Le moulin de Kermadec |
Cadastre de 1811 - tableau des parcelles | |||||
N° | Lieu | Nom parcelle | Nature | Propriétaire | |
716 | K/nevez | foenec bihan | pré | Jacolot de Landerneau | 67 |
717 | moulin K/madec | maison et dép. | Lesguern de Pencran | 85 | |
717 bis | moulin K/madec | moulin | Lesguern de Pencran | 85 | |
718 | K/nevez | ar veguenic | lande | Mme Tabareux de Landerneau | 131 |
719 | K/nevez | ar veguenic | taillis | Mme Tabareux de Landerneau | 131 |
720 | moulin K/madec | jardin | courtil | Lesguern de Pencran | 85 |
721 | moulin K/madec | foenec bihan | courtil | Lesguern de Pencran | 85 |
722 | moulin K/madec | foenec len | courtil | Lesguern de Pencran | 85 |
723 | K/nevez | ar coat | taillis | Le Roux de K/ninon de Morlaix | 72 |
724 | moulin K/madec | ar goarem | taillis | Lesguern de Pencran | 85 |
725 | moulin K/madec | ar goarem | lande | Lesguern de Pencran | 85 |
726 | moulin K/madec | ar goarem | lande | Lesguern de Pencran | 85 |
727 | moulin K/madec | ar goarem | taillis | Lesguern de Pencran | 85 |
Le moulin de Kermadec est situé en amont du moulin du Morbic. Il est aussi appelé "Milin ar c'han" ou "Moulin de Can" et même "Moulin du Cran".
Comme tous les moulins, ou les groupes de moulins, de la vallée du Morbic, le canal d'amenée du moulin de Kermadec est précédé d'un étang afin de garantir un débit plus important en été.
C'est l'étang Kermadec qui est le plus grand de tous : 18 cordes.
En 1807, un conflit surgit entre François Jean de Lesguern, propriétaire du moulin de Kermadec, et Marguerite-Louise Ollier, veuve Thomas, propriétaire et l'un des exploitants de la métairie de Tregastel, située sur la rive droite du Morbic (ADQ 63 J 180).
Le conflit portait essentiellement sur des limites de propriétés, mais le tribunal condamna M. de Lesguern à rabaisser la hauteur de la chaussée de son moulin qui fut jugée excessive. A quelle situation correspondent la surface de 18 cordes calculée en 1794 et le plan cadastral de 1811 ? A celle d'une chaussée sur-élevée ou non ? Difficile à dire !
Néanmoins, on peut affirmer que Lesguern fit rabaisser la hauteur de sa retenue. En effet, en 1863, Jean Bodenes, propriétaire ultérieur, demanda à la préfecture de pouvoir la surélever.
1 corde | 0,607799 ares |
2 cordes | 1,215598 ares |
10 cordes | 6,07799 ares |
1 journal | 48,623919 ares |
2 journaux | 97,247837 ares |
10 journaux | 4,86239185 hectares |
MESURES AGRAIRES.
Les anciennes mesures agraires en usage dans le département du Finistère sont la corde et le journal.
La corde est un carré de 24 pieds ou 4 toises de côté ; sa superficie est donc de 16 toises carrées.
Le journal contient 80 cordes, ou 1280 toises carrées.
Les nouvelles mesures agraires sont : le centiare, l'are, l'hectare et le myriare.
Le centiare est un mètre carré.
L'are est un carré de 10 mètres de côté, ou 100 mètres carrés.
L'hectare vaut 100 ares ; c'est un carré de 100 mètres de côté, contenant par conséquent 10.000 mètres carrés.
Le myriare renferme 100 hectares.
District de Landerneau - Etat des étangs et réservoirs d'eau situés dans le territoire de la commune de La Roche en 1794 | |||
Désignation des étangs et réservoirs | Leur étendue | Observation de la commune de La Roche sur la conservation ou sur leur déssèchement et en ce dernier cas indication du genre d'ensemensement ou de plantation et la quantité de grains ou de légumes nécessaires | |
Etang du moulin de La Roche | 8 cordes | 486,2392 m2 | Les étangs dépendants des quatre moulins dénommés sont d'une très grande nécessité à conserver par la raison que dans le courant de l'été il seroit impossible de les faire travailler sans arrêter le peu d'eau qui passe, puisque la rivière qui dévale auxdits moulins prend sa çours de la fontaine de Loguellou en Pencran. Nous n'avons d'autre réservoir ni partie de terre utile à déssécher sur cette commune. Nombre d'étangs et de réservoirs à conserver : 4 |
Etang du moulin de K/madec | 18 cordes | 1094,0381 m2 | |
Etang du moulin de La Villeneuve ou Lignouvean | 6 cordes | 364,6794 m2 | |
Etang du moulin de K/amer | 10 cordes | 607,7989 m2 |
Certifié le présent état véritable à La Roche le 7 pluviose an 2è de la république une et indivisible : Nicolas Perramant - Jean Marie Cessou, Maire.
