L'école de La Roche-Maurice

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Autres chapitres sur l'école de La Roche
- Les enseignants
- Les élèves
- L'enseignement au 19è siècle
- Vers le bilinguisme
1 - Situation au début du 19è siècle
2 - Construction de la première école
3 - En attendant la construction de l'école des filles
4 - Une école de hameau à Pont-Christ ?
5 - Construction de l'école des filles
6 - Construction de la nouvelle école des garçons
7 - Logement des enseignants en 1920 < ajout 10/6/21
8 - Et après ?
9 - Annexes
10 - Sources des informations
Ecole de La Roche

Les écoles au début du 20è siècle.
1 Première école, garçons et filles. 2 Ecole des filles. 3 Nouvelle école des garçons. Afficher/ Effacer les repères sur la photo.

1 -Situation au début du 19è siècle

Ajout le 22/4/2021

1 Cependant, même avant Guizot et la création de l'école communale de La Roche, l'enseignement n'était pas complètement absent dans notre commune.
En effet, on constate, en 1828, la présence d'un instituteur, M. Kerbaul, qui enseigne à une vingtaine de garçons et à quelques filles. En outre, le recteur Herve Calvez prépare le fils du maire à rentrer au collège. Voir la lettre du recteur à l'évêché sous couvert du petit livre vert  . << Cliquer sur le livre

Si avant 1789, partout en France, l'Eglise tient les rênes de l'éducation des jeunes enfants, la Révolution va modifier considérablement la situation en s'attaquant aux ordres religieux, mais aussi en décidant de garantir une instruction commune pour tous les Français.

Ce deuxième point partait d'une bonne volonté, cependant en raison principalement du manque de moyens financiers, il faudra attendre l'arrivée de Guizot au ministère de l'Instruction publique et des cultes, en 1832, pour que l'enseignement primaire fasse de réels progrès 1. La loi du 18 juin 1833 n'apporte pas beaucoup d'innovations par rapport aux précédentes : elle renouvelle l'obligation faite aux communes depuis 1816 d'entretenir une école primaire. Cependant, pour assurer son application, elle va permettre aux départements et à l'Etat d'apporter un complément afin de financer cette charge inscrite dans le budget communal. Cette loi, bien qu'elle ne concerne que les écoles de garçons, permettra une augmentation considérable du nombre d'écoles. La loi Pelet, du 23 juin 1836, sur les écoles de filles viendra compléter la loi Guizot.

Avant la loi Guizot, sur les 282 communes du Finistère 94 seulement possèdent une école. En 1833, ce nombre passe à 120. En 1842, sur les 83 communes de l'arrondissement Brest, 62 auront leur école primaire publique.

X
La Roche, le 18 janvier 1828.
A Monsieur Marzin, prêtre,
Secrétaire de Mgr l'Evêque à Quimper

Lettre de Hervé Calvez, recteur de La Roche, à l'évêché - 18/1/1828 (La Roche - Archives diocésaines)

Monsieur Marzin, en réponse à la lettre circulaire de sa Grandeur demandant des renseignements sur les
instituteurs primaires.

A La Roche, il y en a un légalement autorisé, il avait subi un examen à St-Paul 1 du vivant de Mr Bouroullec, curé de Ploudiry 2. Il peut avoir une vingtaine d'élèves, il a aussi quelques filles auxquelles il fait écoles séparément des garçons. Mais elles sont dans le même appartement, il y a seulement une petite cloison à hauteur d'homme. Le Maître, c'est un nommé K/baul que vous pouvez avoir connu à St-Paul. Il est marié. Sa conduite est assez régulière, si l'on excepte la fréquentation des sacrements. A-t-il approché du sacrement de pénitence à Pâques, non pour la paroisse, il n'a pas été vu à la communion non plus. Voilà un point.

1 Il s'agit certainement de St-Pol-de-Léon.
2 Joseph Marie Bouroullec fut successivement curé de Pencran, de Pont-Christ et recteur de Plouédern. Il mourut en 1825 curé de Ploudiry.
3 Le magistrat est Jean-Baptiste Lamarque, maire de La Roche.

Par ailleurs, je n'ai pas à m'en plaindre. Je ne le vois qu'avec une certaine répugnance faire écoles aux filles, mais comme il ne se trouve personne qui veuille se charger de l'instruction de ce sexe, je l'ai toléré, prêt à me soumettre à l'autorité et à lui défendre de faire écoles aux filles si sa Grandeur le juge à propos. [. . . suit un paragraphe qui n'a rien à voir avec ce sujet . . .] Tout à vous. Calvez, desst de La Roche.

P.S. Nous n'avons pas d'écolier au collège. Mais j'en ai un avec moi qui ne tardera pas d'y aller. C'est le fils de notre Magistrat 3. Je lui avais conseillé de l'envoyer au collège cette année, et il aurait plus profitté ayant une école réglée ; car quand on est à la tête d'une paroisse, on n'a pas toujours son temps, comme vous le sentez bien. Il aurait fait un bon sixième, mais ils n'ont pas la fortune et le pauvre garçon a été obligé de rester chez moi. Je crois cependant qu'il ira au milieu de l'année ou à Pâques, si je ne me trompe. Il fera un bon sujet sous tous les rapports.

