Famille Huchet de Cintré |
Avec la famille Huchet de Cintré, au début de notre histoire, nous sommes toujours à La Roche-Maurice. En effet, le blason de cette famille trône dans le cimetière à la place la plus en vue : au centre de la première rangée de tombes, au milieu et tout près du chevet de l'église, en face du monument aux morts.
Dans cette sépulture est inhumée Stéphanie d'Audibert de Lavillasse, vicomtesse de Cintré, épouse d'Alphonse Armand Huchet de Cintré. On peut y lire "Stéphanie Marie Anne d'Audibert de la Villasse, vicomtesse Huchet de Cintré 22/2/1825 - 23/8/1895.
Au devant de la tombe, on voit les deux blasons du couple, surmonté d'une couronne :
La couronne, telle qu'elle est représentée là, avec ces grosses perles, correspond en héraldique à la couronne de vicomte. Un comte aurait eu plus de perles, un marquis plus encore et disposées différemment.
C'est Stéphanie de Lavillasse qui acheta, en 1891, le domaine de Kerlys pour y loger la famille de son demi-frère Léon de Lavillasse. Léon, ancien maire de La Roche et industriel, avait fait faillite en 1890, et tous ses biens, y compris sa résidence du Pontois, avaient été vendus aux enchères pour éponger ses dettes. Voir la famille de Lavillasse dans le chapitre qui lui est consacré.
C'est donc grâce à Stéphanie que plus tard on va trouver à Kerlys Marie-Louise Minguy, "marquise de Lavillasse", épouse de Pèdre d'Audibert de Lavillasse, fils de Léon. La marquise qui en 1949 fera don du domaine de Kerlys pour servir de maison de repos aux religieuses. Pour le détail, on lira le chapitre dédié à Kerlys.
C'est donc toujours grâce à Stéphanie qu'il existe sur la commune de La Roche une communauté des "Filles du Saint Esprit".
Voilà pourquoi, il nous est apparu important de consacrer un chapitre à Stéphanie et à sa belle-famille, même si cette belle famille n'a pas beaucoup aidé à l'achat de Kerlys, ni vu La Roche-Maurice que de loin, sauf lors du mariage des deux époux. On notera que le vicomte de Cintré n'est pas inhumé avec son épouse.
On dit que la maison Huchet est originaire d'Irlande. Elle se fixa en Bretagne à l'époque de la guerre de la Succession de Bretagne, à laquelle les Huchet prirent une part active. Cette maison, reconnue par la réformation de 1668 comme noble d'ancienne extraction chevaleresque, fut maintenue avec neuf générations. Elle a, en outre, comparu aux réformations et montres de 1427 à 1513, dans la paroisse de Talensac, évêché de Saint-Malo. Elle porte : « D'argent à trois huchets de sable, qui est Huchet, écartelé d'azur à six billettes percées d'argent 3, 2, 1, qui est la Bédoyère ». Sa devise : Hostibus et ferris et aussi Honor et Caritas : Ennemis, armes et aussi Honneur et amour.
La famille Huchet se divise en trois branches : celles de la Bédoyère, de Cintré et de Quénetin. La souche de la branche de Cintré est Charles Huchet, qui épousa, en 1580, Mathurine de Kerbiquet. Son demi-frère, Rolland, a formé la branche des seigneurs de la Bédoyère.
Les principales résidences
de la famille Huchet de Cintré.
Iffendic, Cintré et Orgères :
de gauche à droite et de haut en bas.
Soulignées
en rouge
Les principales gares du chemin de fer imaginé par Alphonse de Cintré.
De Corps-nuds à Plélan et Montfort
par Bruz et Bréal.
Soulignées
en bleu.
A cinq ou six cents mètres à l'est du bourg, sur le bord du chemin vicinal, tout près de la métairie du Plessis-Cintré, on y voit encore les vestiges d'une ancienne motte castrale, qui indique l'emplacement de l'antique demeure des seigneurs de ce nom (à voir dans Bretagne contemporaine, t. III, p. 10).
Près de cette motte, l'ancien manoir du Plessis (XVIIIème siècle). Il possédait jadis une chapelle privée ruinée dès le XVIIIème siècle (d'après un aveu de cette époque) et un droit de haute justice. Propriété successive des familles Plessis (avant 1245), le Métayer (vers 1513). Les terres sont ensuite divisées vers 1600 : l'une des parts revient successivement à la famille Boberil (avant 1607), Henry sieurs de la Chesnaye (en 1607), Rabinard sieurs de la Fleuriaye et Briand Huchet ; l'autre part revient successivement au sieur du Pordo, de Kerbiguet (vers 1598) et Briand Huchet (en 1623).
Au manoir du Plessix-Cintré étaient attachés les droits de prééminence d'église 1. Possédée successivement par les familles du Plessix, de Verrières, Le Métayer et Rabinard, cette seigneurie vint à la famille Huchet par suite du mariage, en 1623, de Briand Huchet, fils cadet du seigneur de la Bédoyère, avec Louise Rabinard. Aussi en 1682 Isaac Huchet, seigneur du Plessix-Cintré, déclara-t-il jouir dans l'église de Cintré « des prééminences, enfeux, bancs armoriés tant au chanceau qu'à la nef, lisière dedans et dehors, etc.» (Arch. Nat., P.1709).
On retrouve encore dans plusieurs parties de l'église de Cintré, peintes dans les vitraux et sculptées sur la pierre, les armoiries des Huchet de la Bédoyère : d'azur à six billettes percées d'argent, tantôt seules, tantôt écartelées de diverses alliances. A la porte de l'édifice est aussi une pierre tombale portant une inscription gothique effacée et un écu traversé par une épée et se blasonnant : de sable à neuf billettes d'argent, qui est Rabinart.
(d'après le site Info Bretagne).
1 Ces prééminences d'église sont des droits honorifiques, ceux que citent Isaac Huchet dans ce paragraphe, auxquels les seigneurs de l'ancien régime étaient très attachés. On pourra connaître les droits honorifiques des seigneurs de Brezal et des définitions générales les concernant dans un chapitre spécifique.
On a vu que Georges Louis Huchet de Cintré (1735-1822), marquis de Cintré, vicomte de Tréguil et seigneur du Breil, émigra à la Révolution, sa terre du Breil à Iffendic lui fut confisquée.
Un premier château daté du XIVème siècle est construit à cet emplacement dans le but d'assurer la défense avancée de Montfort, par son côté ouest. La seigneurie du Breil, avec droit de haute justice sera la propriété successive des seigneurs du Breil (1480) puis Gedouin de la Dobiaye, du pont d'Eschevilly, Becdelièvre de la Busnelaye, et puis de Huchet de Cintré.