(source Capacité des moulins en 1794 : District de Landerneau - ADQ 24 L 52)
Avant 1663 | Famille Huon de Kermadec | Vu l'histoire du manoir de Kermadec en Pencran, que l'on pourra lire dans un chapitre dédié, on peut penser que le moulin de Kermadec a suivi le changement de propriètaire de la même façon que le manoir du même, qui fut racheté par les Kersulguen. Il appartenait donc, plus que certainement, avant 1663 à la famille Huon de Kermadec. Ce qui explique son nom. Comme on peut le voir dans le chapitre déjà cité, les derniers propriétaires du moulin, portant le nom de Huon de Kermadec, furent donc : François HUON de KERMADEC, décédé en 1647. Marié le 21 février 1621 avec Renée de PENANCOET, décédée vers 1664, dont
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1663-1794 | Famille de Kersulguen, sr de Kerlorec | Pour plus de renseignements sur la famille de Kersulguen, on lira le chapitre spécifique, dédié au château de Chef-du-Bois à Pencran. François de KERSULGUEN, né vers 1610, décédé le 26 novembre 1676, St-Thomas, Landerneau (à 66 ans). Marié le 10 avril 1642, Treguier, avec Jeanne de KERGUEZEC, décédée le 27 octobre 1696, Pencran, dont
Le moulin est loué 240 livres en 1730 et 1740. Plus en 1730, une "commission et denniers d'entrée" de 150 livres. (cdd 12) Bail du 28/2/1758 : Mr de K/lorec loue le moulin à Michel Deniel et femme pour 270 livres (notaire Dumoulin) Bail du 16/7/1766 : Mme la marquise de K/lorec, dame Jeanne Françoise Le Fer, loue le moulin et dépendances à Jeanne Martin, veuve, et à Michel Deniel pour 270 livres (notaire Latest - ADQ 4 E 95/40) Bail du 22/7/1773 : Dlle Laurence Ferdinande de K/sulguen loue le moulin à Jeanne Martin, veuve de Michel Deniel et à son fils pour 270 livres (notaire Le Verge - contrôle des actes - ADQ 19 C 15/11) Bail du 21/4/1794 (2 floreal an 2) : Rose Edouarde Louise de Kersulguen K/lorec, veuve Gonidec, loue le moulin à Hervé Deniel et Françoise K/neis pour 270 livres (notaire Brichet - ADQ 4 E 90/32) |
1799-1847 | Famille de Lesguern | Pour plus de renseignements sur la famille de Lesguern, on lira le chapitre spécifique, dédié au château de Chef-du-Bois à Pencran. Joseph René de LESGUERN, né le 21 octobre 1726, Lesneven, décédé le 21 février 1805, Manoir de Kerveatoux, Plouarzel (à 78 ans). Marié le 2 octobre 1753, Pencran, avec Marie-Jeanne de KERSULGUEN, née le 18 février 1727, St-Thomas, Landerneau, décédée le 2 avril 1770, Manoir de Kerveatoux, Plouarzel (à 43 ans), dont
Bail du 23/5/1804 (3 prairial an 12) par Lesguern à Heliez (notaire Brichet - ADQ 4 E 90/50) : 270 livres + commission de 601 livres. En 1811, Lesguern de Pencran est propriétaire (source cadastre napoléonien de La Roche). Remarque : François Jean de LESGUERN KERVEATOUX fut maire de Pencran de 1808 à 1811, Paul de LESGUERN de 1827 à 1830 et Charles de LESGUERN de 1850 à 1907. |
1847- | Famille Bodenes | En 1847 : Jean Bodenes du moulin de Pont-ar-Groaz. En 1849, il réside au moulin de Kermadec En 1879 : Bodenes Jean-Pierre, François et Marie-Jeanne, au moulin de Kermadec En 1882 : Bodenes Jean-Pierre et François, meuniers, à Kermadec En 1877, une partie du moulin appartient à Claude Bodenes du moulin de Penfeld à Bohars et à Marie-Louise Bodenes, épouse Trevien, du moulin de Gorre-Beuzit à Landerneau - voir bail du 15/4/1877 à leurs frères et soeur François, Jean-Pierre et Marie-Jeanne (ADQ 4 E 172/58) Voir aussi les meuniers |
1671-1677 | Nicolas Nedelec | Nicolas NEDELEC. Marié avec Marie LORLEACH, dont
Nicolas Nedelec est le frère de Jean Nedelec, meunier au moulin de La Roche. |
1688 1693 | Alain Le Moal | Alain LE MOAL. Marié avec Anne LE GOFF, dont
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1682 | Guillaume Nicol | Pierre NICOL, décédé le 9 mai 1681, La Roche-Maurice. Marié avec Marie KERBRAT, dont
En 1682, Louis Nicol, frère de Guillaume, est au moulin de La Roche. Leur frère François est au Forestic (voir tutelle). |
1702-1708 | Jean Nicol | |
1715 | Herve Herry | Herve HERRY. Marié avec Péronelle SANQUER, dont
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1716-1729 | Yves Caous | Yves CAOUS, né le 20 mai 1689, Larlach, Plouedern, décédé le 8 juin 1729, Kermadec, La Roche-Maurice (à 40 ans). Marié le 8 octobre 1715, Plouedern, avec Marie ABGRALL, née vers 1684, décédée le 25 novembre 1729, Kermadec, La Roche-Maurice (à 45 ans), dont
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1729-1758 | Michel Alexandre Deniel | Michel Alexandre DENIEL, né le 24/5/1700, Cran, La Roche-Maurice, décédé le 14/10/1758, Moulin de Kermadec (à 58 ans). Marié le 1/8/1729, La Roche-Maurice, avec Marie ABGRALL, née vers 1684, décédée le 25/11/1729, Kermadec, La Roche-Maurice (à 45 ans). Marié le 14/2/1730, La Roche-Maurice, avec Marie DENIEL, décédée le 9/9/1739, Kermadec, La Roche-Maurice, dont