Dans une autre lettre à Marzin, datée du 25/8/1828, Calvez écrit : "Le fils de Lamarque a réussi 5 fois en 6ème et obtenu 3 prix. On doit écrire à sa Grandeur pour demander quelque secours pour lui". Il s'agit de Auguste Anatole LAMARQUE, né le 13/5/1813 à Brest, décédé le 19/10/1874 à Quimper (à 61 ans). Il deviendra curé de Pleyben et chanoine à Quimper en 1862.


Qui était ce Kerbaul ? Il avait pour prénom Hervé.

A la naissance de son premier fils, en 1822, il est qualifié de "maître d'école". Mais à la naissance du second, en 1826, il est "journalier cultivateur". En 1828, il est "instituteur" d'après le recteur de La Roche. Au décès de sa mère, en 1852, il sera "garde-magasin".
En tant que témoin, il apparaît, qualifié de "maître d'école", sur les actes de naissance d'une Marie-Jeanne Kerbaul le 4/12/1822, de Pierre Marie Verveur le 4/6/1823 ; "instituteur" sur les actes de naissance de Marie-Magdelaine Coulm le 5/5/1827, de Denise Lamarque le 19/7/1828.

Hervé Kerbaul aura donc été instituteur à La Roche de 1822 à 1828 au moins, mais peut-être de façon intermittante.

François KERBAUL, né - Lanneuffret, décédé le 11 juillet 1817, Bourg, La Roche-Maurice.
Marié le 25/11/1788, La Roche, avec Marie Louise GUEGUEN, née le 12/8/1765, La Roche, décédée le 12/2/1852, Landerneau (à 86 ans), tisserande, dont

Marie-Jeanne Lanoë, l'épouse d'Herve Kerbaul venait de Brouains en Normandie, haut lieu de moulins à papier. Sans doute, est-elle arrivée chez nous quand la famille Le Hideux a commencé à exploiter le moulin à papier de Brezal, vers 1820. Avait-elle été baptisée à sa naissance. En tout cas, elle fut baptisée "sous condition" deux jours avant son mariage par le recteur de La Roche, Yves Nedelec. En cas de doute, on ne sait jamais !

2 - Construction de la première école

Le 20 mai 1835, le Comité Supérieur d'Arrondissement pour l'Instruction primaire adresse aux maires des communes de l'arrondissement de Brest, une lettre par laquelle il leur demande la liste des secours qu'ils souhaitent obtenir. Les demandes ne doivent concerner que les dépenses extraordinaires pour 1835, comme l'acquisition, la construction et la réparation de maisons d'écoles.

Construire une école revient cher pour une commune comme La Roche, malgré les secours qui ne peuvent atteindre que la moitié des frais. Pour réduire les coûts, la municipalité convoîte une annexe du presbytère pour faire une salle de classe. Cependant, le conseil de fabrique, appuyé par une lettre de l'évêque de Quimper, s'y oppose formellement. Aucune partie du presbytère ne doit être soustraite pour un usage autre que le service religieux.

Joseph Bouroullec était un marchand de vin de Landerneau qui avait acquis à La Roche quelques propriétés dont le moulin dit "de La Roche".

Michel Bazin-Drant était le propriétaire du moulin de l'Elorn.

Devant ce refus, le maire de La Roche, Jean-Baptiste Lamarque négocie l'achat d'une maison appartenant aux héritiers de M. Bouroullec de Landerneau, représentés par M. Prédal. Un accord écrit par Joseph Prédal, le 2 août 1835, précise qu'il consent "à vendre une maison sise au bourg dudit lieu et présentement occupée par le nommé Messager, et ce pour et moyennant la somme nette de 600 francs. Ladite maison est cadastrée avec ses dépendances sous les numéros 81, 87 et 88".

L'achat de parcelles non bâties est un atout pour l'agrandissement de l'école. Concernant les terrains, notons également que le 1er novembre 1847, la commune achètera à M. Bazin-Drant, pour la somme de 80 francs, la parcelle n° 79 dans le but d'agrandir le jardin de l'instituteur.

Quelques plans pour localiser les lieux



Ci-dessus, plan de 1811 et les parcelles 87, 88, 81 et 79.

Copie faite en 1869 pour la création de l'école des filles (*)
avec l'emplacement de l'école des garçons sur la parcelle 87

Vue actuelle des lieux par Google Earth.

 Ci-dessus, plan de 1934 (cadastre rénové).
Parcelle 325 = bâtiments et cour des écoles.

