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Les autres passages à niveau près de Pont-Christ | ![]() |
Le passage à niveau numéro 290 fut créé en 1862, en même temps et sur le même modèle que le PN 289 de Pont-Christ, afin d'être opérationnel le 25 avril 1865, lors du passage du premier train. Il était situé au point kilométrique (PK) 597.453 de la ligne de Paris-Montparnasse à Brest, entre Pont-Christ et La Roche.
Ci-dessus carte IGN des environs de Pont-Christ, et la situation de l'ancien PN 290
Le PN fonctionnait sous le régime des barrières fermées. La garde-barrières ne les ouvrait que pour le passage des charettes qui allaient au moulin de La Roche-Blanche. Situé sur une voie charretière appartenant à la ferme de Kerfeunteuniou, il permettait de réduire la distance entre les fermes du sud de l'Elorn et le moulin. La Compagnie de l'Ouest a utilisé son droit de préemption pour établir ce PN. Il a été supprimé lors de la cessation d'activité du moulin.
Le chemin rural arrivait au moulin en franchissant l'Elorn sur un pont que l'on peut voir ICI.
Il s'agit du moulin situé sur la rive nord de l'Elorn en Plouneventer donc. Il avait été construit en 1845 par les frères Paul et Isidore Huyot. Plus tard, il fut transformé, racheté par Léon d'Audibert de Lavillasse, puis par Jean-Marie Cann et transmis par succession à la famille Martin.
Suppression du passage à niveau (source Le Télégramme du 29/9/1966)
Laconique, mais disant bien ce qu'il veut dire, un communiqué nous parvient de la S.N.C.F. : "En application de l'arrêté préfectoral du 16 mai 1966, à dater du 1er octobre 1966, le passage à niveau numéro 290, de la ligne de Rennes à Brest, commune de La Roche-Maurice sera supprimé. Les barrières seront déposées et remplacées par une clôture. Le gardiennage ne sera plus assuré. La traversée du chemin de fer sera interdite à tous les usagers."
Evidemment deux questions viennent à toutes les lèvres : où est situé exactement ce passage à niveau et quelles sont les raisons ayant motivé sa suppression ? Evitons donc tout malentendu et répondons à ces questions. Le passage à niveau numéro 290 est situé en pleine nature entre La Roche-Maurice et Pont-Christ, à La Roche Blanche pour être précis.
Son utilité était incontestable au temps où fonctionnait encore la minoterie Martin, située en contre-bas sur le versant nord de l'Elorn. Il reliait la route communale de Keranault à la RN 12 en passant par la propriété Martin. Mais le joli moulin, s'il existe toujours ne tourne plus ; et depuis ce jour le passage à niveau ne servait guère qu'à quelques promeneurs, amis de la nature qu'attirent les merveilleux sites champêtres du versant sud de l'Elorn.
On conçoit donc facilement que dans ces conditions son gardiennage que rien ne justifiait, constituait une dépense inutile pour la S.N.C.F. Aucune critique ne s'élèvera, nous en sommes convaincus sur sa suppression. Ceci d'autant plus que les "gardes-barrières" n'en seront pas victimes : ils continueront à exercer leur fonction au passage à niveau de Kerhamon, devenu vacant. En définitive, nous pensons que chacun y trouvant son compte, cette mesure ne soulèvera aucune objection.
Au mur, on reconnaît le système de sonnerie automatique qui permettait de prévemir les usagers piétons, qui passaient par le portillon, de l'arrivée imminente d'un train ou d'une micheline. Pour ce qui est des autres usagers, les barrières étant toujours fermées, ceux-ci devaient attendre que la garde-barrières leur ouvre le passage. Ce qu'elle ne faisait pas, bien sûr, si la sonnerie résonnait.
Dates | Garde-barrières titulaires | Cheminot |
1936-1966 | Perrine Le Moigne ° 1908 - Loc-Eguiner-Ploudiry + 1991 - Lanmeur | François Nedelec ° 1905 - Ploudiry + 1970 - Landerneau |
1929-1935 | Marie-Olive Le Borgne ° 1901 - Bodilis + 1986 - Landerneau | Hervé Boulch ° 1899 - Bodilis + 1984 - Landerneau |
1911-1929 | Annette Le Moigne ° 1874 - La Martyre + 1960 - La Roche-Maurice | Jean-Marie Denniel ° 1876 - Lez, Plouneventer + 1939 - La Roche-Maurice |
1909-1910 | Françoise Miossec ° 1872 - Botloïs, La Roche-M. + 1957 - Bourg, La Roche-Maurice | Pierre Maubian ° 1862 - Bourg, La Roche-Maurice + 1938 - Dol-de-Bretagne |
1901-1906 | Marguerite Pape ° 1862 - Plouigneau + 1947 - St-Avé (Morbihan) | Jean Taoc ° 1850 - Plouigneau + 1934 - Landerneau |
en 1896 | Marie-Françoise Thepaut ° 1866 Lampaul-Guimiliau + 1939 - Morlaix | Jean-Marie Rannou ° 1862 - Guimiliau + 1941 - Morlaix |
en 1891 | Anne Martin ° 1838 - Plouneour-Menez + 1929 - Lividic, St-Thegonnec | Yves Kerdiles ° 1837 - Plouneour-Menez + 1894 - PN 290 |
en 1886 | Françoise Berthou ° 1854 - Guipavas + 1900 - Guipavas | Jean-Marie Marc ° 1853 - Guipavas + 1892 - Plouegat-Moysan |
en 1881 | Marie Guillou ° 1839 - Pleyber-Christ + 1915 La Roche-Maurice | Louis Cochard ° 1835 - St-Thegonnec + 1915 La Roche-Maurice |
1870-1876 | Perrine Goupil ° 1827 ca - Broons (Ille-et-Vilaine) | Pierre Allain ° 1829 ca - Broons (Ille-et-Vilaine) |
1866-1869 | Consoline Giboire ° 1844 ca - Ille-et-Vilaine | Valentin Vaurais ° 1837 - Ille-et-Vilaine |
Les dates sont les périodes minimales où la garde-barrières a exercé au PN 290. |
Un père de famille est broyé par le train : Landerneau, le 10 avril 1935. - De notre correspondant. - Mardi dernier, M. Louis Hayot, âgé de 30 ans, patron peintre, demeurant, 29, rue de la Fontaine-Blanche et dont son épouse tient un magasin de mercerie, était prié de restaurer la maison de garde n° 290, à 1 kilomètre de la Roche-Maurice, appartenant à M. Le Boulc'h et situé à proximité du moulin de M. Le Cann, maire de Plounéventer. Ce matin, il se rendait donc à l'endroit indiqué et commençait ses travaux. Quelques minutes après il descendait de l'échelle et s'écartait de la maisonnette de garde pour voir l'effet de la peinture, lorsque soudain le train de marchandises n° 4550, qui part de Landerneau à 10 h. 30 et qui se trouvait à l'endroit indiqué ci-dessus à 10 h. 40, le happa, lui sectionnant les deux jambes et un bras. La victime, malgré les meilleurs soins prodigués immédiatement par le médecin du réseau devait décéder quelques instants après de ses terribles blessures, cependant que sa femme se rendait le matin même à Landivisiau à la grande foire mensuelle pour y déballer sa marchandise. C'est là qu'elle apprit le terrible malheur qui la frappait, elle et ses deux jeunes enfants. (source Ouest-Eclair du 11/04/1935)
On n'est plus vraiment à Pont-Christ, mais ce passage à niveau mérite quand même une description :
elle nous permettra de mettre en évidence sa spécificité et ainsi d'exposer une autre catégorie de passage à niveau que l'on pouvait rencontrer
(cf les classements des PN sur la page du PN 289).
Ajout récent d'un événement important en 1982.
