Jean Louis Nicolas

• Al liver breizat Yann Loeiz Nicolas gant G.P.
• La famille
• Ce qu'en dit Jean-Pierre Le Bihan
• La chapelle Saint-Joseph à Morlaix
• Autres oeuvres de Jean-Louis Nicolas (diaporama) < màj le 15/10/2024
• Au numéro 13, rue Longue
• Inventaire des oeuvres de JL. Nicolas
• Source et compléments

On entend parler de plus en plus de Jean-Louis Nicolas (1816-1899) car son hôtel particulier, situé rue Longue à Morlaix, a été racheté en 2017 et il est en cours de restauration. Il abritait l'atelier du peintre-verrier, et contient encore des objets et des matériaux, témoins de son activité, plus des oeuvres qu'il a produites. Les murs, par exemple, sont couverts de dessins... Cet hôtel est un musée extraordinaire.

L'atelier Nicolas a créé de nombreux vitraux dans les églises du Léon et d'ailleurs. Près de Pont-Christ, il a réalisé le vitrail de l'ossuaire de Saint-Servais sur un carton de Yan' Dargent. Voilà, en plus du talent de l'artiste, une bonne raison d'en parler ici.

Al liver breizat Yann Loeiz Nicolas gant G.P. war Feiz-ha-Breiz, 1931 p. 187

 

La famille

Publié dans Le Télégramme...

Bretonnes d’influence. 1. Marie Le Gac-Salonne Le Télégramme du 03 mars 2018

Issue d’une famille bourgeoise et catholique finistérienne, Marie Le Gac-Salonne aurait pu vivre une vie de mère au foyer. Mais cette femme, libre d’esprit, s’éprend de la cause des femmes et entre dans le féminisme comme d’autres en religion. Un combat qu'elle mène tout au long de sa vie, dans une Bretagne encore rétive à l’égalité des sexes.

Marie Le Gac-Salonne voit le jour à Morlaix le 1er février 1878, dans une famille bourgeoise. Sa mère, conservatrice et fervente catholique, est femme au foyer. Son père, commerçant en grains, se définit au contraire comme libre-penseur, dreyfusard et républicain de gauche. Si la jeune Marie débute sa scolarité dans une institution religieuse, la bonne élève qu’elle est ne s’épanouit pas dans cet univers où elle suscite la jalousie pour ses bonnes notes, et est rabrouée à cause des opinions politiques de son père. Ce dernier, qui défend l’instruction des filles, la pousse à poursuivre ses études dans un collège public, contre l’avis de sa mère. « Même s’il espère ardemment que Marie contracte un beau mariage et assume son destin d’épouse et de mère, il est capital à ses yeux qu’elle accomplisse des études pour éduquer au mieux ses enfants et leur transmettre son savoir », explique Isabelle Le Boulanger, historienne qui consacre une biographie à celle qui est l’une des pionnières du féminisme de la région. Une chance dont elle rendra grâce à son père tout au long de sa vie. Malgré son brevet d’études décroché haut la main, Marie ne peut pas passer le baccalauréat, alors uniquement réservé aux garçons. Une chose qu’elle vit comme une profonde injustice et qui sera à l’origine de son militantisme.

Naissance d’une féministe

À 17 ans, elle rêve du grand amour et voit défiler les prétendants. Mais Marie se résigne à un mariage de raison qu'elle vit comme un calvaire. Quant à ses deux grossesses, elle les vit comme une injustice. Cependant, avec le temps, elle s’accommode finalement de ce mari aimant et de ses deux filles. En 1902, la famille quitte Morlaix pour Plancoët dans les Côtes-du-Nord, où Henri vient d’acheter une étude notariale. De son côté, Marie s’occupe de l’éducation des filles. Elle refuse de les scolariser pour leur éviter les influences cléricales dont elle a souffert. Mais si la jeune femme se déclare libre-penseuse, elle continue de fréquenter l’église. Sa vie de femme au foyer ne suffit pas à combler le manque d’activité intellectuelle, ni la solitude. Marie Le Gac-Salonne trouve alors refuge dans la lecture, qui la conduit « à un bouillonnement de réflexions et d’idées nouvelles… ». Un jour de vacances 1905, alors qu’elle attend un train en gare de Granville, elle tombe sur une brochure féministe. C’est une révélation. « Bien qu’elle n’ait pas été confrontée directement aux injustices faites aux femmes dans le monde du travail, qu’elle ne connaisse aucune féministe et qu’elle soit destinée à une vie tranquille et confortable, Marie Le Gac-Salonne choisit de s’engager, bravant courageusement tous les préjugés », poursuit l’historienne. La Bretonne commence à écrire sous un pseudonyme, à l’insu de son mari. Elle publie une centaine d’articles dans la presse régionale et nationale, dans lesquelles elle expose ses idées et répond aux railleries des anti-féministes.

