blason du Finistère

Sonerezh Breizh

accueil

Les soeurs L'Hour de Plouedern

Quand les soeurs L'Hour de Plouedern chantaient sur les bords de l'Elorn... Sur la pochette du disque, de 1974, on reconnaît le pont de Pont-Christ et le tronc des marronniers séculaires. Les chansons du disque ont été composées par Louis Bodenes, voici une des plus belles : "Ar basion"

Ar Basion

Barnet eo bet d'ar marv
Evit he madelezh
Skourjezet kriz ha garv
Evit he faourentezh.
Tud uhel ha beleien
Oc'h hopal warnezhi
O rogal hag o frailhañ
'N ur ober goap outi.

Staget ouzh ar groaz
O c'hortoz an trede deiz
Reuzeudik, gwasket, noazh
Emañ va Breizh.

Disprizet ha dilezet
Direbech ha dinamm
O kouezañ war ar stignoù
Flastret dindan ar samm
Karget eus an holl drougoù
War hent menez kalvar
He-unan en he foan
O c'houzañv he glac'har.

Staget ouzh ar groaz...

Ur verzerinti ken kriz
Ne c'hell bezañ kuzhet
Ha Doue en-deus selaouet
Pedenn ar vro brevet
Setu emañ o parañ
Beure an trede deiz
Tridal 'ra korf hag ene
Ha kalon bev va Breizh.

Staget ouzh ar groaz
Met erru an trede deiz
Ken skedus ha biskoaz
Emañ va Breizh.

La Passion

On l'a jugée à mort
Pour sa bonté
Flagellée cruellement et rudement
Pour sa pauvreté.
Des gens de la haute et des prêtres
Lui criant dessus
La cassant, la déchirant
Se moquant d'elle.

Clouée à la croix
Attendant le 3è jour
Miséreuse, oppressée, nue
Est ma Bretagne.

Méprisée et abandonnée
Sans reproche et sans tache
Tombant dans des guet-apens
Ecrasée sous la charge
Chargée de tous les maux
Sur le chemin du calvaire
Seule dans sa peine
Pour supporter son chagrin.

Clouée à la croix

Un martyre si cruel
Ne peut être caché
Et dieu a écouté
La prière du pays broyé
Voilà que brille
Le matin du 3è jour
Mon corps et mon âme tressaillent
Et le coeur vivant de ma Bretagne.

Clouée à la croix
Mais le 3è jour est arrivé
Plus éclatante que jamais
Est ma Bretagne.
Chansons :
A1 Ar basion
A2 Ne dalvez ket ar oan
A3 Gwreg ar martolod
A4 Me garje
A5 Dañs a benn mod nevez          
B1 Dañs a dal mod nevez
B2 Siwaz
B3 Hast afo
B4 Luskellerez
B5 Fler ar gad
Interprètes : 
Polig Josselin ... ...Flute
Joëlle Josselin ... ...Guitare
Jean-Pierre Le Cam ...Cuillères
Christian Desbordes ... Violon, Banjo,
 Cithare, Mandoline
Marguerite L'hour ... ... Voix
Yvonne L'hour ... Voix
  
Louis Bodenes 1 ...Paroles et musiques
Mikael Skouarneg ...Harmonisation


1 Louis-Marie Bodénes dit « Lili » était un danseur et parolier réputé de Plougastel-Daoulas.
     Voir sa biographie en cliquant sur le livre vert

Louis-Marie Bodenes, né en 1932 et décédé en 1991 à Plougastel, à l'âge de 59 ans, était pharmacien dans cette commune comme son père. Ses parents étaient Jean Claude Bodenes (1895-1953) et Marie Anne Le Gall (1909-2001), nés et décédés à Plougastel.

Amoureux de Plougastel, impliqué dans la vie de la commune, Louis-Marie s'est attaché à préserver et à en faire partager les traditions, dont il était personnellement imprégné.