Du temps de sa puissance, outre l'ancien manoir et ses dépendances, le Breil possédait une chapelle, un colombier, des vergers et des bois, mais aussi les métairies de la Barre, de la Porte du Breuil, de Launay, du Verger, de la Ville-Herviette, de la Garenne, ainsi qu'un moulin à eau sur les bords du Meu.
Après que les terres et l'ancien château de Breil ait été confisqués à Georges Louis Huchet de Cintré par les révolutionnaires, il fut racheté par Pierre Barbier, baron d'Antin, et époux de l'arrière petite-fille de l'ancien propriétaire (cf plus haut ).
Reconstruit à la fin du XIXème siècle, le château de style néo-classique est détruit par un incendie, dans la nuit du 27 au 28 juin 1903, perdant ses toitures et ne conservant que ses murs flanqués de quatre grosses tours lui donnant son actuel aspect mystérieux. Voici sur la photo, ci-contre, le nouveau château avant son incendie.
Le château de Treguil :Ce château (XVI-XIXème siècle) est mentionné en 1427. Il est érigé en vicomté en 1644 et exerçait à Montfort un droit de haute justice : il avait des fourches patibulaires à quatre piliers, et relevait à l'origine du comté de Montfort.
On y trouve un puits qui date du XVème siècle et une chapelle privative dédiée à l'Immaculée-Conception (XVII-XIXème siècle). Cette chapelle est signalée en 1682 comme dépendant du manoir de Tréguil, appartenant alors à Jean-Baptiste Becdelièvre, seigneur de la Busnelaye.
Peu de temps après, la famille Huchet de Cintré en devint propriétaire, et plusieurs de ses membres sont inhumés dans la chapelle de Tréguil, qui est entretenue avec soin à la fin du XIXème siècle.
Propriété successive des familles Marquer (en 1427 et en 1513), Bourgneuf seigneurs de Cucé (vers 1587), Barrin seigneurs du Boisgeffroy (en 1603), du Pont seigneurs d'Echuilly (en 1659), Becdelièvre seigneurs de la Busnelaye (en 1679), Huchet seigneurs de Cintré (en 1699) et Barbier d'Antin (au XIXème siècle), cf plus haut .
Le château est composé de deux bâtiments de hauteurs inégales. La partie la moins élevée correspond aux vestiges du château primitif. Les deux pavillons qui surmontent la partie centrale du bâtiment, ont été construit vers 1900 par Paul Garnier, comte de la Villesbret, qui venait d'acquérir le château auprès de la famille Huchet.
A droite, sur une photo ancienne, le château avant cette modification, tel que l'a connu la famille Huchet de Cintré. Ce château avait été acheté en 1830 par Aimé Huchet, beau-père de Stéphanie de Lavillasse.
Le château est construit sur une plateforme, entourée de douves. Cette plateforme était autrefois accessible grâce à un pont-levis qui enjambait les douves. Deux pavillons Louis XIII (début du 17e siècle) se trouvent aux angles de ce quadrilatère formé par les douves. Dans le pavillon situé à l'est, se trouvait autrefois la chapelle du lieu. Le pavillon de l'ouest était destiné, quant à lui, aux écuries. Le château possédait également un mail.
Le futur vicomte , Alphonse Armand Marie Huchet de Cintré, et la future vicomtesse, Stéphanie Anne Marie d'Audibert de Lavillasse, se sont mariés à La Roche-Maurice le 24/1/1846.
En novembre 1846, les époux de Cintré sont domiciliés au n°11, rue de la Rive, à Landerneau (source inventaire après décès d'Etienne de Lavillasse).
En 1853, Stéphanie est "domiciliée de droit à Vannes avec son mari mais demeurant de fait à Paris chez les Dames Augustines, rue de la Santé numéro 29" (source un jugement de 1853).
Le 22 juillet 1857, sur la demande de Stéphanie (voir plus bas), les deux époux sont séparés "quant aux biens, aux termes d'un arrêt rendu par la cour d'appel de Rennes" à cette date. Stéphanie de Lavillasse était et restait "domiciliée de droit" chez son époux à Rennes, au n° 22 rue de la Monnaie.
Cependant, l'acte notarié de liquidation des droits des époux du 15/3/1858, nous apprend que Stéphanie résidait "à Vannes au couvent des Dames de la Retraite".
Plus tard, alors qu'Alphonse Armand habitera au n° 13, rue de la Monnaie à Rennes, Stéphanie sera installée à Landerneau. De 1866 à 1891, elle y est recensée Rue de la Tour d'Auvergne, avec une domestique ou cuisinière (sauf au dernier recensement où elle est seule).
Stéphanie décèdera le 23 août 1895 à Landerneau, au 11 rue de la Tour d'Auvergne, dans un appartement qu'elle louait à Mme Laouenan , et sera inhumée à La Roche-Maurice.
Le vicomte décèdera le 13 décembre 1900, au 13 rue de la Monnaie à Rennes et sera enterré à Orgères.
Le dernier recensement et le lieu de son décès montrent aussi que Stéphanie de Lavillasse n'a jamais habité Kerlys, et qu'elle a donc acheté ce domaine uniquement pour héberger la famille de son demi-frère.
A Que faisait Alphonse Huchet de Cintré dans la vie ?
A part le fait d'être propriétaire, de gérer ses biens et de vivre de ses rentes ? Il écrivait, car on trouve à la Bibliothèque Nationale quelques uns de ses écrits :
En 1888, il réalise une étude pour la création d'un chemin de fer local dans le sud-ouest de Rennes. Cette étude est intitulée :
Proposition de chemins de fer
de Corps-nuds à Plélan et Montfort
par Bruz et Bréal
C'est un document manuscrit de 8 pages, montrant les avantages de cette création. Il contient un plan et détaille, avec une abondance remarquable de chiffres, à la fois les coûts de construction et les revenus attendus.
(source ADIV 13 BI 69)
Voir la carte plus haut
Ces textes ne comportent pas d'identification précise de leur auteur, sinon qu'il réside visiblement en Ille-et-Vilaine et probablement à Rennes. Au moment de ses premiers écrits, il était "baron", mais en 1880 il est "vicomte", voir le document n° 4. Tout ceci correspond bien à notre vicomte de Cintré, qui comme on l'a déjà dit est devenu "vicomte" en 1877, au décès de son frère aîné.
Mais à quel titre écrivait-il tout cela ? Il ne semble pas qu'il ait été maire de Rennes, ni député, ni sénateur (à suivre).
B En 1857, Stéphanie demande la séparation de biens d'avec son mari. Pourquoi ?