Une vie de combat

Son engagement prend une autre tournure lorsqu’elle adhère à l’Union française pour le suffrage des femmes (UFSF) dès sa création en 1909. Cela lui permet de rencontrer d’autres militantes de la région, dont elle ignorait jusque-là l’existence. Rapidement, elle se voit dans l’obligation de militer à visage découvert. Elle affronte les regards et les mentalités conservatrices de Plancoët. En 1912, elle devient la déléguée départementale puis régionale de l’UFSF et s’emploie à développer des sections locales.

La Première Guerre mondiale met un coup d’arrêt à la diffusion des idées féministes, mais Marie Le Gac-Salonne relance la dynamique dès 1919. Un travail difficile, avoue-t-elle, «le féminisme étant encore très peu à la mode en Bretagne ». À la pointe de ce combat, elle devient l’une des principales figures de cette cause en Bretagne. Elle participe activement à de nombreux congrès nationaux et internationaux, où elle s’exprime à la tribune. Durant l’entre-deux-guerres, elle n’aura de cesse de défendre les femmes pour qu’elles aient droit à l’éducation, au vote, au travail et à l’égalité salariale. Elle se bat également pour que celles-ci puissent maîtriser leur maternité, lutte contre les violences conjugales et prône l’avortement en cas de viol… Mais les combats de Marie Le Gac-Salonne ne se cantonnent pas uniquement à la cause féminine. Durant toute sa vie, elle n’aura de cesse de s’occuper des déshérités et de se mobiliser face aux fléaux sociaux comme l’alcoolisme ou la tuberculose, au sein du comité de charité de Plancoët, où elle est écartée un temps en raison de ses activités. Elle s’éteint dans la nuit du 4 décembre 1974, dans sa 97e année, quelques jours seulement après l’ouverture des débats sur l’interruption volontaire de grossesse, à l’Assemblée nationale.

Pour en savoir plus :
- « À l’origine du féminisme en Bretagne, Marie Le Gac-Salonne », Isabelle Le Boulanger, éditions PUR, 2017.
- « Une Féministe bretonne, Marie Le Gac-Salonne, 1878-1974 », Pierre Le Buhan, autoédition, 2013.
Notez que le fonds Le Gac-Salonne est consultable librement en salle de lecture des Archives départementales des Côtes-d’Armor.

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En complément : Une famille talentueuse

Dans l’ouvrage qu’elle consacre à Marie Le Gac-Salonne, l’historienne Isabelle Le Boulanger évoque également les réussites de la famille de la pasionaria bretonne.

Henri, ce mari dont elle ne sera jamais amoureuse mais à qui elle restera fidèle toute sa vie, quitte son étude notariale et se reconvertit au début des années 1920 dans la commercialisation de l’eau de la source de Plancoët : « Henri consacre tout son temps à la production de "l’eau de Nazareth" qui l’occupe jusqu’à sa mort, en 1945, à l’âge de 71 ans. Partageant les idées généreuses de son épouse, homme discret et bon, il a été heureux d’offrir un emploi durable à la population locale », note l’historienne.

Du côté des filles du couple, Marie-Paule, l’aînée, se fait très tôt remarquer par son appétence pour la poésie. Sa mère sollicite les conseils d’Edmond Rostand, qui salue le travail de la jeune fille et l’encourage à poursuivre. Elle devient une écrivaine reconnue et publie plusieurs romans et recueils de poésie, salués par la critique, dont certains sont même récompensés par des prix littéraires. Elle s’éteint en 1947, au plus haut de sa gloire littéraire, à l’âge de 45 ans.

Quant à Louise, la cadette, elle se tourne vers les Beaux-Arts. Après une formation à Rennes et à Paris, elle devient professeure de dessin à Saint-Brieuc et organise plusieurs expositions de ses tableaux, huiles et aquarelles, tout en illustrant également plusieurs ouvrages de sa soeur. Les filles de Marie Le Gac-Salonne ne prendront pas le flambeau de la lutte de leur mère. « Vous pensez bien que je ne pensais pas à faire avec elle du prosélytisme. Respectant leur liberté, j’évitais même devant elle d’agiter la question féministe » écrit-elle à une amie.

Sans réelle héritière, la mémoire de cette pionnière du féminisme s’est peu à peu effacée, et la postérité a retenu sa fille aînée.