Ecrits.
Érudit local et écrivain, il est notamment l'auteur de deux ouvrages: « Plougastel, ses villages, ses traditions » et « Contes de Plougastel » (présents sur le site IDBE). Et, bien sûr, comme on le voit dans ce chapitre, de plusieurs chansons, paroles et musique.

Musée de la Fraise.
Mais, au-delà des livres, il a, par sa passion et ses recherches, activement contribué à la création du musée, dont il souhaitait ardemment la naissance.

Cercle celtique.
Il fut créé en 1946 par Jacques Fournier. Plus tard, Louis-Marie Bodenes en devient président et poursuit le collectage de chants et d'airs dans la commune et les communes voisines. En 1957, il remanie le cercle avec des jeunes de la campagne, faisant partie pour la plupart de la JAC (Jeunesse Agricole Chrétienne). Depuis cette date le cercle s'appelle « Bleunioù Sivi » (Fleurs de Fraisiers), en hommage au célèbre fruit rapporté du Chili par Amédée Fraisier en 1714.

Fermer X

Voilà des paroles fortes, écrites au moment du renouveau de la chanson bretonne. Renouveau qui s'est produit surtout à partir des années 1960-1970, avec un nombre d'artistes impressionnants que je ne citerai pas car trop nombreux et qui sont restés immensément connus.

En ce sens, et ne serait-ce que sur le plan de la musique et de la chanson, les derniers couplet et refrain traduisent bien ce renouveau. Mais l'auteur a en tête bien d'autres sujets. Le texte est servi par une voix claire et magnifique sur un accompagnement discret d'instruments acoustiques.


Marguerite et Yvonne, "ar c'hoarezed L'Hour" evel ma veze laret e brezhoneg, sont nées dans une famille de 9 enfants, au Quinquis Meur en Plouedern, non loin de Pont-Christ donc. Elles faisaient partie du cercle celtique de Plouedern, elles ont travaillé et se sont produites avec de nombreux artistes.

Voici ce qu'en dit André-Georges Hamon dans son livre qui retrace 20 ans de chanson bretonne : "Les soeurs Yvonne et Marguerite L'Hour sont des Léonardes bon teint. Ayant toujours vécu dans l'idée bretonne, elles animent dès 1953 le cercle celtique de Plouédern. A partir de 1963, elles remplacent, de leurs voix agréables et bien poussées, les sonneurs défaillants. Leurs recherches de répertoire sont fructueuses. Les soeurs L'Hour mettent en valeur de nombreuses compositions contemporaines, dont des mélodies bretonnes écrites à leur intention par Lily Bodenes, de Plougastel. Elles constituent un duo attachant qui a su donner une image véridique et contemporaine, chaleureuse et combattante d'une Bretagne en souci d'être elle-même. ... ... les plus célèbres fratries bretonnes demeureront, par delà les temps, les soeurs Goadec, les frères Morvan et les soeurs L'Hour."

Marguerite est décédée le 30 mars 2015 dans sa 86è année :