1865 | ![]() Le passage à niveau et la maisonnette de gardiennage sont opérationnels pour l'arrivée du premier train. Ils sont situés au point kilométrique (PK) 598,957 de la ligne de Paris-Montparnasse à Brest, entre les gares de Landivisiau et de Landerneau. |
1867 | Passage en 1ère catégorie : Dès le 25 février 1867, la commune demande que le passage à niveau 291 soit élevé de la 2è à la 1ère catégorie. Cela fait suite à une décision prise, le 16/12/1866, lors d'une séance extraordinaire du conseil municipal de La Roche. Le maire Léon d'Audibert de Lavillasse, "cédant enfin aux plaintes reçues si fréquemment tant des habitants de la commune que de ceux des autres communes", avait obtenu l'autorisation du Sous-Préfet pour cette réunion afin de "délibérer sur l'utilité d'avoir le passage à niveau sur le chemin de fer au Bas-Bourg libre à toute heure de jour et de nuit, hors le temps voulu pour le passage des trains". Les arguments de décision apportés par le conseil furent les suivants :
Effectivement, le conseil municipal de La Roche savait que le passage du PN en 1ère catégorie autoriserait à maintenir les barrières ouvertes en permanence pendant la journée. Sauf lors du passage des trains, bien entendu. |
1881 | ![]() On sait que de nombreux maires et habitants des environs, y compris ceux de La Roche d'ailleurs, avaient été demandeurs de la création d'une halte à Pont-Christ. Nous avons relaté les arguments et les échanges avec l'administration dans le chapitre relatif au PN 289. "Mr le Président (en l'occurence, le maire) donne communication au conseil d'une lettre particulière faisant connaître le désir des habitants de la commune de La Roche, et de celle de Plouneventer d'obtenir une halte pour les voyageurs à la barrière de garde de La Roche et non comme il en a été question à celle de Pont-Christ qui, quoiqu'étant à moitié distance de Landerneau à Landivisiau, ne donnera aucun avantage à la Compagnie de l'Ouest.
Après l'exposé qui précède, le Conseil, à l'unaminité, a déclaré que les considérations sus-relatées sont fondées et exprime le désir que l'administation supérieure veuille bien les faire prendre en considération. Fait et délibéré en mairie à La Roche les jour, mois et an susdits. Le Secrétaire Miossec - Le maire, D'Audibert de Lavillasse - Robe.. - Coloigner - de Dieuleveult - FELLEOUET - Gueguen - Cann." Le 6 décembre 1879, cette délibération est envoyée à Mr le Directeur de la Compagnie du Chemin de fer par M. le maire. Le Conseil Municipal obtient satisfaction l'année suivante : Le 10/9/1880, le sous-préfet de Brest écrit au maire de La Roche : "J'ai l'honneur de vous faire connaître que, par décision en date du 30 août 1880, M. le Ministre a approuvé le projet d'établissement d'une halte entre Landivisiau et Landerneau, au passage à niveau de La Roche." |
1884 | Demande d'arrêt de trains : C'est bien d'avoir une halte à La Roche, mais y a-t-il assez de trains qui s'y arrêtent ? Dans sa session d'août 1884, le Conseil Municipal demande l'arrêt du train de 9h40 : "... M. le Maire fait encore reporter que la halte de La Roche a depuis sa création permis des résultats satisfaisants tant à l'avantage de la Compagnie qu'au point de vue de l'avantage pour la commodité des habitants de la commune de La Roche-Maurice et des communes environnantes. Dans le but d'augmenter encore le nombre des voyageurs qui fréquentent cette halte, le conseil municipal sollicite l'arrêt du train de 9h40 du soir souvent réclamé avec insistance par les populations du rayon." |
1893 | Création d'une annexe : Fin 1893, il est décidé de construire une annexe pour entreposer les colis qui sont expédiés par le train (colis en partance ou en arrivée). Plus bas, on trouvera le plan de cette annexe et de l'ensemble de la maisonnette. |
1899 | Ajout d'une 2ème voie : Les travaux ont eu lieu à partir de 1898. Elle sera opérationnelle le 1er juillet 1899. La Dépêche du 12/10/1899. Nous recevons la lettre suivante : Monsieur le rédacteur en chef, Permettez-moi de signaler, par la voie de La Dépêche, à la compagnie des chemins de fer de l'Ouest, le réel danger que fait courir aux voyageurs, sur la ligne Brest-Paris, à la halte de La Roche-Maurice, entre Landerneau et Landivisiau, la modification apportée depuis le 4 octobre à l'horaire du train rapide n° 3, qui part actuellement de Rennes à 3 h. 42 du soir, et passe à La Roche à 7 h. 18. Le train omnibus n° 36, qui part de Brest à 6 h. 30 du soir, fait halte à La Roche a 7 h. 17, une minute avant le passage en croisement du train rapide n° 3. Pendant cette minute, les voyageurs du train n° 36 descendant à La Roche, quittent leurs wagons et se disposent à traverser la double voie pour gagner la barrière de sortie. Mais à peine ont-ils fait quelques pas dans cette direction qu'ils reculent, surpris et épouvantés par l'arrivée en coup de foudre du train rapide, qu'ils n'ont pu ni entendre ni apercevoir. Revenant mardi soir de Brest et étant descendu à La Roche, j'ai été témoin d'une panique semblable, et j'ai vu la garde-barrière se précipiter au-devant d'un voyageur qui s'était imprudemment engagé trop avant sur la voie, et lui faire rebrousser chemin juste à temps pour éviter un écrasement certain. Par ce qui se passe les jours ordinaires où il descend relativement peu de monde à la halte de La Roche, jugez de ce qui peut arriver les jours où les foires et marchés de Brest et de Landerneau apportent une affluence considérable de voyageurs, gens de la campagne pour la plupart, peu au courant de la marche des trains. Ajoutez à cela qu'il arrive fréquemment que parmi ces voyageurs il s'en trouve qui cherchent à descendre à contre-voie et voyez les malheureux commettant cette erreur au moment où le rapide fond sur eux avec sa vitesse vertigineuse. Nous nous applaudissons tous d'avoir une double voie et nous en apprécions les bienfaits, mais il ne faut pas qu'elle devienne l'occasion d'un malheur irréparable, qui arrivera inévitablement un jour ou l'autre si les choses restent en l'état, une simple garde-barrières étant impuissante à le prévenir malgré toute sa vigilance. Le danger venant de la coïncidence existant entre l'arrivée à la halte du train omnibus et le passage du train rapide, il me semble qu'il serait facile à la compagnie, par une légère modification d'horaires, de porter le croisement sur un point autre que la halte même, comme cela a déjà lieu pour deux trains du matin. Je ne mets pas en doute que la compagnie ne soit frappée de la réalité du danger que je signale et qu'elle ne prenne des mesures pour le faire disparaître. Veuillez agréer, etc... LAMARQUE, Conseiller d'arrondissement. X |
1903 | La halte de La Roche-Maurice sera ouverte, à partir du 15 juillet prochain, à tous les transports à grande vitesse manutentionnés avec l'aide des expéditeurs et des destinataires, à l'exclusion des finances, valeurs et objets d'art, des voitures, pompes funèbres, chevaux et bestiaux (La Dépêche du 25/6/1903). |
1913 | M. Yves Le Hir, 52 ans, cultivateur à Landivisiau, rencontrant la barrière du passage à niveau de La Roche-Maurice fermée, a eu la mauvaise idée de l'ouvrir pour faire passer sa voiture. Résultat : voiture tamponnée et 16 francs d'amende avec sursis (La Dépêche du 10/11/1913). |