Les traces d'une époque :
1878. Naissance de Marie Le Gac à Morlaix.
1901. Mariage avec Henri Salonne.
1902. Naissance de sa première fille, Marie-Paule.
1902. Déménagement de la famille à Plancoët.
1903. Naissance de sa seconde fille, Louise.
1905. Découverte de la brochure « Qu’est ce que le féminisme » d’Odette Laguerre.
1907. Premiers articles publiés dans les journaux, sous le pseudo de Djénane.
1909. Adhésion à l’UFSF.
1912. Nommée déléguée départementale et régionale de l’UFSF.
1944. Droit de vote accordé aux femmes.
1974. Mort de Marie Le Gac-Salonne.
1975. Dépénalisation de l’avortement en France.

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Le portrait de Marie-Paule Salonne provient de Les Cahiers de l'Iroise 2ème semestre 2012 N° 213 - Titre de l'article : Marie-Paule Salonne (1902-1947) par Jacques Arnol p.25
Le couple Duvignac/Salonne aura une fille, Viviane, qui naîtra à Plancoët le 4-10-1925. Le mari étant violent, la femme demande le divorce qui est prononcé en 1926. Son mari décède à St Germain en Laye en 1997 à 100 ans. L'article retrace la vie de cette poétesse, reproduit des poèmes et des correspondances. Elle a une soeur Louise qui illustre ses livres.

Ce qu'en dit Jean-Pierre Le Bihan

Jean-Pierre Le Bihan (1934-2015), maître verrier contemporain, a examiné de près les vitraux de Jean-Louis Nicolas.

Saint Michel terrassant le dragon - Baptême du Christ - Laissez venir à moi les petits enfants - La samaritaire (ph. Le Bihan)
 

1842, fin du Tour de France, 26 ans, Jean-Louis Nicolas ouvre boutique à Morlaix, rue des Bourettes, épouse Mademoiselle Bolloré, fille du peintre de Landivisiau où il fit son apprentissage. Premiers travaux, on lui confie des décorations d'églises et de châteaux. Il cherche à se lancer dans le vitrail. Se monte un four et achète des débris de plomb, écrit à son filleul, ouvrier, par hasard, à la manufacture de vitraux de Tours, lui expliquant qu'il voudrait faire des vitraux. La réponse est : "une affaire qui demande beaucoup de science, d'argent et d'ouvriers", "Si la manufacture de Tours réussit, c'est parce qu'elle est d'une part aux mains du clergé."

Jean-Louis Nicolas tombe à la bonne époque. L'Eglise après 1840 se redonne un nouvel élan à la vie spirituelle, restaure ses édifices et commande des vitraux.

Il travaille avec son équipe dans une cinquantaine d'église du Finistère, Côtes d'Armor et Morbihan. Celle de Saint-Thégonnec semble être son point d'orgue. Il ne connait pas les heures, travaille du matin au soir, propose ses services aux paroisses, suit les conseils du clergé, monte aux échafaudages ; sa maison atelier est un vrai musée aux murs égayés de peintures. Ses vastes fours de briques et ses grandes tables de bois aux mutiples tiroirs intriguent.

Dès 1867, son fils Louis participe. A la mort de son père, il prendra la tête de l'atelier appuyé par son frère Françis et sa soeur Maria. L'atelier fermera en 1930.

"Lorsque j'ai entrepris la peinture sur verre, je n'étais pas assuré de réussir ; et admettant que j'aurais réussi, il n'était pas assuré que l'on aurait voulu me confier du travail. J'ai dû chercher tous les moyens d'économie et mes premières plaques sont tout simplement en terre jaune bien grossière. En un mot, mon four ressemblait à ceux des peintres du XIXè et XIVè siècles. Préparant mes couleurs moi-même, je suis arrivé à les rendre assez fusibles à la chaleur du rouge cerise ".

"L'oeuvre de Jean Louis Nicolas est essentiellement d'inspiration religieuse. Elle s'inscrit dans un contexte historique bien précis, celui de la seconde moitié du 19e siècle et dans une région limitée, la basse Bretagne et principalement le diocèse de Quimper et de Léon. Les thèmes exécutés par Jean Louis Nicolas ne sont pas dus au hasard. Ils sont souvent inspirés de la sensibilité spirituelle de son époque, et assez souvent, semble -t-il, fixés par le clergé"
    (R. Floch - L'Atelier Nicolas)

Une exposition sur son atelier et son oeuvre fut montée au Musée des Jacobins de Morlaix en 1980, dans le cadre de l'année du Patrimoine.

Vitraux de Jean-Louis Nicolas
      dans l'église de Plouezoc'h

Voir aussi le vitrail de La sainte famille dans l'ossuaire de Saint-Servais.

Ci-dessus, des cartons de Jean-Louis Nicolas, photographiés par Jean-Pierre Le Bihan
à la bibliothèque de Morlaix, les évangélistes : saint Jean, saint Marc, saint Mathieu et saint Luc.

