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La bienfaisance à La Roche

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La misère au 18è siècle

En 1774, Mgr de La Marche, évêque de Léon, lance une enquête sur la mendicité dans son diocèse. Ce faisant, il satisfait à une demande de Turgot qui vient d'accéder aux affaires de l'Etat. L'évêque adresse un questionnaire à tous ses recteurs, responsables de paroisse. Concernant La Roche et Pont-Christ, qui sont des trèves de Ploudiry, comme Loc-Eguiner, La Martyre, Pencran et St-Julien de Landerneau, c'est donc Guillaume Le Bris, recteur de Ploudiry, qui répondra à son prélat.

Il en ressort, notamment, que les trois quarts de la population des trèves de La Roche-Maurice et de Pont-Christ sont à l'aumône, alors que sur l'ensemble de la paroisse les habitants qui sont dans une nécessité réelle ne représentent qu'une huitème partie de la population.

Par une fondation faite par Mr Arnault du Thoya en 1695, l'hôpital général de Landerneau est obligé d'entretenir 12 pauvres de la paroisse de Ploudiry et de préférence ceux des trèves de Pencran et de La Roche-Morice.

On trouvera l'intégralité des réponses du recteur en cliquant sur le petit livre vert  .

Il est intéressant de lire la réponse à la question 4, dans laquelle le recteur propose, pour supprimer la mendicité, de créer "une espèce d'hôpital" où les mendiants seraient nourris et soignés, mais aussi formés pour le travail. Cette idée annonce ce qu'on essaiera de faire au début du siècle suivant.

X

L'enquête de Mgr de La Marche a été rassemblée dans un ouvrage Les recteurs léonards parlent de la misère par Fañch Roudaut, Daniel Collet et Jean-Louis Le Floch. J'en ai extrait ce qui concerne Ploudiry, et donc La Roche et Pont-Christ. Les questions posées par l'évêque apparaissent ici en italiques et elles sont suivies des réponses du recteur.

  1. Quel est à peu près le nombre de mendiants domiciliés dans votre paroisse ? En quelle proportion est-il avec celui des habitants aisés ?
    Il n'est point facile de déterminer au juste le nombre des mendiants domiciliés dans l'étendue de la p[aroi]sse de Ploudiry. Ses trèves y mettent un obstacle surtout celles de La Roche-Morice et de Pont-Christ dont les trois quarts sont à l'aumône. Néanmoins, entre le nombre de mendiants et ceux à qui la honte fait dissimuler la misère qui les poursuit, on peut assurer qu'il y a une huitième partie des habitants de la paroisse de Ploudiry et trèves dans une nécessité réelle. En balançant les fortunes riches aisées et médiocres avec les pauvres celles-là l'emportent des deux quarts et demi.

  2. Quelle peut être la source de la mendicité dans votre paroisse ?
    On peut rapporter les sources les plus ordinaires de la mendicité dans cette paroisse à celle-cy :
    1. beaucoup de fénéantise, répugnance pour le travail surtout pénible.
    2. habitude de mendier dès l'enfance, les pères et mères en font une espèce de métier à leur enfants qu'ils ne veulent plus changer par la suite. On sent les abus qui en proviennent.
    3. une famille trop nombreuse. Un pauvre tisserand, un journalier par exemple quelque laborieux qu'ils soient ne peuvent fournir à la subsistance de 6 ou 7 enfants dans le bas âge.
    4. des fermes auparavant divisées, et maintenant réunies sur le même chef. Depuis trente ans, on compte 40 ménages de moins dans le corps seul de cette paroisse. Quel tort pour l'agriculture et la population ! que de ressources fermées à des fortunes médiocres !
    5. certains mariages faits entre mendiants couverts d'infirmités, malgré la résistance et la fermeté des recteurs. De cet assemblage mal assorti nait une infinité de malheureux, héritiers des maux des auteurs de leurs jours qui dégradent l'espèce humaine. Sortis du sein de l'indigence, nés avec des maladies incurables, presqu'abandonnés dès qu'ils commencent à respirer, ils ne perpétuent qu'une génération faible peu propre à l'Etat et toujours à charge aux paroisses.

  3. Quelle est l'espèce de mendiants de votre paroisse ?
    Beaucoup d'enfants, peu de gens valides de tout âge, presque point de vieillards sont l'espèce la plus commune des mendiants de cette paroisse.