1922 | Accident mortel en gare de La Roche-Maurice : Le 2 juillet, à 7 h 9 du matin, un train de marchandises, en provenance de Landerneau, se dirigeant vers Landivisiau-Morlaix, s'arrêtait en gare de La Roche-Maurice pour embarquer quelques colis. Les barrières du passage à niveau étaient fermées ; le chef de gare, conduisant une petite voiture à bras servant à transporter les bagages jusqu'au fourgon, remarqua, à hauteur des portillons, deux jeunes femmes et leur intima l'ordre de ne pas traverser, l'express de Paris-Brest qui passe en gare à 7 h 11 étant annoncé. Ces personnes répondirent par un signe affirmatif ; elles avaient donc bien compris la recommandation. Malheureusement, elles n'en tinrent pas compte, et dès que le chef de gare fut éloigné, elles s'engagèrent sur la voie. A ce moment précis débouchait, derrière le train de marchandises, l'express filant à une vitesse de 60 km à l'heure : l'une des malheureuses, Mlle Marie-Françoise Le Bot, âgée de 25 ans, demeurant au village de Créach-Milloc, en Plouneventer, fut happée par la lourde machine ; la tête fut entièrement réduite en bouillie et l'un des bras complètement sectionné à hauteur de l'épaule. Quant à sa soeur, une jeune veuve, habitant le même village, on se demande comment elle échappa à la mort, car la locomotive la frôla aussi de bien près ; instinctivement, elle eut, devant l'apparition de la machine, un mouvement de recul qui la fit presque choir : elle était sauvée. L'accident avait été si rapide que personne ne s'en aperçut, pas même les mécaniciens et chauffeurs de l'express, et c'est le chef de gare en retournant à son poste qui découvrit le cadavre de la malheureuse imprudente (source La Dépêche du 3/7/1922). On le dit assez : "un train peut en cacher un autre". |
1924 | Sérieuse bataille en gare de La Roche-Maurice : Ne voulant pas entraver l'enquête ouverte par la gendarmerie de Landerneau, nous nous sommes abstenus jusqu'ici de parler de la sérieuse bataille qui s'est déroulée dimanche soir en gare de La Roche-Maurice. Par un coup de téléphone de la mairie de cette localité, les gendarmes de Landerneau étaient avertis, dimanche, vers 5 h 30, qu'une sanglante bataille venait d'avoir lieu, avant le départ du train, entre des civils et des militaires, et que ces derniers, du 2è régiment d'infanterie coloniale, devaient descendre en gare de Landerneau dans quelques minutes. A l'arrivée du train, les agents de l'autorité se trouvaient là et n'eurent aucune difficulté à découvrir deux militaires, dont l'un, le visage ensanglanté, reconnut avoir participé à la rixe. D'après l'enquête, voici ce qui a dû se passer : Deux militaires, attendant l'arrivée du train pour Landerneau, se trouvaient sur le quai d'embarquement, où ils durent avoir un échange de paroles un peu vives avec un groupe de jeunes gens de 18 à 20 ans. L'un de ceux-ci lança par derrière, au soldat Meudec Louis, tailleur du régiment en garnison à Landerneau, un vigoureux coup de poing qui l'envoya rouler sur la voie, où sa figure heurta, dans sa chute, le rail avec force, lui occasionnant même une sérieuse blessure. Un camarade qui l'accompagnait voulut prendre fait et cause pour le blessé ; à son tour, il fut fort malmené par quatre ou cinq jeunes gens, lesquels s'acharnèrent sur leurs victimes. Sur ces entrefaites, arrivèrent d'autres militaires, dont deux gradés, un sergent et un caporal, qui voulurent s'interposer pour faire cesser la bataille. Mal leur en prit, car la bande des civils grossissait toujours et bientôt la mêlée fut générale. De vigoureux horions furent échangés, coups de poing, coups de pied, coups de ceinturons, et même l'un des civils s'était armé, soit d'un rasoir, soit d'un couteau. Aussi plusieurs blessés portent les traces indéniables de la participation à la bagarre. Grâce à la rapide et intelligente enquête menée par la gendarmerie de Landerneau, cinq civils habitant la ville sont aujourd'hui compromis dans cette affaire (La Dépêche du 27/2/1924). La fin de l'histoire dans La Dépêche du 31/5/1924. |
1924 | Encore un drame sur la ligne Paris-Brest : Un homme se jette sous un express et est décapité. Landerneau, 22 juillet (de notre correspondant particulier) - Ce matin, vers 6 h 30, près de la station de La Roche-Maurice, au passage de l'express Paris-Brest, un journalier, François Autret, âgé d'une soixantaine d'années, travaillant chez un entrepreneur de Landerneau et habitant La Roche s'est jeté sur la voie et a été décapité. Le malheureux qui était neurasthénique avait quitté son domicile vers 5 h 30. Les constatations d'usage ont été faites par M. Bazin, maire de La Roche et les gendarmes de Landerneau. (Ouest-Eclair du 23/7/1924). Voir aussi La Dépêche du 23/7. |
1926 | Au passage à niveau de la voie ferrée : Dans la nuit de mercredi à jeudi, vers minuit, s'est déroulée une affaire assez sérieuse au passage à niveau de la vieille route de La Roche-Maurice. Deux commerçants de Landerneau, MM. L..., revenant de la foire de Landivisiau en automobile, se décidèrent à grimper le vieux chemin vicinal qui conduit au bas-bourg, au lieu d'emprunter les quatre kilomètres de la route nationale qui conduit directement à Landerneau, cette voie étant en mauvais état. Comme la barrière de la voie ferrée était fermée à cette heure de la nuit, ils entreprirent de réveiller le garde-barrières en faisant fonctionner la trompe de leur voiture. Mais la cacophonie fut si bruyante, que les habitants des maisons voisines furent réveillés. Quelques-uns se mirent à leurs fenêtres, d'autres se levèrent pour aller se rendre compte de ce qui se passait. Mais, avant leur arrivée, des cris au secours se faisaint entendre. A ce moment trois hommes étaient aux prises, dont l'un, le garde-barrières Croizé, recevait force horions. Que c'était-il passé exactement ? C'est ce que l'enquête de gendarmerie va permettre rapidement d'établir, car plusieurs personnes auraient été témoins de cette malheureuse scène, où le pauvre employé de la voie a été blessé assez sérieusement d'après le certificat médical qui lui a été délivré par un docteur de Landerneau. Un repos complet de cinq jours lui aurait été ordonné (La Dépêche du 13/11/1926). |
1930 | Rien de nouveau : En 1930, le PN est encore équipé de barrières pivotantes en bois à deux vantaux et éclairé au pétrole (source Jean Pierre Nennig, in Le Chemin de fer de Bretagne Nord). |
1942 | Mitraillage de la halte : Le 23 juillet, avant 16h30, la halte de la Roche-Maurice a été mitraillée par les alliés, la gérante et quelques passagers sont blessés. L'attaque semble avoir été initiée à partir de Plouenan vers 16 h 10 et s'est poursuivie sur Taulé-Henvic, Pleyber-Christ, St-Thegonnec et La Roche, pour se terminer à Landerneau à 16 h 30. Mme Félicité Croizé, gérante de la halte, se distingua par sa bravoure et fut décorée de la Légion d'Honneur (voir précisions plus bas). |
1943 | Autre mitraillage de la halte : Le 30 août, deux avions anglais mitraillent à la hauteur de la Roche-Maurice un train de voyageurs parti de Brest alors que celui-ci croisait un autre train transportant lui, des marchandises. Bilan: 2 morts et 7 blessés graves (voir précisions plus bas). |