A propos des vitraux de la Chapelle Notre-Dame du Mur

La Chapelle Notre-Dame du Mur fut construite en 1834 d'après les plans de l'architecte Edouard Puyo, dans l'ancien cimetière Saint-Mathieu en souvenir de l'ancienne collégiale (détruite) et pour abriter la statue de Notre-Dame du Mur.

En 1980, nous dit Jean-Pierre Le Bihan, la chapelle a été vandalisée et les vitraux de l'atelier Nicolas, datés 1869, vu leur mauvais état furent déposés et stockés au musée de Morlaix, par l'atelier de Jean-Pierre Le Bihan :

• baie 0 : Présentation des dais et sur socle, dans ouverture avec trois lancettes trompe l’oeil sur un fond losange de couleur verte. Vierge à l’Enfant, Notre-Dame du Mur, saint Jean, saint Mathieu.
• baie 1 : pose de la première pierre de l’église ducale et collégiale, le jour de l’Assomption en présence de 5 évêques.
• baie 2 : Itron Varia ar Vur patrounez Montroulez pedit evid omp, texte en breton en gravure sur fond rouge sur un bandeau dans socle néo-gothique du bas de la baie.
  Sur les côtés, colonnes torsadées supportant un dais néo-gothique avec balcon, au jaune d’argent et fonds de niches de couleur rouge damassée.
  Evocation de la statue de la Vierge Ouvrante portée en procession et adorée par le peuple morlaisien, dont les silhouettes des clochers et maisons apparaissent en grisaille bleu sur le ciel du fond du vitrail. La Vierge portant Jésus sur la cuisse gauche, vêtu d’un manteau d’or damassé sur une robe blanche est assise sur un trône sans dossier de la même couleur que son manteau. Elle bénit de la main droite à la paume grande ouverte.
  Dans la foule, 19 personnages, qui l’entoure se mêlent, ouvrières en coiffe et châle de cachemire, bourgeois, jeunes et vieux, debout ou à genoux, sur un sol où repose un élément de chapelet.
  De nombreuses pièces de repiques dénaturent cette oeuvre. Celles ci sont dues en partie à la rouille de l’armature des ferrures, la baie étant en plein cintre sans meneau.
• baie 3 : grisaille brune et noire à motifs floraux semés d’amandes de couleurs vertes et rouges et où se déroule un phylactère portant des JESUS répétitifs dans le réseau : Sacré-Coeur de Jésus enflammé entouré d’une couronne d’épines, JL. et L. Nicolas
• baie 4 : grisaille brune et noire à motifs floraux semés d’amandes de couleurs vertes et rouges et où se déroule un phylactère portant des MARIA répétitifs dans le réseau : Sacré-Cœur de Jésus enflammé.
• baie 5 : grisaille brune et noire à motifs floraux semés d’amandes de couleurs vertes et rouges avec médaillon présentant une croix.
• baie 6 : grisaille brune et noire à motifs floraux semés d’amandes de couleurs vertes et rouges avec dans réseau Agneau de Dieu dans Rondel.

A propos des vitraux de la Chapelle Saint Efflam de l'Hôpital de Morlaix

" Une chapelle était une dépendance nécessaire de cet établissement ... Le jeudi 22 juillet 1830, on en posa le première pierre, et elle fut inaugurée, le premier février 1836. L’architecture, de style roman, en est simple. Elle a trois nefs qui sont séparées par des arceaux à plein cintre, supportées par des piliers assez élancés ; les fenêtres correspondant aux arcades, sont aussi à plein cintre et ornées de vitraux ; tout l’intérieur est polychrome. Les vitraux et les peintures sont l'oeuvre de M. Jean-Louis Nicolas, artiste de la ville" (source InfoBretagne).

En 1867, l'atelier de Jean-Louis Nicolas crée 10 baies figuratives :