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1758-1782 | Jeanne Martin et ses fils Michel Joseph Deniel et Herve Deniel | |
1783-1799 | Herve Deniel, époux de Françoise Kerneis | |
1797-1805 | Herve Deniel, époux de Brigitte Calvez | |
1805-1845 | Joseph Heliez et Marie-Jeanne Maubian et Marie-Jeanne Castel et Jeanne-Yvonne Perramant | Joseph HELIEZ, né le 2 décembre 1781, Ploudalmezeau, décédé le 26 mai 1846, Kerbalanec, Pencran (à 64 ans). Marié le 11 février 1813, La Roche-Maurice, avec Marie-Jeanne MAUBIAN, née le 7 décembre 1792, St-Houardon, Landerneau, décédée le 5 janvier 1827, Moulin de Kermadec, La Roche-Maurice (à 34 ans), dont
Recensement de 1841 à Moulin de K/madec dit du Cran : famille de Joseph Elies |
1845-1877 | Jean Bodenes (ép. de Marie-Jeanne Miossec) | Jean-Marie BODENES, né le 25/11/1779, St-Houardon, Landerneau, décédé le 25/1/1837, Pont-Croix, La Roche-Maurice (à 57 ans). Marié le 19/1/1799, Landerneau, avec Jeanne LUNVEN, née le 4/10/1782, Plouedern, décédée le 4/5/1838, Pont-Croix, La Roche-Maurice (à 55 ans), dont
Recensement de 1846 à Coulée du Trentel : 4 moulins donc 4 familles, dont celle de Jean Bodenes et Anne Miossec. Recensement de 1901 à Kermadec : François Bodenes, meunier, et sa femme Catherine Crenn, leur fille Jeanne, Claude et Pierre Bodenes, frères, aide-meuniers et Hervé Crenn, aide-meunier. Recensement de 1906 à Kermadec : Pierre Bodenes, meunier, et Catherine Crenn, sa belle-soeur, meunière, et ses deux enfants. Recensement de 1911 à Kermadec : Jean Cloarec, carrier, et Catherine Crenn, sa femme, ménagère, et ses deux enfants. |
1878-1892 | Jean-François Bodenes et Scholastique Jestin | |
1892-1902 | Jean-François Bodenes et Catherine Crenn | |
1903-1907 | Pierre Bodenes et Catherine Crenn, sa belle-soeur | |
1908- | Christophe Crenn | Noël CRENN. Marié avec Anne BECAM, dont
Christophe Crenn est déclaré "meunier, frère de la X dom moulin du Caan en La Roche", au mariage de sa soeur le 1/1/1908. |
1916 | Le moulin est déclaré fermé | |
1921- | Marie-Gabrielle Guenolé | Jean PERES, né le 27 mai 1858, Penguelen, Landerneau, décédé le 13 septembre 1917, Landerneau (à 59 ans), cultivateur, meunier. Marié le 16/6/1896, Landerneau, avec Marie-Gabrielle GUENOLE, née le 1/3/1871, Runaouen, Ploudiry, décédée le 29/7/1928, La Forest-Landerneau (à 57 ans), meunière, commerçante dont
Recensement 1921 à Kermadec : Gabrielle Guénolé, meunière, et ses 7 enfants. |
1925- | Pierre Marie Calvez | Pierre Marie CALVEZ, né le 8/3/1889, Kernoues, décédé le 4/4/1974, La Roche-Maurice (à 85 ans), meunier, cultivateur, ouvrier à l'arsenal. Marié le 20/9/1920, Ploudaniel, avec Marie Joséphine HERRY, née le 11/11/1895, Ploudaniel, décédée le 22/4/1953, La Roche-Maurice (à 57 ans), meunière, dont
Recensement de 1926 à Kermadec : Pierre Calvez, meunier, et Joséphine Herry, sa femme, meunière, et leurs 3 enfants, plus un domestique cultivateur. Recensement de 1931 à Kermadec : Pierre Marie Calvez, cultivateur, et Marie-Joséphine Herry, sa femme et leurs 7 enfants. Recensement de 1936 à Kermadec : Pierre Marie Calvez, ouvrier à l'arsenal, et Marie-Joséphine Herry, sa femme et leurs enfants dont 9 nés à La Roche entre 1925 et 1936. |
A - Caractéristiques du moulin :
District de Landerneau Commune de La Roche | Etat des moulins existants dans la commune de La Roche contenant différents renseignements sur la quantité de grains qu'ils peuvent moudre, leur emploi actuel, la distance du chef-lieu, etc... | |||
Nombre de moulins | Quantité de grains qu'ils peuvent moudre | Distance | ||
en réquisition pour la marine | travaillant pour des particuliers | du chef-lieu de district | du chef-lieu de canton | |
Le moulin du bourg de La Roche (*) | Moulin de K/madec | 2.912 quintaux par an | trois quart de lieue | une lieue |
Moulin de Ligouvean ou de la Villeneuve | 1.820 quintaux par an | trois quart de lieue | une lieue | |
Moulin de K/amer | 1.292 quintaux par an | trois quart de lieue | une lieue | |
Moulin de La Roche | 2.184 quintaux par an |
Observations : Les quatre moulins existant sur cette commune, travaillant sur la même eau, à peine peuvent-ils servir les particuliers dans cette commune dans la saison de l'été n'ayant que très peu d'eau. Mais dans la saison de l'hiver quand il y a beaucoup d'eau pluviale, le moulin de La Roche et celui de K/madec peuvent moudre au compte de la république au moins quelques tems. Fait et arrêté à La Roche ce 22 pluviose an 2è de la république. Jean Marie Cessou, Maire.
(*) Le moulin du bourg de La Roche est le moulin "du Morbic" ou "de Kermeur" ou "Kerbrat", travaillant pour la marine à cette époque sa production n'a pas été comptabilisée.
