Renée de BREZAL

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Soeur Louise-Marie-Pacifique      

  • Religieuse au 2è couvent des Visitandines de Rennes.
  • Né vers 1643
  • Décédé le 2 avril 1680, Rennes
  • A l'âge de 37 ans

Parents

Notes

Ci-après, nous trouverons quelques informations sur sa grande tante Mauricette de Brezal.
 

(source LES PREMIÈRES MÈRES DE LA CONGRÉGATION BÉNÉDICTINE DE NOTRE-DAME DU CALVAIRE PAR UNE RELIGIEUSES DU MEME ORDRE - 1865) :

I - LA RÉVÉRENDE MÈRE MAURICETTE DE BRÉZAL, DITE DE LA VIERGE. (décédée le 23 décembre 1617)
 

Une famille Religieuse, née sur le Calvaire, et dont la fin principale est d'honorer et d'imiter les souffrances du Sauveur des hommes en union à Marie, Mère de douleurs, devait, dès son principe, être nourrie du pain de la tribulation, et abreuvée comme notre divin Maître du calice d'amertume. Mais parmi les croix de toutes sortes dont nos premières Mères furent honorées au commencement de notre Institut, la plus sensible et la plus pesante fut sans doute la mort prématurée de plusieurs d'entre elles et ensuite celle de notre digne Mère Fondatrice qui, à l'exemple du bon Pasteur, donna sa vie pour son troupeau.

La construction de notre premier monastère de Poitiers avait été commencée dès l'an 1614 ; mais le malheur des guerres et la négligence des personnes qui en avaient la conduite firent traîner l'ouvrage en longueur, en sorte que, à la fin d'octobre 1617, lorsqu'elles furent obligées par le Bref du Pape d'en prendre immédiatement possession, l'église n'était qu'à demi-achevée et les bâtiments étaient sans portes et sans fenêtres. D'un côté, leur vie pénitente et les rigueurs de leur pauvreté ; de l'autre, l'humidité de la maçonnerie encore toute fraîche, et les malignes influences de la chaux éteinte avec des eaux croupies, causèrent en peu de temps les plus funestes effets. Quelques semaines s'étaient à peine écoulées lorsque plusieurs de nos soeurs furent atteintes d'une dangereuse maladie, appelée "colique de Poitou", et accompagnée de symptômes si extraordinaires que les plus experts médecins avouaient n'y rien connaître. Elles devinrent percluses de tous leurs membres avec des douleurs universelles si étranges, qu'elles disaient que, si on les eût tranchées par morceaux, elles n'eussent pas souffert davantage. Les remèdes, au lieu d'adoucir le mal, ne faisaient que l'augmenter : car tout ce qu'elles prenaient soit de nourriture, soit de médicaments, leur occasionnait des vomissements qui allaient jusqu'au sang. Mais au milieu de douleurs si aiguës, on n'en vit aucune se lasser de souffrir ; l'allégresse intérieure dont elles étaient remplies surpassait l'excès de leurs maux ; elles avaient même le courage de consoler notre vénérée Mère et nos chères soeurs plongées dans une extrême affliction, mais plus édifiées encore de leur ferveur et de leur désir d'aller à Dieu.
 

La première victime qui s'offrit au Seigneur en sacrifice d'holocauste dans les douleurs d'un si cruel martyre, fut la Révérende Mère Mauricette de la Vierge, de la maison de Brézal, en Basse-Bretagne. Pour suivre Jésus-Christ pauvre et souffrant, cette âme courageuse s'arracha, jeune encore, à toutes les séductions du monde et aux tendresses de sa famille. Elle fut la première de son pays qui vint se former à la vie religieuse sous la conduite et par les exemples de notre vertueuse fondatrice, qui la revêtit des livrées de la pénitence et lui fit faire profession. Elle répondit si parfaitement aux soins de cette sainte Princesse, qu'elle fut jugée digne d'être une de ses plus fidèles compagnes à l'époque de la fondation de notre premier monastère. Comme elle avait tracé à plusieurs autres le chemin du cloître, il fallut aussi qu'elle leur ouvrît la voie du céleste séjour.

Elle supporta les excessives douleurs de sa maladie, pendant plusieurs semaines, avec une merveilleuse joie d'esprit et un courage invincible. Sans cesse elle invoquait la très-sainte Vierge, sa Mère et sa Patronne, répétant continuellement en son bas-breton : "Sainte Vierge, secourez-moi !" (*) Elle prononçait encore une dernière fois ces paroles, lorsque son âme se dégagea doucement des liens de son corps, le 23 décembre 1617.

(*) Gwerc'hez Vari, va skoazellit !. Ceci est un bel exemple de l'usage de la langue bretonne de la part de la noblesse de chez nous (voir d'autres exemples sur la page consacrée à la langue bretonne parlée dans notre village : Ar brezhoneg e Pont-Krist).


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 André J. Croguennec - Page créée le 7/4/2013.

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