Les péripéties de la construction de la première école

 +
  1. Dès le 25 mai 1835, le conseil municipal avait donné son accord pour que la commune achète et transforme en école la propriété de Predal et consorts. Voir plan et commentaires du maire J-B. Lamarque, ci-contre.
  2. Cependant, le sous-préfet d'arrondissement Cocagne, mandate, Jugelet, un architecte de Brest, pour estimer le coût total de l'opération (achat de la propriété, réparations et transformation).
     +

    Cette estimation de 3.735 francs est jugée excessive par le conseil municipal, car un examen des lieux par des ouvriers l'amène à la conclusion que le coût total ne dépassera pas 2.400 francs (26/7/1835).
  3. Le sous-préfet finira par se ranger à l'avis du conseil municipal, mais ne donnera son autorisation que le 5/8/1836. Le contrat de vente sera passé devant le notaire Huc de Ploudiry le 29/11/1836. Entre temps, la commune avait dû payer un loyer de 48 francs aux vendeurs qui avait congédier Messager, le forgeron locataire.
  4. Le 4/8/1836, le préfet du Finistère accorde une subvention de 700 francs, tandis que M. Bazin-Drant "désirant contribuer au bonheur des habitants de la commune de La Roche-Maurice et hâter autant que possible, l'installation de l'école" propose à la commune de lui prêter "une somme de 6 à 800 francs pendant un an et plus si cela est nécessaire".
  5. Mais, rapidement, il s'avère que la maison n'est pas utilisable, même avec quelques réparations, et qu'il faut la démolir pour en construire une autre. Le plan est dressé par l'architecte le 17/1/1837. Il faut donc procéder à l'ajudication des travaux. Ce n'est cependant que le 17/1/1838, que le préfet autorisera la mise en adjudication.
  6. La première adjudication est contestée et une deuxième a lieu le 22/3/1838 en faveur de M. Le Breton. Le préfet donne son approbation le 6/4/1938.
  7. Les travaux sont achevés en septembre, mais la réception provisoire des travaux n'intervient que le 21/12/1838.
  8. Cependant, l'ouvrage n'est pas entièrement terminé : il reste à construire trois cabinets de latrines. Cette construction avait été ajournée car leur emplacement devait être déterminé par la commission chargée de l'installation de l'école. L'architecte n'ayant fait sa visite de l'école qu'en septembre 1842, la réception définitive des travaux ne se fera qu'en juin 1843.
    Ce qui n'empêchera pas Nicolas Cornec, qui a été nommé instituteur à La Roche en décembre 1838, de remplir sa fonction à partir de cette date.

Description de la première école

Le plan prévoyait que "l'édifice aurait deux entrées et serait disposé de manière à contenir deux classes séparées : l'une pour les garçons, l'autre pour les filles, et un logement convenable pour l'instituteur. La dépense totale, y compris l'ameublement des classes, est évaluée à une somme de 4.800 francs" (source la lettre du sous-préfet du 26/1/1837).

Le devis du 17/1/1837, réalisé par l'architecte d'arrondissement Jugelet, indique cette somme de 4.800 francs.
Le métré du 21/12/1838, réalisé par le même architecte à la fin des travaux, notera une somme de 5.159 francs, du fait des travaux supplémentaires, nécessités pour les fondations qui ont été établies sur pilotis, de 319,12 francs.

Finalement, tous frais compris, la commune devra s'acquitter de 5.441 francs, moins des subventions de 1.500 + 300 + 700 francs, ce qui réprésente plus de la moitié de la dépense. Cette somme traduit un effort remarquable de La Roche-Maurice pour se doter d'une école.

Vue d'aujourd'hui : bâtiments communaux

A gauche, la première écoleVue d'aujourd'hui : bâtiments communauxA droite, une partie de l'ancienne école des filles.

 

3 - En attendant la construction de l'école des filles

Par la loi Falloux de 1850, les communes de plus de 800 habitants sont tenues de créer et d'entretenir une école de filles. La Roche-Maurice avait une population de 939 habitants en 1851, et se trouvait donc contrainte a priori de construire cette école.

Cependant par son article 15 cette loi accordait une certaine tolérance : "Le conseil académique . . . détermine les cas où les communes peuvent, à raison de circonstances, et provisoirement, établir ou conserver des écoles primaires dans lesquels seront admis des enfants de l’un ou de l’autre sexe..."

Nicolas Cornec ne souhaitait pas être privé d'une partie de ses élèves, ce qui aurait réduit de beaucoup sa rémunération. Aussi écrit-il, le 18 février 1851 au conseil académique à Quimper, pour demander de pouvoir "continuer à recevoir dans mon école les enfants de l'un et l'autre sexe".

La solution proposée par lui est que la construction d'une "cloison de 1,72 m. de haut coupe la classe en deux dans toute sa longueur, à l'exception de l'estrade d'ou le maître surveille les élèves". Sa lettre est approuvée par le recteur, Elie Combot, et le maire, Lucien Bazin. Mais cette cloison n'a pas été réalisée.

 

4 - Une école de hameau à Pont-Christ ?