Commune de La Roche Arrondissement de Brest Canton de Ploudiry |
Etat des moulins à farine actuellement en activité (il n'existe aucun moulin à vent) | ||||||
Moulins à eau | Nb de tournans | Roues perpendiculaires | Roues horizontales | Qualité des moutures | Poids des farines qu'ils peuvent faire par jour | par an 300 j | Noms des lieux d'où l'on tire les meules |
Moulin de La Roche | 2 | 1 | 1 | à la grosse | 4 qtx métriques | 1.200 | Rouen |
Moulin du Guerveur | 1 | 0 | 1 | id. | 2 qtx 1/2 | 750 | id. |
Moulin de Kermadec | 2 | 1 | 1 | id. | 3 qtx | 900 | id. |
Moulin Neuf | 1 | 0 | 1 | id. | 4 qtx 1/2 | 1.350 | id. |
Moulin Ligouvean (autrement dit Cochard) | 1 | 0 | 1 | id. | 8 qtx | 2.400 | id. |
Autre au même propriétaire suppléant au premier en été | 1 | 0 | 1 | id. | .. | id. | |
Moulin de Pont-Croix | 1 | 0 | 1 | id. | 2 qtx 1/2 | 750 | id. |
Autre au même propriétaire suppléant au premier en été | 1 | 0 | 1 | id. | .. | id. | |
Observations : Les meuniers achètent les pierres pour les meules de seconde main à Landerneau, Brest, Roscoff, Morlaix, etc. Les bleds qu'on leur donne à moudre sont le froment, le seigle-froment, le seigle pur, l'orge, l'avoine et le bled noir ou sarrazin. On ne garantit pas l'exactitude de leurs déclarations sur le poids de leur mouture journalière. Le maire de La Roche : Guymar |
NB - La colonne en italique est un calcul que j'ai fait pour faciliter la comparaison avec le tableau précédent. Il y a des différences nettes : pourquoi ? Premier tableau "poids des grains", 2è "poids de farine" ? Mais la production des moulins a changé proportionnellement !
A une date, sans doute plus tardive, les moulins ont évolué, Roger Bras nous indique une production de 130 quintaux par jour dans les moulins de la vallée du Morbic.
Comparaison de quelques moulins en 1899 - Statistiques du 28/10/1899 (ADQ 29 S 3) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Production comparée des moulins en 1916 (ADQ 29 S 3) | ||||||||||||||||||
Nom du moulin | Nom dans l'archive | Exploitant | Type de moulin | Quintaux par an | Quintaux par mois | Qx / jour | Remarques | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D | |||||||
Moulin de La Roche | La Roche | Eliez | Petit moulin | 500 | 40 | 35 | 45 | 40 | 41 | 39 | 35 | 35 | 45 | 45 | 50 | 50 | 3 | |
Moulin de Ligouvean | Ligouven | Roudot | Petit moulin | 250 | 25 | 25 | 20 | 21 | 20 | 18 | 18 | 16 | 16 | 25 | 23 | 23 | 3 | |
Moulin du Morbic ou Milin Glaz | Laz | Corbé | Petit moulin | 1.000 | 80 | 70 | 90 | 80 | 82 | 80 | 70 | 70 | 90 | 90 | 100 | 100 | 6 | |
Moulin de l'Elorn | La Roche | Bazin | Minoterie à cylindres | 25.000 | 2000 | 2000 | 2000 | 2000 | 2000 | 2000 | 2300 | 2400 | 2300 | 2000 | 2000 | 2000 | 150 | moulin chômant |
Milin ar c'han ou Kermadec | Ar hant | Bodenes | Petit moulin | moulin fermé | ||||||||||||||
La Roche-Blanche | La Roche-Blanche | Cann Jacques | Minoterie à cylindres | 5.000 | 450 | 450 | 400 | 400 | 400 | 400 | 400 | 400 | 400 | 400 | 450 | 450 | 20 | |
Kerigeant | Kerigeant | Veuve Gallou | Minoterie à cylindres | 4.800 | 400 | 400 | 400 | 400 | 400 | 400 | 400 | 400 | 400 | 400 | 400 | 400 | 20 | |
Moulin de Brezal | Brezal | Menez | moulin fermé | |||||||||||||||
Moulin de Pont-ar-Groaz | non cité dans l'archive, car il n'existait plus |
Le contingement était prévu pour éviter une surproduction de blé constante malgré les mauvaises récoltes. (source L'écho des Moulins)
Le moulin de Kermadec n'est pas cité.
Moulin de Kermadec (vue vers l'aval)
Moulin de Kermadec (vue de l'arrière)
Moulin de Kermadec (en bas de la façade dans le trou : la turbine ;
au milieu du mur : le trou pour l'axe de l'ancienne roue verticale)
La hauteur du trou met en évidence que l'eau passait sous la roue et que ce n'était donc pas une roue à augets, mais une roue à palettes.
Moulin de Kermadec (la turbine)
Milin ar C'han (vue vers l'aval)
Milin ar C'han (vue vers l'amont)
Ce qui reste de la retenue de l'étang de Kermadec (vue vers l'aval)
Le 25 septembre 1806, Marguerite-Louise Ollier , veuve Thomas, commerçante à Landerneau, s'était portée acquéreur de la terre de Tregastel à La Roche et de sa métairie. Cette terre borde la rivière Morbic sur la rive droite. A cette date, la rive gauche, ainsi que le moulin de Kermadec appartiennent à François Jean de Lesguern, de Chef-du-Bois à Pencran, que l'on ne présente plus.