  4. En comparant le nombre de mendiants avec celui des gens aisés, et en considérant l'espèce des mendiants, le principe et la cause de leur mendicité, quel moyen vous paroîtroit le plus convenable et le plus efficace pour supprimer la mendicité dans votre paroisse ?
    D'après le rapport des mendiants avec les gens aisés et médiocres, le moyen qui me paroit le plus efficace pour supprimer la mendicité, c'est de prendre une maison assez vaste située dans le bourg, appartenant à l'église, d'en former un espèce d'hôpital. On prendroit pour administrateurs les deux fabriques sortant de charge qui seroient comptables de leur administration à mr le recteur et au corps politique, et ceux cy à monseigneur l'évêque. On commenceroit par avoir un certain nombre de lits, liges et ustensiles nécessaires à l'entretien et à la subsistance des pauvres. Cette petite fourniture seroit d'abord donnée par la bienfaisance du Roi qui n'auroit que cette petite dépense à faire. On défendroit très sévèrement aux habitants de la paroisse de donner l'aumône à leur porte surtout aux vagabonds et étrangers. On les exhorteroit à tourner leur charité du côté du nouvel établissement. Les administrateurs seroient chargés de faire, avec la permission de monseigneur l'évêque, dans les tems convenables une quette de bleds, bois, boeur et viandes sallées, et, au cas d'augmentation de besoin, Mr le recteur auroit soin d'exciter la charité des paroissiens en faveur des pauvres et des enfants de la paroisse. Ce moyen établi produiroit un grand bien à tous égards. Les pauvres seroient instruits et soignés par quelques personnes dévotes qui se sacrifiroient à cette bonne oeuvre, par exemple par quelques bonnes soeurs ou autres d'une probité reconnue, à deffaut de soeurs grises. On apprendroit aux pauvres à filer, à dévider et même à faire de la toile. On les renvoieroit quand ils seroient en état de gagner leur pain. Les paroissiens trouveroient leur avantage dans un pareil établissement. J'en connois qui distribue chaque année en détail plus de 300 et 400 livres, en suivant ce système ils seroient quitte à peu de chose. Leurs pauvres seroient mieux élevés et plus formés au travail, on pourroit même se flatter qu'ils seroient en état d'en tirer assez de parti pour fournir à peu de chose près leur subsistance.

  5. Y a-t-il dans votre paroisse quelque hôpital, ou y a-t-il quelque fonds certain pour les pauvres, ou enfin y a-t-il quelque casuel provenant des quêtes ? S'il y a des fonds de quelqu'une de ces espèces, quel peut en être le montant ? Comment et par qui se fait la distribution et l'administration de ces fonds ?
    Il n'y a dans cette paroisse aucun hôpital (*) ny fonds destinés pour les pauvres. On fait pour eux une quette dans l'église dimanches et fêtes, qui se monte au plus à 10 ou 12 s. par semaine. Il faut cependant observer que, par une fondation faite par Mr Arnault du Thoya en 1695 (1), l'hôpital général de Landerneau est obligé d'entretenir 12 pauvres de cette paroisse et de préférence ceux des trèves de Pencran et de La Roche-Morice. On exécute fidèlement les intentions de ce pieux fondateur au dit hôpital qui est administré par un bureu composé du clergé, des magistrts et communauté de cette ville.

  6. Enfin, s'il y a dans votre paroisse quelqu'espèce d'établissement pour les pauvres, quels en sont les avantages et les défauts ? Quels sont les moyens de les perfectionner ou d'en établir, s'il n'y en a d'aucune espèce ?
    J'ai répondu à cet article dans la 4è demande. (2)

(1) Le 27 novembre 1715 est signé le "contrat de vente d'une maison [..] à Landerneau [..] à M. de Thoya, en qualité de gouverneur de l'hôpital pour la somme de 3.000 livres dont 2.000 fera partie des deniers légués par le sieur du Thoya, son oncle, au dit hôpital pour l'entretien de deux pauvres, à joindre à sa fondation pour l'entretien de 10 autres faisant 12 de la paroisse de Ploudiry." H. PERENNES, Notices sur les paroisses du diocèse de Quimper et de Léon, dans Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, 1932, p. 62.

(2) La comparaison des réponses des recteurs de Ploudiry et de Plouedern révèle de très nombreuses ressemblances.

(*) Note personnelle : Il semble, cependant, qu'un hôpital se soit créé à Pont-Christ. Cet hôpital se trouvait au bourg de Pont-Christ : car on trouve mention de "liorz an hospital" dans le cadastre napoléonien en 1811, il s'agit de la parcelle 457 qui part de l'Elorn et s'étend vers le sud en longeant la route qui passe sur le pont.

Indigents et mendiants dans le Finistère au début du 19è siècle

La mendicité était encore importante en France au début du siècle. Aussi Napoléon entreprit de la faire cesser, et par un décret impérial daté de Bayonne, le 5 juillet 1808, il décida que la mendicité serait défendue dans toute l'étendue de l'Empire ; que les mendiants de chaque département seraient arrêtés et conduits dans des établissements auxquels il donnait le nom de Dépôts de mendicité, aussitôt que ces dépôts seraient établis. On devait en créer un dans chaque département.