Délibération du conseil municipal du 11/8/1867

... Le maire a exposé ce qui suit : "M. le préfet nous engage à faire tous nos efforts pour arriver le plus promptement possible à mettre à exécution la loi du 10 avril 1867. Vu la population et la topographie de notre commune voici ce sur quoi nous avons à délibérer :

  1. sur la création d'une école de filles et la dépense de son entretien
  2. sur la création, peut-être, d'une école de hameau à Pont-Christ, et entretien
  3. sur l'indemnité à accorder au Directeur ou la directrice de cours d'adultes

En conséquence, j'engage le conseil à délibérer sur ces trois propositions et sur les moyens de les exécuter pour le 1er janvier prochain.
Le conseil municipal après avoir mûrement délibéré, tout en reconnaissant, pour la commune, l'utilité des nouvelles créations que la loi lui demande et en avouant même que, dans un temps bien rapproché, si les enfants continuent à affluer dans son école, elle se verra forcée d'ouvrir une école spéciale pour les filles. Considérant que non seulement ses ressources sont bien restreintes, mais qu'elle a encore des dettes à payer, émet unanimement le voeu qu'il plaise à l'autorité supérieure d'ajourner, au moins d'un an, toutes ces nouvelles créations et de nous permettre de nous contenter encore de l'école mixte que nous avons. Quant aux cours d'adultes, le conseil renouvelle la promesse qu'il a faite dans sa délibération du 5 août 1866 de voter postérieurement les fonds nécessaires pour défrayer de son déboursé son instituteur, s'il peut réussir à établir des cours de ce genre.

Devenu ministre de l'Instruction publique le 23 juin 1863, Victor Duruy  affirme tout de suite son objectif de favoriser par une nouvelle loi le développement de l'enseignement primaire.

La loi du 10 avril 1867 sur l'enseignement primaire dite Loi Duruy (du nom du ministre de l'Instruction publique Victor Duruy) fait partie des grandes étapes législatives ayant permis la généralisation de la scolarisation en France, avec les lois Guizot (1833), Falloux (1850), et Ferry (1881 et 1882). Elle a notamment permis, 15 ans avant la législation républicaine, de développer l'enseignement primaire féminin, la fréquentation des écoles et leur gratuité (source wikipedia). Fermer X

Cette loi est promulguée le 10 avril 1867. Les deux premiers articles concernent le nombre des écoles primaires. L'article 1er étend les dispositions de la loi Falloux de 1850 :
Art. 1er - Toute commune de 500 habitants et au-dessus 1 est tenu d'avoir au moins une école publique de filles, si elle n'en est pas dispensée par le conseil départemental, en vertu de l'article 15 de la loi du 15 mars 1850. ...
Art. 2 - Le nombre des écoles publiques de garçons ou de filles à établir dans chaque commune est fixé par le conseil départemental, sur l'avis du conseil municipal. ...
Le conseil départemental détermine, en outre, sur l'avis du conseil municipal, les cas où, à raison des circonstances, il peut être établi une ou plusieurs écoles de hameau dirigées par des adjoints ou des adjointes. ...
Art. 3 - Toute commune doit fournir à l'institutrice, ainsi qu'à l'instituteur adjoint et à l'institutrice adjointe dirigant une école de hameau, un local convenable, tant pour leur habitation que pour la tenue de l'école, le mobilier de classe et un traitement. ...

 En conséquence de cette loi, le préfet du Finistère s'adresse aux maires des communes par sa circulaire du 18 juillet, circulaire qui va être examinée par le conseil municipal de La Roche-Maurice

Si les points 1 et 3 paraissent avoir été examinés avec sérieux, et se verront pris en compte dans les années suivantes, il n'y a aucune conclusion sur le point 2. Mais, on sait qu'il n'y aura jamais d'école de hameau à Pont-Christ 2 et que cette éventualité ne sera plus évoquée dans les compte-rendus des délibérations du conseil.

Passons donc au sujet suivant :
la construction de l'école des filles.


 

1 Déjà, par la loi Falloux de 1850 seules les communes de plus de 800 habitants étaient jusque-là tenues de créer et d'entretenir une école de filles. La Roche-Maurice avait une population de 939 habitants en 1851 et de 1006 habitants en 1866.

2 Et pourtant, le sujet restera patent jusque dans les années 1950-60. Il y avait peu d'enfants de Pont-Christ qui allaient à l'école de La Roche, par manque de moyens de transport. Solution : aller à pied, à travers champs, jusqu'à St-Servais, ou à Landivisiau par le car.

5 - Construction de l'école des filles

A la fin de l'année 1868, le conseil municipal fait établir un plan par un architecte et l'adopte. Mais la sous-préfecture refuse de donner suite à cette démarche car le conseil n'a pris "aucune délibération pour assurer les ressources nécessaires à la construction". En outre, la sous-préfecture exige des modifications du plan (lieux d'aisance, fenêtres avec carreaux dépolis).

Par manque de fonds, le conseil abandonne le projet et choisit en mai 1869, d'acquérir une maison du bourg, mais "par suite de prétentions exagérées du propriétaire", cette solution est abandonnée.