La veuve, voulant clôre son terrain du côté de la rivière pour mettre en valeur son acquisition, se mit à élever un mur près du cours d'eau au-dessus de la queue de l'étang du moulin de K/madec. A peine avait-elle commencé les travaux que François Jean de Lesguern a voulu l'arrêter dans ses projets en faisant démolir le mur nuitamment.
La raison invoquée était que Marguerite Ollier allait ainsi supprimer le sentier, pourtant souvent inondé et donc dangereux, qui permettait de remonter la rivière pour se rendre vers les moulins supérieurs. Elle obligerait ainsi les charrettes, montures et piétons à emprunter le chemin, beaucoup plus praticable, qui existait de l'autre côté de la rivière, sur les terres de Lesguern. Celui-ci non content d'avoir démoli le mur de la veuve se mit à créer des obstacles sur son chemin pour empêcher les charrettes de passer... et assigna sa voisine au tribunal.
Le jugement eut lieu le mercredi 30 août 1809, à 9 heure du matin au tribunal de première instance du 1er arrondissement communal du département du Finistère, à Brest. M. de Lesguern était défendu par Me Le Hir et Mme veuve Thomas par Me Gillart.
Le tribunal déclare ne pouvoir recevoir la demande du sieur de Lesguern, renvoie en l'état la dame Thomas hors d'action et condamne le sieur de Lesguern aux dépens taxés à 155,95 francs.
Outre les documents d'archives donnant le compte-rendu du jugement, nous possédons le texte préparatoire et intégral du plaidoyer de l'avocat Gillart, daté du 15/10/1807, qui comporte 12 feuillets recto-verso, d'une écriture assez dense. Pour ne pas lasser nos lecteurs par une lecture trop longue, nous en avons extrait quelques paragraphes particulièrement intéressants qui permettent de se rendre compte de l'environnement du moulin de Kermadec à l'époque. Le demandeur est M. de Lesguern, la défenderesse, Mme Thomas :
... Le demandeur a en sa faveur de grandes propriétés. Dans une des siennes existe un grand étang, donc l'eau se jette d'abord au moulin de Runarher, appartenant au demandeur, ensuite à celui de Traoñ-Perenes dont est fermier Guillaume Joncour, de là à celui de Pont-ar-Groaz, dont est fermier Jean Lunven, de celui-ci à celui de Ligouvean dont est fermier Pierre Le Dall, de celui-ci à un autre moulin de [1v] Ligouvean, tenu en ferme par le même Le Dall, de celui-ci aussi au troisième moulin de Ligouvean dont est fermier Jean Juzo, de celui-ci au moulin du Can ou K/madec, appartenant au demandeur, de là au moulin du Laz ; et puis à celui de La Roche, appartenant au Sr Bouroullec et dont est fermier Jacques Mesguen, d'où elle tombe dans la rivière d'Elorn qui sépare en deux parties la ville de Landerneau. Ainsi sur cette rivière, il existe neuf moulins dont deux seulement appartiennent au demandeur.
Nulle difficulté sur celui qui reçoit la première eau de la source qui est dans les terres du demandeur.
Quant à celui du Cann ou de K/madec, qui appartient à Mr Lesguern et est situé au dessous du 3ème moulin de Ligouvean dont est fermier Jean Juzo, & au-dessus du moulin Laz ; c'est ici qu'il faut s'arrêter, parce que c'est ici que les difficultés commencent à s'élever.
L'eau qui alimente les neuf moulins, dans la distance d'un demi-myriamètre, laisse à la gauche de son courant une petite partie du terrain du demandeur & à sa droite une grande partie de celui de la defenderesse. Du côté du terrain du demandeur jusqu'à la chaussée de l'étang du moulin de K/madec, il existoit autrefois un chemin public qui conduisoit aux moulins supérieurs de Ligouvean par les terres du demandeur : il lui a plu de les clôre nouvellement & n'y laisser qu'un passage à pied en établissant dans l'étendue de ses terres de distance en distance des eschaliers.
Dans le même alignement depuis et vis à vis le moulin de K/madec, il existe un chemin public conduisant aux bourgs de la Roche et de Pencran & aboutissant aux deux grands chemins de Landerneau à Landivisiau & à Carhaix.
Du côté du terrain de la defenderesse, il n'existe aucun chemin public : on y voit seulement une espèce de [2r] sentier pratiqué au travers des terres de la défenderesse pour la commodité des gens de pied & qui n'aboutit qu'au lit de la rivière, en remontant vers sa source & qui, en suivant le cours de la rivière, conduit aussi au bourg de La Roche, ainsi qu'au moulin de K/madec en traversant le lit de la rivière, quand il est asséché, comme il conduit aussi au moulin de Ligouvean le plus près de l'étang de celui de K/madec dans les tems de grande sécheresse. ...
... Jamais le propriétaire de K/madec n'a eu de propriété du côté de la terre de Tregastel. Il est donc sans qualité pour quereller les titres de la défenderesse, suivant la règle : non est major defectus quam defectus qualitatis. Jamais le demandeur ne produira de titres qui lui attribuent la propriété de la position du terrain dont la défenderesse a commencé la clôture.
La défenderesse sait très bien qu'il est des cas où la possession l'emporte sur tous les titres ; cette règle est sans application à l'espèce présente. Rien de plus facile que de la démontrer.
Pour qu'une possession puisse l'emporter sur tous les titres, il faut qu'elle soit dégagée de toute présomption de possession précaire ou de simple tolérance ; or il est de principe certain que toute possession par un terrain clos ou déclos est toujours réputée précaire ou de simple tolérance dans l'hypothèse présente, par une foule de raisons aussi tranchantes les unes que les autres.