Par acte du 13/2/1857 Mme Stéphanie de Lavillasse a assigné M. de Cintré, son mari, devant le tribunal civil de Rennes, pour être séparée de biens. Mais elle a succombé dans l'instance. Ayant interjeté appel du jugement, la cour impériale, première chambre, a, dans son audience du 22 juillet, réformé la décision des premiers juges, et, prononçant la séparation de biens entre M. et Mme de Cintré, a commis pour la liquidation des droits et reprises, M. Desbois, juge au tribunal civil, et Me Laumailler, notaire.
La consultation des comptes-rendus de jugement du tribunal civil de Rennes aurait pu nous apprendre les motifs de cette demande. Malheureusement, les jugements des instances adhoc, de février et de fin juillet 1857, n'ont pas été conservés. Nous allons essayer de deviner ces motifs à partir des nombreux actes notariés que nous avons pu collecter, dont ceux du notaire Laumailler.
On sait déjà que mari et femme étaient séparés dans leur vie de tous les jours (voir plus haut).
Dans leur contrat de mariage, il est indiqué que "Les futurs époux adoptent le régime de la communauté tel qu'il est établi par le code civil sauf les modifications ci-après. Tous les capitaux que la future recevra de son père soit actuellement soit plus tard à son décès, que ces capitaux proviennent ou non des comptes que ce dernier a à lui rendre, comme aussi tous les capitaux que le futur pourra toucher de sa famille sont immobilisés et demeurent exclus de la communauté, et ils seront considérés comme propres à celui des époux du chef duquel ils proviendront".
Ce qui sous-entend, me semble-t-il, que les capitaux et les biens que Stéphanie va recevoir par héritage de la part de sa mère tombent dans la communauté. Or, c'est de ce côté que l'héritage est conséquent, tant du point de vue des biens que des revenus qu'il produisent annuellement. Cet héritage comprend 26 fermes, métairies ou convenants et 6 immeubles et maisons (situés surtout dans les environs de Carhaix) et qui produisent annuellement, impôts déduits, 8.761,12 francs.
Pour ce qui concerne son mari, il reçoit en dot par ses parents une pension annuelle et viagère de 1.500 francs.
C Succession de Stéphanie de Lavillasse inventoriée entre août 1895 et février 1896.
Si Stéphanie ne possédait pas sa résidence principale à Landerneau, car elle la louait à Mme Laouenan, elle était une riche propriétaire et possédait de nombreux biens, comme le montre les actes notariés traitant de sa succession.
I - Immeubles :
Diverses fermes (louées par an) : | |
1° La ferme de Keroudren en Plounevezel | 1.000 fr. |
2° Les deux fermes de Kerohan, même commune | 2.700 fr. |
3° La ferme de Reunteunic en Mael-Carhaix | 1.600 fr. |
4° La ferme de Kervennou, même commune | 895 fr. |
5° La ferme de Kerlazaouen en Le Moustoir | 750 fr. |
6° La ferme du Petit-Follejou en Locarn | 2.005 fr. |
7° Ferme Garenne Tranjoly, Saint-Nicodème | 700 fr. |
8° la ferme de Gouloudic en Treogan | 1.000 fr. |
9° La ferme de Kerchleur en Treogan | 1.200 fr. |
10° La ferme du Quinquis en Plourach | 1.100 fr. |
11° La ferme de Lesmabon en Duault | 1.500 fr. |
12° La ferme de Kerveguen en Plouyé | 1.490 fr. |
13° La ferme de Quenechyaouancq en Plouyé | 330 fr. |
14° Deux maisons rue Neuve à Carhaix | 350 fr. |
15° Pièces de terres à Guissény | 220 fr. |
16° La ferme de l'Héran en Plourin | 625 fr. |
17° Convenant de Kerphilippe en Plougasnou | 500 fr. |
Ensemble loués annuellement ... | 17.965 fr. |
En 1890, Mme de Cintré avait fait donation à sa filleule,
- de la métairie du Grand Follezou et
- du moulin du Follezou en Locarn,
affermés pour 1.600 et 150 francs l'an.
La vente de ces immeubles nous permet de connaître la valeur de ceux-ci :
1 - Ceux situés dans les communes de Carhaix, Plounevezel, Mael-Carhaix, Le Moustoir, Locarn, Saint-Nicodème, Treogan, Carnoët, Plourach, Duault, Plouyé, en 17 lots, vendus par le ministère de Me Constant Lancien, notaire à Carhaix, le 23 décembre 1895. Cette vente s'est élevée à ... | 367.280,00 |
2 - Ceux situés dans les communes de Plougasnou et Plourin en 2 lots, vendus par le ministère de Me Gourmelon, notaire à Morlaix, le 24/12/1895, pour ... | 26.800,00 |
3 - Enfin diverses parcelles de terre situées dans la commune de Guisseny ont été vendues moyennant le prix principal de 5.150 francs, suivant procès-verbal d'adjudication dressé par Me Pierre, notaire à Landerneau le 6 février 1896 ... | 5.150,00 |
Total : | 399.230,00 |
On lira le détail ci-contre :
Les deux premiers groupes provenaient essentiellement de sa mère, Louise Olive Derrien, qui en avait elle-même hérité de sa mère Aimée Yvonne Ursule Allain. Aimée Allain, était la veuve de Herve Derrien, né le 25 avril 1761 à Plouyé, décédé le 28 novembre 1792 à Carhaix (à de 31 ans), avocat, procureur fiscal. Elle fut assassinée le 31 mars 1817 à Carhaix avec sa domestique. La réputation de sa richesse avait attiré dans sa maison quelques voleurs peu scrupuleux.
II - Objets mobiliers dans son appartement de Landerneau :
L'inventaire après décès nous donne tout le détail de son aménagement .
A celui-ci, il faut ajouter des meubles qui s'y trouvent encore mais qui constituent la donation que la vicomtesse de Cintré avait fait à sa nièce, Paule Stéphanie de Lavillasse lors de son mariage en 1890 avec Louis Trubert de La Chapelle.