 Ancien château de Brezal avec deux mendiants imaginaires

En conséquence de ce décret, 77 dépôts de mendicité furent successivement organisés pendant les années 1809 à 1813. Tous ces dépôts étaient institués sur le même plan. Un règlement commun, en date du 27 octobre 1808, déterminait en détail le régime économique, industriel et moral de ces maisons de répression.

Suite à l'injonction impériale, le préfet du Finistère, Honoré-Gabriel de Miollis, va tout mettre en oeuvre pour créer un dépôt dans le département. Le 6/11/1809, il rédigera un rapport, destiné au ministre de l'intérieur, "sur les moyens de pourvoir aux dépenses de différentes natures nécessaires pour l'établissement du dépôt de mendicité de ce département, lesdites dépenses calculées sur la réclusion présumée de 800 mendians" (AN F/16/1084).

En 1809, trois établissements ont été retenus pour être candidats à devenir le "dépôt de mendicité" du Finistère. Ils sont présentés dans le rapport que le préfet a rédigé à l'intention du ministre de l'Intérieur : la préférence du préfet Miollis c'est le château de Brezal (voir le chapitre dédié à ce sujet).

Mais, il n'y eut pas de "dépôt de mendicité" en Finistère. Cette institution, née de la volonté de Napoléon, ne devait pas lui survivre.

La commune de La Roche va donc devoir trouver des solutions pour venir en aide à ses mendiants et à ses indigents.

Situation à La Roche en 1839

Le 13 novembre 1839, le sous-préfet de Brest, Cogagne, adresse une lettre au maire de La Roche pour connaître la situation de la commune. Elle commence par cette introduction :

"C'est un devoir pour une administration d'étendre sa sollicitude sur tous ceux qui souffrent et de veiller, autant qu'il est en elle, à ce que les objets de première nécessité ne manquent à personne. L'approche de la saison rigoureuse, pendant laquelle les travaux deviennent plus rares est l'époque naturelle où cette sollicitude doit se montrer d'une manière plus spéciale".

Je désire en conséquence que vous me fassiez connaître prochainement dans un rapport concis et vrai :
1° quel est le nombre de familles indigentes de votre commune
2° quel est le nombre d'indigents
3° par quel moyen les malheureux pourvoient à leurs besoins : de nourriture, de chauffage et de vêtements.
4° s'il existe quelqu'atelier ou quelques ouvrages auxquels on pourrait les employer tous ou quelques-uns
5° si généralement ils se livrent volontiers au travail
6° si la caisse communale leur donne des secours
7° si les aumônes sont nombreuses.

Voici en retour la lettre du maire qui a sollicité le recteur pour participer aux réponses, comme le suggérait le sous-préfet :

J'ai dressé un état de la population de cette commune que j'ai divisé en 3 catégories :
1. les journaliers sans état qui ont presque toujours de l'occupation,
2. ceux qui sont souvent sans travail,
3. ceux qui mendient habituellement.

Pour répondre à votre 1ère question, je vous dirai que 24 chefs de famille sont presque toujours occupés, 19 ne le sont que temporairement et 23 mendient habituellement, parmi ces derniers 5 sont infirmes. Je dois vous faire observer de plus que je ne mentionne que les chefs mendiants tandis que dans presque toutes les catégories les enfants mendient ; et d'après cela en faisant cas des variations qui peuvent arriver faute de travail, je crois pouvoir répondre à

Il serait vraiment nécessaire que le gouvernement s'occupât sérieusement des moyens d'éteindre la mendicité que je regarde comme une plaie rongeante et dont la pauvre Bretagne est fortement atteinte. Je crois que pour parvenir à ce but, il serait nécessaire de créer partout des comités locaux de bienfaisance dont les membres seraient choisis par les gens dévoués à cette cause. Quant au moyen ce serait d'empêcher la mendicité, de distribuer des secours aux infirmes incapables de travailler, d'employer les gens valides de préférence aux travaux des routes vicinales, départementales et royales, ainsi qu'aux travaux des ports, etc. Car journellement nous voyons, lorsqu'on entreprend des travaux de ce genre, que plusieurs fermiers attirés par l'appât du gain vont s'offrir à exécuter ces travaux et négligent fort souvent leur ferme. On pourrait aussi engager les habitants de chaque ville, village, à verser à la caisse communale de bienfaisance le montant des aumônes qu'ils distribuent, cela éviterait souvent les inconvénients qui résultent du mode actuel : l'encouragement accordé ainsi à la mendicité et quelquefois il arrive que ceux qui ont le moins besoin sont ceux qui en ont le plus.