1945 | Accident mortel : une jeune fille est traînée par un train sur 270 mètres. Un bien triste accident a jeté lundi dernier la consternation à la gare de La Roche. Il était 18 h. 30 lorsque Mlle Mauricette Le Goff, âgée de 17 ans, originaire de Brest, repliée à La Roche, voulut traverser la voie ferrée. Malheureusement, un train de marchandises arrivait à ce moment et Mlle Le Goff fut happée par la machine et traînée sur une longueur de 270 mètres. La victime devait décéder quelques instants après. M. le docteur Louis Bastien (ou Bazin ?) a fait les constatations d'usage et la gendarmerie a procédé à l'enquête. Nous avons remarqué sur les lieux MM. Morvan, maire de La Roche ; Rouvière, chef de gare de Landerneau et MM. Blaise et Vachon. Nous adressons nos bien sincères condoléances à la famille.(Ouest-France du 18/4/1945) |
1950 | Fonctionnement normal : Chaque jour plusieurs omnibus s'arrêtent à la halte, 5 allant vers Morlaix, 6 allant vers Brest. Le premier omnibus du matin est "le train ouvrier" qui à 6 h 30 transporte vers Brest les 90 ouvriers de l'Arsenal et des entreprises de Brest. Le retour a lieu à 19 heures. (source site internet de La Roche). Les animaux de l'élevage de Monsieur Jouan de La Fonderie sont embarqués dans ces trains. Les castors, renards argentés, et autres animaux à fourrure, rejoignent la gare de Landivisiau où leurs caisses sont transbordées dans l'express. (source De la vapeur au TGV) |
1955 | Installation de barrières oscillantes : Le 29/9/1955, les travaux étaient terminés (source Ouest-France). |
1970 | Passage automatique : Avis de la SNCF - PN 291 : le 18 novembre 1970, suppression du gardiennage, des barrières et des portillons, remplacement par des demi-barrières automatiques et des signaux lumineux. (Le Télégramme du 14 et 15/11/1970) |
1976 | Une septuagénaire tuée par un autorail en gare de La Roche : Le brouillard est à l'origine de l'accident qui s'est produit, samedi à 9 h. au passage à niveau de La Roche-Maurice. Mlle Madeleine Elléouet, 75 ans, assistante sociale de l'armée, domiciliée au 3, rue des écoles à La Roche, se trouvait dans la salle d'attente de la petite gare. En entendant le train qu'elle devait prendre, elle entreprit de traverser les voies, au moment même où survenait un autorail. Autorail qu'elle ne vit pas du fait de l'épais brouillard qui régnait à cet endroit. Projetée contre un poteau de signalisation, Mlle Elléouet fut tuée sur le coup. (source Le Télégramme du 9/2/1976, après une information donnée par Michèle). Selon mon informatrice, l'autorail "n'aurait pas marqué l'arrêt à l'endroit dédié". Madeleine Elleouet était la tante d'Yves Elleouet, l'écrivain et peintre rochois bien connu. |
1982 | Saccage de la voie par des éleveurs de porcs dans la nuit du 18 au 19/2/1982 : Les cours du porc étaient beaucoup trop bas pour que les éleveurs puissent vivre décemment. Edith Cresson, alors ministre de l'agriculture, peine à défendre les agriculteurs, dans le cadre de l'Europe Verte à Bruxelles. C'est la "crise du porc". En conséquence, dans la nuit du jeudi au vendredi, une trentaine de producteurs de porcs finistériens appartenant au CDJA ont voulu faire entendre leurs difficultés et leur désarroi, en saccageant la gare de la Roche-Maurice : ![]() Voir la photo ci-dessus en plein écran ![]() Voir la photo ci-dessus en plein écran Peu après, Roc'h Morvan, journal de l'opposition municipale, dans son n° 34 de mars 1982, publie un commentaire X
A propos de l'agriculture Les exactions par des commandos de jeunes agriculteurs à La Roche-Maurice ou ailleurs ont suscité un certain nombre de commentaires sur la situation du monde agricole. Chacun admet aujourd'hui que ces opérations commandos ont des visées politiques indiscutables car elles sont menées par des hommes politiquement engagés dans le camp des libéraux et qui affichent d'ailleurs clairement leurs opinions. Tout ce tintamarre est visiblement destiné à discréditer l'action du nouveau gouvernement et à faire croire que si l'agriculture a aujourd'hui un certain nombre de problèmes (ce qui est vrai) cela serait dû au nouveau ministre de l'agriculture (ce qui est bien sûr totalement erroné). La vérité est que si de nombreux agriculteurs (pas tous) sont dans une situation difficile aujourd'hui, c'est que la gestion des gouvernements précédents a été catastrophique pour l'agriculture : Si donc aujourd'hui les agriculteurs " perçoivent le manque de revenu comme une injustice " (ce qui est d'ailleurs légitime pour une bonne partie d'entre eux) le fait de vouloir imputer cela au nouveau gouvernement relève du mensonge ou de la calomnie délibérée. Le gouvernement est certainement très conscient de la situation difficile que vit actuellement l'agriculture. Mais cette situation ne pouvait être redressée en quelques mois !
Il est évident que tout ne sera pas changé en un jour, d'autant que le taux élevé d'inflation auquel nous sommes arrivés sous le gouvernement BARRE nous rend peu compétitifs par rapport à d'autres pays de la communauté. La baisse du taux d'inflation en France apparaît ainsi comme une condition du rétablissement durable de notre agriculture. Le souci du gouvernement est d'agir dans cette direction. Son objectif est d'oeuvrer pour une plus grande solidarité et plus de justice sociale. C'est pourquoi nous pensons que son action doit être encouragée et soutenue et non pas dénigrée. Malgré l'optimisme de l'article précédent, la situation ne semble pas meilleure quelques années plus tard X
Depuis des mois, on a assisté à l'effondrement des cours du porc ", affirme la F.D.S.E.A. du Finistère. Les chiffres se passent de commentaires : prix moyen du kilo de porc en 1982 : 10,56 F ; prix moyen au 1er janvier 1983 : 9,96 F. En février il tombe à 9,90 F ; en mars, à 9,74 F ; le 21 avril, à Châteauneuf, il est vendu 9,10 F. Parallèlement à cette chute libre, le chapitre " charges " s'alourdit. Depuis deux mois, les aliments pour bétail ont augmenté de 1,5 % par mois. Or les trois quarts du prix de revient des éleveurs de porc sont constitués par la nourriture. Poussés par les pouvoirs publics à de lourds investissements (une " place " de truie coûte 22 000 F), les agriculteurs étranglés constatent que les décisions agro-alimentaires européennes aggravent leurs charges et que les montants compensatoires subventionnent l'exportation des porcs hollandais ou allemands. C'est bien, en effet, dans le cadre de l'Europe que se décide la politique agricole bretonne. Le marché breton est en quasi-équilibre. La moindre variation fait donc chuter ou remonter les cours. Alors que la dernière crise du porc en 1980 avait pour origine l'achat par la C.E.E. à des pays tiers (l'Allemagne de l'Est notamment), les difficultés sont aujourd'hui strictement européennes : le cheptel des Pays-Bas a augmenté de 4,8 %, celui de l'Allemagne de 2,4 %. " Le surplus est bradé chez nous ", accuse la F.D.S.E.A. du Finistère. Cette situation est aggravée par une cause artificielle, les fameux montants compensatoires européens. " Un importateur français de porc hollandais reçoit 0,93 F par kilo de viande, tandis que l'exportateur hollandais reçoit 0,49 F : cela fait au total une prime de 1,42 F d'écart ", explique un économiste breton. " Inventé en 1969, ce système défavorise les pays à monnaie faible, comme la France. La Bretagne est donc doublement pénalisée : région d'élevage hors sol (12% seulement de la production agricole est végétale), elle achète à l'étranger des aliments plus chers depuis la dévaluation du franc, elle exporte plus difficilement à cause des montants compensatoires. La concurrence est favorisée et la compétitivité mise en cause. " (source journal Le Monde du 27/4/1983) 1983-1984 : le porc dans la tourmente des MCM Avant l’euro, la CEE avait essayé les montants compensatoires monétaires (MCM) pour protéger les prix agricoles des fluctuations monétaires. Un lourd handicap pour l’agriculture bretonne. C’est la baisse des cours du porc en dessous de 10 F/kg (1,50 €) qui en début d’année 1984 provoque la colère des éleveurs bretons. Alors que le porc tombe à 9,52 F/kg (1,45 €), le coût de revient est estimé à 10,60 F/kg (1,60 €). Les petits éleveurs évaluent à environ 12 F/kg (1,82 €) le prix nécessaire pour leur laisser l’équivalent d’un salaire mensuel charges comprises de 8 340 F (1 270 €). (source Le paysan breton). |
