Les confréries religieuses à La Roche-Maurice

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Les confréries sont, à l'origine et dans le monde occidental, des groupements de laïcs chrétiens fondés en vue de favoriser une entraide fraternelle ou pour animer et développer une tradition religieuse spécifique. A La Roche, les confréries étaient spécialement tournées vers le culte de la Vierge Marie, avec notamment en mai la célébration du "mois de Marie". Pour cette occasion, il y eut, à une époque, des prières tous les soirs.

La présence à l'église à des périodes précises et la récitation de prières, spécifiques à la confrérie, devaient permettre aux fidèles de gagner des indulgences  . Ils en gagnaient aussi en réalisant de bonnes actions : comme, par exemple, rendre visite aux malades et aux infirmes.

Lors d'une cérémonie d'admission dans la confrérie, les adhérents étaient inscrits sur un registre dédié.

X Selon la doctrine catholique, le péché est effacé par le sacrement du pardon (confession). Mais ce sacrement n'enlève pas la peine temporelle due au péché, qui se traduit généralement par un temps de purgatoire si elle n'est pas d'abord purgée sur terre par des actes de foi et de charité (actes de réparation). Cette peine temporelle peut être atténuée voire effacée par l'indulgence. L’indulgence est dite partielle ou plénière, selon qu’elle libère partiellement ou totalement de la peine temporelle due pour le péché.

La confrérie du Scapulaire

Au début du 19è siècle, une confrérie du Scapulaire existait à La Roche, c'est ce que nous apprend un desservant de l'époque, Hervé Calvez :
"A La Roche est établie la Confrérie du Scapulaire. Mais je n'ai vu ni statut, ni rituel, ni formule pour y recevoir. Je ne vois pas non plus aucune marque de la Confrérie du Rosaire. Je voudrais bien y établir cette dernière confrérie, si sa Grandeur le juge à propos" (lettre du recteur de La Roche au vicaire général à Quimper, le 29/9/1827. "Sa Grandeur" est évidemment Mgr l'évêque).

A propos des statut, rituel et formule, un texte imprimé de Mgr de Poulpiquet de Brescanvel, évêque de Quimper de 1823 à 1840, nous apprend que :

1 - le desservant délégué pour établir cette confrérie dans son église, à la sollicitation de ses paroissiens, doit établir un cahier pour y inscrire le nom des associés et transcrire, en tête, l'acte de délégation qu'il a reçu de l'évêque, ainsi que l'acte d'érection de la confrérie,

2 - ensuite, l'unique cérémonie pour être admis dans cette confrérie est l'inscription au catalogue, cependant il convient de suivre le rite suivant :

La confrérie du Rosaire

La confrérie du Rosaire de La Roche a été établie en 1839, par une subdélégation de Mgr de Poulpiquet de Brescanvel, évêque de Quimper, du 9 octobre.

La cérémonie d'admission des postulants est la même que celle décrite plus haut pour la confrérie du Scapulaire, sinon que la formule d'admission, ainsi que les prières (oremus) sont différentes.

La formule est la suivante : Auctoritate mihi concessa, ego recipio te et adscribo Confraternitati Rosarii in honorem Dei et Virginis Mariae instituti, participemque te facio omnium gratarium, Privilegiorium et Indulgentiarum quae eidem Societati per Sanctam Sedem Apostolicam concessa fuere. In nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancti. Amen.

La subdélégation imprimée de l'évêque a été recopiée en tête du registre d'inscription des confrères et consoeurs par le recteur de l'époque, Yves Bloc'h. Le desservant a, ensuite, notifié l'institution de la confrérie par le texte qui suit et qui précède la liste des personnes admises dans la confrérie, année par année.

Nombre d'inscrits par année
1839  23 
184015 
184112 
18422 
18431 
18445 
18467 
18473 
18483 
18495 
76 
1850  1 
18512 
18523 
18537 
185410 
18571 
18585 
18593 
186014 
18619 
+55 
1862  73 
18656 
186612 
18674 
18685 
186929 
18715 
18728 
18733 
187410 
+155 
1876  28 
18778 
187814 
18794 
18804 
18825 
18843 
188518 
18916 
189221 
+111 
1893  1 
18943 
18951 
18963 
18975 
189810 
189953 
19074 
19117 
 
+87 = 483 personnes

L'archive comportent tous les noms, mais que nous n'indiquons pas par discrétion.

Un très long document précise en latin les indulgences que les membres de la confrérie du Rosaire
peuvent gagner par de bonnes actions. Nous ne reproduisons ici que l'en-tête du document.

Autre document où la paroisse de La Roche-Maurice
est citée explicitement.

 "Diocesis corisopitensis" = identifie traditionnellement le diocèse de Cornouaille, bien que ce nom ne signifie ni Cornouaille, ni Quimper (cf étude de Henri Waquet).

La confrérie du Mont Carmel

La confrérie du Mont-Carmel a été établie à La Roche en 1853, par une subdélégation de Mgr de Graveran, évêque de Quimper, du 27 octobre.

La subdélégation imprimée de l'évêque a été directement insérée en tête du registre d'inscription des confrères et consoeurs par le recteur de l'époque. Elie Combot, le desservant, a ensuite notifié l'institution de la confrérie par le texte qui suit et qui précède la liste des personnes admises dans la confrérie, année par année.