Conséquences de cet échange

Il semble que cet échange entre la sous-préfecture et la mairie ait fait prendre conscience aux autorités supérieures qu'il était nécessaire d'intervenir pour proposer des aides aux communes. Voir :

- la lettre du préfet datée du 31/1/1846, qui propose une aide financière à trois communes de l'arrondissement de Brest, pour "extrême misère", dont La Roche

X

Nous Préfet du Finistère.Quimper, le 31 janvier 1846             

Vu les renseignements qui nous ont été fournis par M.M. les sous-préfets de Brest et de Morlaix, sur l'extrême misère qui règne dans quelques communes de leurs arrondissements respectifs.
Vu le crédit qui nous a été ouvert à l'article 3, sous-chapitre 21 du budget départemental de 1845, pour secours effectifs en aliments dans le cas d'extrême misère, avons arrêté et arrêtons

Art. 1er - Les sommes suivantes sont accordées, à titre de secours par imputation sur le susdit crédit, aux communes ci-après, savoir :

Brest    Ploudalmezeau, section de Portsall  100,00
Ile Molène50,00
La Roche50,00

Ces secours seront immédiatement mis à la disposition de M.M. les maires là où il n'y a pas de bureau de bienfaisance, et en un mandat délivré au nom du receveur municipal de la commune, qui fera le recouvrement de la somme et en justifiera l'emploi par pèces régulières de la même manière que pour les autres dépenses communales.

Art. 2 - M.M. les Maires organiseront et présideront une commission de quatre membres pris dans le conseil municipal, pour opérer la distribution des secours dans la proportion des besoins de chaque famille. Les pièces de dépenses, arrêtées par cette commission seront admises à la décharge du comptable.

Art. 3 - Les commissions adhoc, comme celles des bureaux de bienfaisance, ne pourront faire leurs distributions en argent : elles devront être faites en aliments et vêtements pour ceux qui s'entrouveraient complètement dépourvus.

Art. 4 - Des expéditions du présent arrêté seront transmises à M.M. les Maires qui sont chargés d'en assurer l'exécution.

- et, plus tard, la décision de créer un "bureau de bienfaisance.

Création du bureau de bienfaisance en 1846

Décision :

La décision de créer un bureau de bienfaisance a été prise lors de la réunion du conseil municipal du 26/12/1846. Cette réunion du conseil faisait suite à une circulaire du préfet relative aux mesures à prendre pour secourir les indigents, et particulièrement pendant la mauvaise saison de l'hiver.

Lors de cette réunion, le conseil considérant que le nombre de mendiants est déjà important dans la commune et que "la grande quantité de manoeuvres qui, jusqu'à présent ont travaillé à la journée, soit dans les ateliers particuliers, soit aux travaux de la campagne, ne tarderait pas à doubler le nombre des mendiants, si l'ouvrage leur manquait", décide :
- de voter, pour l'exercice 1847, un crédit extraordinaire de 200 francs, qui serait utilisé à l'entretien des chemins vicinaux, afin d'occuper les journaliers au fur et à mesure qu'ils manqueraient d'ouvrage.
- de créer un Bureau de Bienfaisance sur le modèle que le sous-préfet propose dans son mémorial n° 404. Pour ce bureau, il propose au préfet les membres suivants :

1° Elie Combot, desservant
2° François Goavec, charbonnier   
5° Yves Coloigner, cultivateur
4° Paul Cozic, revendeur
5° Ollivier Cessou, cultivateur
6° Vincent Perramant, cultivateur
7° Allain Jezegou, cultivateur
8° François Abgrall, cultivateur
9° Jean Peron, cultivateur
10° Allain Gueguen, cultivateur.

Parmi ces personnes, le préfet a retenu :
Elie Combot, Yves Coloigner, François Goavec, Paul Cozic et Ollivier Cessou
(cf lettre du sous-préfet Cocagne du 9/1/1847).

Mise en oeuvre et première action :

Puis le sous-préfet, dans une lettre du 11 janvier suivant, invite le maire à procéder rapidement à l'installation de ce bureau qui devra lui adresser la situation des indigents valides sans travail et des indigents invalides ou infirmes, avec un état indiquant le chiffre des nécessiteux et la somme indispensable pour satisfaire à leur besoin dans un temps donné. Et, si le bureau n'a pas de quoi couvrir l'intégralité de cette somme, il pourra demander une aide "à titre de secours sur le crédit d'un million ouvert pas l'ordonnance royale du 18 décembre dernier pour les établissements de bienfaisance". Le sous-préfet ne doute pas que cette aide arrive rapidement.

Effectivement, par sa lettre du 20 février, le sous-préfet annonce que le ministre de l'intérieur a accordé une aide de 200 francs et invite le bureau de La Roche à définir le mode d'emploi de cette somme.

Le 7 mars, les 5 membres du bureau réunis sous la présidence du maire, Lucien Bazin, décident "à l'unanimité que ce secours sera affecté en achats d'aliments tels que pommes de terre, pain, viande, riz ou autres substances analogues, et que les distributions en seront faites aussi souvent que possible, sur les listes dressées et révisées chaque fois par le bureau en ayant pour base les catégories suivantes :
1° les indigents infirmes et malades ;
2° les orphelins et fils de veuves ;
3° les indigents sans travail ;
4° les indigents non mendiants dont le salaire ne serait pas suffisant pour l'existence de leurs familles".

