Plougonvelin, village peint - Une bande dessinée pour conter l'histoire de la commune (Télégramme 16/8/1988)
Comment attirer les touristes et donner du cachet à un village qui ne possède pas d'attrait particulier ? Le maire de Plougonvelin, près de Brest, M. Caradec, a trouvé une réponse originale à cette question en faisant appel à deux jeunes artistes pour peindre les murs de la commune.
A l'origine du projet, une première fresque réalisée en 1985 sur la façade d'un bar du village mettant en scène en trompe l'oeil un passant et un chien. (Ndac - le BDS ?)
Déjà trois fresques Emmanuelle Cudennec, brestoise d'une vingtaine d'années, connaissait bien Plougonvelin et sa plage du Trez-hir pour y avoir passé ses vacances étant enfant. Sollicitée donc par un ami propriétaire du bar, elle devait se mettre au travail en compagnie de Nolwenn Cariou, une camarade connue à Rennes pendant leurs études à la faculté d'arts plastiques. L'année suivante, l'école privée faisait appel aux deux jeunes peintres afin d'egayer la façade de l'école du Sacré-Coeur.
A partir de là, un projet important a été élaboré, soutenu par la municipalité : une association "Plougonvelin, village peint" a cependant été créée afin d'impliquer les habitants, elle compte aujourd'hui 45 adhérents. L'idée est en fait de réaliser une véritable bande dessinée sur les murs des maisons les plus en vue de la commune. C'est un peu de l'histoire du village qui sera ainsi peint sur le murs. En effet, le thème des fresques est la recherche du passé par un enfant qui a découvert une carte postale ancienne. Celle-ci est peinte actuellement sur le pignon de la mairie qui a l'avantage de se voir de loin.
Soutien de la mairie Emmanuelle et Nolwenn ont étudié la configuration du village et sélectionné les supports des prochaines fresques. Tout ceci se fait bien sûr avec l'accord et le soutien de la municipalité. Toutes deux assistent d'ailleurs à chaque réunion du conseil municipal pour présenter les maquettes des peintures. Certaines sont parfois revues, le gris coloré ayant été préféré au noir et blanc pour illustrer les scènes du passé. La mairie verse une indemnité sur les 12 heures de travail quotidien sur les fresques lorsque le temps le permet, sans oublier la confection des maquettes qui prend tout autant de temps.
Associer les habitants L'objectif du maire, M. Caradec, est maintenant de voir les habitants de la commune prendre le relais. Pour cela, il envisage d'accorder des subventions à ceux qui accepteraient de voir leurs façades ou leurs pignons embellis et transformés par une peinture murale. La fresque de l'école publique vient tout juste d'être achevée et présente, sous forme d'un puzzle, une scène de l'école communale d'autrefois. La suite sera réalisée au cours des prochains étés, mais dores et déjà, les contacts avec les habitants ont été très chaleureux et, pour Emmanuelle et Nolwenn, cela augure bien pour la suite du projet.
C. Le Guen-Brenner
Jolie fresque... et excellente idée de faire participer les élèves. ❤
« Les enfants ont choisi le thème de la nature. Ils utilisent une peinture sans solvant pour remplir les formes et Zag (le graffeur) utilise ses propres bombes pour ajouter du relief et des nuances de couleurs. Chaque enfant a ensuite préparé un pochoir pour mettre sa touche personnelle. C’est la fresque des enfants, ils font eux-mêmes, ils regardent, ils apprennent. La bombe est plus facile d’adaptation avec les enfants d’après Zag, on remplit vite, on fait des effets qui donnent une illusion de facilité. C’est une découverte pour la plupart ».