La première que le prétendu chemin ou voie publique, pour nous conformer aux expressions du demandeur, n'a jamais été qu'un sentier pratiqué par des piétons pour traverser le lit de la rivière du côté du terrain de la défenderesse.
La seconde que, s'il étoit nécessaire d'avoir un chemin pour se rendre du moulin de K/madec aux moulins supérieurs, il seroit plus naturel que le demandeur fournit le chemin de son côté, par la chaussée par laquelle on peut passer sans aucun danger avec chevaux et charrettes parallèlement à son étang en sapant les eschaliers qu'il a élevés dans ses terres de manière qu'il n'y peut passer actuellement que des piétons, tandis qu'avant les nouvelles clôtures on y passoit avec chevaux et charrettes.
La troisième que dans aucun tems on n'a pu acquérir de possession par le lit d'une rivière.
La quatrième que du moulin de K/madec, pour se [4v] rendre à La Roche, à Pencran, à Landerneau & partout ailleurs, il existe une chemin charretier qui mène à tous ces endroits, sans le moindre danger.
La cinquième que le sentier pratiqué par des piétons seulement ne conduit qu'au lit de la rivière non guéable dans les trois quarts de l'année & tellement dangereux que plusieurs chevaux chargés y ont versé leurs voitures, leur conducteur étant obligé de les abandonner & de passer par le terrain du demandeur & par la chaussée de son moulin pour rejoindre leurs chevaux au bout septentrional de ladite chaussée, où souvent ils les trouvent entraînés par la force du courant. ...
... En voilà bien assez sans doute pour détourner le demandeur de l'inutile tentative d'une preuve d'une possession immémoriale de passage par les terres de la défenderesse, possession équivoque et non à titre de propriétaire, puisqu'il n'a jamais eu de propriété de l'autre côté de l'étang, c'est-à-dire du côté des terres de la défenderesse.
De plus, si un chemin étoit absolument nécessaire, pour se transporter du moulin de K/madec au moulin supérieur et même à tous les moulins au dessus, ce qui est très douteux, mais supposons pour un moment cette nécessité, ne seroit-il pas plus naturel que le demandeur fournit le chemin par ses propres terres, qui sont de l'autre côté de son étang, chemin qu'il lui a plu clôre de sa propre autorité, en y substituant un chemin de piétons seulement ? Rien de plus facile que cette opération, il ne s'agiroit que de rompre les fossés qu'il a élevés alors en passant par la chaussée de son étang et par le pont de bois qu'il a placé au-dessus de l'écluse de l'eau perdante pour faire la jonction de sa chaussée à son terrain de l'autre côté, où il est aujourd'hui le [6r] chemin public qu'il a réduit en chemin qui n'est propre qu'à des piétons.
La chaussée et le pont de bois pour passer du côté de ses terres sont assez larges et assez vastes pour être fréquentés avec chevaux et charrettes. Il ne pourroit donc prétendre un chemin de servitude par les terres de le défenderesse, même en offrant de l'indemniser ; puisque de tous tems il a eu et il auroit encore, s'il vouloit, un chemin par ses propres terres, en rétablissant celuui qu'il a supprimé en faisant de nouvelles clôtures : chemin qui seroit d'ailleurs plus court et moins dangereux, ainsi qu'on l'a déjà observé.
Bail du moulin de Kermadec - 16/7/1766 - Notaire Latest (ADQ 4 E 95/40)
16 juillet 1766 - Ce jour 16 juillet 1766, avant midy devant nous notaires soussignans de la jurisdiction de principauté de Léon à Landerneau avec soumission à icelle ont personnellement comparus Dame Jeanne Françoise Le Fer, dame marquise de K/lorec, veuve douairière de Messire Joseph François Marie Hiacinthe de K/sulguen, chevalier marquis de K/lorec, seigneur de Chef-du-Bois, K/madec et autres terres et seigneuries, en son vivant chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, et fondée en procuration de Messire François Marie de K/sulguen, chevalier marquis de K/lorec son fils du 17 janvier dernier, au rapport de Me Latest notaire, controllée à Landerneau le 21 du même mois, demeurant en son château de Chef-du-Bois, paroisse Saint-Thomas d'une part ;
Jeanne Martin, veuve de Michel Deniel, Hervé Deniel son fils et Françoise K/neis sa femme, elle le requérant de lui autorisée, demeurant ensemble au moulin de K/madec, trève de La Roche-Maurice, paroisse de Ploudiry, d'autre part ;
Laquelle dame marquise de K/lorec a par le présent avec promesse de garantie à la Coutume, baillé à titre de simple ferme muable pour neuf ans qui commenceront à la Saint-Michel 1768 et finiront à pareil terme de l'année 1777 à ladite Jeanne Martin et auxdits Deniel et femme, acceptans et preneurs, sçavoir est :
Ledit moulin de K/madec avec ses maisons couvertes, l'une d'ardoises et l'autre de gleds, ses moulans, tournans, étang, chaussée, biay, moutaux et détreignables, les terres froides, issues et autres appartenances et dépendances dudit moulin, à pouvoir lesdits preneurs en continuer la jouissance à la même manière qu'ils l'ont faite au passé jusqu'à présent, et qu'ils ont encore droit de le faire en vertu du bail courant du 28 février 1758, au rapport de Me Dumoulin notaire, controllé à Landerneau le 1er mars suivant ; ladite ferme ainsi renouvellée, consentie et acceptée à condition que lesdits preneurs en jouissent en bon père de famille et qu'il payeront annuellement pour le prix d'icelle à la dame bailleure la somme de 270 livres, à commencer le premier payement au cours du présent bail à la Saint-Michel 1769 et ainsi continuer d'an en an pendant lesdites neuf années sans préjudice de la levée courante . . . dudit bail actuel, et de tous les autres droits de la dame bailleure réservés. En outre, lesdits preneurs acquitteront les charges au cas qu'il en soit dû et exigé sur lesdits héritages sans néanmoins en approuver aucune ; comme aussi entretiendront