A
B
C
Maison
Maison
Rue
du
bourg
A - Ecole mixte jusqu'en 1876
B - Ecole des filles
C - Cour des filles

Pourtant le besoin devient de plus en plus urgent du fait de la croissance du nombre d'élèves. Le 15 août 1869, la délibération du conseil municipal signale que "l'école de la commune, loin de suffire à recevoir tous les enfants des deux sexes qui s'y présentent, pourra à peine y admettre tous les garçons si le goût de l'instruction continue à progresser".

En décembre 1869, le conseil adopte un plan et un devis estimatif dressés par l'architecte Rivoalen, mais demande que la construction soit placée dans l'alignement de l'école existante pour donner une plus grande étendue au terrain utilisable. Cependant, par manque de fonds, le projet est abandonné.

La situation devient grave : "La commune de La Roche-Morice ne possède aujourd'hui qu'une maison d'école insuffisante pour ce qui est de l'instruction primaire des filles, puisque les élèves de ce sexe sont actuellement instruits dans le grenier de la maison, sous les ardoises froides en hiver, brûlantes en été". Voilà ce que signale l'architecte en introduction de son mémoire le 1er juillet 1874.

Il faut donc attendre 1874 pour qu'un nouveau projet soit adopté par le conseil municipal. Le 27 juillet, il vote le nouveau plan de l'architecte Rivoalen, considérant "qu'il est suffisant pour le besoin de La Roche qui ne comptera jamais, juge-t-il, au-delà de 60 à 70 élèves dans sa classe de filles".

Mais l'administration rejette ce plan, car il ne prévoit pas un logement pour l'institutrice qui puisse être disponible rapidement. Rivoalen modifie donc le plan, les pièces au premier étage sont bien aménagées et le devis passe de 5.000 à 7.000 francs. Ce nouveau plan sera adopté par le conseil municipal le 24 janvier 1875.

La séance d'adjudication des travaux a lieu le 4/12/1875 et c'est M. Martin, entrepreneur à Lesneven, qui remporte le marché avec un rabais de 3 %. Le département allouera une subvention de 1.000 francs, qui avait d'abord été promise à hauteur de 3.000 francs. L'école sera enfin ouverte en 1876.

Façade sur le chemin (nord) Plan de 1875 dressé
par E. Rivoalen, architecte d'arrondissement
Pignon sur cour (ouest) avec un escalier pouvant
donner accès au logement de l'institutrice

Voici, plus bas, le résultat de la construction de l'école des filles d'après des plans établis en 1884 par les enseignants, qui sont :
pour les garçons, Justin Marec, assisté par son épouse, et pour les filles, Etiennette Potin et son adjointe Elisabeth Mormant.

L'ancienne école mixte est devenue l'école des garçons. Les classes sont au rez-de-chaussée.
Les logements des enseignants sont à l'étage, ainsi que le bureau de la mairie dans le bâtiment de l'école des garçons.

Ecole des garçonsEcole des filles
1ère classelongueur 6,45 - largeur 5,30 - hauteur 3,25Classeslongueur 10,50 - largeur 6,40 - hauteur 4,25
2è classelongueur 6,45 - largeur 5,85 - hauteur 3,25            Fenêtreslargeur 1,30 - hauteur 1,30
Chambre Alongueur 6,10 - largeur 3,35 - hauteur 3,15Cuisinelongueur 4,40 - largeur 3,20 - hauteur 2,57
Cuisinelongueur 3,10 - largeur 2,30 - hauteur 3,15Cabinetlongueur 2,70 - largeur 2,00 - hauteur 2,57
Chambre Blongueur 3,75 - largeur 3,10 - hauteur 3,15Chambre adjointelongueur 4,00 - largeur 3,00 - hauteur 2,57
Mairielongueur 4,50 - largeur 3,35 - hauteur 3,15Chambre a blongueur 3,40 - largeur 4,00 - hauteur 2,57
Grenier longueur 14,20 - largeur 6,42Chambre b clongueur 3,40 - largeur 3,00 - hauteur 2,57

Par la suite, d'autres travaux seront nécessaires pour un fonctionnement optimal de l'école des filles : la clôture de l'école, la construction d'un préau et la séparation de la classe en deux par l'installation d'une cloison.

Etat actuel de l'ancienne école des filles
Les chiens-assis ont été remplacés par des fenêtres. La première école et l'école des filles sont devenues des salles communales.

6 - Construction de la nouvelle école des garçons

En 1882, la situation est la suivante : "La commune de La Roche-Maurice, dont la population est de 1053 habitants, possède deux écoles communales, l'une de filles, l'autre de garçons, qui sont situées au bourg de cette commune. La première a été bâtie il y a peu d'années et est assez spacieuse pour recevoir le nombre de filles de 6 à 13 ans de la commune.