D’ar c’hentañ a viz Ebrel e oa bet douaret Marguerite L’Hour, « Gigitt », d’an oad a 85 bloaz (1930). E Plouedern e oa o chom, sioulik tro-kein an iliz, en un ti bet digant he mamm, anezhi unan eus ar re ziwezhañ a zougas koef Sizun. Gant he c’hoar Yvonne e kanas er Festoù-Noz betek ma chomjont asav, heuget gant spered digristen ha frankizelourkleizelour a groge da ren er Festoù-Noz. O c’hanaouennoù a oa bet skrivet, ar braz anezho, gant o mignon bras (ha ‘brouder’ – coach a vefe lavaret bremañ) Lili Bodenez, un apotiker eus Plougastell, a varvas-eñ, Doue d’e bardono ivez, e-kreiz an Oferenn - na pebezh tremenvan a zoare ! An tri-se, chomet dizimez, bet er Bleun Brug, a embannas o feiz e-kreiz dirollerezh ar bloavezhioù ’68 eta, en dezerzh. E 1974 ez embannjont ur bladenn Vinyl gant ar c’hanaouennoù-mañ : “Ar Basion, Ne dalvez ket ar boan, Gwreg ar martolod, Me ‘garje, Dañs abenn mod kozh ha mod nevez, Siwazh, Hast afo...” Siwazh ne gavjont ket o flas hag e pellajont diouzh traoù Breizh. Brezhonegerez vat e oa Marguerite, unan eus ar re ziwezhañ a-vihanik, pe dost, hogen ar C’hoarezed L’Hour a zo, hep douetañs ebet, frouezh labour an Emsav gant ar c’helc’hioù keltiek goude ar brezel, ha tamm ebet frouezh ur sevenadur bev-mat c’hoazh war ar maez evel e degouezh ar Vreudeur Morvan pe ar C’hoarezed Goadeg. Anavezet mat e oa he c’hoarzh – bepred e veze o c’hoarzhin pe darev da c’hoarzhin ! - gant lod eus izili Kristenion Breizh, a-drugarez d’ar pirc’hirinajoù a aoze bep bloaz he c’hoar Yvonne betek deroù ar bloavezhioù ’90. He c’hlevout a ran c’hoazh o kanañ skiltrus gant he c’hoar ha Lili ur ganaouenn warni ar spered bugelek a yae ken mat dezho o zri, spered eeun ha laouen bugale a oar ez int karet gant Doue : “Bili war bili, war bili, war bili, Bili war bili a ra ur ... Menez !”. TG (Kannadig Imbourc'h - niv. 90 - Meurzh–Ebrel 2015)

Les charmantes soeurs Marguerite et Yvonne L'Hour du Cercle Celtique de
Plouédern, princesses de Bro Léon, sous leur coiffe-hennin et leur châle blanc brodé.


Une autre chanson : "Dañs a-benn mod nevez"

La la la, la la la lenno.

Salud deoc'h ta, va mestrez, ya deut ez oun d'ho kwelet
'Vit laret deoc'h kenavo gant doujañs ha gant "respet"

Ho saludoù ta, va dous, me ra bras souezhet,
Out 'zo bet o lared din hag ur propos ken kalet

N'eo ket 'vit ho poaniañ nag evit ho tilezel
E laran deoc'h kenavo va fleurenn goant Breiz-Izel

Ha perak neuze, va dous, ez oc'h deut d'am saludiñ
Ha peus flemmet va c'halon gant tourmant ar warizi

N'ho peus ket soñj, va mestrez, em boa deoc'h lavaret
E rankjen mont da soudard, ar mare 'zo engavet

Ma 'z e ret mont da soudard, ha setu me frealzet
Rak oa deut din da soñjal, va dous, en em garies ket

Drol e kavan, va mestrez, ya ho frealzidegez
Rag ho kuitaat a rankin, an dra e gavan diaes

Komprenit ac'hanon, va dous, keit ha ma vezit en arme,
Ho mestrez ar republig, trankil e vin e-giz-se

Ar republig a zo kaoz evit bezañ, va dousig,
Gwelloc'h kavan ur vestrez hag eveldoc'h yaouankiz.

La la la, la la la lenno.


Salut à vous, ma maîtresse, je suis venu vous voir
Pour vous dire adieu avec respect (et respect) 1

Vos saluts, mon ami, m'étonnent beaucoup
Ceux que vous venez de me dire si durement

Ce n'est pas pour vous peiner ni pour vous abandonner
Que je vous dis au revoir ma jolie fleur de Bretagne

Alors pourquoi, mon doux ami, êtes-vous venu me saluer
Et piquer mon coeur avec le tourment de la jalousie

Souvenez-vous, ma maîtresse, je vous l'avais dit
Que je devrais faire mon service, le moment est arrivé

S'il vous faut devenir soldat, me voilà soulagée
Car je pensais, mon ami, que vous ne m'aimiez pas

Je m'étonne, ma maîtresse, que ce soit votre consolation
Car je dois vous quitter, je trouve cela pénible

Comprenez-moi, mon ami, tant que vous serez à l'armée
Votre maîtresse la république, je serai tranquille ainsi

C'est la faute de la république, ma douce amie,
Je préfère une maîtresse et comme vous la jeunesse.