Mobilier inventorié après de décès de Stéphanie de Lavillasse, au 11 rue de la Tour d'Auvergne à Landerneau Fermer X
Cuisine | |
1° Deux pinces, deux pelles, un trépied, un soufflet, deux salières en bois et un hachoir ... | 3,00 |
2° Huit petites cafetières en faïence, un fer battu et une vierge | 2,00 |
3° Deux fers à repasser, un moulin à café, deux rôtissoires, un dessous de plat, une bassine en fer | 8,00 |
4° Trois tables avec toile cirée | 5,00 |
5° Un garde-manger et un charnier | 5,00 |
6° Un buffet avec vaisselier en sapin | 15,00 |
7° Un petit coffret | 2,00 |
8° Trente assiettes en porcelaine, six beurriers | 8,00 |
9° Trois petits plateaux en fer et un bocal | 1,00 |
10° Neuf torchons, menus objets, cinq casseroles en cuivre, une émaillière | 15,00 |
11° Deux plateaux, deux passe-bouillon, deux passe-lait, une louche, une écumoire | 2,00 |
12° Deux cruches, un seau zinc, une marmitte et trois vieilles casseroles | 8,00 |
13° Une petite table, quatre vieilles chaises et une anse de panier et menus objets, deux soucoupes en verre, deux coupes, un panier, un bougeoir en verre | 3,00 |
14° Neuf verres en cristal, un grans verre | 5,00 |
15° Sept verres ordinaires, un gobe-mouches en verre | 0,85 |
16° Une cloche à fromage | 0,50 |
17° Dix-huit tasses à café, quinze soucoupes | 3,00 |
18° Une théière, une veilleuse, bol | 1,00 |
19° Tapette, carafe, un vase en verre | 1,00 |
20° Cinq petites théières en faïence | 1,25 |
21° Autre théière et cafetière en faïence | 2,00 |
22° Un pot à lait, moutardier, vieil encrier | 1,00 |
23° Trois bols, cinq assiettes, un réchaud en faïence | 3,00 |
Dans la salle à manger | |
24° Quatorze assiettes de décor, deux chandeliers, deux candélabres, panier en faïence avec sujet coq | 22,00 |
25° Deux vases et une coupe en bois | 1,50 |
26° Dix-huit verres | 1,80 |
27° Six carafes | 1,20 |
28° Un huilier, un sucrier, un poivrier, deux plats en terre cuite | 2,00 |
29° Boîte à ouvrage | 3,00 |
30° Seize litres vides | 1,60 |
31° Trois bouteilles vides, une carafe | 0,50 |
32° Un réchaud, trois coupes en verre | 5,00 |
33° Trois assiettes et une coupe en faïence | 2,00 |
34° Etagère avec quatre potiches | 2,00 |
35° Un vase à fleur | 0,50 |
36° Un buffet et vaisselier en chêne | 80,00 |
37° Quarante-deux verres armoriés | 6,30 |
38° Huit tasses et soucoupes | 1,60 |
39° Théière et sucrier | 1,00 |
40° Une coupe, deux verres de pied, deux services à liqueur | 6,00 |
41° Un sucrier, une théière, vase à fleurs, une tasse et une soucoupe | 0,80 |
42° Cinquante assiettes en porcelaine | 12,50 |
43° Un saladier, huit coquetiers, un filtre, deux gobelets | 3,00 |
44° Deux sauciers, deux grands plats, une soupière, un saladier, sucrier, treize assiettes à dessert | 10,00 |
45° Trois chaises bourrées | 20,00 |
46° Un petit guéridon | 5,00 |
47° Etagère avec deux petites coupes, sujet cheval et petits vases | 3,00 |
48° Deux vases à fleurs | 1,00 |
49° Un boîte renfermant six couteaux à manche noir | 1,50 |
50° Un vide-poches en faïence | 5,00 |
51° Une coupe et un service à thé | 10,00 |
52° Une console en merisier | 10,00 |
53° Deux bougeoirs | 1,00 |
54° Six volumes "Musée des familles" | 1,50 |
55° Un volume "Guide du voyageur catholique" | 0,50 |
56° Deux petits escabeaux bourrés | 1,00 |
57° Un canapé | 15,00 |
58° Trois chaises bourrées | 9,00 |
59° Six chaises de paille | 6,00 |
60° Coffre à bois | 2,00 |
61° Deux fauteuils bourrés | 4,00 |
62° Une carpette, deux petits tapis, grands et petits rideaux de croisée | 10,00 |
63° Suspension | 1,00 |
64° Une table à allonges | 20,00 |
Chambre du milieu | |
65° Etagère avec trois vases, deux tasses, deux petits verres | 5,00 |
66° Un coffret en ébène | 15,00 |
67° Une table à ouvrage | 10,00 |
68° Une chaise avec dossier bourré | 10,00 |
69° Deux vases sur le serétaire | 0,75 |
70° Un siège articulé, deux escabeaux bourrés, un coffre à bois | 10,00 |
71° Garniture de cheminée comprenant un pendule, deux chandeliers, deux vases, deux vides-poches, une Jeanne d'Arc | 40,00 |
72° Rideaux de croisées | 8,00 |
73° Suspension | 4,00 |
74° Table à ouvrage | 6,00 |
Cabinet | |
75° Un lit en fer avec son accoutrement, deux draps en coton, oreiller plume, deux matelas, une couverture de laine et une en coton | 25,00 |
76° Un bénitier, une glace, six tasses avec soucoupes, un vase, un bol, un vase, un bougeoir, un pot à fleurs, un desous de plat et un plumeau | 12,00 |
80° Une petite boîte, un seau en fer | 1,00 |
Chambre à coucher | |
81° Une commode en merisier | 25,00 |
82° Une bibliothèque avec ouvrages divers | 10,00 |
83° Une table de toilette avec lavabo | 15,00 |
84° Quatre grands et quatre petits rideaux de croisées | 3,00 |
85° Divers livres et album de photographies | 15,00 |
86° Sept chaises et un fauteuil | 15,00 |
87° Pelle et pince, tapis, sujet et paniers | 3,00 |
88° Table de nuit en merisier | 8,00 |
89° Huit oreillets en coton et seize de toile | 6,00 |
90° Quatre-vingt-dix-huit serviettes | 18,00 |
91° Trente-deux torchons | 4,00 |
92° Neuf nappes | 36,00 |
93° Deux coupons d'étoffe | 4,00 |
94° Un coussin soie et velours | 5,00 |
95° Un sac de voyage | 3,00 |
96° Un coupon de toile | 2,00 |
97° Un encrier faïence et deux porte-montre | 3,00 |
98° Deux pots de fleurs | 1,00 |
99° Un bougeoir, une boîte pupitre en ébène | 3,00 |
100° Douze serviettes oeuvrées, six essuie-mains | 4,00 |
101° Seize chemises, 18 pantalons, 13 jupes, 5 serviettes, 12 camisoles de nuit, 27 paires de bas coton, flanelles et menus effets | 40,00 |
102° Deux dossières à fauteuil | 3,00 |
103° Coiffures et un lot d'objets de toilette pour dame | 25,00 |
104° Un coussin de feutre, deux tapis | 4,00 |
105° Cinq vieux sacs de voyage | 2,00 |
106° Deux petits coussins | 0,50 |
107° Linges et effets de la défunte | 30,00 |