La seconde est située dans un bâtiment de la mairie, qui est ancien et a besoin de réparations. Ce bâtiment se compose d'un rez-de-chaussée, surmonté d'un premier étage avec des mansardes au-dessus. L'école consiste en une seule classe occupant le rez-de-chaussée, ayant 10,00 m. de longueur et 6,30 m. de largeur, disposée pour contenir 70 élèves et en recevant cependant depuis plusieurs années environ 90.

Le premier étage et les mansardes sont occupés par la mairie et le logement de l'instituteur", ainsi s'exprimait l'architecte Barillé en introduction de son devis descriptif le 2/9/1882 (ADB 592 E DEPOT 35).

Or, le 28 mars 1882, le parlement a voté la loi Jules Ferry, qui impose notamment "gratuité" et "obligation", en plus de la "laïcité". On comprend qu'il est urgent d'agir pour accueillir les 130 garçons devant être scolarisés en application de cette loi.

M. Barillé, l'architecte propose deux projets de construction, dans la cour de l'école actuelle et au bord du jardin :

Elévation de la façade sur la courElévation de la façade sur le jardin

Façade côté jardin, devenu 2è cour aujourd'hui

Sur le plan de la classe, on remarque de très longues tables et des bancs de même longueur. Et non pas, des tables à deux places comme ce fut la coutume plus tard. Si le plan est respectueux des proportions, les tables font 5 mètres de long. Il y en a huit, ce qui fait 10 élèves par table pour accepter le total prévu de 80 élèves.

Ce n'est qu'en 1885 que la commune réussira à réunir les fonds nécessaires, notamment en vendant des terrains communaux. Le cahier des charges de la mise en adjudication, rédigé par l'architecte Carré, successeur de Barillé, est approuvé par le conseil municipal le 30 mai 1886. Le 11 juin, le sous-préfet de Brest adresse au maire les plans, devis, cahier des charges approuvés par le préfet et autorise l'adjudication dont la date est fixée au 25 juillet.

C'est M. Goasguen de Landivisiau qui remporte l'adjudication avec le plus fort rabais, 14 %.

La commune obtiendra une subvention de 4.000 francs de la part de l'Etat et 460 francs de la part du département. L'apport des pouvoirs de tutelle est donc de 46 % du devis estimatif, qui était de 9.660 francs.

En 1920 (cf le bas du plan qui suit, et qui est disposé dans l'autre sens de bas en haut !), il n'y a pas de préau et l'ensemble du bâtiment est divisé en trois classes.

7 - Difficulté de logement pour les enseignants en 1920

En 1920, l'école des garçons et celle des filles avaient respectivement pour directeur et directrice Louis Le Faou et son épouse Françoise, née Piver. Le corps enseignant était complété par un instituteur adjoint Auguste Berthou et deux institutrices adjointes Mlles Jeannie Cadoret et Yvonne Le Chuiton.

Louis Le Faou et Françoise Piver enseignaient à La Roche depuis plusieurs années déjà et disposaient, chacun, d'un appartement confortable de 4 pièces. Il ne restait aux adjoints que la "portion congrue" (voir plus bas le plan et la description faite par l'inspecteur primaire). Ceux-ci supportaient la situation sans se plaindre, jusqu'au mois de décembre 1919, date à laquelle Louis Le Faou épousa Françoise Piver. Il eut été logique que le couple s'installa dans un seul appartement et libéra de la place pour les adjoints. M. Le Faou évoqua la nécessité de conserver les 8 pièces car il possédait de nombreux meubles de famille. Pour régler le conflit, le Maire de La Roche n'a pas suffi, on se tourna vers l'inspecteur primaire et l'inspecteur d'Académie à Quimper, l'affaire remonta même jusqu'au préfet.

Finalement M. Le Faou accepta une des deux solutions proposées par l'inspecteur primaire : "La dernière nous donne entière satisfaction : Mme Le Faou conserverait son logement, on y ajouterait la grande chambre de Mlle Cadoret et l'ancienne cave, ce qui me permettrait d'abriter mon mobilier. J'abandonnerais le grenier."

<== vers la Grande Place       Rue de la mairie       vers La Martyre ==>
Rue
des
Ecoles

Plan des écoles et du logement des enseignants en 1920, avec :

- en bas l'ensemble du plan du rez-de-chaussée comprenant les deux bâtiments de l'école et les deux cours avec les cabinets d'aisance
- en haut, le premier étage et le grenier du bâtiment bordant la rue

Brest, le 19 mai 1920.

Inspection primaire de Brest
Objet : La Roche-Maurice, logement des maîtres

L'inspecteur primaire de Brest à M. l'inspecteur d'Académie

Le 12 courant, lors d'une visite d'inspection aux écoles de La Roche-Maurice, j'ai été saisi des difficultés surgies entre M. et Mme Le Faou, directeur et directrice, et leurs adjoints, au sujet du logement.