"Le bureau décide aussi que dans chaque catégorie les indigents chargés de famille seront inscrits avant ceux qui n'en auraient pas. Le bureau adopte aussi que chaque ration sera calculée par tête et par personne afin que les nombreuses familles soient secourues dans la proportion de leurs besoins".

Il décide d'acheter 500 kg de pommes de terre pour servir aux premières distributions et procède ensuite "à la distribution de 175 kg de pommes de terre réparties entre 70 indigents, à raison de 2,5 kg par personne ; ces pommes de terre ont été achetées avec les fonds provenant de l'allocation municipale et de quelques souscriptions particulières".

Actions du bureau de bienfaisance

Objectif premier : extinction de la mendicité

L'objectif premier du bureau de bienfaisance est l'extinction de la mendicité. Une lettre au préfet nous renseigne sur les progrès réalisés en ce sens : "le nombre de nos pauvres s'élevait en 1847 au chiffre effrayant de 200 sur une population de 900 habitants dont on pouvait à peine compter 25 familles assez à leur aise.

Peu à peu le nombre des indigents a diminué parmi nous : en 1856, le nombre de pauvres n'était que de 75, en 1857 de 60, en 1858 de 51, en 1859 de 23, en 1860 de 14 et aujourd'hui ce nombre n'est que de 12.

Cependant, il faut aussi dans ce prodigieux décroissement du nombre de nos pauvres faire la part des travaux que le chemin de fer est venu faire exécuter chez nous".

Cette lettre précise aussi les principes retenus pour aboutir à ce résultat, dont le système d'aide individuelle nominative (voir plus bas). Les archives départementales à Brest conservent de nombreux documents, datés de 1858, qui ont servi à inventorier les pauvres et leurs besoins. Tous n'ont pas été retenus dans le système d'aide individuelle.

Distribution de denrées alimentaires et de vêtements

Cf notamment la distribution de pommes de terre en 1846 détaillée dans le paragraphe consacré à la création du bureau.

Création d'ateliers de charité

Travaux d'utilité communale exécutés dans le but de procurer des moyens de subsistance à la classe ouvrière

Détail des ressources

1° Prélèvements sur les fonds communaux 400,00 fr.
2° Prestations en nature affectées à ces travaux 0,00 fr.
3° Produit des souscriptions volontaires200,00 fr.
4° Dons faits par les particuliers en argent, en matériaux0,00 fr.
Total des ressources locales   600,00 fr.
Subvention accordée sur les fonds du trésor   300,00 fr.
Total général des ressources   900,00 fr.

Dépenses effectuées

Nature des travaux exécutés  Longueurs    Quantités  Dépenses

1° Extraction des 2 rochers gisant dans la roche n° 3 de La Roche à Pont-Christ 
Près du cimetière (52,5 jours faits par Plantec père et fils, Cozic)
Extraction de rochers à Friantis, Kan Botloïs (30 jours fait par les mêmes)
Achat de 3 kg de poudre 6,75 fr. et réparation d'outils 33,00 fr.


64,00 m3
"   "   
32,00 m3

51,90 fr.
30,00 fr.
39,87 fr.

2° Terrassements sur les routes n° 2 et 4, curages des douves, redressements
des bords (40 j. par Leroux, K/marrec, K/lan, Lehir, Poisson, Parc, Penduff)


1.200 m.

36,75 fr.

3° Nivellement de la place aux foires près du presbytère
(28 j. 1/3 par Cozic, Plantec et fils)


800,00 m.

36,75 fr.

4° Clôture du terrain de Kan Botloïs
(217 j. par K/lidou et ses 2 fils, Leostic, Piriou, Leroux, Cadour et Mazé)


1.167,00 m.

220,00 fr.

5° Extraction de moellons pour pontceaux (60 j. Plantec et fils, Cozic)

64,00 m380,00 fr.

6° Terrassements du chemin n° 2 à Parc Huella (26 j. 3/4 Poisson, Lamy, Pilvin)

200,00 m.25,30 fr.

7° Extraction de pierres blanches (70 j. Messager père et fils, Quillien)

65,00 m399,50 fr.

8° Travaux de creusement pour les 2 grands ponceaux et les 6 moyens
faits à F?? et Kan (28 jours 3/4 Cadour, Tanguy, Parc, Leroux)


64,00 m3

27,75 fr.

9° Brisage de pierres à 1 franc le mètre (240 j. par les mêmes)

180,35 m3180,35 fr.

10° Répandage de pierres et curage des douves le long de diverses routes
(81 j. par Abgrall, K/marrec, Leroux)


1.500 m.