1985 | Suppression de la maison de garde : Plus de salle d'attente pour les voyageurs, ils devront attendre le TER dans des abris placés sur les quais. |
1990 | Une voiture déchiquetée par un train, un mort : Une collision terrible s'est produite, vendredi à 20 h 30, entre le corail Paris-Brest et une voiture, au passage à niveau de la gare de La Roche. L'automobiliste est mort sur le coup. Roger Kerlidou, 63 ans, célibataire, remontait du Bas-Bourg vers son domicile Grand'Place, lorsque, pour une raison indéterminée, son véhicule s'est imobilisé sur la voie au moment où les demi-barrières s'abaissaient. Un automobiliste arrêté de l'autre côté est descendu de voiture pour tenter de pousser le véhicule de M. Kerlidou. Mais entre la fermeture des barrières et l'arrivée du train, il n'y a que treize secondes. Il a eu juste le temps de se reculer quand a surgi le train qui devait projeté la voiture de Roger Kerlidou sur un transformateur, à 20 mètres du passage à niveau. De la voiture déchiquetée les sauveteurs ont sorti le corps sans vie de Roger Kerlidou. Le dernier wagon de l'express s'est arrêté à 200 mètres de la gare. Le conducteur a voulu prévenir de l'accident en lançant des fusées de détresse qui ont provoqué un début d'incendie de broussailles, rapidement maîtrisé par les pompiers de Landerneau. (source Ouest-France du 13/3/1990, après une information donnée par Michèle). Selon mon informatrice la courageuse personne qui a essayé de porter secours à Roger Kerlidou était Jacky Bagnariol. |
2006 | Accident mortel : Le 21 novembre 2006, une automobile se présente sur le passage à niveau de La Roche-Maurice au même moment qu'un TER Rennes-Brest lancé à 118 km/h. La collision est violente, la voiture pulvérisée et sa conductrice, Alla Caroff, 42 ans, est tuée sur le coup. Le système d'avertissement de l'arrivée des trains (signal lumineux, sonnerie, abaissement des demi-barrières) est mis en cause : avec certains types de TER, le "shunt" électrique par les essieux de la machine ne serait pas fiable, et la présence du train dans le canton ne serait donc pas toujours détectée par le système d'avertissement. La SNCF a été condamnée en octobre 2016, mais a fait appel. On notera, quand même, que le retour à l'ancien système à pédale mécanique, abaissée par le contact des roues, est en cours sur le Réseau Ferré Français. |
2013 | ![]() La halte TER de La Roche-Maurice a bénéficié d'une rénovation fort appréciée des voyageurs toujours plus nombreux. La gare est aujourd'hui équipée de deux nouveaux abris, de nouvelles corbeilles et de nouveaux valideurs de tickets.
En 2013, 12.700 voyages ont débuté ou se sont terminés à la gare de La Roche-Maurice. En cinq ans, "cette fréquentation a progressé de plus de 50 %". Destination forte, La Roche-Maurice/Brest pour 45 % des voyages domicile-travail et 40 % pour des déplacements scolaires. Pour accompagner cette dynamique, de septembre à juin, dix arrêts supplémentaires par semaine ont été créés par la Région en cinq ans. (source Ouest-France du 25/01/2014) |
2020 | Accident mortel de 2006 (suite) : La SNCF ayant fait appel, un second procès s'était donc ouvert en février 2019, devant la cour d'appel de Rennes, qui a confirmé, le mardi 26/5/2020, la condamnation de la SNCF pour homicide involontaire. Quatorze ans après les faits, la juridiction a rendu sa décision. Elle confirme la condamnation de la SNCF pour homicide involontaire et lui inflige 200.000 EUR d'amende, comme en première instance. La SNCF devra également régler 135.000 EUR de dommages et intérêts à la famille de la quadragénaire décédée, « éreintée par quatorze longues années de procédure judiciaire », souligne son avocat, Ronan Appéré. « La cour a ajouté, à mon sens, une faute d'omission caractérisée de la SNCF, commente l'avocat brestois. L'accident était bien lié à un problème de déshuntage, un dysfonctionnement bien connu de la SNCF. Mais ici, l'information relative aux ratés de fermeture n'avait pas été remontée à la direction nationale ». La SNCF n'a « pas encore pris de décision » pour un éventuel pourvoi en cassation. « Nous devons étudier le dossier », indiquait-elle ce mardi soir. |
Le schéma qui suit a été élaboré le 13/12/1893 pour la création de l'annexe (ADB 592 E DEPOT 37). Les éléments à créer, à ajouter ou à déplacer sont dessinés en rouge. On y voit l'emplacement de la bascule : celle-ci devenait nécessaire pour peser les colis qui étaient stockés dans l'annexe avant de prendre le train.
De plus, ce plan a le mérite de décrire le rez-de-chaussée de la maisonnette et je peux constater qu'elle correspond tout à fait à celle de Pont-Christ, que j'ai bien connue. A la différence près toutefois que le plan est inversé par rapport à cette dernière, la gauche est à droite et vice-versa. Ce qui montre la volonté de la Compagnie de l'Ouest d'uniformiser ces constructions.
La salle d'attente est bien décrite. On y voit l'emplacement des bancs fixés le long des murs. Le poste de travail de la gérante de halte et le guichet de distribution des billets. L'âtre de l'ancienne cheminée (en pointillés) a été supprimé lors de la création de la halte, mais le conduit existe toujours en hauteur et le poêle peut s'y brancher.
La pièce contigüe est privative, elle était fort probablement utilisée comme cuisine car elle dispose d'une cheminée. Avant que le PN ne devienne une halte, la salle d'atente était, bien sûr, inutile et la famille de la garde-barrières l'utilisait comme cuisine. C'était ainsi que cela se faisait dans les PN 290 et 289. Le plan ne l'indique pas, mais à l'étage il y avait deux pièces. La maisonnette possédait des combles, au dernier niveau, éclairés par un oeil-de-boeuf sur chaque pignon. Ces combles n'existaient pas au PN 289, à Pont-Christ, ni au PN 290, à La Roche-Blanche.
A l'extérieur un escalier droit permettait de descendre vers le sous-sol et le jardin. Dans ce jardin, il y avait un puits.
En 1894, après les travaux de construction de l'annexe, il y avait toujours deux double-barrières pivotantes de 4,15 mètres d'ouverture.
Le PN 291 au début du 20è siècle. Les deux voies sont en place.
Le PN 291 au début du 20è siècle.