Les pièces sont réparties comme il est indiqué sur le plan ci-joint. Je les ai visitées rapidement et j'ai pu me rendre compte que M. et Mme Le Faou, mariées le 9 décembre dernier, ont conservé les logements respectifs qu'ils occupaient en tant que directeur et directrice non mariés ensemble, c'est-à-dire 4 pièces chacun, en tout les 8 meilleures pièces des logements communaux. Or, un avis du Conseil d'Etat, en date du 15/11/1898, a formellement décidé qu'un ménage d'instituteur et d'institutrice, exerçant dans la même commune, n'avait droit qu'à un seul logement dont la composition est fixée par le décret du 25/10/1894. En l'espèce, le logement de M. et Mme Le Faou doit comprendre un minimum de 4 pièces.

Quant aux adjoints, ils sont tous les trois logés d'une manière peu confortable : M. Berthou occupe une décharge, sans cheminée, qui servait précédemment de cave à M. Le Faou, et un étroit cabinet sans feu. Mlle Cadoret a une pièce mansardée et un très petit cabinet. Mlle Le Chuiton a deux petites mansardes. Le décret précité attribue, au minimum, à M. Berthou : 2 pièces convenables dont 1 à feu ; à chacune des adjointes : 3 pièces dont 2 à feu ; plus pour chacun, une cave ou bûcher et l'usage des privés. 1

La répartition des pièces disponibles n'est donc pas équitablement faite et, de plus, les prescriptions règlementaires sont enfreintes. Je l'ai fait observer aux intéressés et j'ai essayé vainement d'arriver à un accord amiable.

    

M. et Mme Le Faou invoquent une situation de fait. Mais, justement, leur situation au point de vue du logement s'est modifiée par suite de leur mariage et, si les adjoints ne pouvaient précédemment se plaindre que de l'insuffisance de leur logement, ils relèvent maintenant l'infraction du règlement à leur détriment.

M. et Mme Le Faou vivent seuls avec Mlle Le Faou, mais ils ont deux mobiliers et prétendent ne pouvoir les mettre dans un seul logement. Je leur ai répondu que les logements sont faits, tout d'abord, pour loger les personnes et que le règlement ne permettait pas de calculer l'importance du logement d'après celle du mobilier. J'ai l'impression, d'ailleurs, qu'ils exagèrent l'importance du leur ; ils s'entêtent et ne cèderont qu'à la force, ce qui m'a beaucoup étonné de leur part.

Vous trouverez, ci-jointes, les réclamations écrites des adjoints et la lettre explicative de M. et Mme Le Faou. J'ai l'honneur de vous prier de proposer à M. le Préfet de procéder à une nouvelle répartition des logements conformément aux dispositions règlementaires. Ils ne peut être question d'obliger la commune à voter des indemnités représentatives puisque les pièces des logements, mieux réparties, peuvent suffirent.

Je ne pourrai faire de propositions fermes concernant la nouvelle répartition que lorsque M. et Mme Le Faou autont été mis en demeure de céder une partie des deux logements qu'ils occupent, ce qu'ils n'ont pas voulu faire malgré une pressante invitation de ma part.

Je verrai M. et Mme Le Faou le 1er juin, à l'occasion du certificat d'études. Je serais heureux que la décision de M. le Préfet intervînt avant cette date pour que je puisse envisager, avec les intéressés, une nouvelle répartition des pièces.

L'Inspecteur Primaire, Feutren.

1 Il semble bien, au vu de la flèche dessinée en rouge, que M. Berthou ne dispose pas de ces "privés" et qu'il doive se rendre aux toilettes dans la cour des garçons, en traversant la classe de M. Le Faou.
A ce sujet, les époux Le Faou écrivent à l'Inspecteur d'Académie le 4/7/1920, à propos de M. Berthou : "... à partir de ce moment, il ne nous connut plus : chapeau sur la tête, pipe à la bouche, regard hautain, il traverse la cour des filles et la 1ère classe de l'école des garçons sans daigner nous apercevoir...".

8 - Et après ...

 Ecole maternelle, ancienne école des garçons, transformée en cabinet médical.
A droite, les bâtiments de la mairie, autrefois école mixte et école des filles.

Pendant une grande partie du 20è siècle, "les locaux scolaires de La Roche-Maurice n'ont pas varié si l'on excepte le fait que la mairie, installée au rez-de-chaussée de l'école, a grignoté une part de ses locaux sur les lieux réservés autrefois à l'enseignement".

"Mais, dès 1978, les locaux sont devenus insuffisants, non pas que le nombre d'enfants scolarisés ait augmenté considérablement (160 élèves en 1978) mais les conditions d'enseignement ont évolué. Autrefois, on se permettait d'entasser 70 enfants dans une classe, aujourd'hui, on en accepte difficilement plus de trente par classe" (Joseph Guermeur, 1979).

Face à cette situation la municipalité décide par une délibération du 8 décembre 1978 de créer un groupe scolaire, "école du Pontois", au lieu dit "Le Morbic", en réalisant d'abord l'école primaire, puis l'école maternelle.

La nouvelle école primaire sera inaugurée le 29 octobre 1981. L'école maternelle la rejoindra, au Pontois, en janvier 2011.