Voilà une belle chanson à danser "a-benn" sur le mode "kan ha diskan".

La danse "a-benn" ou "a-dal" 2 ou "piler lann" est la danse majeure du pays Chelgenn. Elle se danse en double front (parfois fermé). Les hommes se tiennent généralement par le petit doigt et se déplacent latéralement vers la gauche. Les femmes se déplacent, en se suivant, face aux hommes. Leur pas est, dans la majorité des cas, symétrique à celui des hommes.

Elle se décline sous plusieurs formes ou variantes. Chaque forme ayant un style particulier tant au niveau des pas que de l'accompagnement musical. La partie nord ayant le style léonard tel que l'on connaît dans le reste du Léon, c'est à dire un balancement de bras plutôt ample s’accommodant avec un déplacement plutôt longitudinal que vertical. La partie sud où la "dañs a-benn" côtoie la gavotte la danse est plus alerte et plus scandée.

Une grande majorité des airs sont en 8 temps comme le pas de la danse dont la structure musicale rappelle celle de la gavotte.

Bien sûr, les Cornouaillais appellent cette danse "dañs Leon".


1 Pour avoir le nombre de pieds et la rime voulus, le parolier populaire bilingue n'hésite pas à employer le même mot en breton et en français.
2 "a-benn" ou "a-dal" = "tête-à-tête" ou "face à face"

Une autre chanson : "Fler ar Gad"


Chantée par Louis Bodenes, avec les reprises par les soeurs L'Hour.

O chaseal gant va lasoù e vez plijadur a-wechoù
Oh ! Biskoazh, james, morse n'e meus gwelet kement-all ! (diskan)
Ha Chopig da pakañ gedon a zo ar maout dre ar c'hanton
Allaz ! evit o c'has d'ar gêr vez ret taol evezh d'an archer
Rak hennezh 'zo un den taer ha lak e fri en ... afer
... ... ... pep lec'h ha ganto o sevel e krec'h
A sant e-kreiz emañ ar gad ha war an tu dehou ur mell pakad
An archer gant e fri kirius dispak ar pakad flaerius
E-lec'h ur gad war an tu dehou oa un bern kaoc'h ...
Setu 'n archer hanter vouget o redek kuit ne zistro ket
Oh ! Biskoazh, morse n'e meus gwelet kement-all.
Quand je chasse avec mes collets, j'ai du plaisir quelquefois
Oh ! Jamais, jamais, jamais, je n'ai vu autant ! (refrain)
Et Chopig pour attraper des lièvres est le plus fort du canton
Hélas ! Pour les ramener à la maison il faut faire gaffe au gendarme
Car celui-ci est un homme violent qui met le nez dans nos affaires
Il fouille partout et les exhibe en l'air
Il sent que dedans se trouve le lièvre et repère un gros paquet
Le gendarme au nez curieux défait le paquet puant
Au lieu d'un lièvre il trouve un tas de m... de vache
Voilà le gendarme à moitié étouffé qui part en courant et ne revient pas
Oh ! Jamais, jamais, jamais, je n'ai vu autant !

Un autre disque : "A-hed an Elorn"

  Dessins sur la pochette : la chapelle de la Fontaine Blanche à Plougastel (sud-est du bourg) et le pont de Rohan à Landerneau (côté aval, rive gauche)

Autres musiques, autres artistes

On trouvera sur ce site d'autres musiques en lien avec Pont-Christ :

Sources des informations



logo André Croguennec
 André Croguennec - Page créée le 10/1/2020, mise à jour le 19/1/2020.

  ...  GA  ...