Total de la prisée mobilière de ce jour | 837,65 |
Dans le grenier | |
1° Six malles et un lot de vieilles chaises | 20,00 |
2° Huit pantalons et 27 chemises toile et coton | 20,00 |
3° Trois camisoles de nuit coton, deux peignoirs et un jupon | 3,00 |
9° Une vieille table et un lot de flacons et bouteilles | 1,00 |
10° Un gril café, une coquille à broches, un bain de pied et fatras | 2,00 |
Dans la garde robes | |
11° Une vieille carpette | 6,00 |
12° Deux paires de chaussures | 3,00 |
13° Deux camisoles et un jupon laine | 5,00 |
14° Un lot de fourrure | 1,00 |
15° Un pot de fleur faïence | 1,00 |
16° Un lot de chiffons | 1,00 |
17° Un lot de vieilles chaussures | 1,00 |
18° Un petit réchaud | 1,00 |
19° Un paquet de bougies | 1,00 |
20° Deux étuis à chapeau | 1,00 |
21° Un mètre à étoffe | 0,50 |
22° Onze robes | 20,00 |
23° Onze jupons | 8,00 |
24° Huit manteaux | 4,00 |
25° Deux pèlerines | 0,50 |
26° Vingt-quatre corsages | 18,00 |
27° Deux jupons coton, deux camisoles laine et deux peignoirs | 3,00 |
Dans la cave | |
28° Soixante-deux bouteilles vin ordinaire, à 50 centimes l'une | 30,00 |
29° Cent trente bouteilles vides | 15,00 |
Dans le bûcher | |
30° Un lot de bois et souches | 6,00 |
Dans les anglaises | |
31° Une mue, un étouffoir, un kilogramme de chandelles | 8,00 |
Dans le placard de la cuisine | |
32° Trente torchons, six essuie-mains, huit tabliers | 3,00 |
33° Quatorze bols, onze assiettes, deux écuelles et sept plats | 2,00 |
34° Un fer à repasser, un gril, une coquelle | 3,00 |
Argenterie | |
35° Quatre couverts argent avec inscription : "Gaston de la Villasse", pesant 675 grammes ... | 67,50 |
36° Quatre autres couverts pesant 665 grammes | 66,50 |
37° Deux autres couverts pesant 320 grammes | 32,20 |
38° Une cuillère à ragout pesant 115 grammes | 11,50 |
39° Neuf petites cuillères sans chiffre ni armes pesant 195 grammes | 19,50 |
40° Neuf petites cuillères avec la marque L.N. pesant 215 grammes | 21,50 |
41° Neuf fourchettes à huîtres dont une busée (?) pesant 165 grammes | 16,50 |
42° Une cuillère à sucre en poudre aux armes de Lavillasse-de Cintré pesant 80 grammes | 8,00 |
43° Une autre cuillère aux armes Duplessis-Parscau pesant 95 grammes | 9,50 |
44° Huit cuillères à sel pesant 45 gramme | 4,50 |
45° Deux passe-thé pesant 26 grammes | 2,60 |
46° Une pince à sucre aux armes de Cintré-de Lavillasse pesant 80 grammes | 8,00 |
47° Une pince à sucre en vermeil pesant 45 grammes | 4,50 |
48° Une cuillère à punch pesant environ 40 grammes | 4,00 |
49° Une pince à sucre cassée pesant 40 grammes | 4,00 |
50° Un bougeoir en argent pesant 120 grammes | 12,00 |
51° Un moutardier en argent pesant 125 grammes | 12,50 |
52° Deux bouts de table en argent pesant 360 grammes | 36,00 |
53° Un huilier en argent pesant un kilogramme | 100,00 |
54° Un pot à lait avec manche en bois pesant 150 grammes | 15,00 |
55° Une petite cafetière en argent avec anse en bois pesant 285 grammes | 28,50 |
56° Une grande cafetière en argent pesant 430 grammes | 43,00 |
57° Deux flambeaux en argent pesant 690 grammes | 69,00 |
58° Deux autres flambeaux en argent pesant 1210 grammes | 120,00 |
59° Une timbale et deux coulants à serviette, pesant 75 grammes | 7,50 |
60° Une tasse avec sa soucoupe avec indication qu'elle appartient à Mme Léon de Lavillasse, pesant 135 gr. | 13,50 |
61° Deux truelles à poissons l'une avec manche en bois et l'autre manche ébène, pesant 160 grammes | 16,00 |
62° Deux couteaux à beurre, un couteau à fromage sans manche et couteau hors d'oeuvre avec manche en ivoire et un en manche noir pesant 105 gr. | 10,50 |
63° Une douzaine de couteaux dans un écrin avec manche d'ivoire pesant 180 grammes | 18,00 |
64° Quatre couteaux manche nacre et un couteau manche ivoire | 5,00 |
65° Douze couteaux avec manche ivoire | 6,00 |
66° Deux couteaux à découper, un couteau à fromage, un couteau hors d'oeuvre, ces deux derniers argent avec manche ivoire et les autres acier avec manche ivoire | 20,00 |
67° Six petits couteaux à dessert avec manche noir | 3,00 |
68° Un couvert à découper et un couvert à alage avec manche argent | 6,00 |
69° Dix-sept grands couteaux lame acier avec manche argent | 17,00 |
70° Dix-huit petits couteaux lame argentée, manche argent | 18,00 |
71° Un couvert entremets et une fourchette waltz | 1,50 |
Report de la précédente vacation | 837,65 |
Total de la prisée mobilière sauf erreur ou omission | 1.939,75 |
Report de la précédente vacation | 1.939,75 |
1° Une chaîne en argent pesant 30 grammes | 3,00 |
2° Une broche or renfermant des cheveux pesant environ ... | 2,40 |
3° Un cure-dents et cure d'oreille argent pesant 2 grammes | 0,20 |
4° Une chaîne, une broche et un crochet pour chaîne de montre pesant 30 grammes | 72,00 |
5° Deux montres en or (Les articles 4 et 5 portent l'inscription qu'ils appartiennent à Emilie de Lavillasse) | 150,00 |
6° Une broche, une chaîne, une épinglette or pesant 30 grammes | 72,00 |
7° Une montre en or avec émailoir, même incription que ci-dessus | 100,00 |
8° Une chaîne or avec corail pesant 8 grammes | 19,20 |
9° Une croix argent pesant 20 grammes | 2,00 |
10° Une broche et boucles d'oreilles or et diamant pesant 25 grammes, ayant fait partie de la corbeille Mme de Lavillasse | 60,00 |
11° Une croix argent pesant 20 grammes | 2,00 |
12° Une chaîne or avec une médaille pesant 30 grammes | 72,00 |
13° Une montre or aux armes de Lavillasse | 50,00 |
14° Un bracelet en cheveux tête de serpent, or avec inscription à Mme Lemarchant | 2,00 |
15° Un médaillon argent avec miniature et perles ayant appartenu à Mme de Lavillasse | 10,00 |
16° Une bonbonnière or pesant 47 grammes | 112,80 |
17° Une agrafe en argent avec inscription à Mme Lemarchant pesant 32 grammes | 3,20 |
18° Une broche or pesant 8 grammes avec inscription à Mme Lemarchant | 19,20 |