![]() Les nouvelles barrières oscillantes furent installées en 1955. | ![]() |
![]() ... et puis la maison de garde a été détruite en 1985. | ![]() Le passage à niveau aujourd'hui |
Dates | Garde-barrières titulaires | Cheminot | Commentaire |
Après 1968 et jusqu'en 1970 | Des intérimaires dans la journée + un veilleur de nuit, M. Roussel, dans la guérite sur le quai. Jusqu'en 1970, date d'installation des barrières automatiques. | ||
en 1968 | Jeanne Saliou, veuve Berthou ° 1933 - Kerlaz + 2021 - Briec | Voir plus bas une présentation de son travail en tant que gérante de halte publiée en 1968. D'après une autre source, elle aurait quitté La Roche pour Brest en 1967. | |
en 1962 | Mme Gafa Lucienne, veuve ° 1926 - Oujda (Maroc) | Jean Mordelet ![]() | |
en 1954 | Anne-Marie Jegou ° 1907 - St-Nicodème (22) + 1984 - Pabu (22) | Jean Mordelet, cantonnier SNCF ° 1903 - Callac (22) + 1964 - St-Nicodème (22) | |
en 1948 | M. Simon, chef de gare | ||
1926-1946 | Félicité Orhant ° 1896 - St-Didier (35) + 1972 - La Roche | Pierre Croizé ° 1889 - Etrelles (35) + 1971 - La Roche | Mme Croizé fut remarquée pour sa bravoure lors du mitraillage de 1942 |
1901-1911 | Marie-Françoise Nicolas ° 1866 - Le Relecq, Guipavas + 1936 - La Roche-Maurice | Yves Macquer ° 1855 - Plouigneau + 1898 - La Roche-Maurice | Yves Macquer étant décédé assez tôt, la gérante habite la halte avec son père, Louis Nicolas, retraité des chemins de fer |
1881-1896 | Adèle Le Roux ° 1843 - La Forest-Landerneau | Pierre Rumeur ° 1835 - Berrien + 1906 - Huelgoat | |
1872-1876 | Jeanne Yvonne Le Roux ° 1841 - St-Thegonnec + 1925 - St-Martin-des-Champs | Guillaume Floch, chef d'équipe ° 1836 - St-Thegonnec + 1894 - Maison de garde Trojou, Plouigneau | |
en 1866 | Perrine Jeanne Goupil & Pierre Allain ou Joséphine Peliot & Emmanuel Le Franc | Les recensements de La Roche manquent souvent de précision : la femme est souvent qualifiée de "ménagère" alors qu'elle est "garde-barrières". Ici, il faudra trouver d'autres archives pour choisir le couple. | |
Les dates sont les périodes minimales où la garde-barrières a exercé au PN 291. Ce tableau reste à complèter. |
Entre 1955 et 1970,
vue des barrières oscillantes,
de la guérite du gardien de nuit
et des sanitaires sur le quai.
Entre les deux,
un chariot à bras porte-colis.
Au premier plan,
le toit du "Café de la gare",
au fond l'Elorn
s'écoule tranquillement.
Comment expliquer ces nombreux mitraillages aériens par les alliés à La Roche ?
Nombreux car aux deux qui sont décrits ici, plus bas, il faut ajouter un 3ème qui se produisit le 22 juillet 1944, au niveau de La Roche Plate : Eugène L'ABBE, mécanicien et Vincent MADEC, chauffeur, perdirent la vie sur leur locomotive .
Réponse : il est clair que la configuration des lieux, la rectitude de la voie ferrée depuis un peu avant le PN 290 jusqu'à un peu après le PN 291, permettait aux avions de viser efficacement leur cible, dans un sens ou dans un autre.
Vincent MADEC dans "Agents de la SNCF signalé comme ayant été tués en service par fait de guerre" (source archives SNCF) :
Vincent Madec, non mobilisé, manoeuvre auxiliaire, adresse Coasero en Ploujean, né le 12/8/1924, célibataire. Date du décès : 22/7/1944 - Jambe coupée - brûlures par balles au cours du mitraillage par avion. Mairie où le décès a été déclaré : La Roche.
Eugène L'ABBE : pas d'informations supplémentaires. X
Mais qui visaient-ils ?
Dans nos trois cas, il y a toujours des trains impliqués dans ces mitraillages. On pourrait penser qu'ils tiraient sur des troupes allemandes voyageant dans ces convois, mais le mitraillage du 23 juillet 1942 qui fut effectif sur quelques 50 km fait plutôt penser à un mitraillage d'intimidation... Dans lequel, les victimes furent les civils ! Est-ce que les interventions alliées n'ont pas été quelques fois inconsidérées ? On commence par Merz-el-Kebir et on finit par La Roche !!! Et ce sont toujours les notres qui trinquent. Tri-ble-die !
1 - Mitraillage du 23 juillet 1942 :
Ce mitraillage a été réalisé par les alliés, la RAF en l'occurence. Quelques rapports des responsables de la SNCF et d'autres sources nous permettent de relater la manière dont il s'est déroulé. L'attaque semble avoir été initiée à partir de Plouenan vers 16 h 10 et s'est poursuivie sur Taulé-Henvic, Pleyber-Christ, St-Thegonnec et La Roche, pour se terminer à Landerneau à 16 h 30.
Plouenan | Une locomotive est visée au départ. La rafale, trop haute, est passée au dessus de la machine pour venir atteindre une maison opposée au bâtiment des voyageurs (BV). 5 personnes ont été blessées dont 2 grièvement. Un cheval a été tué. |
Taulé Henvic | La gare est mitraillée au passage. Rafale trop haute. Seul un bâtiment est touché à la toiture. |
Pleyber-Christ | Le chantier d'extension des voies est visé, du côté de la partie Est. 2 agents de l'entreprise DUMETZ sont atteints légèrement. 6 wagons criblés dans leur superstructure. Fil de contrôle du DR n°1 coupé. Quelques fils de l'artère Nord PTT sont aussi coupés. |
St-Thégonnec | Les hangars de la station magasin étaient vraisemblablement visés. Le magasin C a surtout été atteint à sa partie ouest. Criblé de balles. Une soixantaine de personnes travaillaient à l'intérieur. Personne d'atteint. Quelques balles sur le quai II, le BV (bâtiment de voyageurs) et l'abri du quai I. |
La Roche | Comme c'était peu de temps après le passage du train I584 (16 h 23) des voyageurs et diverses personnes venant les accompagner se trouvaient dans la salle d'attente et sur le quai à proximité immédiate du BV (bâtiment des voyageurs). Mme Croizé, matricule n° 177669, gérante de halte de 1ère classe, était à son guichet, préparant un billet passe-partout pour Carhaix. Un bruit d'avions se faisant entendre, plusieurs personnes qui se tenaient dans la salle se précipitèrent à la porte pour voir ce qui se passait. Une rafale balaya à ce moment le bâtiment des voyageurs. Quatre personnes furent atteintes :
Ces 4 personnes étaient venues accompagner Melle Suzanne SIBIRIL, 21 ans, habitant Brest et réfugiée à Carhaix. Mme CROIZE, à son guichet, a été touchée par un éclat de balle de 20 m/m explosive, qui a traversé la cloison en sa partie inférieure, lui a traversé la jambe droite au-dessus du mollet pour venir se loger dans la jambe gauche. "L'examen radioscopique n'a pu encore être fait en raison de la panne d'électricité qui existait. Le docteur Bazin la soigne", note l'inspecteur de la SNCF. Plus tard, la gérante de la halte sera soignée à Landerneau. Le lendemain le chef de gare du lieu trouve son état satisfaisant, mais sans être en possession du bulletin de visite ni des certificats médicaux. Pourtant une fiche d'agent sinistré, établie par la SNCF, contient la mention "Fracture compliquée du plateau tibial droit et plaie à la jambe gauche." "Je me dois de faire ressortir, écrit l'inspecteur de la SNCF, l'attitude courageuse de Mme CROIZE, sur laquelle les personnes présentes sont toutes d'accord. Sérieusement touchée, et sentant le sang lui couler aux jambes, elle remercia les personnes qui s'offrait à l'aider, s'efforçant elle-même d'étancher le sang, pour les prier de s'intéresser aux autres personnes blessées qui réclamaient du secours : en particulier M. BRIAND qui paraissait très grièvement