez-Breiz rencontre dans un bois un beau chevalier fièrement harnaché. Impressionné, il décide de le suivre et de quitter sa mère. Lire en breton... Lire en français...
  2. Le retour :
    Dix plus tard, Lez-Breiz, devenu fameux guerrier, revient au manoir de sa mère qui est morte de chagrin. Le manoir est délabré. Il rencontre sa soeur qui ne le reconnaît pas et lui demande de s'identifier : "Morvan, fils de Konan, est mon nom, et Lez-Breiz, mon surnom, ma soeur". Lire en breton... Lire en français...
  3. Le chevalier du Roi :
    Le chevalier Lorgnez, est mandaté par le roi frank pour tuer le Breton. Il vient accompagné de ses guerriers : ils sont dix, et dix et puis dix encore ! Lez-Breiz est seul avec son écuyer. Seul ? Non, Sainte Anne, la mère des Bretons, est avec eux. Lorgnez est tué par Lez-Breiz, ainsi que 13 autres soldats. L'écuyer en tue autant, les autres ont pris la fuite. Lire en breton... Lire en français...
  4. Le More du Roi :
    Chevauchant son beau cheval noir, Lez-Breiz affronte le "More" en combat chevaleresque devant les nobles franks et le roi, assis sur son trône. Leurs armes jetaient des étincelles... et, puis le Breton enfonçe son épée dans le coeur du géant... en retirant son épée, il lui coupe la tête et l'attache au pommeau de sa selle. Lire en breton... Lire en français...
  5. Le Roi :
    Ce jour-là, Lez-Breiz marche à la rencontre du roi lui-même, qui est accompagné de 5.000 hommes à cheval. La lutte est décrite sous forme d'allégorie : le combat du cheval blanc de mer contre le serpent monstrueux et ses petits... la lutte est inégale. "Qu'il y ait des Franks par milliers, je ne fuis pas devant la mort ! " Il n'avait pas fini de parler qu'il était déjà loin, bien loin de sa demeure. Lire en breton...   Lire en français...
  6. L'ermite :
    Lez-Breiz erre dans le bois de Brekilien et vient demander le secours d'un ermite. Celui-ci aperçoit devant sa porte un spectre tenant sa tête dans ses deux mains, les yeux pleins de sang et de feu. "Le seigneur Dieu a permis aux Franks de me décapiter pour un temps, et maintenant il vous permet de replacer ma tête". Par la vertu de l'eau bénite le fantôme redevient un homme. Au bout de sept ans de pénitence, Sainte Anne lui accorde le repos éternel.
    Enfin, son écuyer retrouve la tombe de Morvan dans le bois : "Si j'ai tué son meurtrier, je n'en ai pas moins perdu mon cher seigneur ! C'est Lez-Breiz qui dort en ce lieu ; tant que durera la Bretagne, il sera renommé ; il va s'éveiller tout à l'heure en criant, et va donner la chasse aux Franks ! " Lire en breton... Lire en français...
Le tribut de Nomenoe :
Le tribut de Nomenoe :

Nevenoe poursuivit l'oeuvre de délivrance de sa patrie ; il feignit de soumettre à la domination étrangère, et cette tactique lui réussit pour arrêter un ennemi dix fois supérieur en nombre. Quand vint le moment d'agir, Nevenoe jeta le masque ; il chassa les Franks au-delà des rivières de l'Oust et de la Vilaine, et recula jusqu'au Poitou les frontières de la Bretagne. Quant au tribut que les Bretons payaient aux Franks : il les en délivre, voilà le fait réel... Le poème, lui, est très imagé.

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Musiques :
 

Lez-Breizh

Le tribut de Noménoé

Annexe

Kenta difennourien Breiz Vihan

Kenta Breizad a rankas stourm ouz ar franked eo Gwerog, roue Bro Werog ; etre ar bloaz 577 hag ar bloaz 594 e rankas brezelekaat, koulz lavaret bep bloaz, evit miret outo da lakat o zreid war douar Breiz.

Judikael, roue an Domnone, a stourmas outo kement all ; er bloaz 636, e teuas a-benn d'en em glevet gant Dagobert hag ar Franked a lezas ar Vretoned e peoc'h.

Pignet war tron er bloaz 615, Judikael a roas an dilez eus e garg er bloaz 640, evit mont da vanac'h.

Un den santel e oa ; eun dervez e treizas an aotrou Doue e-unan dindan stumm eun den lor, en devoa goulennet outan e lakat da dreuzi an dour ; al lorgnez a zo eur c'hlenved donjerus a laka an den da vreina war e dreid. An dud lor n'eo ket brao eta tostât outo en aoun da dapa o c'hlenved.

Judikael, hep donjer, a zougas ar paour a c'houlenne sikour digantan ; digouezet e penn an treiz e welas e oa ar paour-ze an Aotrou Doue e-unan hag e stouas dirazan betek an douar.

Brudeta roue Bro Gerne eo Morvan, leshanvet Lez-Breiz ; d'ar manac'h Witcar, kannad ar Franked a glaske e c'hounit dre gaer hag e lakat da baea gwiriou bras d'e vestr e lavare :
" Distro da gaout da impalaer pa giri ha lavar d'ezan n'emaoun ket war e zouar ha ne blegin ket d'e lezenn ; ma c'hoanta brezel e kavo : divrec'h hon eus ha gouzout ha raimp o lakat da dalvezout ".

Lazet e voe, dam-goude, war Menez-Morvan, harp e abati Langonnet, er bloaz 818 a greiz m'edo o stourm, en e wir wella, ouz Loeiz, mab Charlez, impalaer bras ar Franked.

Marvet e oa evel m'en devoa c'hoant da vervel : evid Breiz, haera maro !

Feiz ha Breiz - Genver 1934.

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Sources des informations



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 André Croguennec - Page créée le 30/4/2020, mise à jour le 24/5/2020.

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