19° Deux boucles d'oreilles or pesant 4 grammes | 9,60 |
20° Une chaîne en argent avec un lorgnon pesant environ 30 grammes | 3,00 |
21° Une parure mosaïque | 20,00 |
22° Une broche or avec feuilles argent garnies de roses | 50,00 |
23° Une croix argent pesant 25 grammes | 2,50 |
24° Une petite cuillère argent pesant 24 grammes | 2,40 |
25° Deux bracelets cheveux montés or | 2,00 |
26° Une bague or pesant environ 2 grammes | 4,80 |
27° Une croix et un coeur argent avc inscription à Emilie de Lavillasse, pesant environ 25 grammes | 2,50 |
28° Deux boutons manchettes et trois de chemises fleurs de lys, or, pesant 12 grammes ayant appartenu à M. Léon de Lavillasse | 28,80 |
29° Cinq alliances et deux bagues or pesant 12 grammes | 28,80 |
30° Une bague argent pesant 2 grammes | 0,20 |
31° Une croix bronze doré et une en bois incrustée de nacre | 3,00 |
32° Trois bagues or pesant 2 grammes | 4,00 |
33° Une bague avec roses ... | 4,00 |
Total de la prisée mobilière sauf erreur ou omission | 2.958,65 |
Donation à Paule Stéphanie de Lavillasse
1° Quatorze couverts armoriés d'argent estimés 420,00
2° Un couvert avec chiffres, estimé 30,00
3° Quatre petits couverts à entremets, en argent, estimés 72,00
4° Une cafetière en argent, estimée 60,00
5° Une casserole en argent50,00
6° Une louche en argent, estimée 45,00
7° Deux cuillères à ragout en argent50,00
8° Vingt-huit petites cuillères argent et vermeil110,00
9° Un buffet de salle à manger en merisier, estimé40,00
10° Une table en chêne, estimée aussi40,00
11° Une servante en chêne, estimée 50,00
12° Cinq fauteuils, étoffe laine, estimés90,00
13° Deux chaises anciennes dorées, estimées20,00
14° Deux chaises, reps gris et une à ???? 35,00
15° Deux lits avec leur accotrement, estimés100,00
16° Une armoire à glace en merisier, avec des objets de linge, estimée100,00
17° Un secrétaire en merisier, estimé60,00
18° Rideaux de laine grise, estimés40,00
19° Une armoire à linge, estimée 60,00
20° Quinze paires de drap, estimés225,00
21° Tableaux de piété et autres, y compris les tableaux de famille, estimés50,00
sauf en ??? tableaux qui ne sont point évalués
22° Deux glaces, estimées60,00
23° Trois cachemires de l'Inde, estimés300,00
24° Une mosaïque romaine (vierge à la chaise), estimée 100,00
25° Une montre en or, paysage émail, estimée 80,00
Total de l'estimation : 2.287,00
III - Dettes :
La vicomtesse de Cintré avait du s'endetter pour racheter des biens appartenant à son demi-frère. Ces dettes, auxquelles il faut rajouter d'autres dettes et frais de succession se montent à 351.961,97 francs.
Les principales dettes sont les suivantes :
1° | Mlle Jacq de Landerneau 4000 francs pour obligation exigible depuis le 27 septembre productive d'intérêts à 5 % l'an payable annuellement ... | 4.000,00 |
2° | Madame veuve Cloître de Landivisiau, 13.000 francs pour obligation exigible le 17/2/1897 productive d'intérêts à raison de 4,5 l'an, payables par semestre les 17 février et 17 août | 13.000,00 |
3° | Les consorts Herou, 9500 francs pour obligation exigible le 17/2/1897 productive d'intérêts à raison de 4,5 pour cent payables par semestre | 9.500,00 |
4° | MMe Veuve Troussel de Landerneau, 9000 francs pour obligation exigible le 17/2/1897 productive d'intérêts à raison de 4,5 % payables annuellement | 9.000,00 |
5° | Madame veuve Coué 6000 francs pour obligation exigible le 17/2/1897 productive d'intérêts à raison de 4,5 pour cent payables annuellement | 6.000,00 |
6° | Mademoiselle Gruble 6000 francs pour obligation exigible le 17/2/1897 productive d'intérêts à raison de 4,5 pour cent payables annuellement | 6.000,00 |
7° | Monsieur Auffret, 4500 francs exigibles le 17/2/1897, productive d'intérêts à raison de 4,5 pour cent payables par semestre | 4.500,00 |
8° | Monsieur Christophe Le Gall, 3000 francs pour obligation exigible le 17/2/1897, productive d'intérêts à raison de 4,5 pour cent payables annuellement | 3.000,00 |
9° | Mademoiselle Grossouvre de Landerneau, 3000 francs exigibles le 17/2/1897, productifs d'intérêts à raison de 4,5 pour cent payables annuellement | 3.000,00 |
10° | Les mineurs Le Bot, 1000 francs pour obligation exigible le 17/2/1897 productive d'intérêts à raison de 4,5 pour cent payables annuellement | 1.000,00 |
11° | Monsieur Grall de Lesneven, 18000 francs pour obligation exigible le 26/6/1895 productive d'intérêts à raison de 4,5 pour cent payables annuellement | 18.000,00 |
12° | Mme veuve Masseron de Lesneven, 12000 fr. pour obligation remboursable le 26/6/1895 productive d'intérêts à raison de 4,5 %, payables annuellement | 12.000,00 |
13° | Mlle Duval de Landerneau, 46000 fr. pour obligation exigible le 20/8/1895, productive d'intérêts à raison de 4,5 % payables par semestre | 46.000,00 |
14° | Mademoiselle Picot de Plédran, 85000 francs pour obligation exigible le 8/9/1897 productive d'intérêts à raison de 4,5 pour cent payables annuellement | 85.000,00 |
15° | Monsieur Boucher, 23000 francs pour obligation exigible le 8/9/1897, productive d'intérêts à raison de 4,5 pour cent payables annuellement | 23.000,00 |
16° | Monsieur Kerouanton, 12000 francs pour obligation exigible le 8/9/1897, productive d'intérêts à raison de 4,5 pour cent payables annuellement | 12.000,00 |
17° | Madame veuve Coué, 8000 francs pour obligation exigible le 8/9/1897, productive d'intérêts à raison de 4,5 pour cent, payables annuellement | 8.000,00 |
IV - Balance :
Les recettes, comprenant la vente des immeubles et fermages dûs, plus des créances diverses, se montent à | 417.939,59 |
Et les dépenses à | - 351.961,97 |
Reliquat en recettes | = 65.977,62 |
A ce reliquat il faut ajouter quelques créances à recevoir, mais le tout sera soldé par une somme de 70.000 francs due au vicomte de Cintré en compensation de l'usufruit dont il aurait dû profiter conformément à son contrat de mariage.