60,75 fr.

11° Achat de 3 pelles à attraits chez M. K/rien et réparation d'outils à Caroff

7,93 fr.

12° Creusement de douves sur la partie tracée du chemin n° 4 à K/aoul (15,5 j.)

225 m.11,60 fr.
Totaux   5.092 m.   469,35 m3   900,00 fr.

Certifié véritable le présent compte par nous Maire soussigné. A La Roche-Maurice, le 22 9bre 1847. Le Maire L. Bazin
Nombre d'ouvriers occupés en moyenne par jour : 8
Nombre total de journées de travail : 110
Prix de la journée ou de la tâche en moyenne : 1 fr. / jour

Dans le cadre des ateliers de charité, les travaux confiés aux personnes dans le besoin sont des travaux réalisés en extérieur (routes, clôtures) ne demandant pas une spécialité ou une qualification particulière.

N.B. - D'autres habitants de la commune s'occupaient aussi des chemins vicinaux.

A cette époque, le principe des "prestations" affectait au contribuable un travail d'entretien des chemins. Celui-ci pouvait se soustraire à cet impôt "en nature" par le versement d'une taxe.

Création d'un système d'aide individuelle nominative

Le principe est de sélectionner les vrais pauvres, ceux qui utiliseront l'aide à bon escient (et non pour persévérer dans leur paresse ou leur intempérance) et de les affecter à un ou deux bienfaiteurs. Voir l'explication détaillée de ce principe dans la lettre de 1861 et son application dans le tableau qui suit :

Répartition des pauvres entre les propriétaires et les fermiers de la commune qui se sont
chargés de fournir à leur première nécessité pendant l'année 1858-1859, comme suit :

Noms des propriétaires et fermiersNombreNoms de ces pauvres
1Mme de Lavillasse du Pontois2Calvez Jeanne et Guillot François
2M. de Lavillasse Léon du Pontois1Cueff Joseph
3M. de Lavillasse Paul de K/nevez1Coloigner Olivier
4M. Combot, curé2Roignant Marie et Le Bris Joseph
5M. Coloigner, maire, du Quilloc1K/marrec Louise
6M. Bodenez Jean du moulin du Caan1Buzaré Aline
7Péron Jean de K/guinou1Blunven Françoise
8Maguet Jean Marie du Cosquer Bian1Guevel Jean
9Billon Hervé de Bot-Loïs1/2Calvez Hervé
10Le Menn Jean-Marie du Frout1/2
11Goavec, veuve François, de Baly-Cloatre1Plantec Izabelle
12K/baol Jean de K/faven1/2K/lann, veuve, Anne
13Cornily Allain de K/faven1/2
14Le Roux François de Pennarun Huella1Le Gad Guillaume
15Abgrall Jean de Tregastel1Le Gad Marguerite
16Coloigner Yves de Pont-Christ1Le Gad Catherine
17Vezo Jean-Marie du moulin du Frout1/2Razil Marie Jacquette
18Cleac'h Hervé du Frout1/2
Noms des propriétaires et fermiersNombreNoms de ces pauvres
19Elleouet François du Verger1Buzaré Guillaume
20Miossec Jean de K/raoult1Crenn Jean
21K/ouanton Pierre de K/nevez1/2Maurizur Yves
22K/ouanton Yves de K/nevez1/2
23Le Dall Jean du moulin de Ligouvean1K/marrec Françoise
24Abgrall François de Pesmarc'h1Meurice Jean-René
25Hamon Jean de K/raoult1Saout Marguerite
26Gueguen Jean-Marie de K/amer1/2Floc'h Goulven
27Gueguen Nicolas de K/amer1/2
28Lidou Jacques de K/huela1/2Manac'h Christophe
29Dall Yves de Morbic1/2
30Cessou Olivier du Bas-bourg1/2Le Naour Hamon
31Berthelot, veuve Allain, du Bas-Bourg1/2
32Sibiril Guy de K/meur1/2Le Naour Guy
33Sibiril Jean de K/meur1/2
34Le Roux Joseph du moulin de La Roche1Coroller Joseph

Fait en mairie à La Roche le 20 8bre 1858. Le maire.

Autres actions diverses

Autres actions au 20è siècle

Ressources du bureau de bienfaisance

 Terrain à Pont-Christ : A510 = parcelles A472, A473 et A474 sur le cadastre ancien

Allocations municipales et subventions des administrations

Quelques exemples :

Dons des particuliers

Quelques exemples :

Attribution de biens immobiliers suite à la séparation de l'église et de l'état

Suite à l'inventaire effectué en 1906 les biens de la fabrique de La Roche (dont ceux provenant de la fabrique de Pont-Christ) vont tomber dans l'escarcelle du bureau de bienfaisance. C'est le cas par exemple :
- des parcelles A472, A473 et A474 (nouveau n° A510)
- et de la parcelle A434 (nouveau n° A448)

L'acquisition réelle de ces biens se fera bien plus tardivement (vers 1924 ou 1921. Voir le contexte sous couvert du petit livre vert). Cela expliquerait la remarque d'A. Fichou en annexe qui indique que les plus vieilles archives du bureau en mairie sont celles de 1921.