• Baie 1 : Remise des clefs à saint Pierre. Ce dernier est agenouillé, derrière les apôtres sont présents, le Christ, manteau bleu sur robe rouge, lui transmet les clés. Le paysage se compose d’un cours d’eau, de palmier, d’herbes et de trois moutons. Ce vitrail est en mauvais état de conservation,la grisaille s’écaillant. Il est proche de celui de Plouneour Menez qui en est le même auteur.
• Baie 2 : Sainte Marguerite Marie Alacoque. Le lieu est une chapelle avec un autel, ostensoir et chandeliers. Marguerite Marie est agenouillée, son chapelet accroché à la ceinture. Le Christ, portant un manteau bleu et une robe rouge, la bénit et lui montre son Coeur. Vitrail daté du 26 novembre 1867 et signé JL. Nicolas.
• Baie 3 : le Bon Pasteur. Inscription dans cartouche. Dans un cadre présentant dans le haut et dans le bas des arabesques et pinacles de couleurs jaunes, le Christ porte l'agneau sur ses épaules et marche, sur un sol d’herbe, les pieds nus. Son manteau est à liseré jaune. Sa robe est de couleur marron. Cette scène se passe sur un fond en rouge damassé avc un entourage, en plus du filet, exècuté avec un montage de losanges de couleurs vertes.
• Baie 4 : Marie Immaculée. Elle est présentée sur un croissant de lune. Dans une niche au fond rouge aux pinacles oranges. Ici, elle est vêtue d’un manteau bleu sur une robe blanche aux nombreux plis. Elle monte, les mains jointes, les pieds posés sur un croissant de couleur jaunes aux pointes effilées. Elle tourne la tête nimbée d'or sur sa gauche, tête sans voile, les yeux perdus et fixant un lointain. La vitrerie à fond de losanges l'accompagnant est en mauvais état, dû probablement à la rouille des ferrures.
• Baie 5 : Saint Michel, en robe blanche et manteau rouge, tient sa lance de ses deux mains. Saint Jean Baptiste, enfant, tient un bâton avec un phylactère portant "Ecce Agnus Dei". Dans le réseau, Saint Joseph, est présenté avec le lys et la main sur le coeur, accompagné de deux anges.
• Baie 6 : Saint Ange Le Proust, fondateur de l’ordre de saint Thomas de Villeneuve. Saint Thomas de Villeneuve et Saint Ignace de Loyola.
• Baie 7 : Saint Yves, surplis blanc brodé d’or, avec sa barette sur fond rouge damassé. Baie à deux lancettes où sur un fond de grisailles à dominantes bleues apparait dans un oculus le buste de Saint Yves.
• Baie 8 : Sainte Monique.
• Baie 9 : Saint Louis.
• Baie 10 Saint Augustin. En mitre, un coeur dans la main droite, habillé de bleu

Le vitrail de la baie 3 est signé du 26 mars 1867. Les quatre premiers sont bien du père, les autres, à grisailles, semblent plus tardifs et probables oeuvres du fils.

Chapelle Saint Joseph de Morlaix

La chapelle Saint Joseph de Morlaix, rue Villeneuve, construite en 1865 d´après les plans de l´architecte Edouard Puyo, réunit des oeuvres de nos deux grands artistes du 19è siècle : Jean-Louis Nicolas, bien sûr, et Yan' Dargent. Plusieurs vitraux pour le premier, et des fresques pour le second (Présentation au Temple et série des Apôtres) signés Y.D'. On y trouve aussi des fresques de Louis Tourte (signature L.T.).

L´édifice est désaffecté depuis 1979, il fut un gymnase et sert aujourd´hui de lieu de création pour des troupes d´artistes et de théâtre.

Voir la chapelle sur un site externe.

Un vitrail de Jean-Louis Nicolas
Photo Florie Dupont, atelier LVDA.   

D'autres photos sont visibles dans le diaporama plus bas.

Autres oeuvres de Jean-Louis Nicolas - Diaporama

Au n° 13, rue longue à Morlaix

L'hôtel particulier de l'artiste, situé rue Longue à Morlaix, a été racheté en 2017. Il est en cours de restauration par la nouvelle propriétaire, Véronique Paugam.

Elle a travaillé pendant 17 ans à la direction commerciale de Canal +, avant de tout lâcher, il y a trois ans, pour monter sa boutique d'antiquités à Versailles. De ses ancêtres bretons, estampillés « De Quélennec » et basés à Locquirec, Véronique Paugam a gardé le patronyme pour jouer son nouveau concert personnel. La formule parisienne a eu du succès. Au point que c'est maintenant à Morlaix, plus près de ses plages de vacances, que l'antiquaire compte rebondir. (source Le Télégramme du 19 mai 2006).

La renaissance d’un coup de coeur, au 13, rue longue

De l’extérieur, l’immeuble n’a rien d’extraordinaire. On est rue Longue, en plein Morlaix, et des bâtisses identiques, il en existe tant et plus. Puis, à y regarder de plus près, on remarque de discrets vitraux. On est devant ce qui fut l’hôtel particulier d’un certain Jean-Louis Nicolas, peintre et maître-verrier, né en 1816. Et si les vitraux se font discrets, à l’intérieur, c’est un foisonnement baroque d’une rare richesse, chaque cloison, chaque porte étant ornée de peintures, et autres fresques. La maîtresse des lieux, Véronique Paugam, n’est rien moins qu’enthousiaste : « J’ai acquis cette maison en mars 2017. 21 pièces, cinq étages, des jardins en terrasses, c’est un lieu extraordinaire ! ».