Stéphanie de Lavillasse n'a donc rien à transmettre à ses héritiers, si ce n'est le domaine de Kerigeant. On comprend donc le regret qu'elle exprimait dans son testament : "les circonstances malheureuses qui me font perdre mon cautionnement et qui m'oblige à restreindre les dispositions dont j'aurai voulu faire profiter mes héritiers".
Ceci est mon testament.
Je sousignée Stéphanie Marie Anne d'Audibert de Lavillasse de Cintré, demeurant à Landerneau (Finistère) 11 rue La Tour d'Auvergne, vu les circonstances malheureuses qui me font perdre mon cautionnement et qui m'oblige à restreindre les dispositions dont j'aurai voulu faire profiter mes héritiers, déclare faire mon testament ainsi qu'il suit :
Je veux que les maisons que je posède en la ville de Carhaix (Finistère) et les terres qui en dépendent soient vendues pour le prix être employé à faire dire des messes pour le repos de mon âme et à payer mes frais funéraires. Je prie mon exécuteur testamentaire de faire commencer ses prières immédiatement après mon décès.
Je désire que mon exécuteur testamentaire fasse vendre le plus tôt possible les biens qu'exigeront l'acquit de mes dettes et de tous les frais relatifs aux legs contenus dans ce testament, voulant que ces legs reviennent à mes légataires exempts de toute charge et que mon exécuteur testamentaire prélève d'abord sur le prix de vente de ces biens la somme qu'il jugera nécessaire et convenable pour faire arranger ma chapelle du cimetière de La Roche-Maurice où je veux être enterrée.
Je donne et lègue par préciput et hors part à mes deux nièces Emilie et Léontine de Lavillasse ma propriété de Kérijean en Plouneventer (Finistère).
Je donne et lègue à mes neveux et nièces Louise de Lavillasse épouse de Monsieur Jean Laouenan, Jeanne de Lavillasse épouse de Monsieur Joseph Delestre, Gaston et Pédro de Lavillasse et à leurs soeurs Emilie et Léontine de Lavillasse, tous les immeubles dont je n'aurai pas disposés et qui m'appartiendront le jour de mon décès pourvu que ces immeubles ne représentent pas d'après les baux en cours à ce moment un revenu supérieur à 4.800 francs, charge comprise ; je veux dans ce cas que mon exécuteur testamentaire fasse six parts égales soit en nature soit en espèces en partageant ou en vendant ces immeubles suivant qu'il jugera convenable, de façon que chacun des enfants susnommés de Léon et Paul de Lavillasse ait une part égale ; mais si le revenu de ces biens dépasse la somme de 4.800 francs je veux que mon exécuteur testamentaire fasse du surplus de ce revenu sept nouvelles parts de la façon et de la manière qui précèdent, entendant qu'alors ma nièce et filleule Paule de Lavillasse, épouse de Monsieur Louis Trubert de la Chapelle, vienne prendre une 7è part de ce surplus, seulement en cas de prédécès de l'un de mes légataires, j'entends que sa part appartienne à ses héritiers.
Je nomme pour mon exécuteur testamentaire Me Emmanuel Riche, notaire à Landerneau, auquel je confère le mandat de convertir en argent s'il trouve la chose opportune tous les biens qui dépendront de ma succession ; en conséquence je lui donne pouvoir de vendre aux prix, conditions et dans la forme qu'il trouvera convenable tous les biens qui composeront ma succession, sans avoir à remplir aucune formalité judiciaire, alors même qu'il y aurait des incapables parmi mes légataires. Mon exécuteur testamentaire touchera les prix de ventes ainsi que toutes sommes dues, donnera quittance et mainlevée, paiera les dettes et legs. Enfin j'autorise mon exécuteur testamentaire à se faire substituer dans ses fonctions par telle personne qu'il choisira.
Je donne et lègue à mon frère et à ma belle-soeur Monsieur et Madame Léon de Lavillasse à titre de pension incessible et insaisissable l'usufruit pendant leur vie et au survivant d'eux après déduction faite de réparation et de toutes charges de la moitié du revenu net des biens ci-dessus désignés légués à leurs enfants.
Mon exécuteur testamentaire aura aussi à payer sur les revenus des biens légués aux enfants de mon frère Léon de Lavillasse une pension annuelle et viagère de 300 francs à Maria Crosse demeurant à La Roche-Maurice. Je veux que mon exécuteur testamentaire tranche seul les difficultés qui pourraient survenir entre mes légataires et je déclare priver du bénéfice de son legs le légataire qui ne voudrait pas se soumettre à sa décision entendant que, dans ce cas, le legs profite seulement aux cohéritiers de la branche du déshérité ; je veux que tous les legs que je viens de faire soient insaisissables.
J'annule tout testament et codicile que j'ai pu faire antérieurement.
Par acte du 28/1/1891 signé chez Me Riche à Landerneau, j'ai vendu à Monsieur le Général Belin le château et la propriété du Pontois situé à La Roche-Maurice, canton de Ploudiry, arrondissement de Brest, Finistère ; il est stipulé dans l'acte de vente que si comme le dit une légende, il se trouve dans la propriété un trésor, ce trésor m'appartient aussi à quelque époque que ce trésor puisse être découvert mes héritiers devront le réclamer.
Fait et écrit de ma main à Landerneau (Finistère) le 20/6/1891. Signé : Stéphanie de Lavillasse de Cintré.
(source Notaire Me Pierre de Landerneau - 29/8/1895 - ADQ 4 E 95/92)
I - Codicille du 9 octobre 1893.