Ventes de terrains ou d'immeubles

A Pont-Christ, par exemple, vente des parcelles appartenant au bureau de bienfaisance :

Location de terrains ou d'immeubles

Rentes

Quêtes lors des mariages

Quelques exemples :

Autres recettes au 20è siècle

... et aujourd'hui

Voir le titre "Solidarité" sur le site de la mairie :
CCAS, Service d’aide aux personnes âgées, Aide à la personne, Epicerie sociale, Prévention et sécurité,
et le bulletin municipal d'octobre 2021, pages 14 et 15

Annexes

Lettre au préfet vers 1861

Monsieur le Préfet

Ce document est un brouillon de la main de l'instituteur Cornec, qui était aussi secrétaire de la mairie. Bien qu'il ne soit pas signé l'écriture identifie son auteur.

Ce texte est peut-être incomplet, mais il est particulièrement intéressant par les principes qu'il énonce.

Par votre circulaire du 7 8bre présent inséré au n° 1576 du Bulletin administratif, vous nous engagez à vous faire un rapport sur l'extinction de la mendicité, c'est-à-dire ce que nous avons fait pour arriver à cette fin. Pour vous parler sans détours, Monsieur le Préfet, je vous dirai que l'oeuvre est bonne, et pour vous le prouver il me suffira de vous dire que le nombre de nos pauvres s'élevait en 1847 au chiffre effrayant de 200 sur une population de 900 habitants dont on pouvait à peine compter 25 familles assez à leur aise.

L'administration a commencé alors à s'occuper un peu de cette classe indigente, des secours ont été donnés aux invalides et du travail aux valides, laissant à ceux-ci, comme si je disais, l'honneur de se suffire à eux-mêmes. Peu à peu le nombre des indigents a diminué parmi nous : en 1856, le nombre de pauvres n'était que de 75, en 1857 de 60, en 1858 de 51, en 1859 de 23, en 1860 de 14 et aujourd'hui ce nombre n'est que de 12. Cependant, il faut aussi dans ce prodigieux décroissement du nombre de nos pauvres faire la part des travaux que le chemin de fer est venu faire exécuter chez nous.

Mais, Monsieur le Préfet, ce que je viens de vous dire ne prouve pas que l'oeuvre, toute excellente qu'elle est sous le rapport de l'humanité et de la morale, ne rencontre pas bien des contradictions. Non, Monsieur le Préfet, l'oeuvre ne se poursuit pas sans peine et sans contradiction : contradictions de la part des fermiers auxquels la commission propose de nourrir un pauvre un certain temps de l'année, mécontentement de la part des pauvres qui se trouvent chez des personnes peu aumonieuses, et ce n'est qu'avec la plus grande et en revenant à chaque instant à la charge que nous pouvons convaincre certaines personnes de l'efficacité de l'oeuvre.

Justification du principe adopté :

1. sélection des vrais pauvres
2. affectation à un bienfaiteur

Néanmoins, il est facile de voir qu'en répartissant nos vrais pauvres, ceux qui réellement se trouvent dans une indigence dont ils ne sont pas les auteurs, entre les familles aisées, nous ôtons à ces pauvres plutôt de profession que de biens, le droit de se présenter à nos portes pour escroquer l'aumône du vrai pauvre. Car aura beau chacun dire "je suis libre de faire mes aumônes à qui je voudrai", on pourra toujours, tout en louant la générosité de chacun, lui représenter que, quelque louable que soit l'aumône par elle-même, nous devons craindre de la faire à contre temps, et pour porter préjudice à la société en détournant de l'ouvrage ces lâches qui préfèrent la mendicité au travail, l'ivrognerie à la tempérance. C'est ce que fait l'aumône donnée à volonté. En effet, le vrai pauvre, sachant qu'un tel a déjà donné son aumône à un autre, n'ose se présenter ou ne se présenter qu'en tremblant à sa porte, sa voix est faible et au premier refus il se retire. Ce qu'il fait à cette porte, il le fait à toutes les autres et à la fin de la journée, il n'a quasiment rien recueilli, tandis que son devancier a fait une bonne collecte, pour la raison qu'il a parlé plus fort et mandé plus vite. Et n'est-il pas naturelque celui qui est sain et bien portant crie plus fort que celui qui est malade et infirme. On voit par là que le plus grande part de l'aumône n'est pas celle du vrai pauvre ; mais que s'en suit-il ? Le véritable pauvre est à plaindre, mais ce n'est pas le pis. C'est que cette grande part est tombée entre les mains d'un paresseux, et cette aubaine l'engage à le devenir de plus en plus ; ou est-elle tombée entre ls mains d'un ivrogne, ce sera pour lui un appât de plus pour sa gourmandise.