atteint. Je vous propose à ce sujet de la citer à l'ordre du jour de la Région." Parmi les personnes devant emprunter le I584 se trouvaient des infirmiers qui prodiguèrent sur le champ les soins immédiats aux blessés. Le Docteur Bazin, alerté par le téléphone de la halte, vint très rapidement sur les lieux. Par ailleurs, on releva quelques avaries matérielles : Un an plus tard Mme Croizé, née Félicité Orhant, fut décorée de la légion d'honneur. Le Courrier du Finistère du 4/9/1943 décrit l'événement : "Dans le bureau de M. l'ingénieur-chef d'arrondissement de Rennes, M. Soulard chef d'exploitalion de la région de l'Ouest à Paris, chevalier de la Légion d'Honneur, a remis la croix de la Légion d'Honneur à Mme Croizé Félicité, gérante de la halte de première classe de La Roche. Le texte de la citation dont Mme Croizé vient d'être l'objet précise en termes éloquents les circonstances au cours desquelles la courageuse gérante de la halte a manifesté son sens profond du devoir professionnel et du devoir social : "Bien qu'assez grièvement blessée à son guichet le 23 juillet 1942, au cours d'une attaque aérienne, a demandé que les personnes atteintes par les rafales de mitrailleuses soient soignées avant elle. A elle-même aidé à donner des soins à un jeune homme grièvement blessé et assuré son service jusqu'à épuisement de ses forces." Mme Croizé est la première cheminote ainsi décorée. Nos très vives félicitations." |
Landerneau | Vers 16h30, les trains I564 et 2796 en gare de Landerneau sont mitraillés également. 13 voyageurs sont blessés sur les quais. Parmi les victimes on compte :
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2 - Mitraillage du 30 août 1943 :
Le train omnibus Brest-Morlaix, de 13 h. 18, doubla un train de marchandises au départ de la gare de La Roche, tandis qu'un avion mitraillait celui-ci. Le dernier wagon du train omnibus fut atteint. Deux voyageurs furent tués : M. de Marchi, mécanicien retraité de la S.N.C.F. et M. Le Goff, employé de commerce de Plounéour-Ménez ; M. Louis Gogé, eut les intestins perforés et succomba chez lui deux heures après (il avait 68 ans). Grièvement blessée : Mme Monot, de Brest, réfugiée à Guingamp. Blessés : M. et Mme Marc et leur fils Jean, 6 ans, de Lambezellec ; M. Tunze-Priduer, St-Brieuc ; M. Fustec, boucher à Lanmeur. (Le Courrier du Finistère du 4/9/1943)
Ces métiers que l'on croyait réservés aux hommes.
Madame "la chef de gare" de La Roche-Maurice : "Oui, c'est assez féminin, finalement... cela permet d'être avec ses enfants"
On est bien loin ici de la grande gare froide et triste où déambulent des hordes de voyageurs. Le local est petit et par la fenêtre on entend chanter les petits oiseaux. Et pour ajouter au charme de l'endroit, le chef de gare s'appele Madame... Mais à la S.N.C.F, où j'on sait ce que perler veut dire, on rectifie bien vite : " Les femmes en réalité ne peuvent pas être chefs de gare, mais seulement gérantes de haltes. " En langage courant, ceci veut dire qu'elles ne sont pas admises à occuper un poste là où les trains se garent mais seulement là où ils passent et s'arrêtent mais ne sont pas entreposés.
Nuance dont ne se soucie guère l'usager qui ne connait que "la" chef de gare quand ce n'est pas la "chefesse" de gare. En toute amitié d'ailleurs, car dans ces haltes règne généralement une ambiance de cordialité.
"Il faut faire très attention"
Sur le seul tronçon Morlaix-Brest, on trouve trois gérantes de halte : à Guimiliau, Mme Puill dont le mari est à la voie ; à La Forest-Landerneau, Mme Huitorel dont le mari est à l'exploitation et à La Roche-Maurice, Mme Berthou, veuve d'un employé de la S.N.C.F.
"On voit passer 25 trains chaque jour, dit l'hôtesse de La Roche-Maurice, dont 11 s'arrêtent. Mais même ceux qui ne font que passer nécessitent du travail. Il y a le passage à niveau à fermer et le train à cantonner ." De nombreux gestes à accomplir avec précision et rigueur par conséquent : "Il faut faire très attention pour éviter des erreurs faciles à commettre." Mme Berthou reconnaît qu'une fois mise au courant du fonctionnement des divers appareils de la halte, ce n'est pas trop compliqué. "Cependant tous les trois ans, nous passons un certificat de sécurité pour voir si la routine n'a pas eu raison de nos connaissances."
"Cantonner le train". L'article du journal n'explique pas précisément ce que faisait la gérante de la halte. Mais le principe est le suivant. Du fait de la non-adhérence des roues des trains sur les rails, la distance de freinage est très longue. Le mécanicien qui attendrait de voir un autre train devant lui pour freiner, s'exposerait à le tamponner de façon certaine. Au moins en cas de vitesse courante et surtout en présence de courbes de la voie, qui ne laissent apercevoir le train qui précéde que très tardivement. Le problème a été résolu de la façon suivante :
La voie est découpée en "canton" qui peuvent parfois atteindre 20 km. Un convoi ne peut s'engager sur un canton que si aucun train ne s'y trouve.
Notre gérante de la halte de La Roche, fermait donc l'entrée dans le canton qui précédait le PN 291, dans un sens ou dans l'autre selon la voie concernée, et l'ouvrait quand le train était reparti. Elle faisait cela pour tous les trains qui s'arrêtaient. L'article d'Ouest-France semble dire qu'elle le faisait aussi pour les trains qui ne s'arrêtaient pas. Cela n'est pas impossible s'il n'y avait pas de block automatique sur une portion de voie importante autour de La Roche.
X"Dans une "mini-gare" on doit savoir tout faire"
Dans une grande gare, chacun est spécialisé. Ici, il faut faire de tout... un peu : cantonner les trains donc aux divers tableaux et fermer et ouvrir les barrières, mais aussi délivrer des billets, donner des renseignements, enregistrer colis et bagages, faire la comptabilité, tenir le cahier d'enregistrement des dépêches où tout est consigné. Mais comment faire quand se présentent des voyageurs alors que la gérante est occupée à toutes ces tâches ? - "Sécurité d'abord, voyageurs ensuite. Il n'y a pas à hésiter. En fait, ajoute avec le sourire le chef de lamini-gare, tout se passe sans histoires. Les gens sont aimables."
"D'où débarque-t-il celui-là ?"
D'ailleurs dans la minuscule salle d'attente, tout le monde se connaît. "Ici nous avons surtout comme clients des ouvriers de l'arsenal de Brest et de la pyrotechnie, des scolaires et des femmes, qui s'en vont faire leurs achats aux villes voisines. En attendant le train, ils bavardent gentiment entre eux. A tel point que quand arrive une nouvelle tête, on est tenté de se dire : "D'où débarque-t-il celui-là ?".
L'été, il y a davantage de variété : promeneurs et groupes d'enfants apportent à la halte la note des vacances. Autant dire que ce métier de chef de gare, quand il est exercé à cette échelle presque familiale convient à une femme et la S.N.C.F. l'a bien compris. "Oui, c'est assez féminin finalement", admet notre gérante. "Et comme on est logé cela permet d'être avec ses enfants."
Le pays du sourire
Mme Berthou, qui commence sa journée à 6 heures, a une remplaçante, Mlle Le Goff , qui la supplée de midi à 14 h. et de 17 h. à 21 h. La nuit, un garde, M. Roussel, se charge de la barrière.
- A propos de cette barrière, les automobilistes ne sont-ils pas trop irascibles ?