Aujourd'hui les anciens locaux, devenus libres après le départ de l'école maternelle, hébergent depuis 2013 un centre médical : médecins, sage-femme, infirmiers...


Concernant l'enseignement à La Roche, notons aussi celui qui fut dispensé au centre de Keraoul à partir de 1946-47, et la présence d'instituteurs et d'institutrices en ce lieu.

L'école du Pontois

9 - Annexes

Lettre de Michel Bazin-Drant au sous-préfet à Brest datée du 8/2/1835 (ADQ 1 Z 182)

Monsieur le sous-prefet,
Connoissant votre sollicitude pour le bien de vos administrés, je m'adresse à vous avec confiance, persuadé que je trouverai près de vous bienveillance, aide et protection, surtout quand il s'agira du bonheur d'une commune de votre arrondissement.

Je suis propriétaire d'une minoterie que j'exploite moi-même dans la commune de La Roche-Maurice près Landerneau, dont plus du quart de la population se compose de malheureux journaliers qui gagnent depuis 75 centimes jusqu'à 1 franc par jour au plus, et qui sont pour la plupart pères de 3 à 4, jusqu'à 5 à 6 enfants, qui sont à l'aumône. J'occupe moi-même une vingtaine de ces malheureux tant pour desservir mon usine qu'au labourage des terres, et presque tous sont pères de 3 à 4 enfants. Ils gémissent de voir croupir leurs enfants dans l'ignorance et la misère et de ne pouvoir leur donner aucune instruction, ayant même peine à leur fournir du pain avec un si modique salaire. Ils attendent avec impatience les bienfaites de la loi sur l'instruction publique.

Depuis longtemps M. le maire de La Roche nous fait espérer l'installation d'une école primaire dans cette commune, à laquelle pourrait participer la commune de Lanneuffret ; mais jusqu'ici nous n'avons encore obtenu que des promesses, et tout se borne à employer les revenus de la commune aux réparations de la maison curiale et à augmenter son aisance, et l'école primaire reste en arrière faute de moyens.

Cependant la commune, quoique pauvre par elle-même, possède un certain revenu par son octroi et le péage des foires et je pense que ces deux objets peuvent être évalués à 1.000 ou 1.200 francs par an. Ajouter à cela les deux centimes additionnels.

Si on avait appliqué chaque année une partie de ce revenu pour monter l'école primaire, il est bien présumable qu'elle serait déjà installée ; mais jusqu'ici nous n'avons encore obtenu que des promesses dont la réalisation me paroît encore bien éloignée, à moins que vous ne nous veniez en aide, M. le sous-préfet, et que vous stimuliez notre maire et son conseil pour les engager à voter au moins une somme de 5 à 600 francs par an, pour pouvoir obtenir un bon instituteur qui connoisse l'enseignement mutuel qui est le mode le plus prompt et le plus avantageux. La commune possède une maison qui pourra être affectée au logement de l'instituteur et où il tiendra son école.

Après cela il n'y auroit plus que les premières dépenses d'installation et l'on pourroit peut-être avec votre aide et votre protection obtenir quelques fonds du département ou du gouvernement pour nous aider. J'ai moi-même quelques connoissances à Paris, assez haut placées, qui ne refuseroient pas leur appui pour une aussi bonne oeuvre.

S'il ne s'agissoit qu'une avance de 5 à 600 francs pour la commune pour accélerer cette installation, j'ai déjà proposé de la faire pour un an sans intérêt.

Cette institution est d'autant plus utile en cette commune qu'elle retiroit de dessus la grande route beaucoup de malheureux enfants oisifs qui demandent l'aumône et qui finissent par faire de mauvais sujets.

Je désire, M. le sous-préfet, que vous preniez ma demande en considération et que vous vous empressiez de dotter cette malheureuse commune d'une si utile institution, vous rendrez service à tous les habitants de la commune et surtout à ces malheureux pères de famille qui vous béniront, ainsi que leurs enfants, des bienfaits que vous leur avez procuré.

Si de mon côté je puis seconder vos efforts en quelque chose qui puisse être à mon pouvoir, ayez la bonté de me tracer la marche à suivre, et soyez assuré que je ne négligerai rien pour vous aider à accélérer l'installation de cette institution que je regarde comme un des plus grands bienfaits dont on puisse dotter cette commune.

En attendant l'honneur de votre réponse, veuillez agréer, Monsieur le sous-préfet, les sentiments de la très haute considération avec laquelle, j'ai l'honneur d'être votre très humble et obéissant administré. M. Bazin-Drant, négociant à Landerneau et propriétaire à La Roche-Maurice. Landerneau, le 8 février 1835.

10 - Sources des informations

ADB = Archives Départementales du Finistère à Brest
ADQ = Archives Départementales du Finistère à Quimper
AML = Archives Municipales de Landerneau
AN = Archives Nationales


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 André Croguennec - Page créée le 15/12/2016, revue intégralement et enrichie le 15/8/2020, puis mise à jour le 25/11/2021.

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