« Quand ce sera restauré, ce sera inestimable »
Fort heureusement, le précédent occupant a conservé les objets divers laissés par le verrier. Un peu en désordre il est vrai, mais il en faut plus pour décourager celle qui fut membre d’une chaîne de télévision cryptée, puis antiquaire à Versailles. « En ôtant les papiers peints, d’incroyables fresques ont été mises à jour. C’est une renaissance ! Il y a une richesse de tons, de couleurs et de décors magnifiques. Une certaine aisance aussi, car il n’a pas représenté la détresse humaine. Rien d’ostentatoire, mais quand ce sera restauré, ce sera inestimable ».

Visites et commerces éphémères
À l’issue de cette restauration, les étages du haut seront affectés à son usage personnel, les premier et second étages seront ouverts au public, tandis que le rez-de-chaussée devrait accueillir des commerces éphémères. L’idée d’en faire un lieu de résidence d’artistes est aussi dans l’ordre du possible.

(Le Télégramme du 12/2/2021)

Florie Dupont, maître verrier, Les Vitraux de l'Archange à Locquirec, est partie prenante dans cette aventure : "la restauration des vitraux de l'hôtel particulier, avec un soin attentif pour son remarquable fond d'atelier endormi, qui se réveille progressivement, révélant de fabuleux trésors du patrimoine verrier Morlaisien, tels que sortis des fours de l'atelier dans la 2ème partie du 19è siècle. Nous découvrons également, dit-elle, des vitraux issus d'époques antérieures lors du remplacement de vitraux dans les édifices, révélant des restaurations particulières. Ou encore des éclats de verres peints calcinés, probablement sortis des décombres d'incendies, fréquents à cette époque" (à suivre).

Le lieu va être inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. Actuellement, il est en cours de classement sur la base de dossiers élaborés avec la DRAC. Dernières nouvelles : cette inscription est effective depuis les premiers jours de janvier 2022.

Inventaire des oeuvres de Jean-Louis Nicolas

Ceci est le début de l'inventaire : il reste, bien sûr, à complèter très largement.