Par le codicille précité, Madame la vicomtesse de Cintré veut que toutes les sommes qui pourraient lui être dues soient partagées en 8 parts égales : une pour être employée à faire dire des messes pour le repos de son âme et les 7 autres parts attribuées à chacun des enfants de Léon et Paul de Lavillasse ; elle veut en outre que de son mobilier il soit fait 6 parts égales. Deux parts aux enfants de Paul de Lavillasse et les quatre autres parts à Gaston et Pedro de Lavillasse et Emilie et Léontine de Lavillasse.
II - Autre codicille en date à Landerneau du 12 juillet 1895.
Par ce codicille Madame la vicomtesse de Cintré nomme pour son exécuteur testamentaire au lieu et place de Monsieur Riche, Monsieur Pierre, notaire à Landerneau, auquel il confère les mêmes pouvoirs.
Elle donne à son frère et à sa belle-soeur, Monsieur et Madame Léon de Lavillasse jusqu'au décès du survivant d'eux l'usufruit de tout ce qu'elle a légué à ses enfants au lieu de la moitié inscrite dans le testament précité.
(source Succession de Stéphanie de Lavillasse - notaire Raymond Bourges à Rennes 1896 - ADIV 4 E 3069)
Pétition pour modifier les circonscriptions, accroître le nombre de députés et
le chiffre des exclusions.
MESSIEURS LES SENATEURS,
Il y a cinq ans, je vous adressais sur le même sujet une pétition que je complète d'après les discussions survenues depuis et d'après le décret de janvier dernier, lequel décret, en laissant dans la même situation le plus grand nombre des départements, surtout les plus importants par la population, le nombre et l'importance des arrondissements, donne lieu aux critiques antérieures. Pourquoi, sous le vain prétexte de la diminution du chiffre d'électeurs, en face d'un accroissement de population si considérable, refuser à Paris le nombre de députés nécessaires pour représenter les intérêts de citoyens nombreux et lésés ? Pourquoi ne pas consulter les conseils généraux, d'arrondissements (et municipaux des grands centres) sur les modifications à faire dans les circonscriptions, et pour l'augmentation des députés? Ne sont-ils pas plus à même de faire cette répartition ? Sans égard au nombre d'électeurs, quel qu'il soit, nous prenons pour base fondamentale : 1° le nombre et l'importance relative des arrondissements et des chefs-lieux ; 2° leur population et celle des départements. Nous croyons utile, Messieurs, de voir doter chaque arrondissement d'un député spécialement chargé de défendre ses intérêts, au lieu de voir réunis ensemble des arrondissements divisés d'intérêts de tous genres, dont on sacrifie les uns aux autres. Nous y avons réussi, sauf pour neuf d'entre eux, dont la population est inférieure à 40.000 âmes. En général, nous restons dans les limites de 1847, sous Louis-Philippe, surpassées quinze fois, mais inférieures vingt-deux ou vingt-cinq fois. En général, c'est pour des départements dont la population s'est grandement augmentée. Réduits à dix mille francs, nos quatre cent cinquante députés accroîtraient la dépense du budget d'un million, et de deux millions à peine si on fixe l'indemnité au même chiffre de douze mille francs.
Un si faible somme comparée : 1° à d'autres dépenses onéreuses aux populations et qu'on désirerait voir supprimer ou diminuer ; 2° aux heureux résultats produits pour les arrondissements dotés d'un député et qui en sont dépouvus, contrairement à la règle proportionnelle et égalitaire des charges et des bénéfices, cette dépense, disons-nous, ne saurait être un motif suffisant pour rejeter notre demande. D'ailleurs, si on supprimait un certain nombre d'arrondissements, surtout inférieurs à quarante mille âmes, le chiffre des députés peut être réduit en conséquence.
DEUXIEME PARTIE
EXCLUSION DU SCRUTIN DES ILLETRES, INVALIDES, ETC.
Pour accomplir l'un des plus importants devoir du citoyen, celui de choisir les mandataires chargés de répartir le budget annuel, ne doit-on pas exiger toutes les garanties nécessaires ? Or, Messieurs les sénateurs, quelle indépendance peut-on rencontrer dans les gens qui, ne sachant ni lire ou écrire, ne peuvent discerner des bulletins qu'on leur présente et se trompent de candidats ? Que peut-on attendre de pensionnaires d'hospices, mendiants et autres, ne possédant rien, à charge à la société, peu intéressés à voir les dépenses et recettes se modifier, vu qu'ils seront entretenus quand même ? N'existe-t-il pas une flagrante inégalité consacrée par la loi, entre ces deux classes de citoyens et nos propriétaires, négociants, industriels, fonctionnaires, employés de tous grades et conditions, en activité ou retraités pour bons et honorables services, domestiques, journaliers, artistes, auteurs, patrons et ouvriers de tous états et professions, gagnant leur vie à l'aide de leur intelligence, de leur sueur, payant les impôts, en un mot, subissant proportionnellement à leur position, leur tempérament, une part proportionnelle des charges incombant à chaque citoyen, restituant une portion des avantages résultant de la protection des lois ? Prétendrait-on amoindrir le suffrage universel en l'épurant ? Dans ce cas, il faut restituer leurs droits à ceux qui en sont exclus, bien que légalement. Avec la propagation de l'instruction, ne peut-on espérer diminuer le chiffre des ignorants, que cette pénalité pousserait à suivre les cours, et les fainéants qui se décideraient à gagner leur vie ? Dans les circonstances difficiles où nous sommes réduits, l'esprit d'opposition systématique serait l'oeuvre de mauvais citoyen. Mais tout homme de coeur a bien le droit de réclamer des réformes utiles, sans passer pour ennemi du Gouvernement.
Nous osons espérer, Messieurs, que vous accepterez les principes posés dans cette pétition, et que vous l'accueillerez favorablement en vue de rendre à l'électeur toutes les garanties désirables. Ces réformes auraient dû être faites lors de la proclamation de ce nouveau mode. Vous voudrez bien excuser les erreurs pouvant nous être échappées, et vous vous garderez d'accuser nos intentions. Nous voulons le respect à l'autorité, et nous avons la conscience de faire acte de bon citoyen.
Dans cet espoir, nous vous prions d'agréer la considération distinguée avec laquelle nous avons l'honneur d'être, Messieurs les Sénateurs,
Votre très humble et très-obéissant serviteur,
Le baron Alphonse HUCHET DE CINTRE.
Le baron Alphonse Huchet de Cintré, époux de Stéphanie d'Audibert de La Villasse, est devenu "vicomte",
par le pré-décès de son frère aîné. Et par là-même, Stéphanie est devenue "vicomtesse".
André J. Croguennec - Page créée le 16/12/2018, mise à jour le 1/10/2024. | |