Nombre d'inscrits par année
1853  5 
18545 
18571 
18585 
18593 
18593 
18605 
186130 
186254 
18631 
18644 
186511 
18669 
18675 
18683 
144 
1869  7 
187018 
18726 
18735 
187639 
187721 
18786 
1879103 
18846 
18931 
189411 
189526 
18966 
18971 
18989 
+265 
1899  25 
190017 
190153 
190310 
190418 
190543 
190628 
190717 
19097 
191011 
191121 
191217 
191321 
191419 
19158 
+315 
1916  4 
19174 
19182 
19192 
192026 
19271 
192839 
193015 
193119 
193215 
193438 
193515 
193628 
193737 
1938-3938 
+283 
1940  22 
1941-441 
194511 
194616 
194714 
19488 
194911 
19509 
195116 
195213 
195312 
1954112 
195562 
19565 
 
+154 = 1.161
L'archive comportent tous les noms, mais que nous n'indiquons pas par discrétion.


1 Ces années-là, les noms n'ont pas été transcrits

2 Le recteur a inscrit d'office les premiers communiants de l'année

La confrérie de l'Apostolat de la Prière

La paroisse de La Roche-Maurice a été agrégée à l'Apostolat de la Prière le 27 janvier 1878. Cette confrérie était appelée Breuriez ar bedenn à La Roche.

Contrairement aux autres confréries, celle-ci n'est pas tournée vers la Vierge Marie, mais plutôt vers Jésus-Christ.

Son registre est succinct aux archives départementales et non daté, mais on peut le supposer postérieur à 1900 par les noms qui y sont présents :

Mr G. de Kermenguy
Mme de Kermenguy
Mme de La Roche St André
Joseph Abgrall - Tregastell
Annette Péron - Tregastell
Jean Marie Abgrall - Tregastell
Joseph Abgrall - Tregastell
Marie-Anne Abgrall - Tregastell
Hervé Abgrall - Tregastell
Mie Yvonne Le Menn - Bourg

Plus bas, encouragement à la prière avec sa traduction, parfois très libre, en breton.
Les promesses de notre Sauveur à ceux qui seront dévots à son Coeur. Voilà le Coeur qui a tant aimé les hommes.

Ce dessin m'a été communiqué par une Rochoise. Merci Michèle.


LA PRIERE A FAIRE CHAQUE JOUR
Coeur Sacré de Jesus, je vous donne par le Coeur sans tache de Marie, prières, travaux et peines de ce jour, pour racheter l'outrage que nous vous avons fait par nos péchés, et pour toutes vos intentions.

A propos des indulgences

On trouve dans l'église de Saint-Servais, non loin de La Roche-Maurice, deux panneaux expliquant les indulgences que les membres de la confrérie du lieu peuvent gagner sous conditions et à certains moments de l'année.

         

Voici quelques indulgences que peuvent gagner ceux qui sont dans la confrérie de Saint Servais : une indulgence plénière le jour où ils y entreront ; une indulgence plénière le dimanche après le 13 mai, grande fête de la confrérie, à condition de se confesser, communier et prier dans l'église de St Servais pour les besoins de l'Eglise catholique ; une indulgence plénière à l'heure de leur mort, à condition qu'ils se soient confessés et aient communié, ou, s'ils n'ont pu le faire qu'ils aient regret de leur péchés et qu'ils aient demandé pardon par parole ou au moins de tout coeur, au saint nom de Jésus ; soixante jours d'indulgence chaque fois qu'ils iront à la messe ou aux autres offices chantés ou dits dans l'église de Saint Servais, chaque fois qu'ils logeront un pauvre, chaque fois qu'ils apporteront la paix entre des adversaires, ou pousseront les autres à le faire, chaque fois qu'ils suivront un convoi mortuaire au cimetière, chaque fois qu'ils suivront une procession faite selon la volonté de l'évêque, chaque fois qu'ils suivront le saint sacrement (qu'il soit loué) porté en procession ou apporté aux malades, ou, s'ils ne peuvent suivre Dieu, qu'ils diront un Pater et un Ave Maria, quand ils entendront la cloche tinter, chaque fois qu'ils feront revenir sur le chemin du salut quelqu'un qui l'avait quitté, chaque fois qu'ils parviendront à apprendre aux ignorants les commandements de Dieu nécessaires à leur salut. Ces indulgences peuvent être gagnées pour les âmes défuntes. Fait à Rome le 9 avril 1679.

Notre Saint Père le pape Pie IX a accordé le 26 mars 1862, des indulgences plénières à qui visitera tous les ans cette église le 2è dimanche de juillet ou l'un des 7 jours suivants et qui priera dévotement pour les besoins de l'Eglise, pourvu qu'il soit un vrai pénitent, et qu'il se sera confessé et aura communié.

Sources des informations

ADB = Archives Départementales du Finistère à Brest
ADQ = Archives Départementales du Finistère à Quimper
AEQ = Archives Diocésaines de Quimper


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 André J. Croguennec - Page créée le 12/6/2021, mise à jour le 10/11/2021.

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