pendant les mêmes neuf années, et rendront à leur fin ou en tout cas à leur sortie, et même à la première réquisition de la dame bailleure ledit moulin et toutes les dépendances de la présente ferme en bonne et due réparation suivant le dernier renable ; fourniront bonne et solvable caution resçéante et renforceront même le cautionnement lorsqu'ils en seront requis par la dame bailleure, pour sûreté de l'exécution entière du présent bail ; copie en forme duquel ils lui fourniront aussi à leur frais dans quinzaine, et ne pourront sans son consentement par écrit sous-fermer le tout ni partie dudit moulin et dépendances, associer ni subroger qui que ce soit dans ladite ferme, la diviser, ni autrement y rien changer, innover ni dégrader, et en cas de novalité ou d'usurpation, ils seront tenus de s'y opposer et d'en avertir aussitôt la dame bailleure, ainsi que de grosses réparations qui seront à sa charge pour la mettre en état d'y pourvoir au besoin et de veiller à la conservation et au maintien de ses droits, le tout sur peine de résiliement du présent bail et de supporter par lesdits preneurs tous mauvais événemens, dépens, dommages et intérêts, même d'être expulsés à leur frais en vertu dudit bail, sans permission ni autre formalité préalable de justice, et d'être ladite ferme rebaillée à d'autres, à leurs déchet, péril et fortunes, et au cas que ???? soient dans la suite exécutés soit par défaut de payement ou autres causes, ils consentent et veulent que la vente en soit faite sur les lieux en leur demeure pour éviter le dégât et endommagement des effets et les frais de leur transport au marché, dérogeant à cet égard aux dispositions contraires de l'ordonnance ; à tout quoi lesdits preneurs se soumettent et obligent par hippoteque de tous et chacun leurs biens en général, à pouvoir y être contraints solidairement l'un pour l'autre par exécution, saisie et vente, comme dit est, et même ledit Deniel par corps et emprisonnement de sa personne suivant l'ordonnance, sans sommation précédante, ni que l'une voie déroge à l'autre, et pour l'effet de ladite solidité, lesdits preneurs renoncent au bénéfice de division et discution de biens et personnes.
Fait et passé à Landerneau, en l'étude et au rapport du soussignant Me Latest, l'un de nous, sous le seing de ladite dame marquise de K/lorec, ceux desdits preneurs et les notres notaires lesdits jour et an que devant : iaNNE MartiN - Françoise K/neis - hervé denniel - y: Ollivier, notaire - Latest, notaire.
Bail du moulin de Kermadec - 2 floreal 2 - 21/4/1794 - Notaire Brichet (ADQ 4 E 90/32)
2 floreal 2è année rép. Ce jour 2 floréal l'an 2 de la république une et indivisible, après midi, par devant nous notaires publics exerçant près le tribunal du district de Landerneau, ont comparu Charles Le Bourg, officier municipal, demeurant sur la commune de Landerneau, faisant et agissant pour et au nom de Rose Edouarde Louise Kersulguen K/lorec, veuve Gonidec, en vertu de la procuration du 29 ventôse dernier, enregistrée à Landerneau l'onze germinal, d'une part ;
Et Hervé Deniel et Françoise K/neis, sa femme, laquelle le requérant est de lui duement autorisée, demeurant au moulin de K/madec, succursale et commune de La Roche-Maurice, canton de Ploudiry, d'autre part.
Lequel dit Le Bourg audit nom a, par le présent en vertu de sadite procuration baillé, loué & affermé pour le tems et espace de neuf années entières et consécutives qui commenceront à la Saint-Michel 1795 vieux style & finiront à pareil terme en 1804 auxdits Hervé Deniel et femme, ce acceptant, c'est à savoir le moulin de K/madec où ils demeurent avec ses maisons couvertes l'une d'ardoises et l'autre de genêts, moulants, tournants, chaussée, étang, terres froides et issues en dépendants ainsi que le tout est actuellement tenu audit titre de ferme en vertu du bail du 16 septembre 1782, passé devant Le Bris notaire à Landerneau & contrôlé audit lieu le 21 desdits mois et an, pour par eux en continuer la jouissance pendant ledit tems en bon père de famille, sans pouvoir prétendre ni vassaux ni corvées attendu la suppression et sans pouvoir à cet égard réclamer nulle indemnité. Ladite ferme ainsi faite, accordée, renouvellée et acceptée pour et moyennant la somme de 270 livres par an que lesdits Deniel et femme preneurs s'obligent de payer chaque année à ladite citoyenne veuve Gonidec ou au porteur de ses ordres, premier paiement faire en vertu du présent à la St-Michel 1796 vieux style pour continuer ainsi pendant les neuf ans, au surplus seront lesdits preneurs tenus d'entretenir pendant les neuf ans et rendre à leur sortie de la ferme ledit moulin et toutes les dépendances de la ferme en bonne réparation suivant le dernier renable ainsi qu'ils y sont obligés par le bail courant susdaté, fourniront caution agréable & solvable pour sûreté de l'exécution du présent à la première réquisition qui leur en sera faite, ne pourront souslouer le tout ni partie de la ferme ni y subroger qui que ce soit, innover, changer ni dénaturer sans le consentement par écrit de ladite propriétaire et quand il y aura besoin de grosses réparations ils l'en avertiront comme au passé, à peine par la contravention à une ou plusieurs des clauses ci-dessus d'expulsion, dépens, dommages & intérêts. C'est à quoi après lecture les parties se soumettent & s'engagent, lesdits preneurs consentant qu'à défaut de paiement leurs meubles soient saisis & vendus sur les lieux & sans déplacer pour éviter à frais. L'un d'eux tenu & obligé pour l'autre et un seul pour le tout solidairement. Fait & passé à Landerneau en étude au rapport du soussignant Brichet, l'un de nous l'autre présent, sous les seings des comparants & les notres, lesdits jour et an. hervé denniel - Lebourg - francoisse Kneis - Le guen, notaire - Brichet, notaire.