Lieu	Edifice	Oeuvre	Nature	Voir	Précisions
Argol	Eglise Pierre et Paul	Saint-Pierre, au chevet de l'église	Vitrail		cf Couffon Le Bars, rép. églises, 1988
Braspart	Eglise	Le lavement des pieds	Vitrail		Photo Jean-Yves Cordier sur son blog
Braspart	Eglise	La cène et la trahison de Judas	Vitrail		Photo Jean-Yves Cordier
Braspart	Eglise	La baie n° 2	Vitrail
Dirinon	Eglise Ste Nonne	St Augustin et d'autres saints	Peintures		Il y a environ 40 saints le long de la voûte
Guimaec	Eglise St Pierre	V. restaurés en 1983-84. Saints en médaillons dans la nef. Pierre (1866), Jésus rédempeur entouré de 15 médaillons (1864) dans chapelle sud ; Paul (1866) et Rosaire avec 15 médaillons dans chapelle nord.	Vitraux	idbe	Couffon 1988, vue 66
Hanvec	Eglise St Pierre	Dans bas-côtés, 4 fenêtres de JLN, une signée datée 1877	Vitrail		cf Couffon Le Bars
Irvillac	Eglise St Pierre	Si le vitrail central, représentant St Pierre essayant de marcher sur l'eau, est de Léon Payan, il semble bien que les deux vitraux qui l'encadrent soient de JLN (cf auréoles et motifs décoratifs, selon Florie Dupont)	Vitraux		cf carte de Y.P. Castel
La Feuillée	Egl. St Jean-Baptiste	Les douze apôtres	Fresques
La Martyre	Egl. St Salomon	La partie basse de la baie 0 des vitraux du choeur est de JLN. Elle ne semble pas avoir plu à Jean-Yves Cordier	Vitrail		Sur le blog de Jean-Yves Cordier
Landerneau	St-Houardon	Onze baies signées de JLN, réalisées en 1862 et 1864 (voir quelques unes dans le diaporama)	Vitraux	idbe
Landevant (56)	Eglise	Ste Anne.	Vitrail		Cf Le Bihan, Ste Anne dans le vitrail
Landivisiau	Eglise paroissiale	V. ateliers Lobin (1891-93), Florence (1893-1900) et Nicolas (Passion dans la maîtrese vitre et petites scène évangéliques dans les deux autres fenêtres du chevet)	Vitrail	idbe	Couffon le Bars 1988, vue 86
Lanhouarneau	Eglise St Hervé	Baie 0 : St Éloi, Immaculée Conception, St Hervé	Vitrail
Lanhouarneau	Eglise St Hervé	Baie 5 : St Herbot, et baie 6 : St Alar	Vitrail
Morlaix	Bibliothèque	Les évangélistes	Cartons
Morlaix	Chapelle Saint-Joseph	Plusieurs vitraux	Vitraux
Morlaix	Maison du peintre	Vitraux, peintures, sculptures, etc...	Divers
Morlaix	Chapelle ND du mur	Sept baies conservées au musée de Morlaix	Vitraux		source et photo Jean-Pierre Le Bihan
Morlaix	Chapelle ND du mur	Scènes de la vie de la Vierge au plafond	Peintures
Morlaix	Chapelle St-Efflam	10 baies dans la chapelle de l'hôpital	Vitraux
Morlaix	Eglise des Jacobins	Rosace	Vitrail
Pleyber-Christ	Eglise St Pierre	Vitrail de la fenêtre d'axe : saint Eloi, saint Pierre et saint Donat	Vitrail		cf Couffon Le Bars
Plomodiern	Ste-Marie du Menez-Hom	Vitrail de la fenêtre axiale : sant Joseph, santez Anna	Vitrail		cf carte YP. Castel
Plouescat	Eglise paroissiale	Baie 4 : Éducation de la Vierge	Vitrail
Plouezoc'h	Eglise	Nativité avec rois mages	Vitrail
Plouezoc'h	Eglise	Lapidation de saint Etienne	Vitrail
Plougar	Eglise St Pierre	Maîtresse vitre : St Pierre, St Paul, Trinité	Vitrail
Plougar	Eglise St Pierre	Baie 1 : Sacré-Coeur, baie 2 : Immaculée Conception	Vitrail
Plougar	Eglise St Pierre	Baie 3 : Saint Jean-Baptiste, baie 4 : saint ermite	Vitrail
Plougar	Eglise St Pierre	Baie 5 : Saint Joseph, baie 6 : Vierge à l'Enfant	Vitrail
Plougar	Eglise St Pierre	Baie 7 : Saint Éloi, baie 8 : Sainte Marguerite d'Antioche	Vitrail
Plougar	Eglise St Pierre	Baie 9 : saint évêque, baie 10 : Éducation de la Vierge	Vitrail
Ploujean	Eglise Notre-Dame	Maîtresse vitre - verrière du couronnement : en 1940, le peintre verrier Mauméjean a remplacé des vitraux de JLN, en mauvais état. Ont subsisté: dans les quatrefeuilles, les évangélistes Mathieu, Marc, Luc (JLN, 1868), Jean (JLN et fils, 1868)	Vitrail		source Jean-Pierre Le Bihan
Plouneour-Menez	Eglise St-Yves	Baie 3 : réseau grisaillé et baie 8 : ange gardien	Vitraux		Restaurées par l'atelier Le Bihan
Plouneour-Menez	Eglise St-Yves	St Pierre recevant les clés de la main du Christ	Vitrail	idbe	Couffon Le Bars 1988, vue 154
Plourin-Morlaix	Egl. ND, Ch. St Sébastien	St Sébastien	Tableau
Plourin-Morlaix	Egl. ND, Ch. Eucharistie	La cène	Tableau
Plourin-Morlaix	Egl. ND	Plusieurs verrières	Vitraux
Plouyé	Eglise paroissiale	Peintures murales de la nef et du choeur, en 1881, signées JLN : Cène et Sermon sur la Montagne	Fresques		Nouvelle église créée à partir de 1861
Rennes	Musée de Bretagne	Faïences familiales	Faïences
Rumengol	Eglise Notre-Dame	Gradlon offre une église à la Vierge	Vitrail
Sibiril	Eglise	Baie 3 : Ste Anne. 1884	Vitrail		Cf Le Bihan, Ste Anne dans le vitrail
St-Martin-des Champs	Eglise	Un baptême du Christ et un St Pierre majestueux	Vitrail
St-Martin-des Champs	Eglise	Baie 2 : ste Anne, la main sur l’épaule de la Vierge, montre le livre que cette dernière tient. Baies 7 et 8 : Ste Anne dans médaillon	Vitrail		Cf Le Bihan, Ste Anne dans le vitrail
St-Martin-des Champs	Eglise	Autres vitraux	Vitrail	idbe	Couffon Le Bars 1988, vue 114
St-Pol-de-Léon	Cathédrale	Les 66 stalles du choeur ont été repeintes une première fois vers 1830, puis une seconde en 1873 par JLN	Peintures		Voir petit livre bleu
St-Servais	Ossuaire	La sainte famille	Vitrail		D'après un carton de Yan' Dargent
St-Servais	Eglise	Baptême par un missionnaire (oculus des missions)	Vitrail		D'après un carton de Yan' Dargent
St-Servais	Eglise	Eglise de St-Servais, à gauche du retable (Luc, Jean et son calice, Pierre)	Vitrail		D'après un carton de Yan' Dargent
St-Servais	Eglise	Eglise de St-Servais, à droite du retable (Mathieu et son épée, Marc, Paul)	Vitrail		D'après un carton de Yan' Dargent
Ste-Sève	Eglise	Fenêtre 1 : Sainte Vierge, Fenêtre 2 : Saint Joseph, autres fenêtres : motifs géométriques en grisaille	Vitrail
St-Thegonnec	Eglise paroissiale	Scènes de la vie de Jésus, dans le choeur (1862-1863), personnages en pied dans la nef et le transept	Vitraux		Quelques-uns restaurés par l'atelier Le Bihan de Quimper (2001-2002).
Treflaouenan	Eglise St Leonor	Quatre saints	Vitrail
Treflez	Eglise paroissiale	Baie 0 : Présentation au temple, église Sainte-Édiltrude	Vitrail
Treflez	Eglise paroissiale	Baies 3 à 9 : Sacré-Coeur de Jésus, st Herbot, st Pol de Léon, st Guévroc, Sacré-Coeur de Marie, st Alar, ste Ventroc	Vitrail
		Yann ar Gwenn	Dessin	idbe	Compositeur et vendeur de chansons