- Oh non, pas du tout. il nous connaissent et ils attendent sans semontrer impatients. A Pont-Queau, où j'étais auparavant, c'était parfois différent. Mais à La Roche tout le monde est courtois.
- Certaines fois, pourtant, quand on est pressé, vous le savez bien, c'est rageant de se voir fermer la barrière au nez.
- Bien sûr. Mais les gens savent qu'on est là pour assurer leur sécurité. Dans ces cas-là, on les entend lâcher "Oh zut". Et on fait d'un air consterné : "Oh oui zut". Et tout le monde sourit !
Ainsi donc Messieurs les voyageurs, quand vous verrez "une" chef de gare agiter le "guidon de départ" avec le sourire, ne lui ménagez pas le vôtre : elle veille sur vous.
Alain CABON
Louise Le Goff à la manoeuvre des barrières. Sur le perron, Mme Berthou.
La gare de La Roche-Maurice
La gare de La Roche-Maurice : direction Landerneau, Brest, terminus ; direction Morlaix, Rennes et Paris. Au début du siècle, la gare avait un trafic plus important que de nos jours. Presque tous les trains s'y arrêtaient. On pouvait se rendre à Landerneau et être sûr de retourner dans les deux heures suivantes. La gare a connu sa prospérité grâce à sa fréquentation par les ouvriers. Une centaine de cartes d'ouvriers hebdomadaires étaient délivrées à l'époque. Seul inconvénient, ce train d'ouvriers ne s'arrêtait à La Roche-Maurice, alors que les omnibus s'y arrêtaient. C'est à la demande du maire de l'époque, M. Hervé Morvan, que la SNCF donna satisfaction à sa requête pour que le train dit "ouvrier" s'arrêtât à La Roche le matin et le soir.
Les ouvriers venaient de La Roche mais aussi de Plouneventer, Saint-Servais. Plusieurs arrivaient à biclycette. De mémoire de Rochois, jamais aucun vélo laissé à la gare pour la journée n'a été volé. 1 Par mauvais temps, en attendant le train, les passagers s'engouffraient dans la pièce du bâtiment de gare dit "la lampisterie".
La Roche avait un préposé aux barrières qui logeait avec sa famille dans la maison de la gare. Ce bâtiment avait pour l'époque un confort enviable. Un préposé aux barrières de nuit avait quant à lui une guérite.
Les trains fonctionnant au charbon, avaient la triste réputation de souiller la lessive fraîchement étendue sur l'herbe ou les draps au fil. Gare à l'inattention de certaines ménagères.
Certains commerçants recevaient en gare de La Roche leurs stocks de marchandises. Ainsi, le dépôt de la fromagerie de Lanneuffret venait en carriole prendre livraison de ses fromages. De même, des ballots de laine étaient déchargés en gare pour les tricoteuses qui faisaient les marchés.
Inutile de le souligner, comme dans toutes les gares à passage à niveau, l'angoisse des chevaux pour le traverser.
Les départs en retaite des cheminots étaient annoncés, loin avant d'arriver en gare, par des sifflements répétés des locomotives décorées. A leur descente, les retraités étaient accompagnés de klaxons et de chants.
Le modernisme eut raison de tout ce passé. En 1974, les signaux électriques de l'époque ont été débranchés et en 1984 la maison de garde s'écroula sous les coups de boutoir d'une pelleteuse.
Par le Club de La Roche-Maurice
Publié dans Terre d'embruns - Les aînés ruraux racontent
Ed. Cheminements, gens d'ici 2005.
1 Je peux le confirmer, dans les années 1965-1970, je rangeais mon vélo ou même mon vélomoteur sur le quai quand je prenais la micheline pour aller à Brest : ils n'ont jamais disparu, je les retrouvais au retour.
La maisonnette du passage à niveau 292 a été démolie. Elle existait encore en 1978, comme en témoignent les vues aériennes de l'IGN sur le site "Remonter le temps".
Plus bas, une vue de 1966, avec la maisonnette du passage à niveau, et une autre de 1997, sans la maisonnette.
Dates | Garde-barrières titulaires | Cheminot | Remarques |
1962-1968 | Yvonne Guillou ° 1927 - La Roche-Maurice + 1999 - Rue du Verger, La Roche | Joseph Bescond ° 1925 - Pencran + 1990 - La Roche | |
1947-1954 | Rose Marie Ropars ° 1905 - Trezelidé + 1982 - Morlaix | Henri Bras ° 1904 - Plougourvest + 1967 - Landivisiau | Précédemment au PN 289 à Pont-Christ Parents de Roger Bras, professeur d'histoire et premier adjoint à La Roche |
1944-1946 | Anne-Marie Jaffré ° 1902 - Braspart + 1990 - Pleurtuit (35) | Jean-Pierre Favennec ° 1896 - Loqueffret + 1944 - Stangolc'h | |
1936 | Maria Le Meur ° 1891 - Le Frout, La Roche + 1944 - Lez-Elorn, La Roche | Guillaume Etesse ° 1887 - Plouffragan + 1964, Lez-Elorn, La Roche | |
1921-1934 | Rose Croguennec ° 1883 - Guimiliau + 1949 - Bas-Bourg, La Roche | Yves Goulaouic ° 1882 - Ploudiry + 1959 - Bas-Bourg, La Roche | |
1911 | Françoise Miossec ° 1872 - Botloïs, La Roche + 1957 - Bourg, La Roche | Pierre Maubian ° 1862 - Bourg, La Roche + 1938 - Dol-de-Bretagne | Précédemment au PN 290 à La Roche-Blanche Françoise Miossec était la fille de Jean-Marie et Marie Marguerite Morvan de Stangolc'h. |
1886-1906 | Félicité Dupré ° 1852 - Martigné-Ferchaud (35) + | Joseph Jean Blouin ° 1852 - Martigné-Ferchaud (35) + | |
1881-1883 | Marie Catherine Manac'h ° 1856 La Martyre - + | Jean-Marie Le Bris ° 1851 - La Roche + 1903 - St-Martin des Champs | |
1875-1876 | Marie-Renée Kergutull ° 1851 - Landerneau + | Joseph Guillou ° 1850 - Landerneau + 1910 - Villennes-sur-Seine (78) | |
1868-1874 | Marie-Anne Corre ° 1840 - Plouider + 1891 - Keremma, Treflez | François Salaün ° 1843 - Lesneven + 1902 - Lesneven | |
1865-1866 | Françoise Guevel ° 1843 - Moulin de Brezal, Pont-Christ + 1928 - St-Thegonnec | Tanguy Nedelec ° 1835 - Plouvorn + 1907 - St-Thegonnec | |
Les dates sont les périodes minimales où la garde-barrières a exercé au PN 292. |
Coupure de presse : LA ROCHE, 4 octobre 1873. — Un garde-barrière du chemin de fer de l'Ouest, le nommé François Salaun, demeurant au passage à niveau 292 était occupé avec sa femme, vers dix heures du malin à déterrer des pommes de terre de leur jardin, pendant que leur petite-fille, âgée de 18 mois jouait à leurs côtés. En relevant la tête ils s'aperçurent tout à coup que l'enfant avait disparu et se mirent immédiatement à sa recherche. Ils ne tardèrent pas à découvrir la pauvre petite étendue inanimée dans une mare d'eau de 40 centimètres de hauteur qui leur servait de lavoir et qui n'était qu'à quelques pas de la porte. Malgré les soins qu'ils lui prodiguèrent ils ne purent la rappeler à la vie (Le Finistère du 11/10/1873).
![]() Yves Goulaouic (Photos de 1958 environ) |
![]() Henri Bras |
![]() Rose Ropars |
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André J. Croguennec - Page créée le 14/6/2016, mise à jour le 7/11/2024. | |