Bail moulin Kermadec par Lesguern à Heliez - 3 prai 12 - 23/5/1804 - Notaire Brichet (ADQ 4 E 90/50)
Ce jour 3è prairial an 12 de la république française une et indivisible, devant les notaires publics soussignés du département du Finistère à la résidence de Landerneau avec soumission à la justice de paix du canton de Landerneau, le requérant les parties cy-après.
Ont comparu François Jean de Lesguern, demeurant à sa terre de Chef-du-Bois, commune dudit Landerneau, section de Saint-Thomas, d'une part ; et Jean Marie et Joseph Marie Heliez, faisant tant pour eux que pour Marie-Anne, Marie-Josèphe et Yves-Marie Heliez, tous frères et soeurs, demeurants tous ensemble et en même commensalité au moulin de Castel Gotter, commune de Ploudalmezeau, d'autre part.
Lequel dit de Lesguern a par le présent baillé, cédé et délaissé à titre de pure et simple ferme pour le tems de neuf ans entiers et consécutifs qui commenceront à la St Michel 29 septembre 1804 vieux stile, ou du 7 au 8 an 13 et qui finiront à pareil terme de l'an 22, c'est-à-dire à la St Michel 1813, auxdits Heliez pour eux et leurs autres frère et soeurs, savoir est le moulin de K/madec, situé en succursale et commune de La Roche-Maurice avec ses maisons, l'une couverte d'ardoises et l'autre de genêts, moulants, tournants, chaussées, étang, terres froides et issues en dépendants, ainsi que le tout est actuellement manoeuvré au même titre de ferme par Hervé Denniel et François K/neis, sa femme, suivant bail du 2 foreal an 2, enregistré à Landerneau le quatre dudit mois floreal par Le Roux pour 4 livres 10 sols, pour du tout lesdits preneurs qui déclarent en avoir ample connoissance, jouir, user et disposer en bon père de famille sans pouvoir prétendre de vassaux.
La présente ferme ainsi convenue, consentie et accordée pour de la part desdits preneurs paier, rendre et faire avoir au bailleur en sa demeure quitte e tous frais la somme de 270 francs, à commencer le premier paiement du 7 au 8 vendémiaire an 14 et ainsi continuer d'année en année durant le cours du présent, outre acquitter toutes et telles charges qui peuvent être dues ou exigées sur ledit moulin et dépendances, même les contributions foncières, charges localles, centimes additionnels et tous autres impôts quelconques créés ou à créer, sans diminution du prix de ladite ferme ; au surplus seront lesdits preneurs tenus d'entretenir pendant lesdits neuf ans et rendre à leur sortie de ladite ferme en bonne réparation suivant le dernier renable, ainsi que les fermiers actuels y sont obligés ou à s'arranger et accorder entr'eux à ce sujet comme bon leur semblera sans recours vers le bailleur qui déclare dès à présent les subroger dans tous droits et actions ce touchant vers lesdits fermiers actuels ; seront aussi lesdits preneurs tenus de fournir caution solvable et agréable à la première réquisition qui leur en sera faite et ne pourront pareillement sous-fermer le tout ni partie dudit moulin et dépendances, y subroger qui que ce soit, innover, changer ni dégrader sans le consentement par écrit du propriétaire, à peine de résiliement de tous dépens, dommages et intérêts ; et dans le cas de grossses réparations à la charge du bailleur, ils l'en avertiront à tems afin de le mettre en état d'y pourvoir au besoin et d'éviter tout dégât et dépérissement, auquel cas ils nourriront les ouvriers et les darbarerons, le tout à leur frais et sans répétition vers ledit bailleur, sous les mêmes peines que dessus ; c'est à tout quoi, après lecture, les parties se soumettent et s'engagent, mêmes lesdits preneurs solidairement l'un pour l'autre et un seul pour le tout, à peine d'y être contraints par exécution, saisie et vente de leurs biens meubles sur les lieux et sans déplacer, pour quoi ils renoncent aux lois à ce contraire.
Ce fust fait et passé en étude audit Landerneau au rapport de Jérôme Pierre Dominique Brichet, l'un de nous, l'autre présent, sous nos seigns et celui dudit Jean de Lesguern et lesdits Heliez interpellés de signer ont déclaré ne l'avoir jamais su faire que suivant modèles et n'aiant pas porté avec eux ceux dont ils servent ordinairement ils sont dans l'impossibilité de signer. Lesdits jour et an du dessus et avant les signatures lesdits Heliez ont reconnu devoir audit de Lesguern pour commission en faveur du présent bail le somme de 601 francs qu'il promettent et s'engagent de lui paier et faire aussi en sa demeure quitte de tous frais, ce soir en deux ans sous les mêmes que dessus et ont par continuation déclaré ne savoir signer les mêmes jour et an que dessus. Lesguern - le Guen, notaire - Brichet, notaire.
André J. Croguennec - Page créée le 25/1/2018, màj le 8/3/2023. | |