(A SUIVRE)

Yves-Pascal Castel a dressé la carte des lieux où l'on trouve des vitraux réalisés par l'atelier Nicolas.

Mais il faut ajouter à ceux-ci tous les lieux où l'on trouve d'autres oeuvres, telles des tableaux, des peintures, des fresques... Ainsi qu'il apparaît dans l'inventaire ci-dessus.

Yves-Pascal Castel nous apporte, par ailleurs, des informations capitales :

Les successeurs de Jean-Louis Nicolas : En 1895, Nicolas travaille encore et l'on voit l'octogénaire "monter aux échafaudages pour retoucher et rafraîchir lui-même les peintures qui sont l'honneur de sa carrière".

Lorsque meurt le maître, en 1899, son fils Louis dont on voit la signature depuis 1867, prend la tête de l'atelier avec son frère Francis et sa soeur Maria. Mais à la mort de Louis en 1912, l'atelier de vitrail fermera laissant l'entreprise de peinture continuer son travail spécifique jusqu'en 1930.

Technique du vitrail : L'art du vitrail exige un travail long et délicat, comportant de nombreuses opérations :
- préparation du carton,
- coupe des pièces au diamant,
- opérations de peinture,
- cuisson des pièces,
- mise en plomb, panneau par panneau,
- pose dans l'édifice après avoir assuré
  l'étanchéité de l'oeuvre.

Bien sûr certaines verrières sont constitutées essentiellement par des motifs géométriques, de type répétitif. Pour ceux-là, l'atelier de Nicolas exécutait des pochoirs, utilisant des techniques inventées sur le tas et améliorées à l'usage.

Mais les verrières comportant des personnages demandent un art consommé du dessin, et une connaissance approfondie de la cuisson des pièces qui a toujours exigé une surveillance attentive. Nicolas savait éviter les trop hautes températures qui font "bouillir" et gondoler le verre. Aussi bien que les trop basses, qui ne permettent pas une exacte vitrification des couleurs.

Il n'est que de regarder certains vitraux du XIXè siècle pour constater que la couleur a passé, comme aux baies des chapelles latérales de la cathédrale de Quimper. Nicolas a été toujours exigeant sur le plan technique. En cela, il a réussi là où des artistes connus, Lobin, Lavergne ou Hirsch, ont échoué.

Sources et compléments

• Sources :
  • Revue Feiz-ha-Breiz, 1931 (vue 95 ou page 187).
  • Les Blogs de Jean-Pierre Le Bihan
  • Presse ancienne et récente : Ouest-France, Le Télégramme
  • Vitraux de Plouezoc'h https://zazarambette.fr/plouezoch-eglise-2-2/
  • Y.P. Castel : https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/5511ed07f2d6c19d9505b10d9149b654.jpg
  • Merci à Florie et Véronique, concernées de près par ce chapitre, pour leur sympathique attention et leur aval pour cette publication.
  • Ma visite de la maison de Jean-Louis Nicolas à Morlaix, guidé par Véronique, la propriétaire, et Florie, maître-verrier
• Compléments :
  • L'Atelier Jean-Louis Nicolas de Morlaix : Exposition : Musée des Jacobins, Morlaix, 8 août-30 novembre 1980
    Brochure : 1er janvier 1980 par Musée de Morlaix (Auteur) et Conservation départementale des antiquités et objets d'art Finistère (Auteur)
  • Gertude, dossier inventaire
  • Dirinon
  • Inauguration du monument historique
  • Dossier d'enquête publique  New 
  • Visite du jardin et de la maison de JL. Nicolas  New 

Lire : Marie-Paule Salonne https://recherche.archives.finistere.fr/file/misc/document/bibliotheque/presse/4MI054/FRAD029_4MI_054_1932_03_12_001_1932_03_26_004.pdf

André Croguennec - Page créée le 5/4/2021, mise à jour le 18/9/2023.