L'aumône au contraire donnée avec discernement, sur l'avis d'une commission qui aura dressé scrupuleusement la liste des pauvres dont il aura eu soin d'écarter les paresseux, les ivrognes, etc... Cette aumône ne peut produire que de bons effets : d'abord elle écarte de n'en porter les paresseux et les ivrognes qui, sachant qu'ils ne sont pas sur la liste, n'osent se présenter si effrontément et finissent par chercher leur subsistance, l'un dans le travail, l'autre dans la tempérance. Ensuite la vraie misère et soulagée, et puis, comme la commission à soin déliminer de sa liste les enfants, à fur et à mesure, qu'il deviennent capable de gagner leur vie. On les habitue ainsi de bonne heure au travail et à l'économie. On procure des bras au travail, tandis qu'on expose par des défauts, quelquefois assez cruels, les paresseux et les intempérants à subir la peine due à leurs vices.

En conséquence, l'oeuvre de l'extinction de la mendicité est bonne, excellente même. Elle est, il est vrai, bien difficile encore, mais il y a lieu d'espérer que l'autorité supérieure trouvera un moyen de l'adoucir, par exemple, en arrêtant la contagion par une peine ou une grande humiliation infligée à ceux qui se refuseraient à l'oeuvre, quoiqu'au su de tout le monde ils soient capables de sy livrer.


"Le B.A.S. CET INCONNU" par A. Fichou - 1979

Les bureaux d'Aide Sociale trouvent leur origine aux environs de 1905, lorsqu'à cette époque les Terres d'Eglise, appelées "Terres des Saints", deviennent propriété des communes. Ils furent d'ailleurs longtemps dénommés "bureaux de bienfaisance" jusqu'en 1953 pour venir en aide aux indigents, aux handicapés, aux plus défavorisés.

A La Roche, les plus anciennes délibérations du bureau de bienfaisance que l'on puisse consulter en mairie remontent à 1921.

En principe le bureau d'aide sociale fonctionne comme un conseil municipal. Doté de la personnalité morale, il dispose d'un budget propre.
Ses ressources sont constituées par :
- les subventions du conseil municipal ou autres,
- les produits de quêtes ou de collectes,
- les recettes provenant d'une partie des concessions du cimetière, d'une partie des amendes fiscales et des taxes sur les spectacles,
- les ventes éventuelles de terres dont il est propriétaire.

Le bureau d'Aide sociale est géré par une commission administrative composée d'élus municipaux et de membres nommés par la préfecture. Ces membres nommés sont normalent choisis parmi les personnes s'occupant d'oeuvres sociales. L'une d'elles représentant les associations familiales.

A La Roche, le B.A.S. est composé de 4 membres du Conseil : M. le Maire, Mme J. Beaumont, Mme A. Fichou, M. J. Porhel.

Quatre membres désignés : M. Marchadour Joseph, M. L'Her Louis, M. Morvan Louis, M. Abhervé Jean.

Le maire est président de droit.

Que peut faire concrètement le B.A.S. ?
- transmettre les demandes d'aides sociales de personnes résidant dans la commune au directeur départemental de l'action sanitaire et sociale en donnant son avis.
- distribuer des secours urgents en nature ou en espèces à ceux qui peuvent en avoir besoin,
- mettre en oeuvre des actions de prévoyance, d'entraide et d'hygiène sociale.

Comment fonctionne le B.A.S. de La Roche ?

Depuis que j'y suis nommée, c'est à dire depuis 1977, le B.A.S. s'est réuni 6 fois à l'occasion du vote des budgets.
On trouve parmi les activités qu'il a pu financer au cours des années passées :
- le repas des anciens, financé tous les 2 ans,
- des dons aux familles dans le besoin,
- des aides octroyées aux chômeurs (17 personnes pointent au chômage à La Roche),
- l'achat d'une partie du terrain de l'école neuve.

Elargir son rôle ?

Si certains B.A.S., en particulier ceux des grandes villes, font preuve de grande vitalité, force nous est de constater que les B.A.S. des petites communes n'ont pas les moyens suffisants pour mener à bien les actions qu'ils pourraient entreprendre. Cela tient encore au carcan administratif dans lequel ils sont enfermés par la tutelle, mais aussi au peu d'intérêt qu'on lui porte. Le B.A.S. est peu connu dans la commune, il faudrait sans doute réfléchir aux actions à mener pour qu'il sorte un peu de l'indifférence qui l'entoure.

A. FICHOU - Roc'h Morvan n° 22, décembre 1979

Sources des informations

ADB = Archives départementales à Brest
ADQ = Archives départementales à Quimper


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